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Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l'invité du Face à Face d'Apolline de Malherbe ce mercredi 5 février. Il évoque le budget, la motion de censure ou encore les chiffes de l'immigration.

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Transcription
00:00Bonjour Sébastien Chenu, merci d'être dans ce studio ce matin pour répondre à mes questions.
00:04Vous êtes le vice-président du Rassemblement National, vous êtes député du Nord.
00:08Aujourd'hui, c'est une journée de censure avec cette motion qui sera examinée cet après-midi.
00:14A priori, vous ne la voterez pas.
00:16D'ailleurs, si vous l'aviez votée, ça n'aurait pas changé grand-chose.
00:18De toute façon, le Parti Socialiste ne la votant pas, vous n'allez pas plier les choses dans un sens ou dans l'autre.
00:24Vous avez planté le décor tel qu'il est.
00:28La politique s'est choisie entre différents inconvénients.
00:31Je crois que c'est François Giroud qui disait ça, et elle a raison.
00:34Les différents inconvénients, c'était quoi ?
00:35Est-ce qu'on laisse passer un mauvais budget ?
00:37Enfin, nous, on s'est opposé au budget, mais est-ce que finalement, on le censure ou pas ?
00:43Et est-ce que l'autre inconvénient, c'était, effectivement, est-ce que ça ne crée pas de l'instabilité ?
00:48Eh bien, la messe a été dite, puisque le Parti Socialiste s'étant fait acheter, en réalité, à pas très cher,
00:55eh bien, ces deux options sont levées.
00:58La motion de censure ne peut pas...
01:00Ben non, je veux dire, à partir du moment...
01:02C'est les mêmes résultats, vous allez faire la même chose que le Parti Socialiste,
01:05donc pourquoi, eux, ils se seraient fait acheter et pas vous ?
01:07Parce qu'eux-mêmes ont annoncé avant qu'ils ne censuraient pas,
01:10donc ça veut dire qu'il n'y avait plus de possibilité de censure.
01:12Si le Parti Socialiste avait, comme il l'a toujours fait,
01:15suivi son programme sur lequel il a été élu et avait censuré,
01:19la question de notre position aurait fait pencher la balance dans un sens ou dans un autre.
01:23A partir du moment où le Parti Socialiste a dit
01:25« Nous, on ne censure pas », il n'y a plus d'enjeu.
01:27Il a stérilisé le débat. Malheureusement...
01:30Ça veut dire, Sébastien Chenu, qu'au fond,
01:32vous estimez que le PS vous a coupé les rimes sous le pied ?
01:34Non. Non, ça ne veut pas dire ça.
01:37Je vous ai dit, le PS s'est fait acheter.
01:39Nous, ce qu'on a cherché à avoir, et on l'a vu avec le budget barnier qu'on avait censuré,
01:43c'était d'obtenir des victoires pour les Français.
01:45Si le remboursement des médicaments ne baisse pas,
01:48c'est parce que nous nous sommes mobilisés.
01:50S'il n'y a pas les sept heures de travail gratuits proposées...
01:53Mais c'est pas ce qu'il a racheté.
01:55Ça, c'est quand même au bénéfice...
01:57Parce qu'en fait, ce que le PS a obtenu,
01:59c'est des crédits supplémentaires pour les collectivités
02:01à la veille des élections municipales.
02:03Rassurez-vous, pas pour les petites communes,
02:05pour leurs grandes communes et leurs grandes agglos
02:07à la veille des municipales.
02:08Ce n'est que du clientélisme, en quelque sorte.
02:10Ce n'est que par rapport aux municipales ?
02:12Oui, oui. Le Parti Socialiste a cherché à sauver sa peau
02:15pour se défaire de ses alliances avec LFI.
02:17Le Parti Socialiste, si vous voulez,
02:19il n'a pas cherché à améliorer le budget au bénéfice des Français.
02:22Il a cherché à sortir d'une ornière
02:24dans laquelle il s'est mis lui-même,
02:26c'est-à-dire son alliance avec LFI.
