• il y a 10 mois
Il est médecin légiste, et raconte ses anecdotes les plus folles, tout le monde parle de lui en ce moment, il est sur tous les réseaux sociaux, ses vidéos font des centaines de milliers de vues. Il a écrit un livre, sorti en 2022, "les morts ont la parole", dans lequel il raconte les histoires de morts, de meurtres, de suicides... les plus insolites. Il raconte aussi son métier, sa passion !
Et un 2ème, "Entretien avec un cadavre", sorti en 2023, il raconte les décès suspects, et ce qu'ils racontent ou peuvent laisser deviner des conditions de leur mort

Il est avec nous !

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Transcription
00:00 Il s'appelle Philippe Boxo, j'espère que je prononce bien son nom.
00:03 Il est médecin légiste, il raconte les anecdotes les plus folles qu'il a vécues dans son métier.
00:08 Tout le monde parle de lui en ce moment, il est sur tous les réseaux sociaux,
00:10 puisque ses vidéos font des centaines de millions de vues, sur TikTok notamment, ça qui est fou.
00:14 Il a écrit un livre qui est sorti en 2022 qui s'appelle "Les morts ont la parole",
00:17 dans lequel il raconte des histoires de morts, de meurtres, de suicides,
00:23 bref, tout ce qu'il a pu lui autopsier, puisque c'est ce que font les médecins légistes.
00:27 Mais il raconte les histoires les plus insolites, il raconte aussi en quoi ce métier est sa passion.
00:32 Il a écrit un deuxième livre aussi qui s'appelle "Entretien avec un cadavre",
00:34 c'est sorti en 2023, où il raconte des décès suspects,
00:38 et ce qu'il raconte, où ils peuvent laisser deviner des conditions de leur mort.
00:42 Il est avec nous ce soir, salut Philippe !
00:45 Salut tout le monde !
00:46 Comment ça va ?
00:48 On est content de t'avoir Philippe, parce que nous on a l'impression de te connaître tellement on t'a vu,
00:52 par tous ces derniers temps.
00:53 Forcément tu fais partager ce métier incroyable, le métier de médecin légiste.
00:58 Est-ce que déjà pour quelqu'un qui ne sait pas du tout ce que c'est,
01:00 qui n'est pas comme moi, j'ai envie de dire, au courant,
01:04 comme nous ici dans le tuyau, au courant de ce que c'est,
01:05 est-ce que tu peux résumer ce que c'est qu'être médecin légiste,
01:08 pour quelqu'un qui ne sait absolument pas de quoi il s'agit ?
01:11 Il s'agit d'examiner des cadavres, à la demande des tribunaux,
01:15 à la demande des procureurs, à la demande des jeux d'instructions,
01:17 et de déterminer deux choses.
01:19 La première c'est quand sont-ils morts, déterminer le moment du décès,
01:23 et la deuxième c'est de déterminer de quoi ils sont morts.
01:26 Il y a trois grandes catégories de décès.
01:29 Les morts naturelles, c'est-à-dire celles qui surviennent sans l'intervention d'un tiers,
01:33 et puis il y a celles qui surviennent avec l'intervention de quelqu'un,
01:36 soit de la personne elle-même, c'est ce qu'on appelle un suicide,
01:39 soit de quelqu'un d'autre.
01:41 Alors ça peut être accidentel, mais ça peut être aussi un meurtre.
01:43 C'est essentiellement ça qu'on cherche, c'est découvrir le meurtre.
01:46 Et en fait, toi et ton équipe, vous revenez avec plein de techniques,
01:51 qui sont des techniques parfois très modernes et parfois aussi très anciennes,
01:54 parce qu'il y a aussi des choses, c'est un peu un mélange des deux.
01:56 Vous essayez de comprendre tout ce qui a pu se passer, à quelle heure il a pu manger,
01:59 si par exemple il a digéré des choses ou pas,
02:01 pour définir l'heure à laquelle les choses ont pu se passer.
02:05 Bref, tout ça c'est un vrai métier d'enquêteur.
02:08 En fait, finalement, tu es plus enquêteur que les enquêteurs.
02:11 Oui, on fait partie de l'enquête, on fait partie des enquêteurs,
02:15 mais des enquêteurs qui sont limités.
02:16 On est limité vraiment au corps humain, on n'interroge pas les gens,
02:19 on n'intervient pas dans ce domaine.
