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00:00Écoutez, ici Roussillon, Simon Kohlbock, notre invité, c'est donc le maire communiste d'Elne,
00:04premier vice-président aussi du Conseil Départemental.
00:07Bonjour Nicolas Garcia, on va parler ensemble de votre déménagement raté la semaine dernière
00:11vers l'agglo de Saint-Cyprien, mais d'abord Nicolas Garcia, la manifestation de la Bressol.
00:16Aboui la mort de l'école en catalan !
00:20Aujourd'hui et demain, l'école en catalan, la Bressol, c'est le réseau d'écoles et de collèges tout en catalan,
00:24je le dis pour les auditeurs qui ne le sauraient pas forcément.
00:27La Bressol qui est en grande difficulté financière, samedi plus d'un millier de personnes dans les rues de Perpignan,
00:32ils reprochent au Conseil Départemental de ne pas être à la hauteur.
00:35La semaine dernière, le département a voté une aide de 30 000 euros,
00:38en tout la Bressol va toucher 80 000 euros cette année de la part du département.
00:42Nicolas Garcia, vous êtes aussi en charge de la catalanité au département, est-ce que vous allez faire plus ?
00:48D'abord je vais rectifier, la Bressol reçoit plus de 180 000 euros du département,
00:54ils reçoivent 108 000 euros au titre du droit commun, comme tous les collèges.
00:58Ce sont des aides automatiques, c'est pour ça qu'on ne les mentionne pas forcément ?
01:0050 000 euros, ce sont les seuls qui reçoivent 50 000 euros en plus de subventions sur le budget catalanité,
01:06et nous avons fait un effort de 30 000 euros, qui est un effort très important compte tenu de la situation que tout le monde connaît.
01:12Donc il n'y aura pas un euro de plus ?
01:14C'est en fin d'année, si les prévisions budgétaires s'améliorent,
01:20il faut savoir que les collectivités, on ne sait pas à quelle source on va être mangé aujourd'hui par le gouvernement.
01:24Donc on n'a pas la maîtrise de nos finances puisqu'on dépend de la TVA et des droits de mutation.
01:29Donc on a fait le maximum, je voudrais quand même ramener des choses,
01:32on a parlé beaucoup de la généralité de Catalogne et de la région,
01:36la généralité de Catalogne rajoute 150 000 euros sur un budget de 45 milliards,
01:41la région rajouterait 80 000 euros sur un budget de 3 milliards,
01:45nous rajoutons 30 000 euros sur un budget de 650 millions.
01:49Donc proportionnellement, il n'y a pas faute.
01:52Moi je défends l'abreçol, l'enseignement en catalan qui n'est pas fait par le public,
01:56le vrai problème, et je crois que la manif, ils ont eu raison de le faire,
02:02mais ils se trompent d'adversaires.
02:03Je crois qu'aujourd'hui c'est vers l'État qu'il faut se tourner,
02:05parce qu'aujourd'hui par exemple, l'abreçol est beaucoup plus mal traité que les autres collèges privés,
02:11associatifs ou confessionnels sous contrat avec l'État.
02:15Si l'État payait par exemple les 6,5 postes qu'il doit à l'abreçol,
02:20que l'abreçol payait sans remboursement de l'État comme il devrait le faire,
02:23aujourd'hui ce serait 350 000 euros.
02:25Mais à l'abreçol on estime aussi que des départements comme par exemple le Finistère
02:28font plus pour le Breton, que les Pyrénées-Atlantiques font plus pour le Basque et le Béarnais,
02:32que les Pyrénées-Orientales le font pour le Catalan.
02:34Ils ont raison, mathématiquement ils ont raison.
02:36Comparaison n'est pas raison, dit le dicton.
02:39En fait, effectivement, au Pays Basque, ou en Bretagne, voire en Corse,
02:44l'effort a commencé il y a très longtemps, c'était inscrit dans les budgets.
02:48Aujourd'hui l'effort qui nous est demandé, on doit l'inscrire maintenant.
02:53Et maintenant on est dans une situation, c'est clair que si l'aide à l'abreçol il y a 20 ans
02:58avait été beaucoup plus importante, aujourd'hui elle serait inscrite dans le budget.
03:01Nicolas Garcia, vous êtes un enfant de la retirade, vous parlez catalan,
03:05vous êtes battu et vous continuez de vous battre avec plusieurs autres maires du département
03:08pour avoir le droit de parler d'abord en catalan, avant de parler français,
03:11lors des conseils municipaux.
