Lundi 27 janvier 2025, SMART TECH reçoit Jaques Poléni (délégué général, Cercle Crédo) et Romain Bonenfant (directeur général, Fédération Française des Télécoms)
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00:00Débat aujourd'hui sur la résilience des infrastructures numériques face aux crises climatiques, on en parle avec Jacques Polheny, bonjour Jacques.
00:11Bonjour Delphine.
00:12Je vous en prie, délégué général du cercle Credo qui rassemble des experts mais aussi les acteurs de la filière de la fibre optique depuis plus de 30 ans.
00:22Oui.
00:23Et parmi vos contributions, en juin dernier vous avez publié un guide technique sur la résilience des réseaux FTTH autrement dit fibre optique.
00:31Romain Bonenfant est avec nous également, bonjour Romain.
00:33Bonjour Delphine.
00:34Je rappelle que vous êtes le directeur général de la fédération française des télécoms, je n'ai pas tellement besoin de présenter ce que vous faites,
00:40mais ce qui m'intéresserait c'est peut-être de démarrer tout de suite avec un point sur la situation à Mayotte et le rétablissement finalement des communications, on en est où ?
00:49Alors les opérateurs sont à pied d'oeuvre, les communications ont été rétablies pour une part très importante de la population, plus de 90%,
00:55néanmoins il y a un certain nombre d'infrastructures qui ont été durement touchées, il y a des pylônes mobiles qui ont été détruits,
01:00en plus sur une situation où la couverture mobile à Mayotte n'était déjà pas optimale.
01:04Donc il faut reconstruire le réseau et il faut aussi l'adapter aux besoins de la population.
01:08Donc il faut reconstruire mais il ne faut pas reconstruire à l'identique, il faut reconstruire en mieux.
01:11Et pour ça on a besoin d'un certain nombre de dispositions, en ce moment il y a une discussion au parlement sur le projet de loi pour la reconstruction de Mayotte,
01:18et dans ce cadre-là on a défendu un certain nombre de propositions pour faciliter cette reconstruction.
01:24Mais c'est un problème de budget ou c'est vraiment une question de choix technologique ?
01:29En fait c'est des questions extrêmement pratiques, pour savoir reconstruire il faut avoir les autorisations administratives nécessaires,
01:34ce sont des processus qui peuvent prendre un peu de temps et on a besoin d'aller beaucoup plus vite pour reconstruire.
01:39Le temps moyen d'installation...
01:41C'est-à-dire que ce n'est pas le moment de tirer de la fibre optique par exemple à Mayotte ?
01:45Il va falloir tirer de la fibre optique à Mayotte mais il faut le faire plus vite que d'habitude.
01:49Il faut aussi reconstruire les pylônes mobiles plus vite que d'habitude.
01:52Le temps moyen d'installation d'un pylône en France c'est à peu près 24 mois, c'est beaucoup trop long.
01:56Donc évidemment il faut aller beaucoup plus vite.
01:58Et puis par ailleurs on a des problématiques qu'on a également dans l'hexagone sur la capacité à bien déployer sur le littoral.
02:05En moyenne les littoraux sont quand même moins bien couverts parce qu'il y a des contraintes d'urbanisme particulières qui sont liées à la loi littoral.
02:11On ne peut pas construire dès lors qu'on s'éloigne de l'urbanisation existante.
02:15Donc il y a de bonnes raisons, il faut protéger les paysages mais ça empêche d'avoir la meilleure couverture.
02:20Et donc à Mayotte cette problématique elle est très très prégnante et on cherche à avoir des assouplissements pour reconstruire plus vite et mieux.
02:26Sur la fibre optique, la filière est engagée à Mayotte aussi ?
02:30Je pense qu'elle l'est, elle va l'être encore plus tout en sachant que Mayotte était un des départements français le moins couvert en fibre optique.
02:40Il y avait un plan d'investissement qui était prévu en 2024 qui a été stoppé avec les événements que nous connaissons.
02:49Et normalement il y a un plan d'urgence qui est mis en place pour pouvoir fibrer Mayotte.
02:57Mais ça reste un projet pertinent selon vous ? Parce qu'en urgence on a dû faire appel à Starlink d'Elon Musk.
03:07En fait on se dit aujourd'hui est-ce qu'on peut rétablir des communications rapidement autrement qu'en faisant appel à Starlink ?
