• il y a 3 jours
Pendant des années, Louise a suivi des comptes fitness sur Instagram. Très vite, elle a voulu ressembler à ces filles à la plastique parfaite, c'est devenu son obsession. Mais à trop vouloir un "corps parfait", sa vie a basculé.

Je suis Mina Soundiram, journaliste chez Brut, et mon métier, c’est de raconter des histoires. Pour moi, un des meilleurs endroits pour les trouver, c'est les réseaux sociaux.
Du revenge porn, des retrouvailles inattendues, en passant par des histoires d'amour toxique et dévastatrices... Les personnes que j’ai rencontrées ont toutes vécu une histoire qui a bouleversé leur vie,
et dans ce podcast, ils me racontent ce qu’ils ont vécu derrière leur écran.
Transcription
00:00J'ai vraiment perdu beaucoup de poids alors qu'au début c'était mon but mais assez rapidement en
00:08fait je voulais juste être fit et ouais j'ai vraiment perdu je pense une dizaine de kilos
00:14je crois que à mon plus bas je devais faire 44 kilos quoi mais je me voyais pas du tout maigre
00:20je me voyais pas grosse j'avais juste l'impression d'être fit. La personne que vous venez d'entendre
00:26c'est My Better Self, elle est créatrice de contenu. Aujourd'hui Louise c'est son prénom
00:31est connue parce qu'elle prône le body positivisme mais quand elle débute sur Instagram en 2016 elle
00:37est à fond dans le fitness et elle partage sa vie de fit girl sur les réseaux. Les fit girls c'est
00:41tout un mouvement de filles hyper sportives qui promettent des corps parfaits grâce à une hygiène
00:45de vie archi stricte. Louise elle a complètement été happée par ça et au bout d'un moment elle
00:50s'est rendue compte que ça la mettait en danger. En suivant son histoire je me suis demandé à quel
00:54point les réseaux sociaux peuvent nous imposer des normes irréalistes. Est-ce que les créateurs de
00:58contenu ont conscience qu'ils sont parfois leurs propres victimes ? Je suis journaliste chez Brut et
01:04mon métier c'est de raconter des histoires et pour moi un des meilleurs endroits pour les trouver
01:08c'est les réseaux sociaux. Du revenge porn, des retrouvailles inattendues ou encore des relations
01:13d'amour toxiques et dévastatrices, les personnes que j'ai rencontrées ont toutes vécu une histoire
01:18qui a bouleversé leur vie et dans ce podcast elles me racontent ce qu'elles ont vécu derrière
01:22leur écran. Je suis Mina Sundhiram et vous écoutez C'est Réel.
01:26Salut Louise ! Salut Mina ! Je voulais savoir, tu étais qui avant les réseaux ? J'étais une fille,
01:54je pense que je ne me définissais pas encore en tant que femme. J'étais une fille assez curieuse,
02:00qui aimait beaucoup apprendre, qui aimait beaucoup lire, assez révoltée contre l'autorité et qui
02:08n'était pas très bien dans sa peau. C'est vrai que j'en parle assez souvent sur mes réseaux mais je
02:13crois que le fait d'avoir grandi avec une sœur jumelle et d'être constamment comparé à quelqu'un,
02:17ça m'a construit d'une manière pas hyper saine même si j'étais très contente d'avoir ma sœur.
02:24Du coup il y avait cette comparaison un peu permanente et ce prisme de l'apparence physique
02:29qui arrivait assez tôt parce qu'en fait c'est vrai qu'au collège, lycée, on se rend assez compte que
02:34le capital popularité est vachement lié à l'apparence physique, en tout cas à mon époque
02:39entre guillemets, même s'il n'y a pas si longtemps. Et donc voilà, vers 14 ans, je dirais cette
02:45volonté d'être sûrement la meilleure version de moi-même comme aujourd'hui, sauf que c'était la
02:52meilleure version de mon apparence physique. Déjà à 14 ans ? Ouais, moi ça a commencé vers là parce
02:57que j'avais une grande sœur, je voyais qu'elle se maquillait et notamment je me suis dit assez
03:02tôt « putain le maquillage ça rend vraiment plus joli ». Et donc je suis allée voler les fontaines
03:06de ma sœur tu vois vers 14 ans. Il s'avère que comme je suis assez pâle de peau, j'étais orange
03:09à l'école en troisième. Mais voilà, on fait tous des erreurs pour essayer d'être plus désirable
03:15aux yeux de la société. Et voilà, ça a commencé pas mal avec juste des traits physiques quoi,
03:21de détester mon nez, mes oreilles, mes sourcils. Je me souviens vraiment, c'est assez fou quoi à
03:28l'époque, j'avais vraiment cette dichotomie entre le beau et le moche. Tous ces complexes, ils étaient
03:35encouragés par ton entourage ou ton reflet dans le miroir ? C'était quoi ? Franchement bon, même si
03:43mon entourage n'était pas hyper bienveillant, qui ne devait clairement pas aider, mais je pense c'était
03:47plus les magazines, les médias, ce que je voyais à la télé, les personnes. Au final, j'en avais pas
03:53mal parlé dans mon livre, en tout cas quand j'ai fait des recherches tu vois. J'avais fait une
03:57chronique l'année dernière à la télé parce que j'avais lu un article sur un site de sport « Les
04:04plus belles femmes à Roland-Garros ». Il y avait un classement qui n'existait évidemment du coup pas
04:09pour les hommes. Et où en fait, il y a eu cette réflexion que j'ai eue d'eux, mais en fait c'est
04:13vrai que quasiment toutes les femmes qu'on montre dans les médias, c'est parce qu'elles existent
04:19de par leur apparence physique. Et je pense qu'en fait du coup voilà, sans le conscientiser et le
04:25théoriser comme ça quand j'étais ado, du coup je me suis dit peut-être que pour exister, il faut
04:29du coup que je sois belle. Et vraiment tu vois, à l'époque j'avais cette conviction profonde que
04:35j'étais laide. Encore une fois, comme s'il y avait les gens beaux, les gens moches et que c'était pas un
04:38truc très subjectif. Alors en 2016, t'es presque plus une ado, t'as 19 ans et tu découvres Instagram.
