L’écosystème des startups marocaines est en pleine mutation. Entre un recul des levées de fonds (-11%) selon le dernier classement Partech Africa 2024 et une augmentation du nombre de transactions (+40%), le paysage entrepreneurial marocain se transforme.
En parallèle, le Gitex Africa Morocco 2025, prévu du 14 au 16 avril à Marrakech, s’impose comme une plateforme incontournable pour les startups africaines. Cet événement, qui mettra en avant des secteurs stratégiques comme l’AgriTech, l’EdTech ou encore la FinTech, souligne l’ambition du Maroc d’accélérer sa transition numérique et de devenir un hub technologique continental.
Si les signes d’une dynamique positive sont bien là, des défis structurels persistent : accès au financement, rigidité réglementaire, et environnement économique encore hésitant. Zoom sur les forces et les faiblesses d’un écosystème encore embryonnaire mais prometteur.
Hicham Amadi, CEO Toogo
Ismail Bargach, CEO WafR
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00:00L'innovation et l'entreprenariat ne se décrètent pas, ils se construisent et au
00:12Maroc cette construction avance, certes, mais peut-être pas assez vite. Le dernier
00:16classement de Parthek Africa en est l'illustration parfaite. Sixième place à l'échelle du
00:21continent africain en valeur des levées de fonds avec quelques 82 millions de dollars
00:26levées par nos jeunes pousses en 2024. Cinquième en nombre de deals avec une progression notable
00:31de 40% à 25 transactions enregistrées au cours de l'année dernière et une baisse de 11% des
00:37montants levées contre moins 7% en moyenne sur le reste du continent africain. A première vue,
00:43ces chiffres montrent un écosystème en mouvement mais ils révèlent peut-être aussi une fragilité
00:48structurelle. Les start-up marocains n'attirent plus d'investisseurs, certes, mais elles peinent
00:53à décrocher de gros financements. Pour quelles raisons ? Problème de financement ? Oui, peut-être,
00:57mais surtout d'accès au financement. Manque de talent ? Pas vraiment, mais l'environnement
01:02réglementaire et fiscal est-il assez incitatif ? Et puis, est-ce que nous disposons d'un marché
01:07peut-être un peu trop petit ? Mais où est la scabilité dans ce cas-là ? C'est là que des
01:12événements majeurs comme Gitex Africa prennent tout leur sens, ou en tout cas devraient prendre
01:17tout leur sens, avec 1500 exposants et 45 000 visiteurs attendus. Cette troisième édition
01:22programmée d'ici un mois est une opportunité unique pour nos start-up marocaines de se connecter
01:30à un écosystème beaucoup plus large. Mais soyons lucides, sans un cadre réglementaire stable,
01:35un financement plus fluide et une vision claire pour l'innovation, les start-up marocaines resteront
01:39à coup sûr coincées dans une dynamique de petite croissance alors qu'elles ont le potentiel
01:45d'exploser, de s'exporter. Nous allons en parler ce matin avec vos deux décodeurs du jour. J'ai
01:54nommé Ismail Barghash et Hicham Ahmedi, que je suis ravi de retrouver sur ce plateau. Bonjour
01:59Ismail. Bonjour. Et Hicham Ahmedi à ma droite. Bonjour Hicham. Bonjour. Alors je vais commencer
02:04par vous donner la parole pour commenter les chiffres de ce dernier rapport de Partec Africa
02:08à l'échelle du continent africain. Le Maroc se positionne sixième en matière de levée de fonds,
02:14en valeur. On perd une place par rapport au précédent classement à 82 millions de dollars,
02:20cinquième au nombre de deals réalisés sur le continent, 25 transactions. Et là, pour le coup,
02:25il y a une nette augmentation de 40%. Qu'est-ce que vous retenez, c'est le volume des levées de
02:32fonds qui reste relativement faible comparé aux géants du continent? Ou est-ce que vous retenez
02:41surtout une progression, certes lente, mais une progression quand même? Je pense qu'il y a deux
02:48choses à regarder. La première, c'est la progression du nombre de deals. Je pense que c'est
02:52le KPI le plus important parce que ce qu'on dit systématiquement sur ce plateau quand il s'agit
02:57de parler de ce sujet là, c'est que le problème, c'est un problème de deal flow, c'est à dire qu'on
03:01n'a pas assez de quantité de start-up qui sont investissables. Donc, si on a une progression du
03:08nombre de la quantité de deals qui se font, ça veut dire qu'on a une progression du nombre de
03:12start-up qui sont investissables. Donc, c'est que ça va dans la bonne direction parce que la
03:15dynamique, c'est celle d'avoir des start-up dans lesquels on investit, ce qu'on appelle en précide,
03:21puis ensuite, c'est-à-dire dans le début de la vie de l'entreprise, que ces entreprises grossissent,
03:25puis qu'ensuite, elles lèvent des séries A, des séries B, etc. Et l'ensemble de ces grosses levées
03:29qui deviennent médiatiques, inspirent d'autres personnes qui elles-mêmes deviennent créatrices
03:33de start-up et donc alimentent le pipeline en deal flow. Et donc, ce qu'il faut attendre de ce genre
03:39de dynamique, c'est que ce qu'on appelle le top funnel, le haut de l'entonnoir, soit de plus en
03:44plus nourri. Donc, si on est dans une dynamique où on voit plus de start-up qui entrent dans le
03:48haut de l'entonnoir, c'est que ça va dans la bonne direction. L'autre chiffre, je ne le comprends
03:52pas vraiment parce que je ne pense pas qu'on ait déjà fait 82 millions de dollars dans le passé,
03:56donc je ne vois pas où est-ce que... Enfin, je n'ai pas lu le rapport Partec, moi. Celui que j'avais vu,
04:00c'était celui qui était sorti juste avant de... Je ne sais plus comment il s'appelle.
