David Lisnard, maire de Cannes et président de Nouvelle Énergie, invité de L'Interview à la une
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'interview au La Une, l'émission vidéo de la rédaction
00:13de Nice Matin, une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Audrey Minelli,
00:18qui dirige l'édition Grand Ouest de Nice Matin.
00:20Bonjour Audrey.
00:21Bonjour.
00:22Et avec nous également Frédéric Morris, le chef de l'édition Nice Métropole.
00:25Bonjour Frédéric.
00:26Bonjour à tous.
00:27Notre invité aujourd'hui, David Lysnard, maire de Cannes, président de l'Association
00:31des maires de France et président de Nouvelle Énergie.
00:34Bonjour David Lysnard.
00:35Bonjour.
00:36Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:38Commençons par l'actualité de l'Ukraine, Donald Trump a repris la main sur ce dossier,
00:45dans le dos des principaux intéressés et dans le dos des Européens.
00:48Vous connaissez bien le sujet pour vous être rendu plusieurs fois en Ukraine depuis le
00:52début du compli.
00:53Est-ce que vous êtes inquiet de la tournure des événements ?
00:57Ces événements, ils renvoient à beaucoup de paramètres.
01:00D'abord, les sorties, les déclarations de Donald Trump sur l'Ukraine, ce qui quoi
01:06qu'on pense du régime ukrainien ne sont pas correctes parce que l'agression factuellement
01:12elle a été russe, c'est la Russie qui a essayé d'envahir un pays et ne pas respecter
01:17des frontières internationales, le droit international c'est ainsi, c'est factuel,
01:21et ensuite reprocher à un président d'un état en guerre qui résiste à une invasion
01:28de ne pas faire d'élections, tous les pays ont eu le même régime, c'était le cas en
01:32Angleterre aussi et Churchill n'était pas un dictateur.
01:35Donc c'est pas correct, mais j'allais dire c'est presque secondaire dans le théâtre
01:41géopolitique.
01:42Aujourd'hui ce qu'il ressort c'est que la doctrine qui a vu les Etats-Unis privilégier
01:47la zone pacifique depuis Obama devient avec Trump tout à fait officielle et on voit les
01:54Etats-Unis essayer d'arrimer la Russie à leurs intérêts et de séparer la Russie
02:01de la Chine.
02:02Pour rester poli, ceux qui sont trompés dans l'affaire ce sont les Européens et l'Ukraine,
02:10mais il faut aussi que les Européens prennent acte de leur échec, de notre échec, c'est
02:16une défaite.
02:17Nous sommes à un virage géopolitique majeur, la fin de Yalta c'était pas la chute du mur,
02:23c'est maintenant.
02:24Ce qui nécessite autre chose que les postures auxquelles on a droit depuis des mois et des
02:30mois et encore ces dernières heures en disant nous sommes en économie de guerre, on envoie
02:36des soldats puis pas vraiment des soldats, tout ça n'est pas sérieux, nous ne sommes
02:40pas en économie de guerre, nous n'avons pas fourni les armes que nous avions indiquées,
02:45nous ne sommes pas en mesure d'envoyer l'Europe, y compris l'Angleterre, qui de toute façon
02:50reviendra sous le bercal américain en échange de sanctions moindres ou de droits de douane
02:57moindres, ça se finira comme ça avant l'été, j'en suis quasiment sûr.
03:00Et juste pour terminer là-dessus, c'est fondamental parce que ça a une incidence
03:05en notre vie quotidienne, il ne faut pas se leurrer, sur les enjeux énergétiques, l'accès
03:08aux terres rares, l'accès aux terres noires aussi de notre côté sur les terres les plus
03:13fertiles du monde, qui sont dans cette zone à la lisière de la Russie et de l'Ukraine,
03:17et donc là-dessus, quand on dit qu'on va envoyer une force d'interposition, par exemple
03:23ça pourrait être une hypothèse, c'est au moins 40 000 hommes, 40 000 hommes en permanence
03:27en zone d'interposition, c'est 120 000 hommes avec la rotation, c'est plus de 40 milliards
03:32par an, donc la messe est dite.
03:34Donc ça veut dire que pour peser dans le monde, c'est d'ailleurs la leçon de Pompidou
03:40et de De Gaulle, ou de De Gaulle et de Pompidou, il faut avoir les propres ressorts de sa puissance.
03:44Comme disait Bismarck, la diplomatie sans les armes, c'est comme la musique sans les
03:50instruments.
03:51Ça veut dire qu'il faut une Europe fédérale ?
03:52Non, non, non, non, non, il faut d'abord redéfinir le projet européen, et si on
03:57voulait parler, ce qui ne peut passer d'abord que par, et la France a un avantage compétitif
04:03majeur avec les nucléaires, donc ça, il est temps de le redécouvrir et de l'entretenir
04:08et de le développer, et d'en faire un argument stratégique et tactique, mais stratégique,
04:13diplomatique.
04:14Et on a bien sûr besoin de mettre en commun des moyens à l'échelle européenne, mais
04:20si on devait parler de façon institutionnelle, ça doit être beaucoup plus léger qu'une
04:24fédération.
04:25C'est plutôt le modèle de la confédération, c'est-à-dire que chaque nation garde sa
04:27souveraineté, mais on fait vraiment de la coopération européenne autour de projets
04:32forts.
04:33Et en plus, ça redonnera du sens démocratique, du sentiment d'appartenance à l'Europe.
04:37De toute façon, on est vraiment à un tournant en Europe et en France en particulier.
04:41C'est ce qu'attendait le président Macron lundi avec la réunion de huit nations autour
04:46d'une réponse au propos de Trump ?
04:48Je ne veux pas, de façon pavlovienne, critiquer, mais au début j'ai dit, tiens, c'est certainement
04:53une bonne initiative, mais si c'était vraiment ça la tentative, elle est ratée, parce qu'à
04:58la sortie de cette réunion, chacun a parlé d'une voix différente.
05:00Il y a deux nuits, la nuit de mardi à mercredi, la Pologne a indiqué qu'elle ferait du bilatéral
05:06avec les Etats-Unis et qu'elle allait s'armer auprès des Etats-Unis.
05:09À la fin, l'Allemagne fera pareil, comme ils ont toujours fait, l'Angleterre aussi.
05:12L'Italie aussi.
05:13Et l'Italie.
05:14Donc, il y a une carte à jouer avec l'Italie pour nouer un lien transatlantique, parce
05:17qu'il faut essayer de construire quelque chose avec les Etats-Unis, indépendamment
05:21de la personnalité de Trump ou pas.
05:22Moi, je ne suis pas là pour juger, d'ailleurs, qui sommes-nous ? Mais il y aura, puis dans
05:26quatre ans, il y aura un autre président, etc.
05:27Mais il faut déjà, voilà, les Etats-Unis, c'est une grande puissance, c'est la plus
05:32grande puissance, c'est une grande démocratie, avec des bons côtés et des mauvais côtés.
05:36On sent bien qu'on est à la lisière là aussi.
05:39Mais on se doit, c'est quoi notre stratégie ? Quels sont les moyens qu'on met en place ?
05:43Quelles sont les alliances que nous nouons ? C'est tout ça qu'il faut mettre sur la
05:47table.
05:48Mais ça ne se fait pas comme ça dans l'urgence.
05:49On a l'impression que les Européens découvrent l'approche de Trump alors qu'il avait annoncé
05:54la couleur.
05:55Et on a l'impression que là, tous les pays européens sont comme des lapins dans les
05:59phares de la voiture sur la route.
06:01Alors justement, Emmanuel Macron estime que Donald Trump peut, je cite, « réamorcer
06:05un dialogue utile avec le Président Poutine ». Est-ce qu'il a tort ?
