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Conférence technique territoriale – Territoires littoraux, anticiper les changements

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00:00Alors, comme j'ai commencé récemment mon intervention à un séminaire en El Cerema,
00:07je vais le répéter, je ne suis pas un spécialiste, moi je ne suis pas du tout gestionnaire des
00:14littoraux et pourtant, ça fait 5 ans que je travaille sur ces thématiques-là, je
00:20viens de l'univers des gestionnaires de bassins versants, mais comme il y avait une
00:25connexion d'un lot entre le bassin versant et le littoral, le SMART s'est saisi de
00:33cette problématique il y a déjà 10 ans dans une petite ligne d'un papy où on a
00:38inscrit la gestion globale des ouvrages littoraux vis-à-vis des problématiques de submersion
00:45marine et on est entré dans la gestion des littoraux sur cet angle-là et on a d'abord
00:55essayé de poser un diagnostic parce qu'on avait peu de connaissances et on est passé par la
01:00phase de diagnostic du territoire. En premier lieu, on a été confronté aux problématiques d'aller à
01:08littoraux liées à l'érosion. Donc globalement sur le territoire, notre territoire qui va du nord
01:23puisqu'on a la chance, la malchance, je n'en sais rien comment on peut le voir, mais c'est
01:29une unité hydrosédimentaire homogène qui va devendre dans l'éros jusqu'au nord de la ville
01:40de Lecate qui est le Cap Lecate et nous on s'est attaché à essayer de regarder tout ce secteur-là.
01:47Globalement, on se pensait satisfait parce qu'on avait vu que dans plusieurs études jusqu'à
01:531937, jusqu'à 1990, on était plutôt en accrétion voire une stabilisation de notre littoral et puis
02:01on s'est aperçu que sur les avant-bans, on avait des pertes puis on avait une tendance à la perte
02:11moyenne globalement de l'érosion de notre littoral. Donc de ce point de vue-là, on avait des choses à
02:19regarder et à faire attention. Même si on est un littoral peu urbanisé par rapport aux littoraux
02:27de l'Occitanie, on est peu urbanisé, on a été soumis quand même à la mission racine avec
02:38des nouvelles installations touristiques où Gruysan s'est développé, où Lecate s'est développé,
02:50mais on a été moins touché que les autres. On a un port maritime en plein développement qui est le
02:56port de Port-la-Nouvelle qui est le deuxième port d'Occitanie. Donc on a tous ces enjeux qui sont
03:00sur notre territoire. On a un tourisme qui est régulier et donc sur cet ensemble de territoires,
03:08on s'aperçoit qu'on a une tendance à l'érosion sur notre secteur, notamment sur les 10-15 dernières
03:18années depuis 2009. On a une tendance à un recul, on va dire une dynamique de recul de notre côte.
03:25Alors quand il n'y a pas trop d'enjeux par rapport à tout ce qui a été dit précédemment, c'est moins
03:30problématique. Enjeux habités, bâtis, infrastructures, c'est pas trop problématique parce que les plages
03:37peuvent rouler sur elles-mêmes et reculer dans des espaces naturels ou repris par la nature. Mais
03:43quelquefois ça peut poser des problèmes dans les espaces bâtis ou dans les ports. Donc une fois
03:49qu'on a constaté ça, on a regardé aussi d'un point de vue de la submersion marine. Passage suivant,
03:57s'il te plaît. D'un point de vue de la submersion marine, ça c'est une illustration qui nous a
04:03permis, plutôt que d'avoir des cartes classiques avec des représentations très en plan, on a
04:11essayé de faire une représentation un peu plus schématisée où on voit Narbonne au centre qui,
04:17si on a un événement, pourrait être gagné par la remontée des eaux d'une tempête. Ça c'est une
04:23tempête sentenale. Comment une tempête sentenale toucherait nos systèmes à littoral ? On voit que
04:28le port de Port-la-Nouvelle au centre de l'image est complètement submergé, que vous avez le
04:36delta de l'Aude et la mouchure de l'Aude qui est aussi submergée, que quasiment tous les villages
04:42côtiers, je vais les prendre du nord au sud, Vendres, Floridode, Narbonne-Plage,
04:52Port-la-Nouvelle et même des villages en rétro-littoral que sont La Palme, Périac-de-mer,
05:00c'est-à-dire au fond de nos lagunes, seraient inondés, seraient sous l'eau sur une tempête
05:05sentenale dans laquelle, dans nos modélisations, on a pris une tempête sentenale qui pourrait
