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Le maire de Cannes, David Lisnard était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour David Lyssenaar, bienvenue à la grande interview sur CNews Européen.
00:04Vous êtes le maire à l'air de Cannes, président de l'Association des maires de France,
00:07également à la tête de la formation Nouvelle Énergie, la réunion des partis hier.
00:12Or, LFI et RN n'assemblent-ils pas donner grand-chose, si ce n'est des promesses
00:16de ne pas dissoudre pendant 30 mois pour le président de la République et de ne pas utiliser le 49-3.
00:22Emmanuel Macron a fait savoir qu'il nommerait un Premier ministre d'ici 48 heures, donc d'ici demain.
00:27Dans quelle situation, M. David Lyssenaar, on se trouve ce matin, il se trouve le pays ?
00:32Nous sommes dans une situation qui n'est pas une surprise de blocage politique.
00:36Voilà, c'est une évidence. Mais malheureusement, la réalité du pays, le pays réel, lui,
00:41il est dans une situation de déclassement très rapide sur le plan économique.
00:45Pardonnez-moi, mais je parcours le pays, je vois ce qui se passe chez moi aussi.
00:51Des entreprises qui ferment, des entreprises qui n'ouvrent pas, des reports d'investissement,
00:56des personnes qui ont du capital à investir et qui, de plus en plus, pensent à le mettre ailleurs.
01:01Il y a eu un article chez vos confrères, des échos du patron d'EDF et de Total,
01:06qui était absolument édifiant, édifiant parce qu'il disait que c'était devenu un enfer d'investir,
01:12non seulement pour des raisons de fiscalité de charge que l'on connaît bien,
01:15mais aussi pour ce que je dénonce depuis des années, c'est-à-dire une complication absurde.
01:19On a l'effondrement éducatif qui devrait être notre obsession.
01:24Les problèmes sécuritaires qui continuent.
01:28Et je crois, moi, qu'on est dans un moment d'accélération, d'un délabrement.
01:35J'avais parlé d'un système à bout de souffle et que la difficulté est comment gérer le pays tout de suite,
01:42mais surtout comment créer un sursaut.
01:44Et pourtant, malgré ce que vous dites et que certainement beaucoup de Français
01:47qui nous regardent et nous écoutent ce matin partagent,
01:49la gauche est viscéralement opposée à un Premier ministre de droite.
01:52Et catégoriquement opposée au programme de la gauche.
01:54Dans une telle configuration et sans accord de gouvernement possible,
01:58mais quel est le portrait robot de ce mouton à cinq pattes qui pourrait être Amatignon ?
02:02On parle de François Bayrou, de Jean-Yves Le Drian.
02:05Qu'est-ce que le président des maires de France, qui parcourt le pays comme vous le dites,
02:08pense aujourd'hui d'une telle configuration et de ces noms qui sont sortis du chapeau ?
02:12Je ne peux pas parler en tant que président des maires de France.
02:14Je ne peux pas engager une association transpartisane sur ce type de questions.
02:18En revanche, ce qui est certain, c'est que d'abord, le mouton à cinq pattes, ça n'existe pas.
02:22Donc on peut le chercher indéfiniment, on ne le trouvera pas.
02:25Deuxième élément, c'est qu'aujourd'hui, on est face à une situation
02:29qui résulte d'une somme de mauvaises décisions.
02:32Ce n'est pas un problème au départ institutionnel.
02:34C'est un problème de pratique des institutions, de mauvaises décisions,
02:37qui a commencé à mon avis, je ne parle même pas des politiques publiques,
02:41mais qui a commencé il y a un an lorsque le président de la République,
02:44et je l'avais dit à l'époque, c'est pour ça que je me permets de le redire aujourd'hui,
02:46à remercier Madame Borne.
02:49Je pense qu'il fallait qu'il la prolonge jusqu'aux européennes.
02:53Et il s'est mis dans une situation lui-même de défaite aux européennes,
02:58puisqu'il avait utilisé la cartouche du changement de Premier ministre,
03:03ensuite sa procrastination de reporter tout le temps les décisions.
03:06Je rappelle que la semaine dernière, on nous annonce que le Premier ministre
03:09serait nommé en 24 heures et annoncé chez vos confrères
03:12d'une grande chaîne privée sur un 20 heures.
