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Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national de la Somme, était l'invité de BFMTV ce lundi 3 février. Il s'est exprimé sur les motions de censure déposées par La France insoumise, à la suite de l'utilisation à deux reprises de l'article 49.3 par le Premier ministre, François Bayrou, pour l'adoption du budget de l'État et d'une partie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Son parti se réunira jeudi pour décider s'ils en déposeront une à leur tour.

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Transcription
00:00L'invité du jour pour essayer de comprendre ce qui se passe au sein du Rassemblement National,
00:05qui n'a toujours pas donné sa décision sur le vote ou non de la censure.
00:09Bonsoir Jean-Philippe Tanguy.
00:10Bonsoir Monsieur Duhamel, bonsoir.
00:11Merci d'être avec nous ce soir, député Rassemblement National de la Somme,
00:15avec moi donc toujours pour vous interroger, pour nous éclairer, Néla Latrousse, Guillaume Tabard.
00:20J'essaie de vous écouter attentivement Jean-Philippe Tanguy,
00:23de comprendre ce qui est en train de se jouer dans votre formation politique.
00:26Je vous écoutais hier attentivement chez nos confrères de France 3,
00:28où vous disiez que, à titre personnel, vous penchiez plutôt vers la censure,
00:31même si, attention, il fallait bien évidemment attendre la décision des statuts du commandeur.
00:35Je veux parler de Jordan Bardella et Marine Le Pen.
00:38Est-ce que vous vous êtes fait taper sur les doigts,
00:41ou est-ce que c'est votre ligne qui va s'imposer mercredi ?
00:44Est-ce que vous allez, oui ou non, censurer les socialistes ?
00:47Jouent francs-jeu, ils ont donné leur décision, et vous ?
00:50Enfin, francs-jeu, c'est bien la première fois que les socialistes se sont réperçus comme francs.
00:53Ah ben, ils sont plus clairs que vous.
00:54Non, oui, non, pas pour se faire élire.
00:57Mais vous avez une drôle de conception quand même de la politique, M. Duhamel,
01:00qui consisterait à dire soit on emporterait une ligne, soit on serait tapé sur les doigts.
01:06Non, moi, il se trouve que j'ai été responsable, avec d'autres collègues du texte,
01:11en commission finances, on a bien dû prendre une position.
01:13Donc, évidemment, on a voté contre cette CMP.
01:15Je ne vais pas aller dire, une heure après, une position différente.
01:19Mais oui, moi, je donne une position.
01:21Le choix final, évidemment, il dépend d'un équilibre général.
01:24Il n'y a pas que des enjeux financiers dans un budget.
01:28C'est un positionnement général par rapport aux intérêts de la France,
01:30par exemple, aux problématiques de fait de ne pas avoir de budget.
01:33Tout ça, c'est une évidence.
01:34Et c'est ce que toujours on a dit avec le Rassemblement national.
01:38François Bayrou, il a dégainé, si j'ose dire, 2,493,
01:41ce qui veut donc dire que, désormais, les textes sont figés.
01:43On les connaît, les textes.
01:44Vous le connaissez, le texte sorti sur le budget de l'État, sorti de la Commission mixte paritaire.
01:48Non, c'est un autre problème.
01:49Non, mais déjà, ce n'est pas vrai, en fait, parce qu'il nous manque, par exemple,
01:52tous les éléments, les fondamentaux macroéconomiques.
01:55Il faut réviser la croissance, il faut réviser l'inflation.
01:57D'accord, mais sur les mesures, Jean-Philippe Tanguy.
01:59Avec Michel Barnier, vous aviez le mérite de fixer des lignes rouges
02:02qui avaient, pour le coup, une forme de clarté.
02:04On pouvait les contester ou pas, mais elles existaient.
02:06Là, sur quoi vous allez vous déterminer, mercredi ?
02:08Est-ce que, au fond, c'est juste…
02:10Est-ce que c'est de la pusillanimité de votre part ?
02:12Est-ce que c'est une façon d'essayer de supplicier François Bayrou
02:16jusqu'au dernier moment pour ne pas lui donner votre position ?
