Avec Olivier Coustère, organisateur de la course du cœur
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00:00Bonjour Olivier Coustard.
00:02Bonjour.
00:03Merci d'être avec nous.
00:04Vous êtes le fondateur de Transforme, l'association fédérative française des sportifs transplantés et dialysés
00:10qui organise la course du cœur qui est partie vendredi du château de Vincennes
00:15destination Bourg-Saint-Maurice-les-Arcs.
00:18Là on en est où d'ailleurs de cette course ?
00:22Oui, on est en train d'arriver.
00:24Ça veut dire qu'on sera à 9h de M'la Plagne.
00:30Ensuite une dernière étape qui va sur Bourg-Saint-Maurice.
00:34Et ensuite la dernière étape c'est l'ascension de Bourg-Saint-Maurice aux Arcs 1800.
00:40Et ça c'est cet après-midi.
00:42D'accord. Avec combien de coureurs ? 200 à peu près ?
00:45Il y a un convoi de 378 personnes dont 117 bénévoles.
00:50Le reste sont des coureurs, donc à peu près de 140.
00:54Surtout une équipe de greffés-coureurs.
00:57Les greffés sont des personnes qui ont reçu un des cœurs.
01:01Il n'y a que deux greffés de morceuses.
01:03Il y a deux ou trois greffés de foie.
01:05Il y a deux greffés de reins.
01:07Ce sont des personnes qui ont bénéficié d'un don.
01:09Et c'est ça l'objectif de la course du cœur.
01:11C'est-à-dire de montrer que la greffe ça marche au travers de ces greffés qui courent.
01:15Et comme ça marche, de sensibiliser le public à tout simplement la réussite de cette greffe.
01:22Et donc à l'utilité, la nécessité absolue de se positionner par rapport au don d'organe
01:28et de faire connaître sa propre position à ses proches.
01:31C'est aussi simple que ça.
01:33Mais c'est justement ce qui ne se fait pas de façon naturelle.
01:36C'est prendre une position par rapport au don d'organe, oui, non,
01:39et faire connaître cette position à ses proches.
01:41C'est un sujet, une question qui fait encore peur, Olivier Couster, quelque part.
01:46On n'ose pas en parler, on n'ose pas l'anticiper.
01:49Et puis forcément au moment douloureux d'un décès ou autre,
01:52les familles aussi doivent se retrouver face à un choix ou pas, c'est ça ?
01:56Oui, pourquoi ?
01:59D'abord, d'y réfléchir et de prendre position, évidemment, ça ne porte malheur à personne.
02:04C'est vrai qu'il peut y avoir une sorte de superstition.
02:07Quand on inverse la question, c'est-à-dire de dire,
02:10plutôt que de poser la question de donner, de se poser la question de recevoir.
02:14C'est-à-dire qu'il n'y a personne qui est prémuni contre une maladie chronique,
02:17terminale, rénale, hépatique, cardiaque, pulmonaire.
02:22Personne n'est prémuni.
02:24Donc se dire, tiens, peut-être un jour, moi je devrais,
02:27et la seule thérapie pour me sauver sera peut-être une transplantation.
02:31Et donc là, il n'y aura pas de problème pour se poser la question.
02:35C'est vrai qu'on touche à la mort, qu'on ne souhaite à personne,
02:40et c'est vrai que c'est une question,
02:42mais vous savez, c'est moins de 1% des décès à l'hôpital
02:46qui sont susceptibles de conduire à des prélèvements d'organes.
02:50Moins de 1% des décès qui se passent à l'hôpital.
02:54Donc il y a très peu de risque d'être prélevé un jour de ces organes.
02:59En revanche, il y a 4 fois plus de chances d'être greffé,
03:03puisqu'il y a à peu près 4 organes prélevés sur une personne
03:08qui ne s'est pas opposée aux prélèvements de ces organes.
