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Court métrageTranscription
00:00Juste avant tout ce cinéma, voici le top 3 des films sortis la semaine dernière,
00:05qui sont les plus appréciés par les spectateurs sur Allociné.
00:08Laurent Laffitte au cœur de la guerre du Liban, dans Le quatrième mur,
00:12prend la troisième place avec 4 étoiles sur 5.
00:15En deuxième position, le film d'animation Mémoire d'un escargot obtient 4,1 étoiles.
00:21Enfin, l'excellent drame familial brésilien Je suis toujours là est premier avec un score de 4,2 sur 5.
00:28Passons à présent aux nouveautés de ce mercredi.
00:42Tous au cinéma passe en revue la totalité des films qui sortent dans salles cette semaine.
00:47Une semaine où le choix de vie, le conseil d'orientation et la vocation concernent pas mal de récits.
00:52Empêchés, contraints, égarés ou sauvés de justesse,
00:55les personnages à l'écran sont souvent dos au mur ou face à leur destin.
01:04Commençons par Jouer avec le feu.
01:06Drame social qui convoque Vincent Ladon en père célibataire,
01:09élevant ses deux fils dont l'un, en pleine dérive, séduit par l'ultra-violence,
01:14rejoint un groupe de militants d'extrême droite.
01:16Mes potes à moi, ils sont comme nous, ils sont carrés, ils sont droits, ils sont propres sur eux.
01:20Ah ouais, ils trouvent qu'ils sont propres ? Ouais.
01:22Sur fond de conflits de génération, Jouer avec le feu aborde en tension les thèmes de l'éducation,
01:27des liens du sang et de la transmission.
01:30Hier, on collait des affiches pour la manif.
01:32Il y avait une bande de pieds niqués qui taguaient au bout des voies.
01:34Il y avait un gars qui avait le dégaine de ton gamin.
01:37La famille et la politique, ça a toujours rempli tous les dimanches de toutes les familles françaises
01:42et pas que les dimanches.
01:43Et à un moment, on s'est dit, mais voilà, c'est à partir de la plus petite cellule sociétale,
01:48qui est la famille, essayer d'en faire le miroir de problématiques plus contemporaines françaises.
01:55Qu'est-ce que tu fabriques, Fouss ?
01:57J'accompagne des potes.
01:58C'est déjà commencé, il y a des ténures.
02:00Tu les retournes à la tête des gosses.
02:02Ça te gêne pas que ton frère soit là-dedans ?
02:04Quoi, qu'il ait des potes ultra ?
02:05Non, non, c'est pas seulement des ultra, non.
02:07Allez, c'est bon, je me casse d'ici.
02:08Je te laisse avec ton fils, pardon.
02:10Fouss ! Fouss !
02:11Quand ça se fracture à l'intérieur même d'une famille,
02:14qu'est-ce que ça raconte aussi de notre société et aussi de nous-mêmes ?
02:17Jusqu'où est-ce qu'on peut continuer à aimer, jusqu'où on peut pardonner ?
02:20Toby, tu fais comme tout le monde.
02:21Je fais peut-être comme tout le monde, mais je traîne pas avec des racistes.
02:23Mais ils sont pas racistes, c'est pas tout ce que tu vois.
02:25Non, ils sont pas racistes.
02:26Ils sont juste contre les immigrés, mais à part ça, ils sont pas racistes.
02:28Non, mais ceux qui sont déjà là, il n'y a pas de problème tant qu'ils restent calmes.
02:31Tout ce qu'on voit est vu par le père, et il y a plein de hors-champ.
02:36C'est-à-dire qu'il ne voit qu'une partie de la réalité, de ce que vivent ses fils,
02:40et il essaye de comprendre où ils en sont aujourd'hui.
02:42Va falloir arrêter de minimiser.
02:45Je dirais que c'est jamais assez bien pour toi ce qu'il fait.
02:47Il n'est pas obligé de tout faire comme toi.
02:48Les silences, même dans les yeux, les regards, c'est ce qu'il y a de plus beau.
02:52Déjà, jouer pour un acteur, mais aussi pour un spectateur.
02:55C'est l'aide non-dite.
02:57Pourquoi tout est enfoui sur le tapis ?
02:58Ta vie, c'est pas à l'intérieur de ton frère, non.
03:00T'es putain d'histoire, t'as compris ?
03:01Tu gâches ta vie si tu le mets pas à la sienne.
03:02Tu peux rien contre moi.