04:49Et en fait sur Instagram, tu suis des femmes qui font surtout du sport, ce qu'on appelle des
04:54« fit girls ». Pourquoi t'as cette passion pour le fitness et les « fit girls » en particulier ?
05:01Je m'en rends compte maintenant avec le recul. Je pense qu'à l'époque je m'en rendais pas compte, mais
05:06j'ai besoin d'avoir des passions, des trucs qui me « drive ». Et pendant du coup, tout mon lycée ça a
05:13été Sciences Po et intégré Sciences Po. Et donc une fois que je suis entrée, je pense qu'il y a eu
05:18une espèce de vide en moi et que j'ai du coup comblé avec le sport. Ma grande sœur avait pris
05:24un peu de poids, moi aussi. Elle est venue me voir et m'a dit « putain Louise regarde ce compte, il y a des
05:28avant-après de malades ». Et moi je regarde les avant-après, je me dis « non mais Pauline c'est
05:32n'importe quoi ça en fait, t'es au courant que c'est retouché ». Et elle me dit « non non, moi aussi je pensais ça au début,
05:37mais va voir les comptes des filles après, c'est pas retouché ». Et donc en effet, force est de constater que
05:42c'est pas des trucs retouchés. Et donc c'est vrai que ça fait rêver, tu vois quelqu'un qui a un physique
05:45« non désirable », qui est plus enrobé que les standards de beauté que tu peux voir,
05:53et qui a un physique avec des abdos dessinés, etc. Tu te dis « pourquoi pas moi ? ». Et du coup,
05:59on a testé le programme d'une blogueuse fitness. Et en fait, j'avoue, moi ça m'a passionné.
06:06Ce sentiment de pouvoir contrôler son apparence physique, je me suis dit « waouh, c'est fascinant ! ».
06:12Et voilà, j'ai vraiment développé cette passion à partir de ce moment-là.
06:15En fait, c'est marrant parce qu'au début, quand ta grande sœur t'en parle, tu sais que c'est faux,
06:20et tu te dis « non mais c'est n'importe quoi, c'est retouché ». Et en fait finalement, tu pars
06:24complètement à l'inverse, et tu bascules dans ce mouvement de fitness, etc. Pourquoi tu as tellement
06:31envie d'avoir ce corps et de ressembler à ces fit girls ?
06:34Parce que je pense qu'à l'époque, on se dit, je me dis en tout cas, que si j'atteins ce corps, alors je m'aimerais.
06:41Donc ouais, c'est vraiment la volonté de gagner confiance en moi, et à l'époque, la conviction que
06:45j'aurais confiance en moi quand j'aimerais mon reflet dans la glace.
06:49Et alors, c'était à base de quoi ton entraînement pour ressembler à ces fit girls ?
06:56C'était trois fois par semaine ce qu'on appelle du HIIT, et trois fois par semaine ce qu'on appelle du LISS.
07:02Donc c'est des acronymes anglais, mais en gros, c'était trois séances de sport très cardio,
07:07mais renforcement musculaire. Et après, trois séances un peu de cardio plus léger.
07:13Et en fait, c'est vrai que c'était hardcore. La blogueuse, c'était Kyla Hitziness.
07:17Et voilà, le bébé que j'ai, franchement, encore aujourd'hui, je le dis, c'est pas de la gnognote, quoi.
07:23Ça fait comme ça, programme de blogueuse fitness ? Non, franchement, t'en chies.
07:27Mais je pense que j'aimais ce côté dépassement de soi, et où en fait, t'as un peu peur de faire ta séance,
07:33mais à la fin, tu te sens vraiment mieux, quoi.
07:34Et t'avais un sentiment aussi d'adrénaline, d'être accro au sport ?
07:39Ouais, franchement, et franchement, encore aujourd'hui, je vois les bienfaits que ça a sur la santé mentale, quand même.
07:45Et je pense pas qu'il faut diaboliser le sport ou le fitness.