05:12réagir maintenant, demain, ce soir, et une tempête sentenale intégrant des effets du changement
05:19climatique avec une élévation du niveau de la mer 2, à l'époque on était optimiste 60 cm,
05:25on a entendu qu'on pouvait monter à 80 voire 1 m, et on voit que rien qu'avec ça, on aurait
05:31500 millions d'euros de dégâts, qui a été estimé par une ANC assez simple, et plus de 10 000
05:41personnes impactées, voire 50 000 si cette tempête-là arrive en fin de saison estivale,
05:48fin septembre, comme il peut y avoir à la fin de l'équinoxe, et qui pourrait dégrader notre
05:56territoire. Donc une grosse vulnérabilité, on a regardé aussi dans la socio-économie du
06:00territoire comment elle serait impactée, il faut savoir que Narbonne-Vincentre draine tous les
06:06emplois, et les villages autour sont plutôt des villages où les gens dorment, et vont se rendre
06:12à Narbonne pour travailler, donc route coupée, donc impossibilité d'accessibilité, infrastructures
06:19d'eau potable, eau usée touchée, infrastructures téléphones et réseaux électriques largement
06:27impactées, puisqu'on a beaucoup de choses qui passent en littoral. On a l'alimentation en eau
06:33potable via BRL, un gros concessionnaire qui serait aussi impacté et qui ne pourrait pas
06:39alimenter tout le cordon littoral, donc on a une grosse vulnérabilité de ce territoire-là,
06:45et donc déjà il fallait en parler, en discuter et échanger. Diapositive suivante, le diagnostic
06:56était aussi au départ sur qu'est-ce qu'il pourrait relever, puisque je répète, je viens de
07:04les bassins versants donc de la gémapie, d'un travail d'un gémapien sur quels ouvrages littoraux
07:10pourraient être pris en charge par les gémapiens du secteur, sachant qu'il y en a trois du nord au
07:15sud, il y a trois syndicats de bassins versants qui ont une façade maritime, donc il fallait faire
07:21l'inventaire exhaustif, si ce n'est en termes de kilomètres, d'à peu près visibilité de tout
07:30ce qui existait, pouvait jouer un rôle dans la submersion marine et dans l'inondation, et on voit
07:35qu'on a quand même une quarantaine de kilomètres d'ouvrages qui n'étaient pas répertoriés,
07:42quelques fois qui étaient là mais qui ne relevaient pas ou n'ont jamais été construits pour ça,
07:48qui n'étaient pas structurellement en état pour jouer un rôle dans la submersion, d'autres qui
07:57étaient faits pour, pour gérer et empêcher la submersion, d'autres sont apparus, à savoir on a
08:08une énorme infrastructure ferroviaire qui traverse notre territoire, qui joue un rôle majeur,
08:14qu'on a constaté dans la modélisation, et donc quand il est apparu tout ça, ne saurait-ce que
08:22ce diagnostic, à l'issue de deux ans et demi, trois ans d'études, les élus, quand on leur a
08:31présenté un comité de pilotage, il y a eu plusieurs réactions, diapo suivante s'il te plaît,
08:38ah non je suis allé trop vite dans ma présentation, donc il fallait qu'on s'intègre quand même dans
08:48des stratégies, vas-y vas-y tu peux passer la diapo suivante, il fallait qu'on s'intègre dans
08:53des stratégies, à savoir les stratégies nationales ou les stratégies locales ou régionales, à savoir
08:59la stratégie nationale de gestion intégrée de côtes, le plan littoral 21, la stratégie régionale
09:05intégrée, donc il fallait qu'on respecte ces cadres législatifs pour nous proposer plus tard,
09:14dans le futur, une gestion de ces espaces-là à nos élus, mais au préalable les élus ont souhaité,
09:20on va dire, contre leur gré quelquefois, partager ce diagnostic pour voir comment il était vécu sur
09:31le territoire, on va passer à la diapo suivante, donc il fallait faire connaître ce diagnostic et
09:41faire reconnaître ce diagnostic c'est quelquefois avouer des choses, avouer ou constater, constater
09:48alors ce diagnostic il a été partagé par tous les techniciens, tous les techniciens ont dit ben
09:53voilà, faites un constat, il y a une inondabilité, on est très très vulnérable à la submersion marine,
10:01là l'érosion, les problématiques d'érosion, ce n'était pas le premier problème, si on se place
10:08dans un contexte de changement climatique, il va falloir s'en préoccuper parce qu'il y a un
10:12problème, donc il faut quand même regarder la réalité en face et s'en enquérir, par contre
10:22quand on a été chargé de présenter ce diagnostic à notre comité de pilotage d'élus,
10:29référent sur le territoire et même après présentation au comité de pilotage où il y
