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00:00On va écouter François Bayrou, le Premier ministre, qui est notre invité demain à 8h10 avec Sonia Mabouk, nous allons l'interroger.
00:05Pour lui, cet effort de réarmement est une priorité pour notre pays.
00:10Néanmoins, il affirme que la France ne va pas abandonner son modèle social. Écoutons le Premier ministre.
00:15La défense est désormais une priorité évidente pour tous.
00:19Il faut renouveler complètement la vision, les projets pour l'avenir. On va le faire, sans rien abandonner.
00:27Le modèle social fait partie de l'identité française. Nous ne laisserons aucun des problèmes du pays de côté.
00:35Et j'aurai l'occasion de m'exprimer, dans les jours qui viennent, sur les choix que le gouvernement a l'intention de porter et de mettre en oeuvre.
00:47Et cette réponse, ça sera demain matin à 8h10 sur CNews et sur Europe 1. Il répond à Emmanuel Macron, là, monsieur Lebret ?
00:52Emmanuel Macron, hier, il a habilement renvoyé la patate chaude au gouvernement de François Bayrou en disant, c'est vous, vous êtes Premier ministre.
00:59Allez-y, mettez ça en musique. Trouvez des manes d'économie pour financer l'effort de guerre, puisqu'on n'augmentera pas les impôts.
01:05Et là, réponse de François Bayrou, à fleuret moucheté. François Bayrou, il s'est fait recadrer deux fois sur l'Algérie.
01:11Donc peut-être qu'aussi, c'est une manière de répondre maintenant sur l'Ukraine et l'effort de guerre.
01:17Donc on ne touchera pas au modèle social. Ne vous inquiétez pas, rien ne changera.
01:20Donc comment on finance ?
01:22Un emprunt.
01:23Tout le monde est pour réarmer.
01:24L'épargne des Français.
01:25Voilà, l'épargne des Français qu'on va flécher. Je ne sais pas si ça sera un placement très intéressant, si ça sera très rentable pour les Français.
01:32Mais c'est le problème, tout le monde est pour réarmer, il n'y a aucun problème. Comment on le finance ?
01:37Avec quel argent ?
01:37Oui, chacun son rôle. Le Président a mis son habit militaire et le Premier ministre franchit l'Himalaya, mais en charentaise.
01:44Voilà, n'oubliez pas, vous voyez, il met des rustines partout.
01:47Magnifique image. Éric, un punchline de Catherine Ney.
01:51Pas vraiment dans le ton de l'émission, mais Catherine Ney parlait de rôle, c'est peut-être un jeu de rôle aussi.
01:55Il y a un good cop, bad cop, il y en a un qui agite, l'autre qui…
01:57Et puis, mon Dieu, ça fait un petit éclairage parce que la tension est extrême entre les deux.
02:02Emmanuel Devillers ?
02:03Depuis la nomination de Bayrou.
02:04Si on va à la pompe, on peut dire qu'on fait le plein d'amateurisme.
02:08Voilà, ok. Allez, Louis ?
02:10Rapidement, parce qu'on part à bosser.
02:12C'est un vrai sujet qui est une illustration, je trouve, du déclassement français.
02:16Quand vous faites des choix politiques comme celui-ci, qui est le réarmement du pays, qui n'est pas un petit sujet.
02:20En fait, ce n'est pas un sujet politique, c'est un sujet stratégique.
02:22Réarmer le pays, concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
02:25C'est-à-dire passer de 50 milliards d'euros de budget par an pour la défense à entre 90 et 100 milliards d'euros.
02:31Et si vous faites ce choix, forcément, ça a des conséquences.
02:34Donc, dire aux gens, c'est la guerre, on dramatise, mais il n'y aura pas de conséquences dans votre vie, c'est complètement faux.
02:40Si l'objectif est d'ambiancer, de préparer les esprits, comme on dit souvent en Macronie,
02:45là, pour le coup, l'objectif est raté.
02:47Parce que la dramatisation est suivie de quelque chose qui est complètement contradictoire avec le message que vous écrivez.
02:51Alors, on va partir à Bruxelles, parce qu'il y a un sommet d'urgence, de crise qui se tient en ce moment avec les 27 de l'Union.
