Plusieurs chefs de partis ont martelé jeudi, à leur sortie de leur entretien avec Emmanuel Macron, que la France devait faire entendre sa voix dans le nouveau concert des Nations imposé par Donald Trump, mais sont restés divisés sur le message à porter, ainsi que sur l'éventuel envoi de troupes en Ukraine. Écoutez le sentiment de Louis Aliot, maire RN de Perpignan, vice-président du Rassemblement national.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 20 février 2025.
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00:00RTL Soir. Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:04Bonsoir Louis Aliot, vous êtes maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement National.
00:08Vous étiez ce matin à l'Élysée à l'initiative d'Emmanuel Macron.
00:11Le président tenait une réunion avec les chefs de parti pour faire le point sur la situation en Ukraine,
00:16ainsi que la défense et la sécurité de l'Europe. Que vous a dit le chef de l'État ?
00:20Insubstantie que la menace russe était toujours présente
00:25et qu'on ne pouvait pas imaginer une paix en Ukraine
00:31sans la participation de l'Ukraine elle-même et de l'Union Européenne.
00:37C'était le sujet quand même de fond de cette table ronde.
00:41Donc il évoque finalement une menace existentielle pour l'Europe quand il parle de la Russie.
00:45Vous partagez cette analyse ?
00:47Écoutez, c'est lui qui a les renseignements.
00:49Il nous a donné un certain nombre d'éléments qui font qu'effectivement la Russie considère l'Union Européenne
00:53comme plutôt un adversaire politique que comme un allié possible.
00:57Mais est-ce qu'il vous a convaincu ?
00:59Nous, on est déjà convaincus du fait que nous soyons opposés.
01:03On a toujours dit qu'il y avait un agresseur et un agressé,
01:06que l'agresseur était russe en Ukraine et que l'Ukraine se défendait.
01:10Mais ce qui a fait réagir le président français, c'est plutôt le comportement et les propos du président américain.
01:17Et cette nouvelle alliance qui est en train de se créer devant nos yeux,
01:21ou pas d'ailleurs, on ne sait pas trop,
01:23et c'est ça qui est en train de changer la donne complètement.
01:25Je vous ramène en France. Est-ce que vous avez l'impression qu'il y a aujourd'hui une unité de nos partis politiques,
01:29en tout cas sur l'analyse qu'il faut faire de la situation en Ukraine ?
01:33Je pense qu'il y a une analyse commune sur la nécessité très vite d'arriver à la paix.
01:39Ça c'est sûr, oui.
01:41Maintenant, cette paix ne peut pas être à n'importe quel prix.
01:44Et en mettant, j'allais dire, dos à dos l'agresseur et l'agressé, ça me paraît évident.
01:49Maintenant, je crois, et ça a été un peu la teneur du président de la République,
01:56que les américains font ce qu'ils veulent,
01:58et c'est à nous aussi de tenter, par un certain nombre d'arguments,
02:02de leur faire comprendre qu'ils ont plutôt intérêt à ce que l'Union européenne soit dans les négociations,
02:06et qu'évidemment l'Ukraine y soit.
02:08À quels arguments pensez-vous, Louis Aliot ?
02:10L'argument que nous sommes quand même un grand marché à l'échelle du monde,
02:17que les Etats-Unis ont des intérêts en Europe comme l'Europe a des intérêts aux Etats-Unis,
02:21que ce sont nos alliés historiques qui ne peuvent pas comme ça partir du jour au lendemain,
02:27et que nous avons tous intérêt à discuter pour que précisément la paix soit stable et dans la durée.
02:34Parce que ça ne sert à rien de faire une paix qui peut-être dans deux ans volera en éclat.
02:38Il faut que toutes les conditions soient repises pour que cette paix soit durable dans le temps.
02:42Alors du coup, le président Macron a-t-il évoqué sa venue à Washington dans les prochains jours ?
02:46Et puis, savez-vous ce qu'il va dire à Donald Trump ? Et vous en a-t-il parlé ?
02:50Non, il a simplement dit qu'il allait être reçu effectivement aux Etats-Unis.
02:54Mais je suppose qu'il tentera de dire à Donald Trump ce qu'il nous a dit plus ou moins dans cette réunion,
03:02c'est-à-dire de défendre les intérêts de la France et de l'Union européenne dans le monde de demain qui se prépare,
03:10qui finalement déplace l'intérêt stratégique mondial de l'Europe vers l'Asie et notamment vers le Pacifique,
03:20d'où toute la stratégie française d'Indo-Pacifique qui a été mise en place depuis un certain temps déjà.
03:26Vous savez qu'on a souvent fait un procès d'intention au Rassemblement national d'être proche ou soutien de Moscou.
03:32En vous écoutant aujourd'hui, il est très clair que vous avez choisi votre camp. C'est l'Ukraine qu'il faut défendre.
03:37Mais on l'a toujours dit, je vous signale que j'étais un des premiers, au moment de l'élection présidentielle,
03:41à accueillir des réfugiés ukrainiens à Perpignan et je suis même allé les chercher à la frontière polonaise,
03:48que j'ai même fait un jumelage avec une ville ukrainienne et que dans cette affaire-là, il y a un agresseur la Russie et un agressé l'Ukraine
03:57et que nous avons toujours considéré ça comme cela.
03:59Maintenant, nous avons aussi toujours été un partisan du dialogue plutôt que de la fuite en avant,
04:04mais c'est sur ce dialogue-là que nous ne sommes pas d'accord et la manière dont on introduit ce dialogue avec la Russie et avec les autres partenaires.
04:13Des médias britanniques rapportent, Louis Elio, que le Royaume-Uni et la France travaillent à la création d'une force européenne.
04:18Elle serait destinée à assurer la sécurité de l'Ukraine dans le cadre d'un éventuel accord de cessez-le-feu.
