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Écoutez "On refait le monde" avec Alexander Query, journaliste reporter indépendant en direct de Kiev, Aline Le Bail-Kremer, journaliste, co-fondatrice de "Stand With Ukraine", Maud Quessard, spécialiste de politique étrangère américaine, directrice du domaine Europe, Espace transatlantique, Russie de l'Institut de Recherche Stratégique de l'École Militaire (IRSEM), et le Général Olivier Kempf, directeur du cabinet stratégique "La Vigie", chercheur associé à la FRS (fondation recherche stratégique) et auteur de "Guerre d'Ukraine" aux éditions Economica.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 04 mars 2025.

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Transcription
00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Le Président Zelensky propose une trêve pour entamer des discussions de paix.
00:09Il dit vouloir arranger les choses et travailler sous la direction ferme de Donald Trump.
00:14Rappelons que le Président Trump vient donc d'ordonner une pause de l'aide militaire des Etats-Unis à l'Ukraine.
00:19Pour débattre de cette situation, j'accueille ce soir le Général Olivier Kempf qui est expert en stratégie et en défense.
00:26Je renvoie à votre livre, Général Kempf, « Guerre d'Ukraine » qui est paru aux éditions Economica.
00:30Soyez le bienvenu.
00:31Bonsoir.
00:32Maude Kessar qui est spécialiste des relations internationales à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire.
00:37Merci de nous rejoindre Maude Kessar.
00:38Bonsoir.
00:39Alexandre Kery et les journalistes spécialistes des questions ukrainiennes.
00:43Merci de participer de l'émission en direct de Kiev, Alexandre Kery.
00:46Nous vous donnons la parole dans quelques instants.
00:48Et Aline Loba-Ekremer qui est cofondatrice de l'association Stand with Ukraine.
00:55Une trêve dans les airs est donc en mer afin d'entamer des discussions de paix durable.
01:00Est-ce que vous avez été surpris par ce communiqué de Volodymyr Zelensky en général ?
01:05Non, parce qu'il est dans une position malgré tout très compliquée.
01:09On a vu ce qui s'est passé la semaine dernière à la Maison Blanche où ça s'est très très mal passé.
01:17Et il essaye malgré tout de reprendre langue avec les américains en cédant et en essayant de ne pas tout céder.
01:26Donc en cédant, c'est-à-dire en proposant finalement cet accord sur les minerais rares, les terres rares,
01:32qui était déjà l'objet de la discussion à Washington.
01:35Oui, on en parlait déjà.
01:36Oui, d'ailleurs les 40 premières minutes de la conversation étaient sur ce sujet.
01:40Normalement ça aurait dû bien se passer, ça ne s'est pas bien passé.
01:43Et puis il cherche toujours à obtenir des garanties de sécurité qui pour l'instant ne sont pas proposées par Trump.
01:50Et c'est pour ça qu'il essaye d'avoir une trêve.
01:52Une trêve au moins partielle est une façon de tester aussi la volonté russe de négocier d'une part,
01:59et d'autre part de faire que ce qu'il va être obligé de céder, parce qu'il va devoir céder,
02:04et tout le monde l'a malgré tout compris, ne soit pas une pure et simple capitulation.
02:08Il faut qu'il y ait un échange.
02:09Aline Levesque-Remey, très simplement, ma question peut vous paraître naïve,
02:13mais est-ce que c'est une bonne nouvelle ce soir que nous apprenons ?
02:17Disons que vous le diriez, Zelensky, à partir du moment où on annonce qu'il n'y a plus d'aide américaine,
02:23techniquement, sur ce reste d'aide qui était en route vers l'Ukraine,
02:27de quoi on parle aussi dans cette aide-là, c'est de la défense aérienne.
02:31C'est-à-dire que là, ce qui a été mis dans le chantage brutal qui a lieu autour de ce deal des terres rares,
02:37c'est la vie des civils.
02:39C'est ça qui s'est joué.
02:42Donc à partir du moment où, dans la journée,
02:46quand ce bruit de coupe de livraison d'armes,
02:51de ces armes-là, c'est-à-dire des armes de défense,
02:54qui assurent la défense des villes et des vies ukrainiennes,
02:57oui, il y a eu cette proposition dans la foulée,
02:59parce que là, il y avait un vrai sujet.
03:03En tout cas, les militaires avec lesquels je suis en contact,
03:07il n'y avait pas de panique sur le front, techniquement.
03:10En fait, ça va être difficile, on peut tenir, mais il n'y a pas de panique.
03:14Après, il y a la question du renseignement,
03:16il y a la question des Starlink et compagnie,
03:20que tout le front utilise, les pilotes de drones,
03:23les soldats dans les tranchées, l'infanterie,
03:25enfin bref, tout le monde utilise Starlink,
03:27donc c'est cette moulasse-là planait.
03:29Mais à partir du moment où il est question de bloquer
03:31les livraisons de missiles pour les systèmes patriotes,
03:34là, c'est une menace très claire,
03:37ça veut dire qu'on abandonne aussi les civils,
03:39ce qui est très exactement ce qu'un président d'Ukraine veut le moins,
03:46parce que tout le monde se bat pour protéger les civils et protéger les villes,
03:49c'est quand même ça le but du jeu,
03:50donc finalement, il y a une forme d'aller...
03:53Mais ça, c'était toujours en toile de fond,
03:55tout le positionnement de l'Ukraine dans cette affaire,
03:58même après l'histoire du Bureau Leval,
04:00d'essayer de réparer ce qui est réparable
04:02dans la relation à l'Amérique,
04:04parce qu'en l'état, tout de suite et maintenant,
04:07on ne peut pas faire sans.
04:08Maud Kessar, comment interprétez-vous ça,
04:10et est-ce qu'on apprend ce soir une bonne nouvelle,
04:13en tout cas pour le champ général de guerriers ?
04:16Alors, ce qu'on apprend surtout,
04:18c'est le fait que Vladimir Zelensky
04:20finit de se faire tordre le brin par l'administration Trump
04:23et par le binôme Trump-Vence.
04:25On l'a vu lors de la scène de vendredi dernier,
04:28mais on l'a aussi entendu, lu,
04:30et de manière assez vocale, comme disent les Américains,
04:33quand on regarde aussi les déclarations
04:35qui ont été faites par J.G.Vence,
04:37le vice-président, qui a annoncé
04:39qu'il vaut mieux avoir des garanties de sécurité
04:42en signant cet accord sur les terres rares,
04:45que de compter sur 20 000 troupes
04:47qui seraient issues d'armées qu'il ne nomme pas
04:51et qui n'auraient pas combattu depuis 20 ou 30 ans.
