• il y a 3 jours
Bilal est chanteur et il a des centaines de milliers de followers. Sur ses réseaux, il échange quotidiennement avec sa communauté à qui il raconte toute sa vie et il s’y est même fait des amis. Dans cet épisode bonus de "C’est réel", enregistré en direct au Paris Podcast Festival 2022 à la Gaîté Lyrique, il répond à toutes mes questions : sa plateforme préférée, comment il gère sa notoriété, sa relation avec ses “Habibies” et même certaines choses qu’il n’a jamais partagées sur ses réseaux.


Je suis Mina Soundiram, journaliste chez Brut et mon métier c’est de raconter des histoires. Pour moi, un des meilleurs endroits pour les trouver, c'est les réseaux sociaux.

Du revenge porn, des retrouvailles inattendues, en passant par des histoires d'amour toxique et dévastatrices... Les personnes que j’ai rencontrées ont toutes vécu une histoire qui a bouleversé leur vie et dans ce podcast, ils me racontent ce qu’ils ont vécu, derrière leur écran.
Transcription
00:00Salut, c'est Mina. L'épisode de C'est Réel que vous allez écouter a été enregistré avec Bilal Hassani
00:05en direct et devant le public du Paris Podcast Festival à la Gaîté Lyrique le dimanche 23 octobre
00:102022. Bonne écoute. Bonjour à tous. Ouais, on est nombreux. Bonjour. Bilal, ça te fait quoi ? Tu
00:29vas te produire dans cette salle le 14 décembre. C'est la première fois que tu vois cette salle.
00:33Exactement. C'est très, très particulier pour moi à vivre. Là, c'est une autre configuration avec
00:39des gradins. Là, on va être sur une fosse debout. Mais là, je m'acclimate un petit peu à l'espace.
00:45Ça va, t'es à l'aise ? Oui. Bon, on va commencer. Bonjour à tous. Je suis Mina Sundhiram. Je suis
00:53journaliste chez Brut et mon métier, c'est de raconter des histoires. Depuis l'été dernier,
00:57dans mon podcast Brut Original C'est Réel, vous avez pu entendre des histoires hors du commun qui
01:02sont arrivées grâce ou à cause des réseaux sociaux. Des histoires comme celle de Laura,
01:06victime de revenge porn, ou celle de Emma, qui a vécu une histoire toxique et dévastatrice.
01:11Ou encore l'incroyable histoire de Loïc, qui a retrouvé sa sœur grâce à une publication
01:15Instagram. Et aujourd'hui, spécialement pour le Paris Podcast Festival, on va écouter l'histoire
01:20de Bilal. Salut Bilal ! Hey ! Alors déjà, merci d'avoir accepté de participer à ce podcast parce
01:29que c'est une première pour moi, l'enregistrement comme ça en direct et en public. Je t'avoue,
01:34je suis un peu stressée. Je suis sûre qu'ils vont être incroyables aujourd'hui. Faites du bruit !
01:38Alors normalement, je commence le podcast avec une plongée dans le passé de mes invités. Mais toi,
01:48j'imagine que la plupart des gens ici te connaissent. Alors on va aller directement
01:51dans le vif du sujet. Je vais commencer par une petite question. Est-ce que tu peux te présenter
01:56à notre public, mais en nous racontant quelque chose sur toi que tu n'as jamais partagé sur
02:00les réseaux sociaux ? C'est hyper drôle parce que je pense honnêtement que j'ai vraiment tout
02:08raconté sur les réseaux sociaux. Il est impossible pour moi de regarder dans les yeux certaines
02:13personnes dans cette salle aujourd'hui et raconter une histoire sans qu'elles viennent me voir juste
02:18après en mode, tu l'as déjà dit sur un live install la semaine dernière, je me rappelle,
02:22ou sur un space, ou sur un truc, ou sur un machin. Donc non, je pense que j'ai très peu de secrets.
02:28Ça fait combien de temps que c'est sur les réseaux ? Ça fait depuis 2009. Alors ça dépend que j'en
02:36ai fait une activité, un métier, quelque chose de majeur. Ça fait depuis 2015-2016. Maintenant,
02:43j'ai pris Facebook et Myspace en 2009. Après, j'ai lâché Myspace. Et j'ai gardé Facebook. Je
02:55n'avais pas le droit, je l'ai fait en secret. C'est vrai ? Tu avais quel âge ? J'avais 10 ans. Ah oui,
03:00tu n'avais vraiment pas l'âge ? Pas du tout. Michael Jackson venait de mourir et je voulais
03:05le mettre en photo de profil, avoir des choses. J'avais beaucoup de choses à dire. Tu savais
03:13que tu voulais déjà faire ce métier ? Oui, je veux faire ce métier depuis que j'ai 4 ans. Pop
03:19star, pas influenceur. Il y a une nuance. Mais oui, je veux faire ça depuis que je suis comme ça.