04:05En tout cas, Partec parle effectivement de 82 millions de dollars levés par les start-up
04:11marocains en 2024. Et c'est un chiffre en baisse.
04:15Je n'ai pas souvenir qu'on ait déjà fait plus de... Alors, je n'ai pas lu le rapport. Je suis un peu
04:20surpris du chiffre. Je pense que ce qu'il faut retenir, c'est une chose, c'est qu'on a un début
04:24de dynamique sur la quantité d'e-flow, que ça, c'est bien, mais qu'en parallèle de ça, le sujet sur
04:28lequel il faut absolument parler, c'est celui du temps. Du temps parce qu'on a depuis quelques
04:35années maintenant une volonté forte à la tête de l'État de faire avancer ces sujets-là. On a une
04:39stratégie qui est sortie, qui a mis énormément de temps à sortir. Elle a mis tout le mandat de la
04:42précédente ministre. Aujourd'hui, la stratégie est sortie et aujourd'hui, on est en train de voir
04:47que l'implémentation de cette stratégie prend énormément de temps. Deux points très précis, très
04:52particuliers. Un, le déploiement des aides de vie pour faire que les entrepreneurs quittent leur
04:58travail et commencent à faire de l'entrepreneuriat, tard à se mettre en place. Deux, les fonds qui
05:03doivent être distribués par le Fonds Mohamed VI à des fonds de capital risque pour que ces
05:06derniers investissent dans des start-up marocaines, tard à venir. On est encore dans le même sujet que
05:12celui dont on parlait il y a maintenant deux ou trois ans quand je venais sur votre plateau, c'est-à-dire
05:17il y a une stratégie. À l'époque, on disait, il y a une stratégie qui est en train d'être mise en place,
05:20elle va sortir, elle va sortir, elle va sortir, elle va sortir, elle va sortir, elle a mis tout le
05:23mandat de la précédente ministre à sortir. Là, elle est sortie et on se dit, on va l'implémenter,
05:28on va l'implémenter, on va l'implémenter, on va l'implémenter, on va l'implémenter, elle n'est pas encore
05:32implémentée, il ne faut pas que ça prenne tout le mandat de cette ministre. Et donc, de mon point de vue,
05:36plutôt que de commenter les chiffres qui sont ce qu'ils sont, ce qu'il faut dire, c'est maintenant
05:41qu'est-ce qu'on fait ? Et ce qu'on doit faire, c'est arrêter de prendre du temps pour faire des
05:44choses qui ne sont pas très compliquées. Il faut que ça se fasse.
05:46Hicham, même interrogation ?
05:48Je pense clairement que le nombre de start-up, le nombre d'offres sur le marché sont en pleine
05:54augmentation, donc il y a énormément d'innovateurs ou d'entrepreneurs qui vont dans ce sens et qui
06:01proposent des projets. Le volume traduit la faiblesse, on va dire, elle correspond à notre
06:09pays, globalement, donc c'est toute proportion gardée.
06:13C'est un petit marché à l'échelle du continent, c'est ce que vous voulez dire ?
06:15Non, pas un petit marché de petites ambitions, parce que le marché local, c'est un marché mondial,
06:22donc chaque start-up qui est née, elle n'a pas vocation à travailler que dans le marché local,
06:26elle a vocation à être internationale.
06:28Dans un premier temps, oui.
06:29Oui, mais donc ça traduit les ambitions. Globalement, on met très peu de tickets parce qu'on a très
06:34peu d'ambitions et parce qu'il y a énormément de limitations aussi au niveau des fonds qui n'ont pas
06:39la capacité d'investir à l'étranger, qui ont très peu de capacité d'investir en devises du fait de leur
06:46structuration. Oui, clairement qu'il faut que la stratégie soit mise en place et qu'elle soit opérationnelle
06:54parce que ça a pris une année à être partagée et puis après une présélection de fonds internationaux
07:03qu'on ne voit pas encore. J'espère que ça arrivera ce trimestre ou le trimestre prochain et que ça n'attendra pas
07:10l'année prochaine parce que l'année prochaine, c'est une année d'élections. Et donc la difficulté, c'est aussi
07:15ce lien entre le politique et l'économique. J'espère qu'elle sera mise en place rapidement parce qu'elle permettrait
07:22d'abord d'augmenter le nombre d'investisseurs, le nombre de fonds parce qu'il y a quelque chose comme une
07:29trentaine de fonds qui sont missionnés et qui vont recevoir. Elle permettrait de donner le choix à l'entrepreneur
07:39et donc de diversifier les possibilités de financement. Et surtout, il y a un paquet d'argent qui sera mis sur la table
07:46avec aussi de l'apport de ces fonds. Donc il faut que ça arrive rapidement.
07:50C'est vrai que je n'avais pas prévu de parler essentiellement de cette question de l'implémentation de la stratégie qui a été
07:57présentée et qui a tardé à être présentée. Mais je trouve effectivement que c'est très révélateur d'un certain mindset
08:06qui prédomine dans ce pays, surtout les sujets d'ailleurs. Il y a une fameuse expression que je déteste.