03:13Même vos adversaires politiques vous reconnaissent que vous êtes un défenseur du catalan,
03:17pourtant aujourd'hui à l'abreçol on vous considère comme un adversaire.
03:20Comment est-ce qu'on en est arrivé là Nicolas Garcia ?
03:22Non, je ne crois pas qu'on me considère comme un adversaire à l'abreçol,
03:25et s'ils me considèrent comme un adversaire, ils se trompent.
03:29Je défends l'abreçol, je défends l'enseignement immersif,
03:33je crois que l'abreçol a le droit d'exister,
03:36vu qu'on n'enseigne pas le catalan immersif dans l'école publique,
03:42donc je les défends, mais le budget n'est pas extensible,
03:46et puis nous sommes 30 conseillers départementaux.
03:50Mais vous avez l'oreille de la présidente peut-être ?
03:52Oui, mais la présidente, elle ne bloque pas la présidente,
03:55elle est convaincue qu'il faut le faire, ce qui bloque c'est le budget.
03:58Dans un budget de fonctionnement, on ne peut pas faire de déficit, contrairement à l'État.
04:03Donc le conseil départemental pourrait assumer d'être quelque part à l'origine de la mort de l'abreçol,
04:09de laisser l'association mourir ?
04:11Non, non, si on donnait 30 000 euros de plus à l'abreçol, c'est ce qu'ils demandent aujourd'hui.
04:16Ah, ils demandent plus, on a entendu le président de l'abreçol...
04:19Pour arriver à 225 000 euros, il faudrait qu'on ajoute 30 000 euros.
04:25Mais ça ne sauverait pas l'abreçol, ce n'est pas 30 000 euros qui vont sauver l'abreçol.
04:30Ce qui va sauver l'abreçol, ce n'est même pas l'aide de la région,
04:33ce qui va sauver l'abreçol, c'est que l'État traite l'abreçol comme les autres écoles privées
04:39sous contrat du département, qui elles font du français, de l'histoire-géo, des maths,
04:45comme fait l'école publique, alors que l'abreçol fait du catalan immersif que ne fait pas l'école publique.
04:50Je pense que ça vous touche quand même d'être mis en cause.
04:53Oui, bien sûr, bien sûr, mais je peux me regarder dans la glace par rapport au catalan,
04:59tout le monde le sait, vous venez de le dire, donc il n'y a aucun problème.
05:03Bien sûr que ça me touche, ce sont mes frères, c'est mon combat, un de mes combats, le catalan.
05:08Et on ne peut pas trouver plusieurs dizaines de milliers d'euros ?
05:11Mais ça ne sauverait pas l'abreçol.
05:12Les défenseurs de l'abreçol vont vous dire aussi, à Marquichan, le projet de déviation tombe à l'eau,
05:15peut-être qu'il y a une petite poire pour la soif, peut-être qu'il y a du budget à récupérer sur ce budget travaux qu'on peut remonter.
05:21Non, parce que c'est de l'investissement et l'autre c'est le fonctionnement.
05:24C'est précisément le problème du département aujourd'hui, et de beaucoup de départements,
05:28ce n'est pas dans l'investissement mais dans le fonctionnement.
05:30Nous sommes contraints dans le fonctionnement, c'est sérieux, on ne peut pas faire un euro de déficit,
05:34sinon on l'aurait fait, la présidente, elle est à fond pour, je veux dire, elle a toujours défendu le catalan,
05:40on s'est beaucoup impliqué dans la création de l'office public de la langue catalane,
05:46on s'est beaucoup impliqué quand il y a eu le problème de démocratie en Catalogne-Sud,
05:49je veux dire, on le défend le catalan, le problème c'est que là, vraiment, on ne peut pas.
05:53Mais le fond du problème n'est pas là, je le dis, ça ne sauverait pas la Bressol,
05:57quelques milliers d'euros en plus qui sauveraient la Bressol,
05:59c'est que l'État reconnaisse et finance, comme il finance le reste,
06:03vous voyez par exemple, moi si un enfant de chez moi va à Notre-Dame de Mariac,
06:08de la mairie d'Elne, je suis obligé de le financer.
06:10Pourtant je fais du français, des maths et de l'histoire-géo dans le public.
06:14Alors que s'il va à la Bressol, je ne suis pas obligé de le financer parce que j'ai des classes bilingues.
06:18C'est tout à fait injuste et aujourd'hui par exemple, il y a une loi qui n'a pas eu le décret,
06:24c'est la loi Molac, il faut l'appliquer et l'école immersive en Catalogne doit être financée par l'État.