02:27Il a obtenu ce dont vous réviez vous aussi,
02:29c'est-à-dire qu'on réexamine la réforme des retraites,
02:31tout de même, non ?
02:32Non, la réalité, vous le savez très bien,
02:34ce conclave dont on parle, c'est-à-dire
02:36pendant trois mois à regarder la réforme des retraites,
02:38ne permet pas de réexaminer sur le fond la réforme des retraites.
02:41Ça va aboutir à quoi ?
02:42Peut-être à quelques mesures sur la pénibilité
02:44qui sont souvent, d'ailleurs, inapplicables,
02:46mais on ne revisite pas la réforme des retraites
02:48sur l'âge de départ en retraite,
02:49sur les années de cotisation en trois mois,
02:51sans traiter le levier de la productivité,
02:53le levier de la natalité,
02:55tous les leviers qui permettent de voir
02:57comment on aborde une nouvelle réforme des retraites.
02:59Mais Sébastien Chenu, vous chargez le Parti Socialiste,
03:01mais est-ce qu'au fond, ce n'est pas parce que,
03:03effectivement, le Parti Socialiste a fait une chose
03:05qui a une conséquence incroyable,
03:07c'est que vous n'avez plus les leviers ?
03:09Ce n'est plus vous qui pouvez appuyer sur le bouton
03:11pour faire tomber ou non le gouvernement ?
03:13D'abord, la censure, ce n'est pas une fin en soi.
03:15On ne s'élève pas tous les matins en disant
03:17qu'on censure, et d'ailleurs, Jordane Bardella,
03:19elle a bien dit, l'instabilité que ça pouvait créer
03:21cette fois-ci nous questionnait davantage
03:23qu'en décembre, parce que la France a besoin
03:25d'un budget. On peut tenir grâce
03:27à une loi spéciale quelques mois,
03:29nous l'avons démontré, le pays ne s'est pas arrêté,
03:31mais en revanche, est-ce qu'on peut aller au-delà de quelques mois
03:33sans budget ? La question se serait posée.
03:35En revanche, je peux vous dire que quand ils vont vouloir avancer
03:37sur l'immigration, si tant est qu'ils veuillent
03:39ouvrir ce dossier-là,
03:41on va voir s'ils n'ont pas besoin
03:43du Rassemblement National,
03:45le PS sera en soutien de quelques mesures
03:47peut-être un peu plus dures sur l'immigration.
03:49Donc vous voyez, le jeu n'est pas
03:51fermé, la censure n'est pas une fin en soi,
03:53en revanche, les dispositions
03:55qui sont mauvaises dans ce budget, c'est quand même un budget,
03:57c'est le Conseil des Finances qui dit
03:59pour un euro d'économie, il y a neuf euros de dépense.
04:01Ça veut dire que François Bayrou n'est pas
04:03là pour changer les choses, il est là pour durer.
04:05Son but, ce n'est pas d'essayer de redresser le pays,
04:07c'est de durer le plus longtemps possible.
04:09Rien que ça, si je vous écoute, c'est-à-dire
04:11rien que la stabilité, c'est déjà en soi
04:13plutôt une bonne chose. C'est-à-dire le fait
04:15qu'il veuille juste durer, c'est aussi
04:17dans cela que vous l'accompagnez.
04:19Le problème, si vous voulez, c'est que ce
04:21budget, il aurait pu être quand même
04:23audacieux, il aurait pu s'attaquer
04:25à des grandes réformes,
04:27il aurait pu, par exemple, ne pas être un budget
04:29non seulement d'austérité, mais pas faire l'impasse
04:31par exemple sur la recherche. Quand vous voyez que dans ce budget,
04:33il y a 650 millions d'euros de moins sur la recherche,
04:35au moment où les États-Unis mettent
04:37500 milliards sur l'intelligence artificielle,
04:39on se dit qu'on n'est pas à la hauteur,
04:41ce gouvernement n'est pas à la hauteur
04:43des enjeux de la France.
