Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Nous sommes avec nos invités en plateau. Je salue Éric Nolot, merci d'être là.
00:03Catherine Neck nous a rejoint. Catherine, bonsoir. Gautier Lebret,
00:06éditorialiste. Merci d'être là.
00:09On a le plaisir de recevoir Emmanuel Devilliers. Bonsoir à vous.
00:12Bonsoir à tous.
00:12Alors, vous êtes entrepreneur, mais vous êtes le frère de Philippe et le frère de Pierre Devilliers.
00:17Voilà. L'occasion d'une toute petite précision constructive. En fait, il a plutôt démissionné.
00:22Le président avait cherché à le retenir, mais effectivement, l'opinion publique retient qu'il a été limogé.
00:26D'accord. Mais il avait dit la vérité.
00:28Il avait dit la vérité, et selon son expression, il faut dire la vérité à son chef.
00:32Très bien. Eh bien, écoutez, on va continuer en débat.
00:35François Piconi, merci d'être là. Louis Doreignel.
00:37On va tout de suite commencer par écouter Emmanuel Macron.
00:39Il a lancé un appel solennel aux Français hier soir.
00:4215 millions de personnes, c'est beaucoup.
00:43Ça veut dire que les Français sont très inquiets.
00:44La patrie a besoin de vous, écoutons le président.
00:49La patrie a besoin de vous, de votre engagement.
00:52Les décisions politiques, les équipements militaires, les budgets sont une chose,
00:56mais ils ne remplaceront jamais la force d'âme d'une nation.
01:02Notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix.
01:06Il ne tient qu'à nous, que nos enfants récoltent demain
01:11les dividendes de nos engagements.
01:14Alors, nous ferons face ensemble.
01:17Voilà pour Emmanuel Macron. Est-ce que la France est en guerre ?
01:19Est-ce que quelqu'un a la réponse à cette question ?
01:21Alors, peut-être Emmanuel De Villiers ?
01:22Aucunement. Moi, je dirais...
01:24Pourtant, en entendant le président...
01:26Oui, mais ce ton grave, on a presque l'impression d'un sketch
01:29quand vous repassez cet extrait, c'est-à-dire que c'est du grand théâtre.
01:33Et autant le président avait le pouvoir de le faire avec le Covid,
01:36avec les institutions, jusqu'à la folle dissolution.
01:39Mais là, le faire avec la notion de guerre, avec l'arme atomique en arrière-plan,
01:43vous me permettrez de considérer, en simple citoyen, que c'est irresponsable.
01:48Bon, Catherine Ney, l'appel à la patrie.
01:50Moi, ce qui m'interesse, c'est justement qu'il parle de la patrie,
01:53parce que ça fait très longtemps qu'aucun président de la République
01:55n'a employé ce mot dans tous les chefs d'État depuis De Gaulle
01:58et encore pendant la guerre.
01:59La patrie n'est pas en danger.
02:01Quand, dans son nez, il appelle, comme ça, ce qu'il dit,
02:06voilà, on va prendre des décisions politiques, on a besoin de vous et tout ça,
02:10qu'il relance l'industrie militaire.
02:14Il a déjà commencé, il a déjà commencé depuis quatre ans.
02:18Et c'est vrai que quand on dit on n'a pas d'argent,
02:20mais seulement l'industrialisation crée des emplois et ça crée de la croissance.
02:24Et c'est par l'industrialisation qu'on crée de la croissance.
02:27Mais là, Catherine, il dit que la patrie a besoin de vous et de votre engagement.
02:29La patrie a besoin de vous.
02:30Est-ce qu'il veut dire qu'il faut qu'on aille renvoyer nos enfants à la guerre ?
02:33La dernière fois où j'ai eu peur pour la patrie,
02:35c'était quand Michel Poniatovski, ministre de l'Intérieur,
02:38annonçait que dans le mois, il y aurait peut-être les chars russes sur les Champs-Élysées.
02:42Moi, j'avais vécu pendant trois mois un moment de panique incroyable.
02:45Je ne sais plus pourquoi.
02:46Voilà, c'est une espèce de fantase du ministre de l'Intérieur.
02:48On n'en est pas là du tout.
02:50Quand il dit que la Russie mène contre nous et est une nuisance
02:57pour beaucoup de pays, dont la France, c'est vrai parce qu'elle mène une guerre hybride.
03:01Elle nous a chassés de l'Afrique.
03:02Elle fait de la cyberattaque contre les hôpitaux.