03:14Je sais que ça a pas mal contrarié du côté de chez Orange cette annonce soudaine mais c'est une vraie question.
03:21Alors évidemment il faut faire face à l'urgence et pour faire face à l'urgence on utilise les moyens qui sont immédiatement disponibles
03:26qui permettent d'amener de la connectivité et dans ce cadre-là le satellite était une solution pertinente.
03:31Le sujet effectivement c'est qu'est-ce qu'on fait à moyen et long terme et pour ça il faut reconstruire.
03:36Donc les opérateurs sont déjà sur le terrain encore une fois sur le mobile on a déjà bien rétabli la situation
03:42mais clairement on n'est pas dans la situation pérenne il faut aller beaucoup plus loin.
03:45Le satellite c'est pas une solution pérenne ?
03:48En tout cas sur la solution Starlink effectivement il y a des sujets de pérennité, de souveraineté bien évidemment.
03:57Est-ce qu'on a envie que toutes les communications électroniques de Mayotte, de la France plus généralement
04:02transitent par des satellites qui sont détenus par Elon Musk dont on voit un certain nombre d'agitations sur différents sujets ?
04:09Est-ce qu'on veut dépendre des positionnements d'Elon Musk dans la durée ?
04:13Je pense que ce ne serait pas raisonnable en fait et donc c'est pour ça qu'on a besoin de penser effectivement au long terme
04:18avec des infrastructures qui sont de qualité, des infrastructures qui sont souveraines
04:21et qui vont permettre de répondre dans la durée aux besoins de la population dans un cadre qui est sécurisé.
04:26Sur ce sujet quand même du satellite, Jacques, on a l'impression en tout cas que ça arrive comme une alternative de plus en plus intéressante
04:37à des chantiers qui sont quand même pharaoniques quand on parle de fibre optique.
04:42Complètement. Alors après moi je mettrais juste un petit bémol par rapport à Starlink par rapport aux performances techniques
04:48parce que si tout le monde bascule sur Starlink ça va être un goulot d'étranglement
04:52et puis en fait le résultat il ne sera pas là puisque la connectivité sera réduite, les bandes passantes seront réduites, etc.
05:00Après on peut aussi faire du satellite en dehors de Starlink ?
05:03Oui bien sûr, bien sûr, bien sûr. Et les opérateurs si y a tel, Orange travaille aussi dessus avec Telsat.
05:10Mais le sujet c'est qu'on voit Starlink arriver, on connaît tous le problème sur le mobile avec les ondes blanches
05:19et donc sur le très haut débit on a aussi des zones blanches entre guillemets et donc Starlink peut être la solution.
05:27On voit aujourd'hui, on en discutait encore avant-hier...
05:30Parce que notre sujet c'est la résilience, on n'est pas sur les sujets de couverture.
05:34Sur le sujet de la résilience, est-ce que le satellite aujourd'hui s'impose comme une solution qu'il faut absolument mettre en place, pousser, investir ?
05:43Parce que les crises climatiques ne vont pas s'arrêter demain.
05:49Aujourd'hui on dépend effectivement d'un opérateur américain pour ses solutions, est-ce qu'on ne doit pas accélérer nous aussi ?
05:56Non je ne pense pas, enfin le satellite oui, alors dans le cadre de la résilience oui c'est une solution qui existe
06:03et qu'il faut utiliser dans des cas comme à Mayotte par exemple, rétablir rapidement des communications.
06:11Remonter un pylône, Romain le disait, ça ne se fait pas en deux jours.
06:16Rétablir des communications, parce que quand on parle de résilience, on peut dire qu'il n'y a pas de télécom, il n'y a pas de télécom, il n'y a pas d'énergie non plus.
06:25Donc s'il n'y a pas d'énergie, il n'y a pas de télécom.
06:27Donc tout ça, il y a une interdépendance des réseaux dans le cadre de la résilience qui fait que les réponses ne sont pas simples.
06:36Il y en a plusieurs, le satellite en est une.
06:39Justement Romain, si on sort un peu de Mayotte, on regarde plutôt la big picture.
06:44Quels sont aujourd'hui les points de vulnérabilité des infrastructures numériques ?
06:48Alors on vient de parler effectivement de l'énergie, les télécoms ça dépend de l'énergie.
06:53Quand il n'y a pas d'électricité, on n'a pas de télécom de manière générale, on a des moyens de secours,
06:57on a un certain nombre de générateurs électriques autonomes mais ce n'est pas capable de faire tourner l'ensemble du réseau.