04:54Vous êtes en train de nous dire
04:55qu'il ne pouvait pas faire autrement ?
04:56Absolument.
04:58Qu'est-ce que ça nous dit de la situation,
05:00du point de vue ukrainien ?
05:02Pardon.
05:03C'est à madame que je pose la question.
05:06Moi, je ne me place pas du point de vue ukrainien,
05:08mais du point de vue américain.
05:10On peut le projeter.
05:11Mais simplement, on est dans une situation
05:14qui est quand même assez désespérée
05:16et comme le disait très bien
05:18votre intervenante précédente,
05:20ici, c'est la vie de civils qui est en jeu
05:25et par contre, le fait que l'administration Trump
05:28parle de garantie de sécurité
05:30par la présence de civils américains
05:32qui seraient sur le territoire ukrainien
05:34et qui empêcheraient les russes d'attaquer,
05:36c'est une affabulation totale
05:42puisqu'il y avait déjà des civils américains,
05:46des ingénieurs et des membres de l'USAID
05:49qui étaient sur le territoire ukrainien
05:51quand les russes ont attaqué en 2022.
05:53Quelle est la réaction à Kiev ?
05:55Oui, bonsoir.
05:57Au début, ça a été un peu de sidération bien entendu
05:59et pour ce soir, on comprend bien
06:01qu'effectivement Zelensky doit se plier,
06:04essayer de recoller les morceaux,
06:06essayer un peu d'avoir ce jeu déquilibré
06:08en essayant de ne pas passer pour un loser
06:10parce qu'effectivement, Trump n'aime pas les losers
06:12mais en même temps, en essayant d'amadouer Trump
06:14pour bien récupérer au moins, en tout cas,
06:16ses patriotes parce qu'effectivement,
06:18il n'y a pas que des patriotes dans ces paquets,
06:20il y a aussi des Heimars
06:23qui sont des missiles qui ont effectivement
06:25prouvé leur efficacité sur le terrain.
06:29Donc aujourd'hui, on se pose effectivement
06:31des questions à ce niveau-là.
06:32C'est vrai qu'il n'y a pas un grand fond de panique,
06:34en tout cas, ce que j'entends parmi les militaires,
06:36il n'y a pas énormément de panique là-dessus
06:38puisque l'Ukraine a tenu quand même, je crois,
06:40c'est en 2023 ou 2024, six mois
06:42sans les 60 milliards d'aides américaines.
06:44Zelensky l'a bien dit ce soir,
06:46on n'est pas en 2022,
06:48on n'est pas dans une situation
06:50où il y a un vrai déséquilibre d'efforts.
06:51C'est aujourd'hui, en tout cas, sur certains points
06:53du front, notamment, je pense, autour de Pokrov,
06:55ce que je pensais à ces points-là,
06:57eh bien, il commence à y avoir
06:59une petite poussée ukrainienne.
07:00Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
07:01si ces armes s'arrêtent d'arriver,
07:05eh bien, ça pourrait encore une fois
07:07stopper un potentiel élan ukrainien
07:09de ce côté-là, comme on a pu le voir vers Carson,
07:11qu'on a pu voir bien avant.
07:13S'agit-il d'un aveu de faiblesse
07:14ou d'une manœuvre stratégique
07:15face aux pressions américaines,
07:17enfin, aux pressions d'ailleurs américaines et russes,
07:19Général Kemp, comment vous percevez cela ?
07:21De la part de Zelensky ?
07:22Bien sûr.
07:23Oui, c'est un homme politique
07:25qui est contraint
07:27avec une très très forte pression
07:29de la part d'un pays,
07:32restons sur le pays avant de voir
07:34la personnalité de son dirigeant,
07:36d'un pays qui l'a soutenu dès le début.
07:38Et le dirigeant a changé,
07:41le nouveau dirigeant ne veut plus le soutenir.
07:44Alors, cette aide américaine,
07:45il y a trois composantes.
07:46Il y a une composante visible,
07:48je dirais tangible, matériel,
07:50qui sont les armements,
07:53les munitions dont on vient de parler.
07:55Vous avez une deuxième composante,
07:56un peu moins visible,
07:57qui est logistique.
07:58Alors, ça peut être
07:59toute la coordination qui se fait,
08:01par exemple, sur les aéroports,
08:03par exemple en Pologne.
08:05Il y a une coordination arrière en Pologne,
08:07et vous avez tout un tas de soutien américain
08:09qui se fait.
08:10Est-ce que ça va s'arrêter ou pas ?
08:11On ne le sait pas.
08:12Vous avez toute la question des pièces détachées
08:14sur les armements américains,
08:15fournis par les américains,
08:16mais sur les armements américains
08:17fournis par les européens.
08:19Est-ce que cette composante-là
08:21fait partie de l'annonce de Trump aujourd'hui ?
08:23Puis, vous avez une troisième composante
08:25qui est intangible, invisible
08:27et très importante,
08:28qu'on appelle le C3X,
08:29qui est commandement, contrôle,
08:31communication,
08:33renseignement,
08:35les satellites,
08:36le cyber.
08:38Et alors là, on se pose beaucoup de questions.
08:40La semaine dernière...
08:41Pourquoi ?
08:42Parce que, à la guerre,
08:44tout le monde pense que la guerre,
08:45c'est d'abord du matériel,
08:47des munitions et éventuellement des hommes,
08:49mais vous avez aussi de l'organisation.
08:50Et aujourd'hui, la guerre moderne
08:51et la guerre d'Ukraine, malgré les apparences,
08:53est une guerre moderne,
08:55se fait aussi par tous ces instruments
08:57de communication
08:59électronique,
09:01par satellite,
09:03d'observation par satellite, etc.
09:05Et si les américains débranchent ça,
09:07et ça, on ne sait pas si ça le fait,
09:09si les américains débranchent ça,
09:11l'effet peut être beaucoup plus rapide.
09:12Je reviens sur mes trois composantes.
09:14Les deux premières peuvent avoir des effets
09:16à moyen terme, c'est-à-dire d'ici 2 à 4 mois.
09:18La troisième peut avoir des effets
09:20beaucoup plus rapides sur le déroulement des opérations.
09:22Est-ce qu'on se frotte les mains ce soir à Moscou,
09:24selon vous, généralement ?
09:25Bien sûr qu'on se frotte les mains.