10:37avait des élus, des techniciens locaux, régionaux, on nous a demandé de passer devant un conseil de
10:44mer, là on a été plutôt dans le déni, c'est pour ça que j'ai intitulé déni ou réalité,
10:49on a été dans le déni dans le sens où, oula, mais non, c'est pas possible, ce que vous nous
10:55montrez, vous avez surestimé des valeurs, vous n'avez pas bien apprécié la réalité du terrain,
11:02nous connaissons le territoire, nous n'avons jamais vécu ces événements, nous n'avons pas
11:08l'impression que, et puis quand on a montré des images et des cartographies d'inondations de
11:16territoire, là ça a été, oula, ça il ne faut pas le montrer, ça fait peur, ne faisons pas peur à
11:24nos populations, ne soyons pas dans un système punitif, on a entendu ces mots, donc les élus ont
11:34été dans le déni et paradoxalement, ils nous ont demandé d'aller vulgariser ce diagnostic et voir
11:44comment la population et les populations locales, alors pas que locales mais j'y reviendrai,
11:51comment ils appréciaient ce diagnostic, comment elles comprenaient ce diagnostic et donc nous,
12:01on était assez content puisque même si on avait des élus qui savaient qu'ils allaient faire des
12:06choix ou devoir faire des choix, on s'est dit qu'ils veulent quand même aller voir le public,
12:11ce qui n'est pas souvent chez nous en tout cas, et on s'est dit finalement, ils sont peut-être dans
12:18le déni mais avec le temps, ça va aller. Donc on a travaillé en partenariat, on a travaillé avec,
12:32alors le CEREMA nous accompagnait déjà dans la réflexion purement technique de l'érosion,
12:40la submersion, nous c'était des thématiques qu'on ne maîtrisait pas, les deux animateurs de cette
12:45étude-là, donc on a été accompagné par des spécialistes qui étaient le CEREMA mais d'autres
12:50bureaux d'études et autres bureaux d'études, mais on a eu aussi l'INRAE qui nous a accompagné sur
12:55la participation, dans le cadre de participation, on les a fait travailler dans le cadre de la
13:03concertation et on a construit des outils qui nous ont permis de faire connaître ce diagnostic sur
13:12notre territoire. On a mis en place d'abord une charte de la concertation qui d'abord, au départ,
13:18les élus très satisfaits de cette charte-là, nous ont quand même dit on va voir le public mais nous
13:24prendrons la décision, ça ne sera pas de la co-décision ou de la derrière, s'il y a des
13:30décisions à prendre, c'est aux élus, on a été élu et on représente le territoire pour ça, c'est à nous
13:36de prendre ces responsabilités-là, on y viendra, on verra comment maintenant ça se passe. Donc on a
13:42co-construit, on les a éduqués, ces élus, dans le sens où ils avaient une information chez nous mais
13:50ils nous ont demandé d'aller voir ailleurs, on est allé voir comment la Grande-Motte gérait
13:57cette thématique-là, comment Thau gérait cette thématique-là, on les a déplacés des élus par
14:04l'osélu, ça a été relativement efficace parce que ça a ouvert les yeux, ça a ouvert les chakras de
14:09beaucoup d'élus de notre territoire. On a fait un show scientifique pour attaquer la grande phase de
14:15concertation locale que j'ai appelé D-Zoné, je ne sais pas si vous le connaissez mais vous le connaissez
14:19sûrement, c'est un show scientifique qui s'appelle Et la mer monte, dans lequel on était super content
14:24parce qu'on a réussi à avoir 800 personnes dans ce show scientifique, donc on s'est dit on a fait
14:29une super information, mais après analyse de la participation à ce show scientifique, on s'est
14:35aperçu qu'on avait touché 90% de CSP+, puisqu'on l'avait fait dans un théâtre, mais notre
14:44territoire comptait 4% de CSP+, et que tous les ouvriers, tous les employés, tous les gens qui
14:51travaillent dans le tertiaire sur notre territoire, globalement ils n'étaient pas venus à ce show
14:54scientifique, et ils n'étaient pas venus prendre la connaissance. Donc quand on fait de l'information,
15:01quand on veut toucher une cible comme le grand public, il faut se donner les moyens de
15:06connaître son grand public qu'on veut toucher, et où il faut qu'on le touche. Si c'était à refaire,
15:10moi je le referais plutôt dans une salle des fêtes d'un village, ou d'une grande ville,
15:16ou d'une autre ville, mais peut-être pas dans un théâtre, puisque ça sectarise le public qu'on va avoir.