07:03Donc on peut protéger de manière importante par rapport au risque électrique des grands points de réseau.
07:07Quand on va vers le diffus, c'est beaucoup plus difficile.
07:10Donc c'est pour ça que la dépendance à l'énergie, on voit que c'est quelque chose d'absolument essentiel.
07:14En automne 2023, on a eu les tempêtes Kiran, Domingos qui ont frappé durement l'ouest de la France.
07:20Il y a eu des vents à plus de 140 km heure, il y a 1,3 milliard de dégâts estimés.
07:24Donc c'est des tempêtes qui étaient extrêmement importantes.
07:26Donc ce sont des événements climatiques majeurs.
07:28On en a fait le bilan de manière très approfondie avec nos membres.
07:31Et on voit que sur les réseaux mobiles, globalement 97% des indisponibilités étaient tout simplement liées au fait qu'il n'y avait pas d'alimentation électrique.
07:39Et quand l'alimentation électrique revient, globalement le réseau fonctionne dans la plupart des cas de manière quasi automatique.
07:45Donc parfois il faut faire venir un technicien pour réorienter une antenne, parfois il faut redémarrer un équipement.
07:50Mais ces cas étaient quand même globalement marginaux.
07:52Donc je pense que ce qu'on tire de cet événement climatique, c'est que d'abord nos réseaux sont quand même résilients.
07:56Parce qu'il n'y a pas eu de site mobile détruit à l'occasion de cette tempête qui était pourtant encore une fois tout à fait majeure.
08:03En revanche, il faut vraiment réfléchir à cette interdépendance avec l'énergie.
08:06D'autant plus que la gestion de crise pour les réseaux énergétiques nécessite également des communications qui fonctionnent de manière tout à fait évidente.
08:14Donc il y a une forme d'interdépendance entre les deux.
08:17Et aujourd'hui cette interdépendance, elle n'est pas bien cadrée dans le droit.
08:20C'est-à-dire qu'évidemment il y a une coopération sur le terrain entre les équipes d'Enedis, les équipes des opérateurs, tout le monde se parle.
08:25Mais aujourd'hui tout ça, ce n'est pas bien construit.
08:28Les hôpitaux ont un certain nombre de dispositions qui les concernent pour qu'en cas de coupure d'électricité, ils soient d'abord protégés parce qu'ils ont des moyens de secours.
08:36Et puis rétabli le plus rapidement possible.
08:38Cette notion d'être rétabli le plus rapidement possible, ça se fait dans la gestion de crise, ça se fait sous la houlette des préfets, etc.
08:45Mais ce n'est pas quelque chose qui est systématisé.
08:48Et on aurait vraiment besoin de ça.
08:50Alors, on n'a pas donné la définition de la résilience et je sais que Jacques la possède parce qu'on a travaillé ensemble sur un des événements de Credo.
08:58Petite interrogation.
09:00Alors, je ne l'ai plus en tête complètement.
09:03Je l'ai noté, moi je ne l'ai pas en tête.
09:05Alors, pour le cercle Credo, et je reviendrai après au propos de Romain pour le compléter.
09:13Alors pour nous, un réseau résilient, à la base, il doit être résistant.
09:17Je crois que ça c'est important parce que si on n'a pas un réseau résistant, et j'expliquerai après pourquoi, donc on ne peut pas parler de résilience.
09:24Ça, c'est le premier point.
09:26Et ensuite, c'est la capacité de ces réseaux à rétablir un service, même dégradé, le plus rapidement possible.
09:35Donc voilà, ça c'est le contenu.
09:38Alors pour compléter, quand on parle de résilience par rapport aux événements climatiques, je crois que le sujet est très vaste.
09:45Il y a mille réponses à apporter.
09:48L'énergie en est une.
09:49Ça dépend après des types d'événements climatiques que l'on a.
09:53La réponse n'est pas la même si c'est un huracan, si c'est une inondation, si c'est un incendie, si c'est une avalanche, des choses comme ça.
10:04L'énergie, c'est le point numéro un.
10:06Là-dessus, il n'y a pas de question.
10:10Après, quand on regarde les points de fragilité des réseaux, quand il y a des ouragans, quand il y a des tempêtes, on le voit sur Mayotte, c'est toutes les infrastructures aériennes.
