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00:00On va parler du livre parce que je vous ai énormément regardé en télé, Jordan Bardella, alors je ne dis rien sur mes collègues mais je trouve qu'on a très peu parlé du contenu du livre.
00:09Donc on vous a parlé à chaque fois de tout ce qui se passe dans l'actualité et autour de Marine Le Pen, de vous, des législatives, mais très peu de ce qu'il y avait dans le livre.
00:18C'est ça qui m'a un peu...
00:20C'est toute la difficulté quand on fait de la politique, c'est-à-dire que je fais beaucoup d'émissions, je réagis à l'actualité, je fais un livre pour dire ce que je ne dis pas habituellement
00:28et les interviews sur le livre, en fait, je continue à parler de politique. Donc c'est un petit peu difficile mais on en a vendu 60 000 exemplaires en une semaine et on est en train d'en réimprimer parce que les lecteurs sont nombreux.
00:4265 000 même, on me dit. Voilà, j'ai les derniers chiffres. Ce ne sont pas des C.I., des chiffres infondés, sachez-le.
00:49Jordan Bardella, Ce que je cherche, vous êtes avec nous ce soir, on va reparler de ce livre parce qu'on apprend énormément de choses sur vous, personnellement.
00:58Je sais que ça fait longtemps que vous avez en tête d'écrire un livre.
01:02J'ai mis un an à l'écrire. En fait, je fais de la politique depuis 12 ans et ça fait 5 ans que je fais des médias vraiment à un rythme très soutenu, 2-3 grands médias par semaine
01:13et je me suis aperçu que ce format était quand même très, je dirais pas malsain, mais c'est très difficile de développer sa pensée, de développer sa vision sur des interviews qui sont quand même très courtes.
01:22On n'a pas la maîtrise des questions et j'ai voulu se tête à tête avec les Français parce que je ne pouvais leur dire ce que j'ai souhaité leur dire qu'au travers d'un livre
01:30et en leur racontant d'où je viens, ils vont comprendre d'où je vais.
01:33Alors justement, est-ce que c'est vrai que ce livre devait s'appeler Jordan ?
01:36Pas du tout.
01:37Non, c'est vrai ?
01:38Non, pas du tout.
01:39C'est un peu Gauthier Lebray que j'embrasse. Merci.
01:41Merci Gauthier Lebray. Non, non, pas du tout.
01:43C'était une idée de la maison d'édition mais je ne voulais pas donner le sentiment que c'était une autobiographie.
01:49D'accord.
01:50Et donc j'ai vite écarté cette idée parce que ce n'est pas une autobiographie, ce n'est pas non plus un programme.
01:55C'est un livre de confession sur les derniers mois qu'on a vécu, sur l'année 2024 qui a été complètement folle.
02:00J'essaie de raconter, d'emmener les Français avec moi dans le cockpit de la vie politique
02:04et leur dire comment ça se passe de l'autre côté des caméras.
02:07Ils vont apprendre beaucoup de choses, notamment sur ma relation avec Marine Le Pen,
02:10sur les coulisses des différentes émissions de télé
02:13et puis comment ça se passe quand on fait de la politique aujourd'hui en première ligne.
02:16Et je leur parle un peu de mon parcours aussi, de ma famille qui est issue de l'immigration italienne
02:20et de mon enfance dans le département de la Seine-Saint-Denis.
02:24Alors vous parlez de votre prénom dans ce livre.
02:26Oui, je consacre un chapitre à mon prénom.
02:27Exactement. Et vous dites, pourquoi avoir choisi ce prénom ?
02:32Pourquoi ne pas m'en avoir donné un second ?
02:34Avais-je un soir demandé à ma mère ?
02:36Avec ton père, nous aurions préféré un prénom italien mais nous ne sommes pas arrivés à nous mettre d'accord
02:40et la mode était au Jordan à cette époque.
02:44Vous dites, j'ai souvent été complexé lorsque, loin de ma cité, je fréquentais des gens qui ne venaient pas de mon milieu.
02:48J'avais du mal à dire mon prénom, à l'assumer.
02:50C'est fou ça.
02:53C'est-à-dire qu'avec mon prénom et mon nom de famille, je ne peux pas mentir.
02:55On sait d'où je viens.
02:57On connaît mon origine sociale, modeste, dont je suis très fier.
03:01Mais c'est vrai que quand j'ai commencé à arriver à Paris, dans des milieux peut-être un peu moins modestes,
03:05parce que quand on fait de la politique, on côtoie vraiment tous les milieux.
03:08Milieux populaires, des milieux un peu classe moyenne, un peu plus aisés.
03:10On côtoie vraiment de tout.
03:12Des gens qui viennent des grandes villes, des banlieues, de la ruralité.
03:15Et c'est vrai que parfois, on me regardait un peu de travers quand je disais mon prénom
03:20parce qu'il y avait le sentiment que c'était un prénom un peu de second rang.
03:24Et c'est vrai que je me suis posé beaucoup de questions.
03:26Mais je suis très fier de ce prénom.
03:28Et j'ai décidé d'en faire un atout parce que c'est la marque des classes populaires.
03:33Et moi, je suis très fier du milieu d'où je viens.
03:36Ma mère m'a élevé avec un SMIC.
03:38Elle est à Tsem.
03:40Elle est à la retraite depuis le 1er novembre.
03:42Et c'est aussi pour toute cette France-là que je fais de la politique.
03:46– Et aujourd'hui, vous le dites, vous êtes fier de votre prénom.
03:48– Je suis très fier de mon prénom.
03:50Je suis fier de mon nom de famille aussi.