03:25Je suis allé voir ma mère à 4 ans et je lui ai dit « Maman, je vais être la plus grande pop star
03:30de la planète et la première pop star intergalactique. Je veux chanter dans l'espace. »
03:37Elle t'a répondu quoi ? Après, elle m'a inscrit au conservatoire pour que je puisse me défouler un
03:45petit peu ailleurs. Si on revient sur les réseaux, tu as eu Facebook et Myspace. Et Myspace était
03:53avant tout un réseau pour faire profiter les autres de ton univers musical ? Oui, c'était
03:58artistique. Mais tu produisais déjà à cet âge-là ? Non, c'était plus des reprises. C'était
04:07principalement sur Facebook à cette époque-là. Et après Tumblr, ensuite Twitter et YouTube. Mais
04:13c'était des reprises et c'est seulement à partir de 13 ans que j'ai commencé à écrire des chansons
04:17et à les partager pour presque personne. Il y avait 17 vues sur les premiers covers qui n'existent
04:27plus. On en a parlé en off et je t'ai demandé ta toute première vidéo. Est-ce que tu t'en
04:33souviens ? La vraie toute première vidéo ? Oui, la toute première. Ça, c'est peut-être quelque
04:38chose que je n'ai jamais dit. Je répondrai aussi à la première question. J'avais fait
04:44un lip-sync sur Monster de Lady Gaga avec le masque que la radio Énergie donnait au Stade
04:55de France devant le concert. C'était le sort de goat de Lady Gaga. Je l'avais mis comme ça sur
04:58mes yeux et j'avais fait un lip-sync. Et c'était devenu un sujet à la maison et j'avais dû la
05:02supprimer. Donc là, on ne peut pas la trouver ? On ne peut pas la trouver. Tout le monde avait appelé
05:08la famille partout. Mais qu'est-ce qu'il fait ? J'étais comme ça. Et la première vidéo qu'on
05:15peut trouver sur toi, c'est sur YouTube ? C'est sur YouTube, oui. C'est la dance practice vidéo
05:20de Mister No Life, mon premier single en tant qu'artiste que vous pouvez trouver sur les
05:25plateformes. Vous pouvez le trouver sur les plateformes. Je m'appelais juste Bilal à
05:29l'époque. J'avais fait un EP qui s'appelle Portrait de famille et je n'avais pas d'argent
05:33pour faire un clip à l'époque. Du coup, j'avais tourné une practice vidéo de danse à la MJC de
05:41mon chorégraphe à l'époque, Warren. Mon chorégraphe. On était à l'école ensemble de danse et on avait
05:46fait une choré sur mon son. J'étais très sérieux à propos de ce single. Il sortait le jour de mon
05:51élimination de The Voice Kids et il fallait marquer le coup. Et j'aime toujours beaucoup cette chanson.
05:57C'est bien pour un enfant de 14 ans. C'était solide en vrai. Il faut l'écouter.
06:03On l'écoutera. Tu as fait The Voice avant d'être sur les réseaux ?
06:07Avant d'être sur les réseaux, oui. J'avais un petit peu ce snobisme des réseaux sociaux. Avant,
06:15en mode, je suis un artiste, il faut qu'on me découvre avec ma musique. Donc, j'avais fait The
06:20Voice. Puis deux ans après, je faisais trop le pitre avec mes potes et ils m'avaient dit,
06:25il faut que tu fasses des vidéos sur YouTube parce que c'est très drôle ce que tu nous racontes et
06:30je pense que ça pourrait plaire aux autres. Et donc, deux ans après l'enregistrement de The Voice
06:35Kids, j'ai lancé une chaîne un peu plus lifestyle. Pour toi, c'était essentiel d'être sur les
06:40réseaux pour pouvoir faire ton métier de pop star ? Totalement, oui. Je m'en suis rendu compte
06:45aussi après coup parce que créer son audience soi-même, ce n'était pas donné depuis un temps
06:52dans l'industrie de la musique. Et là, j'ai pu tisser un lien direct avec les Habibis. Il y avait
07:01quelque chose de... Il y a un core fan qui était là au tout début. C'est-à-dire, je compte les 300
07:12personnes qui sont venues au Wannabe Tour en 2016. Et ces personnes-là, je peux les nommer et les
07:21identifier toutes et tous encore aujourd'hui. Et ils sont toujours là. Et ça, c'est un truc
07:26qui n'existe pas si tu as une équipe qui s'occupe des réseaux. Je parle avec eux directement et ça,
07:31c'est quelque chose que j'apprécie vraiment beaucoup. Et quel rapport, justement, tu entretiens
07:37avec les réseaux et avec ta communauté ? Tu commençais à en parler. Qu'est-ce que tu souhaites
07:42transmettre aux gens qui te suivent ? La même chose que sur ma musique, j'aime parler d'arriver
07:50à soi. C'est la quête d'identité. Et j'aime bien être un livre ouvert sur mon expérience pour un
07:57peu rassurer peut-être mon public qui est parfois très jeune. Et mon évolution avec mon identité,
08:05elle est en constante. Je suis très changeant comme personne. J'ai un avis qui diverge tous
08:13les jours. Et je pense un truc le lundi et autre chose le mardi. Et j'essaye de le raconter. Et
08:19de le dire de manière assez brute. Pour rassurer un peu mon public. Parce que c'est vrai que parfois,
08:31on a peur un petit peu de soi. Et j'essaie de parler de moi comme ça pour les rassurer. Pourquoi
08:38tu dis que parfois, on a peur de soi ? Ça fait peur de réfléchir et d'écouter les voix dans sa
08:45tête. Et ça fait peur aussi de se dire peut-être que tout ce que j'ai construit pendant admettons
08:51deux ans sur moi, j'y crois plus du tout. Il faut recommencer. On a l'impression de recommencer à
