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00:00Juste avant tout ce cinéma, voici le top 3 des films sortis la semaine dernière qui sont les
00:06plus appréciés par les spectateurs sur Halluciné. Vers un pays inconnu qui suit deux cousins fuyant
00:10la Palestine, prend la troisième place avec 4 étoiles sur 5. En deuxième position,
00:15le combat d'une journaliste japonaise dans Black Box Diaries obtient 4,1 étoiles. Enfin,
00:22on ira, Road Movie Tragi-Comic est premier avec un score de 4,3 sur 5. Passons à présent aux
00:29nouveautés de ce mercredi. Tous au cinéma passe en revue la totalité des films qui sortent
00:44dans salles cette semaine. Une semaine où l'intégration à une communauté où le rejet
00:49et l'affranchissement d'un milieu social animent de nombreux récits portés à l'écran.
00:59Et on commence par Aïcha, jeune femme entravée dans un village tunisien qui profite d'un accident
01:04auquel elle échappe par miracle pour changer de vie et d'identité dans une fuite qui va
01:07l'exposer à d'autres dangers.
01:19Qu'est-ce que veut dire être une femme en Tunisie ? Je dresse carrément et j'en suis
01:23parfaitement conscient. Le portrait d'un personnage qui n'est pas, ce n'est pas une
01:28héroïne. Au contraire, c'est une anti-héroïne. C'est quelqu'un d'ordinaire, c'est quelqu'un qui
01:33a des défauts et c'est quelqu'un qui est obéissante. Et c'est quelqu'un qui n'a pas le courage d'oser
01:39affronter les autres.
01:41Elle obéit à ses bosses, elle obéit à son amant, elle obéit à sa mère, elle obéit à toutes sortes de pressions.
01:58C'est une sorte de voyage initiatique vers l'émancipation.
02:11L'idée, c'était de casser un peu le stéréotype, que ce soit à la famille tunisienne, aux femmes,
02:25aux hommes aussi, aux patriarcats. Bref, c'est raconter un petit peu la Tunisie dans laquelle je vis.
02:38Autre variation sur l'émancipation, Sareri chronique l'épopée de deux jeunes sœurs
02:45déterminées à s'évader de leur village chilien natal, régis par un patriarcat
02:49amidonné de traditions et de superstitions.
03:04Tout aussi communautaire mais sur un tout autre ton, les Beaudins spartetans-vrilles font de la
03:09ruralité un terrain de résistance potache tout en défendant le folklore avec sourire.
03:19Communauté rurale encore avec Vermilio ou la mariée des montagnes qui évoque le trouble que
03:30provoque l'arrivée d'un jeune soldat au sein d'un village montagnard isolé de l'Italie du Nord
03:35en plein conflit mondial.
03:41C'est le lieu où est née toute ma famille paternelle. Mon père quand il était petit
03:49mes tantes mes oncles ils étaient un peu les derniers représentants d'une société communautaire
03:57rurale qui a changé juste après que justement c'était intéressant de voir un peu ce passage
04:03de la société et puis que ce petit village ce huis clos pouvait raconter beaucoup de villages dans le monde.
04:19Les filles elles même si elles restent dans l'école de la société elles ont elles
04:32commencent à rémire et chacune fait un pas vers la modernité.
04:49Beaucoup plus urbain mais tout aussi clanique, The Alto Knights convoque Robert de Niro dans un double rôle
04:54pour une immersion dans les arcanes de la mafia new-yorkaise. Guerre fratricide, trahison, lien du
05:01sang qui finissent dans un bain de sang. Il ne manque rien à ce portrait de famille où tous les coups bas sont permis.
05:19Je joue deux personnages et je me sens plus proche de Franco Stello même si je comprends
05:25bien celui de Vito Genovese d'ailleurs il était très drôle à interpréter.
05:41J'aime jouer les mafieux parce qu'ils ont du style de la flamboyance ça me plaît beaucoup.
05:49J'ai joué beaucoup de mafieux avec Martin Scorsese dans Mean Street puis dans Irishman, Casino et
06:07les Affranchis aussi. C'est vrai que Scorsese connaît bien le milieu de la mafia et moi aussi
06:11c'est important de jouer des rôles dont on connaît bien le milieu plutôt que de jouer des personnages
06:17qu'on aime interpréter mais dont on ne connaît rien. On est souvent moins bon dans ce cas là.
06:21Autre variation sur le milieu du banditisme, Prosper fait de Jean-Pascal Zaddy, un modeste
06:38chauffeur de taxi soudain imbité par l'esprit d'un chef de gang mort dans son véhicule.
06:43Un dédoublement de personnalité qui dédouble l'effet comique des situations menées à remous
06:49points. Il y a du fantastique, il y a du thriller, il y a du drame, il y a de la comédie.
