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00:00Les grands patrons coulent le pays !
00:02Comment vous parlez de Cyril ?
00:04Les grands patrons !
00:06Ne cherchez pas les engrouilles Gauthier Lebret.
00:08Moi je vois une chose, c'est que
00:10vous n'êtes pas auprès de Cyril Hanouna pour l'encourager
00:12un jour où il a besoin d'encouragement
00:14pour les championnats de France.
00:16C'est une affronte qui n'est pas la présence de métier.
00:18Il joue à midi. Il est en huitième de finale
00:20pour le moment.
00:22Et ça continue tout le week-end, c'est jusqu'à dimanche.
00:24Absolument, s'il passe les tours.
00:26S'il passe les tours, évidemment.
00:28On quitte le navire, je ne parle bien sûr pas de Cyril.
00:30Les grands patrons coulent le pays.
00:32Sophie Binet, la secrétaire générale
00:34de la CGT, s'est exprimée
00:36au sujet des grands patrons.
00:38On est avec Pierre qui est en ligne avec nous. Bonjour Pierre.
00:40Bonjour à tous.
00:42Bonne année.
00:44Vous avez raison, on peut encore mieux voter
00:46que jamais. Sur le fil,
00:48Pierre. C'est vrai qu'il y a encore des crèches dans certaines mairies.
00:50Jusqu'à ce soir, vous pouvez encore le faire.
00:52Vous êtes où dans les Hauts-de-Seine, Pierre ?
00:54Moi je suis à la Garenne-Colombe.
00:56A la Garenne-Colombe.
00:58Ça vous a fait réagir ces propos de Sophie Binet ?
01:00On était en train d'en parler
01:02juste avant la pause.
01:04Elle représente qui aujourd'hui, Sophie Binet ?
01:06Selon vous, Pierre ?
01:08Pour moi, elle représente...
01:10Elle fait plus de la politique qu'autre chose.
01:12Le problème, c'est que Mme Binet,
01:14ce qu'elle oublie, c'est qu'on a besoin des patrons
01:16comme eux ont besoin de nous.
01:18Il faut arrêter d'opposer les salariés,
01:20les patrons, et on a besoin
01:22des grosses entreprises, que ce soit des petites,
01:24des moyennes.
01:26Je peux parler un peu de mon métier ?
01:28Vous faites quoi dans la vie, Pierre ?
01:30Je suis commerçant artisan sur les marchés.
01:32Actuellement, à ce jour,
01:34nos patrons payent
01:36trop de charges, il y a trop de taxes.
01:38Tout a augmenté, les loyers,
01:40l'électricité, l'essence.
01:42À ce jour, on ne peut même plus embaucher.
01:44Vous êtes votre propre patron ?
01:46Non, je suis salarié.
01:48Vous êtes salarié, d'accord.
01:50À ce jour, on ne peut même plus embaucher.
01:52Il y en a certains qui ferment.
01:54J'en ai deux qui vont fermer. Ils n'arrivent plus à suivre.
01:56On est en grande difficulté
01:58dû à toutes ces charges.
02:00Je dis que, que ce soit
02:02Bernard Arnault, que ce soit des petites entreprises,
02:04ils donnent du boulot.
02:06Que ce soit patron ou salarié, on a besoin de tous les deux.
02:08À ce jour, si on continue
02:10comme ça, taxé, taxé, taxé,
02:12les patrons vont arrêter
02:14et vont fermer.
02:16Les grands patrons coulent le pays, Pierre.
02:18On parle de personnes qui font
02:20vivre des milliers, qui créent
02:22des milliers d'emplois en France.
02:24Sans grands patrons, il n'y a pas de grandes entreprises.
02:26Ça n'existe pas. Ce sont des milliers d'emplois
02:28qui disparaissent. La réalité, elle est là.
02:30Exactement. Et ça, c'est vrai.
02:32On a besoin de ce qu'il dit.
02:34Tant mieux pour lui s'il est riche.
02:36Je ne suis pas jaloux du tout.