02:56Nous avons sur place Dunia Attengour et Laurence Ellery. Bonsoir à tous les deux.
03:00Ils sont en train de se réunir, on ne sait pas encore ce qu'ils vont annoncer.
03:03Emmanuel Macron parle dans la soirée, Dunia, c'est bien ça ?
03:06Exactement, chère Laurence.
03:09Alors, ici, c'est un moment décisif qui se joue pour l'avenir de l'Europe, ici, à Bruxelles, après le sort de l'Ukraine.
03:16C'est désormais au tour de la politique de défense et de sécurité d'être au cœur des échanges.
03:21Du côté français, on rappelle que les États membres sont libres de choisir où ils veulent affecter leurs budgets nationaux.
03:29Mais l'objectif reste clair, celui de la préférence européenne.
03:33À l'heure où, vous le savez, chère Laurence, l'administration de Donald Trump fait passer les intérêts américains au-dessus de tout et tente le rapprochement avec la Russie.
03:43Le sommet a donc pour vocation de faire parler d'une seule et même voix les Européens, et plus particulièrement sur la question militaire et sécuritaire.
03:52Mais reste à savoir si les 27 États vont réussir à faire cohabiter leurs intérêts communs.
03:58Les échanges promettent d'être longs, très longs.
04:01Alors, une prise de parole d'Emmanuel Macron est attendue à l'issue du sommet, chère Laurence.
04:07Merci, Dounia Tengor, Laurence Ellarié, effectivement.
04:10Déjà, la première réponse, ce serait d'acheter des avions plutôt européens que des F-35 américains pour les Allemands, pour les Polonais.
04:16Figurez-vous, Laurence, est-ce que vous savez combien de pays européens achètent des rafales français ?
04:20Allez-y.
04:21Un seul. La Croatie, c'est des rafales d'occasion.
04:24La Grèce aussi.
04:25La Grèce aussi, pardon, ça fait deux. Excusez-moi, on est trop au total.
04:28Non, mais la Belgique a des rafales, même la Grande-Bretagne a des F-35.
04:32Pardon, la Grande-Bretagne F-35, les Allemands F-35.
04:34Donc on n'est d'accord sur rien.
04:35Mais Laurence, le sujet, c'est qu'il y aura un Conseil européen en juin prochain.
04:45Et ça, ce n'est pas du tout un petit sujet qui est regardé très près par les industriels français,
04:49parce qu'il y a cette volonté de la souveraineté européenne au niveau de l'armement.
04:53Alors, il y a les Pays-Bas qui disent, nous, on a toujours acheté américain.
04:56On veut continuer d'acheter américain.
04:58Et donc, il y a le lobby américain. C'est le paradoxe de l'histoire.
05:00C'est-à-dire que Donald Trump dit, nous, on se désengage.
05:02Mais de l'autre côté, les autres, par peur du désengagement américain, vont acheter encore plus de matériel américain.
05:07Donc tout ça n'a aucun sens.
05:09Le seul rôle d'Emmanuel Macron dans cette histoire, s'il y a un seul rôle au niveau de cette fameuse souveraineté européenne,
05:14c'est d'imposer à tous ces pays européens de commencer par acheter des systèmes de défense français et des rafales français.
05:20Oui, mais surtout aujourd'hui, ce qui change, c'est qu'évidemment, c'était le parapluie américain et toute l'Europe était pauvre.
05:26Mais là, maintenant, on l'a bien vu en Ukraine, c'est que pour utiliser les missiles américains, il fallait une autorisation.
05:32Mais avec Trump, vous achetez américain, il faut son autorisation pour les utiliser.
05:36Donc, on est complètement piégé. Il n'y a plus aucun intérêt d'acheter américain, puisqu'on ne peut pas s'en servir sans leur accord.
05:41Oui, mais la plupart des pays qui veulent rester américains, ils veulent le rester.
05:45Allez-y, prenez la parole.
05:47Le compte rendu de votre excellente correspondance, ça rappelle les grosses boîtes mal gérées,
05:51où on fait une réunion de quatre heures et les gens sortent, rien n'a été décidé.