07:48Ce qui est plus dangereux, c'est les raisons derrière pourquoi on le fait, c'est qu'est-ce qu'on mange à côté,
07:54et c'est, voilà, d'être dans un rapport bienveillant, où...
07:58Tu vois, moi, je voyais des filles parler du fait d'écouter leur corps quand elles ont pas envie de faire leur séance,
08:03mais en fait, moi, je...
08:04Enfin, j'écoutais pas du tout mon corps, et enfin, il me disait rien, en fait.
08:07C'était mon mental qui contrôlait, et c'était, bah non, tu dois faire ta séance, sinon t'atteindras pas ton objectif.
08:13Alors, j'imagine qu'avec cette séance de sport, il y avait une hygiène de vie, genre, super stricte.
08:19Ouais, ouais, ouais, ouais.
08:20J'ai vraiment, du coup, voilà, découvert un peu la nutrition,
08:23parce que c'est pas un truc auquel j'ai été sensibilisée plus jeune.
08:26Et donc, en fait, j'ai commencé à voir les aliments un peu comme ayant des pouvoirs, entre guillemets.
08:32Tu vois, il y a des aliments qui te font du bien, il y a des aliments qui te font du mal.
08:34Là aussi, un truc très binaire, qui dessert beaucoup, parce que c'est plus compliqué que ça.
08:39Et où, progressivement, j'ai arrêté les aliments transformés,
08:44tout ce qui était blanc pour prendre des trucs complexes.
08:46Et puis après, ça a été vers même plus de sucre.
08:50Et où, en fait, voilà, je contrôlais vraiment tout ce que je mangeais, je faisais tout moi-même.
08:55Je m'autorisais peut-être un resto par semaine, mais c'était, voilà, c'était vraiment au centre de ma vie, quoi.
09:01Est-ce que tu avais une vie sociale, du coup ?
09:04J'avais une vie sociale parce que,
09:08parce que je pense que c'était juste, voilà, une passion très prégnante.
09:13Mais que j'arrivais, j'allais dire, j'arrivais à la garder pour moi, c'est faux.
09:17J'essayais grave au début de convaincre mes parents du mal qu'était le sucre.
09:21Et tu vois, tu deviens un peu, tu fais de la propagande, quoi.
09:24Mais oui, j'arrivais quand même à sortir et tout.
09:27Mais en fait, j'avais pas, je pense, la vie sociale peut-être d'autres étudiantes parce que j'en avais pas envie.
09:34Je préférais rentrer de soirée assez tôt pour être en forme pour ma séance le lendemain.
09:40Donc, avec ces séances de sport très assidues, avec ces régimes alimentaires et cette hygiène de vie très stricte,
09:46est-ce que tu as eu des résultats ? Est-ce que tu as fini par ressembler à ces fit girls ?
09:50Tout à fait. J'ai vraiment perdu beaucoup de poids.
09:53Alors qu'au début, c'était mon but, mais assez rapidement, en fait, je voulais juste être fit.
09:57Et ouais, j'ai vraiment perdu, je pense, une dizaine de kilos.
10:02Je crois qu'à mon plus bas, je devais faire 44 kilos, quoi.
10:06Mais je me voyais pas du tout maigre.
10:09Je me voyais pas grosse.
10:11J'avais juste l'impression d'être fit.
10:13Alors que j'ai partagé récemment une photo pour le Nouvel An sur mon compte Instagram de moi à l'époque.
10:20Et en fait, plein de gens m'ont dit que j'étais choquée.
10:23C'est vrai que moi-même, quand j'ai retrouvé la photo, je me suis dit « putain, c'est fou, je me voyais pas du tout maigre ».
10:29Et j'étais maigre, sans jugement de valeur sur la maigreur, mais j'étais maigre, quoi.
10:33Et t'as eu des alertes dans ton entourage, des gens qui t'ont dit « Louise, attention ».
10:37J'en ai eu, après.
10:39Par exemple, mes parents, vu qu'ils critiquaient, dans tous les cas, en grandissant pas mal notre physique,
10:44quand ma mère a commencé à me dire « Louise, fais gaffe quand même, là, t'es maigre, c'est pas très féminin, machin »,
10:48je m'en foutais, vu que je prenais pas en compte ces dires.
10:51Mais je me souviens d'une fois, pareil, là aussi, assez ancrée dans ma mémoire,
10:56je suis allée chez une amie de collège-lycée, je pense que je devais être en deuxième année d'études supérieures,
11:01donc ça faisait peut-être au moins deux-trois ans que je l'avais pas vue, sa mère,
11:04qui me voit et qui vraiment a ce truc un peu choqué, elle ouvre les yeux et elle me dit « Louise, dis donc, t'es maigre, ça va, tu vois ? ».
11:14Et donc moi, limite vexée, je lui dis « Ah non, non, ça va très bien, je fais juste beaucoup de sport, j'adore ça ».
11:20Mais donc c'est vrai que j'avais été très surprise, juste en mode « Qu'est-ce qu'elle voit ? Non, je suis pas maigre ».
11:26Ah ouais, donc c'est vraiment, c'était un peu du déni ?