09:26Je pense que tout le monde est assez d'accord.
09:28Le vrai sujet, et c'est pour ça
09:30que l'initiative de Zelensky est importante,
09:32c'est, en proposant
09:34cette trêve, il essaye
09:36de dire
09:38à Donald Trump,
09:40essaye d'obtenir
09:42quelque chose, un geste,
09:44de la part de Moscou, parce que pour l'instant,
09:46tous les gestes sont faits de la part des américains
09:48et sont faits, et vous avez raison Madame Kessar,
09:50pour tordre le bras de Zelensky.
09:52Ce que Zelensky essaye de faire
09:54ce soir, c'est un peu de détendre son bras
09:56et d'essayer de tordre un tout petit peu
09:58l'arrière petit doigt
10:00de Vladimir Poutine.
10:02Je crois que vous avez envie de réagir,
10:04Aline Lobaye-Kremer.
10:06Oui, parce qu'à un moment donné, dans l'équation Trump,
10:08cette administration nous parlait
10:10de paix par la force, alors ce qu'on n'a peut-être
10:12pas suffisamment vu arriver,
10:14ce serait la force sur la victime et pas sur l'agresseur.
10:16En fait, toute la pression,
10:18tout le cynisme est mis
10:20sur la victime, à savoir
10:22l'Ukraine, pas grand chose
10:24pour l'instant sur la Russie.
10:26Ce qui se passe aussi dans les heures qui
10:28viennent de s'écouler, c'est aussi
10:30la démonstration et la
10:32déconstruction, comme on dit, de
10:34beaucoup de mensonges, par exemple, qui
10:36fait passer l'Ukraine pour les
10:38guerres, pour eux qui ont
10:40presque envahi la Russie, donc c'est aussi une façon
10:42de rappeler un peu de vérité,
10:44l'Ukraine veut la paix. Il n'y a pas un pays
10:46sur la planète dans la Russie qui veut
10:48plus la paix que l'Ukraine. C'est aussi
10:50ce que vient dire
10:52Volodymyr Zelensky, quand il propose
10:54quand même ce qu'il vient de
10:56proposer ces dernières
10:58heures, c'est que, en gros,
11:00il met
11:02tout ce qui a été de machines de propagande
11:04et de tubes de la fanfare de propagande
11:06pour expliquer à quel point il était dictateur.
11:08Non, on a quelqu'un qui,
11:10parce qu'il veut sauver des vies,
11:12passe son honneur, qui est prêt
11:14à revenir sur ses propos,
11:16parce que dans son message, il y a
11:18beaucoup d'urbanité
11:20à l'endroit de l'administrateur
11:22qu'il a pourtant humilié
11:24au nom de la planète. Et tout ça,
11:26finalement, ça vient dire que c'est
11:28secondaire. Lui, son enjeu,
11:30c'est de sauver son pays, c'est-à-dire son peuple,
11:32c'est-à-dire les civils. Et c'est ça qu'il vient dire
11:34à savoir aussi. Ce que ça vient dire aussi,
11:36c'est que, de toute façon, en Ukraine,
11:38tout est
11:40pourri dans cette discussion, parce que
11:42cette administration Trump s'imagine que la Russie
11:44veut la paix, ce qui est un mensonge,
11:46ce qui n'est pas vrai. Donc, ensuite,
11:48si ce que a proposé
11:50Volodymyr Zelensky est repris
11:52à la volée par l'administration américaine,
11:54ensuite, peut-être que va
11:56éclater la vérité, que tout le monde puisse se rendre
11:58compte, très concrètement,
12:00de à quel point la Russie ne veut pas la paix.
12:02On marque une pause dans cette émission
12:04et on vous redonne, bien entendu, la parole, tout de suite
12:06après le rappel des titres de 19h30.
12:08A tout de suite sur RTL.
12:10RTL, on refait le monde.
12:12Avec Yves Calvi.
12:14RTL, s'informer
12:16ensemble.
12:18Il est 19h30.
12:20RTL soir, on refait le monde.
12:22Avec Yves Calvi. L'essentiel de l'actualité
12:24avec Aubert Nuccio. L'état de santé du pape
12:26François est stable ce soir, d'après le
12:28Vatican. Le souverain pontife de 88 ans
12:30n'a fait aucune nouvelle crise
12:32respiratoire. Le pape est
12:34hospitalisé pour une double pneumonie
12:36depuis le 14 février à Rome.
12:38Il passera la nuit sous oxygène.
12:40Le président ukrainien Volodymyr
12:42Zelensky propose ce soir une trêve
12:44en mer et dans les airs.
12:46A la Russie, le temps d'entamer les discussions
12:48en vue d'une paix durable.
12:50Kiev regrette que l'entretien en Washington
12:52se soit mal passé. Il dit vouloir
12:54arranger les choses avec Donald Trump.
12:56Le président américain doit s'exprimer cette nuit
12:58devant le Congrès. Et puis
13:0010 tonnes de cocaïne saisies à
13:02Dunkerque. C'est un record en France
13:04métropolitaine. La drogue était dissimulée
13:06dans un conteneur. Dans moins de 30 minutes
13:08on va retrouver Faustine Bola pour
13:10son émission Héros. Avec ce soir
13:12un voyage dans notre enfance et dans l'univers
13:14des dessins animés. Les héros
13:16sont Homer Simpson, Marge Sengoku
13:18Jim Carrey ou plutôt
13:20leur voix française que vous reconnaîtrez sans doute.
13:22Ce soir elle nous parle du doublage,
13:24comment incarner, comment jouer différents personnages
13:26jusqu'à ce qu'il vous colle à la peau.
13:28Rendez-vous à 20h pour Héros.
13:30A tout à l'heure.
13:38Je ne pense pas que vous seriez un dur à cuire
13:40sans les Etats-Unis. Et votre peuple est très courageux.
13:42Mais soit vous concluez un accord,
13:44soit nous vous laissons tomber. Et si nous nous retirons,
13:46vous allez en découdre. Vous n'êtes pas
13:48dans une bonne position. Vous n'avez pas les cartes en main
13:50avec nous. Vous jouez avec la Troisième
13:52Guerre Mondiale.
13:54Maude Kessar, auquête spécialiste des relations internationales
13:56à l'Institut de recherche stratégique
13:58de l'école militaire. Ce
14:00comportement du président américain,
14:02du président Trump, est-ce qu'on l'a vu
14:04arriver ? Est-ce qu'elle était annoncée ?