05:54C'est l'Europe.
05:55Les gens sortent et dans le couloir se disent « Ah dis donc, on a bien bossé ».
05:57Et tu fais le compte rendu, personne ne va le lire.
05:59Là, ça débouche sur une autre réunion, c'est toujours la réunion du siècle.
06:02Mais Trump, lui, il a des collaborateurs, il est efficace. C'est vraiment à un autre niveau.
06:07Je veux dire, l'Europe, c'est pas...
06:09Eric, François Pipponi, là aujourd'hui...
06:11Techniquement, on ne peut pas changer de technologie d'armement du jour au lendemain.
06:14Ça va prendre des années.
06:18Quand on veut, on peut.
06:20Tout va prendre des années. Le réarmement, quand Emmanuel Macron nous parle de chars...
06:24C'est pour ça qu'une allocution annoncée le matin pour le soir, c'est du grand spectacle, c'est du grand mignol.
06:29Et terminer en disant « On va doubler l'armée, mais ne vous inquiétez pas, mesdames et messieurs,
06:33il n'y aura pas d'impôt supplémentaire », c'est se foutre de la gueule du monde.
06:36Non, mais moi, je crois qu'il ne faut pas trop parler.
06:38Parce qu'hier, on était content, ça a duré 13 minutes, il y en avait les dernières, il aurait dû éviter.
06:41Mais là, s'il se met à parler tous les soirs, là...
06:44Parce qu'on remonte ce soir à Bruxelles.
06:47C'est son défaut, c'est de trop parler.
06:49C'est peut-être de trop parler.
06:51Mais il faut bien qu'il parle dans les moments de crise.
06:53Trop d'impôts, plus d'impôts, trop de paroles, plus de paroles.
06:55Eric Nelot.
06:56Et quand on en arrive à ce point du débat, moi, je pose toujours la même question.
07:00Moi, c'est ça qui m'intéresse.
07:01D'accompagner le mouvement de paix initié par les Américains.
07:04Car Gauthier Leblène l'a très bien dit, on l'oublie déjà.
07:07Et avant Trump, on ne parlait pas de paix.
07:09Maintenant, tout le monde a dit...
07:10Mais quelle paix ? Expliquez-moi.
07:12Une paix acceptable pour les Ukrainiens et les Russes.
07:15Qui va procéder en deux temps.
07:17C'est déjà clair.
07:18Vous croyez qu'on va arriver à ça sous le parrainage des États-Unis ?
07:20Un plan de cessez-le-feu le plus vite possible pour arrêter le massacre qui continue chaque jour.
07:24Et ensuite, un plan de paix avec des garanties de sécurité pour l'Ukraine
07:28qui seront compatibles avec les exigences de la Russie.
07:32Ma question était double.
07:33Eric Nolot.
07:34D'abord, quelle paix ?
07:35Je vous dis que sous le parrainage des États-Unis, ce sera un dépeçage en règle de l'Ukraine.
07:39C'est écrit d'avance.
07:40Vous voulez reconquérir le Donbass, c'est impossible.
07:42Et la Crimée, c'est impossible.
07:43Pas du tout.
07:44Mais je vous dis simplement que l'Europe doit être à la table des négociations.
07:46Deuxièmement, il y a un changement de situation total.
07:49Les Américains nous disent, débrouillez-vous.
07:51Donc, je sais que le paquebot...
07:52Non, ça c'est un commentaire.
07:55Eric, ça c'est de l'ordre du commentaire.
07:58Mais non, il faut bien commencer à changer de logiciel de notre côté puisque tout a changé.
08:03Évidemment, ça se fera pas le jour le lendemain.
08:05Il n'y a aucune décision concrète.
08:06Tout ça, c'est des extrapolations.
08:07Mais parce que ça ne se fait pas comme ça.
08:08Vous ne pouvez pas dire ça puisque les armes...
08:10Est-ce que les États-Unis ont annoncé un plan précis de retrait des troupes, de retrait des arsenales nucléaires ?
08:16Absolument pas.
08:17Tout ça, ce sont des extrapolations largement de journalistes.