04:45Est-ce que ça veut dire, Sébastien Chenu, si je vous écoute, qu'au fond,
04:47si ce n'était pour le contexte,
04:49c'est-à-dire pour la volonté de ne pas
04:51déstabiliser encore davantage
04:53le pays, vous l'auriez censuré ?
04:55Je pense que s'il n'y avait pas cette question
04:57de contexte, avec des attentes très fortes,
04:59notamment les agriculteurs, ou la
05:01nécessité d'avoir un budget,
05:03on aurait probablement censuré ce très
05:05mauvais budget. Vous regrettez un peu ?
05:07Moi, ce que je regrette,
05:09c'est qu'il y a effectivement des manœuvres
05:11politiciennes, des achats
05:13quelque part de
05:15voix à travers un
05:17gouvernement qui achète un parti socialiste
05:19très affaibli, qui ne soit pas dans l'intérêt
05:21des Français. Et je vous sens un peu
05:23mal à l'aise, Sébastien Chenu. Oui, parce qu'on
05:25n'est pas à l'aise avec ce budget. En votre âme et conscience,
05:27au fond, vous, vous auriez préféré le censurer.
05:29Ah ben, s'il y avait une possibilité
05:31que ce gouvernement tombe sur ce sujet
05:33et de refuser ce budget, évidemment...
05:35Ça veut dire, Sébastien Chenu, que si le parti
05:37socialiste, il y a deux jours, avait dit
05:39« on censure », vous auriez censuré aussi ?
05:41Alors, il y a la question de l'instabilité.
05:43Parce qu'on est des gens responsables,
05:45on ne veut pas ennuyer le pays... C'est un peu contradictoire, ce qu'on dit.
05:47Quand je dis que vous êtes mal à l'aise, vous êtes vraiment mal à l'aise.
05:49Bien sûr qu'on est mal à l'aise
05:51avec ce budget. C'est un mauvais budget.
05:53Je vous ai dit en début de conversation, c'est choisir entre différents
05:55inconvénients, la politique. Donc, d'un côté,
05:57est-ce qu'on aurait laissé passer...
05:59De toute façon, on votait contre le budget.
06:01Est-ce qu'on aurait censuré, au risque d'une
06:03instabilité politique ? La question se pose
06:05réellement. Est-ce qu'on a besoin d'un budget ?
06:07Ou est-ce qu'on aurait censuré,
06:09parce qu'il fallait le faire tomber à tout prix ?
06:11Je pense que lorsqu'on est responsable
06:13en politique, on doit effectivement
06:15regarder les choses dans leur réalité.
06:17Tous les maires des communes, pendant la période des vœux,
06:19nous ont dit « on a besoin de stabilité ».
06:21Et tous nos députés sont revenus
06:23en disant « attention, quand même, on a
06:25besoin de cette stabilité ».
06:27Donc, vraiment, nous, on est des gens responsables.
06:29Le budget, c'est un mauvais budget.
06:31Jordan Bardella l'a dit, Marine Le Pen l'a dit,
06:33ce budget n'est pas à la hauteur. Nous avons protégé
06:35les plus grands écueils, par exemple
06:37la désindexation des retraites. C'est quand même
06:39grâce à nous. Quand vous dites « le Rassemblement national,
06:41à quoi il sert ? », c'est grâce à nous que les retraites ont pas été
06:43désindexées. Donc, on a obtenu des
06:45victoires. C'est pas pour ça qu'il y a un bon budget, mais je vais vous dire,
06:47tous les budgets
06:49du gouvernement Macron seront de mauvais
06:51budgets à nos yeux, parce qu'ils font l'impasse
06:53sur les grandes priorités, sur l'immigration,
06:55la contribution à l'Union Européenne...