11:30Je pense, ouais, je pense que c'était du déni à préparer le sentiment de jamais être assez bien, assez fit, assez mince,
11:37c'était, je pense que je pouvais pas accepter que j'avais atteint l'objectif que je m'étais fixé, en fait.
11:43Et comment t'enjoues sur les réseaux ? Est-ce que, le fait que t'aies atteint cet objectif avec ton corps, est-ce que tu te mets en scène sur les réseaux ? T'as 19 ans.
11:56Ouais, en fait, pareil, à l'époque, au final, je pensais détenir un peu une vérité.
12:03J'étais donc pas dans la nuance, comme je l'ai clairement fait comprendre.
12:07Et, en fait, du coup, je voulais un peu prêcher ma paroisse, mais, encore une fois, montrer que, moi, je faisais du sport pour me sentir mieux, pour gagner en puissance, en force, que ça m'épanouissait.
12:18J'éduquais un peu par rapport à l'alimentation, je montrais des alternatives saines. Enfin, c'était vraiment un plaisir de partager.
12:24Donc, à l'époque, je partageais beaucoup de recettes, quelques photos de moi, mais, voilà, je me suis pas dit « Je vais devenir influenceuse ».
12:30Je me suis juste dit « J'ai envie de partager avec des personnes qui ont la même passion que moi ».
12:34Je suivais des nanas qui avaient ce type de contenu, et moi, j'aimais beaucoup suivre.
12:38Et donc, c'était juste vraiment ce désir de partage, avant tout.
12:41Est-ce que tu te considérais comme une « fit girl » ?
12:44Je pense que je me posais pas trop la question, parce que... Enfin, tu vois, qu'est-ce qu'une « fit girl » ?
12:50Si c'est quelqu'un qui aime le fitness, oui. Après, j'avais pas une grande communauté, donc peut-être que j'associais ça plutôt aux personnes qui vivaient du sport, de par les réseaux.
13:00Tu vois, on avait l'image des youtubeuses fitness. Donc, je pense que j'aspirais à l'être, mais je ne me considérais pas comme telle.
13:07Aujourd'hui, t'as beaucoup plus de recul, et t'es un peu sortie de cette espèce de folie de fitness, etc.
13:15Est-ce que tu penses que ton obsession, pour le sport et pour la nourriture, la lessive et tout, c'était lié à ce que tu voyais finalement sur les réseaux ?
13:23Je pense que c'est toujours un peu multifactoriel. Je pense que, oui, les réseaux sociaux ont joué, parce que je voyais, du coup, des filles bien mangées, qui partageaient leurs séances.
13:36J'avais envie de leur ressembler. Donc, voilà, ça a vachement nourri, je pense, mon imaginaire.
13:41Après, c'est sûr qu'il y a toujours eu un peu cette obsession de la minceur dans ma famille, de manière générale, des qualificatifs, tu vois.
13:49Je pense que mes parents étaient grossophobes, sans même forcément s'en rendre compte. Je pense que la société l'est.
13:54Et donc, pour eux, c'était très mal de prendre du poids. Enfin, tu vois, vraiment, ma mère, je pense qu'elle a toujours fait un 34-36.
14:01Et donc, nous, on avait grave cette idée en tête que faire plus que du 36, c'était être gros.
14:08Et donc, c'était mal, toujours dans cette idée du bien et du mal, très dichotomique, qui, en effet, ne m'a pas servi.
14:15Est-ce qu'on peut dire que tu souffrais d'orthorexie ? L'orthorexie, c'est un peu un trouble du comportement alimentaire ?
14:21Oui, en effet, moi, je ne connaissais pas le terme. Je crois, d'ailleurs, pour l'anecdote, alors que bon, je ne sais pas si, encore une fois, c'est l'entourage, les réseaux qui ont fait que je sois devenue.
14:33Mais mon père m'a envoyé une fois un lien vers un article qui décrivait l'orthorexie. Et je pense que j'étais en plein dedans à l'époque.
14:40Et c'était, je me souviens de la définition, un peu vouloir contrôler tout ce qu'on mange, les séances de sport qu'on fait, et s'en vouloir quand on ne les fait pas, quoi.
14:48Et donc, moi, j'étais un peu là, genre, vraiment, putain, mais c'est fou, les gens veulent absolument mettre un terme partout, là où il n'y a pas forcément de mal, tu vois.
14:57Et bon, encore aujourd'hui, tu vois, qui peut vraiment le définir ? Mais c'est vrai que si on veut le formaliser, c'était ça, oui, c'était la volonté de manger parfaitement bien,
15:08de faire toutes mes séances et de contrôler tout ce qui touchait à mon apparence. Mais bon, moi, j'étais aussi convaincue que c'était mon bien-être.
15:15Et en plus, ce qui est con, c'est que vraiment, je ne m'écoutais pas parce que j'ai toujours eu des problèmes de digestion.
15:22Donc, pareil, là, si on met une étiquette, c'est le syndrome de l'intestin irritable. Et du coup, big up aux personnes qui nous écoutent qui l'ont aussi.
