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00:00Générique
00:20Ce cabinet médical est somme toute classique au premier regard, et pourtant, il est mobile.
00:25Depuis ce lundi, l'union départementale des associations familiales de la Loire
00:28a lancé le Medicobus, un bus médicalisé où intervient un médecin généraliste et un infirmier,
00:33son objectif, lutter contre les déserts médicaux.
00:36Des personnes n'ont pas de médecin traitant, ou n'ont plus,
00:41pour cause de départ en retraite, de plus en plus, moi c'est mon cas,
00:46et effectivement ça permet de répondre à des besoins de première nécessité entre guillemets.
00:55La santé c'est quelque chose qu'on ne peut pas délaisser.
00:58C'est bien qu'il y ait cette solution qui dépende vraiment,
01:03et puis qui peut sauver même des vies.
01:06Quand on a fait l'expérimentation au mois de novembre,
01:09il y avait des diabétiques qui n'avaient plus été traités depuis deux ans,
01:13il y avait des maladies cardiaques qui n'avaient pas eu de cardiologue depuis trois ans,
01:17enfin on sert à quelque chose.
01:20Une véritable bouffée d'oxygène pour ces territoires
01:22où la présence de médecins se fait de plus en plus rare.
01:24Une initiative qui s'inscrit dans le plan France Ruralité,
01:27pour garantir à tous un accès à la santé, sans distinction de l'autre vie,
01:31financée par l'ARS, la région Auvergne-Rhône-Alpes et plusieurs partenaires locaux.
01:34Nous avons retenu une collaboration avec les organismes sociaux,
01:38que ce soit la CEPAM et la MSA, et la CPTS,
01:42nous avons regardé les zones qui devaient être prioritaires,
01:45dites ces zones rouges, en soi,
01:47et il a été identifié six communes,
01:49donc trois en semaine paire, et trois autres en semaine impaire.
01:54Si pour l'heure le Médicobus se limite à trois jours par semaine
01:57dans six communes du Rouennais et de la communauté de commune Charlieux-Belmont,
02:00l'UDAF travaille déjà à l'augmentation des jours de consultation pour la rentrée prochaine,
02:04et peut-être même un deuxième bus pour le sud du département.
02:12Des locaux d'entreprise comme lieu d'hébergement pour les personnes sans domicile fixe,
02:16c'est ce que propose l'association Bureau du Cœur installée à Grenoble depuis un an et demi.
02:21Entre 17h et 7h du matin, tu peux être dans l'entreprise,
02:24tu as le badge, tu as l'accès autonome,
02:26il y a le réfectoire avec un coin nuit qui est aménagé derrière nous,
02:30tu as accès également aux douches avec un casier,
02:33où tu vas pouvoir laisser tes affaires,
02:35et surtout tu as le bienvenu dans l'entreprise pour te reposer le soir et le week-end.
02:39La majorité des bureaux ne sont occupés que 30% de la journée.
02:43De ce constat, l'association Bureau du Cœur a décidé d'entrer en contact avec des entreprises
02:48pour qu'elles ouvrent leurs portes.
02:50Aujourd'hui, deux entreprises jouent le jeu à Grenoble.
02:53Le problème est toujours là, il y a toujours beaucoup trop de personnes à la rue.
02:56L'idée c'est vraiment d'être un sas de décompression et d'intimité
03:01pour des personnes dans leur parcours de réinsertion,
03:04pour les aider à débloquer une situation professionnelle
03:08ou une situation d'hébergement plus stable derrière.
03:12Guillemet a connu le dispositif grâce aux secours catholiques.
03:15Réfugié en France depuis le 6 novembre 2024,
03:18il a dû fuir la République démocratique du Congo, car sa vie était en danger.
03:23Le fait de rester ici, ça m'a permis aussi d'évoluer bien progressivement
03:27avec mes démarches de papier, parce que si vous n'avez pas une place là pour passer la nuit,
03:32c'est compliqué, ça augmente le stress.
03:35Le fait d'avoir cette place ici, ça m'a soulagé.
03:38L'entreprise Cro, basée à Echirol, est une entreprise spécialisée
03:42dans le domaine de l'air comprimé et du système de pompage.
