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Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti Les Républicains, était l'invité de la semaine ce dimanche 16 février sur BFMTV.

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00:00Bonsoir Laurent Wauquiez.
00:01Bonsoir.
00:02Merci d'être avec nous ce soir dans C'est pas tous les jours dimanche, président des
00:04députés Les Républicains, c'est la première interview que vous accordez à la télévision
00:08depuis votre déclaration de candidature pour diriger votre famille politique, on en parlera
00:13évidemment longuement dans un instant, on évoquera aussi la question des violences
00:16à Notre-Dame de Bétarame, les réponses de François Bayrou vous ont-elles convaincues ?
00:19La semaine à venir, à l'Assemblée Nationale, entre motion de censure et vote sur la désignation
00:24de Richard Ferrand au Conseil Constitutionnel, on parlera aussi de la situation internationale
00:28à la veille d'une réunion à l'Elysée, mais d'abord donc cette campagne interne
00:32qui vous oppose au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, il est beaucoup plus populaire
00:36que vous dans les sondages, il est soutenu par des figures importantes, Xavier Bertrand,
00:41Gérard Larcher, François-Xavier Bellamy, pour ne citer qu'eux, vous pensez vraiment
00:44pouvoir gagner ou c'est une candidature de témoignage Laurent Wauquiez ?
00:47Je fais rarement des candidatures de témoignage, et vous savez des matchs écrits d'avance
00:52en politique, j'en ai connu beaucoup, la politique ce n'est pas les sondages qui
00:57la décident, et pour moi d'abord ce n'est pas un match, j'ai tout fait pour éviter
01:03ça, parce que je pense qu'au moment où la droite se reconstruit, le pire des scénarios
01:08c'est précisément une guerre de chefs, moi je crois un scénario qui est complémentaire,
01:13je crois un scénario dans lequel au lieu de se diviser on additionne, et je pense profondément
01:20que dans l'organisation, parce que c'est ça la question, c'est comment la droite
01:23s'organise pour faire entendre sa voix, ce que je pense c'est qu'on a besoin de
01:27ministres au gouvernement, qu'on soutienne, qui se battent pour avoir des résultats,
01:30et c'est très difficile, et on a besoin au parti de quelqu'un avec une équipe totalement
01:36engagée dessus pour qu'on soit le projet de rupture dont on aura besoin, et donc pour
01:41répondre très clairement à votre question, bien sûr que j'y vais, bien sûr que j'y
01:46vais pour reconstruire cette parole de la droite à l'intérieur de notre parti, et
01:49on choisit pas notre candidat à la présidentielle, on choisit quelle est la meilleure organisation.
01:54Et pourquoi est-ce que je pense que c'est compliqué et qu'au lieu de diviser il faut
01:59qu'on additionne ? Ministres de l'Intérieur, vous voyez les statistiques de la délinquance,
02:07la difficulté à laquelle nos compatriotes sont exposés au quotidien ? On a en France
02:12maintenant, toutes les deux minutes, une agression. C'est sans doute un des jobs les plus exigeants
02:18au sein du gouvernement. C'est un travail à temps plein. Vous pouvez pas faire deux
02:22choses en même temps.
02:23Mais vous entendez Laurent Wauquiez ce que répond Bruno Retailleu, et rentrons de plein
02:27pied dans la discussion, même si je reviendrai sur la question de savoir qui est favori ou
02:32challenger, mais vous dites c'est un job à plein temps. Mais dans ce cas-là, ça veut
02:35dire que Nicolas Sarkozy n'était pas ministre de l'Intérieur à plein temps quand il était
02:38ministre de l'Intérieur, président de l'UMP et candidat à l'élection présidentielle,
02:42ça veut dire que François Bayrou qui est à la fois Premier ministre et président
02:44du MoDem n'est pas Premier ministre à plein temps. Au fond, on a le sentiment que cette
02:48critique ne vaut que pour Bruno Retailleu.
02:50Il y a 20 ans, vous me parlez de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et président de
02:57notre formation politique, il y a 20 ans.
02:59Qu'est-ce qui a changé ?
03:00Enfin, M. Duhamel, tout a changé. Vous n'avez pas vu la situation dans le pays ? Vous voyez
03:05pas la barbarie ? Vous voyez pas l'ensauvagement ? Qu'est-ce qui a changé ? Les agressions
03:09en France aujourd'hui sont deux fois plus élevées qu'à l'époque de Nicolas Sarkozy.
03:13L'année dernière, 2024, notre pays a délivré son record de titres de séjour.
03:19Jamais la France n'avait délivré autant de titres de séjour sur des étrangers.
03:24Dans un pays où les Français disent stop, il faut qu'on arrive à limiter.
03:28Et donc, qu'est-ce qui a changé ?
03:30Mais ce qui a changé, c'est qu'il y a une situation extrêmement difficile sur le front
03:33de la sécurité et de l'immigration et que les Français demandent et attendent et c'est
03:38normal qu'il y ait un ministre qui soit à temps plein et qui apporte des résultats.
03:42Bruno Retailleau, je vous prends au mot sur la question des résultats.
03:45Bruno Retailleau dit je commence à en avoir.
03:48Il dit depuis que je suis arrivé au ministère de l'Intérieur, l'immigration commence
03:51à diminuer. Je commence à en avoir.
03:53Vous trouvez qu'il n'en a pas suffisamment et que ce serait trop audacieux de cumuler
03:57ministre de l'Intérieur et président de parti ?
04:00Mais on va tout faire pour l'aider et je veux qu'il réussisse parce que je vous l'ai
04:04redit, pour moi, ce n'est pas une guerre.
04:06Ce n'est pas un match.
04:07La seule question que doit se poser la droite, c'est comment elle s'organise pour
04:10faire réentendre sa voix. Je veux qu'il puisse réussir.
04:12Et je veux qu'il réussisse à avoir des résultats.
04:15Et comme président de groupe, on s'est engagé pour l'aider.
04:20Je vais prendre un exemple très clair comme ça, j'aime bien que ce soit concret.
04:23Mayotte, le projet de loi qui était déposé par le gouvernement ne traitait pas la
04:27question de l'immigration.
04:29On s'est coordonné avec Gérald Darmanin, avec Bruno Retailleau pour que nous, nous
04:34puissions prendre une initiative avec les députés de la droite républicaine et
04:37porter un projet de loi qui permette de supprimer l'accès au droit du sol pour les
04:41illégaux. C'est le seul projet de loi sur l'immigration qui a été voté depuis
04:47septembre. C'est le seul qui permet de faire avancer les choses.
04:50Donc, quand vous m'interrogez en me disant, est-ce qu'il faut l'aider à avoir des
04:53résultats ? Bien sûr. Et c'est ce que je ferai.
04:55Je ne comprends toujours pas en quoi c'est incompatible avec le fait de diriger sa
04:58famille politique. François Bayrou est président du MoDem.
05:01Vous-même, Laurent Wauquiez, vous allez me dire que c'est quelque peu différent.
05:03Vous êtes à la fois président des députés républicains.
05:06Vous êtes président de votre groupe à la région.
05:08Vous êtes même conseiller spécial du président qui vous a remplacé puisque vous
05:12ne pouviez pas cumuler les mandats.
05:14Les responsables politiques ont l'habitude de mener plusieurs tâches de concert.
05:18Est-ce que juste, on peut être sérieux deux secondes ?
05:20Vous me dites, je suis député et conseiller régional.
05:24Vous me considérez que ce n'est pas exactement le même niveau d'investissement que
05:27ministre de l'Intérieur ? Qui que ce soit qui nous écoute pense qu'on peut être
05:31ministre de l'Intérieur et faire autre chose en même temps ?
05:33L'époque a changé. Je suis désolé.
05:35Vous avez vu les réactions quand François Bayrou a été au conseil municipal de Pau ?
05:39Parce que je pense que précisément, ce qu'attendent les Français sur ce sujet
05:42principal, c'est une implication à 150%.
05:46Bruno dit, et je respecte, sur mon temps libre.
05:51Mais il n'y a pas de temps libre pour un ministre de l'Intérieur.
05:54La délinquance, elle ne s'arrête pas à 18 heures.
05:56Elle ne s'arrête pas le week-end, comme vous l'avez dit.
05:58Elle ne s'arrêtait pas non plus le week-end quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur.
06:01Mais pardon, la situation, je vous le redis, n'avait rien à voir.
06:03Est-ce que vous êtes d'accord avec moi que les agressions se sont multipliées par
06:06deux dans notre pays en 20 ans ou non ?
06:09La situation sécuritaire s'est dégradée à certains égards.
06:12À d'autres, certains considèrent qu'il y a une forme de linéarité, si j'ose dire.
06:15Je ne suis pas certain que la seule question de la situation sécuritaire
06:19justifie une telle différence de traitement entre Nicolas Sarkozy et Bruno Retailleau.
06:23Mais c'est un argument que, visiblement, vous avez choisi d'employer.
06:25Non, pas du tout, parce que je pense juste, et je vais revenir après sur un deuxième sujet.
06:31Je pense juste que oui, pardon, la vie politique a changé.
06:33Qu'elle n'est pas la même qu'il y a 20 ans.
06:35Oui, je suis désolé de vous le dire, je pense qu'il y a des missions qui
06:37nécessitent d'être engagées pleinement.
06:39Oui, je pense que les Français ont besoin d'un ministre de l'Intérieur à temps plein.
06:43Et oui, je pense qu'il faut qu'on aide Bruno à réussir dans cette mission.
06:45Et je le ferai comme président de notre parti.
06:48Il y a un deuxième point qui est gênant et qui fait qu'au contraire,
06:51il faut miser sur une complémentarité.
06:55La droite va avoir besoin d'une parole très libre et très indépendante.
06:59Surtout dans la période actuelle, qui est une période de confusion dans laquelle
07:03on est quand même dans un gouvernement avec des socialistes, avec François Bayrou,
07:07puisque vous aimez l'histoire politique.
07:09Je n'ai quand même pas totalement oublié que François Bayrou avait appelé à voter
07:11contre Nicolas Sarkozy pour François Hollande.
07:14Vous avez avalisé Laurent Wauquiez, le choix et la volonté de gouverner avec François Bayrou.
07:19Est-ce que je peux aller au bout de ma réponse ?
07:21Et après, je prolongerai l'échange avec plaisir.
