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00:00On va essayer de comprendre ces accidents de car. Hier, on en parlait justement, il y a eu un accident de car du côté du Rhône, pas de blessés.
00:06Mais on va essayer de répondre à cette question de Pauline. Les accidents de car sont-ils de plus en plus fréquents qu'avant ?
00:11Et je suis allée regarder les chiffres qui ont été publiés par l'ANATEP, une association nationale pour les transports éducatifs de l'enseignement.
00:18Et c'est vrai que le nombre d'accidents a augmenté. On va le voir sur les chiffres. En 2013, 31 accidents de transport en commun d'enfants.
00:25Et en 2024, vous voyez, 138 accidents. Alors attention, il faut aussi relativiser ces chiffres, parce que les enfants qui sont transportés,
00:33c'est entre 4 et 5 000 enfants tous les ans qui prennent des transports scolaires. Et donc, vous voyez ce chiffre pour 2024.
00:39Mais on va en parler avec un spécialiste de la question, Éric Breton. Merci d'être avec nous. Comment on peut expliquer ces accidents de car ?
00:47On a quand même une différence entre 2013 et 2024. Est-ce que vous avez, vous, des explications ?
00:52L'ANATEP pense à cette famille. Et donc, nous avons les pensées à la famille et aux proches de la lycéenne tuée.
01:01C'est effectivement difficile de parler de statistiques dans ces circonstances. Mais voilà. Alors déjà, il faut que je clarifie.
01:10Les statistiques que vous évoquez sont des statistiques de transports en commun d'enfants qui ne concernent pas exclusivement le transport scolaire,
01:18qui concernent effectivement 4 millions d'élèves chaque jour aller-retour. Donc c'est quand même très important.
01:24Mais vous avez aussi tous les accidents qui peuvent survenir dans le cadre de voyages pédagogiques, de sorties scolaires, des voyages de fin d'année, etc.
01:33Et donc d'abord, l'élément central, ce qu'il faut dire, c'est que malgré cette circonstance dramatique, évidemment, d'aujourd'hui,
01:39depuis 2011, nous avons toujours été sous les 10 tués par an dans le transport en commun d'enfants.
01:47Donc pour 2024, c'est donc 3 tués, dont 2 sur les points d'arrêt. Et donc 1 victime qui a été recensée dans des circonstances un peu identiques
01:57à celles que nous vivons aujourd'hui. Et puis 13 baissées hospitalisées. Mais je dirais que le travail des partenaires est très important,
02:05que ce soit les pouvoirs publics, les autorités organisatrices, les transporteurs. Les organisateurs qui organisent ces transports sont très intentifs
02:13à ce type d'événement. Mais effectivement, depuis 2022, on s'aperçoit qu'il y a une forte augmentation du nombre d'accidents.
02:21On est passé en fait de 88 accidents en 2022 à 138 accidents. Vous voyez que c'est quand même très significatif.
02:28Et ce qu'il faut quand même noter, et heureusement, c'est que la plupart de ces accidents n'ont pas fait et occasionné de victimes.
02:35Mais enfin, c'est quand même un élément significatif qu'il faut avoir. Je rajouterais, et je ne veux pas être trop long sur les statistiques,
02:41mais en 2024, sur les 13 baissées hospitalisées, 9 l'ont été dans les circonstances identiques à celles que nous vivons aujourd'hui,
02:50donc à Châteaudun, avec ce décès malheureux de cette lycéenne.
02:54Éric Breton, l'enquête va se concentrer principalement sur le rôle du conducteur. Conducteur testé positif aux stupéfiants.
03:02Est-ce qu'il y a des contrôles ? Comment fonctionne 1. la formation et 2. les contrôles de ces conducteurs de cars ?
03:10Alors il y a toujours effectivement des contrôles opérés par les forces de police et de gendarmerie.
03:14Il y a énormément de, comment dire, d'opérations coup de poing, comme ils le nomment.
03:19Donc on arrive devant un collège, l'appareil contrôle l'ensemble des conducteurs et des conductrices qui desservent tel collège.
03:27Donc ça, ce genre d'opération est peut-être assez régulière, mais peut-être qu'elle manque effectivement d'être peut-être un petit peu réactivée.
03:36Et j'insiste sur le fait parce qu'on parle de, c'est le procureur qui vient d'annoncer que le conducteur était, comment dire, déclaré positif à la cocaïne.
03:49Il y a des précédents et ils sont très récents en fait.
03:54Et par conséquent, je pense qu'il y a effectivement une démarche à avoir en la matière de sanctions et de répression beaucoup plus importantes.
04:01Je note que l'accident du 1er décembre à Port-et-Puis-Morins, dans les Pyrénées-Orientales, vous vous rappelez,
04:09cet autocar espagnol qui a été affoncé sur la falaise avec 2 tués, a été contrôlé à la cocaïne également.
04:18Le dernier accident, le 27 décembre, dans le Béarn, à Monnins, sur une ligne régulière d'un cadre régional, ce conducteur était sous l'emprise de la cocaïne.
04:30Donc il y a effectivement l'émergence d'un problème dans la matière.
