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00:00On va continuer à parler de l'actualité avec cette conférence de presse d'Emmanuel Macron
00:04qu'on va suivre dans un instant en direct avec Donald Trump.
00:07Peut-être reprenons l'image où on le voit dans le bureau Oval.
00:12Là, ça y est, les deux hommes sont dans le bureau Oval.
00:14Ils sont en train de discourir.
00:16J'imagine que la conférence de presse...
00:18Il y a le JD Evans qui est, je le dis pour nos auditeurs et finalement d'Europe 1,
00:22qui est à la gauche de Donald Trump.
00:25Gauthier Lebrecht, le menu de ces discussions...
00:29Est-ce qu'on peut entendre ce qu'ils disent ?
00:31On n'a pas la traduction. Je peux éventuellement traduire en direct,
00:34mais c'est un peu risqué.
00:36Gauthier Lebrecht, je ne vous permets pas de ricaner sur mon niveau d'anglais.
00:40C'est un exercice compliqué en direct.
00:42Mais on voit donc que le président français, Donald Trump,
00:46va défendre la position de la France, de toute façon,
00:48qui dit qu'il faut que l'Ukraine...
00:51Il y a une garantie de sécurité pour l'Ukraine.
00:54Il faut que les négociations de paix se fassent avec l'Ukraine.
00:57Alors, on va écouter peut-être... Je crois qu'on a la traduction
01:00de ce que dit le président Macron. On écoute quelques instants.
01:15Voilà, donc pour Emmanuel Macron.
01:17L'idée, c'est de suivre ce processus en disant
01:20qu'il ne faut pas passer au-dessus de la tête des Ukrainiens, certes,
01:23mais encore moins des Européens, Gauthier Lebrecht.
01:25Parce que Donald Trump a eu des mots très durs pour Volodymyr Zelensky.
01:28Il a dit que l'invasion de l'Ukraine était de sa responsabilité,
01:32que c'était un dictateur qui ne se soumettait plus aux élections.
01:36Alors, pourquoi il fait ça, Donald Trump ?
01:38Pour lui mettre évidemment la pression,
01:40pour qu'il accepte un accord de cesser le feu,
01:42pour se rabibocher avec la Russie en ce qui concerne les Etats-Unis,
01:46puisque Donald Trump le sait à la clé, potentiellement,
01:48il y a des gros contrats bien juteux pour les Etats-Unis.
01:52Il y a sans doute une première volonté de faire du business
01:55pour Donald Trump avec Moscou.
01:57Je vous rappelle juste qu'Emmanuel Macron, la semaine dernière,
01:59qui s'est exprimé à travers un live TikTok, a dit
02:01« Je vais aller voir Donald Trump et je vais lui dire
02:03« Donald, c'est pas toi, tu peux pas céder à Volodymyr comme ça,
02:06ça ne te ressemble pas. » »
02:07Je ne suis pas sûr que ce soit très efficace
02:10et qu'il arrive à convaincre le président des Etats-Unis.
02:12On a été rejoint par Pierre Gattaz, bonsoir.
02:14Ancien président du Medef.
02:16On a ces images en direct qu'on va garder.
02:19C'est un enjeu vital pour l'Europe ou pas, selon vous ?
02:22Écoutez, c'est un énorme aiguillon pour nous.
02:24Moi, je crois qu'on a quelqu'un qui est extrêmement brutal,
02:28violent, qui est un homme d'affaires.
02:30Un négociateur.
02:31Qui est un énorme négociateur.
02:32Je ne sais pas ce qu'il a négocié derrière ce deal,
02:35sans doute quelque chose.
02:36À nous, Français, à nous, Européens, de se mobiliser,
02:39de comprendre que l'économie c'est fondamental
02:42parce qu'il n'y a pas autre chose que l'économie et l'entreprise
02:44pour faire fonctionner un pays.
02:46On reviendra peut-être sur le sujet.
02:49Je crois que, oui, face à des menaces,
02:51de la violence, de la brutalité, de la négociation,
02:54il faut qu'on se ressaisisse,
02:56surtout en France et notamment en Europe.