02:18Sur quoi vous allez vous déterminer ?
02:20Ah, mais ça a toujours été les mêmes éléments.
02:22Le problème des éléments, c'est déjà la tenue elle-même du déficit.
02:25Vous vous dites, oui, la dernière fois, vous aviez des lignes claires.
02:27Oui, mais la dernière fois, on a censuré le projet de loi de finances
02:29de la Sécurité sociale.
02:31Nous n'avons pas eu de débat sur le projet de loi de finances.
02:34Donc, vous ne pouvez pas nous demander un avis,
02:36le même avis pour un texte différent.
02:38Le niveau du déficit, l'autre fois, il n'entrait pas dans la censure
02:40du projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
02:42Là, on avait un déficit à 5, qui est passé à 5,2,
02:44qui est passé à 5,4.
02:46Je n'ai pas pu finir ma réflexion sur les fondamentaux économiques,
02:48mais si la croissance est révisée à la baisse,
02:50si l'inflation est révisée à la baisse,
02:52ce qui entraîne des baisses de TVA,
02:54et si le chômage est révisé à la hausse,
02:56ce qui entraîne des baisses de recettes pour l'État,
02:58évidemment, on va avoir un déficit qui va partir dans le décor
03:00à 5,8, à 6.
03:02C'est très important pour celles et ceux qui nous écoutent.
03:04Ce n'est pas un détail et ce n'est pas une question
03:06de se positionner par rapport aux socialistes,
03:08à Villeneuve-Saint-Georges ou je ne sais quelle alliance de gauche
03:10qui a été une arnaque électorale.
03:12C'est très difficile aujourd'hui de parler de sujets de fond,
03:16parce qu'on est tous dans une situation d'actualité.
03:18Non mais oui, monsieur Duhamel par exemple,
03:20ça fait 4 mois, et pourtant je fais quand même pas mal de médias,
03:22que j'essaie de vous intéresser collectivement
03:24à l'article 4 sur l'avenir du nucléaire.
03:26C'est 20% de la production nucléaire française.
03:28Et on en parle, Jean-Philippe Tanguy.
03:30C'est une augmentation de prix,
03:32de coûts structurels de 10%.
03:34Il n'y a que le Rassemblement national qui peut en parler.
03:36Si je peux me permettre, Jean-Philippe Tanguy,
03:38quand on interrogeait certains de vos collègues sur ce même article 4
03:40de susciter la censure,
03:42ils écarquillaient les yeux en ne sachant pas tout à fait
03:44ce qu'il y avait dans cet article 4.
03:46Donc peut-être aussi que certains députés Rassemblement national
03:48gagneraient à ce que vous leur passiez
03:50œuvre de pédagogie.
03:52Je ne vois pas de qui vous parlez.
03:54Pour être encore une fois très précis
03:56et essayer de faire avancer le débat,
03:58est-ce que la décision des socialistes
04:00de ne pas censurer influence
04:02votre choix, influencera
04:04la décision que vous prendrez mercredi ?
04:06Non pas du tout, ça n'a jamais été le cas.
04:08C'est une proposition par rapport à un texte.
04:10Il faut aller l'expliquer aux électeurs,
04:12aux Françaises et aux Français qui hésitent ou pas à voter pour nous.
04:14Ce n'est pas la question du Parti socialiste.
04:16D'ailleurs, je pense que ceux qui hésitent
04:18à voter pour nous n'étaient pas dupes
04:20des promesses du Parti socialiste.
04:22Au lendemain, c'était d'ailleurs sur votre plateau
04:24des résultats des législatives
04:26anticipées.
04:28J'avais dit que les socialistes
04:30trahiraient, c'était une question
04:32de temps, et que la
04:34clepsydre était inversement proportionnelle
04:36au rapprochement avec les municipales.
04:38Plus les municipales se rapprochent, plus les socialistes trahiront.
04:40Là, ils ont trahi ?
04:42Bien sûr qu'ils ont trahi leur programme.
04:44Ça veut dire que vous, si vous ne censurez pas, vous trahirez ?