08:20Ils se retirent déjà de Pologne, les Américains,
08:23et les armes qui venaient de Pologne par train sont arrêtées et ne vont pas en Ukraine.
08:27On a annoncé que les systèmes de renseignement et de supervision de la Russie par les réseaux internet,
08:35là, c'est fini aussi.
08:36Ecoutez, Catherine, la mise en garde de Vladimir Poutine.
08:39Écoutez ce qu'il a dit cet après-midi depuis Moscou en réaction au discours d'Emmanuel Macron.
08:45Depuis l'époque de Napoléon, depuis l'invasion de la Russie par Napoléon,
08:49certains sont encore impatients.
08:53Il y a encore des gens qui veulent revenir à l'époque de Napoléon,
08:55oubliant comment cela s'est terminé.
09:00Ça fait froid dans le dos.
09:01Là, c'est la surenchère verbale, mais bon...
09:03Oui, mais on arrive à une escalade avec la Russie.
09:05Emmanuel Macron ne va pas marcher sur la Russie, il n'y aura pas de Bérezina,
09:08donc on n'est que dans l'escalade verbale.
09:12Moi, là, je veux juste faire le...
09:15Je veux juste faire le juste milieu entre Éric Nolot et Emmanuel Devilliers.
09:19Évidemment que la Russie est une menace.
09:22On l'a cité avec les cyberattaques pour la France
09:24et ce qu'ils ont fait contre l'armée française en Afrique.
09:28Évidemment qu'il y a la crainte que la Russie ne se contente pas du Donbass et de l'accrimer.
09:33Mais là, la paix, Éric, on y va.
09:35Vladimir Zelensky dit, je vais travailler sous la direction de Trump,
09:39après avoir pris la pression de Washington dans le bureau Oval la semaine dernière.
09:42Donald Trump veut cesser le feu.
09:44Vladimir Poutine, semble-t-il, laisse faire Donald Trump
09:47et fait entendre qu'il est prêt au cessez-le-feu.
09:50Et hier, Emmanuel Macron parle quand même de paix
09:52et on reparle tout à l'heure avec Vladimir Zelensky.
09:54Ce qu'attendent les Européens, c'est une seule chose,
09:57que les Américains s'engagent à intervenir d'une façon ou d'une autre
10:00si Poutine dépasse la nouvelle frontière qui sera destinée.
10:03Mais là, la paix, alors il ne faut jamais mettre sa main...
10:05Éric Nolot a raison, ça sera une quadripartite.
10:08Russie, Ukraine, Européens et Américains.
10:11Avec les Européens sous le terrain, qui paieront.
10:14Pendant que les Américains prendront leur stand.
10:16Non, n'anticipons pas ça.
10:18C'est ce qui se présente, oui.
10:20Mais vous entendez le ton de Poutine.
10:22Il nous rappelle la campagne napoléonienne.
10:24Il parle à qui, là ? Il ne parle pas à nous.
10:26Il parle aux Russes.
10:27Il parle à son opinion publique.
10:28Il ne parle pas à Emmanuel Macron ?
10:30Non, il est dans ce retournement permanent.
10:32Écoutez, ce n'est pas nous qui voulons envahir la Russie,
10:34c'est la Russie qui a voulu annexer l'Ukraine.
10:37Et moi, je veux parler à Emmanuel Macron.
10:40C'est du cirque.
10:41Il parle à son opinion publique.
10:43Il faut soutenir ce mouvement de paix, c'est de salut public.
10:46Arrêtons le massacre tous les jours, des morts, des blessés,
10:48des amputés, des veufs, des orphelins, etc.
10:50Tout le monde est d'accord avec ça ?
10:52On est tous d'accord.
10:53D'ailleurs, en ce moment...
10:55La paix. La paix de Pâques.
10:57Non seulement des soldats sont tués des deux côtés,
11:00mais aussi en Ukraine, des civils.
11:02Beaucoup de civils, tous les jours.
11:04Alors qu'il y a moins de civils russes qui sont tués en ce moment.
11:07On s'y achemine.
11:09Et on n'en parlait pas avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
11:11C'est lui qui a accéléré tout.

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