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00:00Retour sur une semaine marquée par des températures hivernales et des gelées nocturnes.
00:04Période compliquée pour ceux qui sont à la rue, ceux qui dorment dehors.
00:08Votre invité ce matin, Yves Tussaud, c'est le président de la Croix-Rouge de Bayonne, Jean-Pierre Ariol.
00:12Jean-Pierre Ariol, bonjour.
00:14Bonjour.
00:14Merci d'avoir accepté l'invitation d'ici matin.
00:17La Croix-Rouge de Bayonne, ce sont plus de 300 bénévoles.
00:20Lucas le disait, première semaine hivernale avec la nuit et au petit matin des températures négatives.
00:25Est-ce que ça oblige les bénévoles qui font les maraudes de nuit à une vigilance particulière ?
00:32Oui, une vigilance très particulière et surtout constante.
00:36D'autant plus que les températures ont baissé assez brutalement ces derniers jours.
00:41Même si on fait des maraudes quotidiennes depuis le 15 novembre jusqu'au 31 mars.
00:48Mais nous nous rencontrons de plus en plus de personnes dans la rue le soir.
00:55En ce moment, c'est entre 50 et 55 personnes tous les soirs.
00:59Sur Bayonne, sur Anglette, sur Biarritz ?
01:01Sur Bayonne, Anglette, Biarritz, en fait, il y a deux maraudes qui partent chaque soir.
01:06Il y en a une qui fait bien sûr tout Bayonne et qui arpente les rues de Bayonne à la recherche et à la rencontre des personnes de la rue.
01:15Et l'autre véhicule qui s'en va sur le coin de Biarritz et d'Anglette.
01:21Là aussi, il y a des gens qui dorment dehors sur les deux communes ?
01:26Évidemment, en nombre, il y en a un petit peu plus à Bayonne parce qu'il y a beaucoup de structures qui sont chargées d'accueillir ces personnes, y compris dans la journée.
01:36Et notamment aux alentours de la gare de Bayonne.
01:40Mais à Biarritz aussi.
01:42Biarritz, ville impériale, a aussi ses 100 domiciles fixes.
01:48Qui sont ces personnes qui sont dans la rue et que vos bénévoles croisent lors de ces maraudes ?
01:54Ce sont des personnes qui, en fait, sont en grave difficulté et surtout de tous ordres.
02:00De tous ordres, ce sont des problématiques très générales qui, en fait, se cumulent.
02:06Il y a tous les problèmes de santé, santé physique, mais aussi santé mentale,
02:11mais aussi les problèmes de la vie, c'est-à-dire des ruptures familiales, des pertes d'emploi et de domicile.
02:21Et l'ensemble se cumule assez rapidement.
02:25Est-ce qu'on constate un problème également d'alcool, un problème de drogue qui viennent se greffer à cette vie de 100 domiciles fixes ?
02:33Oui, alors on parlait de santé mentale tout à l'heure, mais les problèmes d'alcool et de drogue sont souvent liés,
02:42sans savoir où est vraiment la cause et où est l'effet.
02:46Mais en tout cas, ce sont des problèmes qui se cumulent obligatoirement à un moment donné.
02:53Avec la santé mentale, vous l'évoquiez, je voulais qu'on fasse un petit point particulier là-dessus,
02:57parce que c'est une réalité de notre société, c'est une réalité de la rue.
03:01Les problèmes de psychiatrie sont nombreux et ne sont pas véritablement pris en charge par la société ?
03:07Absolument, ils ne sont pas nécessairement ou du moins suffisamment pris en charge par cette société
03:12qui elle-même est globalement beaucoup plus sujette à ces affections mentales.
03:17Mais dans la rue, c'est tout à fait évident, ce qui nous oblige à nous à préparer les bénévoles
03:25qui vont à la rencontre de ces personnes de la rue à des postures particulières, bien sûr.
03:30Ici P. Basquilet, 8h20 ce matin, l'invité d'ici matin, c'est le président de la Croix-Rouge de Bayonne, Jean-Pierre Ariol.
03:36Jean-Pierre Ariol, cela signifie que les bénévoles qui effectuent ces maraudes sont formés,
03:41ils sont formés à la rencontre de ces populations, c'est impératif ?
03:45C'est absolument obligatoire, alors les bénévoles qui ont des velléités de faire des maraudes très généreusement,
03:53nous les invitons à faire une maraude d'ici en compagnie des maraudeurs qui sont chevronnés,
03:58mais à partir du moment où ils confirment leur intention de faire des maraudes,
04:02on ne les invite qu'après leur avoir fait suivre une formation spécifique
04:10qui a été construite par la Croix-Rouge française bien sûr,
04:13et qui nous prépare à avoir les postures nécessaires, les réponses nécessaires, les attitudes nécessaires,
04:20et surtout à nous mettre en contact de manière très positive avec ces personnes-là.
04:28Sachant qu'il faut aussi avoir, j'allais dire, une préparation mentale,
04:33ce n'est pas forcément le terme, mais il faut être prêt à croiser une misère que l'on n'imagine pas forcément.
04:40Effectivement, il faut absolument être prêt, alors on est nombreux évidemment à avoir cette volonté d'aller vers les gens les plus démunis,
04:49mais on n'en a pas tous la capacité parce qu'il faut avoir une force mentale suffisante et un recul suffisant,
04:57une distance nécessaire, et ça tout le monde ne l'a pas ou ne l'a pas tout de suite, donc il faut être prêt à faire ça.
05:04Je disais un peu plus de 300 bénévoles à la Croix-Rouge de Bayonne,
05:07je crois une soixantaine de personnes assurent les maraudes, il y a huit personnes par soir de maraudes,
05:13deux dans le véhicule de Bayonne, deux dans le véhicule qui fait Biarritz-Anglette,
05:19et puis il y a un véhicule qui va chercher les personnes qui sont dehors pour les amener à Manuis-Anglette
05:25ou dans des lieux d'accueil de nuit. Vous avez suffisamment de monde pour assurer ces maraudes ?
05:30Alors, on pense toujours en avoir assez, mais au gré des indisponibilités,
05:37évidemment on a tous les jours quelques difficultés à boucler notre effectif,
05:42donc on a nécessairement besoin de nouveaux maraudeurs, là notamment maintenant au mois de janvier,
05:48où les équipes peuvent s'essouffler un petit peu, on a besoin de nouveaux maraudeurs que nous allons former,
05:54on a prévu des formations à cet effet, donc on est prêt à en accueillir des nouveaux,
05:59c'est une activité qui est extrêmement gratifiante.
06:03Et vous avez besoin de couverture, vous avez besoin de choses pratiques ?
06:09Oui, nous avons beaucoup besoin de couverture, parce que nous en donnons très régulièrement aux personnes de la rue,
06:15mais comme ils n'ont pas d'endroit pour les stocker, ils sont obligés de les laisser sur place,
06:19et donc on est obligé de les renouveler régulièrement, donc on a besoin de beaucoup de couverture.
06:25Et c'est donc à la Croix-Rouge de Bayonne qu'on les dépose ?
06:27Oui, à la Croix-Rouge de Bayonne, au 58 Allée-Marine.
06:29Parce que nous sommes voisins, merci Jean-Pierre Arion d'avoir fait ce matin le court déplacement du 58 au 46 des Allées-Marines à Bayonne, belle journée à vous !

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