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00:00Bonsoir Sébastien Chenu, vous êtes député du Nord, vice-président du Rassemblement National.
00:05Le contrat est rompu pour la CFDT qui veut revoir les règles du conclave sur les retraites,
00:11mettre en place de nouvelles discussions.
00:13Vous qui voulez abroger la réforme de 2023, est-ce que vous croyez encore à ce conclave ?
00:18Est-ce qu'il a encore du sens ?
00:20Non mais nous n'y avons jamais cru, d'ailleurs nous l'avons dit dès le départ.
00:23Nous avons dit que c'était une manipulation qui permettait d'acheter pour pas cher le Parti Socialiste.
00:28C'est tellement pour pas cher que c'est pour rien en fait.
00:30Et que ce conclave n'avait pas vocation à bouger l'âge de la retraite,
00:35mais avait vocation à la fin à coucher probablement de quelques mesures sur la pénibilité,
00:40souvent d'ailleurs un peu fumeuse, difficilement applicable.
00:44Donc nous, nous n'avons jamais cru à ce conclave.
00:46Vous êtes d'accord avec Jean-Luc Mélenchon qu'on entendait à l'instant,
00:48il disait François Bayrou a roulé les socialistes, notamment dans la farine.
00:52C'est sûr mais François Bayrou, vous savez, c'est un vieux manœuvrier,
00:55il n'est pas là pour changer les choses François Bayrou, il est là pour durer.
00:58S'il pouvait durer 15 ans, 20 ans, sans rien faire, sans rien changer, sans faire passer un texte,
01:04mais simplement en étant assis dans son fauteuil de Premier ministre,
01:08et en zigzaguant, évidemment pendant toutes ces années, il le ferait.
01:14C'est le rodéo, c'est ce que Marine Le Pen appelle le rodéo.
01:16L'important pour eux, c'est de se maintenir sur la bête.
01:19On se fiche de savoir où elle va, on se fiche de savoir le rythme, on se fiche de savoir la direction.
01:23Il faut se maintenir en place.
01:25Voilà, c'est ça François Bayrou.
01:26Notamment parce que vous avez censuré Michel Barnier,
01:29que François Bayrou est aujourd'hui Premier ministre.
01:30Si on suit votre logique, pourquoi vous ne le censurez pas ?
01:32François Bayrou a dit que le retour à la retraite à 62 ans était impossible.
01:37Est-ce que ce n'est pas, quand on entend vos mots très durs,
01:39c'est pas un motif de censure pour le RN ça ?
01:40Non mais d'abord, la réforme des retraites d'Emmanuel Macron n'a pas été abrogée
01:44parce que la gauche n'a pas voulu voter.
01:47Il faut aussi rendre à César ce qui appartient à la gauche.
01:50La gauche nous a mis dans cette situation et s'est mise aussi dans cette situation,
01:54je viens de l'expliquer avec le parti socialiste qui s'était fait acheter pour rien.
01:57Et puis, on va voir, effectivement, parce que c'était quand même
02:01une porte qu'avait voulu ouvrir François Bayrou,
02:04nous on n'était pas dupes sur quelques avancées sur la réforme des retraites.
02:08Visiblement, il la referme aussi vite.
02:10Ça veut dire que la parole du Premier ministre, en fait, elle n'a pas beaucoup de valeur.
02:14Ça veut dire que sur ce qu'il pourra promettre, sur d'autres sujets,
02:19on saura qu'il pourra évidemment faire le contraire immédiatement
02:22au prétexte de l'actualité internationale.
02:25Vous critiquez la gauche avec qui vous êtes allié pour renverser M. Le Barnier.
02:28Si la gauche aujourd'hui dépose une motion de censure,
02:32est-ce que, très concrètement, le RN la votera ?
02:35C'est une décision importante quand même.
02:37Madame, on en parlera, on n'exclut rien.
02:39On a déjà voté des motions de censure venant de la gauche,
02:42c'est pas ce qui nous fait peur.
02:43Donc, nous, on sait prendre nos responsabilités.
02:45Mais vous prenez toujours la décision à la dernière minute ?
02:48Oui, si ça ne dérange pas, on fait à peu près ce qu'on veut.
02:51Donc, on fera ce qu'on voudra, encore une fois, dans l'intérêt des Français.
02:55C'est pour que, après François Bayrou, il y ait un deuxième Bayrou,
02:58un Bayrou bis, un Bayrou fils, etc.
03:01Aucun intérêt.
03:02Ce qu'il faut, c'est évidemment changer de politique.
03:04Pour ça, il faudra aller aux élections.
03:06Mais d'ailleurs, il faudra éviter que les macronistes,
03:08s'il y avait des élections, votent pour la LFI ou votent pour la gauche,
03:11voyez-vous, dans des second tours.