06:08Il y a deux jours, c'était un discours totalement anti-Etats-Unis, puis on découvre ce matin
06:13dans la presse que finalement, il faut soutenir la volonté de paix par la force des Etats-Unis.
06:20Donc on est par un sur tous les tableaux, parce que ce qu'il faut c'est être respecté
06:25dans les relations internationales, comme dans la vie d'ailleurs en général, il
06:28faut être respecté.
06:29Et je répète, la diplomatie c'est discuter avec tout le monde, y compris Poutine.
06:34Et il faut aspirer à une paix, à une paix qui respecte la souveraineté et le droit
06:39du peuple ukrainien à disposer de lui-même, c'est un vieux principe gaullien d'ailleurs,
06:44mais en l'occurrence, quand vous n'avez ni la puissance économique, alors qu'on
06:48devrait l'avoir, et que vous n'avez plus la capacité militaire de projection, vous
06:54êtes figurant.
06:55Alors nous, on parle beaucoup de ce que dit Emmanuel Macron, mais dès que vous lisez
06:58la presse étrangère, il faut relativiser tout cela.
07:00Alors un autre sujet dans l'actualité nationale, le maire de Béziers, Robert Ménard, va être
07:05renvoyé en correctionnel pour avoir refusé de célébrer un mariage entre une Française
07:10et un Algérien sous QTF, le sujet vous met très en colère.
07:13J'évite de me mettre en colère pour rester à peu près digne dans le mandat qu'on
07:21m'a confié, mais oui en tout cas on peut dire qu'on est exaspéré, comme beaucoup
07:25de maires, parce que c'est une injonction contradictoire de plus, à laquelle nous sommes
07:30soumises, il y en a plein, on nous dit dans la même semaine de ne pas construire un mètre
07:34carré au titre du zéro artificialisation nette et de construire X centaines de logements
07:38sociaux au titre de la loi SRU, donc des injonctions contradictoires où chaque congrès
07:43des maires nous permet de les dénoncer, mais ça devient assez épuisant, et c'est pourquoi
07:47d'ailleurs c'est la première source de crise de vocation, avec plus de 40 démissions
07:52de maires par mois, c'est deux fois plus que la décennie précédente qui était elle-même
07:55en forte augmentation.
07:56Je le dis à chaque fois, il y a une époque où on disait les maires vous vous plaignez
07:59mais vous lâchez pas le truc, on lâche de plus en plus parce que la vie c'est pas être
08:03dans l'impuissance publique et l'injonction contradictoire.
08:06Pourquoi là on est particulièrement exaspéré ? Parce que vous avez l'État qui oblige,
08:12pour des raisons justifiées certainement, un étranger de quitter le territoire, qui
08:16est un multirécidiviste de la délinquance, donc c'est une obligation de quitter le territoire
08:21français.
08:22Il n'a pas le droit d'être sur le territoire français, il n'a pas le droit d'être dans
08:25la salle de mariage, et ce même État qui n'assume pas son obligation qu'il a lui-même
08:29délivrée oblige le maire à célébrer le mariage.
08:32Le maire qui sait ce qui se passe dans sa commune, sait que cet individu, s'il est marié,
08:37va être enquisté dans le territoire national parce qu'il va avoir des droits supplémentaires
08:41et va continuer son oeuvre de délinquant, donc c'est pas du tout une mesure anti-agir,
08:46c'est pas la question, c'est que c'est un mot du bon sens, vous allez à l'étranger,
08:50vous n'avez pas l'insurrénité, vous volez, vous dealez, vous agressez, on vous dit de
08:55partir, vous êtes expulsé, enfin c'est du bon sens, et si on n'arrive plus à retrouver
08:59ces évidences, il y a une crise civique qui devient majeure, les gens vont voter aux extrêmes
09:04ou ne vont plus voter, et quel que soit le maire, c'est inadmissible, et que ce soit
09:08le maire lui qui puisse avoir une amende pécuniaire en milliers d'euros, faire de l'emprisonnement
09:14et être inéligible parce qu'il n'a plus que le bon sens, ce n'est plus acceptable,
09:19il faut changer la loi.
09:20Mercredi, les parlementaires ont validé la nomination de Richard Ferrand comme président
09:25du conseil constitutionnel, que vous inspire ce choix ?
09:28Blé cœurement, si je parle franchement, là aussi ce n'est pas personnel, je ne connais
09:36pas Richard Ferrand, mais je me dis que quand on voit le doute civique qu'il y a, la crise
09:44dans laquelle nous sommes en France, la remise en cause de la démocratie, ce n'est pas rien
09:48quand même.
09:49Et que le président de la République ne trouve pas mieux que d'aller chercher une personne
09:54pour présider la plus haute cour de justice, c'est le conseil constitutionnel, personne
09:59qui a échappé à la condamnation par la prescription, les faits sont avérés, donc
10:03ce que je dis est purement factuel, ce n'était pas une jolie affaire.
10:06Il y a eu prescription, moi je suis pour la prescription parce que ça fait partie de
10:11l'état de droit, mais en l'occurrence, je n'aurais pas parlé de Richard Ferrand s'il
10:16n'y a pas eu ça, vous voyez ce que je veux dire, mais qu'on le propose alors qu'il n'a
10:20aucune compétence connue sur le plan juridique, aucune formation de juriste, qu'il ait perdu
10:25aux élections, donc une légitimité électorale, et qu'il a eu une prescription sur une affaire
10:29qui n'était pas une jolie affaire, judiciaire, de le mettre au sommet du système judiciaire,
10:36mais objectivement, ça fait fin de règne, et c'est malsain, et je trouve que c'est
10:42vraiment, véritablement, porter un mauvais coup, et quand vous voyez qu'il a été désigné
10:48avec la complicité du Rassemblement National, eh bien, c'est une complicité, il savait
10:54très bien, c'était très volontaire, qu'en s'abstenant pour des raisons fallacieuses,
10:59il faudra qu'on sache quand même quel était l'accord entre la Macronie et le Rassemblement
11:03National, qui est très souvent donné à la leçon, pareil, moi je n'ai jamais été
11:07dans la moraline, je n'étais pas pour le barrage, tous ces trucs-là, toutes ces
11:12emphases, mais, objectivement, ce sont des facteurs de crise, et je me dis qu'il y a
11:19vraiment un entre-soi, à Paris, une caste, et qu'il faut mettre un terme à ça, ce
11:25n'est plus possible, il faut changer, les gens qui nous gouvernent, et ce ne sera pas
11:29manifestement le Rassemblement National qui m'a l'air bien proche de ceux qui nous
11:32gouvernent.
11:33Vous avez effleuré tout à l'heure l'immigration, est-ce qu'il faut abolir le droit du sol,
11:39comme il y a de plus en plus de voix à droite le réclament ?
11:41Il faut retrouver la maîtrise des flux migratoires, comme tous les grands pays, y compris les
11:46grandes démocraties, et de ne pas faire le droit du sol un totem, c'est-à-dire que,
11:50en fait, le problème c'est l'automaticité, vous voyez, plus que le droit du sol, parce
11:54qu'on rentre ensuite dans des débats, comme c'était un totem, le droit du sol c'est
11:59l'étape de la loi, non, à un moment donné le droit du sol a des circonstances historiques,
12:03aujourd'hui il y a un contexte historique qui est différent, et pour être à la plusieurs
12:07reprises à Mayotte, et encore il y a quinze jours, ça fait de l'unanimité, c'est-à-dire
12:11que les Mahorais, nos compatriotes Mahorais, très attachés à la France, qui par trois
12:16référendums ont marqué leur attachement à la patrie, il y a des drapeaux français
12:19aux fenêtres à Mayotte, généralement, voire plus souvent dans le territoire hexagonal,
12:24qui sont des compatriotes de couleur noire et de religion musulmane, vous disent tous
12:28qu'il faut enfiler un peu le droit du sol, parce qu'aujourd'hui...