07:24Dans ce cadre-là, quand vous êtes au gouvernement,
07:26il y a une solidarité gouvernementale.
07:29Bien sûr que dans son pourtour, et c'est très précieux,
07:32le ministre de l'Intérieur a réinstauré une liberté de temps.
07:35Mais quand vous êtes dans un gouvernement,
07:37vous n'avez pas cette liberté de temps à l'égard du Premier ministre,
07:40à l'égard de membres socialistes, à l'égard parfois de la pression
07:43qu'exercent des députés socialistes sur des compartiments de l'action du gouvernement.
07:48Vous avez un exemple d'un moment où Bruno Retailleau aurait été en quelque sorte
07:52empêché de dire des choses par rapport à vous ?
07:54Parce que moi, je n'en ai pas spécialement en tête ces derniers jours ou ces dernières semaines.
07:58Je vais vous répondre.
08:00Mais si vous me permettez, d'abord, je ne fais pas campagne contre Bruno Retailleau.
08:04Je fais campagne pour qu'on trouve la meilleure organisation et qu'on soit complémentaire,
08:07que lui réussisse à l'Intérieur et qu'on réussisse à faire réentendre la voix
08:10d'un parti qui en a besoin, les Républicains.
08:13On va prendre un exemple très simple.
08:15Quand le ministre de l'Économie et des Finances explique, M.
08:18Lombard, qu'en France, il n'y a pas trop de dépenses publiques,
08:21qu'il n'y a pas trop de fonctionnaires, qu'il n'y a pas trop d'agences administratives.
08:26Le ministre de l'Intérieur ne peut pas s'exprimer contre ça
08:28parce que c'est son collègue au gouvernement,
08:30parce que la solidarité gouvernementale l'oblige à respecter cette règle,
08:33qui est une règle normale.
08:35Le président de parti, demain,
08:37il doit pouvoir s'exprimer très fortement, comme je l'ai fait,
08:39en disant, mais c'est n'importe quoi.
08:41Donc il manquera d'indépendance, c'est ça ?
08:43Non. La seule chose, c'est que le poste lui-même
08:46ne permet pas cette liberté dont on a besoin.
08:48Vous voulez qu'on prenne un exemple ?
08:51Ce matin, le ministre de l'Intérieur était interrogé
08:55sur la question de savoir si Richard Ferrand,
08:58c'était une bonne idée pour le nommer au Conseil constitutionnel.
09:01On explique, pour ceux qui nous regardent,
09:02mercredi, vote sur la désignation du président du Conseil constitutionnel.
09:06Le président de la République a proposé à Richard Ferrand,
09:09un de ses proches, ancien président.
09:10Et ce matin, Bruno Retailleau a refusé de répondre à cela
09:14en disant, séparation des pouvoirs, je ne me prononcerai pas
09:17sur le choix de Richard Ferrand.
09:19Vous avez l'illustration de ce dont on discute. Pourquoi ?
09:23Le poste de président du Conseil constitutionnel, il est fondamental.
09:27Dans les institutions aujourd'hui en France, et je le regrette,
09:30le Conseil constitutionnel a pris une place considérable
09:33avec une jurisprudence qui, à mes yeux, a souvent dévié,
09:36qui n'est plus uniquement une jurisprudence juridique,
09:38mais souvent avec un arrière-plan idéologique.
09:41Quand le ministre de l'Intérieur est interrogé dessus,
09:44il dit, je ne peux pas répondre à cause de la séparation des pouvoirs.
09:46Ça n'a rien à voir, ce n'est pas la séparation des pouvoirs.
09:49C'est juste qu'il ne peut pas répondre parce que, de fait,
09:53étant dans un gouvernement avec François Bayrou,
09:55avec comme président Emmanuel Macron,
09:57pour lui, c'est trop difficile d'exprimer son point de vue.
09:59Mais alors, pardonnez-moi Laurent Wauquiez, mais dans ce cas-là,
10:01si je vous suis, ça veut dire que vous, à la tête des députés
10:05Les Républicains, vous allez vous opposer à la désignation
10:09de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel ?
10:11Mais ça veut dire, et je vous réponds moi avec une très grande clarté,
10:13une très grande netteté, oui, la proposition de nommer Richard Ferrand
10:17pose problème à la tête du Conseil constitutionnel.
10:20Elle pose problème ? Est-ce que ça veut dire que les députés
10:23et les sénateurs membres des Républicains vont s'opposer ?
10:26Vous savez, vous connaissez les règles, évidemment.
10:28Il faut trois cinquièmes des parlementaires pour que la nomination capote.
10:33Est-ce que vous allez, au fond, donner cette consigne à vos parlementaires
10:38de s'opposer à la désignation de Richard Ferrand ?
10:40D'abord, je voudrais, si vous me permettez, répondre à votre première question.
10:43En quoi ça pose problème ?
10:45Ça pose problème pourquoi ?
10:47Monsieur Ferrand vient du Parti socialiste.
10:50Ça a été un des principaux soutiens de la Macronie.
10:53Il n'a aucune expertise juridique.
10:57Et donc, qu'est-ce qu'il va se passer ?
10:59On va encore une fois avoir, comme on a connu avec Laurent Fabius,
11:02une jurisprudence qui risque d'être très orientée politiquement.
11:07Ce qui pose des problèmes très concrets sur la question de la maîtrise de l'immigration.
11:11Quand la jurisprudence du Conseil constitutionnel aboutit à ce que
11:14on ne peut pas reconduire à la frontière des terroristes étrangers
11:17ou même faire des rétentions de sûreté.
11:20Quand le Conseil constitutionnel a considéré que n'était pas sanctionnable
11:24pénalement le fait de consulter des sites djihadistes.
11:27Quand même, le Conseil constitutionnel considère que la France doit
11:31automatiquement donner l'accès gratuit à l'université à des étudiants étrangers.
11:34Mais donc, si vous êtes cohérent, Laurent Wauquiez...
11:36Et donc, je suis cohérent.
11:37Ça veut dire que mardi, avec les députés de la droite républicaine,
11:41nous allons prendre position sur ce sujet.
11:43Cette position sera collective.
11:45Et moi, je vous dis aujourd'hui sur votre plateau, pour moi,
11:48elle pose problème.
11:49Elle pose problème.
11:50Ça veut donc dire que vous allez vous opposer.
11:52Ça veut donc dire qu'on aura une position commune des députés
11:55de la droite républicaine mardi.
11:56Pourquoi je vous dis ça ?
11:57Mais attendez, vous êtes président des députés LR.
11:59Là, il faut qu'il y ait une forme de cohérence.
12:02Vous dites, Bruno Retailleau invoque la séparation des pouvoirs.
12:05Mais au fond, ça n'a rien à voir.
12:06Vous venez d'expliquer par A plus B pourquoi le choix de Richard Ferrand
12:08serait un mauvais choix.
12:10Et vous dites, on verra, position collective.
12:11Non, pas du tout.
12:12C'est d'abord, un, moi, je ne me dérobe pas à votre question.
12:14Vous me posez une question. Est-ce que ça pose problème ?
12:16Je vous dis oui, ça pose problème.
12:17Je ne me dérobe pas et je considère que demain,
12:21cette parole du président des Républicains sera fondamentale
12:24parce qu'il ne faudra pas avoir peur de déplaire à Macron.
12:27Deuxième sujet, sur notre question.
12:31Je travaille en équipe.
12:33Je ne peux pas venir sur votre plateau et vous dire,
12:34je considère que la droite doit travailler en équipe et pas se diviser
12:38et vous dire, oui, c'est moi qui décide tout seul.
12:40Je ne consulte pas mes députés.
12:41On a eu un premier débat la semaine dernière
12:43dont il était ressorti que globalement,
12:46la majorité des députés sont très réservés
12:49et souhaitent plutôt s'opposer à cette candidature.
12:51Et c'est votre souhait aussi.
12:53J'ai souhaité qu'on se donne une semaine pour y réfléchir
12:55et vous aurez notre réponse très claire, sans invoquer aucun argument
12:59consistant à se défausser, mardi, quand on aura pris notre décision.
13:02Mais la tendance est plutôt, pardonnez-moi Laurent Wauquiez,
13:04il a encore exigence de vérité, transparence vis-à-vis de ceux qui nous regardent.
13:08Vous allez plutôt vers une opposition à la nomination d'Richard Ferrand.
13:13Je viens de vous répondre, la semaine dernière,
13:15quand on en discute avec les députés de la droite républicaine,
13:18la tendance est à s'opposer.
13:19C'est clair ?
13:20Oui, c'est clair.
13:20Un mot sur Richard Ferrand, avant de reparler de votre candidature,
13:26sur les motifs d'opposition à son profil.
13:29Alors, vous avez invoqué l'absence, effectivement, de bagages juridiques.
13:33Pour le reste, je ne dis pas que ce n'est pas important.
13:35Pardonnez-moi, mais on ne parle pas de tout à fait rien.
13:37Mais je ne dis pas le contraire.
13:39Simplement, sur les autres arguments que l'on entend
13:41pour s'opposer à la nomination de Richard Ferrand sur la proximité avec le Président.
13:45Jean-Louis Debré était un proche parmi les proches de Jacques Chirac
13:47quand il a été nommé au Conseil constitutionnel.
13:49Il avait été président de l'Assemblée nationale.
13:51Est-ce que là, il n'y a pas une forme de deux poids, deux mesures ?
13:53Quand on regarde, sous l'histoire de la Ve République,
13:55les profils qui ont été nommés comme président du Conseil constitutionnel,
13:59Jean-Louis Debré, Robert Badinter, et là, au fond, Richard Ferrand,
14:03qui serait victime de critiques qui ne valaient pas
14:05pour les autres candidats à la tête du Conseil constitutionnel.
14:08Et là encore, on peut faire de l'archéologie historique.
14:12On peut se dire que ce qui valait il y a 40 ans vaut pour aujourd'hui.
14:16On peut faire semblant de ne pas voir ce qui est en train de se passer dans notre pays.
14:20Mais oui, je suis désolé, il y a une dérive du Conseil constitutionnel
14:23au cours des dernières années.
14:24Et je ne vais pas me voiler la face et vous faire une semi-réponse
14:28en vous disant non, désolé, séparation des pouvoirs.
14:30Oui, il y a un problème avec le Conseil constitutionnel.