08:14Les bonnes choses prennent du temps.
08:16Non, oui. Je vais vous partager une anecdote. Je parle à pas mal de personnes qui sont impliquées dans ces sujets-là.
08:25Je peux vous dire une chose, c'est qu'ils sont tous aussi pressés que vous et moi.
08:28Et c'est quoi le problème?
08:29Le problème, c'est qu'ils ont à faire tous autant qu'ils sont, malgré qu'ils soient extrêmement patriotes, extrêmement volontaires,
08:34qu'ils ont autant envie que vous et moi que ça avance. Ils ont à faire à une bureaucratie qui les dépasse.
08:39Oui, on pense à la même chose. C'est cette fameuse bureaucratie qui veut tout dire et puis rien dire aussi.
08:43Parce qu'avec un minimum de volonté politique, quand on veut, on peut.
08:47Quand on veut renverser la table et changer la donne parce qu'on estime que c'est un sujet important
08:51et que la seule manière de réussir, c'est de renverser la table, il faut renverser la table.
08:55On va en parler un peu plus tard. C'est la magie d'Elon Musk.
08:57Oui, enfin bon, il a perdu quelques milliards ces derniers jours.
09:02Oui, il y a la bureaucratie, mais surtout, ça veut dire que ce n'est pas un sujet priorité numéro un pour le chef du gouvernement.
09:08Parce que c'est un sujet priorité numéro un pour le ministère et pour les gens qui sont en train de l'implémenter.
09:13Mais ce n'est pas la priorité au niveau de la politique menée par le chef du gouvernement.
09:17Parce que s'il l'était, effectivement, ça dépasserait toute la lourdeur administrative.
09:23Parce que le sujet numéro un pour le gouvernement, c'est autre.
09:26C'est le chômage, c'est la stabilité, c'est les projets structurants, notamment la CNSS.
09:35Pour moi, il y a un sujet qui est même en amont de celui-ci.
09:38C'est qu'on est en train de se diriger de plus en plus, j'ai l'impression, au Maroc vers une situation à la française
09:43où on devient irréformable du fait de la quantité de strates de bureaucratie qu'il y a à chaque niveau de l'administration.
09:53Moi, je pense qu'il y a une vraie réflexion à avoir à ce niveau-là du sujet, c'est-à-dire comment on ne fait pas pour réformer, mais pour permettre de réformer.
10:01Ça appelle à un changement de mindset et le changement de mindset ou de paradigme dans un pays ou dans une culture donnée, ça prend du temps.
10:09C'est du ressort du ministère, c'est la réforme de l'administration publique.
10:13C'est du ressort du ministère. Normalement, il faut qu'il s'attaque non seulement aux procédures, aux processus qui sont vis-à-vis du citoyen,
10:19mais des procédures et processus de gestion interne.
10:22Là, vous-même, on est en train de dire depuis le début, ça prend trop de temps. La réponse que vous donnez, c'est que ça prend du temps.
10:28Parce que c'est une réponse qui est en face avec la réalité. Je suis en face avec ma triste réalité, j'ai envie de dire.
10:33J'aimerais bien vous dire que oui, on peut tout changer du jour au lendemain.
10:38En théorie, tout est possible. Tout est possible en théorie.
10:41Et puis, tu as la réalité et la pratique. Et force est de constater que quand on passe à la réalité...
10:46La réforme de l'administration devrait toucher toutes les procédures et documents qui sont, on va dire, utilisés par le citoyen.
10:56Elle devrait aussi toucher toutes les procédures et processus internes de l'administration.
11:01Il faudrait qu'elle commence par là, justement, pour qu'il y ait un effet de ruissellement.
11:05Si vous voulez réformer l'administration, la moderniser, faire en sorte qu'il faut qu'elle soit en production interne.
11:11Justement, parce que sinon, ça ne peut pas marcher dans le sens inverse.
11:14Bon, alors pourquoi on parle des startups également aujourd'hui?
11:19Parce que vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a la troisième édition du GITEX qui sera organisée dans moins d'un mois à Marrakech.
11:28Et le ministère de tutelle a annoncé effectivement que 200 startups marocaines seront accompagnées dans le cadre d'un programme qui avait déjà été mis en place.
11:43Il me semble l'année dernière et auquel vous avez participé, mais vous avez pu bénéficier justement de cet accompagnement des 200 startups marocaines pour qu'elles puissent avoir une présence.
11:57Sur le salon et pouvoir peut être avoir une meilleure visibilité auprès des investisseurs.
12:04Ce qui m'intéresse, c'est d'avoir ton témoignage, ton ressenti par rapport à cette expérience.
12:09Est ce qu'on est dans la mesure efficace ou est ce qu'on est dans la communication?
12:14On avait non seulement été aidé, mais en plus, on avait sympathiquement reçu la visite du chef du gouvernement sur notre stand avec qui j'avais pu échanger pendant quelques secondes.
12:26C'est bien ça.
12:28Donc, non, moi, ce que je pense, c'est que l'importance de ce genre d'initiative, c'est que ça participe.
12:37C'est censé participer de la création de la dynamique générale qu'on recherche tous.
12:43À chaque fois qu'on parle de ce sujet là, ce qu'on dit, c'est que l'écosystème et les investissements sont encore petits parce que la dynamique est encore petite.