08:56zéro. On sait plus vraiment qui on est. Et moi, j'essaie toujours de rappeler qu'on est un petit
09:01puzzle. Et ce qui est beau dans l'identité, c'est que ça bouge et que ça change. Et que la
09:07forme finale du puzzle, on ne peut pas la connaître avant la fin. Est-ce que tu as l'impression que ta
09:12communauté comprend ces évolutions et te suit ? Non ? Oui ? Ok. Non mais ils comprennent. Alors des fois,
09:21c'est un peu déroutant. Mais ils suivent. Et c'est ce que j'aime beaucoup parce que moi aussi,
09:27je suis aujourd'hui. Donc, j'ai des personnes dans ma communauté qui m'ont aussi permis de
09:31comprendre certaines choses sur moi-même, sur l'être humain. Et des personnes qui sont plus
09:38jeunes aussi, qui ont réussi à m'inculquer plein de choses. Et oui, on se suit mutuellement. En fait,
09:46il n'y a vraiment pas trop de... Il y a un vrai pied d'égalité sur la relation qu'on a sur les
09:51réseaux sociaux. Après, moi, j'essaie de créer le spectacle quand je suis sur scène et de créer
09:56l'illusion de l'idole. Parce que moi, je trouve que c'est fascinant, la pop star. Et je sais qu'ils
10:02aiment bien aussi le spectacle. Mais quand on est en ligne, il y a un truc un peu moins... Voilà,
10:07moi, j'arrache ma perruque en live, sur Insta, à chaque sortie d'album. Je ne l'ai pas fait sur
10:12celui-ci. Mais j'aime bien créer quelque chose d'un peu plus réel. Les gens dont tu parlais qui te
10:20suivent, c'est réel. C'est réel. Les gens dont tu parlais qui te suivent depuis le début, est-ce que
10:26c'est des gens qui t'influencent dans ton travail ? Énormément, énormément. Je peux le citer là
10:32aujourd'hui parce que JB, il est là dans la salle, tu vois, juste au bout du second rang.
10:36Avec sa très jolie perruque. JB, il est monté sur scène lors de ma première tournée, le Kingdom Tour,
10:42où je faisais monter tous les soirs une personne sur scène que je nommais « Queen of the Night »
10:48pendant la chanson « Basic ». Don't be basic. Et JB est monté. She turned it out. Il y avait
10:56une choré, il y avait un projet, il y avait un concept. Et je me rappelle qu'on avait tous été
10:59en backstage. Après, on en avait parlé encore, encore, encore. Le lendemain, on en avait parlé. Et ça
11:03m'avait beaucoup inspiré parce que je me suis vu en lui. Et petit à petit, je le vois « glow »
11:09into la personne qu'il est aujourd'hui. Et les perruques, elles sont plus jolies que les miennes, quoi.
11:13On applaudit JB. Et moi, il y a une question que je me pose souvent. J'ai jamais eu l'occasion de la
11:24poser à un artiste. Tu vas être le premier. En tant qu'artiste, comment on est créatif sur
11:30les réseaux avec tout ce qu'on voit ? On a TikTok, Twitter, Facebook, Insta, Snap.
11:35Il y a trop de réseaux sociaux.
11:36Voilà. Est-ce que justement, il n'y a pas trop ? Est-ce que ça booste ta créativité ? Ou est-ce
11:41que justement, parfois, tu te dis « mais ça, c'est déjà fait, ça, c'est déjà fait ».
11:44Ah non, moi, je ne regarde pas les autres. Trop. Je l'ai fait. Non, parce que ce qu'on parait,
11:49c'est instinctif chez l'être humain. Et il y avait toujours ce truc un peu à l'époque de YouTube
11:57où je regardais la vidéo à côté. Je me disais « oh, il faut faire cette traîne, il faut faire ce
12:00truc, il faut faire ce machin pour suivre ». Et en fait, quand j'ai fait « Virer de mon lycée
12:05car je suis gay » et quand j'ai fait « Bonsoir Paris » en « I don't remember how many longs »,
12:09je savais à ce moment-là que personne d'autre pouvait faire ça parce que le storytime, c'était
12:15mon histoire, donc elle m'appartenait. Et « Bonsoir Paris », c'était quelque chose que j'avais,
12:18pas inventé, mais popularisé. Je chantais comme ça. Et à partir de ce moment-là, je me rappelle
12:25qu'il y a un déclic qui s'est fait. Je me suis dit « Fabrique ta propre histoire et ensuite,
12:30décline-la comme bon te semble. » Et en fait, finalement, quand tu joues à ce jeu avec toi-même
12:35plutôt qu'avec ce qui se passe à côté, c'est beaucoup plus amusant. Je peux donner un exemple,
12:39mais là, TikTok, j'adore TikTok, perso. Je trouve que c'est très rigolant comme application.
12:44Très créatif.
12:45Et hyper, il y a un vrai appel créatif dessus. J'ai créé des visuels verticaux pour toutes
12:50les chansons de Théorème qui viennent de sortir. Et on a pu raconter une histoire hyper cool qu'on
12:57a sortie dans le désordre et finalement remise dans l'ordre dans une liste de lecture qui est
13:01en haut du compte aujourd'hui. Ça, c'était fun à faire alors que je ne suis pas toujours le plus
13:06fort en montage, en toutes ces choses-là. Je le fais, je l'ai fait sur ma chaîne et je le faisais
13:12très mal. Les gens peuvent revoir les vidéos YouTube de la chaîne. Honnêtement, on me misait
13:18tout sur la personnalité. Je misais tout sur la personnalité. Je m'étais genre un fisheye,
13:23trois cuts, une musique de fond. Je ne suis pas très bon en montage, mais il y a quand même un
13:28appel créatif et instinctif sur TikTok que j'aime bien. C'est vraiment, je te donne ce truc.