03:14Donc d'ici demain, on peut toujours attendre, on verra.
03:16Pour répondre à votre question, quand on est dans ce type de situation,
03:20de blocage, de tambouille, de tout ce qui est inaudible, il faut en appeler.
03:26Tambouille ? De la part de qui tambouille ?
03:28Est-ce que c'est toute la classe politique dans le parti qui se parle à elle-même
03:30ou c'est seulement le président de la République ?
03:32Parce qu'on va parler également des LR dans quelques instants.
03:34Je crois qu'ils sont forcément, de toute façon qu'ils le veuillent ou non,
03:38dans cette tambouille, c'est ainsi.
03:41La seule solution, c'est ce que j'avais essayé de proposer au mois de juillet,
03:45je l'avais écrit par un communiqué proposé au Président de la République,
03:48c'est de partir de 4 ou 5 mesures parce qu'il y a urgence pour la France
03:52et d'essayer pourquoi pas d'en appeler au peuple par le référendum.
03:55Mais qui serait d'accord ?
03:56Très concrètement, si demain il y a un gouvernement inspiré peu ou prou
04:00par Marine Tendelier, que diriez-vous ?
04:03Pourquoi vous êtes d'accord ?
04:05Quels sont les 4 ou 5 mesures sur lesquelles vous serez d'accord ?
04:07Ce n'est pas pensable.
04:09Il y a-t-il une solution en réalité ?
04:11Je crois qu'il faut raisonner un peu différemment et renverser la problématique.
04:16C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a une urgence économique et sociale,
04:19on crée de moins en moins de richesses,
04:21on a un système social qui explose et ce qui est lié aussi à l'immigration.
04:24On sait très bien qu'aujourd'hui, on ne maîtrise pas le flux migratoire
04:27et qu'on doit avoir une immigration économique,
04:30mais aujourd'hui, ce n'est pas une immigration économique.
04:31Il y a un taux de chômage bien plus élevé chez les immigrants.
04:33Le diagnostic.
04:34Oui, mais c'est très important de le dire.
04:36Ce que je peux vous dire, c'est que ce diagnostic et les solutions à y apporter,
04:39qui sont des solutions concrètes réelles, sont très partagées dans le pays réel.
04:42Il y a une énorme différence.
04:44Et pourquoi c'est possible ?
04:46Mais à l'Assemblée, ce n'est pas partagé.
04:47Or, le Président doit tenir compte de toute cette agréabilité.
04:49Sauf que vous ne dirigez pas un pays que par du législatif.
04:53Mais comment vous faites si vous êtes censuré ?
04:55La censure, d'abord, n'arrive que sur quelques textes.
04:58C'est pour ça que le bon côté de la période,
05:00c'est que ça peut permettre de moins légiférer,
05:02d'avoir des lois moins bavardes.
05:04Ça, c'est le bon côté.
05:05Deuxièmement, il y a, je crois, des référendums à prononcer.
05:09Il faut une politique de changement, de rupture.
05:12Je pense que le pays réel, lui, est tout à fait en phase avec cela.
05:15C'est ce que je constate.
05:16C'est la grande différence entre les débats qu'on entend ici ou là sur les plateaux
05:20et la réalité des aspirations des gens qui transcendent les clivages.
05:23Le pays réel, justement, il est aussi incarné par les 11 millions,
05:26un peu plus, d'électeurs de Marine Le Pen.
05:28Est-ce que vous trouvez que c'est normal, que ce soit d'ailleurs,
05:30d'exclure LFI ou RN et de dire,
05:33et apparemment, c'est le seul accord trouvé hier lors de cette réunion des partis,
05:37on met de côté, on ne veut plus que le RN soit au centre du jeu ?
05:40Vous comprenez que je concentre mon attention sur les façons de relever le pays.
05:44Mais pour répondre à votre question, et je vais y répondre,
05:46je pense que le président de la République, à mon avis, commet une erreur.
05:50Tout simplement, pourquoi ?
05:52Parce que soit il se positionne, d'un point de vue institutionnel, en chef de l'État.
05:56Il prend acte des blocages de l'Assemblée.