03:52Et j'en fais un passeport.
03:54Il y a, en fait, dans mon prénom et mon nom, évidemment, mes origines italiennes.
03:57Je ne m'en cache pas du tout parce que je suis très fier d'être le produit de…
04:01Comme je dis souvent, moi, je suis un Français de 100 mêlées.
04:03Et je suis très fier d'être un Français issu de l'immigration,
04:05d'une famille qui a fait parfaitement son assimilation
04:07et qui a voulu, en arrivant d'Italie dans les années 60,
04:09travailler, s'intégrer, devenir pleinement française.
04:12Et j'explique comment ce parcours, c'est le parcours de millions de familles
04:15dans notre pays qui sont issues de l'immigration
04:17et qui sont arrivées en France avec la seule ambition de se faire petit
04:22et puis de devenir plus grand et de devenir Français à part entière.
04:24Et ces parcours sont très beaux.
04:26– Justement, Gilles Verdet, je voudrais qu'on revienne…
04:28Il vient de parler de l'immigration, Jordan Bardella.
04:31Je voudrais qu'on revienne juste sur un passage
04:33dont on a parlé tout à l'heure dans la loge.
04:35Vous expliquez qu'à un moment, vous avez donné des cours de français
04:38à des étrangers qui vous laissent intégrer.
04:40– Je ne sais pas pourquoi, j'étais sûr que c'est vous qui alliez me parler de ça.
04:42Mais j'en suis très fier.
04:44C'est pour ça que je le raconte dans le livre.
04:46– Comment ça se fait ?
04:48– Quand j'étais au lycée, j'étais au lycée à Saint-Denis,
04:51un jour je suis convoqué par le responsable de niveau
04:54et il me dit on a une association qui se charge de donner des cours de français
04:59à des travailleurs étrangers, donc des gens qui travaillent dans le bâtiment,
05:01dans la restauration et qui viennent le soir au lycée
05:05apprendre les rudiments et les bases de la langue française.
05:08Et j'ai accepté, je suis très fier de cette expérience
05:10parce que j'avais l'impression de transmettre ce qu'on m'avait appris
05:15et j'avais surtout l'impression de transmettre une partie de notre identité,
05:18de notre culture.
05:19Je pense qu'il n'y a rien de plus beau que l'assimilation par la langue.
05:21Et je me suis aussi rendu compte qu'on exploitait beaucoup de ces travailleurs étrangers,
05:26qu'on parquait dans des bâtiments insalubres
05:30chez des marchands de sommets qui étaient 10-15 par bâtiment
05:33qui ne maîtrisaient pas un seul mot de français.
05:35Et je me suis aussi rendu compte qu'on donnait parfois des papiers
05:37ou une carte d'identité à des gens qui ne maîtrisaient pas du tout
05:40les fondamentaux de notre langue, les fondamentaux de notre culture.
05:43Et je pense qu'en fait l'immigration est un drame pour tout le monde.
05:46C'est un drame parce qu'on déracine des populations qui viennent de très loin
05:49dans des conditions qui ne sont pas toujours les plus fantastiques.
05:53Et c'est aussi un drame pour les gens qui sont là
05:55parce que quand on grandit en Seine-Saint-Denis
05:58et quand on grandit dans un quartier qui est aux mains de l'islamisme,
06:02du communautarisme, du trafic de drogue,
06:04parfois on a un peu le sentiment de devenir étranger dans son propre pays.
06:06Et quand je dis étranger dans son propre pays,
06:08c'est aussi des gens issus de l'immigration qui sont devenus français
06:10totalement dans ces quartiers
06:12et qui ne comprennent pas que les nouvelles générations qui arrivent
06:14parfois sont un peu dispensées de cet effort.
06:17– Alors vous parlez également de votre famille,
06:19beaucoup dans votre livre, vous en avez parlé il y a un instant.
06:21Vous expliquez l'histoire de votre grand-père
06:23et vous évoquez le passé lors de ces longs moments
06:27à attendre que le poisson morde à l'hameçon, vous dites.
06:30Il vous a dit, la France a bien changé.
06:34Je ne reconnais plus ce pays.
06:36Tout y est désordre, tensions, ces agressions,
06:38cette sensation de saleté quand on arrive porte de la chapelle.
06:41La France me manque, mais je n'ai plus envie d'y revenir
06:43puisque votre grand-père profite de sa retraite au Maroc.
06:47Et est-ce que les mots de votre grand-père
06:49vous ont poussé à faire de la politique ?
06:52– C'est des mots qui m'ont…
06:53C'est évidemment des anecdotes qui m'ont beaucoup marqué.
06:55Mon grand-père a travaillé pour une grande société française de construction
07:02et il a participé avant sa retraite,
07:04ça a été l'un des derniers grands chantiers avant sa retraite,
07:07à la construction de la grande mosquée de Casablanca.
07:10Donc il y a des bardellas qui construisent des mosquées, je tiens à le dire.
07:14Et il ne s'est plus au Maroc, il a passé sa retraite là-bas.
07:19Et c'est vrai qu'en allant le voir souvent,
07:23il me faisait part de la façon dont la France avait changé.
07:26C'est-à-dire que lui, quand il revenait en France,
07:28quand il revient en France, il est d'origine italienne,
07:30maintenant il vit au Maroc, il a travaillé toute sa vie
07:32pour des entreprises françaises.
07:34Il ne reconnaît plus, et j'essaie de le relater dans le livre
07:37parce que c'est des mots qui, même à 6-7 ans m'ont marqué,
07:40il ne reconnaît plus la France.