12:31À Mayotte certes, mais est-ce que sur le...
12:33Mais vous savez que par Mayotte, une grande partie de l'immigration subsaharienne des
12:39pays d'Afrique, des Grands Lacs, notamment de Somalie, passe par Mayotte, la Réunion,
12:45puis on les retrouve dans nos villes, et donc le droit du sol ne doit pas être un tabou,
12:51il s'agit de dire, il ne s'agit pas de dire immigration zéro, ceux qui disent ça sont
12:54des démagogues, c'est ni souhaitable ni faisable, il s'agit de dire voilà qui on peut accueillir
12:59dans quelles conditions de respect de la dignité humaine et de l'intérêt de la nation,
13:03et l'intérêt de la nation doit primer surtout, et à ce titre, on bat des records depuis
13:08trois ans de titres légaux, parce qu'on parle toujours d'immigration illégale, moi je porte
13:12le doigt sur l'immigration légale, une fois et demie la Corse, l'année dernière, en titre
13:16de séjour supplémentaire, c'est insoutenable, d'une population très pauvre, on importe
13:21du tiers-monde, donc il y a une tiers-mondisation de la France, et donc il faut réduire au
13:25moins par 5 ou par 8 l'immigration légale, ce qui passe par un ajustement du droit du
13:29sol.
13:30Alors on va s'intéresser à des sujets un peu plus cannois, Audrey Minelli.
13:32Fabrique Lissner, vous avez annoncé lors de vos voeux au canois, justement, l'arrivée
13:37le 7 avril d'un groupement de sécurité privée dans les échelons de la Frière et de Rangun,
13:42est-ce que vous nous confirmez cette information, et est-ce que ce groupement sera calqué sur
13:46ce qui se fait au Moulin à Nice depuis dix mois ?
13:49Ce sont des groupements que j'ai vus dans plusieurs communes de France, j'en ai vu
13:54dans le Nord, il y en a à Nice, il y en a dans l'Ouest, donc oui, ce sont des agents
14:01qui s'ajoutent à la présence policière qu'on a nettement intensifiée, et il est
14:06vrai qu'actuellement, il y a une bonne entente en plus avec la police nationale, avec le
14:11parquet, ça marche bien, donc c'est plutôt une bonne période, mais bon, c'est scisif,
14:15il faut monter le rocher et redescendre tous les jours, et donc ça sera une sécurité
14:21supplémentaire et une surveillance supplémentaire, une protection supplémentaire.
14:25C'est des policiers municipaux au rabais ?
14:26Pourquoi ? Non.
14:27Parce qu'on ne fait pas des policiers municipaux directement, ou nationaux, évidemment.
14:31Non, parce que ce n'est pas la même mission.
14:33Un policier municipal, c'est un policier, donc il intervient sur un cadre juridique
14:38qui est précis, de même que la police municipale, ce n'est pas une police nationale au rabais,
14:41que la police nationale, ce n'est pas une gendarmerie au rabais, et là on est sur des
14:45agents de sécurité, ceux qui surveillent un concert, ceux qui peuvent surveiller Nice
14:49matin de temps en temps s'il y en a, des agents de sécurité, ce ne sont pas des policiers
14:51au rabais, ce sont des gens très bien, très dignes, et qui interviennent surtout sur des
14:55parties communes, et qui peuvent faire respecter des règlements intérieurs de copropriété
14:59de bailleurs sociaux, donc c'est une autre mission.
15:02En revanche, la police municipale, elle n'est pas là pour faire respecter un règlement
15:04intérieur de copropriété, elle n'en a pas le droit d'ailleurs.
15:06Donc vous voyez, et l'APM n'est pas des vigiles, ce ne sont pas des vigiles au rabais, non.
15:10Mais l'idée, c'est aussi dans ces quartiers-là, d'aider les habitants, et avec la délinquance
15:18existante.
15:19Donc c'est vrai qu'on peut se questionner sur l'efficacité justement de ce genre de
15:25mouvement.
15:26Vous avez raison, il faut toujours se questionner sur tout d'ailleurs.
15:28Et moi je suis pragmatique, si ces vigiles n'apportaient rien, on arrêterait.
15:37Je n'ai jamais de problème avec ça.
15:39Mais je pense objectivement, de ce que j'ai pu voir dans d'autres endroits, que ça peut
15:45aider sur du quotidien.
15:47Vous voyez, c'est des incivilités, des choses comme ça.
15:52La police elle intervient sur de l'insécurité.
15:54Vous avez pu échanger avec le maire de Nice d'ailleurs, pour avoir un retour d'expérience ?
15:57Non, je n'ai pas échangé avec le maire de Nice.
15:59Très bien.
16:00Pourquoi vous souriez ?
16:01Parce qu'on me dit qu'il faut sourire.
16:04Il paraît que je fais trop la tête, trop souvent, alors je souris.
16:08Vous avez fortement réduit la dette à Cannes depuis 2014, est-ce que vous pouvez aller
16:13plus loin, poursuivre dans cette trajectoire ?
16:15Est-ce que cela a un impact sur la fiscalité des Canoës ?
16:18C'est une bonne question.
16:20Oui, on a baissé la dette, au moment où je vous parle, depuis 2014, c'est une baisse
16:26de 76,542 millions d'euros.
16:29C'est supérieur à ce que j'avais annoncé fin 2013, lorsque j'avais présenté mon projet
16:34de mandat à la Boca, on avait fait un projet sur 10 ans.
16:37J'ai retrouvé des documents, c'est légèrement mieux.
16:40A l'époque on disait que c'était trop ambitieux.
16:42On l'a fait sans toucher un taux d'impôt, c'est-à-dire qu'on n'a pas augmenté les
16:45taux d'impôt, grâce à un travail énorme, permanent, parce que là aussi c'est scisif,
16:50d'essayer de gainre de productivité, des choses qu'on a réinternalisées, des choses
16:53qu'on a externalisées, enfin comme on le fait dans toute entité humaine, pour chercher
16:57de la performance, chercher du résultat.
17:00Et c'est ce qui nous a permis de dégager des excédents, dans une ville que vous savez
17:03qu'elle est compliquée, je n'ai pas besoin de le répéter ici, qu'elle a une pauvreté
17:06élevée, etc.
17:08Et donc c'est une spirale pour l'instant encore vertueuse.
17:11Et pour le budget 2015, avec l'équipe qui m'entoure, j'ai eu la chance d'avoir une
17:15formidable équipe.
17:162025.
17:17J'ai dit quoi ? 2015.
17:182015.
17:19Oh là là, j'ai vraiment barrisé.
17:21Ça veut dire que j'ai quelques années déjà au compteur.
17:24Donc pour le budget 2025, déjà on avait pris les hypothèses les plus négatives au
17:31moment du projet de loi de finances initiales au début du gouvernement Barnier, qui disposait
17:38de prélèvements sur la commune de Cannes supplémentaires.
17:41C'est-à-dire que l'État nous prend sur nos recettes, ou nous oblige à cotiser en
17:45plus, entre 7 millions, 5 et 10 millions.
17:48Et lors de mes voeux, j'ai demandé un plan d'économie.
17:52J'applique toujours le principe de prudence budgétaire.
17:54Donc d'au moins 10 millions supplémentaires.
17:56On avait déjà prévu de faire des économies, donc on avait un petit peu anticipé.
18:00Et j'avais dit que par rapport au différentiel entre ce que l'État nous piquerait en plus
18:04de façon éhontée et les économies qu'on pourrait réaliser, si ça nous paraissait
18:09solide dans les perspectives suivantes, de faire une économie, de le traduire en baisse
18:13de fiscalité.
