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Hugues Aufray, 95 ans, chante Bob Dylan ( 1985-2009) et repart "En ballade" avec sa nouvelle tournée en France.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot et Thomas Sotto du 10 février 2025.

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Transcription
00:00L'invité du 9-10
00:13Knock knock, vous avez ouvert la porte.
00:15Vous pensiez trouver Bob Dylan, mais c'est Hugo Fray qui est là.
00:17Bonjour Hugo Fray.
00:18Bonjour et bienvenue.
00:19Bonjour, comment ça va ?
00:20Inépuisable, inoxydable.
00:2295 ans et plus frais que chacun d'entre nous réunis.
00:25Hugo Fray qui est notre invité jusqu'à 10h.
00:27Vous sortez cet album.
00:28Hugo Fray chante Bob Dylan 1965-2009.
00:3271 chansons de Bob Dylan adaptées en français.
00:37Par moi 71 ?
00:38Oui c'est vous.
00:39Dans le coffret.
00:40Ah oui, mais les chansons qu'on entend dans mon disque,
00:43elles sont dans le film, toutes.
00:45Toutes sont dans le film.
00:46Toutes sont dans le film.
00:47Pas en français bien sûr.
00:48Non.
00:49En anglais.
00:50Ça a été compliqué de choisir et de traduire du Dylan ou pas ?
00:53Ah bah oui, c'était très compliqué parce que personne ne connaissait Dylan.
00:57Même ses parents ne le connaissaient pas.
00:59Puisqu'il s'est baptisé Bob Dylan quand il est arrivé à New York.
01:03C'est Robert Zimmerman avant ?
01:04Oui, sans prévenir ses parents.
01:06Donc moi j'ai connu en 61, je ne l'ai pas connu comme la plupart du temps
01:11les gens qu'on voit dans le film.
01:13Ils le connaissent en 62, 63, 64, 65, quand ils deviennent vedettes.
01:19Moi j'ai connu inconnu et j'ai dit,
01:21j'ai tout de suite survenu en France après 8 jours passés à New York,
01:26j'ai dit, c'est la vedette mondiale.
01:28Vous aviez un peu de pif quand même ?
01:30Ah bah oui, j'ai été béni par le ciel d'être capable de dire ça
01:35parce que c'est ce qu'il a répété très rapidement
01:39quand j'ai chanté avec lui à Sceau sur scène.
01:43Il a dit, Hugues Offray c'est le premier homme qui a dit de moi que je serais une vedette mondiale.
01:48Mais qu'est-ce qui vous a fait dire ça quand vous l'avez vu à ce moment-là ?
01:51C'est vrai que je suis fait d'une nature très sensible,
01:55je sens bien les odeurs, je vois les couleurs,
01:59je suis très sociable au monde extérieur
02:01et quand j'ai vu Dylan, j'ai vu que c'était quelqu'un d'exceptionnel, tout de suite.
02:07Sans comprendre un mot puisque je ne parle pas l'anglais
02:10et je ne comprends pas l'anglais
02:12et il y a même beaucoup d'Américains qui ne comprennent pas Dylan.
02:16Alors j'ai des excuses.
02:18Mais c'est vrai que Dylan a un pouvoir d'une présence physique
02:24et sa voix, sa façon de chanter, la guitare, c'était extraordinaire.
02:28Comment il est avec vous ? Vous ne manquez aucun de ses concerts.
02:31Vous avez le droit d'aller le voir dans la loge après, Bob Dylan,
02:34vous êtes son pote et il est votre pote.
02:36Comment il est ? Parce qu'on sait qu'il est d'humeur un peu changeante parfois sur scène.
02:40Un concert de Dylan ne ressemble pas à celui de la veille ou à celui du lendemain,
02:43ça dépend de son humeur.
02:44Il est libre. Il n'est pas un type qui a des humeurs désagréables.
02:51Il a des mouvements de sensibilité.
02:55Il est honnête.
02:57Parce que la chose la plus importante pour un artiste, c'est l'honnêteté.
03:02L'honnêteté, pas par rapport au public, mais par rapport à soi-même.
