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00:00Merci Jordan Bardella d'être avec nous, bonsoir.
00:02Il fait froid.
00:04Bonsoir Cyril, oui il fait très froid, je suis à Washington.
00:06Oui, alors ça se passe bien ?
00:09Ça se passe très bien, je suis à quelques pas du Capitole
00:14où j'ai rendez-vous avec des élus du parti de Donald Trump
00:18pour discuter d'un certain nombre de sujets
00:21et évidemment de ce qui est en train de se passer en ce moment aux Etats-Unis.
00:25Alors justement, vous êtes aux Etats-Unis, Jordan Bardella,
00:27on a vu le vice-président américain il y a quelques jours,
00:30on dirait qu'il avait fait une prophétie
00:32puisqu'il avait dit que la liberté d'expression était en danger en Europe
00:35et on voit ce qui s'est passé hier avec la décision du Conseil d'État.
00:37Vous avez largement commenté partout,
00:39et d'ailleurs on a repris vos réactions, Jordan Bardella,
00:42mais c'est vrai que c'est fou qu'il ait dit ça il y a quelques jours
00:46et qu'il se passe ça aujourd'hui, ça lui donne raison.
00:49En fait, ce que je trouve fou, c'est qu'on est en train de s'habituer tous en France
00:54au recul de la liberté d'expression.
00:56Il y a une chaîne, en l'occurrence C8, qui va fermer,
01:00c'est une décision que je considère comme politique,
01:03qui va laisser sur le carreau plusieurs dizaines de salariés,
01:06je crois que vous l'avez évoquée sur votre plateau il y a quelques instants,
01:08et ça ne choque pas grand monde.
01:10Ça ne choque pas Patrick Cohen.
01:12Évidemment qu'elle recule.
01:14Ça ne choque pas Patrick Cohen, en tout cas Jordan Bardella,
01:15qui dit que ce n'est pas une décision politique.
01:18On vient de le passer.
01:18Mais pour eux et pour les gens bien-pensants et notamment pour les gens de gauche,
01:23la démocratie et la liberté existent tant que vous êtes d'accord avec eux.
01:26Tant que vous êtes d'accord avec eux, il y a liberté d'expression,
01:29il y a démocratie, il y a pluralisme.
01:31Mais à partir du moment où vous rééquilibrez,
01:33je dirais, les opinions sur un plateau de télé, par exemple,
01:36ça leur pose problème et ça les dérange.
01:37Et moi, fondamentalement, ça me dérange.
01:39Moi, je défends la liberté d'expression et je considère que
01:43même des gens de gauche doivent pouvoir évidemment exprimer leurs opinions,
01:46exprimer les idées.
01:47On doit pouvoir les respecter pour ce qu'ils pensent,
01:49ce qui ne veut pas dire qu'on doit tolérer le fond.
01:51Il faut évidemment qu'il y ait des débats.
01:53Mais pour qu'il y ait des débats, il faut qu'il y ait des opinions contradictoires.
01:56Et je ne comprends pas que cette décision de l'Arc-com,
01:59qui est une décision évidemment politique, fasse aussi peu de bruit.
02:03On est dans un pays où tout le monde était Charlie il y a dix ans,
02:05où on a crié son amour pour la liberté d'expression
02:08et où là, on est en train de s'habituer par relativisme ou par indifférence
02:13à un recul de la liberté d'expression dans toutes les sociétés européennes.
02:16Et quand G.Givens exprime cela, je suis désolé, mais il a raison.
02:20– Jordan Bardella, vous avez dit quelque chose d'important.
02:22On n'a jamais vu des personnes à droite demander l'arrêt d'un journal de gauche.
02:29On n'a jamais entendu Jordan Bardella dire « je ne veux plus de libération »,
02:32ou « il faut arrêter Libération », ou « il faut arrêter l'humanité »,
02:35ou « il faut arrêter la fête de l'humain ».
02:37Mais c'est fou, mais à gauche, ils peuvent le faire.
02:39Comment ça se fait ça ?
02:42– Oui, c'est juste, et puis on a surtout le sentiment que les idées
02:45qui sont dominantes sur les plateaux de télévision
02:47ne sont plus les idées qui sont majoritaires dans le pays.
