• il y a 3 jours
Avec 250 médecins, la gynécologue Ghada Hatem se dit prête à défier la loi pour garantir les droits des femmes à l’IVG pendant le confinement.

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Transcription
00:00Nous sommes inquiets. Les femmes sont tout aussi enceintes qu'avant et celles qui ne voulaient pas garder leur grossesse ne le veulent toujours pas.
00:07Donc nous espérons vraiment être entendus et pouvoir accueillir les femmes qui ne vont pas manquer d'arriver,
00:13sitôt le déconfinement prononcé, pour pouvoir les accompagner.
00:31Nous avons aussi augmenté l'offre d'avortement médicamenteux parce que c'est une très bonne réponse.
00:38Elle permet de faire vite, elle permet de faire avec peu de déplacement.
00:42Les recommandations aujourd'hui sont d'avorter à domicile jusqu'à 5 semaines de grossesse et à l'hôpital jusqu'à 7 semaines de grossesse.
00:51Nous avons demandé au gouvernement la possibilité d'avorter à domicile jusqu'à 7 semaines de grossesse,
00:57car cela nous semble plus sécure et plus facile pour les femmes.
01:01Nous attendons une réponse positive, mais les signaux sont en faveur de cette possibilité,
01:07ce qui est une excellente opportunité pour les femmes.
01:10Malheureusement, malgré notre réorganisation, nous observons deux choses qui nous préoccupent.
01:17La première, c'est la baisse des consultations.
01:19Les femmes ont peur de venir. Elles ont peur parce qu'on leur a demandé de se confiner et qu'elles obéissent.
01:25Elles ont peur parce qu'elles ont peur d'être malades.
01:28Mais aussi, elles ont peur parce qu'elles vivent avec un conjoint
01:32qui probablement ne leur laisse pas la possibilité d'aller consulter pour cette demande d'avortement.
01:38Elles ont peur parce qu'elles vivent dans une famille, qu'elles sont mineures,
01:42et que leurs parents ne savent même pas qu'elles ont un petit ami, qu'elles ont des rapports sexuels,
01:47et qu'elles sont potentiellement enceintes.
01:50Là où les femmes pouvaient venir en prétextant d'aller à l'école, d'accompagner les enfants,
01:55aujourd'hui, on le voit, elles ne viennent plus.
01:58Et cela nous laisse craindre, au moment du déconfinement, des demandes d'avortement tardifs,
02:04des demandes d'avortement où le délai sera dépassé.
02:07Et comme nous ne voulons pas que les femmes soient victimes d'une double peine,
02:11c'est-à-dire ne pas avoir pu avorter et être obligées de garder cet enfant alors que ce n'est vraiment pas leur souhait,
02:17nous avons demandé à l'État la possibilité, en sortie nulle des confinements,
02:22de faire des avortements normaux avec la procédure simple, qui est la procédure française,
02:29jusqu'à 14 semaines de grossesse.
02:31Malheureusement, l'État n'a pas encore répondu à notre requête
02:35et nous avons l'impression que ce sujet est rélégué comme étant non prioritaire.
02:39Notre message pour les femmes est simple, n'attendez pas.
02:43Vous avez le droit de demander une IVG, c'est un soin urgent.
02:46Vous pouvez le justifier auprès des policiers qui vous arrêteront.
02:50Vous ne trouverez pas porte fermée parce que la plupart des centres d'avortement sont restés ouverts.
02:55Et nous sommes là, et malgré le fait que des soignants soient tombés malades,
02:59la plupart d'entre eux sont revenus au front et prêts à vous accompagner.
03:04Venez, tout est organisé, tout est fait vite, simplement et en toute sécurité.

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