Le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé ce samedi 1er février à La Tribune Dimanche sa décision de faire usage de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter par l'Assemblée les budgets de l'État et de la Sécurité sociale.
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00:00Parlons de François Bayrou, de la semaine qui l'attend, les chemins de l'Himalaya, c'est votre choix du venteur BFM Anne Charleine.
00:06C'est vrai et vous savez de qui je le tiens ? Eh bien de François Bayrou lui-même dans un entretien accordé à la Tribune dimanche.
00:13Et il commence fort, il nous dit l'accord sur le budget obtenu en commission mixte paritaire est doublement historique.
00:19Alors je vous laisse lire les motivations et c'est un vaste projet parce qu'il utilise au moins six fois dans tout l'entretien le mot urgence et devoir d'urgence.
00:28Avec une formule que j'ai voulu décrypter un petit peu avec vous, nous avons un devoir d'urgence, je l'exercerai et les 49.3 nécessaires seront déployés sans retard.
00:39Donc il y a un 49.3 de nouveau genre proposé par François Bayrou ?
00:44Complètement. En fait, pour rappel, l'article 49.3 va changer complètement la donne, ça c'est demain que ça se joue, c'est-à-dire que vous ne dites plus voulez-vous adopter ce budget et vous convient-il,
00:54mais vous dites voulez-vous je parte, voulez-vous revivre le chaos qui a été celui de Michel Barnier il y a moins d'un mois et demi et ça change clairement la donne,
01:01notamment pour l'attitude d'UPS qui n'est pas obligée d'être pour le gouvernement mais pas contre lui et ça change les choses.
01:08Le Premier ministre d'ailleurs le dit lui-même en disant il est normal que nos forces politiques n'adhèrent pas mais de là à en arriver à la motion de censure c'est encore différent.
01:16Donc c'est un nouveau 49.3.
01:18Il y a eu l'article 49.3 de Michel Rocard qui était légitime car assez bien négocié arrivant en fin de discussion.
01:24Il y a eu l'article 49.3 version Elisabeth Borne qui a été très décriée parce qu'arrivant souvent en début de discussion avec un but de brusquer un petit peu les oppositions.
01:35Celui de Michel Barnier, trop négocié avec l'ORN et donc voici ici le 49.3 de François Bayrou avec cette idée, je le cite, de le juger nécessaire et urgent.
01:46En d'autres termes la responsabilité infuse désormais non seulement au sein du gouvernement mais dans les oppositions et au niveau des Français, des citoyens qu'il prend à partie.
01:55C'est malin et ce n'est pas totalement faux puisque en effet adhérer ces 289 voix pour le budget compliqué mais ne pas renverser et bien c'est un petit peu plus simple à obtenir.
02:06Sinon s'il y a un non sur ce budget ça veut dire qu'il y a un non à ce gouvernement et on repart sur une série de mois sans budget et sans gouvernement.
02:13Donc il a raison, il y a urgence à conclure ce budget.
02:16Alors urgence à conclure ce budget oui, moi je vois plusieurs motifs, un motif psychologique, un motif juridico-économique, un motif historique et un motif politique, vous voyez que ça fait beaucoup.
02:28Alors sur le motif juridique on est dans l'incertitude, les collectivités territoriales ne sont pas sûres de pouvoir boucler leur budget au mois de mars-avril comme c'est l'habitude parce qu'on n'a pas de prévision.
02:38L'Union Européenne, beaucoup de crédits sont coupés dont les colocs au sein des universités donc il y a des questions qui restent en suspens.
02:45Le motif psychologique c'est l'instabilité, on le sait l'entreprise, l'écosystème n'aime pas l'instabilité, on a des problèmes avec les marchés financiers et la certification de nos comptes, de la cour des comptes dont on parle assez peu mais qui est vraiment un gage de notre crédibilité.
02:59Et puis le motif historique, les deux seules fois où on n'a pas eu de budget c'est en 63 et en 80 pour des ridicules petits problèmes de procédures, on avait déjà une première partie en 62 et on avait tout juste une discussion à reprendre en 79 donc on n'a jamais eu de situation comme celle-ci.
03:15Et puis politiquement, évidemment il faut qu'on sache où on en est, qu'on soit à flot pour les migrations, la fin de vie, on sait que les charges sont lourdes et il faut tester la solidité de la coalition.