12:53Je pense que ce qu'ils essayent de faire à travers ce genre d'initiative, c'est de faire profiter un certain nombre.
12:59Vous faites une grimace incroyable. J'ai l'impression de dire une grosse bêtise.
13:02Non, je suis très attentif à ce que vous dites. J'attends la suite du témoignage.
13:07Ce qui m'intéresse, c'est ton feedback par rapport à ce que tu as vécu sur place.
13:12Est ce que ça a été vraiment utile ou est ce qu'on est plus dans les effets de communication?
13:18Pour nous, ça a été extrêmement utile parce qu'on y allait pour une raison très précise, c'était de rencontrer des fonds.
13:24J'ai passé mon temps à ne pas être sur le stand, à être dans l'investor lounge pendant les trois jours.
13:31Pendant pratiquement la majorité des trois jours qu'a duré le Gitex, j'ai fait que ça.
13:37De mon point de vue et pour la startup que je porte, c'était très utile.
13:43Mais donc, ce qui était le plus important, c'est d'aller à la rencontre des investisseurs et non pas de bénéficier d'un stand.
13:49Ce qui était important, c'était de créer un environnement où les investisseurs étaient là, de créer une taille critique de l'événement
13:55ou qui soit assez attractif pour que la majorité des investisseurs qui ont des expositions et des vérités d'investissement sur l'Afrique soient là.
14:02Et le fait que la tutelle accompagne ou organise ces startups marocaines de telle sorte qu'elles puissent avoir une visibilité.
14:11C'est nécessaire, ce n'est pas suffisant, mais c'est nécessaire.
14:15Mon petit doigt me dit que Hicham Mehdi aura un avis divergent sur cette question.
14:18Mais bon, on va lui poser la question après le journal de 9h.
14:21Et on se retrouve juste après pour la suite du débat tout de suite.
14:26Sur l'impact d'un événement comme le Gitex sur l'écosystème entrepreneurial marocain,
14:32est-ce que ça aide à promouvoir ces jeunes pousses marocaines,
14:35à leur donner ou leur offrir des opportunités de rencontre avec des investisseurs potentiels ?
14:40Est-ce que l'initiative des 200 startups accompagnées par les autorités, ça va dans le bon sens ?
14:46Ou est-ce qu'il faudrait peut-être d'autres approches plus efficaces pour promouvoir l'écosystème des startups marocaines ?
14:53Il n'y a pas mieux que le one to one, ça c'est sûr et certain,
14:56parce que quand vous êtes dans un événement, vous êtes submergé de monde,
14:59vous voyez, on va dire, un nombre important de startups et donc le focus n'y est pas.
15:04Donc il faut dire les choses.
15:06Maintenant, ça vous permet d'être référencé, d'avoir le contact,
15:09de voir de visu ce qui se passe, d'échanger avec des startups.
15:12Donc c'est un moment intéressant de voir, on va dire, où va la technologie,
15:18quelles sont les avancées, quelles sont les nouvelles choses.
15:21Maintenant, il y a d'autres aspects, il y a l'aspect touristique,
15:24il y a l'aspect événementiel, il y a l'aspect pressif,
15:28il y a l'aspect communicationnel aussi,
15:30que ça permet de positionner le Maroc comme étant un hub d'investisseurs
15:33ou un hub de startups.
15:35Mais la réalité est que c'est un moment de collecte de data,
15:39c'est un moment de collecte de contacts,
15:41c'est un moment de collecte de network.
15:43Ce n'est pas le moment de concrétisation.
15:45Je pense qu'on n'a pas vu de concrétisation qui s'est passée au niveau du Gitex.
15:49Simplement, on n'a que des mises en rotation.
15:52Grâce à cet événement, on n'a pas vu une déferlance
16:00de capitaux au niveau marocain.
16:02Ce n'est pas ce qui s'est passé.
16:04Mais de plus en plus, ça permet de démystifier le sujet,
16:11de faire en sorte qu'on puisse accéder à des gens auxquels on n'y accède pas.
16:16Parce qu'encore est-il, quand vous envoyez un mail à quelqu'un,
16:19est-ce qu'il va le lire, est-ce qu'il ne va pas le lire ?
16:21Par contre, quand vous serrez la main et que vous donnez une carte,
16:23il y a de fortes chances à ce qu'il vous réponde après.
16:25Donc c'est très bien en termes de mise en relation.
16:28C'est le cas ? Vous avez senti un changement par rapport au Gitex ?
16:33Si la question, c'est est-ce que ça permet aux gens de se rencontrer ? Oui.
16:37Oui, c'est l'évidence.
16:38Si la question, c'est est-ce que c'est un driver qui permet de faire avancer l'écosystème ? Relativement, oui.
16:45Si la question, c'est est-ce que c'est la seule chose qu'il faut faire pour faire avancer l'écosystème ?
16:49C'est clairement non.
16:50Comme je disais, le Gitex, c'est nécessaire, mais c'est très loin d'être suffisant.
16:54Aujourd'hui, on est dans une configuration où on est très fort au Maroc pour créer ce genre d'événements qui sont très bien.
17:00Je ne suis pas en train de les pointer du doigt.
17:01Ça fait du tourisme, ça fait de la visibilité, ça fait de l'exposition.
17:05En somme, on sait donner la forme à ce genre de sujet.
17:08Il faut qu'on sache donner aussi le fond.
