Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, était l'invité de Première Édition. Il évoque le rappel par Citroën de près de 250.000 exemplaires de C3 et DS3 pour des airbags défectueux produits par la société Takata.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Écoutez, on est déjà sur un gros scandale, sur une affaire qui est très grave.
00:04C'est une affaire dont on commence à parler au niveau national,
00:07mais j'ai souhaité porter le débat au niveau européen et au niveau mondial,
00:10à travers la conférence où il y avait plus de 100 ministres des Transports ou de l'Intérieur
00:15qui étaient réunis hier sur les questions de sécurité routière.
00:19On se dit que quelque part il y a beaucoup de réglementations sur les véhicules d'homologation
00:24et comment on a pu laisser circuler des millions de voitures au niveau mondial
00:29avec des airbags qui sont particulièrement dangereux.
00:32Les airbags sont faits pour sauver des vies, pas pour en prendre.
00:34Mais vous dites en substance quoi ?
00:36Que les constructeurs d'une façon générale, et par exemple Stellantis,
00:38ont mis trop de temps à réagir ?
00:40Il y a une responsabilité probablement des constructeurs, en tout cas sur la fabrication,
00:47d'avoir fait affaire à l'époque avec la société Takatar,
00:50de n'avoir pas probablement eu une homologation
00:54qui aurait pu être mise en place au niveau européen ou au niveau mondial
00:58pour savoir si ces airbags ne mettaient pas en danger la vie d'un certain nombre de personnes.
01:03Est-ce qu'ils auraient dû réagir plus vite, les constructeurs ?
01:06Avec un petit peu de recul, les choses se diront.
01:09Moi ce que je sais, c'est que depuis que je suis en fonction,
01:11j'ai souhaité accentuer à la fois l'information, les demandes de rappel,
01:17sans savoir également les pouvoirs de coercition que j'avais vis-à-vis...
01:20On a l'impression que vous leur avez forcé la main presque.
01:22Écoutez, oui, et j'ai demandé aussi jusqu'où je pouvais aller
01:25et quelle était la possibilité pour l'État d'obliger les constructeurs
01:32à pouvoir aller encore plus loin dans les rappels.
01:34En tout cas, je me réjouis que ça puisse enfin se faire.
01:37On a perdu beaucoup de temps.
01:39Vous avez beaucoup parlé de Stellantis.
01:40Je rappelle que c'est une trentaine également de constructeurs qui sont concernés,
01:46même si le rappel massif a été fait pour Stellantis hier.
01:50Pour ceux qui sont concernés, quand les gens concernés,
01:54les conducteurs concernés, circuleront de nouveau dans des voitures sûres ?
01:59Écoutez, déjà, c'est l'airbag les plus fabriqués depuis 2019.
02:03Certains constructeurs ont arrêté de travailler avec la société en question depuis 2016.
02:10Pour autant, il y a encore beaucoup de véhicules qui circulent,
02:14qu'il faut identifier, et je crois qu'ils sont pratiquement tous identifiés
02:17sur les sites des constructeurs.
02:19Il y a cette transparence maintenant qui est de mise et qui a été très fortement demandée,
02:24qui a mis du temps, et pour moi, c'est une vraie priorité.
02:28Ensuite, on verra comment les choses vont évoluer,
02:32et c'est la raison pour laquelle je souhaite que je ne dirai plus jamais ça
02:36à travers les échanges que j'ai pu avoir au niveau européen et mondial sur cette question.
02:41Vous avez demandé la création d'une mission d'inspection.
02:43À quoi ça va servir ?
02:44C'est justement de savoir jusqu'où l'État peut aller pour contraindre les constructeurs sur ces sujets.
02:51Aujourd'hui, on parle de possibilités.
02:54S'il refuse de mettre en place ces rappels d'astreinte,
02:57les choses ne sont pas suffisamment claires.
02:59Je veux savoir jusqu'où on peut aller,
03:01et je souhaite aller au maximum de ce que l'État doit demander aux constructeurs,
03:05puisque je rappelle que c'est de leur responsabilité première.