15:25Ensuite on a fait des enquêtes, on a mis en ligne des enquêtes sur des sites web dédiés qu'on a
15:32créés pour donner de l'information. On a eu des bons retours, mais on a eu des retours principalement
15:38de gens qui étaient déjà concernés, et donc ceci étant explicatif que ça pose des problèmes de
15:45comment arriver des gens qui ne sont pas du tout concernés, c'est-à-dire est-ce qu'on fait un jury
15:50citoyen, est-ce qu'on fait d'autres techniques, mais bon on en est là. On a mis en place des
15:57outils de science participative, comme les bornes COSNAP, il y en a une juste derrière moi,
16:03et qu'on a placé sur le territoire, qui permet de faire connaître notre thématique, permet de
16:13faire participer les gens sur du suivi du trait de côte notamment, et qui nous permet d'avancer
16:19dans cette réflexion. Donc une fois qu'on a fait tout ça, on a été content, on avait rencontré,
16:26touché du grand public, et il fallait passer à la phase, le diagnostic quelque part, il y a de
16:33l'information, on l'a validée, et on est revenu vers nos élus en disant voilà, on a fait cette
16:40grande concertation, on a fait une grande journée d'information, concertation avec nos élus, les
16:44acteurs du territoire, où on a mélangé, je dirais, les acteurs du tourisme, les acteurs du
16:50développement territorial, les associations de protection de la nature, on a essayé de mettre
16:55tout le monde dans cette salle pour parler de cette thématique-là, et comment ils voyaient
17:00l'avenir sur notre territoire. A l'issue de cette concertation, on a fait travailler, le bureau
17:06d'études qui travaillait pour nous, sur la stratégie, et on leur a demandé d'écrire une
17:09stratégie à partir d'un diagnostic socio-éco, et on a eu un premier, peut-être pas frein, mais
17:16ralentissement de la dynamique, avec des élus qui ont voulu, au cours d'un club littoral qui est
17:25monté par le PCI local du Grand Narbonne, des élus qui ont commencé à dire ouais, bon là, il faudrait
17:32peut-être revenir vers les maires, pour refaire discuter les maires, pour voir leur point de vue,
17:38s'ils partagent. Donc on a dit très bien, vous voulez qu'on revienne, on va revenir voir les
17:43maires. On est revenu voir les maires avec le diagnostic, avec la concertation, en reprenant
17:47ensemble tout, et en demandant qu'est-ce qui était important, qu'est-ce qui n'était pas important,
17:51on a fait des allers-retours, qu'il y a sur 2023, fin 2023, début 2024, où là, on s'était dit,
18:00on a revu les maires, on va reproposer une stratégie en animation, est-ce qu'on va voir,
18:06est-ce que ça va fonctionner ? Cette stratégie, elle se basait sur des grands principes de la
18:12gestion du littoral. Je pense que si vous êtes un peu concerné, on passe toujours par ces phases-là.