14:33Oui, il y a un problème avec un État de droit qui, aujourd'hui, à mes yeux,
14:36en France, ne protège plus les Français, mais aboutit à une impuissance.
14:40Je voudrais m'arrêter dessus parce que ça fera aussi le lien
14:43avec la réflexion, à mon sens, qu'on doit avoir sur à la fois
14:46la reconstruction de notre pays et de la droite.
14:49Aujourd'hui, qu'est-ce qui me frappe ?
14:51On a basculé dans une impuissance du politique.
14:55Aujourd'hui, vous avez des paroles sympathiques.
14:58Vous avez parfois des propos, quand on les écoute, on se dit
15:01oui, c'est ça qu'il faut faire.
15:02Bruno Retailleau qui dit l'État de droit n'est ni intangible ni sacré.
15:06Mais tous les politiques, c'est-à-dire cette catastrophe de l'impuissance
15:10du politique, est pour moi le premier problème de ce qui est devenu
15:13la démocratie en France. Et ça vaut pour tout le monde.
15:15C'est-à-dire que les discours sont forts, les actes sont faibles.
15:18On a évoqué les difficultés auxquelles on se heurtait sur la dépense publique,
15:22sur la question de l'insécurité.
15:23La France n'arrive plus à produire des résultats.
15:26Pourquoi ? Parce qu'on est devenu impuissant.
15:29Parce qu'entre, d'une part, les jurisprudences des cours suprêmes,
15:32d'autre part, l'autonomisation de l'État, de l'administration,
15:36qui, en gros, maintenant, a créé des principautés indépendantes
15:39avec des autorités administratives indépendantes
15:42qui, bien souvent, ont plus de pouvoir que les ministres.
15:45Et enfin, additionné à ça,
15:47toute une organisation de minorités très activistes,
15:50souvent d'ailleurs financées sous perfusion d'argent public
15:54et qui font obstacle juste à l'exercice du pouvoir politique.
15:58Il faut mettre au pas ces autorités indépendantes.
16:00Il faut empêcher le Conseil constitutionnel
16:03de contrôler la constitutionnalité des lois.
16:07Ça veut dire qu'il faut préparer un vrai projet de rupture
16:10pour que ce soient les Français qui décident avec leur vote.
16:15Ça veut dire que ce que je crois très profondément,
16:16c'est que ce qu'on fait en ce moment peut être utile,
16:20mais ne permettra pas de sortir la France de la décadence
16:23parce qu'on gère à la marge.
16:25On fait des réformes à la marge.
16:27Vous dites en cela la même chose qu'Edouard Philippe,
16:28qui dit pendant deux ans, rien d'important, de massif
16:31ne pourra être fait avant l'élection présidentielle.
16:33Non, moi, ce que je crois, c'est qu'il y a des choses utiles
16:35qui peuvent être faites.
16:36Je crois que l'action de nos ministres à l'agriculture,
16:39à la santé avec Yannick Neder, à l'intérieur, peuvent être utiles.
16:43Et je crois que dans le même temps où il faut les conforter,
16:45et là encore, c'est cette complémentarité
16:47que j'essaye de proposer pour notre famille,
16:49dans le même temps où il faut qu'on aide ces ministres,
16:50il faut que quelqu'un à l'extérieur prépare un projet de rupture
16:54parce que sans ce projet de rupture, écoutez-moi bien,
16:57vous ne redresserez pas la France.
16:58Si vous n'allez pas jusqu'aux sources de ce qui fait l'impuissance,
17:02de ce qui fait que les Français, quelle que soit leur opinion,
17:05se disent mais en fait, dans les faits, dans notre vie quotidienne,
17:08rien ne change, ça ne va qu'en se dégradant.
17:11On n'apportera pas de réponse. Il faut débloquer la France.
17:13On vous entend, je voudrais juste qu'on revienne un instant
17:16sur les raisons qui vous ont poussé à être candidat.
17:19Et vous dites, je veux éviter la guerre des chefs.
17:21Bon, quand on a dans un parti une part importante des cadres
17:26qui soutiennent votre concurrent Bruno Retailleau,
17:29est-ce que ne pas vouloir de la guerre des chefs,
17:32ce ne serait pas de constater qu'effectivement,
17:33il est celui qui rassemble davantage ?
17:35Juste une explication, comment expliquez-vous,
17:37alors que vous êtes celui qui avait fait cette mission de préfiguration
17:41pour votre famille politique, que Gérard Larcher,
17:43Xavier Bertrand, François-Xavier Bellamy,
17:45Jean-François Copé, ils soient tous derrière Bruno Retailleau ?
17:48Vous, parmi les principales figures de la droite,
17:50qui est derrière vous, Laurent Wauquiez ?
17:53Vous savez, ce qui m'intéresse, c'est que les jeunes figures,
17:57les nouveaux talents sont ceux qui me soutiennent.
18:00Nicolas Daragon, maire de Valence, Florence Portelli,
18:04élue très engagée, à laquelle d'ailleurs,
18:05souvent, vous donnez la parole.
18:06Absolument.
18:07Vincent Gembrin, maire de l'Aile-et-Rose,
18:10qui a été confronté lui-même dans son travail
18:12et dans son identité, dans son propre domicile,
18:15sur la question des agressions et de l'insécurité.
18:18Les députés avec lesquels je travaille,
18:20dans une grande majorité, et donc, attention...
18:22C'est quoi ? C'est les jeunes contre les moins jeunes ou les vieux ?
18:25Gérard Larcher, Xavier Bertrand ?
18:27C'est votre commentaire, c'est pas...
18:28C'est pas mon commentaire.
18:30Je vous cite un certain nombre de personnalités
18:32et vous dites que je préfère être soutenu par les jeunes.
18:33Non, je vais vous dire ce que je pense.
18:36C'est que, pareil, des espèces de matchs,
18:38moi, je ne fais pas un match de soutien.
18:40Je ne fais même pas une compétition.
18:42Je cherche juste à dire, voilà,
18:45quelqu'un a pris la responsabilité d'allumer une division,
18:47je préférais qu'on travaille en équipe.
18:50Dans ce cadre-là, je reste convaincu,
18:51et c'est ce que je proposerais,
18:52c'est qu'on puisse additionner les talents.
18:54Et les soutiens qui, moi, m'intéressent,
18:55c'est ceux des adhérents.
18:57C'est ceux qui sont les bénévoles,
18:59les militants de notre famille politique.
19:00C'est quoi Bruno Rotailleau ?
19:01C'est le candidat des CAD, de l'establishment,
19:03face à vous, qui...
19:04En tout cas, moi, ce qui m'intéresse...
19:05C'est le candidat des militants ?
19:07Je vais vous le dire une fois, quand même.
19:09Parce que, je comprends, c'est normal, c'est le jeu.
19:12Vous cherchez à positionner les deux, l'un contre l'autre.
19:16Je ne suis pas candidat contre Bruno Rotailleau.
19:18Je suis candidat pour faire réentendre la voie de la droite
19:20dans ma famille politique.
19:21Je suis candidat...
19:22Vous venez d'expliquer qu'il ne pouvait pas
19:23être ministre de l'Intérieur et candidat,
19:24et vous venez de souligner la pusillanimité
19:27dont il a fait preuve, selon vous,
19:28sur la question de Richard Ferrand.
19:29Donc, vous pouvez expliquer qu'il n'y a pas de campagne
19:30contre vous deux.
19:31Enfin, je pense que là, ceux qui nous regardent
19:32verront l'inverse.
19:33Et pardon, parce que vous ne m'avez pas écouté.
19:35Je viens de vous expliquer que je voulais qu'il réussisse.
19:38Que je voulais que ça marche au niveau
19:39du ministère de l'Intérieur.
19:40Et qu'on ferait tout pour l'aider,
19:41comme on l'a fait, par exemple, sur Mayotte.
19:43Et que demain, à la tête du parti,
19:44je ferai tout pour que ça réussisse.
19:47Et donc, non.
19:47Et je vous ai dit également
19:49que je ne souhaitais pas cette compétition
19:51et que je souhaitais qu'on puisse additionner
19:52pour l'instant.
19:53Donc, je comprends que vous soyez dans l'idée
19:55de dire positionnez-vous contre, etc.
19:58Je cherche juste à vous dire une chose.
19:59Chacun dans son rôle.
20:01Chacun avec sa mission, chacun avec son utilité.
20:04La droite est à peine convalescente.
20:06Et elle commencerait déjà à se déchirer.
20:08Je pense qu'il n'y a plus malin à faire.
20:09Et c'est ce que j'essaye de proposer.
20:11Sur, au fond, la tonalité de cette campagne.
20:14On vous entend beaucoup.
20:15Vous, Bruno Rotailleau, expliquez
20:16que vous ne voulez pas d'une guerre sanglante,
20:18le retour de la guerre des chefs.
20:20Moi, j'ai lu avec étonnement
20:21cette phrase dans les journaux
20:22signée de votre premier cercle,
20:24dit-on, ouvrez les guillemets.
20:26Rotailleau mesure parfaitement
20:27la bête féroce qu'il a en face de lui.
20:28Laurent, en campagne, c'est un tueur.
20:30Ça, c'était dans les colonnes du Figaro.
20:32Ce n'est pas exactement la phrase
20:33d'un sparring partner en vue d'un match amical.
20:35Laurent, c'est un tueur.
20:37C'est une bête féroce.
20:38On peut être sérieux deux secondes ?
20:40C'est sérieux, ça.
20:42Qui dit ça ?
20:43Votre premier cercle.
20:44Mon premier cercle.
20:45Votre entourage.
20:45C'est quelqu'un, mon entourage ?
20:47C'est quelqu'un, mon premier cercle ?
20:48Vous m'avez entendu dire ça ?
20:49Donc, restons un petit peu, je pense,
20:51à ce que mérite la question qui est devant nous.
20:53La question qui est devant nous,
20:54elle est simple et celle-là,
20:55vous l'avez très bien posée.
20:57C'est comment la droite s'organise demain.
20:59Est-ce qu'elle considère que
21:01on peut être ministre de l'Intérieur,
21:03avoir une parole libre,
21:04faire son job à temps plein ?