06:57Qu'attendez-vous ? C'est-à-dire Sébastien Chenu, au fond,
07:01à partir de quand, est-ce que vous vous direz
07:03« là, cette fois-ci, quoi qu'il arrive, on va tout faire pour que
07:05le gouvernement saute ? » Non, mais jusqu'à ce qu'il y ait
07:07la possibilité de déclencher de nouvelles élections.
07:09Moi, je pense que la réalité, c'est
07:11qu'Emmanuel Macron a perturbé les
07:13équilibres de notre pays,
07:15les équilibres politiques de notre pays, avec cette dissolution
07:17et avec les désistements
07:19en faveur du bloc de gauche. Je rappelle,
07:21Gabriel Attal appelle à voter pour des gens
07:23de la LFI, et qu'ils ont créé cette situation
07:25absolument ingérable,
07:27qui fait prendre du retard au pays. Donc, dès qu'on peut
07:29retourner devant les électeurs, il faut
07:31retourner devant les électeurs. Ça veut dire que vous
07:33espérez qu'au moment où il peut y avoir à nouveau
07:35dissolution, donc à la fin du
07:37printemps qui arrive, oui,
07:39à ce moment-là, le gouvernement saute et qu'il y ait des nouvelles élections
07:41législatives et présidentielles ?
07:43La responsabilité du président sur les
07:45présidentielles, c'est la sienne. C'est à lui
07:47d'apprécier s'il est encore
07:49capable de donner une option au pays.
07:51Vous pensez que cette fois-ci,
07:53s'il y avait à nouveau
07:55des élections législatives,
07:57vous pourriez
07:59l'emporter ? Et pourquoi ?
08:01Vous avez raté tout près du but
08:03la dernière fois, mais effectivement, le pays
08:05s'est levé contre vous. Pourquoi s'il ne fait pas la même chose ?
08:07Le pays s'est levé contre nous. Vous avez quand même un peu
08:09une espèce d'astuce de manipulation électorale.
08:11Vous le disiez à l'instant.
08:13Les électeurs sont grands.
08:15Personne ne les manipule, personne ne leur tient la main.
08:17Les Français ont vu que cette situation,
08:19c'est une situation de blocage. Ne pas avoir de majorité claire,
08:21c'est une situation de blocage.
08:23Je suis persuadé qu'effectivement, ça donne
08:25à réfléchir pour la suite. Mais il y a une autre chose
08:27qui est très intéressante.
08:29Je m'arrête un instant là-dessus.
08:31Sébastien Chenu, vous pensez qu'effectivement,
08:33s'il y avait à nouveau des élections législatives en juin,
08:35c'est le moment où ça peut être à nouveau
08:37le cas, le RN
08:39obtiendrait la majorité ?
08:41Oui, je le pense.
08:43Marine Le Pen et Jordan Bardella sont les personnalités
08:45politiques préférées des Français, y compris des Français
08:47du centre, de la droite et du centre.
08:49Ça veut dire qu'ils balayent
08:51très largement. Et je donne
08:53un autre élément
08:55qui est important par rapport au président de la République, c'est la sortie
08:57de Bernard Arnault. Quand Bernard Arnault critique le budget,
08:59Bernard Arnault, il a voté pour qui ?
09:01Il a évidemment voté et soutenu Emmanuel Macron.
09:03Mais ça veut dire que les soutiens, comme Alain Minc
09:05il y a quelques semaines, les soutiens d'Emmanuel Macron
09:07sont en train de lui dire publiquement,
09:09de dire publiquement, nous vous lâchons,
09:11nous n'avons plus confiance en vous pour ce pays.
09:13Eh bien, je pense que ce sont ceux qui ont
09:15créé Emmanuel Macron qui seront les
09:17premiers à le pousser vers la sorte. Mais est-ce que ça veut dire
09:19pour autant qu'un Bernard Arnault voterait pour le RN ?
09:21Mais non, mais ils vont se mettre
09:23évidemment sur un autre candidat,
09:25Edouard Philippe, ils vont trouver un candidat
09:27libéral qui fera
09:29la politique qui est
09:31celle de leurs intérêts probablement.