13:34Alors justement, si tu ne t'inspires pas, si tu ne regardes pas ce qui se fait,
13:39où est-ce que tu puisses ton inspiration ?
13:40Dans d'autres domaines. Quand je vais essayer de créer quelque chose pour le digital,
13:47j'aime beaucoup regarder des choses qui se faisaient avant le digital. On avait regardé
13:51avec mon directeur artistique une sorte d'installation de Andy Warhol qu'on avait
13:57trouvé hyper intéressant avec les ballons. On s'était inspiré de ça pour fabriquer
14:03un petit peu le storytelling d'un projet qui arrivera bientôt. Quand je ne suis plus du tout
14:12dans l'influence et que je suis en train de faire quelque chose de totalement musical,
14:16là, je me dis genre, OK, let's go watch Alena Video, let's go watch Les Vermines.
14:22Et là, je regarde un petit peu comment eux, ils font toute autre chose. Et puis après,
14:26moi, j'essaie de transposer sur de la musique ou du clip.
14:32Donc, c'est beaucoup l'art qui t'influence aussi.
14:34Beaucoup, beaucoup, oui.
14:36Et depuis le début, ça fait deux fois que tu abordes le mot influence.
14:39Yes.
14:40Et c'est aussi une part de... Est-ce que tu considères ça comme un métier ?
14:46Tu es pop star.
14:47Well, oh, yeah. Je ne sais pas trop. En fait, j'avais du mal à comprendre le métier au début
14:58parce qu'il y avait AdSense sur mes vidéos YouTube. Et avant que le concept, le partenariat,
15:06le sponsorship, toutes ces choses-là arrivent chez nous, nous, on était une meute d'influenceurs,
15:12de YouTubeurs. On était des YouTubeurs essentiellement, qui avons commencé juste
15:16avant l'agence, avant le partenariat. Et après, quand le partenariat est arrivé,
15:23je n'ai pas été appelé beaucoup au début. Et de ce fait, je gagnais un peu ma vie,
15:29mais j'avais un prêt étudiant à rembourser parce que j'avais fait des clips. Donc,
15:34ça ne rentrait pas. J'ai très peu connu le métier. Et ensuite, ça en est devenu un.
15:40Quand je me suis rendu compte que les vidéos YouTube que je produisais pouvaient,
15:45oui, créer de l'argent. Mais maintenant, I don't know. Oui, je pense que c'est un métier aussi.
15:53Je pense que j'ai peut-être cette double casquette-là.
15:55Alors, quand on te parle des réseaux, on ne peut pas s'empêcher de penser à tout ce que tu as vécu.
16:00Et notamment, tu as vécu beaucoup de harcèlement en ligne. On a déjà beaucoup parlé dans les
16:06médias. Je crois que tu as tout vu, tout lu, tout entendu sur toi. Comment tu fais pour quand
16:12même avancer, rester créatif et regarder devant ? Ce n'est pas hyper facile tous les jours. Mais
16:20quand on a le public que j'ai, c'est très facile de communiquer à cœur ouvert et rapidement sans
16:31se sentir un petit peu monstre ou bizarre. En fait, il y a des moments où on a juste envie de crier
16:39et on n'aime pas du tout ce qu'on entend et ce qu'on lit. Et dans ces moments-là, je sais que
16:45certaines personnes ne peuvent pas s'ouvrir sur les réseaux sociaux parce que tu te plains,
16:49mais tu l'as demandé. Alors, tu n'as qu'à arrêter si tu n'assumes pas les critiques et les choses.
16:56Moi, je sais que quand je vous parle, quand je leur parle, ils comprennent et ils ont toujours
17:02les bons mots pour me permettre de me réveiller le lendemain et de me dire OK, on continue.
17:06Donc, tu te focuses sur ça ?
17:08Toujours.
17:09Toujours. J'imagine que parfois, c'est dur. Il y a des fois où tu as préféré éviter les réseaux.
17:14L'année dernière, pour Danse avec les Stars, tu avais confié la gestion de tes réseaux pour
17:20pouvoir te concentrer. C'était dans quel but ?
17:23Je l'ai fait pour me concentrer sur Danse avec les Stars parce que je sortais d'une période très
17:32difficile. L'année 2021, elle m'avait mis une claque au tout début de l'année parce que les
17:39trois qui avaient précédé, j'étais allé non-stop dans le travail alors que j'avais vécu des
17:43épisodes un petit peu traumatisants. Danse avec les Stars, je voulais vraiment que ce soit un
17:49moment... Alors, c'est très bizarre de parler d'une émission comme ça parce que c'est une
17:52émission de télé. Mais c'était un moment où j'ai pu me recentrer. C'était un moment un peu de
17:56méditation, un moment où j'ai pu aligner mes chakras. Mais en réalité, ça l'était parce que
18:02je me réveillais tous les matins à 8 heures et j'allais danser. Je faisais ça toute la journée.
