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00:0018h-19h sur CNews et Europe 1, Punchline, Laurence Ferrari.
00:0718h20 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1,
00:10toujours avec Éric Revelle-François de Laborde,
00:12Gauthier Lebrecht-Louis de Ragnell,
00:13et on a le plaisir d'accueillir Henri Guénaud.
00:15Bonsoir, mon cher Henri Guénaud.
00:16Ravi de vous accueillir.
00:18On va évoquer dans un instant l'échange entre Trump et Poutine qui est terminé.
00:22Et qu'est-ce qu'il en est ressorti exactement ?
00:25On va avoir des informations dans les prochaines minutes.
00:27Mais d'abord, j'ai été interpellée par cette information sur un kit d'urgence
00:31qui va être demandé aux Français.
00:33Il va falloir que chacun d'entre vous,
00:34chers amis auditeurs et téléspectateurs,
00:35est dans un sac à dos par personne,
00:39un certain nombre d'ustensiles pour tenir 72 heures
00:43en cas de catastrophe majeure de tout ordre.
00:46On ne sait pas exactement de quelle catastrophe on parle.
00:50On va écouter les explications de Jean-Baptiste Marty
00:53sur le guide, le mode d'emploi de ce kit d'urgence.
00:56Et on va voir pourquoi on va distribuer ça aux Français dans les prochains jours.
01:00Jean-Baptiste Marty.
01:02Il est de petite taille, une vingtaine de pages au total,
01:05et il est divisé en trois parties.
01:07La première est intitulée « Se protéger »,
01:09le kit de survie à avoir chez soi est notamment détaillé.
01:12Quelques exemples, avoir au moins six bouteilles d'eau,
01:14une dizaine de boîtes de conserve ou encore des piles pour les lampes torches
01:18en cas de coupure d'électricité.
01:20Les numéros d'urgence, comme celui des pompiers ou celui de la police,
01:23sont notamment rappelés.
01:24La deuxième partie évoque les bons gestes à adopter,
01:27comme fermer toutes les portes en cas de menace nucléaire.
01:30Enfin, la dernière partie, intitulée « S'engager »,
01:32incite à s'inscrire dans les réserves nationales, comme celle de l'armée.
01:35Alors, ce livret n'a pas encore de titre, mais deux options sont sur la table.
01:40Soit une phrase neutre, comme je cite « manuel d'instruction en cas de crise »,
01:44soit un titre un peu plus choc autour de la résilience.
01:46Le choix sera fait par Emmanuel Macron ou François Bayrou.
01:49Le manuel sera ensuite envoyé à tous les foyers français d'ici cet été.
01:54Merci beaucoup, Jean-Baptiste Marty.
01:55Louis de Rignal, il y a deux options.
01:56Soit c'est bien, on prépare les Français en cas d'inondation,
02:00en cas de route coupée et de catastrophe naturelle,
02:03soit on les prépare à autre chose.
02:04C'est laquelle des deux versions qui est la bonne ?
02:06Eh bien, les deux.
02:08Non, mais réellement, les deux.
02:09C'est-à-dire qu'on les prépare à l'occasion de la guerre ?
02:11Cette idée de quitte est née au moment du Covid.
02:13Donc, ça rappellera de bons souvenirs à beaucoup de gens.
02:15Et ensuite, l'idée, c'était d'ajouter une partie
02:18par rapport au risque d'une crise de nature militaire.
02:22Enfin, clairement, d'un conflit armé.
02:24Dans les versions des documents qu'on a pu consulter jusqu'à ce matin,
02:28il était clairement écrit en cas de conflit armé.
02:32Ça n'est pas dans la version que j'ai là, sous les yeux.
02:34Mais on n'a pas la version complète, parce qu'on aura le kit détaillé.
02:38Coupure d'électricité, de gaz et d'eau courante,
02:40route impraticable, catastrophe majeure.
02:42C'est pour ça que quand c'est Jean-Baptiste Marty
02:43qui a révélé cette information sur Europe 1 ce matin,
02:46le gouvernement était moyennement content,
02:48parce que précisément, ils se sont dit, si ça sort comme ça...