09:33Mais la réalité c'est que ce sont les idiots utiles du système.
09:35Ces gens-là dénoncent
09:37des politiques qu'ils servent à mettre en place.
09:39Est-ce que vous partagez ce que dit
09:41un Bernard Arnault, ce que dit
09:43le patron du Medef, qui
09:45estime qu'aujourd'hui ce budget il est
09:47mauvais pour les entreprises ?
09:49C'est un mauvais budget pour les entreprises puisque les impôts
09:51sur les sociétés vont augmenter.
09:53Est-ce que cette fronte vous désole ou est-ce qu'au fond
09:55vous vous dites, ils disent quelque chose que je partage ?
09:57Non mais ça veut dire que dans notre pays
09:59il est temps de changer d'orientation.
10:01Ça fait 30 ans qu'on a les mêmes orientations qui amènent
10:03les mêmes... Je ne suis pas du côté des grands patrons,
10:05je suis du côté du travail,
10:07de la France qui travaille. Moi j'ai envie que les 110
10:09sites de production de LVMH en France
10:11ne ferment pas, parce que derrière c'est des
10:13ouvriers, c'est des employés, c'est des agents de maîtrise,
10:15c'est des techniciens, c'est des ingénieurs, c'est des gens
10:17qui travaillent. Moi je suis pour qu'on soutienne la France
10:19du travail, mais pas par des dispositifs
10:21aveugles comme ceux du gouvernement,
10:23parce qu'en fait leurs dispositifs
10:25aveugles tapent toutes les entreprises,
10:27qu'elles soient vertueuses ou qu'elles ne le soient pas.
10:29Donc évidemment nous on est pour des dispositifs
10:31qui ne tapent pas la production,
10:33on est pour la baisse des impôts de production
10:35comme la CFE par exemple,
10:37on est favorable à augmenter les salaires. Je vous rappelle que notre
10:39proposition c'est d'augmenter les salaires
10:41de 10% jusqu'à 3 fois le SMIC
10:43en échange d'un gel des cotisations
10:45patronales, proposition
10:47refusée par la gauche, donc je pense qu'on a
10:49d'autres propositions à faire valoir pour aujourd'hui
10:51augmenter les salaires, relancer l'emploi.
10:53Sébastien Chenu, les chiffres de l'immigration 2024
10:55ont été dévoilés hier par le ministère de l'Intérieur.
10:57Un peu plus de titres de séjour,
10:59beaucoup plus d'expulsions et moins
11:01de demandes d'asile.
11:03Le gouvernement se félicite
11:05de ces chiffres.
11:07Il y a une forme de maîtrise à leurs yeux ?
11:09Non il y a zéro maîtrise madame.
11:11Non mais il y a zéro maîtrise. On bat tous les records.
11:13337 000 titres de séjour.
11:15On n'a jamais autant délivré
11:17de titres de séjour. C'est en hausse.
11:19Mais il y a moins de demandes.
11:21Non mais j'y viens.
11:23On naturalise. On régularise.
11:25On accepte des clandestins.
11:27On augmente
11:29les acceptations de droits d'asile. Avant,
11:31dans les demandes d'asile, il y en avait 1 sur 3
11:33qui étaient acceptées. Aujourd'hui il y en a
11:351 sur 2. Donc la réalité c'est que
11:37toutes les voies sont ouvertes. Vous nous dites
11:39on expulse davantage. Non, on n'est pas revenu
11:41au niveau du Covid. On n'est pas revenu
11:43aux années d'expulsion du Covid.
11:45Donc la réalité c'est qu'on donne des titres de séjour.
11:47On naturalise.
11:49On régularise. On ferme les yeux
11:51sur les clandestins dont Patrick
11:53Stéphanigny, qui n'est pas au RN,
11:55qui n'est pas non plus au PS.
11:57Mais qui est un grand préfet, spécialiste de l'immigration
11:59reconnu, qui dit qu'il serait jusqu'à
12:01900 000 dans notre pays.