18:09Après, je rentrais, je dînais et je dormais. Je ne voulais pas envenimer tout ça avec...
18:14Parce que je l'entends comme ça, le bruit des réseaux sociaux dans mes oreilles.
18:20C'est le bruit des haters.
18:22Je voulais vraiment juste entendre genre, ah, fais ça, je suis un peu déçu, t'es ange cette
18:32semaine. Chris Marques. J'ai besoin que tu sois plus ample, que tu ouvres un petit peu plus,
18:39François a lu. Donc, à ce moment-là, je donne mon téléphone. J'ai donné mon téléphone pendant
18:45l'Eurovision. J'ai donné mon téléphone pendant le Kingdom Tour, la première tournée que j'ai
18:49pu faire. Parce que ce n'est pas le moment. Ce n'est pas le moment. Ils n'ont pas aimé,
18:54par contre. Parce qu'il y avait quelqu'un qui tweetait à ma place. Et au début,
19:00on essayait de faire genre, ma fameuse Team Bilal. On voulait faire genre c'était moi. Et
19:04c'est l'endroit où on sait que ce n'est pas toi. Ce n'est pas Bilal qui écrit. Les mots sont
19:08bizarres. Il y a ce truc aussi un peu. Mais je sais quand je dois me séparer des réseaux.
19:14Et quand tu crées, par exemple, ton dernier album Théorème, c'était en Bretagne, c'est ça ?
19:21Tout au début de l'année à Saint-Brieuc.
19:22Exactement. Est-ce que tu as besoin aussi de faire cette pause sur les réseaux ?
19:26De ouf ! Vous ne m'avez pas beaucoup vu sur les réseaux au début de cette année. On a fait
19:32un album qui s'appelle Théorème, que je vous invite vraiment fortement à écouter,
19:36s'il vous plaît. Je suis un artiste indépendant et c'est toujours très,
19:40très cool s'il y a des curieux. On l'a fait en Bretagne. Oui, pareil, pas de réseau à ce
19:49moment-là. Mais beaucoup, beaucoup, beaucoup alimenté par des choses que je faisais sur
19:53mon téléphone. Mais j'essayais de ne pas trop parler avec les gens et je ne voulais pas trop
19:58lire de tweets et de choses. Parce qu'en réalité, Twitter, si on veut parler Twitter, parce que moi,
20:02c'est mon point direct de communication, il est dessus. C'est grave devenu un JT en fait.
20:10Je comprends parce que beaucoup de gens s'informent exclusivement sur Twitter aujourd'hui,
20:15mais j'arrive dessus et pourtant, j'ai une TL qui n'est pas mal. Il y a des choses pop,
20:20c'est hyper coloré et tout. Mais c'est cloak, genre c'est dark. T'arrives sur Twitter et c'est
20:25genre boum ! L'ambiance, elle est comme ça. C'est le bruit de Twitter dans mes oreilles.
20:29Tu pourras me faire le bruit pour chacun des réseaux.
20:32Carrément ! Carrément ! Snapchat ! Ça, c'est Snapchat. Mais oui, Twitter, c'est trop dark et
20:41vu que je suis beaucoup sur Twitter, j'essaye de ne pas trop y aller quand j'essaie de faire
20:44de la musique qui est fun. Et quand je fais une chanson qui s'appelle Transfert Trottinette,
20:49où j'essaie de parler, de sortir et de m'amuser, je n'ai pas envie de penser à Twitter. Donc,
20:55je n'étais pas trop sur les réseaux, sur la création de l'album.
20:57Parce qu'en fait, ça te pollue.
20:59Totalement !
21:00Parce que tu joues le jeu, à la fois tu joues le jeu quand même à fond, t'es présent sur à peu
21:04près tous les réseaux. Peut-être Beryl aussi ?
21:07Je suis sur Beryl ! J'adore Beryl ! Mais c'est drôle ! En fait, le truc que j'aime bien sur les
21:16réseaux sociaux, ce que j'ai beaucoup aimé sur les réseaux sociaux, c'était, moi je suis arrivé,
21:19j'ai fait un Skyblog, après j'ai fait un Tumblr et le pic de ma journée, c'était le moment où quand
21:25je réactualisais mon blog Tumblr, la musique était en adéquation avec la boule Jeff Koons que
21:29j'avais fait pour mon blog Artpop de Lady Gaga. Et c'était futile et c'était bête et méchant,
21:36et c'était amusant. Et Beryl, c'est hyper amusant ! Ça sert à rien en fait, mais c'est fun ! Parce
21:43que je suis là en mode, il est en train de faire une omelette ! Et les réseaux, c'est comme ça au
21:49début, et petit à petit ça devient autre chose, et je comprends, c'est normal. Mais c'est toujours
21:54à ce moment-là que je m'en sépare un petit peu. Oui, parce que tu as une image d'artiste que
21:59tu maîtrises à la perfection, et Beryl, pour le coup, c'est totalement, tu vois, c'est comme ça,
22:07direct, une photo, que tu sois dans ton lit, au travail, etc. Et c'est un peu une autre face de
22:13toi que tu montres aussi sur les réseaux. Bon Beryl, il n'est pas public par contre, je pense. Non,
22:18c'est ça. Bon, je vais le mettre. On va voter si tu dois. En vrai, le truc que je me suis toujours
22:25dit par contre, c'est que je me mets en shlagada de... Pardon, je suis désolé, j'emploie des mots.