02:58Pour moi, c'est une opportunité dans cette crise.
03:01Vous savez, à chaque fois qu'il y a une crise,
03:03il y a beaucoup de dangers.
03:04Je pense qu'il y a des opportunités pour nous de se réveiller.
03:06Et l'Europe doit se réveiller.
03:08Vous y croyez vraiment, au réveil de l'Europe, face à la menace ?
03:11Si on ne se réveille pas, ça va faire très très mal.
03:13Mais ça fait déjà très mal.
03:14Ça fait déjà très mal,
03:15mais je pense qu'il faudra encore plus se réveiller.
03:17Moi, je pense qu'il faut voir Trump et ce qu'il fait,
03:20comme une opportunité de vraiment prendre notre destin en main,
03:24prendre notre souveraineté en main,
03:26se réarmer militairement,
03:28parce qu'on ne peut pas dépendre des Américains.
03:30Tout ça, ce sont des messages, je dirais,
03:33quelque part, pour nous, Européens.
03:35Et si on n'écoute pas, si on n'entend pas,
03:38je crains que ça aille très très mal pour l'Europe.
03:40Ça fait des années que les Européens
03:42se sont endormis sous le parapluie américain,
03:44en se disant qu'il y a les Américains et l'OTAN qui nous protègent.
03:46Nous, comme ça, on va pouvoir continuer à dépenser
03:48pour nos dépenses sociales,
03:49plutôt que pour notre défense.
03:51C'est ça, la réalité.
03:52Mais c'est bien ça qu'il faut remettre en cause complètement.
03:54Et c'est là où on a besoin d'argent.
03:55C'est là où il faut qu'on fasse attention.
03:57Et pour reboucler,
03:58nous avons une sphère publique excessive,
04:00obèse, on va dire, en France,
04:01en Europe aussi, mais surtout en France,
04:03où, en effet, il faut refaire des économies,
04:06il faut redégager des investissements,
04:08des milliards d'euros.
04:09Et tout ça, non pas en taxant les entreprises,
04:11les personnes, les gens aisés, etc.
04:14Parce que là, on va complètement dans le mur,
04:16encore plus en accélérant pour la France.
04:18Il faut faire des économies,
04:19et c'est le moment d'être raisonnable
04:21pour dégager ces économies
04:23pour l'environnement, pour le militaire,
04:25pour des tas de choses,
04:26pour l'innovation, pour le futur,
04:27et pour être souverain.
04:29Donc, si on ne fait pas ça,
04:30et si on continue d'avoir une politique française
04:33que l'on entend à l'Assemblée,
04:35c'est pitoyable,
04:37c'est extrêmement inquiétant pour le pays
04:39de dire qu'on va tout taxer,
04:40tout ce qui bouge.
04:41Non, je crois que là,
04:42on va aller encore plus vite dans le mur
04:44que tous nos comprères européens.
04:46Oui, européens, et c'est peu dire.
04:47On va juste peut-être écouter un instant
04:49Donald Trump qui s'exprime,
04:50quelques instants,
04:51et puis je vous repasse la parole.
04:53Et on ne parle pas ici de soldats américains,
04:55on parle de l'Ukraine et de la Russie.
04:58Mais sur le plan humanitaire,
05:00il faut que ce problème terrible soit résolu.
05:06Cela étant, si ce problème n'est pas résolu,
05:09il peut mener à la Troisième Guerre mondiale.
05:13Il dégénérera et impliquera d'autres puissances.
05:16Il peut mener à une très grande guerre,
05:18à la Troisième Guerre mondiale,
05:20et je ne permettrai pas que cela se produise.
05:26Les troupes européennes pourront entrer en Ukraine
05:28en tant que force d'interposition,
05:30force de maintien de la paix,
05:31et ce, une fois qu'un accord aura été trouvé,
05:33afin d'assurer que tout ce qui a été convenu soit appliqué.
05:36Je crois qu'il n'y aura pas de difficultés,
05:38je ne peux pas parler au nom de la France,
05:40mais le Président s'est exprimé sur ce point,
05:44sur la présence de troupes européennes.