02:50Moi, je le vois avec notre mouvement.
02:51On a porté depuis très longtemps la question fondamentale de l'immigration.
02:55Et ce n'est pas être raciste ou exénophobe que de considérer
02:59qu'on accueille beaucoup trop d'étrangers chaque année dans notre pays.
03:01Pendant très longtemps, la gauche a mis une chape de plomb sur ce sujet
03:04et a fait en sorte que tous ceux qui, de près ou de loin,
03:07voulaient s'approcher de ce sujet subissent les foudres de la diabolisation.
03:11Donc tout ça est insupportable.
03:13Et je ne conçois pas, moi, une démocratie réelle et saine
03:17sans un minimum de liberté d'expression.
03:19Alors évidemment, la France est encore un pays
03:22où on a la liberté d'exprimer ses opinions.
03:24Mais quand une chaîne de télévision ferme,
03:26quand on voit la manière dont la gauche a manifesté contre la promotion
03:31que j'ai faite de mon livre pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de publicité
03:34de mon livre dans les gares SNCF, alors qu'on tolère les publicités
03:39pour d'autres livres, d'autres responsables politiques.
03:41Oui, il y a un problème.
03:42Et le truc, c'est que vous pouvez fermer une chaîne.
03:45Vous pouvez interdire à un responsable politique d'exprimer ses idées
03:49ou de faire de la publicité d'un livre.
03:50Vous ne tuez pas ses idées.
03:52Et donc, je ne suis pas certain qu'en réalité, ça serve leur cause et leur combat.
03:57Jordan Bardella, vous serez ce soir sur C8 en prime time.
04:00Un an avec Jordan Bardella.
04:02C'est vrai que c'est un documentaire qui est très, très, très, très attendu
04:07par nos téléspectateurs.
04:10Ça a été, c'est Guillaume Janton qui vous a suivi pendant un an ?
04:13Et les équipes de Guillaume Janton ?
04:16Oui, j'ai été suivi par les équipes de Guillaume Janton pendant un an.
04:19Alors, c'est toujours très difficile de laisser rentrer des...
04:22parce que par principe, on est toujours un peu précautionneux.
04:24Donc, c'est toujours très difficile de laisser rentrer des équipes de télévision avec nous.
04:29Mais j'ai voulu que les Français voient aussi comment ça se passe de l'intérieur
04:34et comment on vit la politique, ses vertiges, parfois sa virulence et sa violence
04:40et emmener un petit peu avec moi et avec nous, les Français, dans les coulisses de la vie politique.
04:44Donc, c'est pour ça que j'ai accepté le principe de cette émission.
04:47Je crois que je ne l'ai pas accepté tout de suite.
04:50Mais voilà, c'est comme le livre, si vous voulez, ça permet de voir un autre visage
04:57et une autre partie de ce qu'on fait, de notre engagement pour les Français.
05:01Vous pensez que vous allez faire plus d'audience que Gabriel Attal,
05:03le doc de Gabriel Attal qui est passé il y a quelques semaines,
05:06qui avait fait à peu près 300 000 téléspectateurs, je crois ?
05:10Alors, très honnêtement, je n'ai pas vu le documentaire sur Gabriel Attal,
05:14mais je souhaite, en tout cas, à C8, dans ces derniers jours, de faire de l'audience.
05:23On vous tiendra au courant.
05:24D'ailleurs, Cyril, c'est quoi ces histoires de candidatures à la présidentielle ?
05:26On voit que ça a circulé sur pas mal de...
05:31Attendez, attendez, oui, Jordan.
05:34Jordan, dites-moi tout.
05:35Alors, c'est vous qui m'interviewez maintenant ?
05:38Non, mais je vois pas mal de choses circuler sur les réseaux.
05:41Je me suis dit que j'allais vous poser la question, que j'allais en profiter.
05:44Très bien, alors, c'est vous qui m'interviewez maintenant.
05:46Bravo, Jordan.
05:47Bon, on se verra.
05:48Quand vous rentrez de Washington, on en parlera.
05:50Vous inquiétez pas.
05:51Avec plaisir.
05:52Allez, à bientôt.
05:53Merci, Jordan.
05:54Merci.
05:55Merci à vous et bon courage à vos équipes.