07:41Et il est allé chercher là-bas, le Maroc est un grand pays,
07:44ce sentiment de fierté, de la culture,
07:47ce sentiment de sécurité, de sérénité dans les rues
07:50qu'on ne trouve plus en France.
07:52Et c'est vrai que des gens qui sont partis de France il y a quelques années,
07:55des gens qui ont connu la France d'avant,
07:57quand ils reviennent aujourd'hui en France,
07:58bien souvent ils ne reconnaissent plus la France
08:00et ils ne reconnaissent plus ce pays qu'ils ont aimé.
08:03Et je pense qu'il n'y a rien de pire pour un citoyen
08:06que ce sentiment de ne plus se reconnaître, de s'oublier,
08:09de ne plus reconnaître le pays dans lequel on a grandi.
08:11Et je pense qu'il y a beaucoup de Français qui partagent ce sentiment.
08:13– Alors justement, quelles sont les valeurs que la France a perdue
08:16et que vous aimeriez revoir ?
08:19– A perdue, moi je suis très honnête,
08:22la France qui va bien, je ne l'ai pas connue.
08:24Je suis né en 95 et depuis que je suis jeune,
08:27on me présente la France comme endetté,
08:29comme devant faire face au chômage de masse, à l'insécurité.
08:32Un ancien Premier ministre a dit que ma génération
08:34allait devoir vivre durablement avec le terrorisme.
08:37Mais moi, je me sens l'héritier de valeurs de bon sens
08:40que j'aimerais réinculquer aujourd'hui dans mon pays,
08:43dans mon engagement politique, l'autorité, la sécurité,
08:45le respect, la loyauté, l'amour du drapeau.
08:48Il y a toute une partie dans mon livre qui s'appelle
08:50« Fierté française » parce qu'au fond, c'est ce que je défends.
08:53Et ce que je ne comprendrai jamais, c'est que dans tous les pays du monde,
08:56partout quand on voyage, on se retrouve dans des pays
08:58où les gens sont fiers de leur pays, ils sont fiers de leur drapeau,
09:00ils sont fiers de leur culture.
09:02Trump, il gagne parce qu'il parle de l'Amérique aux Américains.
09:05Georgia Melanie en Italie, elle gagne parce qu'elle parle de l'Italie aux Italiens.
09:08Et on a un peu le sentiment chez nous qu'on a le patriotisme honteux.
09:12Moi, je suis très fier d'être Français, je suis fier de mes origines italiennes,
09:15j'en parle longuement dans ce livre, je suis fier d'être Européen.
09:18Mais je veux que les Français puissent être fiers de leur pays,
09:21qu'ils puissent le dire.
09:23Et je cite notamment une phrase de Jean Dujardin que j'aime beaucoup
09:27et qui m'a beaucoup marqué.
09:28Il dit « Le problème de la France, c'est que ce pays ne s'aime pas assez,
09:31c'est que la France ne s'aime pas suffisamment ».
09:33Et quand les Français auront conscience qu'on est les héritiers d'une immense histoire,
09:38d'une immense culture, que notre pays est parmi les plus beaux du monde,
09:41alors je pense qu'on sera prêt à affronter ce qui nous attend dans le siècle qui vient.
09:44Je crois que Jean Dujardin, c'était par rapport aussi à la cérémonie d'ouverture
09:50de la coupe du monde de rugby.
09:52Et on en parlait il y a quelques jours parce qu'on disait
09:55il y a eu un match de foot et un match de rugby à un jour d'intervalle.
09:58Et c'est vrai que c'est fou comme la Marseillaise qui est pendant le rugby est incroyable.
10:06Vous avez vraiment un moment d'émotion incroyable.
10:09Et c'est vrai que dans le foot, on ne retrouvait pas ça.
10:11On en parlait.
10:12C'est vrai qu'on parlait de Jean Dujardin cette semaine.
10:13Donc c'est bien que vous le citiez.
10:15C'est vrai que c'était incroyable de voir à un jour d'écart, à 24 heures d'écart,
10:18la différence entre les deux Marseillaises, même s'il y en avait une qui était faite en Italie.
10:23Mais on en avait une au Stade de France même la semaine d'avant face à Israël.
10:27Et c'est vrai que c'est incroyable.
10:29Il n'y a pas la même ferveur.
10:30On a l'impression que c'est...
10:31On en a parlé ici.
10:32On disait que c'est deux Frances limite différentes.
10:34Mais bon, c'est vrai que c'est assez curieux.
10:36Je suis d'accord avec Jean Dujardin quand il a dit ce que vous venez de citer.
10:40Vous avez parlé de votre enfance aussi.
10:41Vous avez grandi à Saint-Denis.
10:43À Saint-Denis, oui.
10:44Cité Gabrielle Péry.
10:45Exactement.
10:46J'ai un club de paddle là-bas si vous voulez venir jouer.
10:48C'est vrai ? Avec plaisir.
10:49C'est pour moi, c'est cadeau.
10:50Ça me fait plaisir par contre.
10:51Voilà.
10:52Merci.
10:53Vous dites, j'ai grandi dans la cité Gabrielle Péry, qui ressemble à tant d'autres cités en France.
10:58Il y a énormément de gens qui disent, oui, Jordan Bardella, il a vécu dans une cité.
11:03Mais comment était la cité ?
11:04Qu'est-ce que ça veut dire ?
11:05Ils ont qu'à y passer une semaine.
11:07C'est vrai qu'on vous attaque aussi là-dessus, Jordan Bardella.
11:10C'est ça qui est fou.