05:49Ce sera une situation bien plus préférable pour l'Ukraine
05:51que d'avoir des troupes d'interposition
05:53plutôt que des troupes ennemies sur son sol.
05:59Durant un soutien que nous apporterons,
06:01les pays européens seront impliqués.
06:05Je ne crois pas qu'il y aura besoin
06:06de beaucoup d'appui américain.
06:08Une fois qu'un accord a été signé,
06:11la Russie va retourner à ce qu'elle faisait.
06:17Il n'y aura pas de difficultés.
06:22Allez-vous rencontrer le Président Zelensky prochainement ?
06:26Oui, il pourrait venir cette semaine ou la semaine prochaine
06:28pour signer l'accord sur les minéraux.
06:33Nous nous rencontrerons dans le bureau Oval.
06:36L'accord est en cours de négociation.
06:39Nous touchons au but.
06:42Quant à cet accord sur les terres,
06:46le Président souhaite se déplacer pour le signer avec moi.
06:52Je crois qu'il y aura ensuite un travail de ratification
06:56à un niveau ou un autre,
06:57mais je suis certain que cela se fera.
07:00Pour Donald Trump, ce qui est fascinant,
07:02Pierre Gattaz, vous êtes l'ancien patron du Medef,
07:04c'est qu'il dit que le Président Zelensky
07:06va venir pour signer avec moi
07:08l'accord sur les terres rares et les minéraux.
07:10C'est-à-dire qu'il force la main du Président ukrainien
07:14pour un deal économique.
07:16On est bien d'accord ?
07:18Oui, mais c'est ça qui est épouvantable.
07:20C'est un négociateur, c'est un homme d'affaires.
07:24Le problème, c'est des rapports de force incessants.
07:26Il n'y a plus de compromis.
07:28C'est ça la politique internationale.
07:30C'est ça qui est extrêmement dangereux.
07:32Je pense en effet qu'il faut se défendre,
07:35il faut résister, il faut s'unir,
07:37il faut que l'Europe prenne ça.
07:40Je pense que c'est un vrai aiguillon
07:42et c'est un vrai danger pour l'Europe.
07:44On a des géants en face de nous.
07:46On a les Etats-Unis, on a la Chine,
07:48on a la Russie qui galopent aujourd'hui
07:50et qui galopent sur le plan économique.
07:52Ce qui est intéressant de voir, c'est que
07:54Trump, malgré tous les défauts qu'on vient de lister,
07:56il veut que les Etats-Unis soient grandes
07:58et soient performantes
08:00et que l'économie soit extrêmement forte.
08:02C'est pas le protectionnisme.
08:04À un moment donné, ça ne marchera pas très longtemps.
08:06Et deuxièmement, ça montre quand même
08:08qu'y compris les Chinois communistes
08:10qui ont compris que l'entreprise et l'économie de marché
08:12étaient la meilleure solution pour
08:14rendre des gens heureux, pour apporter du bien-être
08:16et pour régler les problèmes d'environnement.
08:18Je reviens sur mon combat
08:20aujourd'hui en France, c'est que ça,
08:22on ne l'a toujours pas compris au sein de l'Assemblée
08:24et dans les partis politiques.
08:26Je suis à la fois...
08:28Bon, c'est un peu du grand n'importe quoi
08:30ce qui se passe sur le plan géopolitique, mais je reviens
08:32sur la France en me disant
08:34les gars, réveillez-vous et réveillez-vous.
08:36Arrêtez de maltraiter les entrepreneurs
08:38et les entreprises parce que c'est la clé de tout.
08:40Je reviens sur les communistes chinois qui,
08:42en 1978, après 40 ou 50
08:44millions de morts de Mao Zedong,
08:46ont fait une mutation vers l'économie socialiste de marché.
08:48Donc mon message, c'est de dire
08:50et pour revenir à l'économie française,
08:52je suis extrêmement inquiet
08:54parce que les patrons sont extrêmement nerveux.