17:10Et le fond, c'est de savoir avancer.
17:12Est-ce que quelqu'un accepterait qu'on arrive au Gitex le jour de l'ouverture
17:22et qu'on se dise qu'à cause de la bureaucratie, le Gitex va pas être ouvert aujourd'hui, va être ouvert dans trois semaines ?
17:27C'est ce qu'on est en train de se dire pour tous les autres sujets qui sont au minimum aussi importants que le Gitex.
17:32Donc, ce qui est important de dire, c'est que le Gitex est un maillon dans une chaîne,
17:36que c'est un maillon sur lequel on met beaucoup d'énergie, beaucoup d'argent.
17:39C'est bien.
17:40Il faut mettre aussi beaucoup d'énergie, beaucoup d'argent sur les autres maillons qui sont aussi importants, voire plus importants que le Gitex.
17:45C'est la raison pour laquelle j'ai dit tout à l'heure que c'est avant tout une question de volonté.
17:49Quand on veut faire quelque chose, on se donne les moyens de réussir.
17:53Il faut qu'on veuille faire du fonds. La forme, c'est bien. Le fonds, c'est bien.
17:57Alors, juste une question avant de passer au deuxième sujet sur l'accès au financement.
18:01À chaque fois qu'on aborde ce sujet et qu'on évoque le Big Four,
18:05les quatre pays africains qui surclassent le Maroc en matière de levée de fonds à l'échelle internationale auprès des fonds d'investissement étrangers.
18:17Alors, vous me disiez à chaque fois qu'il y a l'aspect culturel et linguistique qui entre en jeu, à savoir que ces fonds d'investissement.
18:26Si, si, je me rappelle très, très bien.
18:28Tu m'en as parlé une fois.
18:29Je n'en avais pas parlé. Je fais une grimace parce que c'est pas ça.
18:31C'est pas le fond du sujet.
18:33C'est un élément à prendre en considération.
18:35Ma question est la suivante.
18:37Est-ce que vous sentez qu'il y a un changement de paradigme qui s'opère pour que le Maroc puisse prétendre à faire partie
18:45de ces pays qui attirent davantage d'investisseurs et de fonds, tout simplement ?
18:51Ou est-ce que peut-être que les mêmes causes produisent les mêmes effets et qu'on n'est pas sorti de l'auberge ?
18:57On ne peut pas sortir de la dynamique.
18:59On ne peut pas changer les choses.
19:01La stratégie qui a été imaginée a été bien faite.
19:04Elle a été bien imaginée.
19:06Elle prévoit deux choses très, très précises.
19:08La première, c'est qu'on va mettre les moyens pour créer du deal flow.
19:12Et la seconde, c'est qu'on va mettre du carburant dans les réservoirs du peu de startups qu'on a qui font des choses,
19:17qui arrivent à créer des petits succès et qui sont sous-financés.
19:21Le carburant, c'est quoi ?
19:23C'est l'argent.
19:24C'est la moule, là.
19:26Il y a différentes façons de dire…
19:28Sans ça, on n'arrivera pas à créer la dynamique.
19:32On n'est pas dans une…
19:34On est dans une configuration.
19:36À chaque fois qu'on parle de ce sujet-là, c'est ce que je me tue à répéter.
19:39C'est qu'on n'est pas dans un environnement où les gens vont quitter ce qu'ils sont en train de faire,
19:46que ce soit leur travail pour aller faire de la startup.
19:48Parce que la barrière à l'entrée, le jump à faire, le saut à faire pour faire une startup est trop grand et trop difficile.
19:54Et la seule manière de réduire ce gap, c'est d'utiliser ce que la stratégie prévoit,
20:01c'est-à-dire de mettre un peu moins de risques à faire de l'entrepreneuriat avec la fameuse bourse de vie et de mettre moins de distance.
20:08Qui n'est toujours pas opérationnel.
20:09Qui n'est toujours pas opérationnel, que je sache.
20:12Et qui permet de mettre du carburant, de l'argent, dans les startups qui sont méritantes, qui produisent des résultats.
20:199h15, le Point Info avec Karim Droneh et on poursuit juste après.
20:22À tout de suite.
20:27Hicham Mahdi et Ismail Bergache.
20:29Un dernier ou peut-être sur le premier sujet avant de parler d'Elon Musk.
20:32J'aimerais avoir ton avis, Hicham, sur ce qu'on disait tout à l'heure avec Ismail,
20:37ce qui nous sépare des pays qui réussissent mieux que nous à l'échelle du continent africain,
20:42à attirer davantage d'investisseurs et à lever plus de fonds que nous.
20:47Le mindset et la conviction de départ, c'est que typiquement, les startups marocaines,
20:54quand elles partent à l'étranger lever de l'argent, la première question qu'un fonds va poser,
20:58pourquoi vous n'avez pas de fonds national avec vous ?
21:01Pourquoi il n'y a pas un fonds marocain qui a investi chez vous ?
21:03C'est la conviction, c'est simplement aller.
21:07Et je vais me répéter encore une fois, je l'ai dit depuis deux ou trois ans,
21:12il va falloir oser, il va falloir avoir des ambitions.
21:15Tant qu'on est limité avec notre mindset qui est conditionné par rapport à notre contexte,
21:22parce qu'on est ce qu'on est, on est né dans un contexte géographique, politique, culturel,
21:29qui fait qu'on pense qu'un certain nombre de choses ne peuvent pas se faire.