21:06Ou est-ce qu'au contraire,
21:07il vaut mieux que chacun soit dans son rôle,
21:09le ministre de l'Intérieur à temps plein,
21:11150% sur sa mission
21:14et au parti,
21:15dans un travail d'équipe,
21:16quelqu'un qui prépare ce projet de rupture
21:18dont la France aura besoin ?
21:20Moi, je crois à ça.
21:21C'est ce que je défendrais.
21:22Mais il obtient déjà des résultats,
21:23Bono-Ottaïo ?
21:24Parce que lui dit que c'est le cas.
21:25Est-ce que vous considérez qu'il obtient déjà
21:26des résultats pour le moins satisfaisants ?
21:29Je pense qu'il a apporté quelque chose
21:30de très important.
21:32C'est qu'il a libéré une parole.
21:34Je pense qu'il a fait quelque chose
21:36de très important, qui est de lutter
21:37contre le politiquement correct.
21:40Mais je pense que pour l'instant,
21:41et c'est une tâche infiniment difficile,
21:45l'inversion des agressions,
21:47le fait qu'on arrive à diviser par deux
21:50les titres de séjour,
21:51le fait qu'on puisse lutter contre
21:53l'immigration irrégulière.
21:54Bien sûr que les Français attendent
21:55des résultats qui doivent être
21:58intensifiés, qui doivent être
22:00renforcés.
22:01Et c'est pour ça que je pense qu'on
22:02peut être utile ensemble.
22:04On peut additionner.
22:05La droite ne devrait pas commencer
22:07par diviser.
22:09Le débat public, le débat politique,
22:10il est beau, il est sain quand
22:12il y a aussi des différences
22:13idéologiques.
22:14Est-ce qu'entre vous deux,
22:16il y a des différences ?
22:17Ou est-ce que vous êtes idéologiquement
22:18exactement les mêmes ? Par exemple,
22:20Bruno Retailleau...
22:20Vous tenez vraiment à nous opposer.
22:21Non, pas du tout. Mais là encore,
22:23pour la clarté du débat, Bruno
22:24Retailleau, on connaît son parcours.
22:26Il a été compagnon de route de
22:27Philippe de Villiers.
22:29Il est, il le reconnaît lui-même,
22:30conservateur. Est-ce que, par exemple,
22:32il est plus conservateur que vous
22:33sur les sujets liés
22:36au débat de société ?
22:38Je ne vais pas vous répondre en me
22:39comparant ou en m'opposant parce
22:40que ça ne m'intéresse pas. Par
22:41contre, je vais vous dire la droite
22:42à laquelle moi, j'aspire.
22:44Je veux une droite populaire qui
22:46parle sur tous les sujets.
22:48Je considère que pour que la droite
22:49soit réentendue par les Français,
22:51elle doit s'exprimer sur le régalien,
22:53sur l'immigration.
22:54Elle doit aussi traiter un sujet
22:55sur lequel je me suis toujours
22:56battu, qui, à mes yeux fondamentales,
22:59c'est aujourd'hui l'injustice d'un
23:00système de protection sociale,
23:02qui ne reconnaît plus les gens qui
23:03travaillent ou qui ont travaillé
23:05toute leur vie.
23:06Pour moi, c'est le deuxième problème
23:08majeur de la France.
23:09Il y a trop d'assistanats.
23:11Notre système social a dérivé.
23:13Il a somme de charges et d'impôts,
23:15ceux qui travaillent.
23:16Juste ce chiffre qui devrait tous
23:17nous faire réfléchir.
23:19Vous prenez un salaire à 3000 euros
23:21brut.
23:23Il coûte 5000 euros à l'employeur.
23:25Celui qui le touche, il lui restera
23:26en salaire net 2200 euros.
23:28Quel pays peut survivre à ça ?
23:31Et les Français sont prêts à payer
23:33des impôts.
23:34Ils veulent être sûrs que ça aille aux
23:35gens qui en ont vraiment besoin,
23:37que ça permette d'avoir des services
23:38publics qui marchent et pas une
23:39bureaucratie qui coûte une fortune.
23:41J'ai entendu Bruno Retailleu ce matin
23:43à la radio. Je l'ai entendu dire à
23:44peu près la même chose.
23:45Tant mieux. Mais encore une fois, je
23:46ne suis pas là pour m'opposer.
23:47Malgré vos efforts désespérés,
23:49je suis là pour essayer de vous
23:50expliquer.
23:50Il n'y a pas de différence entre vous.
23:52Il n'est pas plus conservateur que
23:53vous. Vous, peut-être plus
23:54progressiste. Je ne sais pas si le
23:55mot est le bon.
23:57Je vous ai répondu. Je ne suis pas
23:58là pour m'opposer. Je suis là pour
23:59expliquer ce que je veux porter.
24:01Je veux que la droite se fasse
24:02entendre sur toutes les questions,
24:03y compris travail à Systana.
24:05Est-ce qu'on se fait suffisamment
24:06entendre pour l'instant dessus ?
24:07Non.
24:08C'est pour ça qu'avec les députés
24:10de la droite républicaine, on a
24:11porté des thèmes.
24:12Il n'y a pas de différence
24:12idéologique entre vous ?
24:14Là, je pense aux adhérents, les
24:16républicains qui vont, qui peut-être
24:17nous regardent ce soir, écoutent
24:18Bruno Retailleu et ont envie de
24:19faire un choix. Ils ont entendu
24:20vos arguments sur la question de la
24:22répartition des tâches, mais
24:23peut-être aussi sont-ils
24:24intéressés par les éventuelles
24:26distinctions idéologiques qu'il
24:27pourrait y avoir entre vous ?
24:28Il y a des différences de
24:29sensibilité. Je viens de vous en
24:30mentionner une.
24:31Bruno Retailleu parle
24:32principalement de la sécurité de
24:33l'immigration. C'est très
24:34important. Je parle de ça, mais je
24:35parle aussi du travail et de la
24:36Systana. Je parle de la dépense
24:38publique. Je parle de la
24:39bureaucratie.
24:41Une de mes batailles, vous la
24:42connaissez.
24:44Il y a 1000 agences en France.
24:46Elles coûtent 80 milliards d'euros.
24:49C'est notre travail au sein de
24:50l'Assemblée qui a permis de le
24:51mettre devant. Leur budget est en
24:52augmentation de 50 % au cours des
24:54dix dernières années.
24:55Donc, ce qui m'intéresse, c'est
24:57que pour que la droite soit
24:58réentendue, elle doit aborder tous
25:00les sujets.
25:01Elle doit défendre des services
25:02publics qui marchent sur le
25:03terrain, mais lutter contre la
25:04bureaucratie.
25:06Elle doit se battre, par exemple,
25:07pour que sur une
25:09évidence, dans l'accès au
25:11logement social, le fait de
25:12travailler n'est jamais un critère
25:13prioritaire pour accéder au
25:14logement social.
25:15Vous trouvez ça normal ?
25:17Jamais un critère prioritaire.
25:18Donc, on a un système social à
25:20repenser.
25:22Et ça fait partie des engagements
25:23qui seront les miens à la tête de
25:24notre parti, une droite
25:25républicaine qui parle de tous les
25:26thèmes.
25:27Et c'est pour ça que je le redis.
25:29Je pense que quand vous êtes
25:30ministre de l'Intérieur, dans le
25:31gouvernement de François Bayrou,
25:33votre voix ne peut pas être libre
25:35et indépendante sur tous les
25:36sujets, confère l'échange qu'on a
25:37eu sur le Conseil constitutionnel.
25:39Encore un mot, Laurent Wauquiez,
25:40avant de parler de quelques sujets
25:41d'actualité.
25:42Parmi les arguments qui ont aussi
25:44été entendus, il y a
25:46cette idée qu'il y aurait eu un
25:47pacte entre Bruno
25:49Retailleau et vous, qu'au fond,
25:51vous seriez dit ces dernières
25:53semaines, ces derniers mois,
25:54la répartition, elle est claire.
25:56Bruno Retailleau s'occupe de
25:58représenter la droite au
25:59gouvernement et vous-même de
26:00refonder votre famille politique.
26:02Lui, il dit, et il répond à cet
26:03argument-là dans les colonnes du
26:04parisien, il dit s'il y avait eu
26:06un pacte, pourquoi aurait-il
26:06tenté d'entrer au gouvernement en
26:07décembre ? Il fait référence à vous.
26:09Il ne peut pas y avoir de troc
26:10quand il s'agit de la France.
26:14Je sais ce que Bruno m'a dit.
26:17Je sais quand il me l'a dit.
26:19Je sais où il me l'a dit.
26:20C'est-à-dire, il vous a dit quoi ?
26:21Où ?
26:24On peut changer d'avis en
26:25politique.
26:27Mais je pense que c'est tellement
26:28plus simple de l'admettre.
26:29Donc, il ment, là ?
26:31Je le dis, on peut changer d'avis,
26:33mais c'est plus simple de l'admettre.
26:34Quand Bruno vient au
26:36cloire, chez moi, sur
26:38un déplacement qui était
26:39consacré notamment à la question
26:40de la sécurité en milieu rural,
26:42nous nous voyons.
26:43On évoque évidemment cette
26:44question du parti, du calendrier
26:46et de l'élection.
26:47Et ses propos étaient, à l'époque,
26:49totalement clairs.
26:50C'est-à-dire qu'il vous dit à ce
26:51moment-là, je te soutiendrai.
26:53C'est évident.
26:55Et c'est tellement plus
26:57simple, plutôt que de faire des
26:59contorsions, de l'admettre.
27:00On peut changer d'avis, encore une
27:02fois. En politique, c'est
27:04arrivé souvent.
27:04Vous avez vécu ça comme une forme
27:05de...
27:06L'histoire de la droite est une
27:08histoire aussi de trahison,
27:10Baladur Chirac, Giscard Chirac.
27:12Est-ce que vous avez vécu ça comme
27:13une forme de trahison ?
27:15Je vais vous dire, là, ce qui me
27:16fait de la peine.
27:18C'est que pour moi, la vraie
27:19trahison, c'est que
27:21au moment où on refonde,
27:23on devrait tous avoir le devoir
27:25de ne pas ouvrir ses divisions.
27:27Et que là-dessus, il a changé
27:29d'avis.
27:30C'est sa position.
27:31J'en prends acte, je la respecte.
27:33Je pense qu'il y a un autre chemin
27:34à écrire. Et c'est celui que moi,
27:35je vais m'employer à écrire.