11:11Il y a plein de gens qui disent, oui, il dit qu'il a vécu dans une cité.
11:13Mais on aimerait bien savoir quoi, comment, ce qui se passait.
11:15Est-ce que c'est les cités comme on en a connu aujourd'hui ?
11:17Qu'est-ce que vous avez à dire à ces gens ?
11:20Je raconte tout dans le livre.
11:22Et en cela, j'ai l'impression que j'ai un parcours ordinaire que des millions de Français ont.
11:27Quand je raconte que l'immeuble dans lequel j'ai grandi avec ma mère
11:32était un immeuble cerné par le trafic de drogue,
11:35où vous aviez des types à l'entrée avec des capuches
11:37qui filtraient les gens qui rentraient pour vérifier que les gens n'étaient pas de la police.
11:40Quand je raconte qu'en pleine nuit, on est réveillé par…
11:43C'est incroyable.
11:45Quelques jours après, il y a un chapitre qui s'appelle L'Assaut.
11:47Je ne vais pas raconter tout le livre parce qu'après vous n'aurez plus envie de le lire.
11:50Il y a beaucoup de choses.
11:52Quelques jours après les attentats qui ont frappé le Stade de France,
11:56qui ont frappé le Bataclan et les terrasses parisiennes,
11:59on est réveillé en pleine nuit avec ma mère.
12:02On entend des tirs vers 4 heures du matin.
12:05Je m'en souviens très bien, c'était en novembre 2015.
12:08J'ouvre la fenêtre parce qu'on entendait vraiment des tirs.
12:11Et le bruit des armes m'est familier parce que j'ai régulièrement entendu
12:14des règlements de comptes liés au trafic de drogue dans le quartier.
12:16Donc le bruit d'une arme à cette époque…
12:18J'ai 20 ans mais je sais à quoi ressemble le bruit d'une détonation.
12:21Et on ouvre les volets, on regarde par la fenêtre
12:24et on a un hélicoptère au-dessus de la tête avec un grand phare qui éclaire le quartier.
12:28On allume la télévision et en fait la BRI est en train de donner l'assaut
12:32contre les terroristes du Bataclan qui sont retranchés à une centaine de mètres
12:36dans la rue du Corbillon à Saint-Denis,
12:38qui est la rue que j'emprunte très régulièrement pour aller faire les courses,
12:42pour aller au lycée, pour aller à l'école, pour balader dans Saint-Denis.
12:46Et le choc vient du fait que la veille quand on va se coucher,
12:50quand je vais dormir, quand j'éteins la télé,
12:52on nous dit que les terroristes sont partis très certainement en Syrie
12:55et en fait ils ont passé la nuit à quelques mètres,
12:58à quelques dizaines de mètres de chez nous
13:00et je me dis au fond que ce que je vis là
13:03et que la cité dans laquelle j'ai grandi concentre tous les mots MAUX du pays,
13:07c'est-à-dire l'insécurité, la violence, la précarité aussi,
13:13les trafics et désormais le terrorisme islamiste.
13:17Et c'est vrai que la différence avec les gens qui en politique
13:21parlent de la sécurité, de l'immigration, du communautarisme, de l'islamisme,
13:25c'est que moi j'ai connu tout cela, que moi j'ai grandi au milieu de tout cela
13:28et c'est vrai que si je me suis engagé en politique
13:30c'est parce que j'ai été pris par un sentiment d'urgence très tôt
13:33et que tout cela m'a fait dire que ce n'était pas normal
13:36et qu'il n'est pas normal, il n'y a rien de normal
13:38parce que quand on rentre chez soi, on est peur,
13:40on baisse les yeux, on baisse le regard,
13:42on emprunte l'escalier de l'immeuble d'à côté pour rentrer dans son bâtiment
13:47parce qu'il communique, parce qu'on a peur de croiser les dealers
13:50et c'est un enfer que vivent des millions et des millions de familles
13:53dont beaucoup d'ailleurs familles issues de l'immigration
13:55et c'est vrai que quand il y a des voitures qui brûlent,
13:58c'est la voiture des gens qui habitent sur place qui brûlent
14:00et je raconte aussi comment en 2005, les images des voitures qui brûlaient
14:06m'ont marqué, j'avais 10 ans en 2005
14:08mais je me souviens parfaitement de ces scènes de guerre civile en 2005
14:13et ce qui s'est passé l'année dernière avec l'affaire Nael,
14:16c'est vrai que pour moi, ça a rappelé beaucoup d'images de mon enfance.
14:19– Vous racontez aussi votre premier échange avec Marine Le Pen,
14:22vous lui avez adressé un message.
14:24– Oui, en pensant que ce message d'ailleurs n'arriverait…
14:29sympa avec le bouton de fièvre à la photo,
14:31qu'il y en ait d'autres comme ça…
14:33– Ça doit être la moins chère, c'est pour ça qu'ils l'ont fait.
14:37– Voilà. – Merci.
14:39– Non, j'ai rencontré, alors moi je me suis engagé en politique
14:42plus pour Marine Le Pen d'ailleurs que pour le parti politique
14:45parce que c'est vrai que son discours, sa proximité, son parler vrai
14:49m'a séduit très tôt et m'a donné confiance aussi,
14:52à la fois en moi, en mes convictions.
14:54Et en 2015, je crois que je suis, pour la première fois,
15:00je vais être candidat à une élection pour le parti,
15:02conseiller régional en Seine-Saint-Denis, je vais être élu
15:04et donc je lui envoie un mail, je ne la connais pas, pour la remercier.