04:46Ça n'a rien à voir. Eux, ils étaient dans une alliance électorale
04:48au sein du NFP avec les insoumis.
04:50Les insoumis tiennent la ligne
04:52du programme commun du NFP, les socialistes
04:54le trahissent. Ça n'a rien à voir avec le Rassemblement national.
04:56Pas du tout cette espèce
04:58de Kyriel de parti politique
05:00qui promettait bons et merveilles.
05:02Vous comprenez la ligne du RN ?
05:04Pas totalement. Ce qui me perturbe
05:06d'autant plus, c'est que cet après-midi à l'Assemblée nationale,
05:08lorsque l'on croisait des députés
05:10du RN, de votre
05:12parti et de votre groupe, ils avaient un petit sourire
05:14en couant en disant
05:16« On attend de voir comment ça peut bouger d'ici à mercredi,
05:18d'ici, a priori,
05:20au moment où sera examinée
05:22la motion de censure, où seront examinées
05:24les motions de censure. » Ça veut dire que
05:26vous pensez encore à ce stade, que d'ici
05:28mercredi, François Bayrou peut faire des annonces
05:30qui vont en votre sens,
05:32vraisemblablement pas sur les textes qui sont votés
05:34puisque là, l'encre
05:36est sèche, mais sur
05:38d'autres volets
05:40du budget de la Sécurité sociale ?
05:42Pas forcément la Sécurité sociale
05:44où c'est vrai que les victoires de Marine Le Pen
05:46ont été importantes. L'indexation des retraites,
05:48le remboursement des médicaments,
05:50plus d'argent pour les soignants
05:52et pour les médecins.
05:54Sur le projet de la Sécurité sociale,
05:56nos lignes ont été tenues.
05:58Pourquoi est-ce qu'on nous disait qu'il peut y avoir des bougées
06:00jusqu'à mercredi ?
06:02Un budget, c'est un équilibre général. Il y a aussi un programme général.
06:04Qu'est-ce que va faire M. Bayrou ? On a l'impression qu'il n'y a que cette vague.
06:06Mais une fois que la vague du budget est passée,
06:08qu'est-ce que va faire M. Bayrou pendant un an ?
06:10Quelle est sa ligne politique ? Quel texte il va choisir ?
06:12Qu'est-ce qu'on aura comme proposition de loi ?
06:14Est-ce que ça va être l'inertie ? C'est ça qu'on attend aussi derrière
06:16parce que force est de constater que
06:18lors du discours de politique générale,
06:20M. Bayrou n'a rien annoncé de concret
06:22pour les grands chantiers de la France.
06:24Vous attendez qu'il dise loi immigration ou pas loi immigration ?
06:26Il doit le dire avant mercredi.
06:28Nous, on espère qu'il y ait des annonces
06:30concrètes sur l'immigration
06:32parce que M. Retailleau peut pérorer
06:34et annoncer beaucoup de choses. Concrètement, quels moyens législatifs
06:36il va avoir ? Par exemple, pour lutter
06:38contre l'immigration illégale, est-ce que, oui ou non,
06:40le délit de séjour irrégulier supprimé par Force Hollande
06:42va être rétabli un jour ou pas ?
06:44S'il n'est pas rétabli, on ne voit pas comment M. Retailleau
06:46peut mener sa politique.
06:48Je vous donne la part dans un tout petit instant.
06:50Juste, Jean-Philippe Tanguy, puisque c'est d'ailleurs une question
06:52qui s'était régulièrement posée depuis que François Bayrou
06:56a été élu. L'un des faits politiques
06:58de la journée, c'est qu'à partir du moment où les socialistes
07:00décident de ne pas censurer le gouvernement,
07:02vous avez perdu votre pouvoir
07:04qui de nuisance,
07:06qui d'obtenir quoi que ce soit,
07:08puisque de toute façon, quelle que soit votre décision,
07:10le gouvernement ne tombera pas. Non, on ne l'a pas perdu
07:12parce que vous avez forcément un effet de parallélisme.