14:06Alors, ce qu'on a vu arriver, c'est surtout
14:08le comportement et la ligne
14:10politique de son vice-président
14:12J.D. Vance. Parce qu'on aime
14:14beaucoup commenter de ce côté de l'Atlantique l'imprévisibilité
14:16de Donald Trump. Ce serait bien
14:18de commenter aussi la prévisibilité
14:20du vice-président J.D. Vance.
14:22C'est l'un de nos confrères du monde aujourd'hui.
14:24J.D. Vance, idéologue sans concession.
14:26Absolument. C'est ce qu'il avait déjà annoncé au
14:28printemps dernier, donc en mai 2024
14:30et puis aussi à l'été 2024
14:32et de manière complètement
14:34éclatante à la conférence de Munich en février
14:362025. Donc, ici...
14:38Donc, on l'a vu arriver. En tout cas, c'était annoncé
14:40d'une façon ou d'une autre.
14:42Vance ne s'est pas avancé masqué
14:44et il tient sa ligne. Et cette
14:46ligne, elle est pro-russe.
14:48Elle est claire et il n'en dérogera pas.
14:50Et je pense aussi que les déclarations
14:52de Vladimir Zelensky de
14:54ce soir tiennent compte de cette
14:56réalité brutale qui est portée
14:58par J.D. Vance.
15:00Autre point, c'est que ce binôme
15:02dont on parle, J.D. Vance et Donald Trump
15:04dans ce malentendu transatlantique
15:06si on peut l'appeler comme ça,
15:08c'est que Zelensky essaie de s'adresser
15:10à cette administration, donc
15:12à toujours reprendre l'angle, comme
15:14disait le général tout à l'heure.
15:16Et J.D. Vance et Trump, eux, ne veulent
15:18parler qu'à un seul public.
15:20Et ce public, c'est le public américain. Et c'est ce qu'ils vont faire
15:22au Congrès. Et ce qu'ils veulent dire, c'est
15:24ici, Zelensky va
15:26faire des excuses parce que
15:28nous, nous sommes des bons gestionnaires
15:30et nous allons récupérer
15:32des ressources
15:34importantes, qui sont importantes
15:36pour la puissance et surtout
15:38pour les finances américaines,
15:40le budget américain.
15:42Et c'est pour ça qu'ils sont là. Ils n'ont aucun autre
15:44objectif. Je ne vous fais pas faire de la
15:46psychologie X ou Y.
15:48En tout cas, j'ai bien compris.
15:50Pendant cette séquence incroyable
15:52qu'on a tous vécu ensemble,
15:54il y a des moments où j'avais
15:56l'impression que c'était Vance qui
15:58mettait les grands coups de marteau
16:00et qui faisait la danse, d'une certaine
16:02façon. J'ai tort ou pas ? Je me suis même demandé
16:04si par moment Trump était pas, enfin,
16:06vous ne me prenez pas sur ce que je vais dire, mais un petit peu gêné
16:08ou ne trouvait pas excessif ce qu'était en train de dire son vice-président.
16:10Non ? Ça se passe dans ma tête ?
16:12Pas du tout. Et surtout, comme on le disait,
16:14c'était annoncé dans le sens où
16:16Trump, et ça, si on analyse
16:18bien la politique américaine et la politique
16:20de ce qu'on dirait en France être la droite
16:22américaine, au sein des
16:24républicains et conservateurs.
16:26Vance est beaucoup plus à droite que Trump.
16:28Il est
16:30beaucoup plus nationaliste. C'est un nationaliste
16:32réactionnaire ultra-religieux.
16:34C'est ce courant-là qu'il
16:36porte. Et Trump,
16:38à côté, peut paraître
16:40comme une figure politique
16:42modérée. Et je ne le dis pas par provocation,
16:44je le dis par analyse sur le temps long.
16:46Et si on tient compte, en fait, des différents courants
16:48qui existent au sein, donc,
16:50de la droite américaine,
16:52qui comprend les magas,
16:54les républicains mainstream et les conservateurs.
16:56Et si le président
16:58Trump décède, c'est lui qui prend les reines du pouvoir ?
17:00C'est le dauphin. Et c'est lui qui porte la ligne
17:02des nationalistes et de la droite religieuse
17:04américaine, qui est aussi représentée au Congrès par
17:06Mike Johnson, qui accueillera
17:08Vance et Trump au Congrès cette nuit.
17:10Aline Leveille-Kremer.
17:12Oui, et dans cette scène, ce qu'on a vu aussi, c'est
17:14l'aspiration dans le canapé de
17:16Marco Rubio et de Waltz.
17:18Et ça, ce n'était pas prévu. Parce qu'effectivement,
17:20il y avait des coups de semence
17:22annonciateurs.
17:24Je vous avoue que le peuple ukrainien
17:26ne s'arrimait pas au soutien potentiel
17:28de Jeeves Evans. En revanche,
17:30par rapport à Trump 1,
17:32à son premier mandat, l'expression
17:34comme on dit, populaire, c'est qu'il y avait
17:36encore des adultes dans la pièce.
17:38Dans cette scène-là, il y avait aussi
17:40des attentes sur quelques adultes
17:42qui étaient quand même
17:44dans les mains
17:46de Marco Rubio
17:48et de Waltz. Sauf qu'ils ont disparu.
17:50Et pire que ça, c'est-à-dire qu'après,
17:52ils ont fait le service après-vente
17:54de cette administration
17:56en se répandant, en faisant toutes
17:58les télés pour encore
18:00plus accepter à celui qui tapait
18:02le plus sur Zelensky ou qui demandait sa tête.
18:04Finalement, ce qui a été aussi
18:06considérant, c'est de voir la disparition
18:08dans cette administration de ces
18:10figures qui sont quand même
18:12des républicains,
18:14pas des magas, pas des
18:16ultras, des gens
18:18qui étaient capables de tenir
18:20une ligne de soutien à l'Ukraine
18:22face à l'impérialisme russe. Ça, ça a
18:24disparu dans cette scène.
18:26Est-ce que ce n'est pas ce que demandait le président de la République française ?
18:28Enfin, ce qu'il semblait...
18:30Il y a une subtilité.
18:32Il y a quand même une subtilité dans le message
18:34de Zelensky sur la trêve dans les airs
18:36et dans la mer, c'est-à-dire
18:38à condition que la Russie fasse de même.
18:40Général Kempf.
18:42Je reviens sur votre hypothèse
18:44sur Trump
18:46qui est...
18:48qui est fine, bien sûr.