03:06Et puis, ce qui se passe en Algérie, les Algériens qui achètent
03:11leurs armes à la Russie, qui vendent leur blé à la Russie,
03:14qui se font cajoler par l'Avrof, qui vient voir Théboune régulièrement.
03:18Je veux dire, monsieur Théboune a été reçu en Russie par le président Poutine
03:23comme s'il était vraiment un acteur majeur de tout le Maghreb.
03:27On lui avait promis qu'il entrerait dans les briques.
03:29C'est sa situation.
03:29La situation des banques algériennes est tellement mauvaise qu'il n'a jamais pu le faire.
03:34Mais en tous les cas, ils sont là pour nuire à la France.
03:36Quand on croit qu'ils vont donner quelque chose aux Français en ce moment,
03:39je veux dire, rien que la Russie les en empêcherait.
03:41Donc, c'est vrai que la Russie nous mène une guerre qui ne dit pas son nom.
03:46Mais dire que la patrie est en enjeu et que demain, les chars russes
03:50seront en France ou à nos frontières, non, ce n'est pas vrai.
03:55Cotillet-Lebret, tout ce qu'on entend là, à demi-mot, c'est attention,
03:59on va passer peut-être à une étape supplémentaire,
04:01une mobilisation, une réserve citoyenne, une conscription, je ne sais pas.
04:05Alors, puisque c'était en plus la fin de son allocution,
04:07la patrie a besoin de vous.
04:08Je suis le plus jeune autour de la table.
04:10Vous iriez direct au front.
04:12Si je devais me préparer à prendre un casque et un fusil.
04:15Au-delà de cette volonté de faire peur,
04:19est-ce qu'au fond, c'est une peur qui l'alimente tout seul ?
04:22Parce qu'il faut savoir que Vladimir Poutine a réagi.
04:24Vous avez vu, il a dit qu'on glorifiait le passé napoléonien
04:29et que certains ne se souviennent pas comment ça s'est terminé pour Napoléon en Russie.
04:33Donc là, on est dans une escalade verbale.
04:35À la fois, il dit mais il peut m'appeler alors que depuis trois mois,
04:39Poutine ne prenait plus le président Macron au téléphone.
04:42Là, il dit mais il peut m'appeler et tout ça.
04:43Donc, ça prouve que quand même, ce discours a eu une influence.
04:46Ça marche un peu, oui.
04:48Il a quand même utilisé aussi le terme de paix,
04:50notamment tout à l'heure à Bruxelles avec Volodymyr Zelensky.
04:52C'est un terme qu'on n'entendait pas jusqu'à l'arrivée de Donald Trump.
04:56Donc hier, on a quand même compris que le narratif de Donald Trump
04:59s'impose un peu plus chaque jour.
05:01Personne ne parlait de paix au sein des 27
05:05avant l'arrivée de Trump à la Maison Blanche.
05:08La question, et là où je rejoins Catherine,
05:10c'est qu'il ne faut pas non plus dire qu'Emmanuel Macron
05:13fait juste peur pour se remettre en selle.
05:15Évidemment qu'il a très mal pris sur l'Algérie,
05:17qu'on parle de l'accord de 68 sans lui, qu'il a besoin,
05:21sans doute, de cette question-là, des questions internationales
05:23pour encore briller sur la scène politique, y compris française.
05:27Mais quand il nous parle de cyberattaques contre les hôpitaux russes,
05:31c'est très grave.
05:32Quand on se souvient de ce qui s'est passé en Afrique avec Wagner,
05:35cette ministre russe ultra violente qui déstabilise la France
05:38et donc qui mène une guerre hybride à la France, c'est aussi très grave.
05:42Et évidemment, si demain, il y a un cessez-le-feu,
05:44une nouvelle frontière avec le Donbass et la Crimée
05:47qui seraient rattachées à la Russie, il ne faut pas que les Russes
05:50continuent en Ukraine.
05:51Et quand vous parlez à des Polonais, les Polonais, ils sont inquiets
05:54parce qu'évidemment, les Russes ne seront pas demain à Paris.
05:57Oui, mais à une différence près,
06:00c'est que je ne pense pas que les Russes défileront à l'arc de triomphe.
06:03Je ne mettrai pas ma main à couper sur la Pologne.
06:05Emmanuel de Villiers.
06:06Oui, je crois que la priorité est à la paix.
06:09Il n'y a pas d'autres sujets à mettre en exergue.
06:11Et c'est là que l'allocution du président est tout à fait navrante
06:14et hautement condamnable politiquement, y compris dans les relations internationales.
06:18Parce que là, il a tout d'un coup fait croire au monde entier
06:22qu'on était en train de se préparer à une guerre effective.
