Atos, Auchan, Michelin, Nexity, Royal-Canin, Sanofi, les annonces chocs de restructuration s’enchaînent avec à la clé des réductions massives d’emplois. Ce n’est pas un effet de loupe lié à ces noms célèbres, mais la traduction d’une vague montante à travers toute la France de plans de sauvegarde de l’emploi, plus communément appelés plans sociaux. Quel que soit le secteur, leur nombre s’envole et plus encore celui des suppressions de postes associés en passe de dépasser son pic de la crise sanitaire. [...]
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00:00Atos, Auchan, Michelin, Nexity, Royal Canin, Sanofi… Les annonces choc de restructuration
00:15s'enchaînent avec à la clé des réductions massives d'emplois. Ce n'est pas un effet
00:21loupe lié à ces noms célèbres, mais la traduction d'une vague montante à travers
00:25toute la France de plans de sauvegarde de l'emploi, plus communément appelés plans
00:30sociaux. Quel que soit le secteur, leur nombre s'envole. Et plus encore, celui des suppressions
00:36de postes associés empasse de dépasser son pic de la crise sanitaire.
00:40Plus inquiétant, les statistiques publiées par le ministère du Travail concernent uniquement
00:46les restructurations qui ont effectivement été validées et ou homologuées par les
00:51pouvoirs publics, mais pas toutes celles qui sont initiées, c'est-à-dire en cours
00:55d'élaboration, qui donnent la tendance des prochains mois. Leurs progressions n'annoncent
01:00rien de bon à attendre. Autre symptôme alarmant de l'état de santé des entreprises françaises,
01:06l'explosion du nombre de défaillances. C'est un véritable mur. Là aussi, des
01:11non-connus ont fait la une des journaux, Caddy, Gosport, Casino. Là aussi, il ne s'agit
01:17pas d'un effet d'optique, mais le simple témoignage de l'étendue des dégâts.
01:21Plus de 65 000 entreprises ont fait défaut en 2024, un record. Tous les secteurs sont
01:27concernés, tous les établissements, quelle que soit leur taille, même si ce sont les
01:31PME qui paient actuellement le plus durs tribut. Le coût économique de ces défaillances
01:36est en hausse. Il dépasse son ancien record atteint lors de la grande récession de 2008-2009.
01:43Cette vague montante n'est plus un effet de rattrapage post-Covid ou l'héritage
01:47de l'explosion des créations d'entreprises ces dernières années, mais bien le symptôme
01:51de la montée des difficultés économiques et financières alors que nombre de petites
01:56structures doivent encore s'acquitter de leur PGE. Un boulet en termes de trésorerie,
02:03une bombe à retardement pour 2025. Résumé, les forces qui façonnent actuellement le
02:10marché du travail sont donc de quatre ordres. Une multiplication des destructions de postes
02:16en liaison avec la montée grandissante des sociétés en position délicate. Cette déferlante
02:22se retrouve dans le gonflement du nombre d'entrées à fin travail à la suite d'un
02:27licenciement économique et dans le non-renouvellement des missions d'intérim. Les entreprises,
02:33dans un contexte économique tendu, mettent fin au contrat court. Autre tendance, la réduction
02:39voire le gel des embauches par les autres entreprises, compte tenu du contexte économique,
02:43financier et politique. Le recul du nombre de CDI signés est à cet effet un signal
02:49fort. C'est enfin le plafonnement des créations d'entreprises et des emplois inhérents.
02:53Après plusieurs années de fourries entrepreneuriales, la dynamique s'essouffle. Hors micro-entrepreneurs,
03:00les nouvelles entreprises se font plus rares. Toutes ces forces convergent vers un même
03:05résultat, une chute des créations nettes d'emplois qui bascule désormais dans le
03:08rouge. En face, la pression démographique, bien que moins intense, continue d'ajouter
03:14des actifs sur le marché du travail. La résultante, c'est un nombre de chômeurs qui progresse
03:19en valeur absolue et un taux de chômage en forte hausse, notamment chez les jeunes de
03:24moins de 25 ans. Ils font désormais la barre des 20% au plus haut depuis près de 5 ans,
03:30une augmentation alarmante pour la prochaine génération de diplômés qui s'apprêtent
03:34à affronter un marché du travail dégradé. Les craintes du chômage avaient quasiment
03:39disparues. Elles font un brutal retour sur l'avant-scène et seront en tête des préoccupations
03:44des Français cette année.