22:28Aujourd'hui, je m'essaye d'être vraiment nature peinture sur mes stories Insta, par exemple. Je
22:37me rappelle toujours, ça m'avait vraiment marqué, d'une très bonne amie à moi qui s'appelle Paola,
22:41qui est Paola LCT sur les réseaux sociaux, il y a peut-être certains d'entre vous qui la connaissent,
22:45qui fait des stories parfaites. Et on était en vacances ensemble cet été, et elle me disait
22:52« Mais Bilal, comment tu fais pour faire tes stories comme ça ? Je comprends rien à ta journée. C'est
22:57quand le début ? C'est quand la fin ? » Parce que je ne suis pas très organisé et que j'ai un peu lâché
23:02le truc quand j'ai sorti « Roi », on va dire. Et je ne sais pas faire, moi, ma story que je fais la
23:10veille, que je poste le lendemain. Oui, tu n'as pas de planning de story. Oui, j'estime qu'il n'y a
23:13vraiment pas de filtre, je crois. Il y a des filtres. Mais il n'y a pas de filtre. Voilà,
23:20sur mes stories Insta. On s'est compris, non ? Un peu. OK. Est-ce qu'au moment de poster ta story,
23:26tu te dis « J'ai des milliers, des milliers, des milliers de followers ». Non. Tu postes et tu dis
23:32« Advienne que pour ? » La story, je ne peux pas réfléchir quand je la poste. Je ne sais pas,
23:36il y a un truc avec la story où tu... Tant pis, demain, il n'y aura plus. Alors que je sais qu'il
23:43y a des... Non, non. Qui repostent, qui font des screens et qui repostent les lives Insta,
23:48les choses comme ça. Mais je sais aussi que je peux parfois demander à Nono, par exemple,
24:00qui reposte tous mes lives Insta. Si sur un live Insta, je suis un peu trop... Je dis « S'il te
24:07plaît, ne reposte pas celui-là ». Elle va le faire. Justement, c'était ma question. C'est
24:12que, à la fois, tu montres tout ce que tu veux montrer sur les stories et à la fois,
24:18on sait qu'on n'est pas à l'abri d'un shitstorm, etc. Oh, j'en ai plein de shitstorms. Miam.
24:24Comment on fait pour se sortir d'un shitstorm ? Ma maman et mon papa, ils m'ont bien éduqué,
24:33je pense. Je sais aussi me remettre en question et j'aime apprendre. Et aussi,
24:41je pense que l'essence même d'un être humain, c'est d'aimer. C'est pour ça que dans « Il ou
24:47elle », je dis « J'ai mille façons de dire je t'aime ». Et si un shitstorm arrive, je me
24:54reconnecte avec ces choses-là. Après, j'évalue. Est-ce que je mérite le shitstorm actuel que je
25:01suis en train de recevoir ? Did I say some BS ? It happens. Ça arrive d'être bête. Ça arrive
25:09d'être ignorant et ça arrive même d'être mauvais. Il y a de la nuance dans l'être humain. Donc,
25:13à ce moment-là, j'essaye de réévaluer, peu importe, le sujet. Si je sais au plus profond de
25:20moi qu'on est en train de me faire un red, basically, parce que je connais les réseaux
25:24sociaux. I've been here. Je sais très bien comment on fait. J'ai vu tous mes scandales
25:29arriver deux jours avant qu'ils arrivent. Je les ai laissés passer à chaque fois parce que j'estime
25:34que ça fait partie du truc et je ne suis pas Interpol. Je ne suis pas trop bête en réseaux
25:42sociaux. I know a dick pic is coming someday. I know all those things will happen. They can
25:47happen. Ça arrive des choses comme ça. Pardon, Afida. J'essaie toujours de déplug à ce moment-là
25:55et me dire « il y en aura un autre demain ». Justement, quand tu te déplugues, que ce soit
26:01quand tu te prends des shitstorms, quand tu crées un album, quand tu es sur Danse avec les stars,
26:06c'est combien de temps et comment tu te sens ? Est-ce que tu sens qu'en fait, les réseaux,
26:11ça a beaucoup d'influence sur ton psychique ? Ça a toute l'influence sur mon psychique. Je pense
26:19que je n'ai jamais autant aimé être aimé que sur les réseaux sociaux. Je n'ai jamais eu autant
26:26envie que à cause des réseaux sociaux. Les gens ne se rendent pas compte, je pense, beaucoup de
26:34personnes ne se rendent pas compte de ce que c'est de recevoir un flot de réaction aussi direct et
26:43aussi brut. Oui, parce que dans la rue, tu vois, moi je compare toujours un hater à jamais avoir
26:52quelqu'un dans la rue pour lui cracher ton venin au nez. Le petit problème, c'est que depuis Roi,
26:59c'est tout, c'est tout. C'est les réseaux sociaux qui sont aussi la rue, parfois, et qui sont aussi
27:09les interviews d'autrefois. Donc, c'est dans ces moments-là que c'est difficile beaucoup pour le
27:17psychique. Moi, je n'ai pas su me relever beaucoup de fois. Les gens ne le voient pas tous les moments
27:22un peu plus... Le capote de Bibi, il est capote. Il existait des moments où je ne pouvais plus sortir
27:32d'une pièce pendant... Je ne vais pas faire la définition d'une dépression, tu vois, pour tout
27:41le monde, mais ce n'est pas très facile. En revanche, l'art, la musique, chanter, danser, créer,
27:51des concepts, pouvoir le faire librement dans mon label, K-House of Hassani, avec ma maman qui
27:58préside le label et qui me manage, et faire toutes ces choses-là en famille, ça aide en tout cas à
28:06toujours me dire, ok go, on continue et on se relève. Et les psys aussi, il faut faire un conseil fortement.