18:14Aujourd'hui, au moment où je vous parle, on devrait être à un prélèvement de l'État
18:20à 3,9 millions.
18:21Donc ce qui fait un différentiel de 3,6 millions par rapport à 7,5 millions.
18:263,6 millions, c'est un point de fiscalité.
18:29Donc on va baisser d'un point la fiscalité sur le foncier bâti, ce qui fait une baisse
18:34de 3,6%.
18:35J'espère que vous me suivez.
18:36Parce que le foncier bâti, il est de 28,12.
18:39C'est déjà le plus faible des grandes villes de France.
18:43Il n'y a que Boulogne, Biancourt, qui fait mieux.
18:46Et en plus, on n'a pas de fiscalité sur les ménages intercommunal.
18:51C'est-à-dire que quand on compare Cagnes, il faut prendre aussi la fiscalité intercommunale.
18:54Nous sommes la seule intercommunalité avec la communauté agglomération canadienne
18:58qui n'applique pas de foncier bâti sur les ménages.
19:00On est très fiers parce que c'est très dur à tenir.
19:02Donc c'est 28,12 et ça va passer à 27,12.
19:05Donc ce point par rapport à 28, ça fait 3,6 de moyenne de baisse.
19:09C'est-à-dire que la baisse est plus forte que la hausse des bases.
19:12J'espère que tout le monde nous suit encore.
19:14Il est décidé au plan national par l'État.
19:16Donc ça veut dire qu'il y aura une baisse de fiscalité.
19:20Si les autres collectivités ne demandent pas, ça baissera.
19:22Oui, non, parce qu'on n'est plus concerné.
19:24Il n'y a plus de fiscalité des autres collectivités.
19:27Il n'y a plus le département, il n'y a plus les régions.
19:29Puisque tout a été nationalisé.
19:30Ce qui est d'ailleurs un énorme problème.
19:32Donc vous baissez les impôts, clairement, en 2025.
19:34Vous êtes candidat à quelque chose pour annoncer ça ?
19:37Je suis un éternel mandataire décanois.
19:42Et il y a des objectifs que j'avais mis noir sur blanc.
19:45Et là la date est vraie, fin 2013.
19:47Et depuis on les respecte avec méthode,
19:50malgré les intempéries meurtrières et coûteuses,
19:54malgré les surprélèvements de l'Etat,
19:56malgré l'inflation,
19:59on atteint aujourd'hui un niveau de solidité.
20:01Ça a été un énorme travail.
20:02C'est toujours très fragile parce qu'une spirale vertueuse
20:05peut redevenir négative.
20:06J'espère que ça tient.
20:08Je touche du bois.
20:09Mais il y a un dialogue aussi permanent social.
20:11Enfin on essaie de faire comme on fait dans n'importe quelle entité humaine,
20:14entreprise, commerce, association, bonne collectivité.
20:17Et c'est un très beau résultat et on en est très fiers.
20:19Vous êtes donc prêt pour un troisième mandat ?
20:24La question c'est si je me présente.
20:26Je vais vous faire la réponse habituelle à cette période de l'année,
20:29c'est-à-dire que ce n'est pas le temps de la campagne municipale.
20:32On y est presque, c'est dans un an.
20:34Non, mais moi je me sens...
20:35Ça va être très vite.
20:36Et puis vous savez, il y a ce qu'on ressent au fond de soi,
20:38c'est le mandat qui me passionne le plus.
20:40J'ai eu l'opportunité d'aller sur des mandats nationaux,
20:44législatifs ou exécutifs,
20:46mais ça j'ai refusé pour des raisons qui m'appartiennent.
20:51Et j'ai toujours donné la priorité à l'action municipale.
20:55Et je trouve que c'est ce qui permet d'être ancré dans la réalité.
20:58C'est-à-dire que vous restez ?
21:00Donc ce n'est pas décidé encore.
21:02C'est aussi une décision qui engage les proches, mes proches, ma famille, etc.
21:05On en parle avec l'équipe.
21:07Et puis ensuite, ça dépend des gens.
21:09Il y aura une compétition.
21:11A propos de compétition, parlons de foot, parlons de sport, évidemment.
21:18La SCAN qui jouera mardi prochain son quart de finale.
21:23En Coupe de France ?
21:25Oui, en Coupe de France.
21:27J'imagine que j'ai une grande fierté pour vous.
21:29Si la SCAN gagne mardi prochain,
21:32elle pourra potentiellement tomber contre le PSG,
21:35si le PSG gagne également.
21:37Où pourrait se jouer ce match ?
21:39Il me semble que Coubertin n'est pas homologué,
21:41qu'on peut demander une dérogation,
21:43mais en termes de sécurité, je crois que ça peut être compliqué aussi.
21:45Ça me fait très mal de vous répondre parce que ça porte malheur.
21:47Il ne faut jamais penser au match d'après.
21:50Il faut penser au match suivant.
21:52Ce n'est pas la même chose.
21:54La SCAN vit un redressement qui est méthodique.
22:04Je voudrais juste en dire quelques mots.
22:06Quand la SCAN gagne, ce n'est pas grâce à moi.
22:09Et quand elle perd, ce n'est pas de ma faute.
22:11Dans les deux cas, ça se vaut.
22:13Je ne vais pas revendiquer les victoires,
22:15parce que je ne revendiquais pas les défaites.
22:17Quand j'ai été élu maire,
22:19le club venait de déposer le bilan.
22:21Il était relégué en DHR,
22:23dans des divisions beaucoup plus faibles.
22:26J'ai fait le choix de ne pas mettre ma passion du football
22:30avant ma responsabilité de maire.
22:32Je n'ai pas mis plus d'argent dans la mairie.
22:34En revanche, on a construit un projet avec un conseil de surveillance.
22:36J'ai fait rentrer Annie Courtage,
22:38des gens qui savent gérer.
22:40On a regagné trois divisions,
22:42ou même quatre divisions.
22:44Aujourd'hui, on a trouvé un bon repreneur, il y a deux ans.
22:47Ça a été un énorme travail.
22:49Ce n'est pas celui qui avait été retenu au départ.
22:51J'ai bloqué une autre proposition.
22:53On a fait un appel à la candidature.
22:55On a eu 80 candidatures.
22:57C'est un lieu très difficile.
22:59On a quelqu'un de solide qui s'engage personnellement
23:01avec un superbe projet.
23:03J'espère qu'il ira jusqu'au bout,
23:05parce que sans lui, il n'y aurait pas la SCAN.
23:07On n'arrive pas aussi loin en Coupe de France par hasard.
23:09Oui, par hasard.
23:11On va certainement remonter en Ligue 1.
23:13Ça va être très dur, je le sais.
23:15En plus, on a parmi nos meilleurs joueurs qui sont blessés,
23:17ce magnifique Elie Droit,
23:19le numéro 11,
23:21et Endoy, emblématique, qui sont blessés.
23:23C'est beaucoup plus compliqué.
23:25De toute façon, le parcours est magnifique,
23:27avec un tournoi sérieux, un groupe sérieux.
23:29Le stade ne serait pas homologué,
23:31mais il peut y avoir des dérogations.
23:33Il y a eu déjà deux réunions
23:35pour répondre aux critères de l'homologation.
23:37En termes de sécurité, ça pourrait être...
23:39Moi, ce qui me préoccupe,
23:41c'est le parking.
23:43Donc là, il y a déjà des améliorations
23:45pour l'éclairage, pour rajouter la vidéosurveillance,
23:47mais il faudrait aussi un engagement très fort de l'État.
23:49Et donc, on n'en est pas là.
23:51Un match après l'autre.
23:53Mais c'est une vraie...
23:55Je ne vais pas entrer dans l'intimité,
23:57mais vous savez que mon père était footballeur,
23:59professionnel.
24:01Il a eu le contrat pro le plus jeune de France à l'époque.
