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00:00 Et les 8h moins le quart, la semaine des 4 jours pourrait bientôt révolutionner le rythme de travail des salariés de l'Institut Bergogne.
00:05 Le Centre spécialisé dans le traitement du cancer lance donc une expérimentation qui commencera en septembre.
00:11 Et on en parle ce matin avec Nicolas Portolan, directeur général adjoint de l'Institut Bergogne.
00:16 Il répond à vos questions Marie-Roche.
00:17 Bonjour Nicolas Portolan.
00:19 Bonjour.
00:19 Alors cette semaine de 4 jours, est-ce qu'on peut parler de révolution pour les salariés de l'Institut Bergogne ?
00:23 Pas complètement parce que nous avons d'ores et déjà une expérience en matière d'organisation en 4 jours voire en 3 jours puisque nos soignants pour 70% d'entre eux travaillent déjà selon cette modalité pour certains depuis 20 ans et pour la plupart depuis une petite dizaine d'années.
00:40 Donc nous avons d'ores et déjà un retour d'expérience.
00:42 Ça va concerner absolument tous les salariés de l'Institut Bergogne ?
00:46 La réflexion concerne tous les salariés.
00:48 Ce que nous souhaitons c'est que les organisations soient véritablement pensées depuis le terrain et à partir de ces réflexions nous déterminerons quels sont les services qui sont adaptés pour permettre une réponse continue à nos patients tout en permettant cette nouvelle modalité de travail.
01:03 Pourquoi ce choix de la semaine de 4 jours ? Qu'est-ce qui la motive ?
01:07 Cette semaine de 4 jours pour nous c'est une modalité supplémentaire de souplesse proposée à nos salariés car nous sommes persuadés que cette articulation vie privée-vie professionnelle peut changer au cours de la carrière.
01:20 Certains de nos salariés veulent aujourd'hui travailler 5 jours par semaine et d'autres aspirent à réduire ce nombre de jours travaillés et avoir plus de jours de repos donc nous allons proposer cette modalité supplémentaire.
01:31 Donc évidemment il n'est pas question de passer à 80% de temps de travail, on garde la même durée de travail mais sur moins de jours ?
01:38 Oui c'est important, ce n'est pas une réduction du temps de travail tel que nous l'avons connu au moment du passage à 35 heures, c'est une façon de travailler autrement mais en maintenant le même niveau d'activité.
01:48 C'est aussi important de rassurer nos patients, nous allons proposer toujours la même offre innovante et d'ailleurs cette semaine de 4 jours pour nous c'est une innovation organisationnelle là où d'habitude nous proposons plutôt des innovations thérapeutiques.
02:00 Ça veut dire que les soignants notamment, mais ce n'est pas que les soignants, il n'y a pas que des services de soins évidemment à Bergonier, certains vont travailler 4 jours, d'autres 5 puisqu'ils ne souhaiteront pas forcément passer en 4 jours, ce n'est pas un peu une usine à gaz en termes d'organisation pour l'Institut Bergonier ?
02:15 Non c'est une belle occasion justement de repenser nos organisations, de les clarifier parfois et d'être concurrentiel avec un secteur privé.
02:24 Vous le savez à Bergonier il y a un secteur de la recherche qui est très important où notre concurrence est justement dans le secteur privé et parfois à l'international dans des organisations de travail qui sont tout à fait différentes.
02:35 Donc pas d'usine à gaz mais une occasion de clarifier nos organisations.
02:38 Vous disiez que c'est une expérimentation, est-ce que ça a quand même vocation à s'installer dans le temps ou vous vous tiendrez évidemment compte des retours d'expérience du terrain ?
02:47 Alors évidemment on tiendra compte des retours du terrain mais cette expérimentation elle s'inscrit pour nous dans un sens de l'histoire, c'est pour ça que nous avons proposé cette modalité parce qu'on voit bien, on ressent bien lors des recrutements, cette aspiration à mieux articuler la vie privée et la vie professionnelle.
03:03 Vous parlez des recrutements, on le sait le monde de la santé est un secteur qui peine à recruter, est-ce que c'est un facteur d'attractivité pour l'Institut Bergonier de passer à cette semaine de 4 jours ?
03:14 Oui ça l'a été pour les soignants d'ores et déjà, ça le sera demain même si c'est vrai qu'aujourd'hui l'Institut Bergonier est peut-être moins touché que d'autres établissements par ses pénuries.
03:24 Mais c'est aussi pour ça qu'on veut lancer cette réflexion maintenant parce que nous avons la possibilité de nous réorganiser sans le faire sous la contrainte de cette difficulté.
03:35 Ajouter qu'on avait d'ores et déjà prévu du télétravail de façon importante dans notre établissement qui est là aussi une modalité d'attractivité pour un certain nombre de métiers qui sont éligibles.
03:46 Il est 7h48 sur France Bleu, Gironde, l'expérimentation de la semaine des 4 jours à l'Institut Bergonier, on en parle avec son directeur général adjoint Nicolas Portoland ce matin.
03:55 Est-ce que vous n'avez pas quelques craintes par rapport à cette organisation, par exemple que des journées de travail plus longues entraînent davantage de fatigue, une forme de pénibilité ?
04:03 Si, ça fait partie des critères d'évaluation et sur la population des soignants qui l'exerce déjà on a plutôt des retours positifs puisque nous avons des journées de travail de 11h maximum avec une fatigue qui est contrôlée, maîtrisée, sécurisée.
04:21 Et en revanche des gains qualitatifs en matière de prise en charge puisque sans les périodes de transmission c'est la même équipe qui prend en charge les patients du matin au soir et du soir au matin.
04:32 Et c'est assez rassurant pour les patients et pour les équipes de bien connaître leurs patients dans ce cadre-là.
04:38 On parle des avantages pour les salariés, est-ce qu'il y en a pour l'employeur, pour l'Institut Bergonier ?
04:42 Pour l'employeur c'est important d'être attractif mais aussi de fidéliser ses salariés. On sait bien que sur des métiers hyper spécialisés comme le nécessite notre activité, c'est important de pouvoir fidéliser ses salariés.
04:55 Et encore une fois une clarification d'un certain nombre d'organisations est toujours bénéfique pour un employeur et pour notre vision Institut Bergonier.
05:04 On parle aussi d'atouts en termes d'écologie, finalement moins de jours de déplacement c'est aussi moins de pollution finalement ?
05:09 Tout à fait, c'est une politique qui est ancienne également à l'Institut Bergonier en matière de développement durable.
05:15 Et clairement en réduisant le nombre de trajets domicile-travail on réduit l'empreinte carbone des salariés.
05:21 J'ajouterai qu'il y a une économie en matière de carburant donc un petit gain de pouvoir d'achat également.
05:26 Merci beaucoup Nicolas Portolan, directeur général adjoint de l'Institut Bergonier d'avoir été avec nous pour évoquer cette semaine de quatre jours de travail au sein de l'Institut.