18:21Donc qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on ne fait rien ? Parce que ça pourrait être, l'inaction est
18:26une forme de décision et de gestion. Là, on nous a dit clairement, non, l'inaction, ce n'est pas
18:31possible, vu le diagnostic qu'on connaît, ce n'est pas possible, il faut faire quelque chose. Par
18:38contre, quand je dis qu'on est encore un peu dans le déni, quand il a fallu passer au mode de gestion
18:43un peu plus poussé, on va dire, est-ce qu'on fait de la gestion douce ? La solution fondée sur la
18:49nature, amélioration, on regarde comment, on hésite beaucoup d'investissement, on va dire,
18:57comparé à une gestion dure ou grise avec, on réhabilite tous les ouvrages, on protège au
19:06maximum et on se protège d'une future ou d'une immédiate montée des eaux. Là, c'est plus,
19:13on va dire, nébuleux. Je ne sais pas, peut-être, tout le monde commence à se recroqueviller un peu
19:21et chacun chez moi. Il y a moins une gestion territorialisée, il y a moins de réflexion sur
19:27un ensemble global d'une cellule sédimentaire qui fonctionne de la même façon. Chaque commune
19:31réfléchit à son petit niveau. Peu de communes disent, il faudrait travailler avec la commune
19:36d'à côté et les communes en rétro-littoral pour voir comment les déplacements de population,
19:42on pourrait préparer l'avenir sur nos aménagements. Est-ce qu'il faut surélever ou garder ? Et encore,
19:49on avait des habitats adaptés puisqu'on a quand même les chalets agruissants où on a un habitat
19:54adapté aux montées des eaux par exemple. Mais là aussi, non, mais les chalets, il ne faut pas
19:58qu'ils restent seuls. Donc, il faut conserver un ouvrage et une route qui va en permanence au
20:02chalet. Aucune réflexion sur, est-ce qu'on change les modes de déplacement ? L'adaptation, pas
20:08encore. On n'est pas prêts, nos élus en tout cas ne sont pas prêts à vraiment avoir une réflexion
20:14sur l'adaptation parce qu'on pense qu'on a un tas de retard sur le développement économique du
20:19territoire à l'échelle d'Occitanie. C'est ce qu'on entend souvent chez nous de dire, regardez,
20:24l'héros s'est développé, regardez, l'EPO et la Côte-Catalane s'est développée. Nous, on a encore
20:31un tourisme pour lequel on peut faire des choses. On a des enjeux où on peut avoir des habitations
20:36qui viennent se construire. On a toutes ces thématiques-là qui font qu'on est plus sûr. On
20:43va faire de la surveillance, on va réfléchir un peu à l'adaptation. La gestion dure, peut-être pas.
20:50La gestion douce, ça a l'air de coûter très cher. On n'a pas trop de moyens et on va essayer de faire
20:55avec ce qu'on a parce qu'on a des lagunes qui peuvent avoir un rôle à jouer sur la submersion
21:00marine notamment. Sur ces lagunes-là, on a quand même des richesses, mais on peut optimiser leur
21:06fonctionnement. Je rappelle que sur notre territoire, on a un parc naturel régional qui
21:13avait déjà travaillé sur des thématiques de mer-monde, et en plus sur toutes les thématiques
21:18aussi bien culturelles que sur les thématiques développement économique, puisqu'un parc sert
21:22à ça notamment. Les élus ne sont pas moteurs, ou moins moteurs on va dire, chez nous maintenant.