21:33Et cela conditionne toute l'action que nous menons.
21:37Parce que derrière, quand vous êtes en face d'un fonds qui vous dit non, ce n'est pas possible,
21:42ce n'est pas possible pour lui parce qu'il estime que ce n'est pas faisable.
21:46Alors que le sens du capital risque ou le sens de l'investissement,
21:51c'est de dépasser le possible et d'aller vers l'impossible.
21:53Donc c'est ce mindset là que nous n'avons pas.
21:56Et ce n'est pas du fait que de l'entrepreneur, c'est du fait de l'entrepreneur, de l'administration,
22:01de la politique, de la culture, de l'éducation et de l'investisseur à la fin.
22:05C'est une question de mindset et c'est linké à la langue.
22:09C'est là où je vais vous rejoindre.
22:11Ce n'est pas une question de parler anglais, la question n'est pas celle-là.
22:14C'est le mindset anglophone.
22:16C'est ça la différence.
22:17C'est qu'on est câblé de telle manière à ce que quand vous balancez une idée,
22:21on va tout de suite tous autour de la table, incluant moi,
22:25chercher les problèmes de cette idée ou le problème de ce projet.
22:28On ne va pas aller dans le sens où cette idée...
22:31Je vous jure, même dans nos débats...
22:34Je souris parce que ce que vous dites, c'est vrai.
22:37Je dis toujours vrai.
22:39Non, pas toujours.
22:41C'est une nature.
22:43C'est une nature et c'est une culture.
22:45Quand Ismail arrive avec une solution,
22:48quand il part chez un banquier ou chez un investisseur,
22:52les gars vont se tuer à casser cette solution.
22:54Et quand ils le trouvent, ils sont contents.
22:56Et ils vont lui dire, écoute, ton truc ne tient pas.
22:58Alors que non.
23:00En fait, on est les spécialistes...
23:02Ça a de quoi énerver un jeune entrepreneur.
23:04Moi aussi. Quand je dis Ismail, je me mets à sa place.
23:07Globalement, moi aussi.
23:08En fait, on est les spécialistes de trouver des problèmes aux solutions.
23:13Et non pas de résoudre des problèmes.
23:15A chaque fois qu'il y a une solution, on dit, c'est pas la solution
23:17parce qu'elle peut pas faire ça, ça, ça.
23:19On se dit jamais...
23:21Et on se pense mal en faisant ça.
23:22Exactement.
23:23Et on se dit jamais, bah tiens, on fait le premier pas.
23:25C'est une solution.
23:26C'est un projet qui n'est pas complet, qui n'est pas parfait.
23:28Mais on fait le premier pas.
23:29Et puis après, on ajuste et on fait le deuxième pas.
23:31On fait le troisième pas.
23:32On est adepte de toujours bien faire.
23:35Et c'est ce qui fait qu'on passe énormément de temps
23:38dans les études, dans les enquêtes,
23:41dans tout ce qui est préalable.
23:42Typiquement, dans mon métier, on parle de VTC.
23:45Là, il y a une étude qui a été lancée
23:47depuis des années et des années qu'on est en train de réfléchir.
23:50Les cryptos actifs, il y a une commission qui est lancée
23:54depuis une décennie, bientôt.
23:56J'ai écouté d'ailleurs le point de presse de...
23:59C'est Adelante Fjouari, après la dernière réunion du Conseil.
24:02Ils sont toujours en train de réfléchir.
24:03Non, il n'a pas abordé la question des cryptos précisément,
24:05mais il a parlé de la mise en place d'une monnaie numérique marocaine.
24:09Ça réfléchit.
24:10Non, mais la conclusion de sa prise de parole,
24:13bon, lui, il est dans son rôle, il est assez pédagogue
24:15et il explique aux journalistes ce à quoi les sages
24:19de Banque le Marais pensent sur ce projet.
24:22Mais moi, ma conclusion de sa prise de parole,
24:24la réglementation, l'autorisation des cryptos au Maroc,
24:27ce n'est pas pour demain.
24:28En fait, on passe énormément de temps à ne rien faire
24:33pour laisser les choses s'installer et voir où va le marché.
24:36C'est aussi simple que ça.
24:38Et entre-temps, on perd des opportunités.
24:40Et c'est ce mindset que nous perdons.
24:42Parce que quand vous partez chez un investisseur,
24:44il va se dire, tiens, je vais le regarder, je vais le surveiller.
24:47Par contre, c'est une vraie attitude et c'est très bien de le faire.
24:50Mais encore est-il, il ne faut pas le faire pendant très longtemps
24:53parce qu'il faut le faire pendant un petit moment.
24:55Voir est-ce qu'il est sérieux ou pas.
24:58Je laisserai Ismaël parce que je vois...
25:00Oui, je sens qu'Ismaël est inspiré.
25:01Mais moi, j'ai tendance à m'inquiéter quand je sens qu'Ismaël est inspiré.
25:05Vas-y, quand même.
25:06J'ai inspiré ce passage.
25:08C'est peut-être juste un point de transition.
25:10C'est la culture arienne versus la culture SpaceX.
25:12Exact.
25:13C'est vrai, c'est une très belle transition.
25:15Justement, on va parler de non pas de SpaceX, mais de Tesla.
25:19Mais le point de connexion, c'est effectivement Elon Musk
25:22qui, à force de constater,
25:25fait ces derniers temps plus de la politique que du business.