03:12Parce que cette situation, c'est parce que M. Attal, Mme Borne, M. Darmanin
03:17ont fait élire la gauche.
03:18Donc, la situation dans laquelle nous sommes, dans laquelle le pays est,
03:22c'est le résultat de ces renvois d'ascenseur entre la gauche et les macronistes et LR.
03:27Sébastien Chesnoy, à l'issue d'une conversation entre Donald Trump et Vladimir Poutine hier,
03:31la Russie a accepté un cessez-le-feu très partiel,
03:34notamment une suspension des frappes sur les infrastructures énergétiques.
03:38Qui veut la guerre aujourd'hui ?
03:40Je ne sais pas qui veut la guerre.
03:42Je trouve qu'il n'y a pas beaucoup d'intérêt à, évidemment,
03:45défendre des positions de guerre.
03:46Ce qu'il faut, c'est défendre des positions de paix.
03:49Vladimir Zelensky avait accepté un cessez-le-feu total sans condition.
03:52Probablement, mais j'aimerais justement qu'il y ait des médiateurs
03:55entre ces deux forces, l'Ukraine et la Russie, notamment la France.
03:59J'aimerais entendre la voix de la France, qui pourrait être un médiateur de paix
04:03intéressant pour arriver à une solution qui permettrait à tous les acteurs
04:07de se mettre autour d'une table.
04:08Pour l'instant, j'ai entendu les Etats-Unis comme étant un médiateur assez volontariste.
04:14Et puis, j'ai entendu Emmanuel Macron nous expliquer qu'il allait faire la leçon
04:18à Donald Trump et Donald Trump a fait exactement l'inverse.
04:20Mais vous voyez bien que ce n'est pas simple de parler avec Vladimir Poutine.
04:22Non, mais ça, c'est sûr que ce n'est pas simple de parler avec Vladimir Poutine.
04:25Et puis, il faut aussi des conditions parce que cette paix, elle doit se faire,
04:29évidemment, au bénéfice de l'Ukraine.
04:30C'est l'Ukraine qui souffre, c'est l'Ukraine qui a été agressée.
04:33Donc, ça veut dire qu'il faut d'abord parler.
04:36C'est normal de parler parce que parler, ça permet d'avancer.
04:38Il faut des garanties de sécurité pour l'Ukraine.
04:41Vladimir Poutine a exigé, parmi ses conditions,
04:43l'arrêt complet de l'aide militaire occidentale à Kiev.
04:46C'est une condition pour lui de l'arrêt des combats.
04:48Si on suit la logique du RN, vous, au pouvoir, vous céderiez à cette exigence
04:51vu que vous êtes opposé à la livraison d'armes.
04:53Nous, ce qu'on fait, ce qu'on a toujours fait, on a voté toutes les aides
04:56à partir du moment où c'était du matériel défensif qui permettait à l'Ukraine
04:59d'arriver à une table des négociations en position de force.
05:03Nous, ce qu'on dit aujourd'hui, c'est qu'il faut sécuriser, évidemment, l'Ukraine.
05:06Peut-être à travers la possibilité de zones tampons
05:10qui seraient gérées par les forces de l'ONU, par des casques bleus.
05:14Pas par les Européens.
05:16Non, par l'ONU.
05:17C'est, je crois, là où il y a la possibilité de le faire.
05:19Et puis, sécuriser, de l'autre côté, les pays baltes.
05:23Parce qu'il y a les pays baltes qui peuvent avoir peur.
05:25Il faut les aider aussi à développer leur défense.
05:26Sur la livraison d'armes, vous êtes opposé à la livraison d'armes
05:29lourdes et de longue portée à l'Ukraine.
05:31Aujourd'hui, est-ce que vous cédez si vous étiez au pouvoir ?
05:34Vladimir Poutine demande l'arrêt de l'aide militaire.
05:36Est-ce que le RN, au pouvoir, lui répond ?
05:37Non, c'est toujours pareil.
05:38Nous considérons qu'il faut continuer à envoyer du matériel défensif, des munitions,
05:42ce qui permet, en ligne de front...
05:47Donc, vous aidez en partie aux exigences de Vladimir Poutine ?
05:49Non, parce qu'on a toujours eu la même position.
05:52Pas d'escalade vers la guerre, tout pour la paix.
05:55Mais la guerre est déjà là, Monsieur Chenet.
05:57Oui, pas d'escalade, tout pour la paix.
05:58La guerre est déjà là ?
05:59Bien sûr qu'elle est là, mais ce n'est pas la peine d'entraîner
06:02l'ensemble du continent européen, avec des États qui seraient co-belligérants,
06:07dans une guerre qui toucherait toute l'Europe et qui deviendrait mondiale.