21:32Donc on n'est plus sûr, pas d'inaction, surveillance-observation, un peu de gestion douce,
21:38peu de gestion dure vraiment aux endroits où on a déjà des ouvrages. On ne se pose pas trop les
21:45questions, parce qu'on n'est pas trop concerné, parce qu'on est encore un peu dans le déni du
21:50diagnostic. Donc on est encore, ce n'est pas primordial, il y a d'autres chats à fouetter dans nos
21:56politiques publiques à mener. Et bon, après sur les modes de gestion par rapport à l'adaptation, il
22:01faut clarifier. Est-ce que la recomposition spatiale, ça veut dire, est-ce que je peux rester au même
22:08endroit, mais je surélève ? Est-ce que je dois me déplacer en rétro-littoral et travailler avec
22:14les communes en rétro-littoral ? Sachant que sur le territoire, on a deux communes, sur les treize,
22:20qui sont dans le top 10 des communes qui ont le plus de résidence secondaire. On est à 80% de
22:26résidence secondaire sur deux des communes du territoire, avec, j'en parlais en préambule,
22:35des secteurs où vous avez des gens qui ne vivent le territoire qu'une semaine à un mois par an,
22:40max. Le reste du temps, il n'y a personne dans ces bâtis-là. Donc c'est des questions qu'on se
22:47posait aussi quand vous êtes gestionnaire ou quand vous travaillez pour des gestionnaires
22:50ou avec des gestionnaires, c'est qui on protège ? Qu'est-ce qu'on protège ? Ou qu'est-ce qu'on
22:56adapte ? Et qui on adapte à cette montée des eaux, future montée des eaux ? Donc ces thématiques-là,
23:02elles ont été largement abordées. Maintenant, on nous a demandé non pas de faire une stratégie
23:11intégrée du trait de côte, mais de faire une stratégie des aléas littoraux vraiment haut.
23:19Ça a été une commande claire, parce que pour les élus locaux en tout cas, au-delà d'une stratégie
23:29intégrée du trait de côte, c'est vraiment une problématique d'aléas littoraux à gérer,
23:32à savoir un peu l'érosion et beaucoup la submersion marine. Donc pour l'instant,
23:38on va essayer de structurer la gouvernance, de définir comment on surveille et on observe
23:48notre territoire avec un peu de sensibilisation, parce qu'on avait créé des outils, notamment
23:52des petites BD de sensibilisation, donc le développer un peu plus. L'observation,
23:58ça se fait au travers d'une brique de notre observatoire, qui est l'observatoire de bassin,
24:03dans lequel on a une brique observatoire du littoral. Et la surveillance, c'est par un
24:08réseau peut-être de caméras, un réseau de surveillance ou d'outils de surveillance
24:12qui permettraient d'anticiper. Et sous-jacent, quelques observations, quelques expérimentations
24:22sur le territoire. Et pour finir, un peu la promesse d'un futur rédaction d'un plan d'action,
24:32c'est plutôt pour septembre 2025. Mais ce plan d'action sera un plan d'action, on va dire,
24:38peu ambitieux au goût des techniciens, mais largement courageux pour nos élus locaux,
24:46puisque déjà, on se préoccupe de la thématique, on se met quelques outils pour suivre, surveiller.
24:54Va arriver aussi tout ce qui est mandat électif, donc 2026, c'est la perspective. Et il ne faut
25:04pas faire peur aux gens, parce que quand on arrive dans ces périodes-là, il faut avoir
25:07des discours rassurants. Et il faut avoir un discours rassurant en disant qu'on fait quelque
25:12chose, on s'occupe de vous, et on essaye de trouver des solutions pour vous protéger à court terme,
25:19à moyen terme, et peut-être à long terme. Voilà, je conclurai sur ça. Je ne sais pas si j'étais
25:27dans le temps, je ne sais pas si j'ai tenu. Merci Chris, c'était très intéressant. Du coup,
25:33on t'a laissé continuer un petit peu pour finir. Merci. Peut-être qu'on t'a pris un peu par le
25:41temps en déroulant les diapos. Non, tu as eu raison, parce que sinon, je ne peux pas l'avouer
25:46pendant très longtemps. Merci. Du coup, si on a un temps d'échange possible, si vous avez des
25:56questions, n'hésitez pas à réagir par le chat ou à lever la main directement. Et peut-être le temps
26:02pour certains de formuler leurs questions. On peut peut-être lancer le mouvement. Chris,
26:11du coup, tu nous as présenté la démarche. Selon toi, que faut-il ou qui faut-il ? Quelles sont
26:20les clés pour réussir cette démarche de rentrer dans une gestion intégrée du littoral ? Les clés,
26:30c'est quand même le nerf de la guerre et quelques moyens financiers. Parce que c'est
26:36l'ère de rien, c'est une étude, la réflexion, la concertation, les partenariats avec l'INRAE,
26:44avec des gens qui travaillent et qui réfléchissent à ces thématiques. L'ère de rien, c'est quelque
26:51chose comme, de mémoire, 800 000 euros sur 4 ans et une ETP au Smart. Donc, c'est l'ère de rien,
27:05c'est quand même du temps et de l'investissement. C'est une idée dans la tête d'un directeur de
27:13intégrer ça dans un papy et de trouver les moyens de financement au travers d'un outil. Et après,
27:20de ne pas avoir peur autour de la table de trouver des gens qui dévient l'objet premier. Parce qu'il
27:25faut savoir qu'au départ, l'objet premier, c'était les ouvrages à littoraux. Quand on est aux
27:30ouvrages à littoraux, on aurait pu très bien s'arrêter là. Mais il y a eu le courage de
27:34certains élus de dire qu'on ne peut pas décemment faire que ça. Il faut aussi se préoccuper de la
27:41problématique de la submersion puisqu'on n'avait aucune donnée sur ça à l'échelle du territoire.
