Le responsable Zone Sud Unité, Bruno Bartoccetti, parle de la délinquance à Nîmes : «La délinquance a évolué à Nîmes de manière fulgurante».
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00:00Oui, bonjour, je partage votre désespoir, vraiment.
00:03Vous savez, je connais très très bien cette ville de Nîmes,
00:05et je peux vous dire que la délinquance a évolué
00:08ces 10-20 dernières années d'une manière fulgurante.
00:12C'est une ville qui, sur un plan économique,
00:16intéresse malheureusement, sur un plan économique,
00:20les narcotrafiquants, intéresse beaucoup ces trafiquants.
00:24Il y a une forte demande, encore une fois,
00:25on va revenir sur les consommateurs, la demande, etc.
00:28Mais le Gard, d'ailleurs, est touché par ce phénomène-là,
00:31mais Nîmes plus particulièrement.
00:33Et c'est vrai que lorsqu'on parle de trois effectifs,
00:35ça ne ressemble à rien, je veux dire, ce n'est pas un renfort,
00:39ça ne remplace même pas les départs à la retraite.
00:41Et lorsqu'on parle d'une cinquantaine de policiers,
00:43c'est un minimum à avoir, parce qu'on a pris beaucoup de retard.
00:46Il faut occuper le terrain, il faut pilonner,
00:48il faut renforcer les services d'investigation.
00:50Bien sûr, les enquêteurs sont en souffrance aujourd'hui,
00:54et Nîmes particulièrement, vraiment, vraiment.
00:57Et merci de le souligner.
00:58Vous avez une ville qui est très touchée par le banditisme,
01:02par les fusillades, par le trafic de stupéfiants.
01:04Il nous faut du monde sur le terrain.
01:06Et vous savez, quand on parle de 50 effectifs, voire 60, 70,
01:09c'est H24, 365 jours par an.
01:13Donc, ce n'est pas 50 policiers qui vont occuper en plus le terrain tous les jours.
01:16C'est sur des vacations de 8, 9 heures.
01:18Donc, il faut vraiment du monde pour pouvoir avoir,
01:21finalement, une dizaine de policiers présents en plus sur place dans une ville.
01:25On doit travailler le jour, la nuit, on doit pilonner en permanence.
01:28Sinon, on n'y arrivera pas, là, je comprends.
01:30– Ça veut dire, Bruno, Bruno, ça veut dire quand même
01:33que vous réclamez 20 fois plus que ce qu'on vous envoie.
01:36Pourquoi est-ce qu'on ne vous envoie pas ces effectifs, en fait ?
01:38C'est ce que j'ai du mal à comprendre.
01:40C'est un problème d'argent ?
01:40Parce qu'on nous explique que c'est une priorité.
01:42C'est un problème d'argent ? C'est un problème de formation ?
01:45C'est un problème humain ?
01:46C'est-à-dire qu'on ne trouve pas l'argent ?
01:48Les gens, pardon, c'est quoi le problème ?
01:51– Ben oui, écoutez, la réponse est dans votre question,
01:53parce que Nîmes est touchée,
01:54mais vous avez plein de villes qui sont touchées par le narcotrafic.
01:58Rien que dans le Gard, vous avez Bagnole, Alès qui sont touchés.
02:02Vous avez 400 points de deal rien que pour la zone sud.
02:04Toutes les villes, aujourd'hui, les moyennes villes et les grandes villes
02:07sont touchées par ce phénomène-là.
02:09Et pourquoi on n'envoie pas d'effectifs ?
02:10Mais aujourd'hui, le métier de policier ne fait rêver plus personne.
02:14Tant sur un plan salarial que sur le fonctionnement.
02:18Bien sûr, ce n'est pas votre cas et vous ne le faites jamais à l'antenne,
02:21mais vous avez aussi, soit dans les réseaux sociaux,
02:23soit parfois certains journaux qui nous salissent
02:27avant même qu'une enquête ne soit menée.
02:29On parle de pression, de bavure,
02:32ou alors je vais parler surtout du LFI qui considère que ce sont nous les voyous.
02:38Donc comment voulez-vous qu'un gamin aujourd'hui de 20 ans,
02:41même s'il a envie d'être flic,
02:44fasse son examen pour entrer dans notre profession ?
02:46C'est très difficile, vous n'avez pas aujourd'hui,
02:48ou très très peu aujourd'hui,
02:50de policiers qui rêvent que leurs enfants deviennent flics.
02:52Ça, c'est quelque chose d'important à souvenir.
02:55Ça veut dire qu'aujourd'hui, notre police est malmenée dans notre pays
02:58et on a une crise de vocation et c'est très difficile effectivement
03:00de renforcer des villes qui ont besoin d'effectifs, notamment communes.