10:23Donc les infrastructures aériennes, elles sont conçues, elles sont très résistantes parce qu'il y a des règles, des normes de construction, d'ingénierie de ces lignes aériennes.
10:36On le voit souvent quand il y a des ouragans, les supports aériens tombent, mais ça continue de fonctionner.
10:43Par contre, c'est toutes les problématiques, chutes d'arbres et lagages.
10:47Donc ça, c'est quelque chose que l'on pourrait anticiper pour essayer de minimiser l'impact d'une tempête ou des coups de vent.
11:00On a entendu parler d'Irma, Alex, où il y avait des vents à 200 km heure.
11:05Ça veut dire quoi ? C'est l'enfouissement de ces lignes ?
11:08Non. L'enfouissement, c'est avec parcimonie. C'est dans des zones vraiment très impactantes, très impactées, où là, c'est vraiment stratégique.
11:21Où s'il y a des services d'urgence ou des choses comme ça, on ne va pas enfuir partout.
11:24On ne peut pas parler de résilience, par exemple, dans une zone de montagne isolée qui a des lignes aériennes par rapport à une zone urbanisée.
11:31Les zones urbanisées devraient être priorisées par rapport à une zone isolée, où là, on ne va pas aller enfuir puisqu'il n'y a pas de risque derrière.
11:38Quelles sont les actions qui sont mises en place aujourd'hui par les opérateurs pour travailler ce sujet de la résilience ?
11:45On est en train de vraiment penser les différents temps de la crise. On vient de le dire, il faut anticiper.
11:49Donc déjà, se projeter sur les risques réels dans une zone donnée.
11:52Et effectivement, il n'y a pas de réponse homogène.
11:54Il y a eu un peu ce débat et des fausses idées qui consistent à dire qu'il suffit d'enfuir, il suffit de ne pas mettre un milliard d'euros dans l'investissement.
12:00Et on va tout résoudre.
12:02On parlait de Mayotte. Dans les zones soumises à des risques de cyclone, dans les outre-mer de manière générale, il y a eu des programmes d'enfouissement très importants.
12:10Et c'est très pertinent parce que là, effectivement, par rapport au risque cyclonique, l'enfouissement peut être une solution.
12:15En revanche, dès lors qu'on a des inondations, c'était le cas dans le Pas-de-Calais il y a un peu plus d'un an, il y a eu des inondations très importantes,
12:21il vaut mieux avoir de l'aérien qu'effectivement des infrastructures enfuies, c'est plus résistant.
12:25Donc il faut bien cartographier la zone, avoir une bonne vision des risques pour bien adapter les infrastructures.
12:32Il faut ensuite penser à la gestion de crise.
12:34Là aussi, je pense qu'on a beaucoup progressé ces dernières années.
12:37Le monde de la fibre évolue.
12:38Vous le savez bien, avant il y avait France Télécom qui gérait tous les réseaux.
12:41Dans la fibre optique, il y a différents opérateurs d'infrastructures.
12:44Il faut que ces opérateurs soient des acteurs de la gestion de crise, qu'ils soient dans les cellules de crise organisées par les préfectures, etc.
12:49Il y a eu pas mal de progrès qui ont été faits à cet égard ces dernières années.
12:53La résilience, ce n'est pas être imperméable à toutes les crises.
12:56Je pense que ce serait présomptueux avec le changement de climatique de dire qu'on va se protéger de tout.
13:00On va traverser la crise en étant totalement indemne.
13:03La résilience, il y a aussi un troisième temps qui est reconstruire.
13:06Reconstruire, c'est être capable d'aller vite.
13:08Pour ça, il faut faire un peu de créativité, peut-être se libérer d'un certain nombre de contraintes administratives.
13:12C'est ce qu'on est en train de faire sur Mayotte.
13:14Ce n'est pas toujours facile parce qu'il peut y avoir des résistances,
13:17notamment sur tout ce qui peut concerner les règles d'urbanisme.
13:20Sur Mayotte, ça a bien progressé au Parlement.
13:22On a besoin de cette facilité pour aller reconstruire le plus vite possible.
13:25Les infrastructures de télécommunication sont des infrastructures essentielles ?
13:29Ce sont, de notre point de vue, des infrastructures essentielles.
13:32C'est le cadre qui devrait nous permettre d'avoir la bonne qualification juridique
13:36et être priorisé par exemple au rétablissement de l'électricité.