03:04Ce parcours qui nous intéresse, c'est pas de dire,
03:06ce type-là, il est mauvais, et l'autre, il est bon.
03:08Il n'y aurait pas de film.
03:09Il faut qu'il y ait un cheminement,
03:11et que le cheminement soit de plus en plus dur,
03:13pour qu'on comprenne la complexité de ce phénomène qui nous tombe dessus, il faut bien dire.
03:18Si ta mère te voyait, je te jure.
03:19T'as dit quoi ?
03:20J'ai dit, si ta mère te voyait.
03:22Tu dis pas tout à l'heure.
03:23Tu répètes plus jamais ça de ta vie.
03:24T'entends ?
03:25Arrête.
03:27Le film, il offre pour moi un truc qui est magnifique.
03:29C'est comme si on mettait une GoPro chez le voisin,
03:32et qu'on pouvait être un peu renseigné de ce qui se passe,
03:35ou ce qui pourrait se passer.
03:36De ce qui se passe dans la maison d'à côté.
03:37Ouais, essayer de comprendre.
03:40C'était un enfant comme un autre.
03:43Il aurait fait l'histoire dans ma tête.
03:45Mille fois, je me suis dit qu'elle aurait pu terminer autrement.
03:49Le fait d'avoir perdu notre papa, il n'y a pas si longtemps,
03:53m'a fait prendre conscience de l'importance du rôle de ce père,
03:57et à chaque fois, je vois que le film apporte encore quelque chose de plus
04:02que ce qu'on avait prévu, et qu'être un père aujourd'hui,
04:05ce n'est pas facile, et que parfois, on ne le voit pas.
04:08Qu'est-ce que j'aurais dû faire ?
04:11Je savais qu'il tournait mal.
04:14Je ne pouvais pas lutter tout seul.
04:23Famille et transmission encore avec Brûle le sang.
04:25Polard qui fait d'un jeune homme se destinant à devenir prêtre orthodoxe,
04:29la victime d'une escalade de violence sur fond de grand banditisme.
04:34Un grand banditisme orchestré par sa propre famille,
04:36et auquel, bien malgré lui, il semble ne pas pouvoir échapper.
04:48Je suis arrivé peut-être deux semaines avant le tournage,
04:50donc on s'est beaucoup vu avec Akaki.
04:52Je suis arrivé à Nice.
04:53Ouellet m'a fait découvrir un peu tous ses amis georgiens,
04:55et puis il y a des gueules incroyables dans le film aussi.
04:57Et c'est vrai qu'ils sont tous balèzes.
04:59Je ne sais pas ce qu'ils mangent d'ailleurs.
05:00Je lui ai demandé, je lui ai dit, mais vous mangez quoi pour être comme ça ?
05:02Et c'est vrai qu'ils sont tous massifs.
05:04C'est incroyable.
05:05Et puis bon, il y a beaucoup de montagne là-bas,
05:06donc c'est vrai que c'est des golgottes, les mecs.
05:08Et puis une façon de tenir aussi, de ne rien montrer.
05:11Je t'ai dit, je ne te fais pas confiance.
05:12Mais du coup, tu me mets dans la merde, c'est ça ?
05:14Ce n'est pas pour moi, c'est pour papa, Tristan.
05:16Si on fait ça, on aura le mec qu'il a tué.
05:18Et après, tu vas faire quoi ? Tu vas le tuer ?
05:20Moi aussi, j'ai envie de savoir pourquoi il est mort.
05:22Mais on ne va pas s'allier avec des voyous, ce n'est pas ma vie.
05:24J'aimais bien aussi le contraste d'un film très noir,
05:26avec des ciels bleus tout le temps, la moiteur.
05:29Et ça, c'était même un enterrement.
05:31Il y a un enterrement dedans, en plein cagnard.
05:33C'est rare qu'on voit ça.
05:37Où ça amène la vengeance ? Jusqu'où ça peut aller ?
05:40Quand est-ce qu'on peut arrêter ça ?
05:41Parce que bon, le sang appelle le sang, comme on dit.
05:43Donc tu te venges, après l'autre va se venger.
05:45Et ça n'a pas de fin, en fait.
05:46Donc il y avait tout ce questionnement aussi.
05:51C'est ce côté tragédie gris dont tu parlais.
05:53C'est qu'il va vers un destin funeste.
05:55Il y va, il croit que c'est ça.
05:57Peut-être qu'il va essayer de changer en attendant le film.
05:59Mais est-ce qu'il va y arriver ? Est-ce qu'il va arriver à pardonner ?