07:14Pour moi c'est un vrai objet cinématographique et quand j'ai lu ça je me suis dit ah ouais faut
07:22absolument que je sois dedans, faut absolument que ça se fasse. Il fallait que je compose,
07:29il fallait que je crée une autre personne. Prosper c'est quelqu'un qui est assez on va dire victime,
07:38pas confiance en lui et tout ça c'est vraiment plus moi dans la vraie vie.
07:44Et King c'est un peu le gars qui a confiance en lui, beau gosse avec des bonnes sapes un peu
07:53violent et tout ça c'est pas moi mais je sais que j'ai ça aussi en moi. La sape c'est vraiment
08:00un art de vivre, c'est comment se mettre en avant, comment se célébrer. On voit bien avec
08:09le personnage de Prosper à quel point finalement de rentrer dans cet univers là va lui apporter
08:13tellement parce qu'il va prendre petit à petit confiance en lui. Je vais te dire un truc King,
08:17si j'aimais les hommes, continue pas ta phrase. Alors ils peuvent être un petit peu parfois
08:22surhabillés. C'est de l'un dans l'extravagance mais dans le bon sens. Des fois c'est un peu trop.
08:28Clans et communautés d'adoption encore avec Baby et le portrait d'un jeune brésilien
08:40fraîchement sorti de prison qui se choisit une famille de substitution dans le milieu de la
08:45prostitution. Un film trouble qui fait de la passion un frisson un haut risque.
08:52Baby c'est une histoire d'un garçon en quête de liberté mais ça qu'il trouve c'est une relation
09:11très très conflitueuse. Je pense que j'étais Baby quand je suis arrivé à São Paulo. C'est
09:24vraiment comme lui. C'est très intense les désirs dans une ville comme São Paulo. C'est très
09:34corporel. Il a des quartiers énormes avec des gays dans la rue tous les temps donc c'est un truc
09:40très très beau. Dans le début c'est un film plus solaire. C'est un film plus des recherches
09:49sexuelles des recherches de désirs mais après quatre ans d'un gouvernement très très anti
09:54culture très très anti LGBT les films commencent à avoir plus des dramas et j'ai choisi de faire
09:59un film plus mélodramatique aussi juste pour passer mes émotions mes sentiments là bas c'était un peu
10:06des désillusions c'était un peu plus sombre que généralement. Deux films prennent les événements
10:26historiques de 1968 pour contexte cette semaine. Radio Prague les ondes de la révolte d'abord
10:32accompagne un journaliste radio face aux révoltes du président de Prague et à la liberté d'informer.
10:37La cache avec Michel Blanc s'adosse lui à mai 68 et à la sidération ressentie par quelques
10:51familles parisiennes au cours des événements. Une intrigue faisant d'une ancienne cachette
10:59utilisée pendant l'occupation l'amorce d'un dialogue intergénérationnel. Tu veux fumer ? Non,
11:04on va pas fumer. Ah c'est chic. C'est ça que je veux. Ah bon. Je me demande ce que vont dire les
11:09profs. C'est mon étoile de shérif. J'ai un fond de cinéma qui est vraiment du cinéma populaire.
11:15Bonjour. Bonjour. Tu as un bien joli petit costume. Merci. Donc j'ai toujours l'impression que je faisais
11:22des films qui étaient étonnamment assez accessibles où il y a toujours un fond de comédie.
11:28J'aimerais simplement que quelqu'un me dise c'est beau avec sincérité. Quelqu'un du
11:38dehors. Ça raconte l'histoire d'une famille qui est extrêmement soudée physiquement et
11:46mentalement. À travers une famille on traverse des époques et des situations. Qu'est ce que tu fais
11:52là ? Il y a un chat caché là dessous. Quand je me suis glissé dans cette cache, c'était en 1942,
11:59je ne pensais y passer que quelques semaines. C'est la première société dans laquelle on
12:05vit la famille. C'est ce qui nous prépare à découvrir le monde un petit peu. Pour le coup
12:10là c'est une famille qui a peur et c'est lié au traumatisme de la seconde guerre mondiale,
12:14de l'occupation. Il faut balancer ton bras droit vers l'avant. J'ai beaucoup d'objectifs pour ce
12:19film que j'aime beaucoup. Je le trouve intelligent, cinématographique, sensible, drôle et je le
12:24trouve politique. C'est très bien d'avoir de l'imagination. Ça permet d'en donner un peu à
12:30la vie qui parfois en manque un peu. Quand je lis le livre de Krzysztof Woltanski, je trouve qu'il
12:36y a une élégance en fait dans le fond à parler de tout ça sans jamais être sentencieux. Sans dire
12:40regardez la gravité de ce que ça a été pour notre famille. Et c'est ça que je trouvais assez
12:43beau, c'est comment parler de ce sujet sans être dans la gravité. Michel Blanc a souvent joué des
12:50rôles de personnages populaires, lui-même venant d'un milieu populaire. Les gens l'aiment parce
12:56que quoi qu'il joue en fait il a toujours pris très au sérieux les préoccupations de ce qu'on