06:09Mais ce n'est pas la France qui entraînerait les pays dans la guerre ?
06:11Non, la France peut avoir, je vous l'ai dit,
06:14une vocation à faire la paix, à aider à faire la paix.
06:17Pas seulement la France, d'ailleurs.
06:18Il y a beaucoup de pays qu'il faut mettre autour de la table.
06:21Et moi, je pense qu'il faut que la France soit à la manœuvre pour la paix.
06:24Sébastien Chenu, Bruno Retailleau a déclenché une riposte graduée
06:26pour faire pression sur l'Algérie, après qu'Alger a refusé
06:29de récupérer ses ressortissants expulsables.
06:32Là encore, si vous étiez au pouvoir, qu'auriez-vous fait différemment ?
06:35Probablement l'inverse de ce qu'il fait.
06:37C'est-à-dire qu'en fait, Bruno Retailleau engage une riposte graduée,
06:43en commençant par taper les passeports diplomatiques.
06:47C'est-à-dire qu'on va avoir besoin d'un visa.
06:48Les diplomates algériens vont avoir besoin d'un visa.
06:51Nous, on aurait fait l'inverse.
06:52On aurait commencé par supprimer les visas pour la population,
06:56pour les transferts des populations qui veulent venir sur notre sol.
06:59Pourquoi ? Parce que ça aurait mis la pression sur le gouvernement algérien.
07:02La population aurait dit, mais ce gouvernement algérien,
07:05dans lequel toute la population ne se reconnaît pas forcément d'ailleurs,
07:07eh bien, eux, ils profitent de pouvoir continuer à envoyer les diplomates,
07:11se faire soigner, etc. et pas nous.
07:13Donc, on aurait fait l'inverse.
07:14On aurait fait ça.
07:14Et puis, on aurait évidemment agi sur l'aide au développement.
07:18Il y a 132 millions d'euros d'aide au développement sur l'Algérie.
07:22On aurait fait une riposte qui aurait été une riposte d'ampleur.
07:25Une riposte d'ampleur, alors qu'il y a 800 000 ressortissants algériens en France,
07:29qu'il y a une collaboration très importante en matière de lutte antiterroriste.
07:32Et alors, ça peut avoir des répercussions.
07:34Ça peut se retourner contre nous, la fermeté avec Alger.
07:36Attention, la coopération en matière de terrorisme,
07:39elle est très ralentie ces dernières années.
07:41Elle a beaucoup, beaucoup ralenti.
07:43Attention à ça, c'est comme le gaz.
07:46On achète très peu de gaz, finalement, aujourd'hui à l'Algérie.
07:49Donc, attention à ne pas dire que l'ensemble des populations algériennes
07:53ou franco-algériennes qui sont sur notre territoire
07:55seraient automatiquement des soutiens de ce gouvernement algérien.
07:58Moi, je connais beaucoup d'Algériens ou de franco-algériens
08:01qui ne sont pas automatiquement, la diaspora algérienne
08:03n'est pas automatiquement soutien du pouvoir algérien.
08:06Donc, nous, nous aurions fait une réponse qui aurait été une réponse d'ampleur.
08:10Nous aurions pris les choses dans l'autre sens.
08:11Nous aurions activé des leviers que Bruno Retailleau n'active pas.
08:14Pourquoi ? Probablement parce que Emmanuel Macron ne veut pas,
08:17au bout du compte, abroger les accords de 68.
08:20Et ça aurait fait partie, évidemment, des leviers qu'on aurait activés,
08:23abroger les accords de 68.
08:24Et on s'exposerait à des mesures de rétorsion du gouvernement algérien.
08:26Lesquelles ?
08:27Ils peuvent...
08:29Ils peuvent quoi ?
08:30Par exemple, continuer à ne pas reprendre les ressortissants.
08:32Ah, mais ils le font déjà, c'est bien le problème.
08:35Ils le font déjà.
08:36Quoi ? De toute façon, il n'y a plus de liens très avérés,
08:40très aboutis sur l'enseignement, sur le gaz, je le disais, non plus.
08:43Ils ont déjà sorti beaucoup d'entreprises françaises des marchés publics.
08:47Donc, quoi ? On va juste se laisser faire et regarder.
08:49Il faut un moment, je dis...
08:51Pour faire un bras de fer, il faut avoir un bras.
08:54Donc, ça veut dire que...
08:55Vous les romprez totalement avec l'Algérie.
08:56Ah non, je ne vais pas rompre avec l'Algérie,
08:57parce que je respecte le peuple algérien.