07:14C'est-à-dire que si le RN n'est plus écouté,
07:16François Bayrou est totalement dans la main
07:18des socialistes. Est-ce que M. Retailleau
07:20peut gouverner en étant dans la main
07:22des socialistes sur l'immigration ? Non. D'ailleurs,
07:24il y a un gouvernement sur votre plateau, il essaie de faire
07:26une motion sur les valeurs qui met directement en cause
07:28LR et M. Retailleau
07:30et son action. Donc on voit bien que ce n'est pas
07:32aussi simple que ça. C'est trop facile. Mais vous n'avez plus la main.
07:34Plus autant la main qu'avec Michel Barnier
07:36où il y avait des courriers en tête
07:38siglés Matignon qui s'adressaient directement
07:40à Marine Le Pen. Là, il n'y en a plus.
07:42On ne fait pas de la politique pour avoir un courrier en tête de Matignon.
07:44Ça, ça fait l'actualité. C'est de bonne guerre.
07:46Je comprends que ça fasse
07:48les grands titres, que ça vous intéresse.
07:50Ça n'intéresse pas beaucoup les gens, je suis désolé de vous le dire.
07:52Le RN n'a jamais eu autant d'influence.
07:54On a avec nos alliés d'Inricti
07:56140 députés. On fait idéologiquement
07:58l'appui et le beau temps. Tous les débats
08:00se tiennent sur nos lignes.
08:02Les polémiques qu'il y a, elles sont sur nos
08:04concepts. Je ne pense pas que le RN
08:06a été choqué par des mots de M. Béroud.
08:08Mais tout le monde nous appelle.
08:10Je ne réponds pas à Frémé.
08:12Par exemple, est-ce qu'aujourd'hui, le débat français
08:14se porte sur des mesures de gauche,
08:16voire d'extrême gauche ?
08:18Non. La submersion migratoire,
08:20c'est un concept qui vient de rendre...
08:22Michel Barnier, il y a deux mois, jour pour jour, avait appelé Marine Le Pen
08:24pour dire voilà ce sur quoi je peux céder, voilà ce sur quoi
08:26je ne peux pas céder. C'est au cours de cet échange
08:28qu'elle avait fait savoir qu'elle votera
08:30la censure. Est-ce que François Béroud
08:32et Marine Le Pen se parlent ?
08:34Ce n'est pas à moi de révéler des échanges.
08:36Tout ce que je peux vous dire, c'est que sur les sujets qui me sont liés, moi,
08:38les sujets économiques et financiers,
08:40j'ai eu constamment des rendez-vous et des échanges
08:42avec les ministres et leurs équipes,
08:44y compris les équipes de Matignon
08:46dédiées sur ce sujet-là, ce qui n'était pas
08:48du tout le cas avec M. Barnier, où j'avais eu
08:50un vague rendez-vous au tout début de son mandat
08:52et une semaine avant la fin, et que
08:54ce n'était pas très florissant. Là, on a des échanges
08:56en permanence, c'est très différent. Mais je veux dire,
08:58une hirondelle ne fait pas le printemps. Le sujet, c'est politiquement
09:00le centre de gravité. Il est évidemment
09:02chez nous. Tout le monde nous court après. M. Béroud
09:04nous court après. Je ne le vois pas courir
09:06derrière les déclarations de M. Coquerel.
09:08Guillaume Tabard. Alors là, vous venez d'ajouter la question de l'immigration
09:10dans les critères de décision.
09:12Au début, vous nous disiez qu'il fallait s'intéresser
09:14au fond du débat
09:16budgétaire. Si je vous ai bien entendu
09:18dès le début, vous disiez qu'en gros,
09:20compte tenu de la croissance qui n'était
09:22plus là, etc., les prévisions
09:24notamment de déficit vont être encore plus catastrophiques
09:26que prévues. Or, quelques
09:28secondes plus tard, pour nous citer des
09:30exemples de ce que Marine Le Pen avait obtenu
09:32dans ses premières négociations, notamment avec
09:34M. Barnier, vous avez cité trois exemples.
09:36La rénaxation des retraites, la fin
09:38des remboursements des
09:40médicaments, et le troisième point des dépenses
09:42supplémentaires pour les soignants.