18:50Elle vient de vous.
18:52En fait, on a deux hypothèses. Soit
18:54on a un Trump
18:56qui est
18:58l'agitateur de marionnettes,
19:00avec une marionnette qui s'appelle Musk,
19:02une marionnette qui s'appelle
19:04Vance, et qui les laisse
19:06et qui leur donne d'ailleurs une liberté de parole
19:08dont on n'a pas l'habitude de la part
19:10d'un président américain, parce que je crois que ça nous...
19:12Et puis, l'autre hypothèse
19:14c'est celle d'un Trump qui
19:16commence à se laisser aller.
19:18Souvenons-nous du débat sur le vieillissement
19:20de Biden. Il y a quand même eu
19:22un affrontement entre deux
19:24hommes vieux, disons le mot.
19:26Et peut-être, y a-t-il
19:28cette hypothèse, et c'est peut-être à ça que vous
19:30y allusion, Yves,
19:32d'un Trump vieillissant qui
19:34commence déjà à se faire dépasser, à se faire
19:36prendre la main par des
19:38bras droits qui sont plus que des bras droits.
19:40Alexandre Derkeri, vous qui êtes
19:42en direct de Kiev, quelle est la réaction des ukrainiens
19:44ce soir ?
19:46Eh bien, la réaction des ukrainiens,
19:48on parlait justement du discours
19:50de Trump. Il y a quand même énormément
19:52de questions devant le Congrès.
19:54Enormes questions sur ce qui va se dérouler.
19:56Il y a certaines rumeurs qui diraient que
19:58Trump pourrait annoncer un retrait de l'OTAN.
20:00À partir de ce moment-là, il est devenu très imprévisible.
20:02Ce serait effectivement extrêmement dangereux pour les
20:04ukrainiens. En revanche,
20:06encore une fois, ce n'est pas la
20:08première fois que
20:10les Etats-Unis ont déçu les ukrainiens.
20:12Et malheureusement, aujourd'hui,
20:14ce genre d'attitude,
20:16ce genre de comportement,
20:18met un petit peu, comme on dit en anglais,
20:20un clou dans le cercueil, puisqu'il y avait déjà
20:22une forme de ressentiment de la part des ukrainiens vis-à-vis
20:24de l'administration Biden. Dans le sens où
20:26aujourd'hui, il y a quand même une bonne partie des armes
20:28américaines qui ne sont pas arrivées à destination.
20:30Une bonne partie, mine de rien, des armes américaines
20:32qui, quand elles sont arrivées à destination, n'étaient pas
20:34en état, que les ukrainiens ont dû remettre
20:36en état.
20:38Et le fait que ça ait pris autant
20:40de temps et qu'il y ait eu un statu quo comme ça,
20:42il y avait un peu d'espoir vis-à-vis de Trump.
20:44Finalement, c'est un espoir qui a été bien évidemment
20:46brisé en éclats.
20:48Mais aujourd'hui,
20:50là où il y a une autre victoire
20:52pour Poutine, c'est que
20:54ce comportement alimente
20:56une forme de ressentiment, qu'on le veuille
20:58ou non, de rancœur de la part des ukrainiens
21:00vis-à-vis des Etats-Unis qui étaient pourtant un allié
21:02de poids historique.
21:04Alexandre, est-ce que
21:06vous pensez que ce soir,
21:08Paris et Londres ont été informés,
21:10voire associés à ce communiqué de Volodymyr Zelensky ?
21:12Sans doute.
21:14Sans doute, puisque
21:16à ce niveau-là, le simple
21:18fait de réutiliser certains mots
21:20par rapport à cette potentielle trêve de Macron,
21:22il y a sans doute
21:24des communications qui se sont déroulées
21:26à ce niveau-là.
21:28Je pense que, peut-être plus
21:30du côté de Starmer que de Macron,
21:32il y a une vraie volonté
21:34d'essayer de rétablir une forme
21:36de pont entre Trump et Zelensky.
21:38Encore une fois,
21:40le grand absent de ce débat,
21:42c'est Vladimir Poutine.
21:44J'habite à Kiev
21:46et je sais que depuis
21:48le début
21:50du mandat de Trump,
21:52on reçoit absolument tous les soirs
21:54des volets de drones
21:56et apparemment, en tout cas
21:58du point de vue ukrainien,
22:00les Russes ne sont pas du tout prêts
22:02à arrêter. Et ça se voit d'autant plus
22:04sur le front où j'étais il y a une semaine
22:06où effectivement, tous les jours, ce sont
22:08des bombes glissantes, des drones
22:10et surtout des frappes
22:12sur les civils. Ce que vous venez de nous dire est une
22:14information très importante et qu'on entend très peu
22:16en ce moment. On vous retrouve dans quelques instants
22:18avec nos invités.
22:20Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
22:22RTL soir,
22:24on refait le monde avec Yves Calvi.
22:26Et nous poursuivons
22:28notre débat. Alors avec la question
22:30qu'on a laissée en suspens, c'est
22:32les drones, la surveillance des Américains,
22:34est-ce que ça bouleverse la guerre, en tout cas
22:36dans les grandes villes
22:38ukrainiennes, Général Kempf ? Oui, par définition ?
22:40En fait,
22:42les villes ukrainiennes sont bombardées
22:44par les Russes.
22:46On va rappeler quand même une simplicité.
22:48L'arrêt du soutien américain
22:50va
22:52gêner les Ukrainiens
22:54parce qu'ils vont avoir moins de ce qu'on appelle la défense aérienne.
22:56Oui, c'est ça, de protection aérienne.
22:58Comme c'est une
23:00dimension qui obsède les Ukrainiens
23:02depuis le début de la guerre, avec la grande
23:04question, on n'a pas assez de moyens
23:06anti-aériens, est-ce qu'on les met sur le front
23:08pour défendre les troupes, ou est-ce qu'on les met sur les
23:10villes à l'arrière, et sur les points sensibles
23:12ou pas ? Ils ont choisi de disperser
23:14sur les points sensibles.
23:16Mais malgré tout, cela fait
23:18deux ans que les Russes, à coups de
23:20missiles balistiques, de missiles de croisière,
23:22de drones de longue portée,
23:24etc.
23:26frappent durement, tous les soirs,
23:28toutes les nuits.
23:30On parle des civils, qu'est-ce que ça veut dire ?