03:06C'est ça qui fait la différence entre Van Gogh
03:11et Van Gogh qui était contemporain des impressionnistes.
03:21Ils faisaient un peu leur sentiment,
03:24mais ils étaient assez satisfaits d'avoir la bourgeoisie qui appréciait ça.
03:28Donc ils refaisaient plusieurs fois le même tableau et ça marchait.
03:34Van Gogh, lui, il n'a jamais tenu compte du goût du public.
03:40C'est ça qui fait son pays.
03:41Vous non plus ?
03:42Vous êtes comme Van Gogh dans votre approche de la musique ?
03:45Oh non, je ne suis pas comme Van Gogh, malheureusement.
03:47Il y a ses deux oreilles déjà.
03:48Oh, mais enfin j'essaye.
03:54Je dis, la première personne, quand on me dit
03:58tu te dois à ton public.
04:00Non, je ne dois rien au public.
04:03Quand on est débutant.
04:05Mais aujourd'hui, vous lui devez au public.
04:07Oui, parce que je respecte parfaitement les gens qui m'aiment bien.
04:11Il y en a beaucoup.
04:12Il manquait, bien sûr.
04:14Je peux vous dire que dans mon spectacle,
04:16il y a toujours moitié de chansons que je chante avec grand plaisir
04:23pour faire plaisir au public, parce qu'ils les connaissent.
04:26Et il y a toujours une moitié de choses que je veux leur faire découvrir.
04:30La tournée qui s'appelle « En balade avec Hugo Offray ».
04:32Vous aimez faire plaisir au public ? Vraiment ?
04:35Mais j'adore faire plaisir au public.
04:37Anne Charlène, c'est le public aujourd'hui.
04:39Elle aimerait beaucoup vous entendre chanter quelques notes de Céline.
04:42Ah oui, pourquoi pas.
04:45Dis-moi Céline, les années ont passé,
04:49pourquoi n'as-tu jamais pensé à te marier ?
04:53De toutes mes soeurs qui vivaient ici,
04:56tu es la seule, la seule sans mari.
05:00Dis-moi Céline, les années ont passé,
05:05pourquoi n'as-tu jamais pensé à te marier ?
05:10De toutes mes soeurs qui vivaient ici,
05:14tu es la seule sans mari.
05:17Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas.
05:24Tu as, tu as toujours de beaux yeux.
05:29Ne rougis pas, non, ne rougis pas.
05:34Tu aurais pu rendre un homme heureux.
05:38Voilà pourquoi il faut aller voir Hugo Offray sur scène.
05:40De plaisir.
05:41Il aurait pu l'adapter en américain, celle-là.
05:44Je ne suis pas un chanteur, moi.
05:47Je suis un fédérateur.
05:50J'aime rassembler les gens, j'aime voir les gens heureux.
05:53C'est pour ça que je baptise mon spectacle une veillée.
05:58Je n'ai jamais été scout, mais le scoutisme c'était formidable.
06:03Je n'ai jamais été scout, mais ils faisaient des veillées où ils chantaient des chansons.
06:07Et comme par hasard, moi qui n'ai jamais été scout, mes chansons ont été choisies par les scouts.
06:12Parce que quoi de plus beau que d'être heureux avec des gens.
06:19En fait, vous êtes vecteur de bonheur.
06:21J'essaye.
06:22Elles sont toutes amoureuses de vous, je ne sais pas si vous avez remarqué.
06:25C'est incroyable, on n'a jamais vu ça.
06:27Mais les enfants, c'est les enfants.
06:30Ils sont pleins d'amour, les enfants.
06:32C'est des enfants, c'est des grands, c'est des très grands.
06:34C'est transgénérationnel, Hugo Offray.
06:36On va écouter, tiens, Comme des pierres qui roulent.
06:39Like a rolling stone.
06:52Like a rolling stone.
06:54Like a rolling horizon.
06:59Des exclus que l'on foule.
07:04Comme des pierres qui roulent.
07:08Inarrêtable.
07:10C'est quoi votre secret ?
07:11How does it feel ?
07:12C'est quoi votre secret ?
07:14Je n'ai pas de secret.