15:08Je me dis qu'il doit y avoir des dizaines, des centaines de personnes,
15:10d'adhérents, de militants qui lui écrivent
15:12et elle va me répondre le lendemain.
15:14Et donc je raconte cet échange dans le livre
15:16et puis après c'est vrai qu'il y a eu…
15:17– Elle vous a répondu, tu mérites cette confiance que le mouvement accorde.
15:19– Voilà, c'est ça.
15:20– Bon courage pour cette campagne.
15:22– Ah ben là je me suis dit, Marine Le Pen sait qui je suis,
15:24sait que j'existe et donc là pour le coup,
15:26pour moi c'était extrêmement agréable, je suis très fier.
15:29– Alors il y a une première rencontre…
15:30– J'ai 20 ans à l'époque.
15:31– C'est dans une pizzeria la première rencontre.
15:33– Oui, à Nanterre.
15:34– C'est ça, déjeuner avec Marine Le Pen dans une pizzeria.
15:37Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Parce que c'est vrai que c'est incroyable ça.
15:40– Alors quelques mois après cette élection,
15:42donc on est élu, moi je suis élu au Conseil Régional d'Île-de-France
15:44et je suis le Benjamin du Conseil Régional.
15:47Et on a beaucoup de…
15:48c'est l'année où le Rassemblement national a énormément d'élus
15:51aux élections régionales, on échoue à gagner des régions
15:53mais on a beaucoup d'élus partout en France,
15:54on est deux ans avant la présidentielle
15:56et Marine invite les jeunes élus de son parti
15:58à déjeuner dans cette pizzeria à Nanterre à quelques mètres du siège.
16:01Et il se trouve qu'en arrivant, je découvre le plan de table
16:03et je suis juste à côté d'elle.
16:05Et donc elle sait parfaitement ce que je fais,
16:07elle sait parfaitement mon parcours, que je milite en Seine-Saint-Denis
16:10et elle me dit, est-ce que ça te dirait de travailler pour moi ?
16:13Et c'est là que tout démarre.
16:16Mais bon après pour la suite, je ne vais pas tout raconter.
16:18– C'est dans le livre, justement, petite aparté.
16:21Comment elle va Marine Le Pen ?
16:23– Marine va bien, elle m'impressionne toujours par sa solidité.
16:28La semaine n'est évidemment pas simple pour elle
16:30parce qu'il y a ces réquisitions qui sont très dures,
16:33que nous on estimait, comme des millions de Français d'ailleurs,
16:35des réquisitions partiales parce qu'on a une procureure
16:37qui face à nous vient dire, en parlant d'un dossier,
16:40j'ai pas d'élément mais ça me ferait trop mal de demander la relax.
16:43Donc on sent qu'on est face à des gens qui ont un parti pris
16:45à notre égard et à l'égard de Marine.
16:47Vous savez que Jean-Marie Le Pen a été hospitalisée il y a quelques jours
16:51et elle m'impressionne toujours par sa solidité et par sa résilience.
16:56Elle est très impressionnante quand on la côtoie, quand on travaille avec elle.
17:00Vous l'aviez reçue pendant la campagne présidentielle.
17:03Moi, si j'ai choisi de lui faire confiance il y a quelques années,
17:07c'est parce que je la trouve différente des autres.
17:08– Est-ce que vous pensez que c'est elle que je vais recevoir
17:10pour la prochaine campagne présidentielle ou c'est vous ?
17:12– J'espère bien que ce sera elle.
17:14– Ah bon ? – Ouais.
17:15– Qu'est-ce que vous dites, Jordan Bardella, aux personnes ?
17:18Moi je vous dis tout, il y a plein de gens qui m'ont dit,
17:22Jordan, mine de rien si Marine est inéligible, il doit être hyper content
17:27parce que c'est lui qui sera le candidat en 2027.
17:30Et je vais vous dire ce que j'ai répondu, j'ai dit,
17:32je crois le connaître un peu et je pense que ce n'est pas le cas.
17:35Je pense qu'au contraire, je pense qu'il a envie que ce soit Marine Le Pen en 2027.
17:40– Mais ce n'est pas une histoire de content, pas content.
17:44On n'est pas content de faire ça.
17:47Quand on vous dit, je raconte dans le livre à 28 ans,
17:51cet été, dans trois semaines, tu vas peut-être être Premier ministre
17:54et tu vas peut-être te retrouver à Matignon, compte tenu des sondages,
17:56compte tenu de la dynamique, ce n'est pas une histoire de content, pas content.
18:00La responsabilité est tellement lourde que ça vous écrase.
18:05Et même quand on pense être prêt, on n'est jamais vraiment prêt
18:09à ce vertige, à ce qui nous attend.
18:11Nous on mène un combat qui n'est pas un combat personnel.
18:14Moi j'ai toujours été son premier soutien, je lui serai toujours extrêmement loyal.
18:18Et je pense qu'on est différent des autres dans le tandem conforme,
18:22parce que je sais que j'ai une dette envers elle, les Français le savent bien aussi.
18:25Et donc j'ai toujours été son premier soutien,
18:28je pense que c'est la raison pour laquelle elle est mon premier soutien aussi.
18:31– Si ça venait à se passer mal, si elle était inéligible,
18:35est-ce que, bien sûr, vous seriez le candidat.
18:38C'est logique.
18:40– Mais elle est innocente donc elle ne sera pas condamnée.
18:42– Mais vous savez, il y a parfois des innocents qui sont condamnés.
18:45Donc on ne sait jamais, il y a peut-être des erreurs.
18:47– Elle fera appel, des erreurs.