02:20 On reste vraiment très limité à tout ce qui est corps
02:24 et tenter de faire parler le corps pour aider la justice à avancer.
02:28 C'est ça. Marion a une question.
02:29 On voit beaucoup ton métier dans les séries, au cinéma, etc.
02:32 C'est bien représenté, c'est à peu près ça,
02:33 quand on voit par exemple un médecin légiste en action dans un film,
02:36 ça représente la réalité ?
02:38 Plus ou moins, ça dépend de quelle série.
02:40 Balthazar, c'était super bien fait, mais ils avaient aussi un conseiller technique
02:46 qui était un vrai médecin légiste, c'est un de mes amis français,
02:49 Marc-Éric, qui a fait ça, c'était top.
02:51 Par contre, dans les autres séries, c'est un peu n'importe quoi, j'avoue.
02:54 Tu vois l'ouverture d'un corps, ça ne correspond pas à ce qu'on fait.
02:57 Tu vois l'aspect intérieur d'un corps, ça ne correspond pas à la réalité.
03:00 Et puis, tu as toujours des médecins légistes.
03:01 Alors, dans les séries américaines, par exemple,
03:03 où le médecin légiste, c'est une super gondesse, c'est une bombe totale.
03:07 Ou alors, c'est un mec, mais il est vieux, il est décati,
03:10 et son état ne peut plus faire que la médecine égale.
03:14 (rires)
03:16 Tellement ça !
03:17 C'est vrai. Alors, c'est passionnant comme métier, évidemment,
03:19 mais on se demande toujours, comment on a envie de devenir médecin légiste ?
03:25 Est-ce que c'est quelque chose qui, à un moment donné dans sa vie,
03:28 ça c'est une évidence ?
03:29 Ou est-ce que c'est en cherchant un métier autour, peut-être de la médecine,
03:33 qu'on devient passionné ou qu'en tout cas, on a envie de faire ce métier ?
03:38 Tu sais, moi, au départ, je voulais être curé déjà, donc c'est très différent.
03:40 Ce n'est pas la même chose.
03:41 Enfin, il y a des décès dans les deux, mais ce n'est pas...
03:44 Oui, c'est sûr, mais on ne les autopsie pas quand on est curé.
03:47 Non, normalement non.
03:48 Donc ça, je n'ai pas fait.
03:50 Et puis, j'ai résité entre la médecine de droit, finalement,
03:53 pour des raisons diverses et surtout interagir au sort.
03:56 Je me suis retrouvé en médecine.
03:57 Et puis, la médecine m'a beaucoup, beaucoup plu.
04:00 Et au moment de faire mes stages, j'ai fait un stage en médecine égale
04:03 parce que les techniques d'autopsie m'intéressaient,
04:05 parce que je faisais de la recherche en anatomie
04:06 pour des grèves de l'embomie occutanée.
04:08 C'est un truc un peu complexe, mais c'est génial à faire.
04:11 Et donc, j'ai fréquenté la médecine légale.
04:13 Et puis, je me suis rendu compte que c'est quelque chose qui me plaisait beaucoup.
04:15 J'ai beaucoup hésité entre la médecine générale et la médecine égale.
04:18 J'ai fait les deux pendant deux ans.
04:19 Et au terme des deux ans, j'ai dû choisir,
04:21 parce que vraiment, c'était trop, quoi.
04:22 Tu ne peux pas tout faire.
04:23 Donc, au terme des deux ans, j'ai dit OK, je choisis.
04:25 Je choisis la médecine égale.
04:26 Ça me plaît. Et tant pis, je ne soignerai plus personne.
04:29 Mais ce n'est pas très grave par rapport à tout ce que la médecine égale m'apporte.
04:31 Et elle est devenue une passion.
04:33 Donc, ce n'est pas quelque chose qui, au départ, m'avait touché.
04:35 C'est pas évident.
04:35 Moi, le droit de Dieu ne m'a pas touché, pauvre jeune homme.
04:37 Mais à un moment donné, je me suis rendu compte que c'est vraiment le truc qu'il me fallait.
04:41 Moi, je trouve que c'est un métier passionnant.
04:44 Je le dis vraiment.
04:45 C'est extraordinaire.
04:46 Ça apporte beaucoup de choses aussi, évidemment, aux enquêtes et tout ça.
04:49 Mais c'est au-delà de ça, c'est passionnant de technique, de technologie.