03:45Guillemet est la quatrième personne à bénéficier de cet hébergement.
03:49Jérôme, président de l'entreprise, a entendu parler de l'association
03:53avec l'émission de radio Carnet de Campagne sur France Inter.
03:57On souhaite être un acteur de la société avec un grand S.
04:01J'ai coutume de dire qu'une entreprise n'est pas là que pour faire du pognon.
04:05J'encourage de nombreuses autres entreprises à ouvrir leurs portes.
04:09Ça permet à des gens qui sont à un moment de leur vie en difficulté de rebondir.
04:16J'ai eu la semaine dernière le témoignage de la première personne que nous avons accueillie
04:22qui témoignait que pour lui, cet accueil, c'était une renaissance.
04:27C'est chouette en tant qu'être humain de pouvoir offrir ça.
04:33À Grenoble, environ 4000 personnes n'ont pas de logement.
04:37En 2025, l'objectif des Bureaux du Coeur est d'offrir un toit à plus de 20 d'entre elles
04:41et de rassembler 10 entreprises hautes.
04:50Dans la station d'Albier-Moron en Savoie, quand Zoé Pellissier n'est pas sur les skis,
04:54c'est à une toute autre pratique qu'elle s'adonne dans le garage de ses parents.
04:58On a toutes les tenues qui arrivent de la part de moniteurs de ski ou d'école de ski.
05:03On fait les collectes et je stocke tout ici avant le lavage et le désassemblage.
05:07On a Courchevel, par exemple, 1850.
05:11Là, on a les pantalons de ski.
05:13C'est plus rare qu'on les récupère parce qu'ils s'abîment beaucoup plus.
05:16C'est rare d'en avoir en assez bon état.
05:19Ensuite, dans tous ces cartons, on a Val Thorens.
05:23Zoé a lancé en 2022 Troisième Manche sa marque de recyclage et d'upcycling des tenues des moniteurs de ski.
05:29Car les tuniques rouges sont renouvelées tous les deux ans et ne peuvent être ni vendues ni données.
05:34Mais pour la monitrice, pas de gaspillage.
05:37Chaque veste usagée n'est que le point de départ d'une future création.
05:41Donc là, des doudounes, on peut vraiment faire des grands sacs et des coussins avec.
05:45Et après, avec les capuches, ça, on les réutilise pour faire des bananes.
05:50On garde toute la structure de la capuche et ça nous fait des super bananes.
05:53À côté des vestes et des pantalons, elle s'est aussi attaquée depuis peu au recyclage d'une autre matière bien connue des skieurs.
06:00Ça, c'est les bâches de protection des matelas qu'on retrouve sur les pistes de ski, pylônes de télésiège, canons à neige,
06:07qui sont surtout du coup rouges, orangés ou oranges très vifs.
06:10On va venir nous mettre la partie intérieure de la bâche qui est comme neuve à l'extérieur de nos produits.
06:15Ces protections sont transformées en trousses de toilettes ou en housses d'ordinateur.
06:19Et pour donner vie à toute cette créativité, la jeune femme a installé son petit atelier,
06:24toujours dans la station d'Albier-Moron, pour une production la plus locale possible.
06:29On essaye de revaloriser au maximum tout ce qu'on a déjà sur la tenue.
06:34Tout le désassemblage, lavage, tri de la matière, ça se passe à Albier.
06:39Donc voilà, très local.
06:41Et ensuite, après, pour la production, il y a une partie qui est faite en interne par ma grand-mère et moi.
06:46On fait des portes-clés, porte-monnaie, pochettes et les coussins,
06:49qui sont rembourrés avec l'intérieur des tenues de ski.
06:51Et après, on bosse avec des ateliers de réinsertion professionnels,
06:54pareil sur le bassin chambérien et une couturière indépendante qui est à Saint-Étienne, à côté de Lyon.
06:58Donc voilà, tout est fait en Auvergne-Rhône-Alpes.
07:00Depuis 2022, Zoé a recyclé près de 1000 tenues de ski,
07:04avec lesquelles une vingtaine de produits sont proposés aujourd'hui.
07:07Bananes, bobs, portefeuilles ou encore sacs cabas,
07:11des créations disponibles majoritairement sur le site de la marque,
07:14mais aussi dans quelques boutiques locales qui soutiennent le projet.