08:59Mais ce gouvernement qui n'est pas, évidemment, responsable,
09:04qui est un gouvernement qui nous arnaque,
09:05qui est un gouvernement qui nous piétine,
09:06qui est un gouvernement qui ne respecte pas la France.
09:08Il faut le mettre devant ses responsabilités.
09:10Et puis, je rappelle, il y a Boilem Sansal
09:12qui est en train de mourir dans les geôles algériennes.
09:14Ce serait peut-être bien de s'en préoccuper un peu.
09:16Quand un grand écrivain français, franco-algérien,
09:18est dans les geôles algériennes,
09:19on aimerait là aussi avoir une riposte, qu'il soit d'ampleur.
09:21Sébastien Chenu, en Hongrie, le Parlement a adopté hier une loi
09:24pour interdire la marche des fiertés, la Gay Pride.
09:27Le texte vient du parti du Premier ministre, Victor Orban,
09:31qui fait la guerre à ce qu'il appelle l'idéologie woke.
09:34C'est ça, votre modèle ?
09:35Non, non, regardez, j'ai un petit stylo d'ailleurs.
09:37Moi, je trouve ça très sympa, la Gay Pride en France.
09:40Mais si vous voulez, je pense que lorsque, nous,
09:42on aura réglé les problèmes liés aux agressions homophobes
09:44dans notre pays, qui sont en constante augmentation,
09:46on pourra faire la leçon au monde entier
09:48sur ce qu'ils doivent faire ou pas dans leur pays.
09:49Non, mais là, je vous parle de la Hongrie,
09:50parce que vous prenez souvent Victor Orban comme modèle.
09:52Vous êtes allié avec lui.
09:54Non, je ne le prends pas comme modèle, il est allié
09:54parce qu'il conteste la suprématie de l'Union européenne,
09:57parce que c'est un souverainiste en matière de politique domestique,
10:00de politique intérieure.
10:02Il fait ce qu'il veut, comme chaque pays fait ce qu'il veut.
10:05Ce n'est pas pour ça que je trouve ça extraordinaire,
10:07mais il est souverainiste.
10:09Vous ne vous gênez pas pour critiquer le gouvernement algérien,
10:11le gouvernement hongrois ?
10:12Non, mais le gouvernement algérien, c'est différent.
10:15Il ne veut pas reprendre des OQTF, des gens qui commettent
10:16des crimes et des délits sur notre territoire.
10:18Je pense que la Hongrie reprend ses délinquants
10:20qui doivent être assez peu nombreux.
10:21On entend assez peu d'attentats hongrois sur notre territoire.
10:24Il interdit la marche des fiertés.
10:25Il y a quelques jours, il qualifiait ses opposants de vermines, de punaises.
10:30Il dit qu'il veut nettoyer ces punaises.
10:32Viktor Orban, qui posait en photo avec Marine Le Pen
10:34il y a encore une quinzaine de jours,
10:35ce n'est pas gênant de la voir comme un souverainiste ?
10:37Non, mais je vous dis, Viktor Orban, c'est un souverainiste.
10:40Il conteste, comme nous, la construction, cette construction-là,
10:43cette dynamique-là de l'Union européenne et les pouvoirs que s'octroie la Commission.
10:48Pour le reste, les Hongrois font ce qu'ils veulent.
10:50Ils élisent ce qu'ils veulent sur la base d'un programme,
10:52comme d'ailleurs les Américains font ce qu'ils veulent.
10:54Et on n'est pas lié au programme de Donald Trump en politique intérieure.
10:57Un mot, Sébastien Chenu.
10:58Le Conseil constitutionnel étudie en ce moment le cas d'un élu maorais
11:01qui conteste sa peine d'inéligibilité avec exécution provisoire.
11:05C'est ce que risque aussi Marine Le Pen
11:06dans l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national.
11:09Cette décision, elle pourrait faire jurisprudence ?
11:12Vous la scrutez ? Vous y êtes suspendu ?
11:13On la regarde, mais je n'en sais rien s'elle pourrait faire jurisprudence.
11:16Moi, je ne sais pas.
11:16Ce que le Conseil constitutionnel va décider,
11:18le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on n'y a pas beaucoup d'amis.
11:20Ce n'est pas des gens qui nous veulent du bien en général au Conseil constitutionnel.
11:22Vous espérez peut-être que Richard Ferrand se souvienne
11:24de grâce à qui il a été nommé au Conseil constitutionnel ?
11:26Non, je n'attends pas grand-chose de gens qui ont été des adversaires politiques résolus.
11:30Mais j'attends la justice.
11:32Et j'attends qu'on traite Marine Le Pen avec la justice,
11:35que notre pays fasse preuve de justice, c'est-à-dire l'innocente.
11:38Merci beaucoup Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national,
11:40d'avoir répondu aux questions de France Info.