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Le procès de Sandrine Pissarra, accusée d'avoir torturé et affamé sa fille Amandine jusqu'à la mort se poursuit avec des témoignages accablants pour celle qui ne reconnait toujours pas les faits. Cassandra Henry, sœur aînée d’Amandine, décrit une enfance marquée par la violence et l’emprise maternelle.

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Transcription
00:00Vous êtes l'avocat de Cassandra Henry. On l'a entendu témoigner ce matin. Son témoignage était glaçant.
00:06Elle a été impliquée un petit peu dans l'enquête. Elle a bénéficié d'un non-lieu. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
00:10Elle avait été dans un premier temps mise en examen pour des faits de non-dénonciation des mauvais traitements.
00:16Et au bout de l'instruction, le juge d'instruction a considéré qu'il n'y avait pas de charge, qu'elle n'avait pas connaissance des faits
00:23qu'avait subi Amandine et qu'il n'y avait pas lieu qu'elle soit jugée pour ça. D'où le non-lieu et d'où sa constitution de partie civile.
00:29Est-ce qu'on peut dire qu'elle est sous emprise de sa mère, Sandrine Pissarra ?
00:34C'est une expression qui est ressortie dans la mesure où elle a été mise en cause. Elle a été expertisée au même titre que Mme Pissarra et M. Croce.
00:41Et c'est effectivement quelque chose qui est ressorti de l'expertise psychologique et de l'expertise psychiatrique.
00:45Alors on n'a pas eu ces rapports qui ont été présentés puisqu'elle n'est plus mise en cause.
00:49Mais c'est effectivement une dimension qui est ressortie de l'instruction.
00:54Elle a subi elle aussi des violences quand elle était plus jeune. Qu'est-ce qu'elle attend ? Qu'est-ce que vous attendez de ce procès ?
01:00Elle est arrivée dans l'espoir d'avoir des réponses, comme n'importe qui je pense qui assiste à cette audience.
01:06C'est un espoir qui s'amenuise au fur et à mesure de l'avancement des débats puisqu'on a l'impression que rien n'en sortira.
01:13On a le début d'une avancée hier quand Mme Pissarra admet du bout des lèvres si elle le dit c'est que ça doit être vrai.
01:20On est loin encore d'une reconnaissance de dire ce que dit ma fille. Ce que dit ma fille est réel.
01:26Pour l'instant, elle a encore l'espoir d'avoir des réponses mais c'est de plus en plus léger.
01:31Ce qu'elle a vécu, elle l'a effectivement développé devant la cour après l'avoir développé devant les magistrats instructeurs à trois reprises.
01:39Pour en arriver finalement à cette formule pleine du sens de cette réalité, c'était une enfant battue.
01:47Elle évoque des punitions qui sont de l'ordre du non-sens, de se lever à 5h du matin pour faire le ménage,
01:54d'être privé de nourriture, enfermé dans le noir, sans eau, d'être obligé d'aller s'abreuver au lave-main des toilettes,
02:01d'être agenouillé toute la nuit sur une réglette ou à même le sol en portant un dictionnaire à bout de bras au-dessus de sa tête.
02:07Ce sont des choses qui n'existent ou dont on pense qu'elles n'existaient que dans les livres ou dans les pires récits des affaires criminelles.
02:13Et aujourd'hui, en 2025, Cassandra Henry arrive devant la cour d'assises et dit « moi je l'ai vécu, c'était mon enfance, j'étais une enfant battue ».
02:21Cette dimension du sadisme elle ressort, les experts psychologues et psychiatres l'ont effectivement relevé à l'endroit de Madame Plissara.
02:28Et dans le récit de Cassandra Henry, ce qu'on comprend c'est le côté aléatoire des punitions, le côté indéfini des punitions, le côté effectivement très brutal des punitions.
02:39Et dans le cadre de ces interrogatoires, Cassandra Henry utilisera même ce terme « c'était de la barbarie ».
02:43Je pense que malgré tout, il y a quand même une forme d'ambivalence.
02:46C'est difficile pour elle, après 25 ans d'emprise, de se détacher totalement.
02:51Et pourtant, elle lutte littéralement, elle veut pouvoir dire que ce n'est pas normal, elle sait que ce n'est pas normal et ça commence à faire son chemin.
02:59C'est quelqu'un qui aura besoin de beaucoup de temps pour se reconstruire.

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