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00:008h16. La santé mentale aux Pays-Bas, on en parle ce matin parce que le nombre de personnes
00:05en souffrance s'accroît. Depuis 2018, ça a notamment fait un bond chez les jeunes
00:09depuis le Covid et un chiffre, selon l'Observatoire de la Santé de Nouvelle-Aquitaine, plus d'un
00:14quart des personnes interrogées en 2021 présentent des signes de souffrance psychologique.
00:19Donc ça nous concerne quasiment à tous, il n'y a pas que les fous comme on peut les
00:23appeler par exemple, et c'est justement ce qu'on va expliquer ce matin au Deal For avec
00:26votre invitée, c'est Charlotte Camus qui est coordinatrice du conseil local de santé
00:30mentale.
00:31Charlotte Camus, bonjour.
00:32Bonjour.
00:33Alors la santé mentale, qu'est-ce que c'est au juste ? Est-ce que cela regroupe les maladies
00:37psychiatriques ou bien c'est bien plus large ?
00:39Non, c'est bien plus large. La santé mentale, on en a toutes et toutes une. Quand on parle
00:46de santé mentale, évidemment qu'on intègre la question des maladies psychiques mais pas
00:49que. En fait, la santé mentale, et c'est en ça où c'est intéressant de le rappeler,
00:54c'est la recherche permanente d'un équilibre entre toutes les dimensions de notre vie,
00:59que ce soit la dimension psychique mais aussi notre physique. Notre physique est directement
01:03en lien avec notre santé mentale, les dimensions sociales, économiques, tout ça va jouer
01:10sur notre santé mentale et l'idée c'est qu'on en a tous une et on navigue au cours
01:15de cet équilibre.
01:16Alors qu'est-ce qui fait qu'on en a une bonne ou une mauvaise ? Et est-ce que c'est
01:19comme la santé physique ? Par exemple, il faut éviter l'incidentalité, les substances
01:23addictives, il faut sortir ? Comment est-ce qu'on fait pour en avoir une bonne ?
01:30Oui, le lien social évidemment, l'hygiène de vie, tout ça sont des conseils qu'on peut
01:35donner pour avoir une bonne santé mentale. La santé mentale, elle repose sur plusieurs
01:40facteurs, à la fois des facteurs individuels propres à la personne, donc ça va être tout
01:46ce qui est ressources de la personne et son parcours de vie également, donc j'entends
01:51par là notre propre capacité à gérer des émotions, la capacité à être en lien avec
01:55les gens, etc.
01:56On a aussi les facteurs biologiques qui peuvent rentrer aussi dans ces facteurs individuels.
02:01Mais en fait finalement, ces facteurs individuels, ils sont, j'allais dire, limite minime dans
02:08la santé mentale.
02:09La santé mentale, elle est aussi influencée par tout ce qui est attrait à notre tissu
02:14relationnel et économique, social et économique, par exemple, est-ce que j'ai un emploi, est-ce
02:20que j'ai des amis, est-ce que j'ai un entourage familial soutenant, est-ce que j'ai un logement,
02:26des ressources financières.
02:27Et de manière encore plus large, elle repose sur l'environnement sociétal.
02:31La société dans laquelle on vit, elle va forcément influencer notre santé mentale.
02:35On ne va pas avoir la même santé mentale si on vit dans une société qui favorise l'accès
02:40aux soins, qui lutte contre les discriminations, qui favorise l'égalité des genres, etc.
02:46que dans une société où on n'a pas accès aux ressources.
02:50Il y a aussi l'environnement physique, parce que dans le Conseil local de sécurité mentale,
02:55notamment, il y a des élus.
02:56Alors on peut se dire, tiens, pourquoi ? Alors certes, il y a effectivement toutes les politiques
02:59liées aux soins et aux conditions d'accueil, mais il y a aussi peut-être la ville ou le
03:04village, comment on le vit ? Est-ce que ça, ça participe à une bonne santé mentale quand
03:09on est dans un environnement urbain ou rural agréable ?