02:51Ça peut affoler la population.
02:52Ça accrédite l'idée qu'on est en train de faire peur aux Français.
02:54Ce qui, par ailleurs, est vrai.
02:56Et ça, c'est réussi.
02:57Puisque, factuellement, je pense que ça peut faire peur aux Français.
03:01Mais voilà, donc, c'est sorti aujourd'hui.
03:02Donc, les Français, avant le mois de juin prochain,
03:04devront avoir avec six bouteilles d'eau chez eux, par personne.
03:10Rampe de demoiselle, vêtements chauds.
03:11Des piles de rechange, une radio.
03:14Il n'y a pas de masque.
03:15Il n'y a pas de masque, mais forcément, voilà.
03:17Des jeux pour occuper les enfants.
03:18Ça va faire peur.
03:19Si c'est une crise sanitaire, on a besoin d'un masque.
03:23Il n'y a pas de produits d'hygiène.
03:24Ça, c'est une bonne remarque.
03:25Il n'y a pas de masque.
03:26Gautier Lebret et après, Henri Guénot.
03:27Pas besoin d'avoir le gouvernement pour nous dire de prévoir un shampoing
03:29et une brosse à dents.
03:31Sur ce kit, je me rappelle très bien que la semaine dernière,
03:34on était avec Patrick Martin-Jeunier,
03:36qui nous disait, ceux qui sont au summum de la stratégie de la peur,
03:39c'est les Belges, qui venaient d'annoncer que les concitoyens de Belgique
03:45devaient acheter, prévoir la même chose que ce que nous dit ce kit.
03:47Donc, ça y est...
03:48Ce que font les Suisses depuis des années.
03:50On a gravi un échelon supplémentaire dans cette stratégie de la peur.
03:53On n'a pas besoin du gouvernement pour savoir qu'il nous faut des bouteilles d'eau,
03:56un Opinel ou un couteau suisse en cas de conflit.
04:01François, vous avez été interpellé rudement par le jeune Gautier Lebret.
04:03Oui, j'étais très étonnée.
04:04Non, non, non.
04:05Non, c'est que Gautier était un ami.
04:06Non, je plaisante.
04:07Non, mais c'est vrai qu'honnêtement, quand on voit ce kit,
04:09on se dit, soit on a fait une préparation à la guerre
04:11et il manque les pastilles de diode en cas de guerre nucléaire,
04:16soit c'est en effet un barda qu'on préparait pour envoyer ses enfants
04:22en week-end de scoutisme ou...
04:25Donc, c'est assez étrange.
04:29Et de toute façon, c'est fait pour préoccuper et faire peur, enfin.
04:32Je ne sais pas.
04:33Moi, je m'envoie ça.
04:34Henri Guaino, qu'est-ce que vous en pensez ?
04:35Je m'en marche sur la tête, quoi.
04:36C'est du délire.
04:37Vous continuez à marcher sur la tête, pour vous ?
04:39Non, mais là, c'est pas de mots, quoi.
04:42D'abord, pendant trois ans, on m'a expliqué
04:44qu'il n'y avait pas de risque de guerre, d'escalade, etc.
04:46Maintenant, ça y est, on est déjà dans la guerre.
04:49Il ne manque plus qu'à creuser les abris anti-nucléaires.
04:52Je pense qu'il faut faire comme font les Russes.
04:54Il faut poser des blocs de béton dans les rues,
04:57vous savez, des petits abris en béton, parce que tout ça est absurde.
05:01Ça ne vous protégera de rien du tout.
05:02Et c'est une opération de mise en condition qui est terrifiante,
05:09quand on y pense.
05:10Je ne sais pas, enfin...
05:12Le gouvernement va vous dire que c'est juste en cas de catastrophe naturelle,
05:15d'inondation, Henri, ils vont nous dire qu'on a surinterprété.
05:18Non, non, la réalité, c'est que la version ce matin, c'était en cas de conflit armé.
05:21Et même les catastrophes naturelles.