02:38On a besoin des riches comme on a besoin des moyens,
02:40comme on a besoin de tout.
02:42Madame Binet, je crois qu'elle est
02:44complètement... Elle fait plus de la politique
02:46qu'autre chose.
02:48Je vais vous dire une chose, ça fait 37 ans
02:50que je suis artisan, commerçant
02:52et je n'ai jamais,
02:54jamais vu un syndicat venir
02:56chez nous. Par contre, je reçois
02:58des papiers pour aller voter. On devait voter
03:00au mois de novembre.
03:02Par contre, pour voter, il n'y a pas de problème.
03:04Je trouve que
03:06depuis que Sophie Binet a récupéré
03:08la CGT, la CGT
03:10elle effise. Elle se rapproche de plus en plus
03:12idéologiquement de la France Insoumise. On sait comme les relations
03:14étaient... Donc elle fait de la politique aujourd'hui ?
03:16Oui, comme un syndicat. Un syndicat
03:18fait de la politique.
03:20Un syndicat fait de la politique, mais en priorité
03:22un syndicat est censé défendre
03:24les salariés.
03:26Défendre les salariés, se mobiliser contre la réforme
03:28des retraites, pour prendre un autre exemple,
03:30c'est faire de la politique aussi. Donc là,
03:32à la limite, ce n'est pas choquant. Non, elle décide
03:34d'engager la CGT... Parce que vous trouvez qu'elle défend les salariés
03:36avec de tels propos, en réalité ?
03:38Non, mais elle décide, c'est ce que je vous dis, d'engager
03:40la CGT dans une lutte aux côtés
03:42de la France Insoumise. Rappelez-vous comme les relations
03:44ont été très tendues entre Philippe Martinez et Jean-Luc Mélenchon.
03:46Là, on est dans une stratégie
03:48donc, de l'effiser
03:50la CGT. On voit bien
03:52que ce qui l'intéresse, c'est plutôt
03:54d'être dans la polémique, plus que dans la
03:56défense des salariés
03:58et des travailleurs, qui,
04:00quand on parle du vote ouvrier, ont fait le choix
04:02de voter Marine Le Pen
04:04en majorité à la dernière
04:06présidentielle. Elle devrait plutôt s'intéresser
04:08et se poser cette question, pourquoi la classe ouvrière
04:10choisit aujourd'hui Marine Le Pen
04:12et a abandonné la gauche ?
04:14Pourquoi la France Insoumise a décidé,
04:16et ça a été avoué face caméra
04:18face à Jean-Luc Mélenchon ?
04:20Ce qui m'intéresse, c'est les jeunes et les quartiers,
04:22donc le vote ouvrier ne m'intéresse plus.
04:24Effectivement, là je vais dans votre sens, Mickaël,
04:26la CGT et Sophie Binet s'occupent plus
04:28de petites polémiques, avec un vocabulaire
04:30absolument outrancier, les rats quittent
04:32le navire, que la défense
04:34des ouvriers.
04:36C'est pareil, on en parlait déjà
04:38il y a quelques jours avec Géraldine et
04:40Olivier, c'est la CGT
04:42à la SNCF, avec Sud Ray, qui a participé
04:44à la censure
04:46de l'affichage du livre de Jordan Bardella.
04:48Donc ils sont là-dedans, c'est les polémiques
04:50qui le choisissent, et souvenez-vous
04:52quand le collectif Némésis
04:54Alice Cordier s'est fait agresser
04:56lors d'un rassemblement Place de la République
04:58où Sophie Binet était au micro à ce moment-là
05:00et elle se réjouissait qu'on les évacue
05:02et qu'on moleste
05:04Alice Cordier et le collectif Némésis.
05:06Voilà, c'est ça, c'est la CGT de
05:08Sophie Binet. La même Sophie Binet qui
05:10lors de rassemblements, lors de manifestations
05:12et de micro-tendus à la presse
05:14refuse de parler à certaines
05:16chaînes de télévision. La CGT de
05:18Sophie Binet n'est en effet pas
05:20celle de Philippe Martinez. Non. Il s'est passé
05:22quelque chose lors du dernier congrès, où d'ailleurs
05:24son élection n'était pas attendue
05:26ce qui a été une surprise de nuit, de
05:28congrès comme cela peut se passer.