07:17On adhère complètement à la démarche du troisième manche.
07:21Déjà, d'une part, la démarche est corresponsable,
07:24parce qu'on est vraiment sur de l'off-cycling à 100%, sur des matériaux de ski.
07:29Donc on est vraiment dans cette démarche.
07:31Et puis Zoé étant d'Albier, on a trouvé normal de l'épauler pour se faire connaître.
07:36Si plus de 1000 produits ont été vendus l'année dernière,
07:39la médiatisation récente de troisième manche cet hiver semble avoir marqué un tournant.
07:43Et pour répondre à la demande grandissante,
07:46c'est à plein temps que Zoé va se dévouer le reste de l'année à ses créations.
07:57En 1907, un voironné du nom de Abel Rossignol se fabrique une paire de skis en bois massif.
08:02La création du menuisier rencontre un succès fou et plus d'un siècle plus tard,
08:06le groupe Rossignol est un des leaders mondiaux de fabrication de skis,
08:09toujours basé en Isère, avec son siège à Saint-Jean-de-Moiran.
08:13La particularité, c'est que c'est aussi un lieu de savoir-faire,
08:17parce qu'on fabrique tous les skis des athlètes, des champions.
08:20Donc on a ce qu'on appelle l'atelier course,
08:22où on fabrique plus de 8000 paires de skis pour tous nos athlètes.
08:27Des athlètes à la renommée mondiale et aux nombreux titres.
08:30Parmi les près de 200 soutenus par la marque,
08:32on peut retrouver Martin Fourcade et ses six médailles d'or olympiques.
08:35Ou encore Clément Noël, actuellement en tête des championnats du monde de slalom.
08:40Des palmarèstes qui résultent d'exploits sportifs,
08:42mais également d'une expertise de fabrication.
08:45C'est lié à l'innovation.
08:47Déjà on fabrique ici, on a près de 50 ingénieurs en recherche et développement,
08:54des metteurs au point,
08:56on a nos athlètes avec qui on a des allers-retours fréquents et permanents
08:59pour mettre au point les produits.
09:01C'est un mix entre l'innovation et l'aller-retour avec les athlètes sur le terrain
09:07qui permet de faire les meilleurs skis et ensuite de les adapter pour le grand public.
09:12La recette de ces skis d'exception est sagement gardée secrète.
09:15A chaque fois que les athlètes ont usé leurs paires,
09:17ils les renvoient à l'usine où ils sont détruits,
09:20tandis que la nouvelle génération améliorée est mise au point.
09:23Pour la fabrication des skis de compétition, il y a une trentaine de personnes.
09:26Des personnes qui sont spécifiques pour la préparation d'éléments,
09:30d'autres qui sont pour l'encollage, d'autres pour le moulage et d'autres pour la finition.
09:35C'est des métiers très spécifiques à chaque fois où il faut être hyper minutieux.
09:39Il y a énormément de savoir-faire, de manuels.
09:44C'est pour ça que j'aime bien qu'on parle d'atelier de fabrication de skis de coupe du monde
09:49parce que l'artisanat est hyper important.
09:53Rossignol compte profiter de cette renommée pour encore s'étendre sur le marché du ski
09:57à travers ses gammes grand public,
09:59avec pour objectif de dépasser les 500 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2026.
10:1017h dans le centre-ville de Chambéry.
10:13Loïc Agier s'installe aux côtés de Rémi pour sa 33ème heure de conduite.
10:18Tu vas d'abord regarder ici. Est-ce que c'est bon ?
10:21Oui.
10:22Confirme. Tu peux.
10:26Aujourd'hui, l'élève va travailler les intersections.
10:30Là, tu peux. Vas-y.
10:32Tu vois, la voiture, elle est loin.
10:34Là, on commence à avancer. Là, tu mets ton clignotant à droite.
10:37Inscrit dans une auto-école destinée aux personnes ayant des troubles de l'attention,
10:41du spectre autistique ou avec un déficit intellectuel,
10:45ici, Rémi peut apprendre à son rythme grâce à des leçons 100% personnalisées.