24:03Il avait 16 ans et demi.
24:05Il a commencé à la SCAN.
24:07Voir ce club qui avait été pillé à la fin des années 90
24:09et qui ensuite était tombé en décrépitude
24:11nous faisait très très mal.
24:13Aujourd'hui, il y a moins d'argent,
24:15beaucoup moins d'argent de contribuables
24:17et il y a de meilleurs résultats pourvu que ça dure.
24:19Et les supporters sont là.
24:21Oui, les supporters sont là.
24:23En plus, ça joue bien au ballon.
24:25Là, j'aime beaucoup trop.
24:27C'est vraiment un plaisir.
24:29C'est vraiment communion.
24:31On revient dans le match politique.
24:33Vous avez annoncé vouloir prendre part à la course
24:35financière. Votre idée de primaire ouverte
24:37avec ceux qui veulent, même Zemmour,
24:39c'est ce que vous avez dit la semaine dernière
24:41sur ce drapeau.
24:43Ça n'a pas suscité
24:45un enthousiasme.
24:47Comment vous l'expliquez ?
24:49Je l'explique parce que
24:51en fait,
24:53je pense que beaucoup de personnes s'encombrent
24:55de considérations qui sont des considérations
24:57personnelles.
24:59Pour moi, il y a deux impératifs.
25:01Le premier impératif,
25:03c'est qu'il va falloir
25:05diriger la France
25:07avec un projet radical.
25:09C'est la période extrémiste qui va à la racine des choses.
25:11Parce qu'il y a un déclassement éducatif
25:13qui est considérable.
25:15Redresser l'école, ça ne va pas être rien.
25:17Parce qu'il y a un problème régalien.
25:19On verra très vite
25:21les limites de l'action actuelle, malgré le talent
25:23et la bonne volonté, la compétence
25:25et l'implication de Bruno Rotailleau,
25:27qui est formidable. La question n'est pas là,
25:29mais dans le cadre constitutionnel.
25:31Sortir d'une accoutumance
25:33à la dépense publique,
25:35qui fait qu'on a des services publics qui coûtent plus cher,
25:37des fonctionnaires moins bien payés qu'ailleurs,
25:39et à la fin, des usagers de moins en moins bien servi.
25:41Je peux être très complet là-dessus, mais c'est passionnant.
25:43Donc il va falloir une radicalité. Mais avant ça, il faut prendre le pouvoir.
25:45C'est le deuxième impératif.
25:47Cet impératif de prise du pouvoir,
25:49il nécessite de tenir compte d'un principe de réalité,
25:51c'est qu'il n'y a pas de leader
25:53à droite qui peut l'emporter
25:55s'il n'y a pas une candidature
25:57légitimée par une option populaire
25:59et pas par un conclave
26:01de chapeau à plume, comme on dit,
26:03ou de notable.
26:05Et je pense qu'il faut retrouver
26:07une vraie alternative politique.
26:09D'ailleurs, ce qui se passe à gauche est intéressant,
26:11avec le PS qui est en train de se distinguer, enfin,
26:13de séparer de l'NFI.
26:15Et on pourrait imaginer qu'à droite,
26:17dans un spectre
26:19qui irait de ceux
26:21qui se ressemblent de droite.
26:23Mais moi, je vois bien que Marine Le Pen dit elle-même qu'elle n'est pas de droite.
26:25Vous l'avez entendu récemment.
26:27C'est un truc de bourgeois.
26:29C'est un truc de bourgeois.
26:31À rigueur, elle pense à un truc de droite.
26:33Très bien, moi j'en prends acte.
26:35J'ai toujours pensé qu'elle était socialiste,
26:37donc j'en ai la confirmation.
26:39Je pense que même Gabriel Attal
26:41et tout sont plutôt socialistes,
26:43mais ils se disent de droite.
26:45Mais très bien, faisons une compétition
26:47de personnalité, de parcours, de projet.
26:49Et puis, bien sûr qu'à la fin,
26:51je ne pense pas que si demain,
26:53je ne sais pas, Bruno Retailleux gagnait cette compétition,
26:55qu'il serait le premier défenseur,
26:57mais au moins qu'il y ait un pacte de non d'agression.
26:59Et de sortir de ce sophisme,
27:01de cette erreur qui consiste à dire
27:03que la primaire est forcément une machine à perdre.
27:05Moi, je ne suis pas un fan de la primaire.
27:07J'aimais beaucoup l'époque
27:09où on pouvait se permettre
27:11un premier tour Giscard, Chirac
27:13ou Chirac-Baladur.
27:15J'aimais beaucoup l'époque où Nicolas Sarkozy
27:17enfonçait le match et même pas besoin de primaire
27:19parce qu'il était tellement puissant.
27:21Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
27:23Ce n'est pas le cas et ce ne sera pas le cas.
27:25Je vous le dis d'emblée.
27:27Donc, il faut légitimer l'action.
27:29Je rappelle que François Fillon
27:31a fait plus de 20%, c'est-à-dire qu'il a fait plus
27:33au premier tour que les 4 premiers tours
27:35de Jacques Chirac, y compris les 2
27:37qui l'ont amené à la victoire.
27:39Et malgré le déferlement,
27:41plus ou moins justifié, c'est un autre débat,
27:43qu'il a affronté au moment
27:45de l'élection de 2017.
27:47Donc, la compétition,
27:49ce n'est pas forcément une mauvaise chose.
27:51Ça ne sera pas le cas, il n'y a pas de candidat légitime.
27:53Est-ce qu'il n'y a pas un truc qui se crée aujourd'hui
27:55autour de Bruno Retailleau ? Et là, on parle du coup
27:57aussi de la présidence des Républicains.
27:59Est-ce qu'on n'a pas le sentiment que Bruno Retailleau
28:01est en train d'enfoncer
28:03le match à droite
28:05et de s'imposer comme le candidat ?
28:07On voit bien que même le RN commence à avoir peur. Cette semaine,
28:09on a vu des cadres de RN qui commençaient à s'attaquer sérieusement
28:11à Bruno Retailleau. Est-ce que ce n'est pas lui
28:13qui est en train de s'imposer à droite
28:15par l'intermédiaire de l'élection présidentielle
28:17des Républicains et finalement
28:19d'une primaire de cette façon-là ?
28:21D'abord, effectivement,
28:23vous avez raison, c'est le Bruno Retailleau.
28:25Je trouve que c'est justifié, parce que moi, il me tente
28:27que j'en dise du bien.
28:29C'est un ordo libéral, Bruno Retailleau ?
28:31Ordo, oui. Libéral, c'est ce qu'il faut
28:33qu'on discute.
28:37Ce que vous dites, il faudra poser la question
28:39à Édouard Philippe, à Gérald Darmanin,
28:41à M. Attal,
28:43à M. Zemmour, pourquoi pas à Éric Ciotti,
28:45parce qu'il va falloir aussi
28:47récupérer des gens qui sont partis
28:49vers la gauche et vers le centre.
28:51Est-ce que votre candidature tient encore
28:53dès lors que Bruno Retailleau est élu ?
28:55Mais oui, dans la primaire, oui.
28:57S'il suffisait
28:59d'être président
29:01et je serais président de LR aujourd'hui,
29:03je dirais exactement la même chose.
29:05La présidence de LR ne fait pas
29:07la candidature unique
29:09de la droite à la présidentielle.
29:11Pensez-vous que
29:13quand Bruno Retailleau, s'il est élu président de LR,
29:15ce qui est une très forte probabilité
29:17au moment où l'on se parle,
29:19que demain, Édouard Philippe,
29:21bravo, on soutient tout pour la présidentielle.
29:23Si vous pensez ça, c'est que vous êtes naïfs
29:25et je sais que vous n'êtes pas naïfs.