03:13Ah oui, c'est évident, et en effet, la santé mentale, c'est l'affaire de tous, on a tous
03:19quelque chose à jouer pour une meilleure santé mentale de la population, que ce soit
03:24de manière individuelle ou de manière collective, et en effet, il y a des élus qui s'investissent
03:28dans ce Conseil local en santé mentale, et qui investissent au sein de leur politique
03:34publique ces sujets-là.
03:36Et en effet, vous le disiez, que ce soit la question de l'environnement, de favoriser
03:41l'accès aux espaces verts, de proposer des parcours de santé, des parcours pour justement
03:47avoir une activité physique.
03:48Alors, on est comment, nous, ici, sur la Côte Basque et la Navarre, puisque c'est le champ
03:53du Conseil local ?
03:54Oui, le périmètre du groupement hospitalier de territoire, on est comment, c'est-à-dire
03:58?
03:59Eh bien, par rapport à cet environnement social, est-ce qu'il favorise une bonne santé mentale,
04:02justement ? Sociale, sociétale, environnementale ?
04:04En tout cas, moi, ce que je peux en dire, c'est qu'on a des partenaires très, très
04:07investis au sein, particulièrement du Conseil local en santé mentale, qui travaillent et
04:11qui sont tous mobilisés autour des sujets comme la déstigmatisation, la prévention,
04:17l'accès aux soins.
04:18Donc, pour le coup, nous, on a la chance d'avoir un territoire assez dynamique, mais pour
04:22le coup, aussi, assez concerné par la question des troubles psychiques.
04:25Mais voilà, à mettre en lien avec, encore une fois, ce dynamisme, cette innovation.
04:31On est plus concerné qu'ailleurs sur les troubles psychiques ou la fragilité de la
04:36santé mentale ?
04:37Alors, quand on regarde les chiffres de l'Observatoire régional de santé, oui, en tout cas, on
04:42voit qu'on est au-dessus des moyennes régionales et nationales.
04:44Ça s'explique certainement de manière diverse, mais on sait qu'on a une forte densité populationnelle
04:51ici.
04:52Donc, déjà, c'est un majeur...
04:53Oui, le territoire attire, donc...
04:55Voilà, forcément, il y a davantage de personnes qui sont détectées.
04:59Elles sont détectées.
05:00Elles sont détectées parce qu'il y a beaucoup de médecins aussi ?
05:02Oui, beaucoup de médecins.
05:04On sera toujours en manque parce que les besoins sont exponentiels, mais en effet, ils sont
05:09détectés.
05:10Après, ce qui est intéressant, c'est de regarder davantage les typologies de troubles.
05:13Et on voit qu'effectivement, tout ce qui concerne les toxiques, tout ce qui concerne les maladies
05:17psychiatriques nées dans l'enfance, voilà, là, on est un petit peu au-dessus des moyennes.
05:22Ici, P.I.
05:23Baski, il est 8h21.
05:24Ce matin, on discute de santé mentale dans Ici Matin avec Charlotte Camus, qui est coordinatrice
05:29du conseil de la santé mentale Côte Basque.
05:30Alors, on a parlé beaucoup des jeunes, notamment après le Covid, qui étaient touchés par
05:34cette fragilité de santé mentale, avec pas mal de tentatives de suicide et certains de
05:40passage à l'acte.
05:41Est-ce que, justement, ces jeunes-là, ils sont pris en charge comment au Pays Basque ?
05:45Alors, au Pays Basque, comme partout, il y a les services de pédopsychiatrie via le
05:51centre hospitalier de la Côte Basque, des maisons des ados, qui sont quand même assez
05:55peu représentées en France, mais nous, on en a une ici particulièrement.
05:59Sur l'intérieur aussi ?
06:01La maison des ados va jusqu'à l'intérieur, elle fait des permanences et se déplace.