23:32Ça veut dire qu'en Ukraine, vous avez des coupures
23:34d'électricité tout le temps,
23:36et qu'une à deux fois par nuit,
23:38deux à trois fois par semaine,
23:40voire plus, vous avez une alerte
23:42et vous devez, à deux heures du matin,
23:44vous dire, est-ce que je descends avec le bébé
23:46dans l'abri ou pas ?
23:48Ce n'est pas deux mois
23:50du blitz de Londres en
23:52juin 40. Ça fait deux ans
23:54et demi que ça dure. Et c'est de plus en plus
23:56difficile, parce qu'il y a de moins en moins
23:58d'abord d'électricité,
24:00le réseau électrique est à bout de souffle,
24:02il y a de moins en moins de défense aérienne,
24:04et ça épuise la population.
24:06Enfin, je parle sous votre contrôle, madame, mais
24:08ça épuise la population.
24:10Est-ce que le président ukrainien
24:12demande une trêve aérienne ?
24:14Oui, les Ukrainiens
24:16supplient depuis
24:18des mois, c'est tout le temps,
24:20partout, de diverses
24:22façons, ils supplient des livraisons
24:24de défense aérienne. Et vous noterez
24:26qu'à l'issue du grand
24:28sommet de crise sur l'Ukraine
24:30qui a eu lieu à Londres,
24:32pas plus tard que ces dernières heures,
24:34une des premières annonces concrètes
24:36de la part des Anglais, c'est d'annoncer
24:38100 000 missiles de défense anti-aérienne.
24:40Parce que c'est vraiment clé.
24:42On a des chiffres, rien que sur la
24:44semaine dernière, c'est 1000
24:46drones d'attaque, c'est 1300 bombes
24:48aériennes, c'est 20 missiles balistiques.
24:50Je ne sais pas si on se rend compte que la Russie a envoyé
24:52ne serait-ce que... C'est une alerte ukrainienne,
24:54on en parle, voilà.
24:5620 missiles
24:58balistiques qui tombent sur des villes
25:00où il y a des millions de
25:02civils. Donc c'est ça
25:04qu'on est en train de laisser faire, et c'est ça
25:06que les Américains
25:08menacent de
25:10destruction finalement, parce que 100 défenses
25:12aériennes, c'est des villes rasées, c'est des villes détruites,
25:14c'est Mariupol,
25:16c'est tout ça que
25:18Volodymyr Zelensky
25:20dit dans ce message.
25:22Il dit qu'il ne peut pas
25:24faire autrement, en réalité,
25:26parce que c'est un sujet. Et oui,
25:28j'y ai passé toute la semaine dernière, oui, toutes les nuits,
25:30c'est descente
25:32aux abris, mais en fait,
25:34y être quelques jours, c'est une chose,
25:36mais y vivre, c'est-à-dire que
25:38toute sa vie est
25:40rythmée par les alertes aériennes, et c'est vrai que
25:42des gens, parce qu'ils
25:44décident que peut-être il y en a
25:46marre cette nuit, donc ils restent dans leurs
25:48appartements, parce que c'est quelqu'un
25:50qui a 80 ans et qui a
25:52peut-être trop de difficultés à descendre à l'abri,
25:54parce que l'abri est trop loin, et c'est souvent ça,
25:56les morts, en fait. C'est ça
25:58dont on parle. Donc c'est une façon
26:00d'épuiser, de terroriser la population,
26:02de la démoraliser,
26:04et d'essayer de briser la
26:06résistance ukrainienne par l'arrière,
26:08chose qu'elle n'arrive pas
26:10à faire, chose que les russes, pardon,
26:12n'arrivent pas à faire sur le front, en face des soldats.
26:14En réalité, les russes n'arrivent pas
26:16à progresser comme ils le voudraient, donc ils se vengent
26:18sur les civils, ce qui est une grande
26:20stratégie russe bien connue depuis
26:22des décennies, en fait, là où ils
26:24pallient leur faiblesse militaire, parce que
26:26quelque part, ils n'arrivent pas,
26:28ils n'ont pas conquis une grande
26:30ville d'Ukraine, ce n'est pas vrai.
26:32Donc ils avancent, ils grignotent,
26:34et ils reculent, et
26:36oui, on a péché parce que l'administration
26:38Biden n'a pas livré
26:40non plus à temps l'équipement
26:42promis, donc leur stratégie
26:44de terreur et
26:46d'effacement du peuple
26:48ukrainien, c'est oui, d'aller frapper
26:50les civils, ça s'appelle une agression génocidaire.
26:52Général Kempf,
26:54la façon dont vous voyez, en ce moment,
26:56la guerre se
26:58pratiquer, du point de vue russe,
27:00elle vous inspire quel commentaire ?
27:02C'est du classique ?
27:04D'abord, c'est
27:06classique, par rapport
27:08à l'année 2024, on observe
27:10depuis deux mois un ralentissement.
27:12Tous les
27:14analystes s'interrogent sur la raison de ce
27:16ralentissement. Il peut être dû
27:18d'abord à une question
27:20toute simple, qui est celle de la météo, mais
27:22pourquoi est-ce qu'il y aurait eu plus d'effets météo
27:24cette année que l'an dernier ? On ne comprend pas très bien.
27:26Vous pouvez voir un effet
27:28militaire
27:30d'un épuisement russe.
27:32C'est une hypothèse qui est
27:34beaucoup discutée.
27:36Elle paraît
27:38valable à certains endroits, elle paraît pas valable
27:40à d'autres endroits, sachant
27:42que les ukrainiens se sont aussi adaptés.
27:44Et puis vous avez une troisième hypothèse qu'il faut
27:46mentionner malgré tout, qui est une hypothèse politique.
27:48C'est-à-dire que
27:50justement, pour appuyer
27:52finalement ce qu'est en train de faire Trump,
27:54les russes
27:56réduiraient depuis
27:58deux mois leurs efforts de façon
28:00à ce qu'il y ait un front à peu près stable.
28:02Avec d'ailleurs, et votre correspondant
28:04l'a rappelé à juste titre,
28:06localement des contre-attaques
28:08localisées de la part des ukrainiens
28:10avec des progressions ukrainiennes
28:12et puis à d'autres endroits, des
28:14progressions russes. Aujourd'hui, le saillant de Koursk
28:16par exemple, est en train de se
28:18réduire assez nettement.
28:20Ça ne veut pas dire qu'il va perdre
28:22de sitôt, mais il est quand même en train de se réduire.
28:24Donc il y a des endroits où les russes avancent
28:26un peu, d'autres où ils n'avancent plus du tout,
28:28et d'autres où ils reculent très légèrement.