05:58Et on pourrait quand même revenir sur les conditions du départ de Michel Barnier.
06:02C'est-à-dire une Assemblée qui a eu l'alliance du conformisme des technocrates de Bercy,
06:09avec un budget qui était un budget récessif,
06:11qui n'aurait fait qu'accentuer les problèmes du compte public,
06:13et des arrières-pensées politiciennes,
06:15des gens qui étaient heureux d'avoir planté un gouvernement
06:19pour garantir l'indexation des retraites,
06:21pour flatter une clientèle électorale,
06:24alors qu'on sait très bien que la moitié de l'augmentation de la dette
06:27elle vient des retraites,
06:29et qu'on ne peut pas continuer à indexer les retraites.
06:31Mais personne n'ose le dire.
06:33Moi, j'ose le dire.
06:34Et je pense que les retraités, notamment ceux qui ont des retraites importantes...
06:37Donc, j'en reviens à ce que je vous disais.
06:39Le président de la République, soit il se place d'un point de vue institutionnel,
06:41et il doit recevoir toutes les formations,
06:44y compris à l'EFI, et y compris évidemment à l'Assemblée nationale,
06:46qui est le premier groupe à l'Assemblée nationale,
06:48qui aujourd'hui se victimise, et de façon légitime,
06:52en disant « mais pourquoi on ne nous reçoit pas ? ».
06:54Soit il fait ce qu'il a fait hier,
06:55c'est-à-dire qu'il se positionne comme une sorte de chef d'une majorité qui n'existe pas.
07:00Donc, je pense qu'il s'expose, qu'il expose une fois de plus la fonction,
07:03et qu'il fragilise la fonction.
07:05Et que ça devienne un problème.
07:06Chef de majorité, c'est intéressant ce que vous dites.
07:07Est-ce que c'est au président de la République d'incarner...
07:09Bah non, justement.
07:10D'autant plus qu'il n'y a pas de majorité.
07:11Et qu'il n'y a pas de majorité.
07:12Alors, je pense qu'il essaie de faire voler en éclats l'union entre les socialistes et l'EFI,
07:18et ça, ça peut être assez louable d'un point de vue tacticien.
07:21Mais les enjeux du pays ne sont pas là.
07:23Les enjeux du pays, c'est comment moi, père de famille,
07:26quand mes filles sortent le soir, je n'ai plus la trouille qu'elles sortent.
07:29Comment, à un moment donné, si quelqu'un doit aller à l'hôpital,
07:32ils ne se disent pas je vais rester 20 heures sur un brancard.
07:34Dans le pays qui a le record du monde de la dépense publique.
07:36On partage ce que vous dites.
07:37Mais est-ce que votre famille politique y pense également ?
07:39C'est une famille aujourd'hui où personne ne semble faire confiance à personne,
07:42où les ambitions en vue de 2027 s'entrechoquent,
07:45où certains mettent plus d'énergie à barrer la route à Bruno Retailleau, à Beauvau qu'à l'aider.
07:50Franchement, n'est-il pas temps, eu égard à ce que vous dites, de siffler la fin de la partie ?
07:54Ce qui est certain d'abord, c'est que Bruno Retailleau,
07:56un formidable ministre de l'Intérieur,
07:58j'espère qu'il pourra continuer le travail qu'il a amorcé.
08:00Premièrement.
08:01Deuxièmement, il sera face à un problème juridique.
08:04C'est pour ça qu'il faudra faire un référendum.
08:06Et il faudra forcer la main du Conseil constitutionnel
08:08pour sortir de l'étau des jurisprudences.
08:10C'est ça l'intérêt du pays.
08:11Sur le reste, moi je suis pour la compétition, je l'ai déjà dit X fois.
08:14Mais là, ce n'est plus de la compétition, c'est la petite gribouille, M. Lysnard.
08:18Objectivement, je ne suis pas dans ce que vous décrivez,
08:21et je ne sais pas si ça se passe comme cela.
08:23Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
08:25la seule façon de retrouver de la confiance,
08:28c'est de proposer une alternative forte et crédible.
08:31C'est tout de suite dire qu'on peut amorcer le sursaut maintenant,
08:34à condition que le président de la République le veuille,
08:37qu'on ait un gouvernement resserré,
08:39qui use du référendum.