27:46Derrière, il y a eu aussi on intègre l'érosion, on intègre la dimension socio-économique. On a
27:53apporté une étude, elle vaut ce qu'elle vaut, mais de la socio-économie du territoire. Et ça,
28:00l'ère de rien, c'est les clés de la réussite. Après, il suffit, j'aurais tendance à dire,
28:06par ma piètre expérience, d'avoir un, deux élus moteurs et de poids pour faire aboutir.
28:14On a vu qu'on avait une vraie dynamique, puis on a eu ce qui arrive dans toutes les aventures
28:21humaines, où à un moment donné, une personne disparaît du paysage politique, on va dire. Et
28:30du coup, c'est repris par des gens qui ont moins d'ambition ou pas les mêmes ambitions. C'est des
28:36choix politiques avec lesquels il faut faire avec. D'autres privilégies, je l'ai dit, le
28:41développement touristique, d'autres types de choses, d'autres types de problématiques.
28:46Merci beaucoup, Chris. Mme Marégros qui avait une réaction également,
28:55si vous souhaitez intervenir directement en ouvrant votre micro.
28:58Oui, bonjour. Déjà, je voulais vous remercier pour la présentation qui était très intéressante. Et
29:09pour être sûr d'avoir bien compris, ce que vous disiez, c'est que la stratégie de gestion intégrée
29:16des aléas littoraux se fera plutôt à la place d'une stratégie locale de gestion intégrée du
29:20trait de côte. Ou est-ce que quelque part, c'est une stratégie qui pourrait préfigurer une stratégie
29:27locale de gestion intégrée du trait de côte et donc des réflexions de recomposition spatiale ?
29:31Oui, c'est-à-dire que pour l'instant, ce n'est pas clair dans la tête des élus. Ce qui est clair,
29:41c'est qu'ils ne veulent pas rester cantonnés au cahier des charges PL21 ou PACLO, dernièrement
29:45vu sur Occitanie. Ils veulent, c'est un peu la rébellion des Odois, je vais dire, faire à leur
29:56sauce et faire après, voir si on s'intègre. Mais on veut quand même tenir le manche de la
30:02politique publique localement. Mais on sait qu'il faudra que fatalement, à un moment donné,
30:07peut-être qu'on intègre ou qu'on se calque sur des exigences SLGITC, à savoir avec de
30:17l'adaptation et des vraies réflexions liées à l'adaptation, qu'elles soient expérimentales
30:23sur certains secteurs. Parce que ça risque d'être vu pour, je sais qu'il y a une commune qui a
30:29répondu à l'AMI camping, par exemple, du territoire, donc qui pourrait s'intégrer dans
30:34une SLGITC. Mais au départ, ils ne veulent pas, en fait, de cette terminologie gestion intégrée du
30:40trait de côte, parce qu'ils trouvent ça trop réducteur à une ligne imaginaire entre la mer
30:47et l'eau. Ils sont plutôt sur, on parle des allées à littoraux qui pourraient nous poser des problèmes.
30:53Merci Chris. Sur la thématique encore de la question de l'intervention ou de l'implication
30:59des élus, M. Guillaume Coulé, vous aviez une réaction également à ce sujet ?