27:37Oui, vous avez raison, bien sûr.
27:38La droite a été émaillée de ces
27:39histoires. Chirac-Baladur, les
27:40divisions récentes.
27:42Ce qui me fait rager, parce que
27:44je sais ce que pensent nos
27:45adhérents.
27:46Je sais ce que pensent les
27:46Français.
27:47Ils se disent, la droite commence
27:49à peine à regagner trois élections
27:51et déjà, ils se divisent.
27:52J'ai tout fait pour éviter ça.
27:54J'ai tout fait pour éviter ça.
27:55Vous dites, j'ai tout fait pour
27:56éviter ça. Et en même temps, ce
27:56que répond Bruno Retailleau, c'est
27:57mais Laurent Wauquiez, s'il avait
27:59voulu se concentrer sur la
28:00refondation de sa famille
28:01politique, pourquoi est-ce qu'il
28:01aurait voulu rentrer au
28:02gouvernement au mois de décembre ?
28:03Pardon, j'ai fait mes choix.
28:04Je ne suis pas au gouvernement.
28:05On me l'a proposé.
28:06Vous n'êtes pas au gouvernement,
28:07pourquoi ? Parce que vous n'avez
28:08pas obtenu ce que vous vouliez.
28:09Non, parce que j'ai considéré que
28:11ma place aurait été plus utile
28:12là où j'étais.
28:13Je vais vous lire devant des
28:15La seule configuration possible
28:16pour moi, c'était Bercy avec une
28:18feuille de route claire, notamment
28:19pas d'augmentation d'impôt.
28:20Donc, il y avait bien une
28:20perspective de rentrer au
28:21gouvernement pour vous.
28:22Évidemment. Et si c'était le cas,
28:24je ne serais pas parti pour notre
28:25parti.
28:26Ah, c'est-à-dire que si vous
28:27étiez rentré au gouvernement, vous
28:28n'auriez pas été candidat pour
28:29être président des Républicains.
28:31J'essaie de m'appliquer à moi-même
28:32le minimum de cohérence et j'ai
28:33fait mes choix.
28:35Celui qui vous parle n'est pas lié
28:36par la solidarité gouvernementale.
28:38Je ne suis pas l'otage de François
28:39Bayrou et je ne lui dois rien.
28:41Et donc, ma parole sera très claire
28:43quand je la porterai comme
28:44président de notre parti.
28:47Se pose la question, Laurent
28:47Wauquiez, dans votre rapport
28:50à l'opinion de
28:52la sincérité du positionnement
28:54politique. Je voudrais qu'on écoute
28:55ce que vous disiez.
28:56Nous sommes le 10 juillet après
28:57les élections législatives.
28:58Écoutez.
28:59Nous ne participerons pas à des
29:01coalitions gouvernementales, mais
29:02surtout, nous ne croyons pas qu'on
29:04peut répondre à la crise d'un pays
29:05par une combinaison d'appareils.
29:08Nous ne répondrons pas à la crise
29:10par des combinaisons d'appareils.
29:11Là, ceux qui nous regardent, ils se
29:13disent, quelques semaines plus tard,
29:15la droite rentre au gouvernement de
29:16Michel Barnier.
29:17Est-ce que là, dans un moment où
29:18précisément, vous dites que c'est
29:20l'impuissance publique, la crédibilité
29:21de la parole publique,
29:23est-ce qu'il n'y a pas un sujet quand
29:24on voit cette déclaration le 10
29:26juillet et ensuite la décision que
29:27vous prenez ?
29:27Je comprends très bien la question.
29:30Et je vais vous dire, on se l'est
29:32posée, nous, dans notre âme et
29:33conscience, parce que cette
29:34position n'était pas uniquement la
29:36mienne, c'était celle de tous les
29:37parlementaires de la droite
29:38républicaine. Pourquoi ?
29:41Parce qu'à ce moment-là, au moment
29:41où je parle, de quoi on nous parle ?
29:43On nous parle de faire une coalition
29:46avec, d'une part, des socialistes,
29:48avec, d'autre part, la Macronie,
29:50et pour des figures politiques que
29:52vous connaissez à l'époque, qui ne
29:53sont pas de notre famille politique.
29:56Et dans ce schéma de figure, oui,
29:57j'ai très clairement répondu, non,
29:58nous n'irons pas dans cette
29:59configuration.
30:01Et puis, c'est poser la situation
30:02que vous connaissez, un pays bloqué,
30:04pas de solution, pas de premier
30:05ministre. Pendant des semaines,
30:07pendant tout l'été, on ne trouve
30:08rien.
30:10Et j'ai cet échange, et j'ai cet
30:12échange avec Michel Barnier,
30:14avec, à l'époque, le président de la
30:15République. Et oui, on a pris nos
30:17responsabilités.
30:18Est-ce que c'était une décision
30:19facile ? Non. Est-ce qu'on a changé
30:20d'avis ? Oui, évidemment.
30:22Est-ce que je l'assume ? Bien sûr.
30:24Parce que je pense que notre
30:25responsabilité, c'était de ne pas
30:27être du côté des artisans du chaos.
30:29Dans la vie, parfois, vous changez
30:30d'avis. Oui, ça arrive.
30:32Comme Bruno Taillau, sur la question
30:33de la présidence des Républicains.
30:34Mais c'est pour ça que moi, je ne
30:35cherche pas à esquiver. Et je vous
30:36réponds très clairement, oui, sur ce
30:38sujet-là, on a changé d'avis et je
30:39ne cherche pas d'alibi.
30:40Juste avant de parler de 2027
30:42et de la question du mode de
30:43désignation, puisque si vous êtes
30:45président de parti, vous aurez à
30:46statuer sur cette question.
30:47Je reviens sur la question de la
30:48popularité de Bruno Taillau.
30:49Pas tant pour dire qu'il faut se
30:51déterminer par rapport au sondage,
30:52mais se poser cette question.
30:53Vous souhaitez la victoire de la
30:54droite ?
30:55Ça me paraît évident.
30:56S'il est le mieux placé ?
30:58Est-ce qu'à un moment donné, il n'y a
30:59pas une logique à se dire, si c'est
31:01le plus à même de convaincre des
31:03macronistes de droite, des électeurs
31:04du Rassemblement national ?
31:06Il vaut mieux que ce soit lui le
31:07leader, si c'est celui qui permet
31:09de faire gagner la droite, plutôt
31:10que vous.
31:12Et ça ne posera aucun problème.
31:14Et si jamais c'est quelqu'un d'autre
31:15qui sera le mieux placé, ça ne
31:17doit poser problème à personne.
31:19Mais là, ce n'est pas ça qu'on
31:20choisit.
31:21Et c'est là où je ne veux pas qu'on
31:22fasse voter les gens sur des
31:24faux arguments.
31:25La droite ne choisit pas son
31:27candidat à la présidentielle.
31:28Elle choisit son organisation.
31:30Celui qui va gagner prendra quand
31:31même une option sérieuse sur le
31:32leadership à droite, non ?
31:33Pardonnez-moi, vous avez évoqué
31:34les soutiens de
31:36Bruno Retailleau, Xavier Bertrand.
31:38Il a envie d'être candidat avec son
31:39présidentiel, il l'a dit sur ce
31:40plateau même, il y a, je crois,
31:42deux semaines.
31:42Et il a expliqué que, hors de
31:43question, que ce soit automatique et
31:45que celui qui sera le président du
31:47parti soit automatiquement le
31:47candidat à la présidentielle.
31:49Le ministre de l'Intérieur lui-même
31:50a dit bien sûr, ça n'a rien à voir.
31:51Là, on choisit juste le président
31:53du parti.
31:54Et donc, comme cette question se
31:56posera, il faudra choisir le
31:57meilleur.
31:59Et il en faudra un seul.
32:01Un seul candidat pour porter les
32:03valeurs de la droite.
32:04C'est une évidence.
32:05Et je n'aurai aucun problème à
32:07soutenir celui qui sera le meilleur.
32:09De la même manière que je n'ai
32:10aucun doute que les autres
32:11m'apporteront leur soutien si c'est
32:12moi qui suis le mieux placé
32:15pour pouvoir fédérer l'ensemble.
32:16Donc, ça veut dire, Laurent Wauquiez,
32:17que si vous perdez, vous ne
32:19renoncez pas à vos ambitions
32:20présidentielles.
32:21Et ça veut dire que vous ne
32:22m'écoutez pas, monsieur Duhamel.
32:24J'essaye de vous écouter et d'avoir
32:25de la suite dans les idées.
32:26Et vous dites, celui qui sera
32:28désigné ne sera pas forcément le
32:29candidat. Ça veut dire que si vous
32:30perdez...
32:31J'essaye de vous répondre et d'avoir
32:32de la constance.
32:34Ça veut dire que là, ce qu'on
32:35choisit, c'est l'organisation de
32:37notre président de parti.
32:39Très bien, c'est sa seule question
32:40qu'on se pose.
32:41Qui est le mieux placé pour porter
32:42ça ? Qui est le mieux placé pour se
32:44consacrer au parti ?
32:45Qui est le mieux placé pour pouvoir
32:46faire entendre la parole d'une voix
32:47de droite libre et indépendante ?
32:49Le sujet viendra très vite
32:51de savoir qui sera notre candidat.
32:52Et vous avez des ambitions
32:53présidentielles.
32:55J'ai les ambitions de reconstruire
32:56notre pays. Oui, bien sûr.
32:57Je ne m'en suis jamais caché.
32:59Oui, j'essaye de m'y consacrer
33:00depuis longtemps.
33:02Si vous voulez être patron de votre
33:03formation politique, ce n'est pas du
33:04tout parce que ça vous aiderait pour
33:05être candidat à l'élection
33:05présidentielle.
33:06Mais évidemment qu'il y a un lien.
33:08Bien sûr.
33:10Et ça n'est pas automatique, je l'ai
33:12dit.
33:13Et cette élection ne détermine pas
33:15celui qui sera notre candidat à la
33:16présidentielle.
33:17Rien n'est plus dur qu'un âne
33:19qui ne veut pas entendre.
33:20Et je ne vous mets pas dans la
33:21catégorie des ânes.
33:22Je vous remercie.
33:23Sur la question de la désignation
33:25du candidat, pourquoi écarter de
33:26cette manière la primaire ?