05:23Vous distribuez des bouteilles d'eau en cas de catastrophes naturelles.
05:27Enfin, on est chez les dingues.
05:28Non, ils ne veulent pas distribuer.
05:29Il faut que chacun d'entre nous ait ça.
05:30Il y a l'entretien d'un climat qui est tellement délétère.
05:35Après, on se demande où passe l'argent des Français.
05:37Il y a quand même une réponse qui est assez abracadabrantesque
05:41pour reprendre une expression bien connue.
05:45C'est très clair, on veut faire peur aux Français.
05:48Vu le contexte déjà dans lequel nous a plongé le président de la République
05:53avec son adresse aux Français et son « la patrie a besoin de vous ».
05:56Mais lancer cette idée de kit de survie au sens large,
06:00en pleine période où précisément les Français, on leur dit que la menace est russe,
06:04si vous voulez effrayer davantage la population,
06:06vous lancez le kit maintenant et vous dites « chers amis,
06:09ça peut être pour des crises sanitaires,
06:10mais je vous ai parlé de la menace russe,
06:12donc les gens ne vont pas passer à une nouvelle crise sanitaire.
06:14Il n'y a pas de masque, ils vont penser à une guerre.
06:16On est en train de les confiner mentalement.
06:19Les adresses se réfugient en cas d'attaque.
06:22Ça va nous protéger de quoi ?
06:23Vous me parlez de la pandémie,
06:24mais ça, par exemple, en quoi ça va nous protéger de la pandémie ?
06:27Rien du tout.
06:28C'est pour que l'idée, la philosophie, c'est de responsabiliser les Français
06:32et de leur donner une capacité à tenir avec de l'eau pendant trois jours
06:36s'il y a des conflits d'électricité.
06:37Ça n'a rien à voir avec la pandémie.
06:40C'est vrai qu'il y a marqué « Je pour occuper le temps ».
06:43Non, mais c'est grotesque, c'est ridicule.
06:45Vous n'avez pas de paires de D, Gauthier ?
06:47Franchement, c'est ridicule, il n'y a même pas de débat.
06:50C'est ridicule, c'est hallucinant.
06:52Il est hallucinant qu'un gouvernement français puisse faire ce genre de choses.
06:57Ce n'est pas ça qui va nous protéger non plus des missiles
06:59si vraiment on veut faire la guerre à la Russie.
07:01Voilà, ni des vagues migratoires que la Russie pourrait organiser
07:05en traversant l'Algérie.
07:07Vous en avez souvent parlé.
07:09On va écouter Emmanuel Macron qui était ce matin à Luxeuil-les-Bains en Hauts-de-Saône
07:15sur une base, la base Louis Drignel.
07:17Vous m'avez dit BA ?
07:18116.
07:19116, qui accueille les rafales.
07:22Qui accueille des Mirages 2000 pour l'instant,
07:23qui va accueillir justement des rafales.
07:25Il y avait un rafale en tout cas ce matin,
07:26et je le dis pour nos auditeurs, il y a une grande mise en scène.
07:29On voit le président entouré de kipis,
07:31avec d'un côté un Mirage, de l'autre un rafale.
07:33On va écouter ce qu'il dit à propos du réarmement de la France.
07:39L'armée de l'air et de l'espace bénéficiera de davantage de commandes de rafales.
07:46C'est un impératif dans le contexte actuel.
07:49C'est aussi un choix naturel pour intégrer l'effort des aviateurs
07:54vis-à-vis de l'Ukraine avec la cession de nos Mirages.
07:57Oui, nous allons accroître et accélérer les commandes de rafales.
08:02Notre pays et notre continent devront continuer de se défendre,
08:11de se doter, de se préparer si nous voulons éviter la guerre.
08:17C'est le choix que nous avons fait, que nous continuerons de faire.
08:21La dissuasion est à cet égard une composante historique
08:24et essentielle de la défense de la nation.
08:27Et c'est une chance pour notre pays.
08:32C'est pourquoi nous continuerons de renforcer chacune de ces composantes.