05:30Pour autant, elle n'est pas
05:32toute... elle essaie
05:34d'installer un espace
05:36associant
05:38Lucie Casté, Clémentine
05:40Autain, pour essayer de trouver une
05:42troisième voie politico-sociale
05:44entre Mélenchon et Hollande
05:46pour résumer, en essayant de trouver
05:48cette troisième voie, un pacte social et politique.
05:50Oui, la CGT l'a fait de la politique
05:52mais il me semble que le MEDEF peut aussi
05:54lui aussi de temps en temps
05:56faire de la politique, il ne s'en prive pas
05:58intervenant très largement
06:00dans la presse économique
06:02sur un certain nombre de sujets.
06:04Moi, ce qui me semble dommage...
06:06Vous imaginez si le MEDEF
06:08parlait des salariés de cette façon-là ?
06:10Ce qui me semble embêtant, c'est que
06:12ce qui me semble être un sujet
06:14noble, le fait de
06:16porter la question
06:18d'une contribution
06:20temporaire des plus grandes entreprises
06:22ou des patrimoines
06:24les plus élevés, les plus riches en France
06:26les 0,1%
06:28des personnes les plus riches en France
06:30et tant mieux pour elles, ont multiplié
06:32par deux leur patrimoine au cours
06:34des 20 dernières années.
06:36Nous avons versé un record de dividendes
06:38et de rachats d'actions en France,
06:40record européen, je ne l'ai jamais vu
06:42en 2024, avec 100 milliards
06:44de dividendes versés, tant mieux
06:46pour les actionnaires. La question qui est posée
06:48dans la construction du budget 2025
06:50est de savoir s'il peut y avoir une contribution
06:52exceptionnelle
06:54campée dans le temps, c'est-à-dire que ça ne sera pas
06:56définitif, proposition venant
06:58de la droite sénatoriale et portée
07:00par, un temps, le ministre
07:02à Bercy.
07:04Donc le débat...
07:06Je préférerais plus intéressant
07:08que Sophie Binet n'aille pas
07:10sur cette facilité langagière
07:12de dire que l'adversaire est un rat
07:14mais de plutôt nourrir
07:16un débat national
07:18sur une mise à contribution des revenus
07:20du capital. Olivier Dardigolle, vous imaginez
07:22si le MEDEF tenait de tels propos
07:24à propos des salariés ?
07:26Traiter les salariés de rats ?
07:28Vous imaginez le
07:30scandale que ça ferait ?
07:32Je sais bien, mais
07:34moi je suis nostalgique d'un temps
07:36où il y avait un compromis social
07:38c'est-à-dire, vous voyez, par exemple, Marcel Dassault
07:40je pense à lui, Marcel Dassault
07:42donc le père Dassault
07:44à la libération dans les années 50
07:46il convoquait, l'aéronautique
07:48a été très développée
07:50en Pyrénées-Atlantique, j'ai des copains
07:52anciens responsables syndicalistes qui faisaient
07:54face à Marcel Dassault et disaient
07:56c'est impressionnant, Olivier, il nous convoquait dans son bureau
07:58il nous disait, bon allez les petits, il y avait une
08:00forme de paternalisme patronal
08:02ça, ça, je peux
08:04pour les salaires, ça, ça, conditions de travail, on va faire
08:06ça, je ne peux pas cette année, on verra
08:08après, ça va, on top, on top
08:10la main ? Oh non, mais allez, on top
08:12et tout le monde était content, les copains
08:14redescendaient en train vers le Pays Basque
08:16l'usine était à Biarritz et ils disaient
08:18on a remporté la victoire sur tous, c'était pas vrai
08:20Dassault leur disait d'ailleurs
08:22vous pouvez dire que vous avez tout gagné, mais c'est pas grave
08:24disons, il y avait ce compromis social
08:26vous parlez de toute façon d'un temps où le compromis
08:28social pouvait exister, c'est ce que
08:30de Gaulle fait avec les communistes en 1945
08:32c'est ce que Dassault a fait après pendant les
08:3420 années qui ont suivi, moi je regrette
08:36une financiarisation
08:38du capital qui fait que certaines
08:40entreprises en Pyrénées-Atlantique ne
08:42savent plus quel est le patron puisque c'est un fonds de pension
08:44américain, moi j'ai connu Marcel Dassault
08:46Fabien Leclerc, je l'ai connu parce
08:48qu'il avait ses bureaux en bas des Champs-Élysées et c'était
08:50un des patrons, il y avait plein de choses dans ton
08:52super
08:54tu l'as peut-être pas rencontré
08:56tu l'as rencontré déjà, moi j'ai rencontré
08:58Marcel Dassault parce que c'était aussi un des patrons du Jour de France
09:00tu étais en quelle année ?