06:25Les cyberattaques, tout ça, c'est grave, mais ça n'a rien à voir
06:27avec une guerre conventionnelle, avec l'arsenal nucléaire en arrière plan.
06:31Non, c'est assez stupéfiant.
06:33Ça fait montre du fait que le président n'a plus aucun conseil.
06:35Alors, Éric Nolot, pas d'accord ?
06:36J'ai beaucoup de mal à vous suivre.
06:37Allez-y.
06:39Qu'il y ait dramatisation dans les propos du président de la République,
06:41c'est indiscutable.
06:42Qu'il y ait une part de calcul politique, évidemment.
06:44Enfin, il y a une part de calcul politique dans toute déclaration,
06:47qu'elle soit d'Emmanuel Macron ou d'un autre.
06:49Qu'il ait utilisé des mots inquiétants et même terrifiants.
06:52Quand il est question d'armes nucléaires, tout le monde est terrifié.
06:54Enfin, il y a quand même quelque chose qu'on oublie,
06:56c'est que ça répond à une autre inquiétude.
06:58C'est que les Russes et les Américains
07:00s'entendent sur le dos des Ukrainiens et des Européens
07:03pour imposer une paix qui serait inacceptable.
07:05Et demain, d'attaquer d'autres pays comme les Pays-Baltes
07:08et que les Américains disent que ce n'est plus notre problème.
07:11Si nous voulons remplacer les Américains avec une défense,
07:14il faut s'y préparer.
07:15Moi, je trouve que, évidemment, sur la forme,
07:18il y a des choses très discutables.
07:19Mais je ne vois pas d'autre stratégie possible que de se préparer
07:22à prendre le relais des Américains qui ne veulent plus nous défendre,
07:25qui ne veulent plus défendre l'Ukraine,
07:27qui, demain, ne voudront ni défendre les Pays-Baltes,
07:29ni la Pologne, ni quelqu'un d'autre.
07:31En dehors d'accabler les Français et de stresser tout le monde,
07:33cette allocution ne sert strictement à rien.
07:37Parce que les programmes militaires, c'est du très long terme.
07:40Il a commencé son mandat par amputer les crédits militaires.
07:42Il devrait être beaucoup plus modeste.
07:44Non, il tire parti de cette situation pour exister politiquement
07:47et essayer de tangenter jusqu'à la fin du mandat.
07:49Il les a amputés tout de suite,
07:51puisque c'est Gérald Darmanin qui voulait retrouver les 3 % de déficit.
07:57Il a voulu faire 4,5 milliards d'économies,
08:00d'ailleurs en supprimant 5 euros pour les APL, qui étaient ridicules,
08:03et notamment sur les crédits militaires.
08:05Mais six mois après, ils avaient remonté et ils n'ont cessé de remonter.
08:09Voilà, évidemment.
08:11Rapidement, quatre fois, on écoute les Français.
08:13L'intérêt aussi de l'intervention d'hier soir,
08:15c'est qu'il faut qu'on prépare une économie de guerre.
08:18On n'a pas le moindre euro pour le faire.
08:20Et quand il dit aux Français,
08:21la patrie a besoin de vous, c'est qu'on va vous faire les poches.
08:23On va vous faire l'épargne.
08:24On va venir chercher le bas de l'aile.
08:26Alors, écoutons juste les Français, puis je vous passe la parole.
08:28Écoutez leur inquiétude, évidemment.
08:32Sur le plan international, je pense qu'il assure
08:35avec beaucoup de dignité et d'humanité.
08:37Là, ce discours peut être au bon moment,
08:39parce que ça fait suite à, il y a moins d'une semaine,
08:42cette séquence assez incroyable à la Maison-Blanche,
08:44et ce discours est nécessaire.
08:46On était déjà en guerre pendant le Covid.
08:48Voilà, c'est ce qu'il voulait.
08:50Donc, il veut signifier qu'on sera encore en guerre.
08:52S'abattre une nouvelle guerre froide.
08:53Je ne vois pas pourquoi on mettrait le pays en guerre.
08:56Je pense qu'on en a assez fait pour l'Ukraine.
08:58En France, il n'y a plus de moyens.
08:59On n'arrête pas de nous taxer pour envoyer de l'argent en Ukraine,
09:05alors que les Français sont en train de dépérir.
09:07On part à la catastrophe, là, si on suit son discours.
09:10Macron prépare la guerre,
09:14et qu'il a choisi la confrontation plutôt que la coopération.
09:19Voilà, les Français, ils ont très bien compris ce qu'il allait se passer.
