Son échange avec Raoni, le trafic d'or en Guyane ou sa rencontre avec un éleveur qui participe à la déforestation... Voici les 3 moments qui ont marqué Hugo Clément pendant son reportage en Amazonie.
L'émission "Sur le front de l'Amazonie" sera diffusée le 24 janvier sur France 5 à 20h50.
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L'émission "Sur le front de l'Amazonie" sera diffusée le 24 janvier sur France 5 à 20h50.
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00:00Salut, c'est Hugo Clément pour Brut, et je vais vous parler de l'émission Sur le Front de l'Amazonie.
00:10La France importe chaque année plusieurs millions de tonnes de soja brésilien.
00:14Et ce soja, cet élevage, c'est de très loin la première cause de déforestation en Amazonie,
00:20donc c'était important d'aller rencontrer un éleveur qui participe à ce phénomène et qui l'assume.
00:26Quand vous avez acheté ces terres, là où on se trouve, il y avait de la forêt aussi ?
00:32Oui, mais les plus beaux arbres avaient déjà été coupés.
00:38Comment vous avez fait pour enlever tous les arbres ?
00:42Vous n'avez pas utilisé de feu ici ?
00:46Ce qui est très frappant dans cette séquence chez le fermier qui plante son soja,
00:51c'est qu'il a conservé, au milieu de ces immenses champs à perte de vue,
00:55un tout petit confetti de forêt primaire préservée.
00:59Et il nous dit « j'ai gardé ça pour ma petite-fille, pour qu'elle puisse voir à quoi ressemble la forêt ».
01:04Et ça, c'était vraiment un moment où je me suis dit « ah ouais ».
01:07Donc en fait, il a gardé juste un tout petit bois, comme un musée,
01:12pour montrer à ses enfants ce qu'il y avait avant, mais tout le reste, il l'a rasé et il l'assume complètement.
01:17Raoni, c'est un cacique, un chef du peuple Kayapo,
01:22qui a maintenant plus de 90 ans,
01:25et qui est le chef indigène le plus connu du monde,
01:30parce qu'il a réussi à médiatiser la cause des peuples autochtones.
01:34Il était affaibli, mais il a souhaité nous rencontrer.
01:37Ce que je vais te dire maintenant,
01:40il faut absolument que tu le transmettes.
01:43Il faut absolument que tu le transmettes à tout le monde.
01:49Il faut qu'on me voie, qu'on m'écoute et qu'on nous aide,
01:54pour qu'on puisse protéger les terres autochtones,
01:58pour qu'on puisse se défendre face à tous les trafiquants,
02:03et pour que les jeunes vivent heureux.
02:08Ce que dit Raoni, et ce que disent les autres caciques qu'on a pu rencontrer,
02:12dans son village notamment, c'est
02:14« Aidez-nous à lutter contre la déforestation, vous pouvez nous aider.
02:18Vous, en France, vous pouvez faire quelque chose. »
02:20En alertant sur ce qui se passe, en partageant l'information,
02:23et en arrêtant d'importer des produits responsables de la déforestation.
02:32Nous survolons des cicatrices.
02:35Ces étendues d'eau n'ont rien de naturel.
02:38Ce sont des lacs artificiels creusés par les chercheurs d'or.
02:42Tout cela, à l'intérieur d'un parc national.
02:45La Guyane, c'est le plus grand département français,
02:47et il est intégralement recouvert, ce département, de forêts.
02:50Mais, de plus en plus malheureusement,
02:52attaqués par l'orpaillage clandestin, les chercheurs d'or illégaux,
02:56qui détruisent la forêt, qui creusent des lacs artificiels.
03:00Et c'est vrai que quand on part en opération avec le GIGN,
03:03avec les gendarmes au-dessus de l'Amazonie en hélicoptère,
03:06on voit ces immenses zones qui sont complètement ravagées.
03:09J'ai passé pas mal de temps avec eux,
03:11et c'est compliqué en termes de sécurité pour eux.
03:13Ils décident de lancer ce qu'ils appellent un assaut vertical.
03:18C'est le moment où ils sont le plus vulnérables.
03:22Deux militaires français ont été tués dans une opération similaire il y a quelques années.
03:28Ils se sont fait tirer dessus au moment où ils rejoignaient le sol.
03:34Leur objectif, c'est de lutter contre les réseaux qui exploitent ces sites d'orpaillage illégaux.
03:40C'est pas vraiment d'aller arrêter les petites mains de l'orpaillage qui essayent juste de survivre.
03:46L'idée, c'est de perturber la logistique du réseau.
03:48C'est une mission indispensable.
03:50S'ils n'étaient pas là, les réseaux d'orpaillage clandestin pourraient prospérer sans aucune entrave,
03:55et l'ampleur des destructions serait beaucoup plus importante.