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NewsTranscription
00:00Mesdames, Messieurs les Ministres, mes chers collègues,
00:03nous voilà réunis afin de terminer l'étude d'un texte
00:05dont les conditions d'examen, pour le moins tumultueuses,
00:08ne reflètent que trop bien la situation politique
00:11dans laquelle nous a placé le Président de la République.
00:13Un examen intumultueux, disais-je,
00:16car entre-temps, le gouvernement qui portait le présent budget
00:19a été censuré.
00:21Cette censure n'est que la suite logique du déni démocratique
00:24qu'a opéré le Président Macron,
00:26lorsqu'à la suite des élections législatives
00:28qu'il a lui-même convoquées,
00:30il a nommé feu Michel Barnier,
00:33Premier ministre issu d'un groupe de 47 députés sur 577.
00:38Un tel coup de force démocratique ne pouvait rester sans réponse.
00:43Et c'est tout à fait vrai, à négocier avec l'extrême droite,
00:46que le Premier ministre Barnier s'est retrouvé trahi
00:49par sa partenaire de négociation qui n'en avait jamais assez.
00:54Un nouveau gouvernement est donc en place.
00:56Et après avoir écouté la déclaration de politique générale,
00:59qui, disons-le franchement,
01:01s'apparentait plus à une déclaration d'inertie générale,
01:05je ne suis pas rassuré.
01:08Je tiens à revenir sur le choix qui a été fait
01:10de reprendre la navette sur le budget d'un gouvernement
01:13que la représentation nationale a censuré.
01:16Ce choix est tout sauf anodin
01:18et n'est pas seulement dicté par des considérations de célérité budgétaire.
01:22Non, ce choix d'apparence formelle
01:25est profondément politique
01:27en ce qu'il vous empĂŞche d'engager
01:29une négociation des plus exigeantes avec nous.
01:32Car ne vous méprenez pas sur notre famille politique, monsieur le ministre.
01:36Si dans nos territoires, nous avons pu sentir le besoin de stabilité,
01:40il est un autre besoin qui s'est fait sentir
01:43bien plus véhément et profond
01:45et qui, à ce jour, reste encore ignoré.
01:48C'est le besoin d'alternance.
01:50C'est cette demande d'alternance qui s'est faite jour
01:52lors des dernières élections législatives
01:54que le président a convoquées de son propre chef.
01:57Je le dis avec gravité,
01:59un changement de cap doit désormais s'opérer
02:02et ĂŞtre perceptible de tous.
02:05Ce changement doit ĂŞtre radical,
02:06car la défiance envers le président est énorme.
02:10Même le baromètre Elabe,
02:12pour les Ă©chos dans lesquels la cote de confiance
02:16du chef de l'Etat est tombée à 18%,
02:18ne contredit pas cette assertion.
02:20Quand vous tombez aussi bas,
02:22c'est que vos propres Ă©lecteurs vous quittent.
02:25Je le redis, ne pensez pas que notre clémence
02:28se fera automatiquement sur l'autel de la sacro-sainte stabilité.
02:33La stabilité ne sera acquise qu'à la lumière
02:35de la légitimité des décisions que vous prendrez.
02:38C'est un fait.
02:39Les sept années de politique inique et verticale du pouvoir macroniste
02:43ont été durement sanctionnées dans les urnes.
02:45Et ce n'est pas parce que le président utilise son pouvoir de nomination
02:49comme un pouvoir de décision
02:51que nous ferons comme si rien n'avait changé.
02:54Une fois de plus, la légitimité politique du gouvernement
02:57qui se présente à nous est assise sur les trois formations politiques
03:01ayant perdu les dernières élections.
03:03Une telle analyse vous impose le compromis.
03:06Car nous l'avons dit lorsque nous nous sommes vus,
03:08le compte n'y est toujours pas, loin s'en faut.
03:11Le compte n'y est pas en matière de justice fiscale.
03:15A ce propos, monsieur le ministre de l'Economie,
03:17en 2022, vous Ă©criviez dans votre livre
03:20« Un dérèglement est la cause de tous les autres.
03:23C'est celui de la rémunération du capital ».
03:26Nous y souscrivons.
03:28Mais force est de constater que ce budget que vous défendez aujourd'hui
03:31ne prend pas acte d'un si lucide constat.