09:44Ce sont trois exemples, soit
09:46de dépenses supplémentaires de l'État,
09:48soit de rentrées en moins.
09:50Trois exemples qui contribuent
09:52à alourdir un peu plus le déficit.
09:54Si vous êtes attaché à ce que le budget
09:56réduise les déficits,
09:58pourquoi rajoutez-vous des dépenses, pourquoi supprimez-vous
10:00des recettes, et pourquoi ne proposez-vous pas
10:02des économies plus tangibles
10:04sur le fonctionnement de l'État ou sur les dépenses
10:06sociales qui sont quand même, aujourd'hui,
10:08celles qui grèvent le plus, les finances publiques ?
10:10On en a proposé beaucoup, notamment
10:12sur les nouvelles mesures d'économie que M. Bayrou a fait
10:14par rapport à M. Barnier, mais s'il n'y en a pas beaucoup,
10:16c'est 3 milliards sur les opérateurs, c'est exactement
10:18ce qu'on avait proposé dans nos lignes rouges.
10:20Donc cette ligne aussi, elle a été adoptée.
10:22Moi, je vois, par exemple, sur les collectivités territoriales,
10:24nous avons voté en commission
10:26mixte parité à la demande des socialistes, parce que c'est ça
10:28qu'ils ont négocié en fait, c'est pas les enseignants,
10:30c'est de l'argent pour leur campagne municipale.
10:32C'est 3 milliards d'euros, vous pouvez demander
10:34aux témoins qui étaient là, seul le RN
10:36s'est opposé à toutes ces nouvelles dépenses.
10:38Et c'est beaucoup plus que les retraites, en l'occurrence,
10:40à la fin.
10:42Et c'est aussi encore des impôts pour les entreprises.
10:44Est-ce que c'est des lignes rouges ?
10:46Non, si vous voulez, là vous avez raison.
10:48Moi, je suis de bonne foi.
10:50Je suis de bonne foi.
10:52Franchement, je viens souvent chez vous, je veux bien tout,
10:54mais s'il m'aurait invité, c'est que visiblement, je réponds aux questions.
10:56Il y avait des choses très simples
10:58à combattre politiquement avec M. Barnier,
11:00qui avait, c'est vrai, mis des chiffons rouges,
11:02bon, politiquement,
11:04très peu habiles. M. Bayrou, je l'ai toujours dit,
11:06c'est un renard. Il est très malin.
11:08Il a réussi à proposer cette espèce de budget
11:10ectoplasmique que vous-même, d'ailleurs, moi, je regarde
11:12vos émissions et d'autres, vous avez beaucoup de mal à caractériser.
11:14Quand vous présentez le budget...
11:16Non, on ne peut pas annuler la sousse avec Guillaume Tabard.
11:18Non, pas du tout. Quand vous présentez le budget
11:20de M. Bayrou, vous avez du mal
11:22à le caractériser, à donner une ou deux
11:24mesures. S'il vous demandait c'est quoi la marque
11:26de fabrique du budget Bayrou, vous serez bien en peine
11:28de le caractériser. Pourtant, à la fin,
11:30l'équivalent de la Cour des comptes, le Haut Conseil
11:32des finances publiques nous dit que pour
11:341 euro économisé, il y a 9 euros d'impôts.
11:36Mais il n'y a plus, Jean-Philippe Tanguy,
11:38de lignes rouges
11:40vous concernant dans ce budget.
11:42Parce que Marine Le Pen a réussi à remporter
11:44l'ensemble de ces lignes rouges et M. Bayrou a été
11:46suffisamment malin, il faut le reconnaître,
11:48pour ne pas créer d'aspérité.
11:50La conclusion de ça, c'est pas de censure.
11:52Non, mais parce que je vous dis, il reste
11:54est-ce que ce budget est tenable ou tenu ? Ça fait 2 ans
11:56que le gouvernement ment aux Français
11:58et nous met dans des situations catastrophiques.