10:50Je vais prendre plus de temps, je vais m'arrêter pour regarder sur un dessin ou sur un schéma
10:57ou des fois, je vais échanger deux places pour mettre à la place de l'élève
11:03pour que l'élève puisse voir exactement ce qu'il faut faire.
11:07Patience et pédagogie sont les maîtres mots de cette auto-école innovante,
11:11ouverte depuis 2017.
11:13Les élèves passent en moyenne 50 heures en voiture avant de se présenter à l'examen du permis de conduire
11:18et jusqu'à une centaine d'heures dans certains cas.
11:21Beaucoup de pratiques inévitables pour décrocher le précieux sésame,
11:25souvent synonyme de passeport vers l'autonomie.
11:28C'est pour moi, mais c'est aussi, si je l'ai, j'ai une promesse d'embauche.
11:34Simulateur de conduite, webinaire ou encore jeu de société pour apprendre le risque routier,
11:40ce sont autant de formations sur mesure qui ont été développées
11:43avec des psychologues et des orthophonistes pour dépasser les difficultés.
11:48On va vraiment s'adapter au profil de la personne, comment il apprend.
11:51S'il a un trouble de repère spatial, compliqué quand même de parler de distance en deux secondes par exemple.
11:57On va prendre d'autres repères.
11:59Si c'est un dyslexique, ça va être le code de la route que l'on va adapter.
12:02On va prendre un peu plus de temps, mais on va énoncer les questions d'une autre manière.
12:07Autre solution proposée par cette auto-école inclusive,
12:10un accompagnement des personnes ayant été victimes d'AVC,
12:14avec toujours le même objectif, allier retour à la mobilité avec égalité des chances.
12:25S'enrichir de ce que l'autre est, est une des devises de cette société.
12:29Pour célébrer les 20 ans de la loi handicap,
12:32cette entreprise a ouvert ses portes pour montrer les aménagements
12:36qui ont été mis en place pour faciliter l'insertion des personnes en situation de handicap.
12:41On a eu par exemple un sourire muet où des gens ont appris le langage des signes
12:45et se sont hyper intéressés à cela pour encore mieux communiquer avec lui.
12:49On a donc une trisomique 21 qu'on a intégrée dans un atelier protégé.
12:53Ça fait 20 ans qu'elle est en CDI chez nous.
12:56On a eu un jeune autiste qui est resté deux ans chez nous.
12:58On travaille également avec un ESAT où il y a quatre personnes détachées
13:02qui nous aident sur des tâches de pliage de vêtements.
13:05Je crois qu'aujourd'hui, il faut cultiver nos différences.
13:08Ce qui est le plus important, c'est que l'entreprise soit un moteur d'inclusion pour tous ces gens.
13:15Pour la Loire, c'est symbolique d'avoir une entreprise aussi inclusive
13:18et dont l'activité économique ne cesse d'augmenter.
13:21Mais l'inclusion ne se fait pas seulement avec des personnes porteurs de handicap,
13:25mais aussi auprès de personnes réfugiées.
13:27C'est indispensable parce qu'on vit dans une société dans laquelle on a besoin de l'inclusion,
13:32on a besoin de travailler.
13:33On sait que nos concitoyens porteurs de handicap ont besoin de vivre dans la société.
13:38Une des façons de vivre dans la société, c'est d'y travailler.
13:40On le sait très bien.
13:41C'est à la fois important pour la rémunération,
13:43mais c'est aussi important pour la vie dans la société et l'inclusion dans la société.
13:47Les entreprises ont besoin aussi de le faire puisqu'elles vivent aussi.
13:50Ce sont des instruments de vie dans la société.
13:52Elles favorisent ce travail sociétal.
13:55Pour les entreprises, c'est important aussi d'avoir des salariés,
13:57qui sont des salariés fidèles, formés.
13:59Et n'importe quelle personne qui est porteur de handicap peut aussi avoir cette capacité à faire.
14:04Après cette visite, une table ronde a été animée par Cap Emploi
14:08sur le thème de l'assertion professionnelle des personnes en situation de handicap
14:12en présence de Jean-François Chossy,
14:15ancien député de la Loire et porteur de la loi du 11 février 2005.
14:29Sous-titrage Société Radio-Canada