08:56Tout ça renchérit la nervosité
08:58de l'économie et quand vous avez des gens
09:00et des patrons notamment qui sont très incertains,
09:02très nerveux, vous n'embauchez plus,
09:04vous n'investissez plus. Donc je pense que cette phase-là,
09:06soit on se met dans sa coquille,
09:08soit on ouvre les vannes
09:10et on avance dans le bon sens.
09:1218h48, on est en direct dans
09:14Punchline sur CNews et sur Europe 1, ce qui est fascinant
09:16en écoutant Donald Trump, puisqu'on est en pleine
09:18conférence de presse entre Emmanuel Macron
09:20et Donald Trump, Louis Ragnel, c'est que
09:22pour Donald Trump, un, la guerre est finie,
09:24deux, le président Zelensky va venir là
09:26dans quelques jours signer l'accord sur les minerais,
09:28sur l'exploitation du
09:30sous-sol ukrainien et trois,
09:32il a validé le fait qu'il y ait des troupes européennes
09:34qui vont entrer sur le sol
09:36ukrainien pour s'interposer
09:38après la signature des accords de paix.
09:40Pour lui, tout est déjà fait.
09:42C'est ce qu'il vient d'annoncer.
09:44Donald Trump est en train d'essayer de dessiner
09:46une nouvelle ère, de montrer qu'il y a
09:48un nouvel ordre mondial qui est en train
09:50d'être impulsé et c'est lui qui est en train de le créer
09:52avec autour de trois capitales
09:54Washington, Pékin et Moscou.
09:56C'est vraiment ça qu'il essaye
09:58d'imposer. Il montre aussi à Emmanuel Macron
10:00qu'il ne connaît pas l'Europe et qu'il la méprise
10:02qu'en réalité l'Europe n'a pas grand-chose à faire
10:04dans cette histoire.
10:06S'il trouve d'intervention, d'interposition.
10:08Il pose un peu des questions qui fâchent.
10:10Ce qu'il explique entre les lignes,
10:12il explique à Emmanuel Macron, qu'avez-vous fait les Européens
10:14avant mon élection pour faire la paix ?
10:16Il n'y a que moi, il a fallu que j'arrive
10:18pour que la paix puisse se concrétiser
10:20et se réaliser. Il explique par ailleurs
10:22que les forces américaines
10:24n'ont pas vocation à être très importantes.
10:26Mais il ne veut pas mettre un seul soldat américain
10:28sur le sol ukrainien.
10:30C'est moi qui fais la paix
10:32mais c'est vous qui allez devoir régler les modalités
10:34de cette paix et ça, ça va être très compliqué.
10:36A nos frais.
10:38Pour revenir par rapport à la discussion qu'on avait tout à l'heure,
10:40ce qui va être intéressant quand même,
10:42c'est de regarder, est-ce que réellement l'Europe
10:44est en train de comprendre ce qui lui arrive ?
10:46Est-ce que demain, il y a un symptôme que je trouve intéressant,
10:48est-ce que demain, les Allemands achètent
10:50des F-35 américains ou achètent des Rafales ?
10:52Mais vous avez la réponse.
10:54Mais ça se voit.
10:56En fait, la seule question qui compte
10:58et qui est le symbole de la crainte,
11:00de la méfiance, de l'incertitude dans l'avenir
11:02des pays baltes et également
11:04de l'Allemagne, c'est est-ce qu'ils achètent
11:06du matériel de défense européen et français
11:08ou est-ce qu'ils achètent américain ?
11:10S'ils achètent américain, ça veut dire que réellement l'Europe
11:12ne sera pas souveraine.
11:14S'il vous plaît, il est 18h50, on est en direct sur CNews et Europe 1.
11:16Emmanuel Macron en pleine conférence de presse,
11:18le président américain a tout de même évoqué
11:20c'est où cet accord de paix
11:22ou la Troisième Guerre mondiale.
11:24Il a quand même dit à deux reprises
11:26c'est où la Troisième Guerre mondiale.
11:28C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'alternative pour lui.
11:30C'est où on fait ce qu'il dit
11:32ou ça pète dans tous les sens.
11:34Là, pour le coup,
11:36c'est véritablement sa signature.