18:49– Si cette clause provisoire qui dit qu'elle ne peut pas faire appel
18:55et que même l'appel n'est pas suspensif, vous serez le candidat.
18:58– Mais ça serait un scandale démocratique.
19:01La justice tenterait de triompher là où les responsables politiques
19:09et là où nos adversaires ont échoué,
19:11où on a reculé le Rassemblement national.
19:13Vous savez, il y a beaucoup de gens, beaucoup de spécialistes
19:16et surtout les pires adversaires politiques de Marine Le Pen,
19:18et c'est là le plus intéressant, qui ont dit, indépendamment du fond du dossier,
19:22cette réquisition d'inéligibilité avec exécution provisoire est un scandale
19:27parce que le combat politique doit se faire sur le terrain démocratique,
19:31doit se faire sur le terrain du débat et certainement pas sur le terrain judiciaire.
19:34Moi, je trouve tout cela disproportionné
19:36et évidemment c'est le sentiment d'injustice qu'ont des millions de Français.
19:39On parle d'un désaccord administratif sur la nature du travail des assistants parlementaires,
19:43des eurodéputés d'URN, on ne parle pas d'emplois fictifs,
19:46on parle des gens qui ont effectivement travaillé,
19:48on ne parle pas d'enrichissement personnel,
19:50elle n'a pas pris 4 millions pour aller s'acheter une maison, une villa, une voiture ou que sais-je.
19:54On parle d'un désaccord administratif sur la façon dont ont travaillé les assistants parlementaires.
19:59Donc le Parlement européen a des arguments, nous avons nos arguments.
20:02Vous savez qu'il y a plusieurs partis politiques français qui sont concernés par la procédure,
20:04notamment la gauche et le MoDem, donc l'ex-majorité présidentielle
20:08et on a le sentiment que ces réquisitions très dures de la part de gens qui ne sont pas partials
20:14ont pour finalité d'empêcher Marine de faire de la politique
20:19et surtout de tuer financièrement le Rassemblement national.
20:22– Alors justement, vous parlez également dans votre livre,
20:24c'est un des moments les plus forts pour moi du livre,
20:27quand vous vous voyez à Matignon et c'est vrai que c'est un moment très fort dans le livre,
20:33Gilles Berdez aussi l'a lu, c'est un des moments les plus forts.
20:36C'est tout le début, vous vous y voyez, tout est construit pour et puis ça s'effondre.
20:43– Je m'y vois, écoutez, on vient de faire 32% des élections européennes,
20:47c'est un nombre de voix et de sièges qu'on n'a jamais fait dans l'histoire du parti.
20:51Le président de la République annonce la dissolution,
20:54on est donné en tête de tous les sondages et je me retrouve chef de file.
20:58Donc heureusement que je m'y vois et heureusement qu'on va s'y préparer.
21:02Alors évidemment on s'y prépare depuis plusieurs mois, depuis plusieurs années,
21:05mais tout ça prend une accélération vertigineuse et je raconte dans le livre,
21:09en fait je raconte pas tant l'aspect politique, je raconte vraiment l'aspect personnel.
21:12Et je raconte à quel point à 29 ans à peine, je peux me retrouver dans 3 semaines à Matignon.
21:18Alors évidemment je suis entouré, j'ai des gens avec moi,
21:21on a des dizaines de personnalités pour être ministre, parlementaire, directeur de cabinet,
21:25mais c'est vertigineux pour tout le monde.
21:29Et donc je raconte qu'il m'est très difficile de trouver le sommeil.
21:35Et après vous avez mieux dormi quand vous n'étiez pas Premier ministre ?
21:40Non parce qu'on coupe vraiment, on coupe jamais en fait.
21:44Et je suis convaincu que la vague qui nous porte est très puissante.
21:47Vous savez la politique c'est une affaire de grandes vagues
21:49et on dit souvent que le combat politique c'est l'art du moment.
21:52Je pense que notre moment viendra.
21:54Et moi je suis convaincu que nous arriverons au pouvoir
21:56parce qu'à chaque élection on enregistre des millions de voix supplémentaires,
22:00on arrive à convaincre des gens de tous horizons de nous rejoindre.
22:03Et si j'ai fait ce livre aussi c'est pour solder les doutes et les incertitudes
22:07parce que je sais qu'il y a beaucoup de caricatures encore sur le RN.
22:10J'ai passé une grande partie de cette campagne à batailler contre des idées qui n'étaient pas les miennes,
22:14notamment sur la suppression de la double nationalité, j'en parle dans le livre,
22:17que je n'ai jamais envisagé une seule seconde de supprimer dans le droit.
22:21Ça ça a été quand même un tournant aussi.
22:23Oui ça a été un tournant et puis pour nous les règles sont plus dures que pour tout le monde.
22:27Je veux dire, on a eu sur 1200 candidats, une quinzaine de candidats qui avaient des propos inacceptables.
22:33On est allé chercher sur les pages Facebook.
22:34Évidemment que ça ne me fait pas plaisir.
22:36Évidemment que si on avait vu cela, ces personnes n'auraient jamais été investies.
22:39C'est des circos qui n'étaient pas gagnables.
22:40Mais la différence c'est que quand à la France Insoumise ou à gauche vous êtes fiché S
22:44pour atteinte à la sûreté de l'État, vous êtes élu, vous pouvez avoir des propos antisémites, etc.
22:50Il n'y a aucun problème là-bas, on vous fait élire, vous êtes mis en avant, machin.
22:53Donc c'est dur parce que d'abord on se sent très seul.
22:57Et que quand on fait de la politique à un tel niveau, plus vous montez.