08:43Mais oui, c'est quand même extraordinaire,
08:46quand on est dans un tel blocage,
08:48et puis c'est au peuple de choisir.
08:50Et on a aujourd'hui, nous avions travaillé dessus, je me souviens,
08:53avec François Fillon.
08:54Sur quel sujet ?
08:55C'est très simple.
08:56Je vais vous dire un truc tout de suite,
08:58pour remettre le pays en ordre,
08:59il faut qu'on arrive à travailler,
09:02comme on le fait dans n'importe quelle entreprise,
09:03ou dans n'importe quelle mairie,
09:04sur un budget zéro.
09:05Comment on fait un budget zéro ?
09:06C'est-à-dire comment on travaille ?
09:08Et il faut le faire avec les équipes.
09:09C'est-à-dire qu'il faut amorcer tout de suite,
09:10demander à tous les agents de terrain,
09:12tous les fonctionnaires,
09:13de nous dire quelles sont les économies
09:14que vous préconisez, vous, depuis le terrain.
09:16Parce que toute la journée,
09:17moi j'ai des fonctionnaires qui me disent
09:18qu'ils en ont marre du gaspillage.
09:19Mais ce serait du bon sens.
09:20Mais c'est justement ce que je propose,
09:21c'est la révolution du bon sens.
09:22Mais tout ne passe pas par le Parlement.
09:25Mais de toute façon, on n'a pas le choix.
09:27C'est-à-dire que moi je refuse la fatalité.
09:29L'enjeu aujourd'hui,
09:31il est de redresser le pays.
09:33Comment voulez-vous accepter
09:35de voir notre pays en permanence osciller
09:38entre le drame et la médiocrité ?
09:40Ce n'est pas de moi,
09:41c'est de De Gaulle en 1958.
09:42Donc nous sommes à un moment comme en 1958.
09:45Alors soit on laisse le pays s'enfoncer,
09:48on ne dit pas la vérité aux gens.
09:50Qui est ce De Gaulle aujourd'hui ?
09:51Le De Gaulle, c'est un sursaut civique.
09:53Déjà, le De Gaulle n'est plus là
09:54et de toute façon on a changé d'époque.
09:55Mais au moment où on se parle,
09:56où De Gaulle vient de sortir une puce
09:58qui pour la première fois,
09:59utilise en processus industriel,
10:01pardonnez-moi, c'est pas long
10:02mais je vous assure que ça intéresse beaucoup plus
10:03les téléspectateurs et les auditeurs
10:04qu'on ne le pense,
10:05une puce qui permet,
10:06en exploitation industrielle,
10:08d'avoir une force de calcul en informatique
10:11des millions de fois plus rapide
10:13que le plus gros des computers.
10:14Le monde avance,
10:15les défis écologiques,
10:16les défis numériques,
10:17la France a tout
10:18pour être un pays prospère
10:19parce que nous sommes un pays
10:20de créatifs, de créateurs.
10:22Il suffit de libérer ce pays
10:23et de sortir de ce...
10:25On a l'alliance des technocrates
10:27et des politiciens.
10:28Il faut briser,
10:29il faut briser ce régime
10:30des technocrates et des politiciens.
10:31On vous entend et on entend
10:32votre bonne volonté
10:33et vous dites d'ailleurs depuis très longtemps
10:34qu'il faut...
10:35Reconnaissez-moi cette constance.
10:36Bien sûr que vous croisez
10:37ces citoyens...
10:38Tout ce qui arrive,
10:39on l'avait vu venir
10:40à un certain nombre.
10:41Vous voulez faire avancer le pays,
10:42vous voulez qu'on travaille,
10:43qu'on entreprenne,
10:44vous voulez abattre
10:45le principe de surprécaution.
10:46Mais j'en reviens,
10:47pardonnez-moi,
10:48c'est ainsi un blocage,
10:49c'est-à-dire que vous êtes
10:50quand même obligé aujourd'hui
10:51d'avoir à la tête
10:52un chef de gouvernement.
10:55Est-ce que ce serait
10:56un premier ministre de droite
10:57ou de gauche ?