15:29Je n'ai jamais vraiment digéré les légumineuses, les crudités. Et en fait, j'ai toujours digéré plus les pâtes que les brocolis, tu vois.
15:37Et en fait, du coup, c'est un peu... Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais on va dire une petite année de vraiment être à fond dans le manger sain.
15:44En fait, j'avais mal au bide, mais tout le temps, quoi. Parce que je ne bouffais que des légumes, des légumineuses, des trucs que mes intestins, à ce moment-là, ne digéraient pas.
15:53Et en fait, je crois que c'est aussi ça qui m'a fait assez rapidement me dire que tout n'est peut-être pas aussi bon et mauvais que tu le penses, en fait.
16:02Il y a peut-être aussi... Enfin, si tu dires mieux le pain qu'autre chose, prends du pain le matin au petit-déjeuner, quoi.
16:08Je pense qu'en effet, ce serait mentir que de dire qu'il y a des aliments qui ne nous inflamment pas. Mais de là à se dire que c'est responsable de tous nos maux
16:16ou qu'on va prendre du poids parce qu'on mange un aliment, ça, j'ai conscience aujourd'hui que ce n'est pas du tout le cas, quoi.
16:24Et toute cette période, tu l'as documentée sur les réseaux. Est-ce que c'est comme ça que tu as construit ta communauté ?
16:30Ouais, ouais, j'ai partagé ce parcours sur mes réseaux. J'ai partagé du coup assez rapidement la prise de conscience que j'étais dans un extrême,
16:41que notre apparence ne définissait pas. Et en fait, c'est marrant parce que j'ai commencé à avoir un discours un peu, voilà, comme on dit, body positive,
16:49avant même de vraiment l'être. Plus parce que j'y voyais que quand j'avais pu en partager un ou deux postes, plus par coup de gueule, coup de chose,
16:58ça parlait vachement à ma communauté, que ça les faisait sentir mieux. Et du coup, c'est vrai que je me suis assez vite dit, en fait, si ça aide les gens
17:05de partager ce genre de contenu, je vais commencer à le partager plus. Et c'est vrai que je dis souvent que les réseaux ont été aussi ma thérapie, quoi.
17:13C'est peut-être ça qui m'a fait tomber dans le piège, mais c'est aussi ça qui m'a fait en sortir, de par le fait que j'ai partagé du contenu de plus en plus bienveillant
17:21et positif. Et donc, c'est vrai qu'on finit par y croire, mais aussi parce que j'ai commencé à suivre d'autres personnes que ces fit girls qui partageaient uniquement
17:29une version de l'histoire. Et donc, assez rapidement, je suis sortie de ce piège-là et j'ai partagé aussi, du coup, ce chemin vers l'acceptation de soi sur les réseaux.
17:40C'était quoi le déclic ? Est-ce qu'il y a eu un événement où, à un moment, tu t'es dit « mais en fait, c'est n'importe quoi, c'est pas la vraie vie ».
17:48Je dirais que dans mon cas, ça a été progressif. Je ne sais pas, il y a mon amour pour la bouffe qui a joué, parce que du coup, voilà, chasser le naturel, il revient au galop.
17:59À un moment, j'en avais quand même marre d'être dans la restriction. Le fait que je sois assez réceptive aux messages, aux réflexions, quoi, qui me nourrissent.
18:09Et c'est du coup, en effet, cette réalisation que, comme je pense que j'étais aussi féministe assez jeune, le côté « une femme peut manger beaucoup », j'avais envie de prouver que c'était le cas.
18:21J'avais envie de prouver qu'une femme pouvait être forte. Donc voilà, là aussi, quand mon combat a un peu changé, je pense que c'est ce qui m'a aidée à rediriger, peut-être, mes passions vers des sujets plus en adéquation avec mes valeurs.
18:36Et ouais, je pense que tout ça a résonné auprès de ma communauté. En tout cas, pareil, il n'y a pas eu de déclic tout d'un coup, plein de gens ont commencé à me suivre.
18:47Non, ça a vraiment été au fur et à mesure. Et je pense que plus j'ai été moi-même, plus j'ai été naturelle, plus ma communauté a grandi.
18:54Parce que c'est vrai que c'était encore assez rare sur les réseaux, il y a 3-4 ans, de voir des personnes s'enfiler le trou, de voir des personnes qui partageaient le fait qu'elles avaient pris du poids et pas juste perdu du poids.
19:05Donc je pense que ce discours était aussi assez novateur et c'est sûrement ce qui a fait que mon audience a grandi.
19:12Est-ce que tu as perdu des gens en route ? Parce que tu passes du statut de fitness girl, avec une hygiène de vie stricte, comme on l'a dit, beaucoup de séances de sport.
19:21Et puis finalement, en fait, tu dis accepter votre corps, etc. Mais à la base, tu as quand même des gens qui te suivent pour cette routine.
19:29Écoute, c'est marrant. Je pense que comme moi, j'avais pu être introduite au concept d'acceptation de soi et bodypositivisme par des personnes que je suivais dans le monde du sport, qui ont commencé à en parler.