12:03Donc si vous voulez, les vannes sont très largement
12:05ouvertes. Les pays qui sont aujourd'hui
12:07ceux qui ont le plus de titres de séjour
12:09c'est les pays d'Afrique du Nord,
12:11dans l'ordre c'est Maroc, Algérie,
12:13Tunisie, qui reçoivent le plus
12:15de titres de séjour avec la problématique
12:17de l'Algérie.
12:19Qu'est-ce que vous voulez dire par la problématique de l'Algérie ?
12:21Les accords 68. C'est-à-dire que
12:23pourquoi est-ce qu'il y a beaucoup de visas et de
12:25demandes d'asile et de titres de séjour,
12:27tous les cas de figure,
12:29sont donnés à l'Algérie ? Parce que
12:31notre relation est régie par les accords 68
12:33qui font qu'ils bénéficient
12:35davantage de droits.
12:37J'ai lu, j'imagine, l'interview
12:39accordée par le président algérien
12:41à nos confrères du
12:43journal L'Opinion,
12:45qui vous a dans le viseur, le RN.
12:47Il estime d'ailleurs que,
12:49il exprime davantage
12:51d'estime pour un Donald Trump,
12:53qui pourtant lui renvoie plus de 300
12:55Algériens
12:57en situation irrégulière,
12:59qu'il va accepter, plutôt que
13:01ceux qui sont renvoyés depuis la France.
13:03Et il dit parce que Donald Trump n'a pas les mêmes arrières pensées
13:05que le RN.
13:07Non, parce que Donald Trump se fait respecter.
13:09Et parce que M. Tebboune a compris qu'il pouvait
13:11marcher, piétiner, s'essuyer
13:13les pieds sur la France depuis bien longtemps.
13:15Vous savez, quand Gérald Darmanin va honorer
13:17le FLN en déposant une gerbe
13:19en Algérie, il ne faut s'étonner de rien.
13:21Quand Emmanuel Macron n'ose
13:23pas aborder, et ses premiers
13:25ministres, tous,
13:27Attal, Born, Edouard Philippe, n'osent pas
13:29remettre dans le jeu,
13:31dans la discussion, les accords de 68,
13:33M. Tebboune sait très bien qu'il peut s'essuyer.
13:35Il respecte la force. C'est Xavier Driancourt,
13:37notre ancien ambassadeur de France,
13:39en Algérie, qui le dit. Les Algériens
13:41respectent la force, la capacité
13:43à tenir un bras de fer. Pas les carpettes.
13:45Pas les carpettes ? Mais tout de même,
13:47qu'est-ce que vous feriez ? Comment vous feriez ?
13:49Vous n'allez pas forcer les portes de l'Algérie ?
13:51Non, nous n'allons pas forcer les portes de l'Algérie.
13:53Mais nous avons des leviers.
13:55Il laisse même entendre,
13:57M. Tebboune, que
13:59Marine Le Pen pourrait être
14:01tentée, dit-il, de faire
14:03une rafle du Veldiv.
14:05Non, mais ces propos sont
14:07inqualifiables, totalement
14:09déraisonnables. Vraiment,
14:11M. Tebboune marche
14:13sur la tête avec ce type de propos
14:15et je pense que ce n'est pas en utilisant
14:17des comparaisons qui sont extrêmement
14:19douloureuses pour notre pays qu'il se hisse
14:21à la hauteur d'un dirigeant politique
14:23d'un grand pays
14:25parce que moi, je ne confonds pas, d'ailleurs, M. Tebboune,
14:27son pays et sa population.
14:29Je vous dis simplement que nous avons
14:31des leviers. Les visas, eh bien,
14:33si nous étions au pouvoir, si Jordan Bardella était
14:35Premier ministre, nous arrêterions de délivrer
14:37autant de visas à l'Algérie.
14:39Nous arrêterions d'accepter que des
14:41dirigeants algériens viennent se faire soigner en France
14:43comme ils le font très régulièrement.
14:45Non, il va ailleurs, il va en Allemagne.