10:58Ça peut être une question politicienne
10:59mais elle est aujourd'hui...
11:00Le seul premier ministre
11:03aujourd'hui qui peut répondre
11:04aux défis,
11:05c'est le premier ministre
11:06qui nous propose
11:07un plan de sécurité,
11:09un plan d'assainissement
11:10des comptes publics,
11:11850 milliards d'euros
11:12de dépenses sociales.
11:13On n'a jamais autant eu
11:15de SDF dans nos rues.
11:16Pourquoi ?
11:17Parce qu'il y a des dizaines
11:18d'aides,
11:19il y a un gaspillage énorme.
11:20Un premier ministre qui arrive
11:21et qui dit aux Français
11:22on ne peut pas continuer
11:24cette spirale,
11:25ce qu'avait dit Michel Barnier,
11:26ce qu'avait dit Michel Barnier.
11:27Sauf qu'il lui apporte
11:28une réponse,
11:29il avait apporté une réponse
11:30de merci,
11:31de ce que j'ai appelé
11:32les petits hommes gris,
11:33c'est un peu péjoratif
11:35à quoi je fais allusion.
11:36Donc un grand projet
11:37d'assainissement
11:38des comptes publics,
11:39les gens sont capables
11:40de comprendre que chacun
11:41peut faire des efforts
11:42si c'est pour l'avenir
11:43du pays et pour nos enfants.
11:44Donc quelqu'un peut venir dire
11:45pardonnez-moi c'est un peu
11:46du sang et des larmes,
11:47vous allez tous faire
11:48des efforts.
11:49C'est de l'espoir,
11:50ce n'est pas du sang et des larmes,
11:51c'est un effort.
11:52Quand vous faites du sport,
11:53c'est dur,
11:54vous souffrez,
11:55vous transpirez,
11:56pourquoi vous vous forcez
11:57à avoir cette douleur ?
11:58Parce qu'après vous progressez,
11:59vous êtes meilleur.
12:00Notre pays aujourd'hui
12:02et qu'il faut qu'il sorte
12:03de la drogue,
12:04de la dépense publique,
12:05de l'accoutumance à la facilité
12:06et contrairement
12:07à ce que beaucoup croient
12:08sur les plateaux,
12:09à ce que beaucoup
12:10de politiciens croient,
12:11beaucoup de Français
12:12ont cette maturité-là.
12:13Ils sont capables
12:14de faire des efforts
12:15si c'est utile à la nation,
12:16à leurs enfants,
12:17à leurs petits-enfants.
12:18Vous dénoncez 40 ans
12:19de budget socialétatisme,
12:20de bouillies de Bercy,
12:21on comprend peut-être
12:22et certainement
12:23qu'une majorité de Français
12:24seraient d'accord
12:25sur le diagnostic.
12:26Alors pourquoi ce blocage ?
12:27Pourquoi ce blocage ?
12:28Parce qu'on a
12:29une classe politique
12:30qui est technocratique,
12:31qui est recroquevillée
12:32dans des schémas
12:33de pensées anciens.
12:34Le plus dur,
12:35c'est pas de faire gagner
12:36les idées nouvelles,
12:37c'est d'échapper
12:38aux idées anciennes.
12:39Et donc qu'aujourd'hui,
12:40ce monde-là,
12:41il y a eu des moments
12:42dans l'histoire de France,
12:43on est à un moment
12:44comme en 58,
12:45comme en 1848.
12:46La seule préoccupation,
12:47c'est d'éviter la violence.
12:48Le pays est bloqué.
12:49Il y a un risque aujourd'hui ?
12:50Oui, bien sûr
12:51qu'il y a un risque
12:52de violence.
12:53Des tincelles ?
12:54De frustration,
12:55de personnes
12:56qui ont l'impression
12:57de toujours travailler plus
12:58pour ceux
12:59qui ne sont pas
13:00dans la société.
13:01C'est une réalité.
13:02C'est une réalité.
13:03Il y a un déclassement
13:04très fort.
13:05Donc apporter un projet
13:06de redressement
13:07des comptes publics,
13:08en tant que contribuables,
13:09vous et moi,
13:10payons 5 fois plus
13:11cette année
13:12pour les intérêts
13:13de la dette de l'État
13:14qui continuent
13:15d'augmenter sa dépense
13:16que pour la justice
13:17et au manque
13:18de greffiers,
13:19etc.