19:41Parce que je n'ai pas, du jour au lendemain, commencé à suivre d'autres personnes plus bienveillantes.
19:45Je pense que c'était des personnes que je suivais dans le monde du sport qui commençaient à avoir ce discours, qui m'a fait réfléchir.
19:51Je pense que peut-être de la même façon, une grande partie de ma communauté, qui pouvait être un peu dans les mêmes pièges,
19:56et bien même s'ils me suivaient pour ça, ils ont peut-être, de par mes réflexions, commencé aussi à réaliser qu'ils étaient peut-être dans un excès,
20:02qu'on pouvait faire du sport, mais qu'on pouvait aussi prendre du temps pour soi, que ça ne voulait pas dire qu'on ne pouvait pas se faire plaisir en termes de ce qu'on mange, etc.
20:11Donc, en vrai, je pense que j'ai perdu des gens en route et on en perd tout le temps au fur et à mesure.
20:16Parce qu'en fait, c'est vrai que parfois on suit des gens sur les réseaux et dès qu'ils disent un truc qu'on n'est pas d'accord, on se dit, oh là là, mais cette personne m'a déçu.
20:25Et je trouve ça assez dingue, on s'imagine en fait que les personnes qu'on suit sont quelqu'un,
20:31et quand ce quelqu'un, qui est donc juste une image qu'ils se font de nous, ne correspond pas à qui on est,
20:38il y a cette déception qui fait qu'ils vous unfollow, c'est pas grave, et en fait, on ne peut jamais s'en vouloir de ça.
20:45Donc voilà, au final, aujourd'hui, elle est plus grande qu'elle ne l'a jamais été, donc je pense que ça se ressent, la sincérité,
20:53et que je pense que le message que je partage aujourd'hui aide plus de gens, et sûrement que je suis aussi meilleure dans ça,
20:59et j'en avais conscience assez tôt, que déjà, mine de rien, le sport, c'était une partie de ma vie, mais ce n'était pas toute ma vie,
21:05que je ne me voyais pas en parler non plus toute ma vie, et qu'il y avait des personnes plus qualifiées, plus compétentes,
21:11sûrement plus passionnées pour parler du sport et de l'alimentation, voilà, il y en a aujourd'hui, et c'est super.
21:18Mais moi, je pense qu'en effet, j'avais besoin de parler d'autres choses, et que ma communauté avait peut-être besoin d'entendre d'autres choses aussi.
21:28Est-ce que tu te souviens de la première photo de toi que tu as postée avec un corps, entre guillemets, normal ?
21:35Est-ce que c'était difficile de finalement se mettre à nu, avec tes défauts, avec tes complexes ?
21:42Je pense qu'il y en a eu plusieurs, mais je dirais que celle où je me suis vraiment dit « Waouh, je sors un peu de ma zone de confort »,
21:53c'était pour lancer « On veut du vrai », où en fait, quand tu lances un mouvement « On veut du vrai », il ne faut pas le faire à moitié.
22:00Et donc j'avais vraiment ce ras-le-bol, moi, du côté trop lisse, trop retouché, trop mis en scène qu'il y avait sur les réseaux,
22:10et donc, vraiment, j'ai réfléchi à quel poste je pouvais faire, et je me souviens qu'une amie avec qui on avait lancé le mouvement
22:18avait fait un poste beaucoup plus travaillé, et je m'en étais un peu voulu après d'avoir fait moi un truc aussi simple,
22:22mais au final, il était vraiment très naturel, qui était avec une pancarte, qui écrit « On veut du vrai »,
22:26totalement démaquillée, ce que je crois que je n'avais jamais fait vraiment sur une photo avant,
22:29avec vraiment des bourrelets, sans chercher à apparaître d'une certaine manière.
22:37Et c'est vrai qu'il y a ce truc que j'ai plus maintenant, que j'ai eu à ce moment-là, de « Qu'est-ce que les gens vont penser de moi ? »
22:44Tu sais, un peu genre « Merde, ils vont voir que je suis moche », tu vois, qui était un peu un truc, voilà, t'as pas envie de le faire, quoi.
22:51Alors justement, quel rôle peuvent jouer les créateurs de contenu, comme toi, dans l'acceptation de soi ?
22:58Un grand rôle pour moi, parce qu'on est très suivi, parce que certains nous regardent comme des modèles,
23:07ou en tout cas, peut-être on peut leur apporter quelque chose dans leur vie qui font qu'on a une responsabilité,
23:13et puis juste, on est visible, quoi. Donc c'est vrai que j'essaye, et pour moi-même, mais surtout pour les autres,
23:21de ne pas mettre de filtre en story, enfin, j'en mets vraiment jamais, sauf quand c'est un filtre marrant,
23:26parce que je me dis, en fait, le filtre, il sert personne, il sert ni la personne qui le voit,
23:30qui du coup va se dire qu'elle n'est pas assez bien comme elle est, ni moi-même, parce que du coup,
23:35j'ai l'impression qu'il faut que je ressemble à une certaine apparence pour être assez, pour être validée,
23:40pour pouvoir partager mon contenu. Donc en fait, c'est vraiment se dire, il n'y a pas de mal à être comme on est,
23:46et c'est pas parce qu'on n'a pas une certaine apparence qu'on doit avoir peur de se montrer, quoi.