03:11Il y a 4 organes qui sont prélevés qui vont sauver 4 vies.
03:14Il y a quand même beaucoup plus de chances d'être sauvé un jour
03:16par une transplantation que de risque de dégainer des organes.
03:20D'ailleurs Olivier Gustave, rappelez, vous aussi vous êtes greffé rénal.
03:23Oui, moi je suis greffé rénal, donc je mesure la générosité humaine.
03:27Je ne suis certainement pas donné des leçons de solidarité et de générosité.
03:31Simplement, c'est aussi bête que ça.
03:33C'est-à-dire qu'en fait, il s'agit de vie et de mort.
03:35Une personne va décéder dans des conditions très rares de la mort encephalique.
03:38Il a la possibilité de faire don de ses organes et de sauver,
03:42allez, en moyenne, 3-4 vies et de prolonger.
03:46Aujourd'hui, vous savez, en liste d'attente, il y a eu 6 000 greffes.
03:54On peut s'en féliciter.
03:56Il y a eu 6 000 greffes qui se sont réalisées en 2024.
03:59Ça, on revient sur des chiffres de 2019, on revient sur des chiffres records.
04:03Et ça, vraiment, merci les personnes soignants, merci les donneurs.
04:06Après, il y a quand même 22 000 personnes qui restent en liste d'attente.
04:10Et dans cette liste d'attente, dans l'année 2024, il y a 852 personnes qui sont décédées.
04:15C'est-à-dire 3 par jour qui sont décédées alors qu'elles sont en liste d'attente,
04:19faute d'un don à temps.
04:21Et quand on voit que les enquêtes d'opinion montrent que les Français,
04:25dans la grande majorité, 80%, sont en faveur du don d'organes,
04:29et qu'on voit que lorsqu'il y a un décès,
04:33où la personne décédée ne s'est pas opposée au don,
04:36on pourrait rélever les organes.
04:39Et que là, le dialogue avec la famille fait que la famille ne sait pas
04:44quelle position avait le défunt, la défunte par rapport au don d'organes,
04:48et n'ont jamais parlé.
04:50Et à ce moment-là, la famille est exposée non seulement à un décès tragique d'un proche,
04:54mais en même temps, on lui demande
04:56« Est-ce que vous savez si c'était opposé au don d'organes ? »
04:59Et quand la famille ne sait pas, ça fait quand même la double peine.
05:02Ils ne savent pas.
05:04C'est pour ça que c'est aussi simple de dire que
05:08« Prenez position et faites connaître votre famille. »
05:11Ce n'est pas vous souhaiter mourir.
05:13C'est simplement de dire que si vous décédez,
05:15vous savez, ce qui conduit au don d'organes, c'est à 60% un AVC.
05:20Personne ne peut prédire un AVC.
05:22C'est un accident de la route.
05:25Personne ne peut prédire ça.
05:28On peut être ironé en bonne santé.
05:30Avant de ce traumatisme crânien très grave,
05:34cette mort en céphalique, il n'y a plus de circulation cérébrale,
05:38on est bien vivant.
05:42Vous êtes au téléphone avec vos amis, vos proches, 20 minutes avant l'accident.
05:46Après, vous êtes décédé.
05:48C'est tragique.
05:50Mais vous pouvez transformer ce décès
05:53dans le prolongement de la vie de 3, 4, 5, 6, jusqu'à 7 ou 8 personnes.
05:59C'est juste en partageant.
06:04En en parlant à ses proches, aux médecins.
06:09Il ne faut pas que ça reste un sujet tabou encore.
06:11En tout cas, le message est bien passé.
06:13Merci beaucoup Olivier Cousteur.
06:15On peut peut-être rappeler aussi le site de la courseducoeur.com
06:18pour réaliser des dons.
06:21On vous souhaite une belle arrivée de cette course du coeur.
06:24Merci d'avoir été avec nous ce matin.
06:26Avec grand plaisir. Au revoir.