04:34Eric Breton, restez bien avec nous, simplement, Maxime Brandstetter, conduite sous l'emprise de stupéfiants, c'est une circonstance aggravante ?
04:41C'est une circonstance aggravante. Pour homicide involontaire, il risque d'abord 5 ans de prison.
04:44S'il y a une circonstance aggravante et les stupéfiants en ont eu une, ça monte à 7 ans et ça peut aller jusqu'à 10 ans s'il y en a une deuxième,
04:50comme par exemple manquer à une obligation de prudence.
04:53Eric Breton, je voulais aussi vous poser une question sur les conducteurs qui transportent justement des enfants, des scolaires.
04:59Est-ce qu'ils ont des consignes particulières ? Est-ce qu'il y a une attention qui est plus importante pour ces conducteurs, pour les élèves par exemple ?
05:08Alors bien sûr, les conducteurs des autocars, en quelque sorte, ont d'abord ce qu'on appelle la FIMO, une formation initiale minimum parallèle à l'obtention du permis,
05:18et donc sont formés pendant 3 semaines sur ce type de... enfin avec une multitude d'éléments qu'il faut qu'ils aient en tête.
05:27Et puis ensuite, régulièrement, tous les 5 ans, vous avez effectivement ce qu'on appelle une formation continue obligatoire qui est censée donner des piqûres de rappel.
05:36En quelque sorte, on évolue l'évolution de la réglementation, etc.
05:41Mais là, on se faudralise peut-être un peu beaucoup, et c'est vrai que c'est tout à fait logique dans ce cadre précis, sur les conducteurs.
05:49Mais moi, il y a un message que je voudrais donner, c'est aussi le comportement des passagers.
05:54Parce que lorsqu'on verra les conditions, enfin ce que l'enquête démontrera sur cet accident,
06:03mais la jeune lycéenne n'était pas attachée, et à partir du moment où vous montez dans un autocar, il faut s'attacher,
06:11parce que c'est absolument nécessaire pour éviter ce qu'on appelle les éjections totales ou partielles du véhicule.
06:17On se fait éjecter du véhicule et on a des blessures extrêmement graves.
06:21Justement, Eric Breton, quand on monte à bord d'une voiture aujourd'hui et qu'on ne met pas sa ceinture,
06:28on ne peut pas avancer. Ça n'existe pas sur les cars scolaires. Comment s'assurer, comment vérifier que les enfants, les adolescents sont bien attachés ?
06:37C'est une excellente question. C'est-à-dire que c'est très difficile, d'autant plus que le code de la route pour les véhicules de plus de 10 places,
06:43donc on est dans ce cadre précis, ne reconnaît pas au conducteur la responsabilité de vérifier ce port de la ceinture.
06:50Donc en fait, il y a une espèce de flou dans lequel on se place.
06:53Et donc c'est tout le rôle de la prévention. Et donc à l'ANATEP, on fait ces opérations de sensibilisation qu'on appelle le transport attitude.
07:01On fait à peu près 200 000 élèves chaque année de la maternelle au lycée.
07:07On apprend dans les établissements scolaires avec des autocars. On fait monter les enfants à l'intérieur.
07:12On leur apprend comment on boucle une ceinture, pourquoi il faut boucler sa ceinture.
07:15On leur explique les angles morts, comment traverser derrière.
07:19Donc on fait de la prévention. C'est avant tout par la prévention qu'on arrivera à changer ses comportements.
07:24Car s'il n'y a pas cette volonté de prévention, et j'ajoute que dans le centre Val-de-Loire, on travaille avec la région.
07:33En 2024, nous avons fait 15 collèges en Eure-et-Loire, très spécifiquement en Eure-et-Loire, donc dans le département qui est en cause.
07:42Et l'établissement de Châteaudun, on le connaît, on l'a fait encore l'année dernière.
07:47Donc vous voyez, c'est une leçon de modestie. Je pense que c'est l'ensemble des acteurs qui doivent avoir une action coordonnée.
07:54Mais même les préventeurs, si je peux appeler ça comme ça, même les associations comme nous, c'est une leçon d'humilité.
08:00On fait des opérations de sensibilisation et parfois les enfants n'écoutent pas forcément toujours ce qu'on leur dit.
08:06Et les parents, il faut absolument aussi que vous leur disiez, je m'adresse aux parents aussi, qu'il faut vraiment s'attacher à l'intérieur d'un autocar.
08:13Mais dernier message, si je peux me permettre, si je ne veux pas être trop long, mais l'autocar est quand même le transport, le moyen le plus sûr qui existe.
08:20Puisque vous avez, rien que pour le transport scolaire, 4 millions d'enfants transportés par jour à les retours.
08:26Et vous n'avez que, malheureusement c'est trop, mais 3 tués en 2024.
08:32Donc à comparer à plus d'une centaine de morts dans des voitures particulières, la voiture des parents, sur la trottinette.
08:41Merci Eric Breton, le message rassurant d'Eric Breton.
08:44Les parents en ont besoin parce que dans quelques heures il va falloir reprendre le car scolaire pour rentrer à la maison.
08:50Et les parents, les élèves ont besoin d'être rassurés aujourd'hui.