23:52C'est un peu vraiment une déconstruction poussée, mais de, je sais que certains ont plutôt un discours de se dire,
23:57bah ouais, moi, les gens, je me trouve moche, je mets un filtre et c'est ok. Ok, franchement, si vous êtes à l'aise avec ça,
24:01c'est cool, mais moi, c'est plus de me dire pourquoi je me trouve moche. Pourquoi ? Parce que je suis démaquillée,
24:07et que je ne suis pas coiffée, mon propos change, pourquoi est-ce que je suis moins bien, vu que je suis la même personne,
24:15et donc vraiment, c'est marrant, parce que tu vois, au début, tu m'as présentée comme un peu représentante
24:20du mouvement body positive, moi, si on me demande, je ne me sens pas faisant partie du mouvement body positive.
24:26Ah ouais ?
24:26Ouais, moi, je revendique plus, si on doit revendiquer quelque chose, la body neutrality.
24:31C'est-à-dire ?
24:32Et donc, c'est différent, c'est en fait d'être très neutre par rapport à son apparence, c'est que j'ai une apparence,
24:38je ne la juge pas, en fait, et pour moi, en fait, le corps et l'apparence sont une infime partie de qui on est,
24:47et là où le body positivisme, même s'il a fait beaucoup et qu'il a permis de célébrer les corps,
24:53en fait, t'es toujours en train de voir des corps toute la journée, sur les comptes body positive,
24:56et donc, en fait, pour moi, la body neutrality, c'est, en fait, il n'y a pas de beaux corps, de corps moches,
25:00il y a des corps, et en fait, il y a aussi vous.
25:04Mais voilà, j'ai plus cette conscience, aujourd'hui, qu'on a peut-être juste mis trop l'accent sur notre apparence,
25:09et que la body neutrality, c'est juste se dire, ben, venez, on prend un pas de recul,
25:14et on arrête de dépenser autant de temps et d'énergie sur notre apparence.
25:21Alors, tu dis body neutral, mais entre nous, tu penses quand même à ton corps, parfois ?
25:26Parfois, tu l'aimes, parfois, tu le détestes ?
25:29Ben non, tu vois, ouais, j'y pense, mais je ne l'aime pas ou je ne le déteste pas.
25:34Je ne me dis pas, enfin, tu vois, là, par exemple, j'ai pris du poids, je suis plus dans la constatation,
25:39je ne vais pas me blâmer, me restreindre, c'est en fait un mouvement d'acceptation, quoi.
25:47C'est plus ça, c'est plus c'est comme c'est, et qui je suis pour juger mon corps, en fait.
25:54Comment on fait pour s'accepter, pour accepter qui on est,
25:58et pour un peu se détacher de l'image qu'on a de notre corps ?
26:01Ce qui m'a aidée, personnellement, c'est pas mal de lectures,
26:05de déconstruction, justement, de l'importance de l'apparence physique et notamment vers les femmes,
26:11d'à quel point on nous a fait peser ça sur nos épaules.
26:15Et je recommande, par exemple, les livres de Mona Cholet, moi, qui m'ont beaucoup aidée.
26:18J'essaye, dans mon livre, de partager aussi ça, parce que, en fait, pour moi,
26:22à partir du moment où on prend conscience d'où ça vient et que c'est une injonction,
26:26c'est beaucoup plus facile, ensuite, de s'en détacher.
26:30Alors que quand on comprend pas que, en fait, le poids, c'est avant tout parce que les femmes,
26:36dans notre société, n'ont pas le droit de prendre la place au sens propre, comme figurées,
26:40ben c'est difficile de juste se dire « ok, je prends de la place, et alors ? ».
26:43Donc voilà, moi, ce truc-là de déconstruire, ça a été une grande, grande partie du chemin.
26:48Mais tu trouves pas que c'est omniprésent dans notre société ?
26:51Tu l'as dit en début d'interview, les femmes dans les médias, elles sont jugées sur leur beauté,
26:56et finalement, même si on veut s'éloigner de ça, on est sans cesse ramenés à ça, à notre physique.
27:02Ben je pense que ça dépend ce qu'on regarde, ça dépend ce qu'on consomme,
27:06et ça dépend de notre rapport à ça, c'est-à-dire que, ben oui, on va passer encore devant des pubs,
27:13on va passer encore devant des articles qui nous réduisent à ça, mais quel est notre rapport à ça ?
27:18Moi, avant, je dévorais toutes les pages, en effet, de comment être plus ferme,
27:23comment faire disparaître la cellulite ou ses vergetures.
27:27Là, aujourd'hui, en fait, vu que j'ai cette conscience de « ok, ben en fait, la cellulite, c'est Nicole Ronsard
27:33qui l'a théorisée au milieu du XXe siècle et qui a vendu un livre pour remplir son salon de beauté, pour vendre »,
27:41ben en fait, maintenant, j'ai ce truc de « ok, je sais du coup que ma cellulite n'est pas un problème,
27:45que c'est un produit, que c'est des produits qu'on veut vendre, est-ce que j'ai envie de participer à cette industrie ? »
27:50Non. Donc, encore une fois, au début, tu dois « fake it until you make it ».