28:30Vous vouliez intervenir, Maud Cassard ?
28:32Oui, simplement pour rappeler que
28:34cette guerre, c'est aussi une guerre
28:36qui est une guerre hybride, qui
28:38cible les civils, comme ça a été
28:40justement rappelé.
28:42Et qui essaie
28:44d'annihiler totalement les forces morales,
28:46l'arrière. Et l'arrière de l'Ukraine,
28:48ce sont les civils en Ukraine,
28:50mais c'est aussi les forces morales
28:52européennes. Et les russes
28:54mènent, livrent
28:56la bataille, luttent aussi sur ce
28:58terrain-là. Qu'est-ce que nous disent les russes à nous, Européens ?
29:00Ils nous disent que cette
29:02guerre n'est pas une guerre d'agression. Et c'est bien
29:04les propos qui ont été repris par Trump
29:06et Vence qui mettent sur un pied d'égalité
29:08ce qui se passe en Ukraine
29:10ou ce qui peut se passer en Russie.
29:12Puisque dans les
29:14calculs de
29:16Trump et Vence, on met sur un pied d'égalité
29:18les morts en Russie et les
29:20morts en Ukraine. Et on ne se pose pas
29:22la question, bien sûr, du pourquoi
29:24et des objectifs de la guerre.
29:26On marque une dernière pause et on retrouve
29:28nos invités.
29:30Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait
29:32le monde sur RTL.
29:36Yves Kelvy, jusqu'à 20h,
29:38on refait le monde sur RTL.
29:40Avec le général Olivier Kempf,
29:42mot de caissard qui est spécialiste des relations internationales,
29:44Alexander Kerry, journaliste et spécialiste
29:46des questions ukrainiennes, en direct de Kiev
29:48et Aline Lebal-Kremer qui est cofondatrice
29:50de l'association Stand with Ukraine.
29:52Je voulais vous reposer une question, mot de caissard.
29:54Zelensky s'est dit prêt à signer l'accord
29:56avec les Etats-Unis sur l'exploitation
29:58des ressources minières ukrainiennes. Dans quelle
30:00mesure cet accord peut-il changer
30:02la donne, d'après vous, économique
30:04et géopolitique pour l'Ukraine ?
30:06Alors, si on
30:08écoute Trump et Vence, c'est
30:10la garantie de sécurité, c'est ce qu'on disait en
30:12préambule, qui pourrait apporter parce que
30:14les américains déploieraient sur le
30:16territoire ukrainien, il faut quand même des
30:18infrastructures. Ces minerais dont on parle
30:20et ces terres rares ne vont pas être exploitables tout
30:22de suite, ça c'est du moyen
30:24terme, donc il va falloir envoyer du personnel
30:26américain sur place, qui serait en fait
30:28une garantie de non-agression russe.
30:30Alors, comme je le disais tout à l'heure,
30:32on n'y croit pas du tout.
30:34On n'y croit pas du tout parce qu'il y a toujours
30:36eu du personnel civil
30:38américain, notamment
30:40du personnel des ingénieurs
30:42aussi et des civils qui travaillaient pour USAID,
30:44donc cette grande agence d'aide
30:46au développement international dont on a
30:48beaucoup parlé ces derniers temps, et donc
30:50les ONG sur place, que vous connaissez
30:52bien madame, ont travaillé étroitement
30:54avec USAID et n'ont malheureusement
30:56pas pu offrir les garanties
30:58de sécurité auxquelles
31:00Zelensky voudrait aspirer.
31:02Donc, j'ai bien peur, et c'est
31:04mon propos, que ce soit un marché
31:06évidemment de dupes, c'est l'évidence
31:08ici, mais
31:10encore une fois, a-t-on
31:12vraiment le choix ?
31:14Alexandre Kéry, les Ukrainiens souhaitent la paix au moment
31:16où nous parlons, ou ils sont toujours déterminés à
31:18résister ?
31:20On a le droit d'être démoralisé, d'être
31:22effondré, d'en avoir assez de soucis ?
31:24Bien entendu, mais
31:26c'est une question intéressante je trouve, parce que
31:28plus on se rapproche
31:30de la ligne de front,
31:32plus cette volonté est là, puisque bien
31:34évidemment des gens qui ont vécu pendant 3 ans
31:36sous les bombes, constamment
31:38et de plus en plus proches, avec
31:40des villes complètement détruites, ont
31:42tendance à vouloir la paix plus rapidement que d'autres. Maintenant,
31:44pour les gens auxquels j'ai parlé dans le Donbass,
31:46ça ne veut pas dire nécessairement qu'ils veulent abandonner
31:48des territoires, bien au contraire, parce qu'ils savent très bien,
31:50ils connaissent soit des voisins,
31:52soit des proches, qui sont toujours
31:54sur les territoires russes, et c'est pour moi
31:56l'occasion tout de même de rappeler que si demain
31:58l'Ukraine, et ça c'est quelque chose qui malheureusement
32:00dont on ne parle pas assez, si demain l'Ukraine
32:02finalement accepte de lâcher
32:04des territoires, et bien c'est encore une fois condamner
32:06toute une population à la torture continuelle,
32:08au viol systématique,
32:10et à une politique génocidaire de la Russie,
32:12à une russification forcée de la Russie.
32:14En plus de ça, l'utilisation
32:16des Ukrainiens contre leurs propres
32:18pays, puisqu'on se rend compte
32:20notamment dans les parties occupées de l'Oblast
32:22de Zaporizhia, que la Russie
32:24utilise les Ukrainiens
32:26pour les intégrer dans l'armée
32:28et potentiellement les faire se battre, comme ils l'ont fait
32:30d'ailleurs à Donetsk et à Luansk,
32:32contre l'armée aujourd'hui en Ukraine.
32:34Et ça c'est extrêmement problématique, d'ailleurs ça fait
32:36encore une fois partie de cette politique génocidaire,
32:38donc la paix, pourquoi pas,
32:40mais pas à quel prix, et surtout une paix juste.
32:42Et surtout, ce tabou
32:44des territoires, ce n'est pas seulement une question des territoires,
32:46c'est une question aussi des êtres humains qui
32:48s'y trouvent.
32:49Ce que vous venez de nous dire est très important,
32:51on l'entend très rarement, et c'est extrêmement
32:53impressionnant, pour ne pas dire
32:55horrifiant.
32:57Il est encore temps que ces événements
32:59n'arrivent pas. General Kempf,
33:01ça y est, on a franchi de toute façon
33:03on a tourné une page, hélas, pour une partie
33:05de ces territoires.
