• il y a 4 jours
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##NOEPISODE##
Transcription
00:00avec nous maintenant. Bonjour Karine.
00:02Oui bonjour Brigitte, bonjour docteur.
00:04Bonjour.
00:06Moi j'appelais,
00:08je voulais témoigner pour le harcèlement
00:10mais en devant la maman je pensais
00:12pas que le harcèlement pouvait venir
00:14des adultes au niveau scolaire en fait.
00:18Ça a commencé quand
00:20mon aîné avait à peu près 7 ans
00:22mais je sais plus trop, plus ou moins 6 mois
00:24quand j'étais
00:26parent délégué de classe.
00:28Il y avait eu des problèmes avec
00:30la dame de la cantine que j'ai fait remonter
00:32et en fait aucun parent ne voulait
00:34voir directement avec les responsables parce qu'ils avaient
00:36peur des représailles sur leurs enfants.
00:38Et donc pour le coup je m'en suis chargée
00:40en tant que parent délégué.
00:42Et en fait ce qui devait arriver
00:44arriva, ce que les autres parents
00:46avaient peur, c'est arrivé
00:48à notre fils en fait, à notre aîné.
00:50Donc les adultes,
00:52ils se sont pris, entre guillemets
00:54pris hein, à notre
00:56fils.
00:58Pour se venger de
01:00votre intervention, ils se sont
01:02attaqués à votre fils.
01:04Oui, voilà c'est ça.
01:06Mais bien sûr
01:08tout le monde faisait passer tous les enfants,
01:10pas que le nôtre, mais pour des enfants qui
01:12racontaient que des âneries.
01:14Parce qu'en fait il y avait des problèmes,
01:16la dame de la cantine les forçait à manger.
01:20Ensuite quand il y avait du gaspillage,
01:22elle pesait l'assiette de l'enfant qui n'avait pas fini l'assiette
01:24et elle faisait faire dire à tout le monde
01:26« Boute, il te reste tant de grammes
01:28dans l'assiette, c'est pas bien, tu fais du gaspillage. »
01:30Donc si je comprends bien, cette femme
01:32était un petit peu, alors peut-être
01:34pas folle, mais en tout cas
01:36perverse. Et maltraitante.
01:38Voilà, c'est ça.
01:40Et en fait, elle cachait plutôt bien son jeu
01:42parce que par devant elle paraissait bien sympa.
01:44Et en fait, après quand c'était à la cantine
01:46qu'il y avait tout ça, elle disait aux enfants
01:48« Surtout ça sert à rien d'en
01:50parler à vos parents,
01:52ils ne vous croiront pas.
01:54Mais le problème, c'est que j'en avais entendu
01:56parler quelques années avant, comme quoi cette dame
01:58allait forcer à manger tout ça. »
02:00Et à partir du moment où vous êtes intervenue,
02:02c'est sur votre fils tout particulièrement
02:04qu'elle s'est attaquée, c'est-à-dire qu'il est
02:06devenu le commissaire.
02:08Voilà, c'est ça.
02:10Sauf que la maîtresse et le maître
02:12s'y sont mêlés aussi, parce que c'est une
02:14petite école de campagne et en fait il n'y a que
02:16deux instituts qui y vont, du CP au CM2.
02:18Et en fait,
02:20mon fils se faisait passer pour
02:22pas pour un attardé, mais pour
02:24un idiot.
02:26Il avait tous les défauts du monde.
02:28Mais votre fils
02:30vous en a parlé ?
02:32Oui, parce que je lui ai toujours
02:34dit que s'il y avait quelque chose, il fallait en parler
02:36à papa et maman.
02:38Déjà, il fallait en parler aux autres, aux adultes
02:40de l'école qui étaient présents. Parce que s'il y avait
02:42un problème avec notre enfant, à la base,
02:44je pensais qu'elle allait avoir des soucis avec des enfants, mais pas avec des adultes.
02:46Et en fait, je lui disais « Maman,
02:48la maîtresse et le maître, ils ne me croient pas.
02:50Ils sont là, mais ils ne disent rien.
02:52On se fait punir. »
02:54Ils n'avaient pas le droit de parler à la cantine,
02:56donc quand ils parlaient à la cantine,
02:58ils se débiraient de la cantine et ils mangeaient tout seuls
03:00avec leur assiette sur les escaliers de la cantine.
03:02Enfin, moi, c'était...
03:06C'est très difficile.
03:08Et comment vous avez réussi à résoudre tout ça ?
03:10Ça a été assez long.
03:12Oui, ça a pris à peu près deux,
03:14trois ans. Parce que d'une
03:16chose à l'autre, entre les rendez-vous avec le maire,
03:18parce que le maire, c'est pareil, il ne voulait pas nous croire.
03:20Ensuite, ça a pris un peu
03:22plus de proportions. Tout ce qui était
03:24périscolaire, c'était cette dame de la cantine
03:26qui s'en occupait aussi. Et en fait,
03:28dès que mon fils faisait...