04:52 Il y a plein de choses qui se font.
04:53 Alors, moi, je suis un amateur éclairé, on va dire,
04:54 parce que je m'intéresse à ça, comme tout le monde,
04:56 à travers des histoires de crime, de criminologie et tout.
04:59 Mais en tout cas, je trouve que c'est un beau métier.
05:02 Justement, Guégué, tu as une question là-dessus, je crois.
05:04 Il y a des fois où vous ne trouvez pas la cause de la mort
05:06 ou on trouve tout le temps grâce à la science ?
05:09 Alors, quand on ne trouve pas la cause de la mort,
05:11 il y a un truc qu'on doit faire absolument, c'est des examens anatomopédologiques,
05:14 c'est-à-dire prélever des morceaux d'organes pour regarder au microscope
05:17 s'il y a des altérations cellulaires qui permettraient d'expliquer le décès.
05:20 Tu vois ?
05:20 D'accord.
05:21 Si il y a un farc, un problème comme ça.
05:23 Et on finit toujours par trouver ?
05:25 Ah non.
05:26 Je vais y arriver.
05:28 Ne t'inquiète pas, j'y arrive tout de suite.
05:29 Mais il y a un deuxième truc qu'il faut faire toujours aussi,
05:32 c'est des recherches toxicologiques.
05:34 Parce que les poisons dans le corps, ça laisse rarement des traces.
05:37 Donc si tu ne les cherches pas, tu ne vas pas les trouver.
05:39 Alors, quand tu n'as pas de cause de décès évidente,
05:41 la toxicologie est importante aussi.
05:43 Et puis, il y a des causes de décès qu'on ne trouve pas du tout.
05:45 C'est le gars qui meurt d'une crise épilepsie, par exemple,
05:47 ou c'est le gars qui meurt par un trouble du rythme cardiaque.
05:51 Tout ça, c'est un espace trace.
05:52 Ce sont des exemples d'un espace trace.
05:54 Donc, quand on conclut le rapport, on appelle ça une autopsie blanche.
05:57 Une autopsie blanche nécessite qu'on fasse de l'anapathe
05:59 et qu'on fasse de la toxico.
06:01 Et si ça, c'est blanc aussi, forcément, ce n'est pas une illumination,
06:05 c'est que ce soit une épilepsie.
06:08 Et ça, c'est très rare.
06:09 Le plus fréquent, ce sont des troubles malins du rythme cardiaque.
06:11 On n'avait pas décelé avant et paf, ça arrive comme ça.
06:12 On a une dernière question de Florent Florent.
06:14 Il y a des pathologies, c'est complètement fou.
06:15 Il y a des pathologies cardiaques que l'on ne voit qu'à l'autopsie.
06:18 Donc, tu as le gars, il ne sait pas qu'il en souffre.
06:20 Il en meurt et il ne le saura jamais qu'il en meurt.
06:23 Et puis, nous, à l'autopsie, on pose le diagnostic.
06:25 C'est un diagnostic autopsique, ça arrive.
06:26 C'est fou, ça.
06:28 Florent Florent, une dernière question peut-être ?
06:29 Oui, est-ce que vous avez un suivi psychologique, vous ?
06:32 Parce que j'imagine que voir des cadavres, peut-être pas en bon état,
06:35 ça peut traumatiser au bout de plusieurs années.
06:37 Il est tout de suite que j'ai une gueule de traumatisé.
06:40 Ben non, justement.
06:42 Il faut juste dire, tu as l'air justement extrêmement calme et extrêmement...
06:46 Comment dire ?
06:47 Non, j'ai mon psy qui me suit à longueur de l'enveloppe.
06:49 Non, c'est une blague.
06:50 Non, je n'en ai jamais besoin.
06:51 Et dans les médecins injustes que je connais, on n'en a pas besoin.
06:54 Tu sais, ce qu'il y a, c'est qu'on est prévenu de ce que l'on va voir.
06:59 On est prêt pour le voir.
07:01 Et donc, le fait d'être prévenu, le fait d'être prêt,
07:03 fait que ça ne nous cause pas de préjudice.
07:05 Le gars qui a un problème avec ça, il ne fait pas la médecine égale.
07:07 Je suis parti au Kosovo pour déterrer des charniers.
07:10 À l'époque de Slobodan Milosevic, c'était en 99.