13:20On dit ce matin
13:21que la classe politique
13:22se parle elle-même
13:23alors que nos paysans
13:24sont en colère,
13:25que les entrepreneurs
13:26attendent la visibilité,
13:27que beaucoup de Français
13:28sont en colère.
13:29Vous voulez,
13:30pour qu'on ait
13:31plus de policiers,
13:32plus d'infirmiers,
13:33il faut qu'il y ait
13:34moins de bureaucrates.
13:35Donc la seule réforme,
13:36la seule révolution possible,
13:37c'est celle de la performance
13:38et de l'efficacité.
13:39Beaucoup de pays
13:40y sont parvenus.
13:41La Suède dans les années 90,
13:42l'Angleterre dans les années 70,
13:43puis dans les années 90 à nouveau,
13:44l'Allemagne dans les années 2000,
13:45le Canada il y a 20 ans.
13:46Seule la France
13:47s'est accoutumée
13:48à l'excès de dépenses publiques,
13:49à la facilité.
13:50Donc l'individu,
13:51il est intelligent
13:52dans un système d'opportunités.
13:53Ce qu'il faut aujourd'hui,
13:54c'est redonner un espoir,
13:55une espérance,
13:56une élévation,
13:57une élévation pour la France.
13:58Et bien sûr,
13:59ne pas accepter...
14:00Mais pas loin de la transcendance,
14:01l'élévation.
14:02Mais évidemment,
14:03d'ailleurs,
14:04il y a des bons ouvrages à dire.
14:05Oui, justement,
14:06mais est-ce que
14:07le président de la République
14:08a encore ce pouvoir,
14:09un peu,
14:10cette sacralité autour de lui,
14:11cette petite musique
14:12de la démission ?
14:13Mais je vous la pose
14:14très sérieusement,
14:15M. Lissnar,
14:16et pas par une volonté
14:17comme certaines
14:18de faire tomber
14:19le président de la République.
14:20Est-ce qu'à un moment,
14:21s'il y a véritablement
14:23une démission,
14:24est-ce que vous dites
14:25« Eh bien,
14:26nous arriverons à cela. »
14:27Contrairement à ce que
14:28dit El-Effi,
14:29la destitution,
14:30la démission du président
14:31aujourd'hui...
14:32C'est moi, El-Effi.
14:33Il ne le dit pas ainsi
14:34parce que je les connais
14:35et je les écoute.
14:36El-Effi aussi,
14:37je les écoute
14:38et je les connais d'ailleurs.
14:39C'est pour ça que je me permets
14:40de faire la différence.
14:41En disant,
14:42il cherche le chaos.
14:43El-Effi est dans une stratégie
14:44du chaos
14:45et aujourd'hui,
14:46ce chaos réussit
14:47aux extrêmes,
14:48réussit aux radicalités,
14:49réussit à polariser
14:50des deux côtés.
14:51Ce qui est certain,
14:52c'est qu'une démission
14:53aujourd'hui d'Emmanuel Macron
14:54ne résoudrait rien
14:55puisqu'on ne peut pas
14:56dissoudre derrière
14:57et on ajouterait du chaos au chaos.
14:58En revanche,
14:59une des hypothèses
15:00pourrait être qu'il dise
15:01« Je remettrai le mandat présidentiel
15:03en jeu dans plusieurs mois
15:05en laissant une vraie
15:06campagne électorale se dérouler
15:08et un nouveau président
15:09de la République
15:10dans plusieurs mois
15:11serait élu
15:12et pourrait dissoudre. »
15:13Mais ça,
15:14c'est de la fiction.
15:15Aujourd'hui,
15:16dans l'immédiat,
15:17je le répète,
15:18oui, pour l'instant,
15:19oui.
15:20C'est très institutionnel
15:21et humain
15:22et vraisemblable.
15:23Vous ne l'expliquez pas.
15:24Non, parce que ça pourrait
15:25régénérer la démocratie
15:26et c'est ce que certains ont dit,
15:27dont Hervé Morin,
15:28dont moi, etc.