28:14Est-ce qu'on s'y fait ? Est-ce qu'on s'y fait ? Never ! On peut s'y faire. Moi, honnêtement, je pense que
28:24parfois c'est le soutien de ma communauté que je demande beaucoup. C'est surtout ces choses-là.
28:31C'est des choses comme ça que j'appelle à recevoir. Quand on est presque seule personne,
28:40queer, maghrébine, exposée comme je le suis, ça fait du bien de recevoir... Moi, j'avais eu un
28:49trait, une fois, de quelqu'un qui avait dit que j'étais whitewashing ou je sais pas quoi,
28:52something like that. J'étais dans le mode, ma sœur, je suis tout seule là, m'attarde pas, please, s'il te
28:59plaît. Tu sais très bien que je suis en train de jouer à un jeu qui est très difficile et c'est
29:04juste... Moi, j'aime beaucoup les petits moments, comme quand je chante à la Pride de Paris. J'aime
29:11beaucoup ces moments-là parce que je me dis, ok, famille. Et ça manque parfois. C'est surtout
29:18ça que j'appelle à avoir. Et quand tu l'as, ça aide, ça aide beaucoup. Parce que je te dis pas
29:26que si j'étais pas moi et qu'il y avait quelqu'un d'autre comme moi à la télévision, je serais pas
29:30la première à juger en mode... Mais là, la wig, elle est pas bien. Mais moi, si j'y étais, je serais
29:37bien mieux. Mais c'est important, la solidarité, je pense. Et il y en a beaucoup avec les
29:41Habibis. Vraiment, je le redis, je réitère. Et vraiment, je fais pas genre, et vraiment, ils
29:47peuvent vous dire, je fais pas genre, t'sais, la chanteuse, oh my god, j'adore mes fans. On a
29:52tout. On a un cercle sur Twitter, on a tout. On se parle non-stop. Et ça, c'est le principal. C'est
30:01le truc qui me fait rester sur les réseaux, en tout cas. Alors, depuis tout à l'heure, tu trouves
30:07toutes mes transitions, donc c'est super. Je parle beaucoup. Non, c'est super. On parlait de ta
30:13communauté. Et voilà, on voit qu'il y a beaucoup de gens dans la salle qui t'aiment et qui te suivent
30:18depuis le début. Et souvent, j'entends, est-ce qu'on peut parler d'amitié sur les réseaux ? Est-ce
30:23que tu les considères comme des amis ? Non, pardon. Si, c'est des potes. Amis, je pense. Non, mais Leïla, je t'aime.
30:33Je t'aime. Non, il y a un truc aussi, il y a une dissociation à faire que je pense qu'ils sont
30:44capables de faire avec la vraie, vraie amitié. On en a beaucoup parlé, je pense aussi, en DM, juste
30:50avant que l'éra de Théorème commence, parce qu'il y a quand même un truc qu'il ne faut pas... Coucou, le TikTok
30:58est trop drôle. J'adore le son. Je l'écoute en boucle. Pardon, désolé. C'est un peu des amis, en réalité.
31:05En fait, il y a un truc où je sais, par eux, que je peux vraiment être livre ouvert. Et demain, quand je serai en
31:16concert à la Gaîté Lyrique le 14 décembre, venez. 1h30 de concert, un live band, des danseurs, des écrans à
31:26360 degrés dans la salle. Coucou. Il faut venir. Je sais qu'au moment du concert, ils seront capables
31:35d'être en mode... Et c'est ce que je demande aussi, tu vois. Quand tu es une pop star, c'est... Mais c'est
31:42sain, finalement. Parce qu'aussi, ils me voient en mode... Et je les vois en mode... Et on peut se parler comme ça, mais on
31:52perd pas l'illusion. Ils savent procurer l'illusion. C'est le truc parfait pour moi, l'illusion. C'est la version
31:58saine du fanatisme. Parce que c'est difficile pour moi de demander aux gens de me vénérer. J'aime pas du
32:04tout ça. Non, mais c'est... Pardon. Non, mais c'est un peu un truc de pop star, tu vois. Oh my god. Et il y a ce truc un
32:14petit peu qui est en train de se perdre. La célébrité culture, elle est un peu en train de mourir, en réalité.
32:19Parce que les gens, ils sont en mode... Allez. Mais l'illusion de la pop star, elle doit continuer d'exister, pour
32:29moi. Le côté... Quand tu ressens quelque chose parce qu'une chanson est à transcender, tu veux gueuler,
32:37tu dois pouvoir le faire. Et donc, je pense que le bon équilibre, c'est d'avoir un cercle sur
32:43Twitter avec ses fans. En règle générale, est-ce que tu te sens safe sur les réseaux ? De plus en
32:50plus, ouais. Parce qu'en 2018, tu as fait une vidéo suite aux injures que tu avais reçues après ton
32:57showcase que tu avais fait le 13 novembre. Oh my god. Il n'était pas le 13 novembre, mon showcase.