13:00appelle la classe populaire. Autre transmission entre générations avec ma mère Dieu et Sylvie
13:12Vartan qui chronique la dévotion d'une mère pour son fils dans une fable moderne avec l'amour
13:17pour force motrice. Autre variation sur le thème de la famille. Quelque chose de vieux, quelque
13:31chose de neuf, quelque chose d'emprunté. Nous plongeons l'organisation de Paris clandestin repris
13:36par une mère et sa fille après la mort de l'homme qui les a mis en place. Un thriller
13:40politique, esthétique, intrigant et exigeant. Au registre catastrophe naturelle, magma fait de
14:05l'imminence d'une éruption volcanique en Guadeloupe, un drame à la fois social et politique mené par
14:10une marine à feuilles à l'épreuve du feu. Nous avons observé la naissance d'une grosse fumerolle
14:20qui a provoqué une explosion phréatique modeste. On peut dire à l'heure actuelle que l'on est hors
14:25de danger. En fait ce film c'est une aventure volcanique, c'est un film intranquille. On a
14:35l'impression aussi qu'on se dirige vers un film catastrophe où vraiment c'est le volcan et la
14:41ce risque d'éruption qui va prendre le pas. Et puis il y a un twist dans le film où d'un coup on
14:54retombe dans une tension mais qui est sociale. J'ai voulu qu'on apprenne à découvrir d'abord
15:03les deux héros à travers leur travail. Et dans le cas de Marina,
15:09la partition est plus fluctuante. Elle traverse des phases de doutes mais aussi des phases
15:14d'obstination. On n'arrivera pas à anticiper avant le dernier moment. Je parlerais de sa liberté
15:21et des choix qu'elle fait en toute conscience. Elle parle des volcans comme de sésame. Hier
15:26vous expliquez à tout le monde que plus rien n'allait se passer, ce matin on assiste à la
15:29plus forte remontée magmatique depuis 50 ans. On parle d'un volcan vivant. C'est quelqu'un qui
15:33hors situation de crise est plutôt joyeux. La transmission est un thème que j'ai souhaité
15:42évoquer de deux manières différentes. D'abord de façon très concrète entre Katia et Aimée qui
15:48je crois se transmettent des choses l'un l'autre différentes. Il y avait un plaisir pour moi à
15:53l'écriture de donner l'impression au spectateur qu'il peut comprendre les mécanismes de volcans.
15:58La transmission est un peu partout dans le film.
15:59Je suis une idée précise de ce qui se passe. On envoie un message clair à tout le monde,
16:03aux autorités, aux habitants. La tension du film j'ai souhaité la construire autour d'une
16:08question. La question c'est qui va péter en premier ? Le volcan, Katia et Aimée ou la
16:15population ? Aimée pour Katia, tu me reçois ? Au rayon documentaire, huit ans après Lumière,
16:28l'aventure commence. Le délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémaux poursuit son
16:32hommage transi au pionnier du cinéma Auguste et Louis Lumière. Le cinéma est là d'emblée tel
16:38qu'on le connaîtra toujours. Un nouveau film qui réanime les premiers pas d'un septième art déjà
16:42facteur d'émerveillement. 24 images par seconde d'un temps retrouvé 130 années après. Il y a
16:50130 ans les frères Lumière inventaient le cinématographe. Tout était déjà là. La comédie,
16:56le drame, le jeu des acteurs et le visage des enfants, les travelling en bateau et les
17:03panoramas en tramway. La mission c'est de retrouver la trace de ces films là, de les reposer en 2025
17:10pour qu'ils fassent un nouveau trace pour les générations à venir. On voit que le cinéma
17:19mettait son objectif là où les appareils photographiques n'allaient pas. Donc faire de
17:26ces plans de cinéma des photos dit aussi quelque chose d'un monde qui est le monde Lumière. On a
17:34fait un film pour voir les films Lumière. On ne sait pas qui a inventé la littérature. Le cinéma
17:40on sait c'est ça et de les voir est un enchantement. C'est pas quelque chose d'ennuyeux et de studieux
17:48c'est quelque chose qui vous transporte et qui vous donne je crois foi en l'avenir du cinéma et en
17:55l'avenir du cours. Du cinéma pionnier on passe au théâtre avec l'échappée belle qui suit les
18:04répétitions d'une troupe de comédiens bloqués dans la maison familiale leur mettant en scène
18:08l'occasion de renouer des liens ou d'en défaire d'autres. C'est mon secret, je ne peux plus me taire, vous devez tout savoir, je t'aime.
18:17Version en prise de vue réelle du classique de l'animation Blanche-Neige invite Gal Gadot
18:29dans une interprétation forcément vénéneuse de la reine assassine. Attention spoiler toutes les
18:35pommes ne sont pas comestibles.
18:57On se quitte avec l'hypnotique J'ai vu trois lumières noires et sa
19:01crépusculaire cérémonie en pleine forêt colombienne.
19:14C'était Tous au cinéma, l'émission qui vous a fait voir ce que vous allez voir.