Alors qu'Owen L. est décrit comme étant violent, Gabrielle Cluzel, journaliste, rebondit sur l’affaire : «La délinquance n’est pas nécessairement subordonnée à la pauvreté».
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00:00C'est vrai que j'entends dire qu'il était dans une famille aisée, mais je crois d'ailleurs que ça bat en brèche, c'est un poncif du reste.
00:07La pauvreté ne mène pas nécessairement à la délinquance, et la délinquance n'est pas nécessairement subordonnée à la pauvreté.
00:13Mais vous savez, il y a d'autres pauvretés que la pauvreté matérielle.
00:16Il faut avoir la misère morale, la misère culturelle, la misère intellectuelle, la misère affective.
00:22Tout ça, ce sera déterminé. C'est vrai que visiblement, ce personnage n'était pas construit, c'est le moindre des constats qu'on peut faire.
00:35On a l'impression qu'il a traversé sa vie quand même. Après, vous savez, c'est compliqué, parce qu'on est au tout début de l'enquête,
00:40on n'est pas les tenants et les aboutissants, donc ça reste des hypothèses, mais on a l'impression qu'il a traversé sa vie sans rencontrer réellement d'opposition.
00:47Je ne peux pas juger les parents, mais on a l'impression d'un contexte, je ne sais pas si vous avez vu ce film « We need to talk about Kevin »
00:54librement inspiré de la tuerie à Colombine, vous savez, d'un jeune qui avait tiré dans son école aux Etats-Unis,
01:01où des parents sont face à un enfant ultra-violent, et ils ne savent pas quoi faire, et finalement, ils vont d'accommodement en accommodement,
01:07en se disant « bon, là, ça va, il n'est pas trop énervé, donc on va continuer comme ça ».
01:11Et puis l'école, vous voyez les commentaires des professeurs, je ne sais pas si vous avez vu, qui disent « il était un peu nul »,
01:18enfin, ils l'utilisent dans un mot un peu vulgaire, mais on l'a porté jusqu'au bout comme ça, ses camarades parlent d'une personnalité assez médiocre, finalement.
01:27Il avait souvent des coups de colère, enfin, il partait de son domicile, même il empruntait sa voiture, donc c'est vrai que…
01:32Voilà, et puis la justice aussi, on a l'impression que la justice, avant, on disait qu'il vole un oeuf, il vole un bœuf,
01:37il y a quand même ces vols, plus cette jeune sœur qui a été abassée, enfin, ce n'est quand même pas rien,
01:44mais c'est vrai que l'ensemble de ces faits n'a pas conduit, mais là encore, moi, je n'ai pas tous les éléments,
01:48mais n'a pas conduit à une condamnation exemplaire, on est dans les mesures éducatives, on le prend pour un gamin, moi, ça me frappe,
01:54parce que vous savez, hier, ses aveux ont coïncidé avec la loi sur la réforme des mineurs, là, et Bâges.
02:00Ce qui m'a frappé, c'est qu'on a confondu les deux événements, mais pardon, à 23 ans, il y avait des gens qui se faisaient tuer dans les tranchées autrefois.
02:06Lui, sa seule guerre, c'était dans ses pantoufles, dans son canapé, avec des morts virtuelles qui l'énervaient visiblement prodigieusement.
02:11Donc tout cela fait un ensemble quand même assez explosif, qui est peut-être révélateur, et sans doute de notre société, il faudra en tirer les leçons.