Bernard Arnault s'est exprimé à propos de la fiscalité des grandes entreprises en France, qui pousserait selon lui à la "délocalisation". Le député "Picardie debout", François Ruffin réagit à ces déclarations.
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00:00Un peu de décence d'abord, on a un monsieur Arnault dont la fortune a été multipliée par 6 en 10 ans,
00:06qui est passé de 28 milliards d'euros à 190 milliards d'euros.
00:08Je pense que les gens ne se rendent pas compte, mais ça signifie qu'en une année de revenu de Bernard Arnault,
00:13c'est 810 000 années de revenu d'un français moyen, c'est-à-dire d'une infirmière, d'un professeur, d'un éboueur,
00:21et que c'est comme s'il travaillait depuis le pléistocène pour une année de revenu de Bernard Arnault.
00:25Et c'est ce monsieur dont la fortune a décuplé qui vient là, gindre et se plaindre parce qu'il y aurait une taxe sur les entreprises
00:34qui font plus de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
00:37Je fais une parenthèse. Personne ne conteste la richesse de Bernard Arnault, mais là, il s'agit bien de l'impact qu'une telle taxe,
00:45qu'une telle contribution aurait sur les emplois et sur l'activité économique. Il ne s'agit pas seulement de la richesse personnelle de Bernard Arnault.
00:52Cette contribution, elle est sur l'entreprise.
00:54Écoutez, là, il y a un chantage qui prétend exercer. Mais vous savez déjà, en 1981, monsieur Arnault s'était exilé aux États-Unis
01:00parce qu'il y avait les socialistes qui arrivaient. Et puis finalement, il était revenu en France. On lui avait fait un énorme cadeau.
01:04La France lui avait fait un énorme cadeau qui était Dior et qui lui avait permis de construire son empire du luxe sans rien créer.
01:11Donc normalement, on devrait demander à monsieur Arnault et on devrait demander à toutes les personnes qui dirigent les grandes entreprises
01:17dans notre pays d'être un petit peu patriotes. Quand le CAC 40 fait 100 milliards d'euros de dividendes pour ses actionnaires aujourd'hui
01:24et qu'y compris les échos, le journal de Bernard Arnault dit que jamais les entreprises ont été aussi généreuses à l'endroit de leurs actionnaires.
01:31Quand il y a 150 milliards d'euros de bénéfices des entreprises du CAC 40, exercer un chantage pour des salariés, pour des ouvriers,
01:39pour des PME, c'est une véritable crise. Je pense que c'est de l'ordre de l'indécence.
01:44Donc il faudrait que monsieur Arnault remette le pied sur terre aux côtés des salariés, aux côtés des ouvriers, aux côtés des patrons de TPE, PME.
01:52Juste avant de donner la parole à Agnès Verdier-Molinier, François Ruffin, y a-t-il un habitant dans votre circonscription, un ouvrier, un salarié
02:02qui verra son mode de vie augmenter, son salaire progresser si Bernard Arnault et les activités qu'il a en France s'en vont
02:12parce qu'il considère qu'aux Etats-Unis ou dans d'autres pays, on paye moins d'impôts qu'on en paye en France ?
02:16Je vais vous y répondre déjà puisque concernant ma circonscription, il y avait des milliers d'emplois, 10 000 emplois dans ma circonscription
02:22avant que monsieur Bernard Arnault n'arrive en 1984 et qu'il décide de licencier et de fermer toutes les usines en série.
02:28Voilà l'effet qu'a eu dans ma circonscription le passage de Bernard Arnault.
02:32Ça n'a pas été un foisonnement d'emplois, c'est tout l'inverse qui s'est produit dans ma circonscription.
02:37Monsieur Bernard Arnault cherche à payer le moins d'impôts possible pour lui et pour sa société.
02:43Il est le recordman des filiales au Luxembourg. Il a déjà voulu partir, nous dit-il, en Belgique.
02:49Il faut que ça se sanctionne.