Depuis début mars, des affrontements entre fidèles du président déchu Bachar al-Assad et forces de sécurité embrasent la Syrie. Les violences se concentrent sur le littoral syrien, bastion de la minorité alaouite, une branche de l'islam chiite, dont est issu l'ex-président. Depuis jeudi 6 mars, plus de 1.300 personnes sont mortes tandis que la communauté internationale appelle à cesser les combats.
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00:00Ce sont surtout des anciens de l'armée des services de renseignement de Bachar el-Assad qui ont tendu une embuscade.
00:06Il ne faut pas confondre à la fois la communauté al-Ajouïte, qui aujourd'hui rejette Bachar el-Assad,
00:11avec ses anciens partisans, on estime environ 5 000, qui sont cachés dans les montagnes,
00:16qui ont lancé une attaque contre des forces de sécurité du nouveau pouvoir.
00:21Ensuite, ce qui s'est passé ces trois derniers jours,
00:24c'est qu'on a la preuve, hélas, que le nouveau pouvoir ne contrôle pas ses forces de sécurité
00:30et les éléments les plus radicaux au sein de ces forces de sécurité, c'est-à-dire des djihadistes et d'autres forces.
00:35Et ça, c'est quand même très grave lorsqu'on est un chef qui aspire à reprendre en main toute la Syrie.
00:42On savait déjà qu'il ne pouvait pas avoir la mainmise sur les Kurdes, sur les Druzes, etc.
00:48Donc c'est ce qui s'est passé.
00:50Il y a eu ensuite une erreur qui a été faite par Ahmed al-Sharaï et ses hommes,
00:55ça a été de lancer un appel à la mobilisation générale.
00:57– Oui, c'est le président par intérim, on rappelle.
00:59– Président par intérim, mais pourquoi il a lancé cet appel à la mobilisation générale
01:02contre ce qu'ils appellent des reliquats, à juste titre, des éléments armés de Bachar el-Assad ?
01:07C'est parce qu'il n'a pas assez d'hommes.
01:09Il a 35 000 hommes et donc il n'a pas assez d'hommes pour combattre tous ses ennemis.
01:15Mais évidemment, quand vous lancez un appel à la mobilisation générale
01:18avec en face de vous ou à vos côtés des éléments radicaux qui vous cherchent des noises,
01:24des djihadistes qui n'ont qu'une idée, c'est d'aller se venger contre les Alaouites,
01:28comme ça a été dit, qui sont la minorité qui était avec Bachar el-Assad,
01:33eh bien là, ça a donné libre cours à toutes les exactions,
01:36aux tueries de masse qu'on a vues ce week-end.
01:38Moi j'ai appelé des gens à Jablé, ils n'ont été sauvés que d'inextrémistes
01:42parce qu'il y avait leurs voisins sunnites qui étaient là.
01:45Ils ont reçu la visite de trois éléments armés qui leur ont dit
01:50« Vous êtes sunnites ou vous êtes Alaouites ? »
01:52Les sunnites ont dit « On est sunnites. »
01:54Ils ont posé au même sunnite « Et vous, les voisins, ils sont quoi ? Alaouites ou sunnites ? »
01:57Ils ont dit « Ils sont sunnites. »
01:59S'ils avaient dit qu'ils étaient Alaouites, ils n'existeraient plus.
02:01Donc voilà, on insiste à ce déclenchement de violence qui pose un problème.
02:06Et d'ailleurs, si Chara a répondu rapidement,
02:10ce n'est pas parce qu'il y a eu les appels de la communauté internationale
02:13qui lui ont dit « Il faut purger ».
02:16Mais la question, est-ce qu'il est capable de purger ses forces de sécurité ?
02:20Je suis extrêmement sceptique sur cela.
02:23Mais en tout cas, ça porte une ombre sur son pouvoir qui était déjà fragile.