07:14 Je vous le traduis en français.
07:15 En 99, le psychologue qui était avec nous n'a absolument rien à faire.
07:20 Il est parti à la plage, le gars.
07:21 Il n'a rien à faire du tout.
07:23 Voilà.
07:24 On pourrait passer la soirée et te poser des questions, Philippe.
07:28 On va terminer avec une question de Marion.
07:30 Juste pour finir, le cas qui vous a le plus marqué dans toute votre carrière ?
07:33 La mort la plus étrange ?
07:34 C'est un cas que je n'ai pas autopsié.
07:37 C'est un type qui a jeté sa femme au cochon.
07:40 Oh putain !
07:41 Oh !
07:42 On pense qu'elle était morte, mais ce n'est pas certain.
07:44 Les cochons l'ont bouffée.
07:46 Quand on m'appelle, quand la police m'appelle,
07:48 il y a un voisin qui voit, ce sont des fermiers, ils ne s'aiment pas.
07:50 Et tu as son voisin qui constate qu'il a jeté sa femme au cochon.
07:55 Il appelle la police.
07:56 La police arrive, on peut aller dans le parquet, etc.
07:59 Et quand j'arrive, il n'y a plus rien.
08:01 Non !
08:02 Oui, elle a été complètement bouffée.
08:03 C'est comme dans "Lecteur".
08:04 Ils font ça dans le film.
08:05 Oui, cochons qui ont un peu faim, il faut 20 minutes.
08:08 La dame était complètement disparue, complètement bouffée.
08:11 Et là, je dis au policier, "Écoutez, ce n'est pas grave, les gars.
08:14 On va buter le plus gros cochon pour tâcher de trouver des morceaux de la dame."
08:18 Philippe, il est pragmatique.
08:19 Il n'y a pas de question.
08:20 Il me dit, "Et le plus gros, pourquoi le plus gros ?"
08:23 Je lui dis, "Parce qu'il n'y a pas de mystère.
08:24 T'es gros, tu bouffes."
08:25 Ça fait un, puis deux.
08:26 Le plus gros cochon, c'est celui qui prend le plus de place.
08:29 C'est lui qui va avoir à bouffer en premier.
08:31 Donc, on a buté le cochon.
08:32 Ça a été tout un problème parce qu'ils ne voulaient pas le buter.
08:34 Et puis, finalement, ils l'ont fait.
08:36 Parce que j'aurais dit, "Écoutez, c'est très simple, les gars.
08:37 On bute ou demain, vous venez chercher dans la merde des cochons les dents et les cheveux
08:41 de la dame."
08:42 On a buté le cochon.
08:44 J'ai souhaité des morceaux de la dame dans l'abdomen du cochon.
08:47 On a pu faire du génétique.
08:48 On a pu faire de l'ADN.
08:49 Mais je n'ai jamais su de quoi elle était morte.
08:51 Donc, on n'a jamais pu accuser le gars.
08:52 Parce qu'il n'y avait pas de trace de lui dans la maison.
08:54 Il n'y avait rien.
08:55 On n'a jamais pu l'accuser.
08:56 Par contre, il n'y avait pas de quoi elle était morte.
08:58 C'est fou, cette histoire.
08:59 En fait, quand on regarde des séries, on a l'impression que c'est… Mais parfois,
09:01 c'est en dessous de la vérité.
09:02 C'est en fait vieux.
09:03 Philippe Boxo était avec nous.
09:04 Quand je regarde les séries, moi, je me marre.
09:05 Oui, tu m'étonnes.
09:06 Tu m'étonnes.
09:07 Philippe, évidemment, nous, on est passionnés à chaque fois que tu parles.
09:12 Je le dis, vraiment, les bouquins, c'est encore une autre façon d'accéder à tout
09:16 ça.
09:17 Parce que c'est les mots de Philippe lui-même.
09:18 Il parle de son métier avec des mots, évidemment, qui sont universels, que tout le monde peut
09:22 comprendre.
09:23 Mais avec la passion de Valla, sa passion à lui.
09:26 Les anecdotes les plus folles, vous les retrouverez dans "Les morts ont la parole et entretiennent
09:28 avec un cadavre".
09:29 C'est les deux livres de Philippe Boxo qui étaient avec nous ce soir.
09:31 Je vous demande de l'applaudir.
09:32 Merci Philippe d'avoir été avec nous.

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