03:30lever le petit doigt, en fait,
03:32elle se plaignait à sa responsable
03:34de Communauté des Communes. Je ne sais pas trop
03:36comment ça fonctionne. Et elle n'arrêtait
03:38pas de m'appeler cette responsable. Et à un moment donné,
03:40j'ai dit « Arrêtez, en fait.
03:42Si vous continuez à embêter mon fils,
03:44je vais à la gendarmerie. Je pose
03:46plainte contre vous et contre
03:48cette personne pour harcèlement
03:50sur mineurs. Et pour harcèlement
03:52sur les parents de ce mineur. »
03:54Ça s'est vachement calmé.
03:56Ça s'est vachement calmé.
03:58Avec cette personne, cette dame-là.
04:00Sauf qu'en classe, c'était toujours compliqué.
04:02Le petit est rentré
04:04en CP. Et le petit,
04:06en fait, ça a commencé
04:08à être le deuxième
04:10souffre-douleur désinstite. Et en fait,
04:12au lieu d'être en classe, il faisait des cours
04:14de cours de récréation en courant.
04:16Sauf que, comme punition,
04:18parce qu'il chahutait en classe.
04:20Sauf que, je disais, mais plutôt
04:22que de faire courir, donner lui des mots
04:24à écrire, des trucs comme ça. Sauf que, non.
04:26Il n'admettait pas.
04:28Donc, bon.
04:30On a pris nos enfants sous nos bras au bout de
04:32six semaines de CP
04:34du petit. Et on les a changés tous les deux
04:36d'école pour les mettre dans le privé. Parce qu'on n'a pas le droit
04:38de les changer pour les mettre dans le public.
04:40Et en fait, là, ça a été du
04:42tout, tout, tout. Notre
04:44aîné a trouvé sa place
04:46d'enfant écolier.
04:48Il a été respecté par les adultes
04:50et par les autres enfants.
04:52Et on ne pensait pas qu'il allait avoir autant
04:54de dégâts sur le petit, parce qu'il n'avait passé que
04:56six semaines dans cette école. Mais en fait,
04:58la maîtresse, à un moment donné,
05:00elle me convoque, elle me dit qu'il y a un problème avec le petit.
05:02Dès qu'il rentre
05:04de la recréation,
05:06de la fin de matinée, en fait,
05:08il se met à angoisser et il pleure jusqu'à la sortie
05:10de la cantine. J'ai dit
05:12mince, qu'est-ce qui se passe et tout. J'ai
05:14discuté avec le petit et
05:16en fait, j'ai compris.
05:18Il avait déjà
05:20interrorisé le problème de la dame de la cantine.
05:22Et en fait, ça lui foutait une angoisse
05:24parce que dans cette nouvelle école, ils avaient le droit de
05:26parler. Et en fait,
05:28il se disait, il y a du bruit, on va se faire tous punir.
05:30Il y avait un traumatisme
05:32qui remontait.
05:34Et pourtant, il ne restait que cinq semaines.
05:36C'était hyper rapide.
05:38La maîtresse, je l'ai tenu
05:40au courant et ils ont beaucoup travaillé avec
05:42lui et ça finit par passer.
05:44Cette dame,
05:46pour la petite anecdote, il y a quelques mois, cette dame
05:48est décédée.
05:50C'est des choses qui arrivent. Je n'ai pas voulu
05:52le dire aux enfants parce que c'est du
05:54passé et je ne veux pas remuer des choses
05:56qui vont les agacer.
05:58Sachant que le grand, il est assez
06:00sensible, je ne voulais pas
06:02lui faire remettre tout ça en tête.
06:04Et en fait,
06:06notre grand, il a fini quand même par le savoir.
06:08Et il m'a dit, mais maman,
06:10c'est bien fait pour elle. Elle était tellement méchante qu'elle ne méritait
06:12que ça.
06:14La vérité sort
06:16parfois de la bouche des enfants,
06:18Karine.
06:20On épiloguera pas là-dessus, évidemment.
06:22Ça a été dur, ce qu'il a dit,
06:24mais ça m'a surprise. Après tout,
06:26je me suis dit, laisse-le s'exprimer parce que c'est sa façon
06:28de dire les choses et que
06:30voilà.
06:32C'est fréquent que
06:34des adultes harcèlent
06:36des enfants,
06:38parce que ça paraît fou, quand même.
06:40Ça arrive, heureusement,
06:42c'est pas la majorité
06:44des lieux scolaires
06:46dans lesquels sont scolarisés nos enfants,
06:48mais il n'en demeure pas moins que c'est vrai que c'est un sujet
06:50dont on ne parle peut-être pas assez.
06:52Aujourd'hui, on en parle un petit peu plus
06:54avec notamment l'affaire de Bétharame,
06:56et d'autres choses.
06:58Voilà, c'est carrément des affaires du sexuel.