33:29Est-ce qu'il n'y a pas au fond
33:30quelque chose de
33:33l'essence même de la démocratie que
33:34de dire si personne ne se détache,
33:35il faudra consulter les militants,
33:37les sympathisants, le peuple
33:39de droite, comme on dit, et comme on
33:40disait en 2016, pour
33:42désigner un candidat à l'élection
33:43présidentielle ?
33:45Parfois, vous m'invoquez l'histoire
33:47et parfois, vous me tordez l'histoire,
33:49M. Duhamel. Vous m'étonnez.
33:50La primaire, c'est l'histoire de la
33:51démocratie française ?
33:53Non, pas du tout.
33:54Récemment, j'ai dit, est-ce que
33:54ce n'est pas l'essence aujourd'hui
33:57de la démocratie dans les partis que
33:58de dire qu'on va consulter le plus
33:59largement possible les sympathisants ?
34:01Non, je pense que c'est précisément
34:02ce qui a abouti à mettre
34:04notre démocratie dans le mur.
34:06Je pense que précisément, la primaire
34:08a nourri les divisions.
34:10Je pense qu'elle a abouti petit à
34:11petit à fragmenter.
34:13Je pense qu'elle a abouti à ce qu'on
34:14connaît là en ce moment, avec
34:16chacun essaye d'avancer ses pions.
34:19Je pense que ce n'est pas l'essence
34:20de la droite.
34:21Et donc, moi, vous me connaissez,
34:23j'ai une approche qui est gaulliste.
34:25Je ne suis pas favorable à la
34:26primaire. Je pense que c'est une
34:28lourde erreur.
34:29Je pense qu'elle a abouti à mettre la
34:31droite en lambeau.
34:32Et donc, je ne serai pas favorable à
34:33ce système. Je souhaite que ce soit
34:35les adhérents qui puissent s'exprimer
34:37sur ce qui sera le mode de
34:38désignation de la présidentielle.
34:40Quelques questions avant de parler
34:41de Notre-Dame de Bétharame.
34:42La première, est-ce que Nicolas
34:43Sarkozy vous soutient ?
34:46Écoutez, en ce moment, je pense
34:48qu'il fait preuve de beaucoup de
34:49courage dans une situation personnelle
34:51qui est quand même extrêmement
34:52difficile.
34:52Vous lui avez parlé ?
34:53Bien sûr, on échange très souvent
34:54avec Nicolas Sarkozy.
34:55Je lui dois beaucoup.
34:56Beaucoup.
34:58Et j'ai un infini respect pour lui.
35:00Et ça n'a pas changé avec
35:03tous les ennuis judiciaires qu'il a
35:04en ce moment.
35:04Il a un avis sur le
35:07risque de guerre des chefs entre
35:08Bruno Retailleau et vous-même ?
35:10Nicolas Sarkozy, c'est quelqu'un qui
35:11aime le débat.
35:13Ça tombe bien, moi aussi.
35:15C'est quelqu'un qui considère qu'il y
35:17a des moments où, effectivement, il
35:18faut porter ses couleurs.
35:20On a des chances de réussir ou non
35:21pour répondre à votre question.
35:22Juste, on a des convictions, on les
35:23porte et on donne tout.
35:24C'est ce que je vais faire dans cette
35:25campagne. Écoutez-moi bien.
35:27C'est ce que je vais faire dans cette
35:28campagne.
35:30Quoi qu'il arrive.
35:32Mais j'irai partout en France,
35:35en échangeant avec nos adhérents
35:36partout, parce que j'aime
35:38ça et parce que je veux porter ce
35:40qui est ma vision d'une droite qui
35:42fait à nouveau entendre sa parole.
35:44Sur la sincérité du scrutin
35:46à venir, les précédents scrutins
35:48internes à la droite ont été maillés
35:49par...
35:51Certains se souviennent peut-être,
35:52en nous regardant, de la cocoe entre
35:54François Fillon et Jean-François
35:55Copé, du chien Douglas
35:57aussi, révélation de nos confrères de
35:58libération.
35:59Le chien Douglas qui avait voté à
36:01la primaire, justement, en 2021,
36:03au moment de la désignation de la
36:04espèce.
36:06Et vous me demandez après si je suis
36:08favorable à une primaire.
36:09Sauf que là, dans le cas d'espèces...
36:10Douglas, c'était la primaire.
36:11Oui, vous avez raison.
36:12Sauf que Douglas avait pu voter
36:14parce que les processus pour
36:16devenir adhérent des Républicains
36:17étaient d'une simplicité absolument
36:18biblique. Il ne fallait même pas
36:19d'une carte d'identité.
36:20Est-ce que là, en vue du scrutin à
36:22venir, est-ce que ce sera un
36:24scrutin sincère ?
36:25En tout cas, je l'espère.
36:26Est-ce qu'il faut renforcer, par
36:28exemple, demander à ceux qui
36:29s'inscrivent aujourd'hui pour faire
36:30une carte, de donner une pièce
36:32d'identité ?
36:33Ecoutez, tout ça, ça va être
36:34décidé.
36:35Je ne crois pas que ce soit le cas
36:36aujourd'hui.
36:36On a un système et des processus
36:38internes.
36:39Ça, ce n'est pas mon travail.
36:40Vous poserez la question à ceux
36:41qui vont superviser l'organisation
36:42des élections.
36:43Moi, je vous le redis, j'ai
36:45espéré qu'il y ait un travail dans
36:46lequel on puisse additionner.
36:48Je vais porter les couleurs et qui
36:49sont ma vision de ce qu'est une
36:50droite qui se fait entendre sur
36:51tous les sujets et avec cette
36:54capacité d'avoir une parole libre
36:55et indépendante, comme je l'ai sur
36:56votre plateau ce soir.
36:58Et je pense que ça, déjà, ce sera
36:59mon travail.
37:00Le reste, je vous laisserai poser
37:01la question à ceux qui organisent
37:02l'élection.
37:03Le vote, ce sera le 17 mai,
37:05c'est ça ?
37:05Oui, le jour 17 et 18 mai.
37:0717 et 18 mai sur
37:09deux jours. Et dans la foulée, nous
37:11aurons donc un nouveau président des
37:12Républicains. Deux dernières
37:13questions sur ce sujet.
37:14Est-ce que vous prenez l'engagement,
37:15si vous devenez président des
37:17Républicains, de ne jamais faire
37:18d'alliance avec le Rassemblement
37:19national ?
37:22Et je vais vous décevoir,
37:24je prends l'engagement, si je suis
37:25président des Républicains, de tout
37:26faire pour ramener à nous
37:28des gens que nous avons écœurés et
37:30qui sont allés voter en direction
37:32du Rassemblement national.
37:33Je vais tout faire.
37:34Ce qui n'est pas ma question.
37:36C'est ma réponse.
37:37Je vais tout faire pour faire en
37:38sorte que les électeurs qu'on a
37:39écœurés, qu'on a perdus, qui sont
37:41allés en direction de Zemmour, nous
37:43puissions les convaincre que voilà
37:44une droite qui est à nouveau au
37:46clair avec ses idées.
37:47Je vais tout faire pour qu'on
37:48puisse aller parler aux électeurs
37:50de la Macronie qui sont de droite
37:53qui ont vu ce qu'étaient les dégâts
37:54dus en même temps.
37:55Et je vais tout faire pour qu'au
37:57lieu de se définir par rapport aux
37:58autres, qui est quand même le vieux
37:59classique de la droite...
38:00Laurent Wauquiez, attendez.
38:02Je vais aller jusqu'au bout de ma
38:03réponse et je répondrai après à
38:04votre question avec plaisir.
38:05Et je vais tout faire pour que
38:07cette droite-là puisse à nouveau
38:08ramener à elle les gens, au lieu
38:10de se retrouver sempiternellement
38:11avec cette question.
38:12Est-ce que vous allez faire
38:14alliance avec un tel ou un tel ?
38:16La réponse au moment d'Éric Ciotti
38:17ne vous a pas suffi ?
38:18Vous n'avez pas vu l'opposition ?
38:20Si, mais je pense qu'Éric Ciotti
38:22à qui on posait la question avant
38:23qu'il le fasse, répétait Urbi et
38:25Torbi, que jamais il ne s'allierait
38:27avec le Rassemblement national.
38:28D'où cette question que je pose.
38:29Est-ce que comme président des
38:30Républicains, vous avez la
38:31certitude que jamais vous ne
38:33conclurez la moindre alliance avec
38:34le Rassemblement national ?
38:35Monsieur Duhamel, posez-moi la
38:36question sur la France insoumise.
38:38Excusez-moi, j'ai assez peu de
38:39doutes sur le fait que vous ne
38:40vous alliez pas avec la France
38:41insoumise.
38:42Posez-moi la question sur le PS.
38:43Posez-moi la question de savoir...
38:44Votre prédécesseur, Laurent
38:45Wauquiez, n'a pas rejoint
38:48Marine Le Pen.
38:50Il n'a pas rejoint Jean-Luc Mélenchon,
38:51pardon.
38:52Et moi, j'ai suivi quelle a été
38:53la position, quelle a été la
38:54position unanime de tous les
38:55Républicains.
38:56Donc c'est trop difficile de dire
38:57qu'il n'y aura jamais d'alliance
38:59avec le RN.
39:00Mais pourquoi je déteste cette
39:01question ?
39:02Parce qu'elle consiste juste à
39:03nous définir par rapport aux
39:04autres.
39:05Non, à poser ce qu'on appelait
39:06jadis le cordon sanitaire.
39:09Et donc, je constate que quand je
39:10vous pose la question, vous ne
39:12pouvez pas répondre à cette
39:13question qui est pourtant d'une
39:14simplicité absolue.
39:15Peut-il y avoir ou non une
39:17alliance avec le Rassemblement
39:18national ?
39:19J'y ai répondu à cette question.
39:20On a pris position au moment
39:21d'Éric Ciotti.
39:22Vous êtes quand même extraordinaire
39:24à toujours mettre la droite en
39:25jour.
39:27Vous posez la question au Parti
39:28socialiste ?
39:29Vous avez reçu ?
39:30A chaque fois qu'on a
39:32des responsables de gauche, on
39:33leur pose la question de l'alliance
39:34avec la France insoumise.
39:35Non.