07:16Je n'ai rien à cacher.
07:19Votre secret pour être autant en forme que vous l'êtes ?
07:23C'est que je chasse toutes les pensées négatives qui m'assaillent, comme tout le monde.
07:32Quand je vois les horreurs du monde, les injustices envers les enfants, envers les femmes en particulier.
07:38Les enfants, les animaux.
07:41Je ne supporte pas.
07:43Alors je réagis, mais je ne réagis pas avec une haine négative.
07:48Je réagis avec une violence positive qui est d'essayer de dire aux gens.
07:55Aimez-vous nom d'un chien ?
07:57C'est le cas de le dire.
07:59Aimez-vous nom de Dieu ?
08:01Parce que c'est ça que Dieu attend de vous.
08:03Il attend que vous soyez heureux.
08:05Si vous êtes malheureux dans votre travail, changez de travail si vous pouvez.
08:11Soyez heureux dans votre travail.
08:13Il faut aimer son travail, parce que c'est la seule chose que l'on a pour vivre.
08:18Est-ce que vous croyez en Dieu ?
08:21Oui, je ne suis pas du tout pratiquant.
08:24Je suis baptisé chrétien.
08:26Pas très catholique, parce que le catholicisme ce n'est pas la religion, c'est la politique de la religion.
08:33Et est-ce que vous avez peur que tout s'arrête ?
08:37Non, je pense que tout peut s'arrêter si on continue comme on est en ce moment.
08:44On risque de s'arrêter brutalement.
08:46Pas brutalement, ça va être lent, mais ça serait quand même une fin catastrophique.
08:52Et je crois qu'il faut...
08:54Moi je veux être un...
08:56transmettre l'espoir, l'espérance.
08:59L'espérance c'est...
09:01On ne peut pas vivre sans espoir.
09:03On ne peut pas vivre sans espoir.
09:05Hugo Frey, vous avez signé cette tribune qui est publiée par plusieurs artistes,
09:10notamment Jean-Jacques Goldman, on en parlait ce matin,
09:13pour alerter sur vos inquiétudes par rapport à l'intelligence artificielle.
09:17C'est quelque chose dont on a beaucoup beaucoup parlé ce matin.
09:19Ça vous inquiète ?
09:21Je me pose des questions comme tout le monde.
09:23En ce moment je relis, pour une deuxième fois, 20 ans plus tard,
09:26puisque le livre date d'il y a 20 ans,
09:29Philippe Meuret,
09:32qui a écrit un bouquin qui s'appelle Après l'Histoire.
09:36Je pense que nous sommes pas très loin d'une frontière.
09:40Avant l'histoire, il y a eu la préhistoire.
09:45Et quand les hommes ont commencé à écrire sur les murs des grottes,
09:49à part des dessins, c'était une façon d'écrire,
09:52ils ont commencé à parler, et c'est là qu'ils sont devenus des hommes.
09:57Parce que l'homme, l'animal,
10:00ils communiquent entre eux, probablement les animaux,
10:03mais ils n'ont pas ce souci de ce qui va se passer après la vie.
10:08Je crois que ce qui différencie l'homme, c'est que depuis toujours,
10:12et quelles que soient leurs origines,
10:14les amérindiens, les pygmées du Cameroun,
10:21pratiquent toujours une religion.
10:25Les religions, tous les peuples ont des religions.
10:27Juste, pardon, pour revenir à la tribune que vous avez signée,
10:29est-ce que vous avez peur aujourd'hui que l'intelligence artificielle
10:32tue la culture, tue la musique, tue la chanson ?
10:36Là, je me pose des questions et je n'ai pas la réponse.
10:39Très franchement, parce que je suis très sensible,
10:43et pour l'instant, j'essaye de comprendre ce qu'ils appellent l'intelligence artificielle.
10:47Je ne sais pas très bien.
10:49Merci beaucoup, Hugo Frey, d'être venu nous voir ce matin.
10:52On rappelle ce qu'il vient de sortir.
10:54Hugo Frey, sans doute.
10:56J'étais bien avec vous.
10:57Mais oui, mais vous êtes resté.

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