07:00Mais en tout cas,
07:02ce que je veux dire par là, c'est que c'est vrai qu'on
07:04sent, au 30-18 notamment,
07:06le service qui est justement dédié à recevoir des
07:08parents ou des jeunes qui sont comme ça,
07:10un peu face à
07:12une impasse, parce que c'est difficile de pouvoir
07:14être en lien avec
07:16une institution qui nous
07:18fait du mal, et en même temps dans
07:20lequel on devrait être protégé. Et c'est vrai que
07:22l'affaire de Bétharame
07:24permet peut-être d'en parler
07:26un petit peu plus, que les langues se libèrent.
07:28Nous, on a reçu au 30-18 des personnes
07:30qui sont parfois très âgées, et qui racontent
07:32que quand elles avaient 5 ans,
07:34il y avait des choses qui étaient faites, pas forcément d'ordre
07:36sexuel, mais un peu ce que dit Karine là,
07:38aujourd'hui, avec des formes de brima,
07:40de maltraitance. Et c'est
07:42vrai que, voilà, il n'y a pas
07:44de raison que de toute façon, dans une relation
07:46entre un adulte et un élève,
07:48ces sujets n'existent pas.
07:50Ce serait être dans le déni, ou ce serait
07:52se voiler la face de dire qu'il n'y en a pas.
07:54Je pense qu'il faudrait
07:56davantage en parler, peut-être pour venir
07:58en aide à celles et ceux qui en sont l'auteur
08:00ou l'autrice, parce qu'il y a peut-être
08:02des choses à comprendre
08:04sur les
08:06problèmes de formation, peut-être, sur la manière
08:08dont ces personnes sont accompagnées,
08:10sur leur mal-être au travail, enfin il y a plein de raisons
08:12en tout cas, de ne pas laisser continuer.
08:14Ça me fait penser Samuel Comblès à ce qu'on entend
08:16sur les crèches, où malheureusement
08:18les gens sont très mal payés,
08:20mal formés, et ne sont pas du tout
08:22capables de s'occuper de très jeunes
08:24enfants. Exactement, mais c'est
08:26tout à fait la question que je pose là, c'est de se dire
08:28est-ce que la première étape
08:30serait déjà d'arrêter
08:32de penser que ça n'existe pas parce que ça existe,
08:34de ne pas
08:36le faire l'amalgame, et de dire évidemment
08:38que ça ne concerne
08:40pas tous les enfants, mais
08:42l'exposé de Karine le montre
08:44bien, quand on y est confronté,
08:46ça laisse des traces, le plus jeune
08:48de ses enfants va garder ça en mémoire
08:50et en tout cas aujourd'hui, il en est encore
08:52la victime.
08:54Quel est l'état des lieux qu'on a besoin de faire ?
08:56A quel niveau
08:58se pose le problème ? Et puis
09:00comment peut-on faire pour le résoudre ? Mais en tout cas,
09:02ce n'est pas acceptable que dans l'école de la République
09:04ou, quel que soit l'endroit
09:06d'ailleurs, et que l'endroit
09:08soit public ou privé,
09:10on a pu montrer de toute façon que le problème existe
09:12partout. La question,
09:14c'est comment est-ce qu'on peut
09:16faire en sorte que cette relation
09:18malveillante
09:20de fait de maltraitance
09:22n'existe plus ? Et c'est vrai que
09:24c'est une prise d'otage
09:26forte, j'utilise le terme
09:28à dessein, parce que quand on est
09:30coincé dans cette relation entre l'adulte
09:32et nos élèves
09:34et qu'on est mis en plus sous pression
09:36comme cette dame le faisait en disant
09:38tu ne dis rien à tes parents et ça reste entre nous,
09:40c'est quand même quelque chose d'extrêmement
09:42fort, surtout sur des enfants aussi jeunes
09:44donc extrêmement vulnérables et manipulables.
09:46Je pense
09:48qu'il y a quelque chose
09:50à faire. En tout cas, je lance
09:52le message à celles et ceux qui nous écoutent
09:54parce que Karine a trouvé, je dirais,
09:56sa solution. Si quelque chose
09:58de cet ordre-là arrive,
10:00le 38, il est à la disposition
10:02des familles. Le 38, c'est un numéro
10:04d'écoute qui est ouvert de 9h à 23h
10:06tous les jours de l'année, sur lequel il y a
10:08des psychologues et des juristes qui vont
10:10justement prendre le temps d'écouter
10:12ce genre de témoignages
10:14et donner des conseils.
10:16Faire en sorte que, là par exemple,
10:18Karine n'a pas évoqué l'inspecteur
10:20ou le directeur de l'école, il y a peut-être
10:22des choses aussi à faire à leur niveau et si vraiment
10:24quelque chose est dysfonctionnel,
10:26nous avons la possibilité de faire remonter
10:28la situation auprès du référent
10:30harcèlement du secteur
10:32et donc il y aura quelque chose qui
10:34va être suivi des faits avec une solution
10:36qui sera apportée à la fin. Donc le 38
10:38est au service des parents. Exactement.
10:40Merci beaucoup Karine en tout cas de ce
10:42témoignage qui ouvre malheureusement
10:44encore d'autres horizons. On se retrouve
10:46dans un instant.

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