39:37Quand Olivier Faure a été sur votre
39:38plateau, vous les interrogez à
39:40chaque fois en leur demandant,
39:41jurez-moi votre tête, que
39:43vous ne faites aucune alliance
39:44avec la France insoumise.
39:45Ils ont fait des alliances avec la
39:46France insoumise.
39:47Et on leur pose la question de
39:48la France insoumise.
39:50Nous n'avons jamais fait d'alliance
39:51avec le RN.
39:52Je n'aime pas cette espèce de
39:53posture moralisante
39:57consistant à dire, faites un
39:59cordon sanitaire avec un tel ou un
40:01tel. Je n'ai pas les mêmes idées
40:02que le RN.
40:03Mon sujet, ce n'est pas de faire un
40:04cordon sanitaire.
40:05Est-ce que vous excluez de vous
40:06allier avec le RN si vous devenez
40:08président des Républicains ?
40:09Mais nous l'avons porté tout le
40:11temps.
40:12Il n'y a pas d'ambiguïté sur la
40:13position des Républicains.
40:14Les Républicains ne font pas
40:15d'alliance avec le RN.
40:17Et ils n'en feront jamais, vous
40:18président des Républicains.
40:19Vous m'interrogez sur une
40:20formation politique comme si
40:21jamais elle n'avait aucune
40:22évolution.
40:23C'est tout ceci est quand même
40:24grotesque et n'a aucun sens.
40:26Pourquoi ?
40:26C'est-à-dire évolution.
40:27Donc, ça veut dire que ça fait
40:28partie des possibilités
40:30de l'avenir ?
40:31Je vais répondre à votre question
40:32très simplement.
40:34Ma posture à moi n'est pas morale.
40:36Je ne considère pas que le RN,
40:37c'est la peste.
40:38Désolé.
40:40Je ne considère pas qu'il faille un
40:41cordon sanitaire avec le RN.
40:43Pourquoi est-ce que je ne fais pas
40:44d'alliance avec le RN ?
40:45Parce que je n'ai pas les mêmes
40:46idées sur l'économie.
40:47Donc, il ne faut pas de cordon
40:48sanitaire avec le RN ?
40:50Ça fait très longtemps que je l'ai
40:51dit. Un cordon sanitaire, ça veut
40:53dire quoi ?
40:54Vous pensez que des gens qui se
40:55présentent aux élections
40:56démocratiques, avec des Français
40:58qui leur font confiance, sont des
40:59nazis ?
41:00Moi, pourquoi est-ce que je combats
41:01le RN ?
41:03Parce que je n'ai pas les mêmes
41:03idées qu'eux sur le plan
41:04économique.
41:05Parce que je pense que le RN a des
41:07positions qui sont mortifères
41:08pour le redressement de l'économie
41:09française.
41:11Parce que le RN est pour la
41:11systana et pas pour la
41:12valorisation du travail.
41:14C'est ma différence.
41:14Elle ne vous plaît peut-être pas.
41:16J'ai lu l'interview de Jordan
41:17Bardella, je crois que c'est dans
41:19les colonnes de Valeurs Actuelles,
41:20où il dit un peu de choses
41:21vraies, ce que vous dites, sur la
41:22question de la systana et du
41:25système social.
41:25En disant, c'est vrai, à peu
41:27près l'inverse de ce que dit Marine
41:28Le Pen et de ce qu'a voté son
41:29parti sur la conditionnalité de
41:30perception du RSA.
41:31Merci beaucoup.
41:32Et donc, moi, curieusement, vous
41:33l'avez compris, je regarde moins
41:35les paroles, je juge plus les
41:37actes.
41:37Moi, ce que je vois, c'est que sur
41:39une proposition que j'ai faite
41:40fondamentale, en contrepartie du
41:42RSA, mettre des heures de
41:44travail, Marine Le Pen vote
41:46contre.
41:46Ce que je vois, c'est que quand on
41:48propose que les gens qui travaillent
41:49soient prioritaires pour le
41:50logement social, Marine Le Pen
41:53s'abstient.
41:54Ce que je vois, c'est que quand elle
41:55est interrogée par vos collègues
41:56de LCI et qu'on lui demande, est-ce
41:58que vous considérez qu'il y a trop
41:59de fonctionnaires en France et
42:00qu'il faut faire des économies sur
42:01la dépense publique ?
42:02Elle dit, je ne suis pas de
42:03droite.
42:04Donc, la question, pour moi, de
42:05faire une alliance avec l'URN n'a
42:06aucune forme d'actualité.
42:08Voilà, c'est tout.
42:08Aucune forme d'actualité.
42:09Ça valait le coup de vous poser la
42:10question plusieurs fois pour
42:14vous l'aurez compris.
42:16Je comprends bien votre question et
42:17son sous-jacent.
42:18Ce que vous, vous voulez, c'est que
42:19je vous parle du cordon sanitaire.
42:21Ce que vous, vous voulez, c'est
42:23que je forme un jugement moral sur
42:24l'URN.
42:24Pas du tout.
42:25Ça n'est pas ma réponse.
42:26Juste de la clarté à partir du
42:27moment où votre prédécesseur,
42:28Éric Ciotti, est parti
42:31en quelques jours au Rassemblement
42:32national après avoir répété pendant
42:34des semaines, des mois, des années
42:35qu'il ne le fera jamais.
42:35Mais je ne suis pas Éric Ciotti.
42:37Je n'ai pas suivi Éric Ciotti.
42:39Et les positions que nous, on a
42:40été amenés à prendre quand la
42:41question s'est posée, de toute
42:42notre famille politique, ont été
42:44parfaitement claires.
42:45Et donc, la droite n'a pas à donner
42:47des alibiés, s'excuser sur votre
42:48plateau.
42:49Sa position a toujours été claire.
42:50En revanche, j'aimerais que vous
42:52soyez un peu plus incisif quand
42:53l'EPS, lui, est dans une
42:55compromission constante avec
42:57la France insoumise.
42:57Laurent Wauquiez, je vous invite à
42:58regarder, peut-être que vous n'avez
43:00pas le temps, mais quand je reçois
43:01Olivier Faure ou d'autres hiérarques
43:03du Parti socialiste, je leur pose
43:04exactement les mêmes questions
43:05quant à leurs alliances avec la
43:06France insoumise.
43:06Sauf que, eux, pardonnez-moi, il y a
43:08une vraie différence.
43:09Les alliances, ils l'ont faite.
43:10Absolument.
43:11Et ils y sont.
43:12Absolument.
43:12Une toute dernière question sur
43:14l'utilisation du budget des
43:14Républicains, si vous gagnez.
43:16Oui.
43:16Il y a un peu plus d'un mois, le
43:17Conseil d'État a obligé la région
43:18Auvergne-Rhône-Alpes à divulguer
43:19la liste des invités du dîner que
43:21vous avez organisé comme président
43:21de région en juin 2022.
43:23Pour un peu plus de 100 000 euros
43:24et 90 qu'on vive, l'opposition à
43:26la région vous accusant d'avoir
43:26organisé un dîner fasteux à des
43:28fins de communication personnelle.
43:30Vous allez donner cette liste
43:31d'invités. Pourquoi ne pas l'avoir
43:32fait plus tôt ?
43:34Vous devez être mal renseigné.
43:35On l'avait donnée déjà.
43:36Elle a été sortie par vos collègues
43:37du Dauphiné libéré il y a plus
43:38d'un an.
43:39Mais sauf que le Conseil d'État,
43:40en juin...
43:41Oui, ça s'appelle la justice et
43:42elle est lente.
43:43Le Dauphiné libéré a donné cette
43:44liste.
43:45Juste, je voudrais, parce que
43:46j'aime bien ne pas esquiver ces
43:48questions, sur
43:50ce sujet de
43:52dîners qui ont coûté cher.
43:54C'était une erreur.
43:56Je l'ai assumé.
43:58Quand je fais des erreurs, je les
43:59assume.
43:59C'est-à-dire, ces dîners des
44:00sommets, c'était une erreur ?
44:02Non.
44:02Il y a deux choses.
44:03Il y a des dîners avec des
44:05additions excessives et les dîners
44:06des sommets.
44:07Là, on est dans le sommet du débat
44:09politique, M. Duhamel.
44:10Je pense que l'utilisation de
44:11l'argent public intéresse ceux qui
44:13le regardent et je crois qu'on a
44:15parlé de sujets de fonds avant et
44:16on a pris du temps pour le faire.
44:17Et c'est pour ça que je vous
44:18réponds, prenant le temps pour le
44:19faire.
44:20J'ai fait une erreur sur
44:22pas ces organisations qui étaient
44:24destinées à créer de l'activité et
44:25mettre des gens dans notre région
44:26ensemble. Je l'assume totalement.
44:29Quand vous avez le sommet de
44:30l'intelligence artificielle, je
44:31pense que ça ne coûte pas rien,
44:33mais c'est sans doute utile.
44:34Ne tombons pas dans ce
44:34pouchadisme.
44:35En revanche, ça, c'est le dîner
44:37des sommets.
44:38Sur des dîners où je considère que
44:40c'était une erreur et que les
44:41sommes dont je n'étais pas au
44:42courant étaient excessives,
44:43j'ai assumé et j'ai remboursé les
44:44frais excessifs.
44:46Je ne connais pas beaucoup de
44:47politiques qui l'aient fait.
44:48Et maintenant, je vais vous répondre
44:49sur autre chose.
44:50Interrogez-moi sur la gestion de ma
44:51région.
44:52Vous savez que pendant sept ans,
44:53je n'ai pas augmenté d'un
44:54pourcentage le poids de la dette
44:56dans ma région, que j'ai baissé
44:58de 10% les indemnités des élus.
45:00Puisque vous m'interrogez sur
45:01l'exemplarité, interrogez-moi sur
45:03toutes ces composantes.
45:04Qui a fait ça ?
45:05Quel autre élu a fait ça ?
45:06J'ai baissé de 10% les indemnités
45:08des élus.
45:08Et à l'arrivée...
45:09Mais juste Laurent, ce type de
45:10dîner, ce type de dîner, vous ne
45:12les organiserez plus si vous
45:14devenez président des Républicains.
45:15Excusez-moi, je veux aller jusqu'au
45:17bout de ma réponse parce que
45:18quand vous m'interrogez, il y a la
45:19gentillesse d'écouter aussi mes
45:20réponses.