25:29C'est pourquoi il a été...
25:31Il est connu, il a été...
25:33Depuis bientôt deux ans, trois ans qu'il fait de la politique.
25:36Oui, mais ça s'est intensifié, on va dire, depuis l'investiture de Donald Trump.
25:40Vous ne voyez pas Elon Musk à la Maison Blanche tous les matins.
25:44Ah bah si, quand tu mets quelques 50 millions de dollars par mois
25:47pour l'élection de Trump,
25:49on savait tous autour de la table qu'il allait être dans l'équipe de Trump.
25:53Oui, mais c'est pas ce que je veux dire.
25:54Ce que je veux dire, c'est que ces dernières semaines...
25:56La moindre des choses.
25:57Ces dernières semaines, ça ne s'est beaucoup pas préparé.
25:59Quelques 500 millions de dirhams par mois, ça mérite...
26:01Alors pourquoi on en parle ?
26:03Parce que si effectivement il s'affiche fièrement aux côtés de Donald Trump
26:08et qu'il veut avoir un rôle politique à jouer dans cette administration Trump,
26:13côté business, c'est un peu compliqué
26:16puisque Tesla traverse une période assez compliquée.
26:18Chute en bourse, chute de la cote de Tesla en bourse,
26:21des baisses constatées des ventes de voitures Tesla.
26:26Il y a un boycott.
26:27Il y a un boycott et les prix des voitures qui sont bradés sur certains marchés,
26:31notamment en Europe.
26:35Et tout cela, ça peut avoir deux explications.
26:39La première, c'est les consommateurs ou les clients de la marque
26:44ou des marques du groupe ou d'Elon Musk
26:48qui ne sont pas contents de l'approche politique
26:51ou de la philosophie politique d'Elon Musk.
26:55La deuxième question, c'est tout simplement une volonté de nuire à Elon Musk et à son empire.
27:01Comment vous expliquez cela ?
27:03Le marché, le marché, les investisseurs ont fait des choix.
27:06C'est ce qui fait que le cours de l'action que Tesla a perdue en termes de valeurs de 1,
27:13il y a une concurrence qui est féroce qui vient de la Chine sur l'électrique.
27:18Donc ça, il ne faut pas l'oublier.
27:19Ça se passe pas d'aujourd'hui.
27:21Oui, mais ça s'intensifie.
27:22C'est plus fort aujourd'hui.
27:23C'est plus fort, exactement.
27:24Avec des ouvertures de marché, avec des accords qui se font,
27:28avec des marques européennes qui se mettent à l'électrique.
27:31Donc ça se développe d'une manière assez forte.
27:33D'ailleurs, même chez nous, on voit le foulé électrique arriver à travers des marques européennes.
27:37Donc ça, de deux.
27:39Et puis après, il y a le boycott politique, il y a les prises d'opposition
27:42parce que le premier marché de Tesla, c'est la Chine et les Etats-Unis.
27:46Si les investisseurs l'abandonnent et qu'ils ne font pas le choix de cette technologie ou de sa marque,
27:51effectivement, ça le touche.
27:54Mais je ne le donne pas.
27:56Enfin, je pense qu'il va se remettre facilement, rapidement.
28:00Vous avez maintenant les actionnaires de Tesla qui, pas tous,
28:05mais certains, appellent au départ d'Elon Musk.
28:09Il n'est plus en mesure, selon eux, de concilier ses responsabilités politiques
28:13et de continuer à performer à la tête de Tesla.
28:15C'est le sens de la gouvernance.
28:18Globalement, j'ai un proverbe en arabe, mais je ne peux pas le dire.
28:22Ne le dites pas.
28:24Voilà.
28:26Ah ben ça, ça va.
28:28Non, ça vous pouvez.
28:30Quand ça tombe, vous avez tout le monde.
28:33Il y a énormément de charonnières qui vont en profiter et qui vont balancer.
28:36Tiens, il n'est pas en capacité d'eux.
28:38Il faut le remplacer.
28:39Mais là, pour le coup, on ne va pas le plaindre.
28:41Vous cherchez d'une manière ou d'une autre quand vous vous exposez.
28:46Qu'est-ce qu'il y a ?
28:48J'ai oublié qu'en présence de Smeralda, je ne devais pas dire du mal d'Elon Musk.
28:52Mais je vous donne la parole.
28:53Allez-y.
28:54Que pensez-vous de cette affaire ?
28:56L'une des phrases qu'il faut retenir quant à ce sujet,
28:59qui a été prononcée par Elon Musk, je vais la dire en anglais, puis en français.
29:03Give me money, give me power, I don't care.
29:06Vous me donnez l'argent, vous me donnez le pouvoir, je m'en fiche.
29:10À une autre occasion, il était devant un parterre de gens très importants.
29:14Il était interviewé par un journaliste.
29:17Le journaliste était en train de l'interpeller quant au fait que ses positions politiques
29:21étaient en train de gréver son business, en particulier celui de X,
29:24parce qu'il y avait des annonceurs qui retiraient leur budget.
29:28Oui, on s'en souvient.
29:29Il avait répondu...
29:31Ça m'est égal.
29:32Avec une insulte.
29:33C'est pour ça que j'ai cité précédé et j'ai éduqueré la réponse qui était la suivre.
29:38Ça lui était égal.