06:06On va avoir des infirmiers, après, au sein de l'éducation nationale aussi, en capacité
06:10de repérer et d'accompagner, des psychologues.
06:12On a également aussi beaucoup plus de propositions de sensibilisation et d'information de paire
06:20à paire.
06:21On a des jeunes, par exemple, en services civiques qui interviennent auprès des écoles
06:25pour, justement, sensibiliser, informer.
06:28Il y a des actions dans les collèges aussi, vous me parliez de Saint-Pierre-d'Hirube,
06:31qui mettait des actions en place ?
06:32Oui, c'est la mairie qui a initié un travail sur la santé mentale des jeunes.
06:37C'est assez intéressant, déjà, que ce soit initié par la mairie, qui a le pouvoir
06:42d'associer collèges, centres sociaux, etc., en regardant les chiffres remontés justement
06:49par ces structures.
06:50Ce qui est intéressant de noter, c'est qu'en effet, on parle d'explosion de la santé
06:56mentale des jeunes, ou en tout cas, ils seraient en mauvaise santé mentale, quand on regarde
07:00un petit peu plus finement, on s'aperçoit que c'est aussi la famille, les parents, c'est-à-dire
07:04que ces jeunes-là sont souvent en situation de monoparentalité.
07:09Et donc on sait aussi, parfois, quand on parle de santé mentale des jeunes, il y a aussi
07:13la santé mentale des familles à accompagner.
07:15Bien sûr, c'est pour ça que dans le Conseil, d'ailleurs, il y a les aidants, il y a les
07:18usagers et les aidants.
07:20Il y a la psychiatrie, bien sûr, dans la santé mentale.
07:22On a eu l'exemple de la clinique d'Ahmad qui s'agrandit, qui crée plus de places d'hospitalisation
07:30de jour.
07:31Il en faudrait encore et encore sur le territoire où on est bien lotis.
07:34Oui, il en faudrait encore, on reste quand même un domaine de santé en tension.
07:41Donc oui, il y a des listes d'attente, oui, évidemment, je ne pourrais pas dire qu'il
07:46n'en faudrait pas.
07:47Mais on reste quand même, en effet, avec des initiatives, que ce soit du privé ou
07:51du public, assez intéressantes.
07:53On a aussi des professionnels libéraux, on sait qu'on est dotés sur le territoire
07:58suffisamment.
07:59Est-ce qu'on le sera un jour ? Je ne sais pas.
08:01Pour le santé mentale ce matin, pour ceux qui nous écoutent très concrètement, ce
08:04n'est pas très en cas en ce moment, on fait quoi ? C'est voir un psy ? Je ne sais pas,
08:09qu'est-ce qu'on peut faire très concrètement, là ? Même dès aujourd'hui ?
08:11Alors, dès aujourd'hui, en effet, aller voir un psy, il vaut mieux aller le voir quand
08:15ça va bien.
08:16Quand ça va mal, c'est que peut-être qu'il est déjà un peu trop tard, en effet.
08:19Prendre soin de soi, c'est-à-dire tout ce qui est, vous parliez des jeunes tout à l'heure,
08:23tout ce qui est compétences psychosociales, savoir identifier ses émotions, savoir se
08:28connaître, savoir gérer un conflit.
08:30Et puis après, tout ce qui a trait à l'hygiène de vie, le sommeil, l'alimentation.
08:35On essaie de remettre vos deux doigts dans l'ordre, quoi.
08:37Mais oui.
08:38Sommeil, alimentation, etc.
08:39Oui, oui, oui.
08:40Et en tout cas, il faut le dire.
08:41Il faut le dire quand ça ne va pas.
08:42Et il faut le dire, en effet.
08:44Merci Charlotte Camus d'être venue ce matin.
08:45Merci beaucoup.
08:46Je rappelle que vous êtes coordinatrice du conseil de la santé mentale Côte Basque-Navarre.
08:49Merci Odile.

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