08:36Henri Guaino, voilà, nous devrons continuer de nous défendre
08:39si nous voulons éviter la guerre, a dit le Président Macron.
08:43On est toujours dans le même champ lexical.
08:45Moi, je suis un partisan résolu du réarmement depuis très longtemps.
08:50Je constate que les gens avec qui je...
08:54auxquels je me suis opposé pendant des décennies,
08:56maintenant nous expliquent qu'il faut multiplier le nombre d'avions, de bateaux, de...
09:03Marc, on nous avait expliqué ça pour la dernière loi de programmation militaire.
09:07Alors, il y a eu des augmentations, mais ce qui a servi d'ajustement,
09:11ça a été une fois encore les chars, les avions, etc.
09:14Donc, voilà, ça c'est la première chose.
09:17Oui, mais il faut s'armer pour...
09:20Et c'est la meilleure façon, vous savez,
09:22de celui qui, si tu veux la paix, prépare la guerre.
09:25Mais le ton employé par le Président de la République,
09:29la référence constante à l'Ukraine,
09:32l'idée pour nous défendre,
09:34mais là, c'est pas... On prépare la guerre, c'est pas...
09:38Ce ton est un ton de préparation à la guerre,
09:41c'est le ton qu'on emploie dans un pays qui est au bord de la guerre,
09:45où il y a presque des gens en guerre.
09:46Voilà, c'est...
09:48Il y a ces deux débats totalement différents.
09:53Oui, encore faudrait-il dire comment on va faire,
09:55si c'est un prétexte pour se relégitimer
09:58ou pour détruire le modèle social,
10:02pour abaisser le budget de l'éducation nationale,
10:05de la recherche, de l'hôpital, etc.
10:07C'est l'idée la plus folle, même du point de vue de la défense,
10:11qu'on puisse imaginer, parce que, encore une fois,
10:14encore et toujours, un pays ne peut pas se défendre,
10:16même s'il a une très bonne armée, si sa société s'effondre.
10:20Et si, en plus, son potentiel de croissance s'affaiblit,
10:24parce qu'il n'a plus les moyens de se défendre,
10:27et il n'a plus la volonté non plus.
10:30Donc là, on se trouve...
10:32Enfin, je me trouve devant quelque chose
10:34que je trouve, encore une fois, délétère,
10:36aussi délétère que le...
10:37Mais c'est tout à fait cohérent avec le kit de survie.
10:42C'est le ton, écoutez, le ton qu'on emploie.
10:45Bien sûr, bien sûr.
10:47Ils le disent, ils sont pas...
10:49Et la mise en scène est effarante.
10:53Il est sur une estrade entourée par, en effet,
10:56une foule de...
10:57Une marée de militaires.
10:59De militaires en tenue militaire qui portent le calot.
11:04Alors, lui, il est en costume de ville, pour une fois,
11:06il ne s'est pas mis en tenue d'aviateur
11:07comme il le faisait au début de son premier quinquennat.
11:10Mais la mise en scène est grotesque.
11:12Non, elle n'est pas grotesque.
11:14Elle est très pensée, Françoise.
11:16Si on était au bord de la guerre,
11:17elle serait presque belle, grave et profonde.
11:20Je disais que c'est Napoléon, c'est Abel Gans,
11:22c'est avant Austerlitz...
11:24Non, c'est pas Napoléon.
11:27Ne lançons pas Henri Gaineau sur Napoléon,
11:29on n'y passe pas soirée.
11:31Je refais Napoléon.
11:31Allez, terminé, Françoise.
11:32C'est pas Napoléon qui veut, on est d'accord.
11:34Mais il y a une mise en scène.
11:36Une communication cinématographique
11:39qui est absolument insensée.
11:40Il s'adresse non seulement aux Français,
11:41mais au monde entier en disant
11:42« Voilà, je suis le chef des armées,
11:44l'armée la plus puissante d'Europe,
11:45qui possède la dissuasion nucléaire. »
11:47Qu'on est à la veille d'un envahissement
11:50et qu'on est à la veille d'une submersion.
11:52Alors, pour le coup, c'est ce qui nous fait croire.