12:00Qu'est-ce qu'on fait avec le nucléaire ? Ecoutez, toute la journée,
12:02on parle des plans sociaux, on parle
12:04des entreprises qui tirent la langue. Le premier
12:06coup aujourd'hui, c'est quoi ? Comme le dit le patron
12:08de Michelin, comme le dit le patron d'Arcelor, comme le dit
12:10les patrons de la chimie française, c'est
12:12le coup de l'énergie. Donc ça devrait agiter
12:14le débat politique. À part le Rassemblement national,
12:16personne ne demande de protéger le coup de l'énergie.
12:18C'est quand même incroyable, considérable.
12:20Même le patronat ne dit rien là-dessus, ce qui est
12:22quand même très inquiétant. Vous nous redites
12:24aujourd'hui, 19h27, sur BFMTV,
12:26que, à titre personnel, vous penchez vers la censure.
12:28Non, mais moi, j'ai dit ce que j'avais à dire
12:30à Marine Le Pen et à Jordan Bardella.
12:32C'est complètement ridicule de changer d'avis.
12:34D'ailleurs, c'est pour ça que ni Marine Le Pen
12:36ni Jordan Bardella ne m'ont foué le moindre reproche.
12:38Vous suivrez la discipline ?
12:40Oui, bien sûr. Moi, si vous voulez,
12:42je fais une analyse. J'apporte
12:44ma pierre à l'édifice. Il est normal
12:46que ce soit Marine Le Pen et Jordan Bardella
12:48qui prennent en tant que chef
12:50l'ensemble des critères et qui donnent
12:52une position commune. Tout ça est parfaitement normal.
12:54Oui, lorsqu'il y a Marine Le Pen et Jordan Bardella
12:56qui prendront leurs décisions,
12:58les 125 députés RN
13:00voteront dans ce sens-là. Il n'y a pas
13:02le risque que certains députés
13:04votent la censure, même si
13:06le parti ne veut pas, ou inversement.
13:08Non, parce qu'on fait confiance, évidemment, à Marine Le Pen et à Jordan Bardella.
13:10Mais, si vous voulez, on ne peut pas toujours nous dire
13:12qu'il n'y a pas de débat au Rassemblement national
13:14quand on donne une opinion. En l'occurrence,
13:16ils m'ont missionné pour donner cette opinion.
13:18Ah bon ? Bien sûr.
13:20Je suis représentant du RN
13:22à la Commission Finances.
13:24Je suis représentant à la Commission Mixes Paritaires.
13:26J'ai reçu des mandats de négociation avec
13:28Matignon et Bercy.
13:30Ça ne sert à rien d'avoir un double discours, surtout que ce n'est quand même pas
13:32le genre de la maison. Jean-Philippe Tanguy, deux questions
13:34d'actualité pour terminer. La première, sur les droits
13:36de douane décidés par Donald Trump.
13:38Des produits européens qui seront aussi très bientôt visés
13:40par des mesures tarifaires, dit le président des Etats-Unis.
13:42Emmanuel Macron dit que si c'est le cas, l'Europe
13:44devra se faire respecter.
13:46Est-ce qu'il a raison, Emmanuel Macron,
13:48de menacer d'une riposte si
13:50d'aventure les plans de Donald Trump se confirmaient
13:52de mesures gouanières ? Vous savez, moi, je rêve
13:54que la France et
13:56les pays européens qui ont un peu de dignité
13:58se fassent respecter. Moi, j'en rêve matin,
14:00midi et soir. En tant que gaulliste, moi, je ne demande que ça.
14:02Moi, je n'ai jamais été atlantiste.
14:04Je ne me suis jamais aligné sur les Etats-Unis.
14:06Que ce soit M. Biden ou M. Obama
14:08ou M. Trump, les Etats-Unis
14:10défendent les intérêts américains. La Russie
14:12défend les intérêts russes. La Chine défend les intérêts chinois.
14:14Point barre. Je ne pense pas que la Commission
14:16européenne défende les intérêts français. Donc, Emmanuel Macron
14:18a raison quand il dit... Ah mais oui, mais sur les mots,
14:20tout ça est très bien. Mais qu'est-ce qu'il va faire après ? Je ne crois pas
14:22grand-chose. Quand on voit que sur le Mercosur, il n'est même pas
14:24capable de faire la politique de la chaise vide
14:26ou du chéquier vide pour se faire respecter,
14:28je ne vois pas trop... Si vous voulez, si on n'arrive pas à se faire respecter
14:30de l'Allemagne, je ne vois pas trop comment on va
14:32se faire respecter de M. Trump.