03:34Ce constat s'impose Ă nous au moment oĂą,
03:36depuis la prise de fonction du président Macron,
03:39la rémunération des actionnaires a progressé de 114%,
03:43celle des dividendes de 46%,
03:46celle des rachats d'actions de 286%.
03:49Ces chiffres astronomiques nous donnent le tournis.
03:52Heureusement, on reprend contact avec la terre ferme
03:56quand on découvre que sur la même période,
03:58le SMIC brut n'a pris que 19%,
04:02que le salaire moyen brut, lui, n'a pris que 15%.
04:05Vous noterez, monsieur le ministre,
04:07que lorsqu'il est question de rémunération du travail,
04:10on reste dans des chiffres compréhensibles par tous.
04:14Face à une rémunération du capital devenue hors de contrôle,
04:17il faut constater que 7 ans de macronisme
04:20ont totalement désarmé fiscalement notre pays.
04:23Désormais, l'Etat est nu et le trésor, sa feuille de vigne.
04:28C'est pourquoi nous refusons ce budget d'austérité
04:31qui n'est pas emprunt de justice fiscale
04:33et qui cherche dans les poches de ceux qui n'ont pas créé le problème
04:36une solution qui ne fonctionne pas.
04:38Le compte n'y est pas non plus en matière de lutte
04:41contre le dérèglement climatique.
04:42Le fonds vert doté de 2,5 milliards d'euros
04:46tombe désormais à 1,2.
04:48Une division par deux en un an, au moment oĂą l'eau manque
04:52et les feux se multiplient.
04:54En matière de justice sociale, le compte n'y est toujours pas.
04:57Et je le dis, nous ne ferons pas l'effraie de votre incapacité
05:01à contenir vos partenaires républicains
05:04qui, hier soir, n'ont rien trouvé de mieux
05:06que de ne pas respecter l'engagement de leur Premier ministre
05:09sur la suppression des postes d'enseignants, sur les retraites.
05:14Je salue le retour au dialogue.
05:16Même si la mission flash que vous avez confiée à la Cour des comptes
05:19vous a permis de vous détourner ostensiblement du corps,
05:22je nous félicite du retour des partenaires sociaux
05:24sur l'injuste réforme des retraites de 2023.
05:27Un tel retour n'aurait été possible sans l'œuvre des socialistes
05:31et nous serons très exigeants sur les suites
05:34qui seront données à ce conclave.
05:36Nous resterons extrĂŞmement vigilants,
05:38car nous avons pris l'engagement devant les Français
05:41de ramener le scalpe de la réforme des retraites
05:44et forcer de constater que, pour le moment,
05:46nous n'avons que simplement des touffes de cheveux.
05:50Enfin, à l'heure où nos collectivités locales
05:52font face à tant de difficultés,
05:54les ponctionner de 2 milliards n'est pas acceptable,
05:57alors que leur budget peine Ă rester Ă l'Ă©quilibre.
06:00Vous l'aurez compris, le compte n'y est pas.
06:03C'est pourquoi, dans les jours qui viennent,
06:05nous serons aussi vigilants qu'exigeants.
06:08Et les annonces perlées par voix de presse
06:10en forme de renoncement ne nous rassurent pas.
06:13Monsieur le ministre, la dette est désormais un problème,
06:16mais le diagnostic est systématiquement mal posé.
06:19Et ce, sciemment, car ce sont les services publics
06:22et l'Etat social qui sont sur le banc des accusés du déficit public.
06:26Ce budget ne fait qu'instruire une fois de plus ce procès.
06:30Par conséquent, pour ces raisons et celles évoquées précédemment,
06:34nous votons contre le présent budget
06:36qui n'est que le décalque du budget barnier.
06:39Mais je tiens Ă vous le rappeler, monsieur le ministre,
06:42votre gouvernement n'a pas l'assise parlementaire suffisante
06:46pour se suffire Ă lui-mĂŞme.
06:48Lors des arbitrages que vous aurez Ă rendre prochainement,
06:51il vous faudra en tenir compte.
06:53Sans quoi, je le dis très solennellement,
06:56au nom du groupe socialiste et avec gravité,
06:59les mĂŞmes causes produiront les mĂŞmes effets.