23:00Je raconte dans le livre, c'est Nadine Morano qui m'avait glissé cette confidence au restaurant du Parlement européen.
23:06Elle m'avait dit tu verras, en politique plus on monte, moins on a d'oxygène.
23:09Et c'est vrai que plus on s'approche du sommet, plus on tente de me retenir en bas et de me faire chuter.
23:15Donc j'ai un parcours qui à 29 ans est évidemment très singulier.
23:20Je fais à 29 ans ce que je devrais faire à 50.
23:22J'ai encore moins le droit à l'erreur que tout le monde.
23:24– Alors Jordan Bardella, vous avez dit il y a un instant, on accédera au pouvoir.
23:28Qu'est-ce que vous dites, j'ai énormément moi d'auditeurs en ligne sur Europe 1,
23:32de personnes qui viennent me parler ici également, qui me disent,
23:35j'ai voté Rassemblement National aux législatives mais j'ai le sentiment qu'on ne gagnera jamais
23:41parce qu'il y aura toujours cet arc républicain qu'on sera battu en 2027 aussi.
23:47Qu'est-ce que vous dites à ces gens qui me disent ça ?
23:49– Je leur demande de me faire confiance et de ne pas lâcher.
23:52Parce que moi je ne compte pas les lâcher.
23:54Et que quand j'ai commencé à faire de la politique il y a 12 ans dans ce parti,
23:57quand on se retrouvait qualifié au second tour, on prenait très cher.
24:01On faisait 25-30% au second tour face à des candidats,
24:04tous partis confondus qui faisaient 60-70%.
24:07Il y a 5 ans, on faisait 40-45% dans les seconds tours.
24:11Et on se disait, bon est-ce qu'un jour on va franchir ce plafond de verre ?
24:14Là, on est passé en 2 ans de 6 à 143 députés,
24:17de 3,5 millions de voix à 11 millions de voix.
24:22On arrive avec un parti politique qui, au sortir des législatives,
24:25a fait presque 37% des voix.
24:27Ça n'existe dans aucune autre démocratie occidentale.
24:29Il n'y a aucune démocratie où un parti tutoie seul les 37%.
24:32Donc ce qu'il faut regarder, évidemment que c'est un peu frustrant
24:37parce qu'on a envie que ça change, parce qu'on a envie que ça bouge,
24:39parce qu'on en a ras-le-bol de l'insécurité, parce qu'on en a ras-le-bol de la fiscalité,
24:42parce qu'on en a ras-le-bol de ne plus trouver de sens au travail,
24:45parce qu'on a le sentiment que quand on travaille, on ne gagne pas assez,
24:47quand des gens, en comparaison, ne travaillent pas,
24:49ils gagnent peu ou prou, quasiment, avec le système social.
24:52Autant, les gens ne supportent plus ces injustices.
24:55Moi, j'ai juste envie de leur dire, faites-nous confiance,
24:58on n'en est plus très loin, mais ce n'est pas le moment de lâcher.
25:00Et la conclusion de mon livre, je cherchais un titre en rédigeant cette conclusion
25:05plutôt que de l'appeler conclusion, et je l'ai appelée « Croyez-moi ».
25:07Parce que je me suis dit, il n'y a plus aucun responsable politique aujourd'hui
25:11qui ose regarder les Français dans les yeux et leur dire « Croyez-moi ».
25:14Et moi, je viens leur dire que ça ne sera pas facile, que ça ne sera pas simple,
25:18qu'on va se battre matin, midi et soir pour faire ce qui n'a pas été fait depuis 30 ans.
25:22Mais pour ça, on a besoin que les Français soient unis,
25:24qu'ils soient rassemblés, qu'ils soient derrière nous.
25:26Et je suis convaincu qu'on y arrivera parce que je suis convaincu
25:30que la France n'est pas finie, que les choix qu'on fait aujourd'hui pour notre pays
25:34vont déterminer si, oui ou non, la France va vivre au XXIe siècle.
25:37Et moi, je suis bien déterminé à ce que la France vive
25:39et à ce que notre pays, qui est le plus beau du monde,
25:41continue d'étonner partout au-delà de nos frontières.
25:44– Jordan Bardella, vous étiez prêt à gouverner là au mois de juillet dernier ou pas ?
25:50Est-ce que vous étiez prêt ? Est-ce que vous aviez les équipes pour gouverner ou pas ?
25:53– Non seulement on était prêt, mais on en avait envie.
25:55Et quand je dis que je suis déçu de ce résultat, je ne suis pas tant déçu pour moi
26:01parce que je ne tire aucun bénéfice et aucun profit personnel de cette vie-là.
26:05Et je raconte comment on vit, traqué par des compléments d'enquête,
26:09par des journalistes qui vont chercher votre vie privée, votre vie perso, vos ex-compagnes,
26:14qui vont interroger les gens avec qui vous étiez au lycée
26:16pour vérifier si vous vous comportiez bien.
26:18La traque qu'on vit fait peser sur nous une pression
26:21qui ne rend cette vie, au fond, pas tellement agréable.
26:24Mais j'étais déçu parce qu'on perd du temps pour la France.
26:27Et je pense que sur tous les grands sujets, sur le quotidien des Français,
26:31beaucoup se disent mais en fait, ce qu'ils disent est la vérité.
26:36Et je ne défends rien d'autre qu'une forme de bon sens, qu'une forme de fierté française.
26:40Et il y a beaucoup de gens qui sont prêts à mener ce combat avec nous.