29:27Moi, je n'ai pas tout compris. Vous êtes candidat
29:29à l'élection présidentielle des Républicains ou pas ?
29:31C'est quoi l'élection ?
29:33À la présidence des Républicains.
29:35Ce que j'ai dit hier
29:37chez vos consœurs
29:39d'Europe Insane News,
29:41c'est qu'on a jusqu'au 18 mars
29:43et que c'était le moment
29:45de discuter sur le contenu.
29:47Je pense qu'on a une vraie opportunité
29:49d'éviter que cette campagne
29:51ne soit que d'aucun redoute
29:53d'une guerre des chefs
29:55et simplement une espèce de compétition
29:57à celui qui fera plus de cartes.
29:59Ça peut être aussi le moment
30:01d'ancrer au centre de la droite,
30:03au cœur de la droite,
30:05un projet qui, moi,
30:07je le vois fondé sur la liberté
30:09comme vecteur de prospérité,
30:11pour la sécurité et sur la dignité humaine
30:13par l'éducation, l'instruction, la culture
30:15qui sont des thèmes aussi qui me sont très chers.
30:17Il faut toujours essayer de tirer profit
30:19de circonstances pour faire valoir
30:21ces idées. Moi, j'ai toujours pensé que
30:23c'est un pote Gramsci de droite,
30:25c'est-à-dire que la bataille des idées
30:27précède la bataille électorale.
30:29J'essaie d'imposer mes idées,
30:31la retraite par capitalisation,
30:33en finir par la sectorisation scolaire
30:35qui trompe les milieux populaires sur le plan éducatif,
30:37supprimer le principe de précaution
30:39de la constitution à admettre et le substituer
30:41à un principe de responsabilité.
30:43Si tout ça n'y est pas, vous êtes candidat
30:45le 18 mars ? Non, pas forcément.
30:47Non, non, non.
30:49Là aussi, il faut être sincère jusqu'au bout.
30:51Au fond de moi, faire une campagne pour aller faire
30:53faire des cartes, faire le tour.
30:55Vous avez des militants qui sont votants
30:57mais qui sont inexistants le reste de l'année.
30:59Je préfère penser à une vraie élection
31:01ouverte où tout le monde vient voter,
31:03les citoyens, sur un projet.
31:05Mais il est vrai que
31:07je pense qu'il est parfois
31:09il faut savoir
31:11lutter contre ses propres instincts,
31:13de dire oui ou non, et puis de discuter
31:15et de voir qui peut être le plus en phase
31:17avec ce que je pense.
31:19Et puis il y a d'autres sujets.
31:21La primaire ouverte, j'aimerais bien qu'on en parle
31:23avec ceux qui sont candidats à la présidence de LR
31:25et d'autres sujets.
31:27Alors, vous êtes président de votre propre
31:29partie, Nouvelle Énergie,
31:31que vous faites grandir en marge de LR.
31:33Ce n'est pas du goût de tout le monde.
31:35Le ministre des Transports, Philippe Tabarro,
31:37il était à votre place sur ce plateau vendredi dernier.
31:39Il est vice-président
31:41du département, il est président de l'AMF,
31:43il est président de la communauté d'agglomération
31:45des Pays de l'Erasme. Il a beaucoup de choses
31:47à faire. Il souhaite mener ce combat
31:49au niveau national
31:51pour ses idées, pourquoi pas.
31:53Par contre, ce qu'il faut surtout éclaircir,
31:55c'est savoir si c'est dans le cadre des Républicains
31:57ou non. Je pense que beaucoup de militants
31:59se posent la question et on ne peut pas se retrouver
32:01dans des situations où on a un candidat
32:03Nouvelle Énergie,
32:05face à un candidat
32:07des Républicains,
32:09ce n'est pas acceptable.
32:11Alors Nouvelle Énergie et LR, ce n'est pas
32:13compatible ?
32:15Objectivement, je pense que
32:17c'est...
32:19Philippe Tabarro
32:21dit ce qu'avait dit sa sœur, Michèle Tabarro,
32:23chez vous aussi d'ailleurs. Il n'y a pas une interview
32:25où je ne vois pas un petit encadré
32:27où je me fais
32:29...
32:31Bon, voilà, je veux dire, ça fait 30 ans que ça dure
32:33donc ça s'était arrêté avant les sénatoriales
32:35ça a repris.
32:37Que puis-je vous dire ?
32:39Oui, je suis président de l'AMF, j'ai cette présidence
32:41bénévole de l'Association des maires
32:43de France. Oui, je suis président
32:45bénévole de la communauté d'agglomération.
32:47Je crois que Philippe Tabarro, pour qui
32:49aucune animosité a lui-même cumulé des fonctions
32:51à un moment donné, moi je ne l'ai pas reproché.
32:53Je ne rentre pas dans ce débat-là.
32:55C'est tout. Est-ce qu'on reproche
32:57Est-ce qu'on reproche à Valérie Pécresse
32:59d'avoir libre ?
33:01Est-ce que l'on reproche à Bruno Retailleau ?
33:03J'attends de voir le reproche adressé à Bruno Retailleau
33:05qui est parallèlement à Force Républicaine
33:07très impliqué dans la campagne pour la présidence de LR
33:09et ce qui ne pose aucun problème.
33:11Nouvelle Énergie a permis de ramener
33:13aujourd'hui on a plus de 11 000 adhérents
33:15à un jour de cotisation. Et moi, les fichiers
33:17ils sont ouverts, donc contrairement aux autres partis politiques
33:19c'est les vrais chiffres.
33:21Dans ces 11 000
33:23il y a au moins deux tiers
33:25de personnes qui ne voulaient plus
33:27être en train de parler de LR et de la droite classique.
33:29Et je pense que ces personnes, il ne faut pas les décourager.
33:31Il faut qu'on arrive à fédérer.
33:33Il faut qu'on arrive à confédérer.
33:35On parlait de la confédération tout à l'heure.
33:37Aujourd'hui on est dans une nouvelle offre politique.
33:39Et il faut arriver à ramener
33:41autour d'un projet fort.
33:43Je pense que c'est la force du projet
33:45et de la personnalité qui fera l'union.
33:47Je veux vraiment travailler dans cet esprit-là, positif
33:49et je ne veux surtout pas
33:51me laisser embarquer
33:53dans des histoires.
33:55LR ne doit pas devenir une officine
33:57clanique.
33:59Je pense qu'il faut lutter contre ces travers-là.
34:01Et pour ma part, si ça devenait
34:03le cas, ou si LR avait un discours
34:05qui est contraire à mes convictions,
34:07je partirais, je n'aurai aucun problème là-dessus, pour clarifier.
34:09D'autant plus que
34:11je n'ai pas eu l'investiture quand j'ai été
34:13maire, j'ai toujours été indépendant, mais j'ai toujours été
34:15très loyal. Je suis resté tout le temps loyal.
34:17J'ai toujours fait en sorte
34:19qu'on apporte quelque chose
34:21des adhérents
34:23qui sont parfois plus jeunes, qui sont différents,
34:25qui sont un peu plus dans le 21ème siècle,
34:27qui s'intéressent aux numériques,
34:29aux nouvelles technologies.
34:31Et je trouve qu'on devrait
34:33plutôt remercier Nouvelle Énergie d'apporter
34:35ce souffle nouveau à la droite
34:37et à LR.
34:39Vous partez avec un apriori positif. Regardez une image
34:41que vous avez publiée il y a quelques jours sur les réseaux
34:43sociaux. Une image
34:45assez surprenante, on va la voir.
34:47Rassurez-nous,
34:49c'est bien de l'IA.
34:51Je vous laisse planer.
34:53C'est l'ambiguïté stratégique.
34:55Une image assez choc avec une phrase
34:57qui dit
34:59« Nous voilà la Caste ».