14:47Il dit qu'il va ailleurs et qu'il ne les envoie plus
14:49en France et il parle même du mauvais accueil
14:51en France puisqu'il ne veut pas payer
14:53les arriérés.
14:55Ils nous doivent des millions d'euros.
14:57L'Algérie doit des millions d'euros à l'hôpital public français.
14:59En plus, l'accueil n'est pas le bon.
15:01En plus, il voudrait des colliers de fleurs aussi.
15:03Il nous doit des millions d'euros à l'hôpital public
15:05français et il se plaint de l'accueil.
15:07Vraiment, on se moque du monde.
15:09Il dit à propos de Marine Le Pen, et je voudrais juste que les mots soient précis,
15:11ce sont des analphabétises.
15:13Les responsables du RN ne connaissent que l'utilisation
15:15de la force. Il y a encore dans l'ADN
15:17de ce parti des restes de l'OAS
15:19pour laquelle il fallait tout
15:21régler par la grenade et les attentats.
15:23C'est grotesque. Le président Tebboune est un provocateur.
15:25Qu'il paye ce qu'il doit à la France.
15:27Qu'il paye les millions d'euros qu'il nous doit.
15:29Qu'il reprenne ses délinquants et nous,
15:31nous nous chargerons de faire respecter notre pays.
15:33Sébastien Chenu, dans les chiffres de
15:35l'immigration, il y a aussi des chiffres
15:37européens. Frontex
15:39se félicite d'avoir réduit de 38%
15:41les arrivées clandestines sur le sol
15:43européen. Est-ce que
15:45vous, qui avez parmi vos rangs
15:47un ancien président de Frontex,
15:49qui justement se plaignait que les choses
15:51ne soient pas faites selon les règles,
15:53vous vous réjouissez de ces chiffres ?
15:55Je ne dis pas bravo l'Europe, parce qu'en fait
15:57il faut voir en chiffres ce que ça donne.
15:59Parce que 38% de combien ?
16:01C'est toujours ça qu'il faut regarder.
16:03En réalité, nous on a développé
16:05le concept de double frontière. Des frontières
16:07extérieures, celles gérées par l'Union
16:09européenne, qui doivent évidemment empêcher cette
16:11submersion migratoire, mais aussi la nécessité
16:13de frontières nationales. Il y a des pays
16:15qui ont remis en place un contrôle de leurs frontières
16:17nationales, même temporaires. Donc tant qu'on n'a
16:19pas ces deux leviers, en réalité, on est
16:21condamné à subir. Je vous l'ai dit,
16:23on subit le nombre,
16:25mais on accepte aussi une immigration qui
16:27est très faiblement une immigration de travail.
16:29Il y a 17% de cette immigration
16:31qui vient pour travailler. Le gros
16:33des troupes vient pour du regroupement familial
16:35ou pour des études, et ne repartent
16:37pas. Donc est-ce qu'on peut, dans
16:39notre pays aujourd'hui, au moment où le rapport de la Fondation
16:41Abbé Pierre, désolé de citer le nom
16:43de l'Abbé Pierre, qui est quand même
16:45sujet, lui, à caution, mais nous dit
16:47qu'il y a 350 000 personnes
16:49mal logées ou
16:51à la rue dans notre pays. Est-ce qu'on peut
16:53encore accueillir jusqu'à
16:55450 000 personnes par an
16:57en France, alors qu'on a 350 000 Français
16:59à loger ? Comment on loge
17:01ces gens qui arrivent ? Comment on scolarise
17:03leurs gamins ? Comment on leur donne du boulot ?
17:05Comment on les nourrit ? Nous n'en avons pas la possibilité.