27:54Je n'ai pas aimé ma cellulite du jour au lendemain, mais je me suis juste fait violence, en mode « ben, vas-y, sors en maillot,
28:00ouais, t'as de la cellulite, ouais, ça va te faire chier », mais plus tu vas le faire et plus tu vas te rendre compte qu'en fait,
28:05eh ben, tu t'en fous, en fait, c'est simplement la vision de toi-même qui t'empêche de profiter de la plage.
28:10J'ai une avant-dernière question.
28:13T'as lancé une marque de lingerie.
28:15En quoi elle est décorrélée du corps ? Parce que forcément, on pense lingerie, on pense corps.
28:20Elle n'est pas décorrélée du corps, parce que les sous-vêtements, pour le coup, c'est censé soutenir ton corps.
28:24Donc, je ne fais pas un rejet du corps, tu vois.
28:26C'était plus la marque de lingerie, OK.
28:29Donc, en effet, pour moi, il y a une vraie discrimination dans le monde de la lingerie qui commence à changer,
28:33mais qui, il y a trois ans, était quand même bien présente, surtout en France.
28:36Je ne trouvais pas de sous-vêtements à la fois beaux et confortables.
28:39Il y avait toujours un choix un peu à faire entre les deux et ils étaient très rarement faits de manière éthique.
28:44Donc, en fait, on s'est voulu très inclusif.
28:45C'est une des quatre promesses de je-ne-sais-quoi, éthique, inclusif, beau et confortable.
28:50Et par exemple, moi, je sais qu'il y a des gens qui me disent
28:53« Ouais, quand même, moi, j'aimerais beaucoup acheter ta marque de sous-vêtements, mais ce n'est pas très sexy. »
28:58Ben, justement, en fait, moi, je l'ai fait exprès.
29:01Parce que pour moi, en vrai, si on est honnête deux secondes, on est sexy pour l'autre.
29:06On ne met pas un truc, un porte-jartel qui te cisaille les cuisses pour toi.
29:12Enfin, pour moi, franchement, c'est se raconter des mensonges.
29:14C'est qu'il y a un niveau de déconstruction qu'on n'a pas fait.
29:16Et c'est OK de vouloir faire plaisir à l'autre.
29:18Franchement, si ça lui plaît, fine.
29:20Mais pour les personnes qui ne veulent pas s'infliger des souffrances inutiles,
29:25moi, je propose une alternative.
29:27J'ai souhaité que ce soit quand même beau, justement, avec des belles coupes
29:29pour que nous, on se sente bien quand on se regarde,
29:32mais où on n'a pas à souffrir pour être belle,
29:34qui est quand même une phrase absurde, disons-le.
29:37Alors, ce podcast touche à sa fin.
29:40Maintenant que tu es devenu connue grâce aux réseaux sociaux,
29:43qu'est-ce que tu aimerais faire passer comme idée ou comme valeur ?
29:46Tu le fais déjà, mais je dirais qu'il y en a deux principales.
29:52Votre valeur ne repose pas dans votre apparence physique,
29:55qui est quelque chose dont j'aurais aimé prendre conscience plus tôt.
29:58Et la deuxième, qui est un peu mon mantra du moment,
30:00c'est nourrissez votre âme, pas votre égo.
30:04Et je pense que savoir ces deux...
30:09savoir plus tôt, prendre conscience plus tôt de ces deux réalités
30:12m'aurait vraiment aidé.
30:14Et notamment la deuxième,
30:16je pense qu'il faut se faire des check-ups assez réguliers
30:19pour savoir si on nourrit son âme ou si on n'est pas en train de nourrir son égo.
30:22Et même sur les réseaux, tu vois, en mon cas, c'est particulièrement vrai,
30:25c'est toujours se demander pourquoi on le fait,
30:27qu'est-ce qui nous nourrit vraiment,
30:29et ne pas tomber dans le piège de le faire pour les mauvaises raisons.
30:34Mais je sens que ça peut résonner, qu'on soit sur les réseaux ou pas.
30:37La société nous pousse à nous soucier plus de l'égo que de l'âme,
30:41sans tomber dans un truc hyper spirituel,
30:43mais c'est une phrase que j'ai lue,
30:46je ne sais pas si c'est exactement cette paire,
30:47mais en tout cas une idée que partage Elisabeth Gilbert dans son livre « Comme par magie »,
30:52qui a vachement résonné en moi.
30:53Merci beaucoup, Louise.
30:54Merci, Mina.
30:57Vous venez d'écouter un nouvel épisode de C'est Réel.
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31:04et découvrez nos autres podcasts originaux « L'envers de l'assiette » et « Bruit ».
31:08À bientôt pour un nouvel épisode.
31:11C'est Réel est un podcast original de Brut,
31:14produit par Paradiso Media, écrit par Mina Soundiram et Lysiane Larbani.

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