33:02Tu vois, un autre truc où je peux prédire, deux jours à l'avance, qu'un shitstorm va arriver. Il
33:08était le 11 novembre. Et il y avait trop de silence. Et trop de personnes qui enregistraient la vidéo.
33:15Et je savais que quelque chose était coming. Et le 13 novembre, ils ont fait genre que le concert avait
33:20eu lieu le 13 novembre, pour pouvoir avoir le tweet de... Oh my god, it should have been you by that
33:25time. Oh my god, you should have died. Mais justement, tu dénonçais le manque de moyens et l'inaction des
33:32autorités face au harcèlement. Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour lutter contre ça, selon toi ?
33:39Ça bouge pas beaucoup. Pas assez. Et je ne suis pas un avocat pour les réseaux sociaux. Et je n'ai plus
33:48la force d'être le visage du cyberharcèlement. I really can't. Je ne peux plus du tout. Je pose
33:54ma révérence aujourd'hui. Et c'est déjà suffisamment difficile de devoir porter le fait d'être juste
34:01cyberharcelé. Je veux pas en plus essayer d'hypothétiser des idées, des concepts pour que les choses changent et évoluent.
34:15Peut-être qu'elles vont changer ? Certainement pas. Est-ce qu'aujourd'hui, je me sens plus protégé ?
34:24Est-ce que quand je suis sur un média en ligne, surtout aujourd'hui, parce que c'est plus ça pour faire une interview,
34:32est-ce que je sens qu'il y a eu de la médiation sur les commentaires ? Non. Est-ce que je sens que moi, en tant
34:40qu'artiste, ou mes fans aussi, qui vont aller lire les commentaires, ils vont se sentir bien d'aller sur les commentaires ?
34:45Non. Est-ce que j'ai l'impression que mon public fait le travail de beaucoup, beaucoup, beaucoup de médias ou de
34:52plateformes ou de réseaux sociaux à leur place ? Oui. Parce que c'est vous. Quand vous voyez qu'il y a un sondage
35:01qui sort à guicheur en mode « Est-ce que vous aimez cette tenue de Bilal Hassani ? » Oui. « Oh non, Herc, too much,
35:08émoji vomi ». Ils savent que ça va être Herc, émoji vomi, qui va prendre le dessus. Et là, on a des personnes qui ont des jobs
35:14et qui ont d'autres choses à faire, qui se rallient ensemble pour voter en face, de l'autre côté. That's sad. De ouf.
35:22Moi, je trouve ça hyper triste, en fait, parce que j'aimerais bien qu'on puisse se concentrer sur d'autres trucs. On a des
35:28albums à streamer, des concepts à créer. On a des sondages à faire. Il y a des sondages qui se font en ce moment pour
35:33décider un peu du prochain single, des choses qui sont beaucoup plus fun. Je ne veux plus alimenter les idées et j'attends.
35:44On verra. Et d'ailleurs, je vais arrêter de vous demander d'aller mettre des bons commentaires sur les trucs. On s'en fout, en fait.
35:53On va juste arrêter de les lire. Non, j'ai menti. On va continuer à mettre des bons commentaires.
36:00Il nous reste cinq minutes, donc on va terminer sur des notes plus plus gaies. C'est quoi ton réseau social préféré?
36:11TikTok. À consommer, TikTok. À faire, je suis un peu... My millennial energy, je suis un peu en mode... Oh, qu'est-ce que c'est?
36:20J'ai pas compris. C'était quoi la traite? Mais à consommer, j'adore. Je trouve ça hyper drôle.
36:28Je trouve que c'est un peu cata des fois. Parfois, l'énergie est chaotique, mais l'énergie chaotique, au moins, elle n'est pas encore arrivée à chaotique evil.
36:39Elle est chaotique good, même presque, je dirais. J'aime bien TikTok, je crois.
36:44Tu passes combien de temps sur TikTok par jour?
36:47Moins maintenant, parce que je vis un peu.
36:51I try, mais beaucoup quand même. Just for you page moment. En vrai, YouTube, non? Plus techniquement.
36:59YouTube, peut-être. Je suis vraiment presque old school, mais j'adore YouTube parce que j'adore les clips.
37:08Et j'adore consommer des clips. Encore aujourd'hui, des gens regardent des clips.
37:11Oh my God, j'adore les clips. Et donc, oui, je pense que la plateforme que j'utilise le plus, c'est YouTube.
37:20Je regarde plein de clips tout le temps.
37:23Merci Bilal. Merci d'avoir répondu présent à mon invitation.
37:26C'était un immense plaisir de te recevoir dans ces réels.
37:29Pour rappel, ton troisième album, Théorème, vient de sortir.
37:33Il est disponible partout et tu seras sur cette scène le 14 décembre à la Gaieté Lyrique.
37:39Si cette session vous a plu, rendez-vous sur toutes les plateformes d'écoute pour découvrir les autres épisodes de C'est Réel.
37:44Merci à tous. Merci d'avoir été aussi nombreux à nous écouter.
37:53Vous venez d'écouter un épisode bonus de C'est Réel.
37:55Merci à toute l'équipe du Paris Podcast Festival qui a rendu cette expérience possible.
38:00Retrouvez-nous sur toutes les plateformes d'écoute et découvrez nos autres podcasts originaux,
38:04l'envers de l'assiette et Bruit.
38:06À bientôt pour un nouvel épisode.

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