33:06On me reproche mon pessimisme,
33:08je vais être pessimiste, j'observe
33:10les éléments de langage
33:12ou la tonalité du discours
33:14européen de ces derniers jours,
33:16de ces dernières semaines.
33:18Nous discutons désormais
33:20sur les paramètres américains,
33:22sur les paramètres de Trump.
33:24Autant,
33:26avant Noël, pour faire simple,
33:28on parlait encore
33:30de respect du droit international,
33:32d'intangibilité des frontières
33:34et de refus de l'agression.
33:36Ces expressions-là, on les entend
33:38beaucoup moins, on ne parle même plus
33:40de paix, enfin on continue à parler
33:42de paix juste et durable, mais finalement
33:44on est en train d'organiser une trêve
33:46et finalement, dans les esprits,
33:48du moins dans nos esprits
33:50en Europe et certainement aux Etats-Unis,
33:52la question de la cession des territoires
33:54est dans les esprits.
33:56Donc le vrai sujet maintenant
33:58n'est plus ça. Le vrai sujet c'est
34:00quelle Ukraine après ?
34:02Quelle garantie de sécurité ?
34:04Qu'est-ce qu'on fait après de l'Ukraine
34:06tel qu'elle va sortir de la décision
34:08de Trump ?
34:10Aline Le Bayer, la maire.
34:12Vous n'êtes pas d'accord ?
34:14Non, je ne suis pas d'accord parce que c'est oublié
34:16ce qui se passe en Ukraine et les Ukrainiens.
34:18Les Ukrainiens le disent
34:20et au plus haut niveau, parce qu'il n'a
34:22jamais été question de
34:24concéder ses territoires
34:26et de le reconnaître comme russe.
34:28C'est dit et répété, pas plus tard que
34:30hier soir par Volodymyr Zelensky,
34:32les Ukrainiens ne reconnaîtront
34:34jamais
34:36ces territoires comme russes. Ils disent
34:38grosso modo que militairement,
34:40ça va être compliqué, mais ils ne les lâcheront pas
34:42et comme le rappelait
34:44le journaliste Alexandre Kéry
34:46sur place, il ne faut pas oublier,
34:48en effet je suis d'accord, qu'on parle
34:50de familles, de gens et
34:52accessoirement de soldats qui sont dans les tranchées
34:54alors où nous parlons et qui n'ont que pour seul
34:56objectif, peut-être que d'aller
34:58sauver des proches
35:00en territoire occupé. Et ça, il ne faut pas oublier la
35:02dynamique de la résistance et ça
35:04existe dans ces tranchées
35:06de pourquoi ils se battent aussi pour aller
35:08sauver une... c'est vraiment ça.
35:10Et de parler aussi
35:12de 19 546
35:15enfants qui ont été déportés, que l'Ukraine
35:17veut ramener, de parler
35:19des prisonniers de guerre évoqués
35:21par Volodymyr Zelensky dans son message
35:23ce soir, c'est-à-dire dans cette
35:25proposition de Trèves, dans les clauses
35:27et il l'a rappelé, à condition
35:29aussi qu'il y ait un retour de prisonniers, parce que ça
35:31c'est un sujet de société extrêmement
35:33important en Ukraine.
35:35En effet, pas assez
35:37souvent mis dans
35:39les débats, mais par exemple, il y a
35:41des mouvements de société énormes
35:43pour aller récupérer ces personnes.
35:45Il y a d'ailleurs
35:47des manifestations
35:49de soutien
35:51de familles régulièrement
35:53dans les villes d'Ukraine,
35:55de soutien pour ramener les défenseurs de
35:57Mariupol, qui sont des héros absolus,
35:59il en reste toujours, voilà.
36:01Non, l'Ukraine
36:03elle le dit, elle le répète.
36:05Et ce sera ainsi,
36:07parce que c'est dans l'ADN
36:09de l'Ukraine, ils ne laisseront
36:11personne derrière aussi longtemps
36:13qu'il le... voilà.
36:15C'est une question de temps, il y a aussi longtemps qu'il s'en faudra.
36:17Général Kempf, certains experts estiment que
36:19si rien ne change, Kiev devrait être en
36:21difficulté d'ici l'été. Est-ce que vous partagez
36:23cette analyse ? C'est ce que je vous disais tout à l'heure
36:25à propos du soutien américain, je vous ai
36:27dit trois composantes. Une composante,
36:29si elle est décidée, peut avoir des effets assez
36:31rapidement, mais les deux autres qui ont été
36:33probablement décidées auront des effets
36:35d'ici deux à quatre mois. Et donc, la question
36:37c'est à un moment, en termes militaires,
36:39et là je ne vais pas du tout être en termes politiques
36:41ni en termes stratégiques, en termes militaires,
36:43on a trois facteurs.
36:45On échange du terrain,
36:47on échange des troupes, on échange du temps.
36:49Aujourd'hui, c'est l'arbitrage
36:51que doit faire, finalement, l'Ukraine.
36:53Merci infiniment à vos quatre,
36:55Olivier Kempf, Maude Kessa, Alexander Kery
36:57et Aline Lebay-Kremer.
36:59Demain, c'est Laurent Wauquiez
37:01qui sera le candidat à la
37:03présidence LR, qui sera l'invité de notre
37:05matinale à 7h40. Dans
37:07un instant, on va retrouver l'éthique de
37:09l'actualité avec Aude Vernouccio
37:11et puis c'est Faustine Bollard que vous
37:13retrouverez pour son émission Héros. Bonsoir
37:15Faustine, qui sont vos invités ?
37:17Bonsoir Yves, nos invités ce soir
37:19vont se présenter eux-mêmes.
37:21Oui, coucou Yves Chkalvi,
37:23c'est Homer Simpson.
37:25Bonsoir Yves,
37:27c'est Marge.
37:29Bonsoir
37:31Yves, c'est The Mask,
37:33ça gaz mon loulou.
37:35Salut Yves, et ben si tu veux,
37:37moi je viendrai te voir avec mon
37:39nuage magique ! Ils sont avec
37:41nous ce soir, c'est un voyage dans
37:43notre enfance et surtout dans l'univers
37:45du doublage qu'on va réaliser
37:47avec eux. A tout de suite avec
37:49nos héros ce soir sur RTL.
37:51Vous m'ont fait un petit peu peur quand même, chère Faustine.
37:53On vous retrouve tout
37:55à l'heure. RTL il

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