26:43Je raconte aussi comment c'était difficile pour moi de présenter mon gouvernement
26:47parce qu'il y a beaucoup de gens très expérimentés
26:49qui parfois ont des profits très mainstream, qui sont dans le système,
26:53qui sont dans les médias, qui sont dans les grandes entreprises,
26:55qui sont dans la grande administration et qui s'ils disent
26:57demain je serai ministre d'un gouvernement bardé là
27:00pendant un second tour de législative mais que je ne gagne pas,
27:03je ne suis pas certain qu'ils gagnent leur poste dans la très haute administration le lundi.
27:06Donc je raconte aussi la complexité que c'était pour moi
27:08et je le dis franchement avec beaucoup de sincérité, avec beaucoup d'honnêteté,
27:11qu'on a mille et une personnes prêtes à venir nous entourer.
27:15On a évidemment beaucoup de nouveaux visages maintenant,
27:17des députés, des maires, des sénateurs, des porte-paroles,
27:21des gens qui prennent position en notre faveur.
27:23Mais c'est vrai qu'on est dans cet entre-deux où je pense que
27:27pendant très longtemps on a été un parti d'opposition
27:29et on est en train de devenir un parti de gouvernement.
27:31Mais moi quand je vois les équipes actuelles aujourd'hui,
27:33si les gens sont capables de me citer plus de 5 ministres du gouvernement actuel,
27:36même moi parfois je n'en suis pas nécessairement capable.
27:39Donc voilà, je pense qu'avec du courage, avec du caractère,
27:42avec beaucoup de bon sens et surtout avec l'amour des siens,
27:44on peut faire beaucoup de bien au pays.
27:46– Est-ce que vous remerciez la France insoumise tous les jours ?
27:49Parce que c'est vrai que la France insoumise aujourd'hui,
27:52beaucoup d'en disent, la France insoumise a été un magnifique marche-pied
27:57pour le Rassemblement national.
27:59On a l'impression mine de rien que Jean-Luc Mélenchon,
28:01la seule chose qu'il a en tête c'est un deuxième tour,
28:04Jean-Luc Mélenchon Marine Le Pen en 2027,
28:07et qu'il pense que c'est la seule façon qu'il aurait peut-être
28:10de gagner et d'accéder au pouvoir.
28:12– Oui mais Jean-Luc Mélenchon c'est un grand bourgeois
28:16qui prône la révolution depuis l'intérieur de Paris.
28:19C'est-à-dire qu'il est dans son salon confortablement installé
28:21et il prône la guerre civile, l'antisémitisme, le tous contre tous,
28:27il veut transformer la France sur le plan économique,
28:30c'est Cuba sans le soleil ou le Venezuela sans le pétrole.
28:33Et c'est vrai que moi je considère que c'est une personnalité dangereuse,
28:38que son mouvement politique est dangereux,
28:40et l'enseignement d'ailleurs de cette campagne électorale,
28:43de ce qu'on a vécu, c'est que le 7 octobre il y a eu un drame
28:46d'une atrocité sans précédent en Israël,
28:49qui nous a rappelé aussi ce qu'on avait pu vivre avec le Bataclan,
28:52avec Charlie Hebdo, avec les massacres de Mohamed Merah,
28:54avec ce qui s'est passé le 14 juillet 2016 à Nice.
28:57L'enseignement de cet événement en France,
29:00c'est que pour la première fois, la condamnation du terrorisme islamiste
29:04ne faisait pas l'unanimité dans la classe politique.
29:06Et on a vu des mouvements politiques comme la France Insoumise
29:08qui se sont engouffrés dans la brèche
29:10et qui ont choisi de souffler sur les braises de l'antisémitisme,
29:13du communautarisme, de la haine, de l'hostilité à l'égard de la France,
29:16de la police, et je trouve que leur comportement est très dangereux.
29:18Et moi je me battrais toujours de toutes mes forces
29:20contre son mouvement politique.
29:22C'est normal qu'il y ait des députés,
29:24parce qu'il y a des gens qui votent pour eux,
29:26donc moi je suis démocrate, j'accepte la confrontation démocratique,
29:28mais je me battrais de toutes mes forces contre ce mouvement
29:30que j'estime profondément antidémocratique et antirépublicain.
29:32Jordan Bardella vous reste avec nous.
29:34Ce que je cherche aux éditions Fayard
29:36pour mieux reconnaître Jordan Bardella,
29:38qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, puisqu'on apprend énormément de choses.
29:40Regardez, même Gilles Berdez a aimé le livre, pour vous dire.
29:43Vous savez, moi je ne demande rien d'autre aux gens qui ne m'aiment pas
29:48qu'à ne pas être aimé pour la réalité de ce que je défends.
29:51Et j'en ai un peu assez de me battre contre des caricatures,
29:54contre des idées qui ne sont pas les miennes.
29:56Et c'est pour ça aussi que j'ai voulu prendre le temps d'écrire
29:58un certain nombre de choses, parce que je pense qu'en me lisant,
30:01on comprend vraiment ce que je pense, pourquoi je le pense.
30:04Et quand je raconte des éléments de vie personnelle,
30:06ce n'est pas pour raconter ma vie, parce qu'on s'en fout,
30:09mais c'est pour dire aux Français, en fonction de ce que j'ai vécu,
30:13en fonction de ce que j'ai pu vivre, voilà pourquoi je pense cela.
30:18Et donc, je fais aussi ce livre pour apparaître tel que je suis vraiment,
30:23et non pas tel qu'on essaie de me présenter souvent dans les médias,
30:26où quasi unanimement, on est présenté comme des monstres,
30:29comme des gens dangereux, alors qu'on est des patriotes sincères.