35:01C'est qui la Caste ?
35:03C'est un mot que vous employez beaucoup en ce moment sur vos réseaux sociaux.
35:05C'est qui la Caste ?
35:07La Caste, c'est les technoconformistes qui nous dirigent
35:09depuis une quarantaine d'années et qui font
35:11qu'on paye plus d'impôts qu'ailleurs,
35:13qu'il y a plus d'aides publiques qu'ailleurs
35:15et qu'on a
35:17moins de policiers qu'ailleurs pour nous protéger.
35:19C'est-à-dire que c'est
35:21la Caste de l'alliance des bureaucrates,
35:23des technocrates, des petits hommes
35:25gris de Bercy, etc. Moi je les dis,
35:27je les connais, je les apprends chaque semaine
35:29avec l'AMF, etc. Il faudrait d'ailleurs...
35:31Il n'y a pas de petits hommes gris à Cannes ?
35:33Si certainement, mais c'est une question,
35:35c'est comme le cholestérol, c'est une question de proportion.
35:37Il en faut, puis il y en a des bons et des mauvais, il n'en faut pas trop.
35:39Il y en a moins à Cannes qu'ailleurs.
35:41En tout cas les résultats ne sont pas ceux de la France.
35:43Et le deuxième élément,
35:45c'est cette alliance-là avec aussi
35:47une approche politicienne
35:49qui... L'expression ultime a été
35:51le quoi qu'il en coûte que j'ai appelé le n'importe quoi qu'il en coûte.
35:53C'est-à-dire qu'au début il était justifié,
35:55au début du Covid, on avait tous la trouille,
35:57on ne savait pas,
35:59aujourd'hui c'est un manque de lucidité rétrospective.
36:01Donc en février,
36:03mars, avril. Mais de prolonger ça
36:05jusqu'en 2022, de toujours
36:07répondre à une demande sociale par un chèque
36:09qui sera payé par nos enfants ou nos petits-enfants,
36:11c'est avec cela
36:13qu'il faut rompre ce fiscalisme, etc.
36:15Dimanche dans la tribune,
36:17Jean-Luc Mélenchon lui aussi s'en est pris à la caste.
36:19Est-ce que c'est quand même pas une expression extrémiste
36:21ça la caste ? Est-ce que c'était toujours les autres ?
36:23Nous on est du bon côté de la barrière,
36:25il y a les autres et on laisse entendre que...
36:27Non parce que je viens de vous définir
36:29ce qui était pour moi, et je pense
36:31que, vous voyez quand le général de Gaulle,
36:33et je ne me compare pas au général de Gaulle, et je ne compare pas non plus
36:35Jean-Luc Mélenchon au général de Gaulle, mais quand en 1958
36:37il dénonce lui aussi la caste en place
36:39lorsqu'il dit qu'il faut en finir
36:41avec le régime des partis et la caste qui l'accompagne,
36:43on est à un de ces moments-là.
36:45Et si vous laissez
36:47les mots précis
36:49et les mots qui parlent aux extrêmes,
36:51vous ferez gagner les extrêmes.
36:53Ce n'est pas un mot très précis si Jean-Luc Mélenchon l'emploie lui-même ?
36:55Pardon ?
36:57Si Jean-Luc Mélenchon vous dit
36:59qu'il pleut quand il pleut,
37:01il n'a pas forcément tort.
37:03Mais vous rejoignez là-dessus alors ?
37:05Vous savez très bien que non.
37:07C'est vraiment chercher à pinailler pour rien, franchement.
37:09C'est vous qui avez trouvé ce mot très fortement.
37:11Et si demain je dis qu'il faut en finir
37:13avec les technocrates et que Jean-Luc Mélenchon
37:15ou Marine Le Pen ou Tarton-Pion
37:17disent qu'il faut en finir avec les technocrates,
37:19eh bien il faut en finir avec les technocrates.
37:21Mais l'importance,
37:23c'est d'être utile au pays
37:25et donc pour ça il faut un projet
37:27qui soit fort et raisonnable.
37:29Mélenchon, c'est l'extrémisme
37:31de gauche le plus vide,
37:33qui tourne en plus à l'antirépublicanisme
37:35et à l'antisionisme et à l'antisémitisme.
37:37Je ne peux pas me laisser associer à ça, évidemment.
37:39Mais c'est comme à l'époque, lorsqu'on disait
37:41qu'il y avait un problème de sécurité, on disait
37:43vous parlez comme Le Pen.
37:45J'ai passé l'âge, quoi.
37:47Alors, David Lysnard, on a failli vous demander
37:49de venir avec un objet, on n'a pas eu le temps
37:51de s'organiser, alors on va vous demander
37:53de vous livrer un petit exercice.
37:55A vos pieds, vous avez une bouteille d'eau.
37:57Est-ce que vous pouvez vous en saisir ?
37:59Vous avez compris, déjà.
38:01Non, celle-là, c'est impossible à faire.
38:03Ah, c'est impossible.
38:05Et nous expliquez en quoi cet objet est symbolique.
38:07Vous ne m'écoutez pas en vue,
38:09mais je vais y arriver.
38:11Vous voyez, pendant que...
38:13Tout ça, ça a beaucoup impressionné Denis
38:15qui a assisté à deux postéraméliques
38:17plus récentes, et il faut absolument
38:19qu'on parle de bouchons.
38:21D'abord, ça va me permettre de boire un verre d'eau
38:23pour que les téléspectateurs...
38:25Bienvenue au Pardonne.
38:27Ensuite, pendant que la Chine et les Etats-Unis
38:29se font une compétition effrénée
38:31pour maîtriser l'intelligence artificielle,
38:33que les Etats-Unis, avec Google et Willow,
38:35découvrent les premières applications
38:37de physique quantique qui vont révolutionner le monde,
38:39qui vont bouleverser le monde,
38:41pendant que les grandes puissances,
38:43y compris l'Inde maintenant,
38:45se préparent à la conquête de Mars,
38:47nous, avec l'Union Européenne,
38:49qu'est-ce que l'on a fait ?
38:51On a fait la capsule obligatoire
38:53rattachée à la bouteille d'eau.
38:55Et donc, c'est le symbole de la bureaucratie,
38:57de la caste.
38:59On n'a pas fait que ça.
39:01On a fait un bus.
39:03Cette semaine, vous êtes vous-même
39:05félicité...
39:07Voilà, je fais péter ça.
39:09Cette semaine, vous êtes vous-même
39:11félicité de la première
39:13fusion nucléaire.
39:15Et vous savez,
39:17c'est un sujet, ça c'est extraordinaire.
39:19Et c'est un sujet,
39:21on était les premiers au monde sur la fusion nucléaire.
39:23Les tout premiers au monde, mais de loin.
39:25Il y a 10 ans, notamment avec le projet Astrid.
39:27Pour que tout le monde comprenne,
39:29les centrales nucléaires actuelles sont des centrales à fission.
39:31Les centrales de l'avenir
39:33sont des centrales à fusion, c'est-à-dire qu'ils vont utiliser
39:35les déchets nucléaires comme combustible
39:37radioactif. Donc, ça nous fournira
39:39une énergie surabondante, totalement
39:41décarbonée, donc écolo-compatible,
39:43pilotable,
39:45très bon marché,
39:47et sans déchets nucléaires.
39:49Et par démagogie, par
39:51électoralisme, donc
39:53le projet Astrid a été arrêté
39:55par, à l'époque,
39:57François Hollande. On a fermé
39:59Fessenheim avec,
40:01hélas, le président de la République actuelle.
40:03Ils nous ont annoncé la fermeture de 14 réacteurs
40:05nucléaires, et on a pris beaucoup de retard.