15:29Mais aujourd'hui,
15:30l'urgence,
15:31je le répète,
15:32c'est qu'on ne peut plus
15:33faire perdre de temps au pays.
15:34Il faut réduire
15:35la dépense publique.
15:36Il faut recréer
15:37de la croissance
15:38par l'optimisation.
15:39Alors,
15:40c'est des mots
15:41qui paraissent abstraits,
15:42c'est très concret.
15:43On peut retrouver
15:44une ambition nationale
15:45en nous appuyant sur le peuple.
15:46Je suis sidéré
15:47que personne ne propose
15:48des référendums.
15:49Il faut préparer
15:50ces référendums
15:51et on est prêt
15:52à les mettre en oeuvre.
15:53Maintenant,
15:54avec force,
15:55on vous a entendu,
15:56David Lissner,
15:57je voudrais conclure rapidement
15:58mais c'est très important.
15:59Ne nous donnez pas
16:00d'être un rafistoleur.
16:01En revanche,
16:02si on peut apporter
16:03un peu d'espoir,
16:04je crois que c'est le moment
16:05de le faire.
16:06L'espoir,
16:07on aimerait bien lui apporter
16:08à Boralem Sanssa,
16:09dont on parle
16:10de moins en moins,
16:11toujours incarcéré en Algérie.
16:12Vous avez des contacts,
16:13c'est quelqu'un que vous connaissez,
16:14notamment avec son avocat.
16:15Il faut espérer
16:16que la France oeuvre aussi
16:17Il faut être absolument convaincu
16:19de la nécessité d'en parler.
16:20Quand on voit
16:21les hésitations,
16:22les tergiversations,
16:23les ambiguïtés
16:24d'une organisation
16:25telle Amnesty International
16:26qui a perdu en dignité
16:27une fois de plus,
16:28on peut se poser la question
16:29pourquoi c'est un compatriote ?
16:30L'honneur d'une nation,
16:31c'est de défendre
16:32ses compatriotes
16:33qui sont arrêtés arbitrairement.
16:34De même qu'il faut
16:35tous les jours rappeler
16:36que nous avons des otages
16:37du Hamas français
16:38dont personne ne parle.
16:39Et donc,
16:40Boralem Sanssa
16:41est devenu un compatriote
16:42et il est incarcéré
16:43de façon totalement arbitraire
16:44et absurde.
16:45Il peut y laisser sa peau.
16:46De surcroît,
16:47c'est un grand artiste.
16:48La France est elle-même
16:49quand elle défend
16:50la liberté d'expression
16:51et les artistes.
16:52Et la France a encore
16:53des choses à dire au monde.
16:54Troisièmement,
16:55on nous a dit
16:56de nous mettre un peu en sourdine
16:57pour laisser faire
16:58le travail diplomatique.
16:59Il n'y a pas
17:00de travail diplomatique.
17:01J'en suis absolument convaincu
17:02aujourd'hui.
17:03Je pense qu'il ne se passe
17:04pas grand-chose,
17:05en tout cas.
17:06Et je crois qu'aujourd'hui,
17:07si la France n'est pas capable
17:08de dire à l'État souverain
17:09de l'Algérie
17:10dont on respecte la souveraineté
17:11et dont je respecte profondément
17:12le peuple,
17:13mais dont je vois
17:14la dérive autoritariste
17:15et médiocre,
17:16de dire
17:17vous devez libérer
17:18notre compatriote.
17:19Tous les jours,
17:20on devrait en parler.
17:21Je pense que quand on voit
17:22l'aide au développement
17:23qui est apportée,
17:24les visas qui sont accordés,
17:25qu'on arrête de penser
17:26qu'on n'est pas capable
17:27de réussir
17:28une chose aussi simple
17:29que de dire
17:30que Boalem Sansal,
17:31plus de 75 ans,
17:32qui n'a rien commis
17:33de pénalement répréhensible,
17:34eh bien,
17:35il peut revenir en France
17:36et écrire de magnifiques livres
17:37qui parlent à l'humanité.
17:38On entend votre colère
17:39et on la partage ô combien.
17:40Merci Damien Bissnard
17:41et à bientôt.