31:06Oui, bonjour. Dans le chat, c'est bonjour Guillaume Coulé, du conseil départemental de l'Hérault,
31:22mais je suis aussi doctorant en géographie et je m'intéresse à l'habitat et aux vulnérabilités
31:26socio-environnementales. Et dans ce que disait Chris, j'ai retrouvé un peu des choses que
31:29j'ai entendues dans mon parcours de chercheur et dans des entretiens ou des observations. C'est
31:34surtout la question de la verbalisation qui est rendue difficile par l'appropriation des
31:40outils législatifs et techniques par les élus. C'est-à-dire qu'il n'y a pas forcément un déni de
31:44la réalité du risque, mais il y a une verbalisation qui est rendue très complexe pour les élus parce
31:50que les outils législatifs et techniques sont peu clairs souvent chez eux et qu'ils ne les
31:58aident pas, ces outils. Ces outils, d'ailleurs, sont difficilement des fois appropriés par les
32:02techniciens aussi, à se projeter. Donc, ils sont confrontés à la fois à la question financière,
32:07à la question du mandat et à la compréhension des lois qui évoluent et des dispositifs techniques
32:12qui évoluent, ce qui fait qu'ils rentrent dans cette spirale un peu de difficulté à verbaliser
32:17un futur. Voilà, c'était pour préciser ceci. C'est le récit. Moi, j'appelle ça la problématique
32:26du récit sur avoir un récit positif pour les territoires. Ils voudraient être dans ces récits
32:31positifs, mais avec les images qu'on donne de réchauffement climatique, avec dégradation des
32:39conditions de vie, avec submersion marine. C'est un récit négatif qui leur est compté et il faudrait
32:45trouver un angle. Ils aimeraient qu'on leur propose des récits positifs qui peuvent se jouer
32:52à différentes échelles temporelles. Ça aussi, c'est un écueil, c'est un réel problème. Sur la
32:56projection temporelle, oui, un élu souvent réagit à un mandat maxi deux et voit très peu dans le
33:06temps futur. Et nous, quand on arrive, on dit qu'il allait à 2100. Quelquefois, on se fait
33:11erroné. 2100, on ne sera pas là. Nous non plus. Mes petits-enfants. Avec l'évolution des
33:17populations, on l'a vu qu'il y a quand même une, depuis une trentaine d'années, il y a quand même
33:21une volatilité des populations où on a des populations qui viennent, qui passent cinq,
33:27dix ans sur nos territoires, puis qui s'en vont, qui vont vivre ailleurs, même si ces territoires
33:31se développent. Entre guillemets, ce peuple, nous, on a des arrivées de population, mais il y a une
33:39terne ouverte de population, on s'aperçoit, qui vient cinq, dix ans et qui, au bout de dix ans,
33:44repart pour des questions de « je n'ai pas de boulot », de « même si je suis retraité, on vient
33:52passer une partie de notre retraite, puis après, quand on se retrouve tout seul à la maison parce
33:56que des conjoints malheureusement ont disparu, on revient dans sa « terre natale », entre guillemets,
34:03où on a gardé des attaches. Et ça, on s'en est aperçu par l'enquête socio-économique qu'on a
34:09menée, où on a vu le nombre de personnes vivant seules chez eux, le nombre de « turnovers » de
34:15« depuis combien de temps êtes-vous là ? » En moyenne, c'est sept ans chez nous. Il y a des
34:22populations qui sont là depuis longtemps, mais chez nous, il y a des populations qui, en moyenne,
34:26c'est sept ans. Le « turnover » des entreprises chez nous, des chefs d'entreprise, c'est neuf ans,
34:31je crois. Merci beaucoup. Et donc, il y avait une dernière réaction de Grégory
34:39Agin. Mais ce que je te propose, peut-être, Grégory, c'est, en marge de ton intervention,
34:43de pouvoir en faire part aussi sur la question, justement, de toucher le grand public. La question
34:48du récit, c'est le récit des élus, mais c'est aussi la manière dont on peut sensibiliser un
34:54grand public qui a de plus en plus d'informations. Donc, si tu en es d'accord, Grégory, peut-être
35:00une intervention, lorsque tu interviendras. Et juste avant ton intervention, c'est le moment
35:06de passer la parole. Merci beaucoup, Chris. C'est le moment de passer la parole à Valérie
35:11Enfou. Merci, Chris.

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