09:02moi je l'ai connu entre 78 et 81
09:041982, 1900, oui bien sûr
09:06siècle dernier bien sûr
09:08et alors, mais c'est à dire
09:10que c'était des vrais patrons et les employés
09:12respectaient leurs patrons
09:14il n'y a plus aujourd'hui, tout le monde s'insulte
09:16ça monte tout de suite dans le rouge, tout de suite
09:18c'est un temps où
09:20le compromis d'une manière générale
09:22est impossible, j'ai parlé tout à l'heure
09:24de polarisation du débat, ça veut bien dire
09:26que le compromis aujourd'hui
09:28n'est plus possible Géraldine Maillet
09:30effectivement vous parlez de polarisation, on n'a jamais été
09:32autant dans la polarisation, mais vous parlez de respect
09:34les élèves respectent plus les professeurs
09:36on respecte plus les policiers
09:38plus personne respecte plus personne
09:40là moi je suis tout à fait d'accord avec Gauthier
09:42sur le fait que la CGT se LF-ise
09:44au moins, au moins dans la forme
09:46au moins dans les sortes de
09:48joutes verbales comme ça, un peu spectaculaires
09:50qui sont finalement
09:52un sort de degré zéro de l'argumentation politique
09:54après vous dire que la CGT
09:56enfin vous parliez de Martinez tout à l'heure avec Adoration
09:58Olivier d'Artigolle, c'était pas non plus un grand réformateur
10:00Non c'est pas dit avec Adoration, je dis que
10:02la CGT avait changé avec
10:04moi ce que je trouve incroyable
10:06dans ce que tu dis, c'est le parallèle entre la CGT et le MEDEF
10:08en quoi la CGT crée de la richesse
10:10et crée des emplois ?
10:12A part bloquer le pays ?
10:14Non, tout simplement, on ne peut pas, si tu veux
10:16vouloir un compromis social
10:18si on dit qu'une CGT
10:20qui par exemple est à la tête
10:22d'une organisation de 670.000
10:24il me semble, adhérents
10:26et qui dans un très grand nombre
10:28oui c'est vrai, mais qui reste quand même
10:30une organisation syndicale
10:32mais tu pourrais
10:34regarder qu'il y a
10:36sur l'ensemble du pays un très grand nombre
10:38d'accords salariaux
10:40signés par la CGT à l'échelle des TPE
10:42TME, etc.
10:44C'est un petit peu inaperçu mais en décembre 2024
10:46il y a eu un accord, une lettre, une sorte de lettre
10:48qui a été signée entre le patronat
10:50et entre les syndicats hors CGT
10:52bien sûr, en fait eux ils sont responsables
10:54eux ils veulent que ça marche, ils veulent que le pays
10:56revienne sur des rails, qu'on trouve des
10:58solutions, qu'on crée de l'emploi
11:00et je trouve que la CGT est en cela totalement
11:02idéologisée et irresponsable
11:04On va remercier Pierre
11:06qui était avec nous en direct des Hauts-de-Seine
11:08Merci Pierre d'avoir été avec nous sur Europe 1 cet après-midi