29:40Ce que je veux dire par là, c'est que je pense que si on regarde
29:45le sujet dont vous êtes en train de parler en se disant
29:48« Ah ah, il a pris des positions politiques et maintenant les voitures se vendent moins »,
29:51c'est qu'on n'a rien compris.
29:53Il n'y a aucun lien entre...
29:55Non, il y a forcément un lien, ce n'est pas ce que je dis.
29:57Mais pour lui, ce qui est important, ce n'est pas la quantité de voitures qu'il vend.
30:00La quantité de voitures qu'il vend n'est qu'une conséquence.
30:02Je pense que c'est quelqu'un qui est sincèrement porté par une volonté forte,
30:07par des valeurs qui sont particulières,
30:11et que si le fait qu'il défend ces valeurs-là doit lui coûter du business,
30:17et il l'a prouvé dans le passé à travers ce que je viens de rappeler,
30:20c'est un prix qu'il est tout à fait disposé à payer.
30:25C'est quelqu'un qui, je pense, de mon analyse personnelle,
30:29met son sens du patriotisme et des valeurs qu'il porte
30:34bien au-delà de la quantité d'argent qu'il gagne.
30:37Et je vous dis même mieux que ça, moi, ce que je pense que ce qu'il y a dans sa tête,
30:40c'est que s'il redresse de manière efficace les Etats-Unis,
30:44redresser, mise entre guillemets,
30:46mais s'il place les Etats-Unis dans une position de leadership,
30:50en particulier face à la Chine,
30:52dans le long terme, il se retrouvera de toute façon dans une configuration
30:55où ces entreprises créeront énormément d'argent.
30:58Juste pour revenir sur le boycott,
31:00vous dites vous que le boycott est avant tout idéologique
31:05et il ne répond à aucune défaillance,
31:08quelle qu'elle soit, ni de la marque Tesla, ni des voitures.
31:12Non, non, il y a de la concurrence.
31:13Evidemment que c'est idéologique.
31:15Il n'y a pas de sujet.
31:16Vous avez tout le wakeisme américain qui est vent debout contre Elon Musk.
31:20Et ce que j'espère, c'est qu'il va les éradiquer de la manière la plus radicale possible.
31:24Et tu dis qu'il y a de la concurrence aussi.
31:25Il y a de la concurrence maintenant.
31:26Vous savez, une marque, elle prend de la valeur parce qu'on y croit ou on n'y croit pas.
31:30Même si elle peut, entre parenthèses, être de moindre qualité,
31:33ce qui n'est pas le cas de Tesla.
31:35Ce qui n'est pas le cas de Tesla, pour être très clair.
31:37Maintenant, si moi, investisseur, je décide que cette marque devrait prendre plus de valeur
31:40et que je mise plus d'argent sur cette marque qui a moins de qualité que d'autres,
31:44elle prendra de la valeur.
31:45C'est aussi simple que ça.
31:46C'est un parti pris.
31:47Et en parallèle de ça, il y a tout le sujet conjoncturel.
31:49Toute la tech américaine a baissé.
31:51Donc, c'est le parti pris.
31:53Donc, il ne faut pas se leurrer.
31:54Il ne faut pas croire qu'on fait des progrès,
31:57on fait des innovations parce qu'on est le meilleur technologiquement.
32:01Ce n'est pas que ça.
32:02Ce n'est pas que ça.
32:03C'est parce que...
32:04Il faut faire le service après-vente après.
32:06Non, non.
32:07C'est un parti pris.
32:09On peut décider, ici au Maroc, de se dire
32:11« Tiens, la start-up de Smaïl deviendra une licorne
32:14et on mettra les moyens et elle le deviendra. »
32:16Ceci étant, il faut qu'elle soit de qualité et tout ça.
32:20Mais c'est un parti pris de départ.
32:22On le décide.
32:23C'est comme ça que la Chine fait.
32:25Elle décide qu'elle va faire telle croissance et elle le fait.
32:30En fait, ce n'est pas que l'aspect technique qui prime.
32:34C'est l'aspect politique, l'aspect choix.
32:37Ce n'est pas que la marque.
32:40Et c'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles...
32:42Je ne sais pas si vous avez vu la séquence avec Donald Trump
32:44qui se transforme en VRP pour la marque Tesla,
32:48pour louer les bienfaits de la voiture.
32:51C'est un signal aussi politique qu'il essaie d'envoyer
32:54aux investisseurs potentiels, aux actionnaires,
32:56pour ne pas laisser tomber son...
32:58Je pense qu'il parle à sa base.
33:01Il sait qu'il a un impact fort sur une base électorale
33:06et que cet impact va évidemment jouer pour Tesla.
33:10Vous avez raison, c'est du VRP.
33:12Les Américains sont très patriotes.
33:14C'est un des rares pays où les gens mettent le drapeau
33:19sur leur maison.
33:22C'est un pays qui a plein de défauts,
33:24mais sur cette question, c'est vrai que...
33:26Et donc, c'est un pays qui sera soudé autour de Valeurs de la Nation.
33:29Donc, il sait ce qu'il fait, Trump.
33:31Quand il le fait, il parle effectivement aux citoyens
33:33qui devraient faire ce parti pris.
33:35Merci beaucoup, messieurs.
33:37Merci, Ismaël. Merci, Hicham.
33:39Karim Droneh revient et prend le relais dans quelques instants
33:41pour le journal de 9h30.
33:49Sous-titrage Société Radio-Canada