11:38Il en lâche les prises
11:40et à la fois...
11:42Au contraire, il n'est pas du tout
11:44en train de lâcher le pays.
11:46Justement, parce qu'il se rapproche de sa propre pensée.
11:48Effectivement, c'est rare pour nous occidentaux
11:50et notamment les Français
11:52qui ont des problèmes avec le courage.
11:54Là, à l'ordre du jour, c'est la guerre.
11:56À l'ordre du jour français, c'est la guerre en Ukraine.
11:58Mais Trump va lui parler
12:00de ce qui se passe au Proche-Orient
12:02et de ce qui se passe à Gaza
12:04au sortir de ce qu'on a vu
12:06des mises en scène macabres du Hamas.
12:08Et là, j'aimerais bien avoir un retour
12:10et le positionnement du président de la République là-dessus.
12:12Non, le problème de Trump, c'est qu'évidemment,
12:14il prend les libertés qu'il arrange
12:16pour aller justement dans le sens.
12:18Quand il dit, par exemple, j'ai noté cette phrase,
12:20la Russie va retourner
12:22à ce qu'elle faisait.
12:24Mais qui nous dit ?
12:26D'abord, un, elle faisait quoi ?
12:28Et ensuite, après, je parle sous contrôle de Pierre Gattaz,
12:30la Russie aujourd'hui, elle est complètement
12:32tournée dans une économie de guerre.
12:34Comment peut-elle arrêter
12:36du jour au lendemain cette économie de guerre ?
12:38Ce qui pose évidemment des problèmes géopolitiques
12:40pour les pays baltes
12:42et pour les autres pays, c'est absolument évident.
12:44Et ça, ça ne pose pas de problème.
12:46Devant tous les turiférés de Trump,
12:48en France notamment, ça ne pose aucun problème.
12:50En tout cas, Pierre Gusson, c'est Mathieu Verdoux.
12:52Il faut regarder un peu
12:54le bilan de Donald Trump, y compris le bilan
12:56pendant sa première...
12:58Oui, mais là, on se concentre sur ce qui se passe aujourd'hui.
13:00Ça éclaire exactement
13:02ce qui se passe aujourd'hui. C'est-à-dire que Donald Trump
13:04a un grand mérite qui est de
13:06faire bouger les lignes,
13:08de générer des nouvelles situations mentales
13:10qui poussent les uns et les autres à se repositionner.
13:12Et c'est exactement ce qui est en train
13:14de se produire pour l'Europe. On verra bien si on sera
13:16à la hauteur du défi. Et M. Gattaz
13:18a très bien exposé l'ampleur
13:20justement du défi. Mais quand on regarde bien,
13:22regardez les négociations avec le Mexique,
13:24les négociations avec le Canada d'il y a une dizaine de jours,
13:26en réalité, les États-Unis n'ont quasiment rien obtenu.
13:28C'est-à-dire qu'ils préfèrent l'affichage
13:30et ils préfèrent l'effet produit
13:32que le concret. Parce que la pensée géopolitique
13:34américaine, elle a du sens. Détacher,
13:36elle a essayé de détacher la Russie de la Chine,
13:38finalement du Kissinger à l'envers
13:40qui avait voulu détacher la Chine de l'URSS
13:42à l'époque. Le problème, c'est que rien
13:44ne dit qu'une fois cet accord signé
13:46selon ces conditions-là, la Russie
13:48effectivement, comme le disait Joseph,
13:50reviendra à ce qu'elle faisait avant
13:52ou plus exactement, reviendra comme une espèce
13:54d'alliée du monde occidental.
13:56Pierre Gattaz, est-ce que la Russie peut redevenir un partenaire
13:58commercial comme les autres dans les années à venir ?
14:00Écoutez, commercial, oui, sans doute.
14:02On l'espère tous. Mais si vous voulez, aujourd'hui,
14:04c'est un... Bon, écoutez, il faut laisser passer
14:06tout ce cirque. J'espère
14:08que ça arrivera, qu'on atterrira.