06:01C'est ça aussi, tout ce questionnement que j'aimais bien.
06:13Vocation contrariée, dilemme et violence également,
06:16avec le polar historique, l'espion de Dieu,
06:19qui met en scène un jeune pasteur
06:21qui, face à l'opportunité de pouvoir assassiner Hitler,
06:24questionne sa propre foi, ses valeurs, son courage et sa conscience.
06:44Deux films que tout oppose
06:46prennent quant à eux le choix de carrière pour sujet cette semaine.
06:49Château-Rouge, d'abord.
06:51Un documentaire qui propose une immersion dans un collège
06:54du 18e arrondissement de Paris
06:56trace le portrait sensible d'élèves de 3e
06:58en pleine phase d'orientation scolaire.
07:00Ton projet après la 3e, c'est quoi, toujours ?
07:03Je voulais faire avocate.
07:04Ça demande beaucoup d'études.
07:06Normalement, c'est depuis que t'es petite.
07:08Dans ma tête, j'étais sûr d'aller en général, en fait.
07:10Mais là, en 3e, je sais que je pourrais pas y aller.
07:12Est-ce que t'as des questions ?
07:16Dans un tout autre registre,
07:18le biopic fantaisiste Better Man
07:20sur la pop star Robbie Williams
07:22dresse le portrait de l'artiste en jeune singe
07:24qui, malgré une absence totale de plan de carrière
07:27et de conseil d'orientation,
07:29aura connu le succès que l'on sait.
07:36Ce singe, c'était la façon la plus créative de réaliser ce film.
07:40Les gens en parlent à cause du dispositif inhabituel et excentrique
07:43qui a été employé pour raconter mon histoire.
07:46Les gens sont déconcertés avec ce singe,
07:48mais sans lui, on parlerait peut-être beaucoup moins du film.
07:59Avec le singe, certains spectateurs seront déconcertés,
08:03certains comprendront ce choix
08:05et d'autres se diront « qu'est-ce que c'est que ça ? »
08:08Mais quoi qu'il en soit, ils en parlent.
08:24C'est une opportunité pour ma carrière
08:26de rappeler aux gens que j'existe.
08:30Avec ce projet, je dis littéralement
08:32« Me voici, et qu'en pensez-vous ? »
08:39Alors, la histoire commence.
09:04La résidence de Jane Austen m'invite à passer deux semaines en Angleterre.
09:07Ils ont aimé les premiers chapitres de mon roman.
09:09Alors, est-ce que Jane Austen a gâché ma vie ?
09:11Elle a absolument pas gâché ma vie.
09:12Putain, t'as pas fait ça ?
09:13T'as eu un petit coup de pied au cul, c'est très bien, non ?
09:15J'avais envie d'un titre comme fil conducteur pour avoir un ton.
09:19Et donc, en fait, ce titre me faisait rire toute seule.
09:22Je voulais faire une comédie française
09:24avec quelque chose qui serait de l'ordre de l'humour anglais.
09:32Je suis avec l'arrière-arrière-arrière-petit-neveu de Jane Austen.
09:35Cela pète énormément, méga balai dans le cul.
09:38Je parle français, vous savez.
09:41C'est une fille qui est un peu à côté d'elle-même, à côté du monde.
09:45Elle plane, elle vit dans les livres.
09:48Passer la trentaine à être célibataire, ça peut être compliqué
09:50parce que c'est hyper dur de rencontrer quelqu'un.
09:52Elle souffre de ne pas être amoureuse.
09:53Et puis aussi, son rêve, c'est d'écrire.
09:55J'espère que vous serez inspirée ici.
09:58Vous n'avez aucun nouveau message
10:00et je vous rappelle que vous n'avez toujours pas écrit une ligne.
10:04C'est un petit mélange.
10:05Ce n'est pas que de la comédie romantique.
10:06Il y a des choses que je trouve un peu plus hauteurs, entre guillemets.
10:10Il y a des références à...
10:11James Ivory, c'est le grand référent.
10:13Vachement, oui.
10:16Ce qui est assez agréable d'entendre Sy pas se dire
10:18que ça va être juste Love Actually ou Nothing Ill ou Bridget Jones.
10:26Bonjour, vous.
10:27Qu'est-ce que vous faites là ?
10:34Elle n'est pas à vendre.
10:39J'adore les films d'époque et les westerns,
10:41mais je trouve qu'il n'y a pas de représentation.
10:43En tout cas, je ne m'identifiais pas en tant que femme.
