• il y a 11 heures

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00:00Europe 1 Soir Week-end. 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:05A l'instant, on vient de me dire qu'on vient de recevoir un son de Jean-Luc Mélenchon.
00:10Vous allez écouter cette pastille sonore chez les auditeurs d'Europe 1.
00:13Il est actuellement en meeting, il est en campagne, il est du côté de Toulouse, Jean-Luc Mélenchon.
00:18Et je voulais savoir si vous partagez avec Jean-Luc Mélenchon sa vision de la France.
00:24Il y a une nouvelle France, et que cette nouvelle France, c'est la nôtre !
00:29Cessez d'imaginer une France du passé qui n'est plus là.
00:33Acceptez celle qui est là, et dites-vous bien, comme je le dis à chacun des jeunes gens
00:39dont je sais qu'ils sont nés comme moi, au Maghreb, ou bien encore ailleurs,
00:44cette partie du pays est à nous ! C'est là que naîtront vos enfants !
00:49C'est là que naîtront vos petits-enfants !
00:51Voilà pourquoi je parle de la nouvelle France.
00:56Alors, juste avant, me dit-on, et ça c'était il y a à peine une heure, il y a deux heures maximum,
01:03il disait que c'est terminé, les Français de Souches.
01:07Rajoutez ça, on n'a pas l'extrait sonore, si je vous jure, Véronique Jacquet, vous me regardez avec des yeux.
01:12On va chercher, on va chercher, parce que les extraits viennent d'arriver.
01:16C'est un rêve ? C'est un cauchemar ?
01:18Non mais, enfin, je ne sais pas, dites quelque chose.
01:22Moi j'ai besoin d'avoir, d'abord, la confirmation d'une stratégie électorale.
01:28C'est-à-dire, Jean-Luc Mélenchon dit que le cœur de leur bataille doit être la mobilisation des quartiers populaires
01:35et de la jeunesse des quartiers populaires, réduisant souvent ces populations-là à une religion ou à une situation sociale.
01:42Ce qui est donc un vote ethno-religieux, ce qui est très très loin de la manière dont moi j'ai pu croiser et travailler,
01:52y compris à un moment donné à Jean-Luc Mélenchon, en 2012, où on était vraiment sur une lecture classique de classe,
01:57du salariat, du monde du travail, bon voilà.
02:00Donc il a opté pour une autre stratégie électorale, jugeant qu'il ne pouvait pas rassembler une majorité dans le monde du travail.
02:10Bon, première chose. Après, moi je n'aime pas la... je fais attention avec tout ce qui est français de souche ou d'autres disent français...
02:17Alors c'est une phrase qu'il a employée, on me dit tout.
02:21Oui, donc moi je pense qu'il y a des français, que dans ces français il y a de la diversité et qu'il s'agit d'en faire un peuple
02:31et de travailler à l'unité, bien sûr, de ce peuple en essayant de faire redescendre des fractures, y compris des fractures identitaires.
02:38Voilà, c'est-à-dire qu'on peut être français de seconde, troisième génération, on en est français tout autant que des familles installées dans ce pays depuis beaucoup plus longtemps.
02:49Mais en tenant ce genre de discours, que fait-il Jean-Luc Mélenchon ?
02:52Il n'appelle pas l'unité, il ne crée pas l'unité Jean-Luc Mélenchon, il crée la discorde.
02:57On est à part, la France du passé c'est fini !
03:01Non mais bien sûr, la France du passé c'est fini, mais il le pense vraiment, alors pourquoi pas, il a le droit de le penser.
03:08Maintenant moi je vois chez lui deux dimensions, tout d'abord du pragmatisme, parce qu'il sait qu'il a un électorat, il constate une créolisation aussi de la société, d'ailleurs c'est ce qu'il souhaite, mais il la constate.
03:25Et c'est vrai que cette forme de créolisation existe de plus en plus dans notre société française.
03:32Et puis, je pense qu'il ne s'est jamais remis du fait qu'à la dernière élection présidentielle, il lui manquait 400 000 voix pour accéder au second tour.
03:41Et 400 000 voix, les spécialistes des bureaux de vote vous diront, c'est 7 voix par bureau de vote, c'est rien du tout quand vous y pensez.
03:50Donc lui il s'est dit, si je vais chercher ces voix dans les quartiers où on ne vote pas, où on ne vote pas suffisamment, où on ne s'approprie pas suffisamment ce vote parce qu'on ne se sent pas suffisamment français, et bien je peux faire un carton.
04:04Donc son pragmatisme électoral je le comprends, maintenant son cynisme électoral.

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