17:07Sébastien Chenier, vous avez entendu les propos de
17:09Donald Trump cette nuit,
17:11qui dit qu'il voudrait prendre le contrôle de Gaza
17:13pour en faire
17:15la nouvelle Côte d'Azur
17:17du Proche-Orient. Oui, je trouve ces propos
17:19escabreux, mais je pense que
17:21tous les jours, on va commenter des propos de Donald Trump
17:23dont c'est un peu le but,
17:25finalement, perturber
17:27les choses, faire l'actualité,
17:29parfois de façon un peu provocatrice,
17:31on le voit, mais Donald Trump
17:33va être, parce que les Etats-Unis sont
17:35un partenaire, va être un partenaire
17:37intraitable avec la France et l'Union
17:39européenne. C'est bien ou c'est pas bien ? Est-ce que vous avez pour lui
17:41admiration ou crainte ?
17:43Si j'étais américain, je me dirais qu'au moins
17:45il défend bien les intérêts de mon pays. En étant
17:47français, je me dis qu'il va être redoutable
17:49vis-à-vis de la France et de l'Europe.
17:51Un point encore sur ce qui se passe en Ukraine.
17:53Volodymyr Zelensky est là aussi, on l'a appris
17:55hier soir, qui se dit prêt
17:57à discuter directement
17:59avec Vladimir Poutine. Comment est-ce que
18:01vous, vous réagissez ? Je trouve que c'est une
18:03bonne nouvelle, parce qu'il faut une sortie diplomatique
18:05à ce conflit qui n'a que
18:07depuis trop longtemps duré.
18:09Marine Le Pen l'avait dit, tout ça
18:11se terminera ou par la guerre de 100 ans
18:13ou par des rencontres et une sortie
18:15diplomatique. Ce pas est à saluer.
18:17Ce pas de Zelensky
18:19vers la nécessité de parler
18:21d'abord, avant de trouver des accords. Déjà, parler
18:23avec Poutine est quelque chose
18:25qui, je pense, va dans le bon sens. Et j'ai une dernière question
18:27sur les fonderies de Bretagne, parce qu'on
18:29le voit, il y a une multiplication de plans sociaux
18:31qui menacent l'emploi en
18:33France. On ne vous entend plus beaucoup
18:35sur ces questions-là. Lorsque Sophie Binet,
18:37hier, de la CGT ou avant-hier,
18:39disait à mon micro qu'elle demandait un
18:41moratoire, six mois, de
18:43gel des licenciements.
18:45Est-ce que vous pourriez partager ?
18:47Non, sur le moratoire, parce que chaque situation
18:49est différente. Mais en revanche, sur la désindustrialisation
18:51du pays, si madame, on nous entend, on nous entendra.
18:53Nous sommes totalement opposés à ce qu'a fait Emmanuel Macron
18:55de notre pays. Il a transformé notre pays
18:57en une sorte de supermarché
18:59Uberisé, dans lequel l'industrie
19:01a disparu. Nous, nous pensons que si nous voulons
19:03relever le défi de l'économie,
19:05il faut réindustrialiser le pays. Et ça se fait d'ailleurs
19:07par la baisse du coût de l'énergie. Tant qu'on
19:09ne gère pas la baisse du coût de l'énergie, tant qu'on
19:11ne sort pas du dispositif du marché européen
19:13de l'énergie, on ne peut pas réindustrialiser le pays.
19:15Votre confrère, Jean-Philippe Tanguy,
19:17voulait censurer sur ce point-là, précisément.
19:19Vous l'auriez suivi, plutôt.
19:21C'est un des éléments les plus difficiles de ce budget.
19:23C'est de nous rendre dépendants d'un marché européen
19:25qui fait que notre énergie est très chère
19:27et que nos usines y laissent beaucoup.
19:29Est-ce qu'il pourrait y avoir des frondeurs au sein du RN
19:31qui, eux, voteraient cette censure ? Est-ce que Jean-Philippe
19:33Tanguy pourrait décider tout seul
19:35d'aller voter la censure ?
19:37On est un groupe très solidaire.
19:39On a en tête l'intérêt supérieur du pays
19:41et on a en tête uniquement cela.
19:43Merci Sébastien Cheney d'avoir répondu à mes questions ce matin.

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