14:33Autre question, Jean-Philippe Tanguy, pour terminer.
14:35Je voudrais vous entendre sur les mots du président algérien
14:37Abdelmajid Tebboune dans les colonnes de l'Opinion
14:39qui répond à Marine Le Pen
14:41qui souhaitait utiliser, concernant les ressortissants
14:43algériens, la méthode Trump.
14:45Je rappelle Donald Trump qui
14:47avait forcé la main du président colombien
14:49pour expulser des ressortissants.
14:51Voilà ce que dit le président algérien. Je m'interroge sur la manière
14:53dont Mme Le Pen va s'y prendre. Si elle parvient
14:55au pouvoir, veut-elle une nouvelle rafle du Veldiv
14:57et parquer tous les Algériens
14:59avant de les déporter ?
15:01Voilà les propos du président
15:03algérien. Qu'est-ce que vous
15:05répondez au président ?
15:07Je vois que le président algérien
15:09considère déjà que Marine Le Pen est président
15:11de la République puisqu'elle lui répond à elle
15:13et pas à M. Macron. Il répond aussi à Emmanuel Macron
15:15et pas beaucoup. Il répond surtout à Marine Le Pen.
15:17Ces codes tellement
15:19excessifs, c'est insignifiant.
15:21Et ceci dit, ça dit tout du régime algérien
15:23qui vit aussi, il faut bien le dire, sur
15:25le relativisme
15:27et parfois flirt avec
15:29l'antisémitisme d'État.
15:31C'est-à-dire qu'utiliser
15:33la mémoire et le souvenir
15:35de la Shoah et de la collaboration française
15:37pour parler juste
15:39de l'application du droit international, puisque je rappelle
15:41M. Théboune d'ailleurs n'oppose pas ça
15:43à M. Trump quand lui veut expulser 700
15:45algériens en Algérie.
15:47Il dit qu'il n'y a pas la même histoire entre les États-Unis et l'Algérie,
15:49la France et l'Algérie et il dit par ailleurs
15:51que Donald Trump utilise de moyens légaux.
15:53Oui, mais nous aussi on utilise des moyens légaux. C'est l'Algérie qui ne respecte pas
15:55le droit international. Les Français ne sont pas
15:57dupes, mais évidemment, les Français
15:59d'origine algérienne ou même
16:01les Algériens qui résident en France ne sont pas dupes aussi du régime
16:03algérien parce que s'ils ont fui ces espèces
16:05de vieux gérons incompétents qui captent
16:07la rente gazée depuis des années.
16:09Oui, c'est lui, mais il n'est pas tout seul.
16:11Il y a une petite clique à la tête de l'État algérien.
16:13Donc si autant
16:15d'Algériens fuient un régime qui pourrait être là, comme dit Marine,
16:17l'Algérie ça pourrait être la Norvège de la Méditerranée
16:19avec les ressources gazières qu'ils ont.
16:21L'Algérie pourrait être un pays très riche
16:23et le peuple algérien d'ailleurs a manifesté
16:25son opposition à ce régime
16:27par les grandes manifestations démocratiques
16:29et populaires qu'il y a eu. La seule réponse de ce régime
16:31ça a été, comme toujours, la violence et la dictature.
16:33Merci Jean-Philippe Tanguy d'avoir
16:35été là et de tout le monde le savoir. Merci Guillaume Tabard.
16:37Si je dois résumer
16:39sur la position du RN,
16:41on attend mercredi, c'est ça ?
16:43Et peut-être qu'à ce moment-là on aura une réponse plus claire.
16:45Mais soyez patients, c'est toujours pareil avec vous, vous êtes tellement impatients.
16:47Mais le meilleur est pour la fin.
16:49Peut-être les téléspectateurs sont-ils également
16:51impatients ?

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