13:39Aujourd'hui, elles ne sont pas dans ce cadre de rétablissement de l'électricité.
13:45Elles ne sont pas considérées comme des infrastructures essentielles.
13:48Il y a également un autre point qui est important dans la préparation des opérateurs.
13:51C'est la redondance des réseaux.
13:53Quand on remonte dans le réseau, pas quand on est près de l'habitant,
13:56mais quand on remonte sur les nationales ou les autoroutes des réseaux de télécommunication,
14:01il y a différents chemins possibles.
14:02Cela participe de la résilience des réseaux.
14:04La résilience a toujours été présente dans les télécoms.
14:06Les télécoms sont une infrastructure essentielle.
14:09On en a vraiment besoin pour des services qui sont extrêmement critiques.
14:12Ce ne sont pas des risques climatiques,
14:14mais quand il y a eu des sabotages pendant la période des Jeux Olympiques
14:18sur des infrastructures majeures de télécommunication,
14:20l'impact sur les populations a été tout à fait réduit,
14:23voire quasi nul à l'aval de la plupart des points concernés.
14:28Pourquoi ? Parce qu'il y avait différents chemins.
14:30Qu'est-ce que ça veut dire pour les opérateurs qui sont sur le terrain
14:36et qui posent cette fibre optique partout en France ?
14:39Qu'est-ce que ça veut dire de travailler sur la résilience,
14:41mais vraiment dès la conception ?
14:43Qu'est-ce que ça change en fait ?
14:44Ça change beaucoup de choses.
14:46Je dirais que ça change beaucoup de choses,
14:48parce que le constat que l'on a fait,
14:51et Delphine tu le précisais avant,
14:53sur la notion de réseau essentiel.
14:56Quant au réseau essentiel,
14:58toutes les infrastructures que nous connaissons,
15:01que les opérateurs ont déployées, Orange et SFR Bouygues,
15:04sont des réseaux essentiels.
15:06Ils ont été conçus à la base avec ces aspects de redondance,
15:11de maillage, pour pouvoir en cas d'incident
15:14rerouter le trafic et fonctionner.
15:16Ça c'est sous toute la partie transport.
15:18Sur le réseau d'accès,
15:19on va parler dans le cadre du plan France Réaudébit,
15:23cette notion essentielle n'a pas été intégrée au départ.
15:26On a déployé ces réseaux-là,
15:28et aujourd'hui on peut se féliciter d'avoir cette couverture
15:32à 90% de la population française,
15:35d'avoir le premier réseau fibre optique en Europe,
15:37donc ça c'est très bien.
15:38Par contre, dans la conception de l'ingénierie,
15:41on n'a pas pensé à ces opérations de maillage, premier point.
15:45Deuxième point, on est allé très vite,
15:47et quand on est allé très vite,
15:49on a peut-être fait abstraction de tous les aspects,
15:52qualité, performance, respect des normes.
15:55Donc on le voit, quand on parle de la résilience,
15:58on pense surtout aux ouragans, aux tempêtes,
16:01mais ça peut être aussi problématique de froid, de neige,
16:05de givre et autres.
16:07Et donc les contraintes que l'on a sur les câbles,
16:09qui peuvent être de l'élongation ou de l'étirement,
16:11si on a des câbles qui ne sont pas conformes aux spécifications,
16:14on en a les conclusions.
16:16Donc il faut profiter justement de ces incidents que l'on a,
16:19comme à Mayotte, de reconstruire,
16:21de ne pas reconstruire à l'identique,
16:22mais de penser résiliente quand on fait ces opérations
16:25d'évolution ou de reconstruction.
16:27Merci beaucoup Jacques.
16:28Juste pour ajouter que c'est aussi important chez les opérateurs
16:31d'avoir des équipes importantes sur le terrain.
16:33C'est pour ça que l'économie des opérateurs
16:35doit être saine, entre guillemets,
16:36pour qu'ils soient capables d'entretenir des équipes
16:38qui sont capables de réagir.
16:39C'est ce qu'on a vu sur toutes ces crises.
16:40Les hommes et les femmes des opérateurs
16:42sont là sur le terrain pour reconstruire
16:44et ça c'est absolument essentiel.
16:45C'est important de le rappeler.
16:46Merci beaucoup Romain Bonenfant,
16:47directeur général de la Fédération française des télécoms
16:50et Jacques Polanyi, directeur général du Cercle Credo.
16:53Merci encore.
16:54Merci.