40:07Et nos remarquables ingénieurs,
40:09tant méprisés par la caste européenne
40:11et française, viennent aujourd'hui
40:13de reprendre la main sur la
40:15fusion, puisqu'ils ont réussi à garder
40:17je crois 20 minutes
40:19à plus de 50 millions
40:21de
40:23placements en fusion,
40:25à plus de 50 millions de degrés.
40:27C'est une révolution fantastique, et ça peut
40:29fournir à la France, c'est aussi important
40:31que la quantique.
40:33On ne fait pas que des moussons.
40:35Justement,
40:37ce n'est pas un projet européen, et c'est une
40:39collaboration comme Airbus.
40:41Moi, je suis pour les Airbus. Je suis pour les ambitions européennes
40:43autour de projets concrets. Il faut un Airbus du
40:45quantique. Il faut un Airbus du médicament.
40:47C'est-à-dire que ce sont des collaborations
40:49de nations et d'industriels
40:51et de pays, mais ce ne sont pas
40:53les conséquences
40:55d'une technocratie
40:57qui, à travers la
40:59commission de Bruxelles, a pris le pas.
41:01Et je vous assure que moi, qui suis
41:03attaché à l'Europe, aujourd'hui,
41:05je prends acte du décès
41:07de l'Europe telle qu'elle a été conçue. Il faut
41:09inventer autre chose. C'est obligatoire.
41:11Alors, avant de terminer, on va passer à la question
41:13perso.
41:19David Lissenard, lors de vos
41:21voeux au Canoa, encore une fois, vous avez
41:23déclaré « Cannes est mon bonheur,
41:25la France est mon devoir ».
41:27Est-ce que devenir président serait un sacrifice
41:29pour vous ?
41:31J'en suis loin. J'ai quand même aussi conscience
41:33de ma condition, je vous rassure.
41:35Vous êtes arrivé deuxième dans un sondage récent
41:37des personnalités préférées de la droite.
41:39J'ai été surpris, d'ailleurs, moi-même, parce que je pense que je ne suis pas très connu.
41:41Donc, je n'ai pas regardé dans le tel
41:43sondage.
41:47Le problème des sondages, c'est que quand c'est bon
41:49et quand c'est mauvais, dans les deux cas, ça crée
41:51des perturbations. Donc, il ne faut pas trop regarder ça.
41:53C'est l'offre qui crée la demande.
41:55Donc, je suis très
41:57conscient de ma condition,
41:59qu'on se rassure là-dessus. Je me souviens,
42:01François Barras m'avait dit « Si tu veux faire avancer tes idées,
42:03j'essaie de développer des idées. » Je vais sortir un ouvrage
42:05qui en recense quelques-unes
42:07le 12 mars, qui s'appellera
42:09« Ainsi va la France », manifeste libéral.
42:11Dans l'obsession
42:13médiatique, c'est la présidentielle.
42:15Alors,
42:17c'est vrai ici, mais c'est encore plus vrai quand vous êtes sur des
42:19plateaux nationaux. Donc, c'est aussi
42:21un vecteur pour faire porter mes idées.
42:23Et
42:25oui, pour répondre, c'est un sacrifice.
42:27De toute façon,
42:29vous savez, quand j'ai été élu maire,
42:31je voulais être maire. Depuis le gamin,
42:33je l'avais dit, tout le monde le savait.
42:35Mais quand j'ai été élu, avec un beau score,
42:37Philippe s'en souvient,
42:39et réélu,
42:41peut-être la prochaine fois,
42:43si je me représente, peut-être je me prends une toile,
42:45parce qu'on repart toujours à zéro. Et ça, c'est une école aussi,
42:47c'est comme le marathon et le sport,
42:49c'est une école de milité.
42:51Quand j'ai été élu,
42:53bien sûr, il y a de la fierté,
42:55il y a un petit moins de grâce,
42:57mais si vous êtes exalté,
42:59vous êtes complètement stupide.
43:01Parce que tout de suite, j'ai senti le poids. On vous confie un mandat.
43:03D'ailleurs, dans une compro, c'est difficile.
43:05Donc, imaginez.
43:07Et donc,
43:09c'est grave. Il y a notre
43:11pays aujourd'hui, qui est merveilleux, qui est le plus beau
43:13pays du monde, avec une population
43:15très mature, partout. Moi, je le vois, les gens,
43:17ils savent très bien qu'il faut améliorer la rentabilité
43:19du capital, qu'il va falloir bosser plus,
43:21mais ils veulent de la justice, la justice sociale,
43:23la justice à tous les sens du terme.
43:25Mais notre pays, il peut aussi tomber dans la violence,
43:27comme ça a été souvent le cas. Et Mélenchon,
43:29on est un agent propagateur, il joue là-dessus, sur la violence.
43:31C'est pour ça qu'il faut pas lui laisser
43:33le monopole, aussi, de l'indignation.
43:35Et donc,
43:37c'est une... Vous vous rendez compte ?
43:39Avoir une ambition présidentielle,
43:41c'est tellement lourd, ça engage
43:43tout, vos gamins, vos entourages,
43:45votre épouse, vos autres mamans,
43:47enfin, c'est vos amis,
43:49même. Donc, c'est pas rien.
43:51C'est passionnant.
43:53Puis, j'aime mon pays, voilà.
43:55Mais oui, c'est très engageant, c'est très intime,
43:57aussi. Ce que vous voulez dire, aussi, c'est que
43:59vous êtes obligé de vous engager pour faire valoir vos idées,
44:01pour faire vivre vos idées, que c'est pas
44:03nécessairement pour un rêve
44:05un peu
44:07mégalomane de devenir président.
44:09Je pense être honnête en vous disant,
44:11je suis sûr que je ne cherche pas
44:13de poste. Je suis épanoui dans ma vie,
44:15si vous voulez, d'homme et d'élu
44:17et ma vie privée.
44:19Et après la politique, j'ai encore des envies
44:21de vraiment lancer des commerces, de faire des choses,
44:23vraiment. — Mais c'est le seul moyen de faire vivre ses idées.
44:25— Oui, et puis,
44:27quand vous recevez une telle responsabilité,
44:29c'est énorme,
44:31ça vous engage, c'est beau, quand même.
44:33Et on peut pas vivre
44:35sans politique, c'est ce qu'il faut dire à tout le monde.
44:37Il y a toujours quelqu'un qui va s'occuper
44:39de vous. Il y a toujours quelqu'un qui va décider
44:41les impôts que vous allez payer. Quelqu'un qui peut décider
44:43d'envoyer vos enfants faire la guerre.
44:45C'est ça, la politique.
44:47C'est beau, la politique. C'est compliqué, parce que vous
44:49gérez des légitimités contradictoires.
44:51Au plan local, vous savez, je dis toujours cet exemple.
44:53Le restaurateur qui veut une terrasse plus grande,
44:55il a raison, parce qu'il emploie du monde,
44:57il crée de l'animation.
44:59Mais la personne au-dessus qui veut roupiller, parce qu'elle part
45:01bosser, elle a raison aussi.
45:03Et vous pouvez pas, vous, dire en même temps,
45:05contrairement au président de la République actuelle,
45:07vous êtes obligé, comme vous êtes maire, comme les entreprises,
45:09de trancher. Et ça,
45:11des légitimités contradictoires
45:13et aussi valables les unes que les autres.
45:15C'est ce qui est très grand et très noble
45:17dans la politique.
45:18Merci beaucoup, David Lissner.
45:20Merci, Audrey. Merci, Frédéric.
45:22Merci à tous de nous avoir suivis.
45:24Merci à Sophie Dancé et Philippe Bertigny
45:26pour la réalisation de cette émission.
45:28À Christelle Benjamin pour sa préparation.
45:30On se retrouve la semaine prochaine
45:32pour un nouveau rendez-vous de l'Interview à la Une.
45:34Bonne journée à tous.