04:23Le président Macron vous en a-t-il parlé et y êtes-vous favorable ?
04:27Non, il n'a pas formalisé ça en ces termes, même s'il a dit qu'il discutait avec d'autres pays.
04:33Mais vous savez, le sujet de fond en matière de défense reste quand même le sujet budgétaire
04:37et c'est au moment où nous avons le plus de difficultés à clôturer un budget,
04:42la preuve c'est qu'il y a huit jours on n'avait pas de budget,
04:44que ces questions très importantes pour la défense de la France et de l'Union Européenne se posent
04:49et donc qu'il va falloir quand même se remettre au travail pour trouver les moyens de notre défense.
04:55Et heureusement que nous avons la dissuasion nucléaire et que nous sommes les seuls à la voir et à pouvoir la mettre dans les négociations mondiales.
05:03Il faut laisser filer le déficit sur ces questions de défense ?
05:06Je crois qu'on n'a pas le choix, vous savez, il faut sortir des critères de Maastricht,
05:09mais ça, ça fait longtemps que finalement on est en dehors
05:12et que les 2% du PIB consacré à la défense, très certainement à l'avenir, seront au-dessus de ça.
05:18Mais il va falloir savoir dans quelle partie du budget il faudra faire des économies
05:23et c'est là où évidemment nous avons des divergences de fonds avec le président de la République et le Premier ministre.
05:28Sur quels dossiers particulièrement ?
05:30Par exemple l'immigration, vous savez, on plaide depuis longtemps pour couper un certain nombre de pompes aspirantes dans notre pays
05:39et éviter la fuite en avant budgétaire sur cette question-là.
05:44Nous ne sommes pas entendus, personne ne veut voir la chose,
05:47alors qu'il y a un aspect économique évident, un aspect social, un aspect sécuritaire.
05:51Et bien c'est des choses-là dont il faudra discuter à l'avenir à l'Assemblée nationale et dans tout le pays.
05:56Je reviens à la politique française, Richard Ferrand au Conseil constitutionnel, c'est une bonne chose ?
06:00Bonne chose ou mauvaise chose, il y sera, comme Alain Juppé...
06:04Vous l'avez fait dire par défaut !
06:06Oui, j'ai lu que c'était aussi un accord entre M.Larcher et M.Macron qui avait permis cette situation,
06:12mais peu importe, de toute façon...
06:14Sans votre abstention lors du vote, il n'était pas élu.
06:16Oui, mais écoutez, nous, nous avons auditionné,
06:19on avait mis un certain nombre de lignes auxquelles M.Ferrand a répondu
06:23et j'allais dire, il ne sera ni mieux ni pire qu'un autre,
06:26car le Conseil constitutionnel s'est habitué à politiser ses décisions,
06:29ce qui est un drame, et voilà, c'est comme ça,
06:33malheureusement la vie politique aujourd'hui, notamment le Conseil constitutionnel,
06:36c'est politisé, on ne peut que le déplorer,
06:38et il faudra très certainement à l'avenir repenser le schéma de contrôle de constitutionnalité des lois.
06:43En fait, j'essayais de vous demander de façon un peu élégante,
06:46s'il y avait un deal caché, un accord de couloir,
06:48on pense notamment à l'impossibilité de se présenter à une élection pour Mme Le Pen dans les prochains mois,
06:52vous le savez, je vous rappelle qu'elle est l'objet d'une sanction pénale potentielle.
06:55Oui, mais ce que j'ai entendu est tout à fait fantaisiste,
06:58puisque le fameux cas de la QPC, qui a été déposée sur un autre dossier,
07:02mais qui pourrait éventuellement avoir une influence sur le nom...
07:04Question de priorité constitutionnelle, je le rappelle.
07:07Voilà, sera étudié par le Conseil actuel,
07:10alors peut-être qu'il sera rendu public par le Président de nouveau,
07:13mais il a été étudié par un long processus juridique à l'intérieur du Conseil constitutionnel,
07:18par les membres actuels, et donc par M. Fabius et pas par M. Ferrand,
07:22si j'en crois les renseignements qu'on peut lire ici ou là.
07:25Oui, on peut juste dire que le nouveau Président du Conseil constitutionnel a une dette,
07:28je ne sais pas s'il faut dire morale ou politique, avec le Rassemblement national.
07:32Écoutez, il ne vaudrait mieux pas, parce qu'il a un statut de totale indépendance,
07:35et s'il commence à avoir des dettes envers les uns ou les autres,
07:38il peut signer sa démission et partir.
07:40Une toute dernière question avant de nous séparer.
07:42Avez-vous suivi les tensions qui entourent le Premier ministre
07:45à propos de l'école Notre-Dame de Bétaram, et quel est votre avis sur la question ?
07:49Je pense que c'est un drame, qu'il faut faire toute la lumière sur cette affaire,
07:53mais que je pense que les socialistes manifestement ont une responsabilité
07:56bien plus importante que celle de M. Berroux,
07:59dans le niveau d'information qu'ils avaient au moment où les témoignages étaient les plus accablants.
08:05Merci beaucoup, Louis Hadiot, maire de Permignan et vice-président du Rassemblement national.
08:09Merci d'avoir pris la parole ce soir sur RTL.
08:11Il est 18h26, dans un instant, le journal de 18h30, puis dans RTL Inside,
08:16nous vous proposons d'aller à la rencontre d'Oupette.
08:18Oupette a 6 ans, c'est une vache, une limousine,
08:21et c'est elle que l'on voit sur l'affiche du Salon de l'agriculture.
08:24Bonsoir Oupette, qui démarre demain à Paris.
08:26Comment a-t-elle été sélectionnée ? Tous les détails avec son éleveur, dans un instant.