10:46En plus, racisé, c'est encore un autre débat.
10:49Mais je ne m'identifiais pas.
10:50Et là, d'un coup, il y a l'offre.
10:52C'est-à-dire qu'il y a l'offre.
10:53C'est-à-dire qu'il y a l'offre.
10:54C'est-à-dire qu'il y a l'offre.
10:55C'est-à-dire qu'il y a l'offre.
10:56C'est-à-dire qu'il y a l'offre.
10:57C'est-à-dire qu'il y a l'offre.
10:58C'est-à-dire qu'il y a l'offre.
10:59C'est-à-dire qu'il y a l'offre.
11:00Alors en plus racisé, c'est encore un autre débat,
11:02mais je ne m'identifiais pas.
11:04Et là, d'un coup, Ida l'offrait cette liberté.
11:07C'est la reine que vous recherchez ?
11:11Je peux vous aider.
11:12C'est un film nécessaire.
11:13Dans la société dans laquelle on évolue
11:15en pleine crise identitaire
11:17où c'est compliqué,
11:18où effectivement c'est compliqué entre la masculinité toxique,
11:21ce qu'on attend des hommes,
11:22les injonctions pour les femmes.
11:24Vous savez ce qu'on fait aux femmes déguisées en hommes ?
11:27de ce projet, c'était intéressant de se dire
11:29comment je vais me mettre dans la peau d'un homme.
11:31Et quelle masculinité je vais choisir ?
11:35Les mousquetaires,
11:37ce sont des femmes.
11:40On doit changer notre voix,
11:42on doit...
11:43La démarche...
11:44On a quasi renoncé à notre féminité, quoi.
11:47Qui sait que la reine s'est enfuie vers l'Espagne ?
11:50Il a envoyé 50 mercenaires
11:53pour la tuer.
11:56On a fait des immersions.
11:59On est sortis le samedi soir
12:01avec nos barbes, dans Paris 10e,
12:04et on devait aborder des hommes et des femmes.
12:09On est partis draguer.
12:10Il fallait me voir draguer.
12:12Une honte.
12:13C'est-à-dire, je ne vois pas quelle femme...
12:17Quelle femme, ce serait d'ailleurs, j'ai réussi juste à draguer un mec.
12:22Dites pardon.
12:24Oh, non.
12:25Une pour toutes et toutes pour une.
12:334 films déclinent cette semaine, le thème du voyage et du dépaysement.
12:38Le premier, Vol à haut risque,
12:39fait du transfert d'un prisonnier en avion privé,
12:42la promesse tenue d'un vol très perturbé.
12:55On a été compromis.
12:56Le pilote est un homme de tir.
13:02Vous avez besoin d'un pilote ?
13:05Beaucoup plus contemplatif,
13:07La Voyageuse suit une Française incarnée par Isabelle Huppert,
13:11fraîchement installée en Corée du Sud,
13:13dans une succession de rêveries, de rencontres et d'escapades.
13:17C'est mon amie Iris.
13:20Je suis l'enseignante française d'Inguk.
13:22Je suis juste allée visiter.
13:24Je n'avais pas vraiment conscience de ce que je tournais dans le film.
13:29Il n'y a pas de personnages dans un film d'Aung San Suu Kyi.
13:31Il n'y a pas d'histoire et il n'y a pas de scénario.
13:35On a peu d'éléments pour élaborer une fiction.
13:38Il n'y a que des moments.
13:39On a la compréhension de ce que tous ces moments successifs font surgir.
13:45Nous n'avons pas de texte.
13:47Non.
13:48Il m'avait dit qu'elle serait professeure.
13:51Je crois que c'est la seule chose qui est mise au téléphone.
13:53Après, j'imaginais bien qu'elle ne serait pas professeure derrière un pupitre.
13:58Avec cette pratique, je veux que vous ressentiez
14:01que cette langue étrangère peut vraiment exprimer quelque chose de significatif.
14:05En fait, on ne dit rien sur elle.
14:07C'est elle qui nous raconte des choses sur les gens.
14:09Pouvez-vous me dire ce que vous avez ressenti en jouant ?
14:13Un peu angoissée.
14:15Parce que je ne suis pas assez bonne.
14:17C'est ça.
14:18Assez vite, je me suis dit qu'elle est un peu entre la fée et la sorcière
14:22parce qu'elle navigue un petit peu entre quelque chose de bénéfique et maléfique.