45:21Je n'ai pas augmenté une seule
45:22taxe ou un seul impôt dans ma
45:23région.
45:25Je pense que les Français rêveraient
45:27que la France soit gérée comme
45:28l'a été gérée la région Verne-en-Alpes.
45:30Qu'il y ait des erreurs, ça peut
45:31arriver.
45:32Elles sont corrigées et j'en tire
45:34les leçons.
45:35Et croyez-moi, c'est une leçon que
45:36j'ai bien apprise.
45:37Donc comme président des
45:38Républicains, vous ferez attention
45:39à ces dépenses, à ces notes de
45:41frais ?
45:42Mais bien sûr, comme je l'ai
45:42toujours fait.
45:43Parce que dans ma région...
45:44Et pourquoi est-ce que je ferais
45:45attention ? Parce que j'ai bien
45:46appris la leçon.
45:47Parce que je connais quand même
45:48aussi un peu vos questions.
45:49Vous ne m'interrogez pas sur la
45:50façon dont j'ai géré mon budget.
45:52Vous ne m'avez pas interrogé sur
45:53le fait de dire tiens, vous êtes
45:54un exemple parce que vous n'avez
45:55pas augmenté le poids de la dette.
45:56Ça aurait été sympathique.
45:57Oui, ça aurait peut-être été
45:58sympathique, mais ce n'est pas le
45:59choix que j'ai fait, effectivement.
46:00Et je pense que ça intéresse les
46:03Français et ceux qui nous regardent.
46:03Non, mais c'est intéressant.
46:04Monsieur Duhamel, vous ne pensez
46:05pas que les Français sont
46:06intéressés de savoir est-ce que
46:07quelqu'un peut gérer un pays sans
46:09augmenter leurs impôts ?
46:10Est-ce que vous ne pensez pas que
46:11les Français sont intéressés
46:13d'avoir quelqu'un qui puisse leur
46:14dire je suis capable de gérer
46:15sans augmenter la date ?
46:20Pour que les choses soient claires,
46:21puisqu'on parlait de deux choses
46:23différentes, il y a les dîners
46:24organisés à l'échelle de la région
46:26avec 90 habités sains.
46:27Vous dites c'était légitime et
46:29vous dites c'était une erreur
46:30concernant les dîners en tête à
46:32tête avec des intellectuels,
46:34d'autres personnalités.
46:35Et là, vous dites c'est une erreur.
46:36Et j'ai corrigé.
46:37Et vous avez corrigé en remboursant
46:39les sommes excessives.
46:39Et rares sont les politiques qui
46:41font ça.
46:41Rares sont les politiques qui font ça.
46:43Deux questions d'actualité,
46:44Laurent Wauquiez.
46:45D'abord, la question des violences
46:46physiques et sexuelles à Notre-Dame
46:47de Bétarame.
46:48François Bayrou a répété hier qu'il
46:50n'était pas au courant après une
46:51rencontre avec des victimes de
46:52violence.
46:53Est-ce que vous croyez à la
46:53sincérité de François Bayrou ?
46:57Vous voyez, on vient d'évoquer
46:58parfois les biais de nos débats
46:59politiques.
47:02Pensez que c'est la première
47:03question qui se pose sur Bétarame.
47:05Je sais très bien, tout le débat
47:07politique depuis une semaine
47:07aboutit à ça.
47:09On a des dizaines de familles
47:12qui, visiblement, ont eu leurs
47:14enfants qui ont fait l'objet
47:14d'agressions sexuelles.
47:17Et la seule question qu'on se
47:18pose, c'est est-ce que François
47:20Bayrou nous a convaincus ?
47:22Est-ce qu'il doit démissionner
47:23ou non ?
47:23Est-ce qu'il est au courant,
47:25Laurent Wauquiez ?
47:26Oui, mais moi, la première
47:26question que je me pose, c'est
47:28comment est-ce qu'on protège
47:29nos enfants ?
47:31Je suis parent.
47:33Avec ma femme Charlotte, quand on
47:34a eu ces premiers faits qui sont
47:36sortis il y a des années sur les
47:37agressions sexuelles, une des
47:39premières questions qu'on s'est
47:39posées, c'est comment est-ce
47:40qu'on fait en sorte de protéger
47:42nos enfants, de jamais les
47:43mettre dans une situation où ça
47:44puisse arriver ?
47:46Et il n'y a pas de réponse
47:46magique.
47:48Et je pense que tout parent qui
47:49a d'abord vu ces révélations a
47:50d'abord été glacé d'effroi par
47:53ce qui a été révélé.
47:54Je pense que la première
47:55question qui se pose, c'est
47:55celle-là.
47:56Maintenant, une fois que j'ai
47:58dit ça, la communication au
48:03milieu de semaine de François
48:04Bayrou n'était pas bonne, avec
48:06beaucoup de maladresse.
48:09Je trouve que depuis, il a
48:10entrepris de corriger et il a
48:12compris qu'il était important de
48:14bien s'expliquer et d'apporter
48:16les preuves de la vérité de ce
48:18qu'il disait.
48:20Bon, je pense que ce chemin-là
48:21est meilleur.
48:22Est-ce que s'il a menti, il doit
48:23démissionner, comme ce que
48:24demande la France insoumise,
48:26Olivier Faure à la mi-journée ?
48:28Ce n'est pas mon sujet, moi,
48:29pour l'instant.
48:30Et vous l'avez compris, ce n'est
48:31pas mon sujet et je vais même le
48:33dire avec un peu plus de
48:34netteté.
48:35Je trouve qu'il y a un
48:35comportement de charognard,
48:37notamment de la France insoumise
48:38en ce moment, qui
48:39instrumentalise à des fins
48:40totalement politiques, un drame
48:42humain.
48:43Une toute dernière question,
48:44Laurent Wauquiez, sur la
48:45situation internationale.
48:46Demain, à l'Élysée, seront
48:47réunis des leaders européens
48:49pour parler de la sécurité
48:50collective, pour parler de
48:51l'Ukraine, dans un moment
48:52notamment où un discours a frappé,
48:54celui du vice-président américain
48:56J.D. Vance, qui, au fond, a fait
48:57la leçon aux Européens sur la
48:59question de l'immigration, sur
48:59la question de la liberté
49:00d'expression.
49:01Est-ce qu'il vous a choqué, ce
49:03discours du vice-président
49:05américain qui vient à Munich et
49:06qui fait la leçon sur ce que
49:08devrait être l'Europe et ce
49:10qu'elle n'est plus, selon lui ?
49:12Ce qui m'a choqué, ce n'est pas
49:13ce qu'il disait.
49:16Ce qui m'a choqué, c'est qu'un
49:17vice-président des États-Unis
49:19considère que l'Europe est
49:20maintenant devenue tellement
49:21faible qu'il vient ici lui faire
49:23la leçon comme un petit enfant
49:25qui aurait mal appris ses leçons.
49:27Ça, ça m'a choqué.
49:29Ça m'a choqué parce que ça dit
49:30quelque chose de ce que nous
49:31sommes devenus.
49:32Ça dit quelque chose du fait
49:33qu'aujourd'hui, l'Europe est
49:34tellement faible que les
49:36États-Unis et la Chine
49:37considèrent qu'ils peuvent lui
49:38expliquer comment elle doit être
49:39gérée.
49:41Et ce que j'aimerais, c'est que
49:43ça nous serve d'électrochoc pour
49:44se réveiller.
49:45Oui, nous avons été trop faibles.
49:47On ferait bien d'écouter nos
49:48capitaines d'industrie.
49:50Quand ils nous disent
49:51défendez plus nos entreprises,
49:53soyez dans le rapport de force
49:55avec les États-Unis et la Chine.
49:56Faites entendre à nouveau la voix
49:58d'une Europe capable de défendre
50:00la préférence européenne, la
50:01fabrication française, capable
50:03d'être dans ce rapport de force.
50:05Ce qu'on paye, c'est des années
50:07de soumission.
50:08Ce qu'on paye, c'est des années
50:09d'abandon.
50:10Ou alors que les dirigeants
50:12américains, les dirigeants chinois
50:13défendent leurs intérêts.
50:14Nous, nous les avons brocardés.
50:16Quand on est en France, on défend
50:17ces industries de l'armement.
50:19On défend ces industries qui
50:20fabriquent chez nous.
50:22On défend ses patrimoines
50:23automobiles et on ne fait pas ce
50:25qui nous a emmenés dans le mur
50:26depuis beaucoup trop d'années.
50:27Et ce qui était frappant,
50:29c'est pas le contenu du discours de
50:30J.L. Evans.
50:32Je m'oppose au gauchisme.
50:33Je l'ai dénoncé depuis bien des
50:35années.
50:35Je considère que cette voie de la
50:37déconstruction pour la France et
50:38l'Europe est catastrophique.
50:40Je m'appartiens à une famille dans
50:41laquelle on croit à la souveraineté
50:42de la nation.
50:43Et je n'aime pas que ce soit un
50:44vice-président américain qui
50:46vienne expliquer à mon pays le
50:48chemin qu'il doit choisir.
50:50Un tout dernier mot, Laurent Wauquiez.
50:51Vous dites donc élection 17 et 18
50:53mai. Si vous perdez, vous faites
50:55quoi ? Vous arrêtez la vie
50:56politique ?
50:57Vous ne serez pas candidat à
50:58l'élection présidentielle ?
50:59Ou est-ce que vous continuerez le
51:00combat ?
51:01C'est quand vous commencez votre
51:02émission, vous vous dites tiens,
51:05est-ce qu'à la fin, j'aurais fait
51:06aucune audience ?
51:07Je vais dans une campagne pour
51:08défendre mes idées.
51:09Et croyez-moi, je vais gagner.
51:11Je vais gagner parce que je pense
51:12que ce que je propose est le plus
51:13intelligent.
51:14Des ministres engagés au
51:15gouvernement pour avoir des
51:16résultats.
51:17Une parole libre et indépendante
51:19au parti pour faire entendre la
51:20voix de la droite sur tous les
51:21sujets.
51:22Et c'est pour ça qu'on gagnera.
51:23Merci Laurent Wauquiez d'avoir
51:25été l'invité de ces Pas Tous les
51:26Jours du Manche et d'avoir donc
51:26réservé à BFMTV vos premiers
51:28mots à la télévision après cette
51:30déclaration de candidature.

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