09:22C'était eux qui allaient payer, évidemment, cet effort de guerre.
09:26Je rappelle qu'on a eu deux budgets.
09:28Un censuré, l'autre adopté.
09:30Bérou, que vous aurez demain, Laurence, avec Sonia Mabrouk,
09:33et Michel Barnier.
09:35Citez-moi une manne d'économie.
09:37Rien. Alors, là, pour augmenter les impôts, il y a du monde.
09:40Donc, hier, Emmanuel Macron nous dit
09:41qu'on n'augmentera pas les impôts, très bien.
09:43Et oui, enfin...
09:44Et on verra comment.
09:45Et voilà, et après, on parle de l'épargne.
09:47Donc, c'est magnifique de ne pas augmenter les impôts.
09:49Si c'est pour aller faire...
09:50M. Lecornu qui a parlé de l'épargne.
09:52Et M. Copé, les poches...
09:54M. Copé, il n'est pas au gouvernement, à propos de...
09:56Oui, mais enfin, quand même, quand les LR...
09:58Michel Barnier voulait augmenter les impôts,
10:00première mesure qui fuit dans la presse,
10:01quand vous avez un Premier ministre LR qui revient à Matignon.
10:05Jean-François Copé, qui est LR, et qui vous dit
10:06qu'il faut mettre à contribution l'épargne des Français.
10:09Quand vous avez passé une dure vie de labeur à travailler
10:12et que vous avez mis un petit pécule de côté
10:14pour, pourquoi pas, faire votre retraite
10:15ou vous acheter un bien immobilier.
10:17Non, la première manne d'économie à faire,
10:20évidemment, c'est de tailler dans les prestations sociales,
10:22dans le train de vie de l'État.
10:24Et à partir de là...
10:25Ce que l'État ne fait pas.
10:26Il n'y a aucune majorité pour le faire.
10:27Oui, c'est bien malheureux.
10:28C'est bien malheureux.
10:29C'est bien malheureux.
10:30Ce que disent les Français,
10:31c'est qu'en réalité, ce qu'ils veulent dire,
10:33c'est que cette guerre, ce n'est pas la nôtre.
10:35Et surtout, ça ne doit pas être la nôtre.
10:37Et personne n'a envie de mourir en France pour Kiev.
10:40Ça paraît très loin de nous et ce n'est pas notre combat.
10:42Et je pense que, de ce point de vue-là,
10:44les Français ont raison.
10:45Ensuite, quand on revient sur l'intervention du président de la République,
10:48je pense qu'il y a une crainte objective qui est réelle,
10:51avec des hypothèses.
10:53Pour l'instant, ça reste des hypothèses, on n'en sait rien.
10:55Il y a des intentions, mais il y a plein d'intentions
10:57qu'a affichées par le passé Vladimir Poutine
10:58et qui ne se sont pas réalisées.
11:00Mais pour autant, il ne faut pas non plus tomber dans la naïveté
11:02et se dire qu'il va forcément, par principe, ne rien se passer.
11:05Ensuite, moi, je note que,
11:07dès que le président de la République évoque la question du nucléaire,
11:10le nucléaire, c'est quand même l'ultima ratio de la souveraineté.
11:14Et habituellement, les présidents de la République
11:16sont extrêmement économes de leurs mots
11:18quand il s'agit de parler de nucléaire.
11:20Vous savez, on parle beaucoup au sujet de la bombe.
11:23Il faut cultiver l'ambiguïté stratégique
11:25pour surtout ne pas dévoiler nos intentions.
11:27Ensuite, le sujet de l'économie est un vrai sujet.
11:30Quand on écoute Emmanuel Macron, quand on écoute François Bayrou,
11:32et je trouve que ça m'intéressera d'avoir sa réponse demain,
11:35François Bayrou. Pourquoi ?
11:37Parce qu'il nous explique, en réalité, qu'il faut se préparer à la guerre,
11:40mais en réalité, ça va être light.
11:42Il n'y aura pas de hausse d'impôts, il ne faut pas travailler plus,
11:44et il n'y aura pas de réduction du budget de l'État.
11:46Je vous dis, restez avec nous, parce qu'à 18h35,
11:49nous serons avec Jordan Bardella, président du Rassemblement National.
11:52Là aussi, il a beaucoup de choses à nous dire.
11:54Et dans un instant, on va écouter François Bayrou.
11:55Il nous dit qu'il va préserver le modèle social
11:57et qu'il n'y aura pas de hausse d'impôts.
11:59A tout de suite dans Punchline, sur CNews et Europe.