14:26Bénéfique parce que c'est toujours peut-être bien de forcer les gens à comprendre qui ils sont.
14:33Et maléfique quand ils ne découvrent pas forcément ce qu'ils ont envie de découvrir sur eux-mêmes.
14:37Si vous pouvez trouver une phrase qui vous touche émotionnellement, vous l'aimerez.
14:43Il y a une manière d'être drôle dans les films d'Aung San Suu Kyi qui lui appartient vraiment.
14:47Tout ce qu'il propose est très inspirant pour les acteurs.
14:50C'est toujours très drôle.
14:52C'est juste...
14:53C'est une personne très particulière.
14:56C'est quelqu'un qui ne oublie pas qu'il est en train de mourir.
15:04Plus mouvementée, Retour en Alexandrie fait de Fanny Ardant une mère délicieusement tyrannique
15:10accueillant sa fille à l'occasion d'une visite pas vraiment de courtoisie.
15:14On dirait que tu es plus occupée que le pape.
15:16Faye Rose va très mal. Elle a eu une attaque.
15:19Maman ?
15:20Oui, tu te souviens bien que tu as encore une mère ?
15:23Ma mère est égyptienne et j'ai grandi avec ces femmes très exubérantes,
15:26hautes en couleurs, qui m'ont énormément marqué.
15:28Et puis je suis qu'automatiquement, c'est quelque chose que j'avais envie de partager avec le monde.
15:31Donc l'histoire s'est inscrite dans cet univers-là.
15:33Tante Ingy, c'est bien toi qui m'as appelée pour venir passer te prendre pour aller voir maman.
15:38Non ou je rêve ?
15:40Elle est petite.
15:42Je regarde ces femmes avec beaucoup de tendresse.
15:44Parce que c'est des femmes qui m'ont marqué.
15:46Mais c'était des femmes très très dures aussi.
15:48Donc quand j'étais petit, ma tante Ingy par exemple, qui est très présente dans les films,
15:51me terrorisait, me terrifiait, mais en même temps j'en redemandais.
15:54Je retournais chez elle parce que j'aimais cette espèce d'amour-haine,
15:57ce rapport de force que ces femmes avaient là.
16:00Puis je me suis inspiré de tout ça et j'ai créé une espèce de récit
16:03hybride semi-autobiographique autour de ma famille.
16:13C'est un film qui a beaucoup d'amour pour moi.
16:15Dans ces non-dits, c'est un amour très maladroit.
16:18Il y a beaucoup de maladresse dans les sentiments,
16:20mais en même temps les sentiments sont tellement forts.
16:22Tu ne veux même pas venir dire au revoir à ta mère ?
16:25Ma mère, il lui est arrivé des atrocités dans sa relation avec sa mère,
16:29mais en même temps elle est très conciliante.
16:31Ça veut dire qu'elle accepte ça et puis elle le prend finalement avec légèreté.
16:35Il est temps de vendre.
16:38Tu n'es plus une enfant.
16:40Quand ma grand-mère est décédée, elle a eu finalement ce manque.
16:43Et d'où est venue l'idée de raconter cette histoire de deuil post-mortem,
16:46si on veut, parce que le deuil se fait à l'intérieur de nous-mêmes.
16:51Je t'en prie, je te rappelle que c'est moi qui t'ai faite.
16:57C'est vrai que tu t'es bien affinée depuis que t'es partie.
17:02C'était pas gagné.
17:04Remarque, tu as de qui tenir, Dieu soit loué.
17:08Une des raisons pour lesquelles Fanny Ardant a accepté de faire ce film,
17:10c'était clairement l'Egypte.
17:12L'Egypte qui est un lieu, une énergie qui l'intéressait,
17:15qu'elle avait beaucoup envie de découvrir.
17:19L'Egypte de l'époque des années 50-60 avant Nasser,
17:22c'était des femmes, c'était un mélange.
17:24Et je pense que ça a créé une espèce d'Egypte très cosmopolite
17:27que les gens d'aujourd'hui, les Égyptiens d'aujourd'hui
17:29se rappellent avec nostalgie et amour
17:31et que j'avais envie justement aussi de montrer dans ce film.
17:42C'est une homme merdeuse, ta mère.
18:13On se quitte avec le polar hanté Shimoni,
18:16chronique kenyan d'une réinsertion
18:18où un extolar doit peu à peu faire face à ses démons.
18:30C'était Tous au cinéma, l'émission qui vous a fait voir.
18:42Mais les hommes ne parlent pas de choses comme ça, non ?