14:10Je continue de penser que l'Europe a une
14:12opportunité incroyable de se
14:14ressaisir, d'avancer dans le bon sens,
14:16d'être autonome, d'être souveraine.
14:18Et que la France, dans tout ça, doit être très forte
14:20en Europe. Parce qu'une Europe forte avec une France
14:22faible, là c'est dramatique pour nous
14:24Français. Donc il faut absolument que la France se ressaisisse
14:26avant tout pour que l'Europe soit
14:28forte et durablement forte. Mais comment voulez-vous
14:30que la France se ressaisisse, Pierre Gattaz,
14:32avec le Parlement dans l'État que
14:34nous avons, avec
14:36aucune majorité pour voter des textes,
14:38avec une impuissance de l'État sur absolument tous
14:40les domaines, qu'ils soient régaliens ou non,
14:42comment voulez-vous que la France réagisse ?
14:44Alors, là, c'est le problème actuel, si vous voulez, qui est
14:46dramatique pour nous tous. Et moi, je rencontre des
14:48commerçants, des artisans, des vétérinaires,
14:50toutes les forces économiques du pays. Avec leurs salariés,
14:52ça fait 28 millions de personnes. Tout le monde
14:54est complètement stressé, extrêmement nerveux.
14:56Pourquoi ? Parce qu'on a l'impression de
14:58revivre mai 81, où les
15:0035 heures de M. Jospin et M. Martine Aubry,
15:02ou les premiers mois de François Hollande.
15:04Alors, je ne fais pas de politique. Ce que je voudrais juste,
15:06c'est une gauche libérale ou une
15:08droite libérale. Point. Nous, on
15:10serait heureux avec des sociodémocrates à la
15:12Scandinave ou à l'Allemande.
15:14Mais pragmatiques, et surtout
15:16qu'ils comprennent que l'outil de travail, c'est
15:18fondamental. C'est là où on crée la richesse. C'est là où on crée
15:20l'emploi. C'est là où on forme des jeunes, de l'apprenti,
15:22des alternants. Et s'il n'y a pas
15:24cette poule aux oeufs d'or des entreprises,
15:26que tous les pays du monde ont compris, quand vous
15:28regardez les 38 pays de l'OCDE,
15:30les plus riches au monde, ils ont juste
15:32compris, gauche ou droite confondus,
15:34libéraux, que l'entreprise, c'est absolument magique.
15:36Donc, vous taxez, vous taxez, vous démotivez
15:38les gars, vous les méprisez. Comme j'entends à
15:40l'Assemblée Nationale, les déclarations de M. Coquerel,
15:42Mme Binet aussi de la CGT...
15:44Vous n'avez pas beaucoup aimé ce qu'elle a dit, Mme Binet.
15:46Si vous voulez, nous sommes dans
15:48l'extrême gauche, excusez-moi.
15:50Encore une fois, je ne fais pas de politique.
15:52Je suis bien contenté des sociodémocrates
15:54de François Hollande à la fin
15:56de son mandat, où on a baissé le taux d'IS.
15:58Il y a eu l'inflat de taxes, il y a eu les lois El Khomri.
16:00Des choses ont été faites. Je me suis dit, ça y est,
16:02c'est bon, on peut vivre l'alternance pour les 50
16:04prochaines années en France. Eh bien, pas très tard.
16:06On a ouvert une boîte de Pandora
16:08avec la dissolution, et d'un seul coup,
16:10toutes les pensées tristes ou les pensées
16:12viles, de haine, de jalousie,
16:14etc., la chasse aux sorcières... Et ça, je vais
16:16vous dire, en tant que patron, où nous, on essaye de
16:18motiver les gens toute la journée, on essaye d'avoir des ingénieurs,
16:20on essaye d'exporter, on essaye de se battre
16:22face à des Chinois, des Américains.
16:24Toute la journée, on passe là-dessus.
16:26Pour être rentable, eh bien, on nous dit
16:28non, non, on va vous taxer en tous les sens, y compris
16:30le ministre de l'Économie qui nous dit, il faudra vous habituer à être
16:32moins rentable.
16:34Là, j'ai halluciné.