06:31Il est 8h10, vous écoutez ici Roussillon, Simon Colbeck, notre invité,
06:35le premier vice-président du conseil départemental et maire communiste d'Elne, Nicolas Garcia.
06:40Et vous avez décidé Nicolas Garcia, cette fois-ci avec votre casquette de mer,
06:43de claquer la porte de l'agglo d'Argelès, de tenter de rejoindre celle de Saint-Cyprien,
06:47on en a parlé la semaine dernière, ça ne s'est pas fait ?
06:49Les élus de l'agglo de Saint-Cyprien, de Sud-Roussillon, ont très clairement rejeté votre demande.
06:54Seulement deux voix pour, 29 contre. Vous attendiez un tel rejet ?
06:59Oui, je savais que ça ne serait pas simple et je respecte le vote.
07:05Je crois que mes collègues élus de Sud-Roussillon n'ont pas su saisir la balle au bon.
07:11D'abord de la solidarité envers une commune et sa population qui est ostracisée et en souffrance
07:18et qui aurait mérité qu'on la sauve. Et surtout, ils auraient pu renforcer Sud-Roussillon
07:23tant, je dirais, démographiquement, que financièrement puisqu'on a mené une manne financière.
07:30Bon, je crois que c'est une occasion ratée, mais ils ont pris la décision, ils ont pris la décision.
07:36Au-delà de ça, certains observateurs ont entendu du mépris parfois dans le mot de certains élus de Sud-Roussillon,
07:42notamment de la part du président, le maire de Saint-Cyprien. Est-ce que vous aussi vous êtes senti méprisé ?
07:47Je ne sais pas. Peut-être que la population d'elle n'est pas assez bien pour le maire de Saint-Cyprien.
07:53Ça veut dire oui, alors ?
07:54Je ne sais pas. Mais en tout cas, je crois que c'est une occasion ratée parce que si Montesquieu,
08:00vous savez que Montesquieu veut quitter Sud-Roussillon pour des raisons qui leur appartiennent et que je respecte,
08:05mais j'ai envie de dire que Sud-Roussillon est absorbable par une autre agglomération.
08:10Alors que là, ils pouvaient se renforcer financièrement et se mettre à l'abri de pouvoir rester indépendant
08:19par rapport à d'autres communautés de communes.
08:21C'est si commune aujourd'hui Sud-Roussillon. Effectivement, c'est une petite Comcom.
08:24Rapidement, Nicolas Garcia, parce que le temps passe très vite. Vous faites quoi maintenant ?
08:27Vous retournez à la Comcom avec Argelès, avec le maire d'Argelès, Antoine Parra ?
08:32Vous essayez de trouver une solution ? Qu'est-ce que vous faites ?
08:34Mais moi, à la dernière réunion de la Comcom, j'ai demandé à ce qu'Ellene et Sara retrouvent sa place à la vice-présidence
08:41et que nous retournions aux réunions. Cela dit, je ne peux rien négocier. Je n'ai rien négocié.
08:46Je n'ai rien à donner. C'est Antoine Parra qui doit aujourd'hui traiter Ellene comme il se doit
08:52et donner les financements qu'il donne aux autres communes, à Argelès, à Coyons-Réseau, à Elle.
08:57Et j'en appelle aux préfets pour qu'ils convainquent Antoine Parra de traiter.
09:01Il est facile de constater qu'Elle n'a pas touché un sou sur les fonds de concours-projet
09:07durant tout le mandat, alors qu'il est à la seconde commune à amener.
09:10Moi, je ne peux négocier que ma docilité.
09:12Mais vous y croyez ? Vous y croyez vraiment à ce que la porte reste ouverte par Antoine Parra ?
09:15Vous avez espoir ?
09:17On y est dedans. Il doit nous collecter les ordures ménagères, mais mieux.
09:22Il doit nous traiter. On fait partie de la communauté de communes.
09:25Il faut qu'il nous finance les projets comme il le fait aux autres.
09:28Je ne comprends pas pourquoi il ne le fait pas.
09:30Et moi, je n'ai rien à négocier sauf ma docilité.
09:32Or, pour défendre ma commune, je ne serai jamais docile.
09:35Merci beaucoup Nicolas Garcia, premier vice-président du département et aussi, on l'a compris, maire d'Elne.
09:40Bonne journée à vous.
09:58Merci beaucoup pour ces messages continués comme ça.
10:09On voudrait savoir comment ça se passe près de chez vous au niveau de la météo et de la température.