• avant-hier
Franck Tanguy reçoit Philippe Pascot, Tarik Dali, Ghislain Benhessa et Laurent Artur du Plessis.

Au programme des débats :
1) Annexion du Groenland et du Canada, intervention en Allemagne et en Grande-Bretagne : que mijote le duo Trump-Musk ?
2) Rapports tendus entre la France et l'Algérie : que faire ?

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00Bonjour, meilleur vœu, c'est la tradition. J'ai envie de dire meilleur vœu à vous,
00:00:18mais j'ai plutôt envie de dire meilleur vœu à la France,
00:00:20parce que c'est quand même difficile la période actuelle. Néanmoins, j'ai 4 beaux invités et j'ai
00:00:29deux sujets, des coups de gueule et des coups de cœur. Alors je vais vous présenter les invités.
00:00:33Le premier s'appelle Guylain Bénessa. Et Guylain Bénessa, il a écrit un livre,
00:00:39il y a combien de temps, Guylain ? Qui est sorti il y a un an et deux, trois mois.
00:00:44Ok, donc on doit pouvoir toujours le trouver ? Toujours le trouver et surtout, en réalité,
00:00:48je me rends compte qu'il a plus d'actualité maintenant quasiment, parce que vu le foutoir
00:00:51ambiant entre tout ce qui se produit, c'est une espèce de contre-histoire du référendum français,
00:00:56vu qu'on n'arrive plus à faire de référendum. C'est une explication des motifs de l'impasse actuelle.
00:01:02C'est ce qu'ils ne veulent plus en faire. Exactement, mais depuis beaucoup plus longtemps,
00:01:07que 2005, et qu'en fait, c'est depuis la fin des années de Gaulle que tout s'est terminé et que
00:01:10tout a été jeté à la poubelle. Malgré la piste qu'aurait lancée le Président de la République
00:01:14lors de ses vœux éventuels. Beaucoup de pistes et peu de résultats.
00:01:18Oui, c'est ça. Merci.
00:01:19Et donc il s'appelle le référendum impossible. Et vous avez même eu la préface de Michel Onfray.
00:01:23Oui, Michel Onfray, oui.
00:01:24Ok, bien joué. Laurent-Arthur Duplessis, bonjour.
00:01:28Bonjour, Franck.
00:01:29Tariq Dali, bonjour.
00:01:31Bonjour et bonne année les amis.
00:01:33Et Philippe Pascot.
00:01:35Bonjour et joyeux Pâques à tout le monde.
00:01:37C'est le mécréant. C'est le mécréant qui défend les églises.
00:01:41Mais pas que les églises, je défends la justice, qu'elle soit à droite ou à gauche.
00:01:46Très bien, c'est aussi pour ça que vous êtes là, mon cher Philippe.
00:01:50Allez, et les deux sujets. Les deux sujets, c'est le duo Trump et Musk.
00:01:55Trump arrivant au pouvoir dans pas longtemps, donc on va revenir là-dessus.
00:01:58Et puis le deuxième sujet, c'est les rapports entre l'Algérie et la France qui se sont largement dégradés.
00:02:04Là aussi, ce sera l'objet d'un débat.
00:02:06Allez, on se retrouve dans quelques secondes pour le premier débat.
00:02:20Alors, le premier match des Clashers, le premier match, c'est Trump-Musk.
00:02:36Alors, on est à quelques jours de l'investiture du président élu.
00:02:40Et pourtant, le président élu, la tradition est normalement, le président élu constitue ses équipes et on va dire, il ferme sa gueule.
00:02:48Là, pas du tout, mais c'est Trump.
00:02:50Et Trump, il a fait des sorties qui sont quand même très surprenantes.
00:02:53À l'aune de notre point de vue européen, sur le Groenland, on va revenir dessus,
00:02:58sur le canal de Panama, sur le Canada, dont il parle qu'il faut l'annexer.
00:03:03Et puis Musk, lui, de son côté, a attaqué le premier ministre anglais,
00:03:09en le traitant même de pervers sexuel.
00:03:12Enfin, ça a été assez loin, tout ça.
00:03:14Donc, on va revenir aussi sur ces sorties-là.
00:03:17Et puis surtout, au-delà de la mousse, sur qu'est-ce que ça veut dire, sur éventuellement un changement de politique.
00:03:23Voilà, je sais que tous ceux qui ont travaillé sur les sujets ont des choses à dire.
00:03:28Et d'ailleurs, celui qui a bossé et qui va prendre la parole en premier, c'est Laurent Arthur du Plessis. Laurent.
00:03:33Oui, et bien, Donald Trump, manifestement, va bouleverser la donne internationale.
00:03:42Mais en s'inscrivant dans son slogan America First, puisqu'en effet, il veut annexer le Groenland en l'achetant,
00:03:53ce qui est une tradition américaine.
00:03:55En 1803, les États-Unis ont acheté la Louisiane, qui représente le tiers du territoire américain actuel à la France.
00:04:02En 1867, les États-Unis ont acheté l'Alaska aux Russes.
00:04:08Et en 1947, Harry Truman avait proposé d'acheter le Groenland.
00:04:17En 1947.
00:04:19Sachant que les Américains ont également acheté toute la partie sud des États-Unis aux Mexicains.
00:04:23Oui.
00:04:24Après avoir fait une guerre, parce que, comme les Mexicains ne voulaient pas le leur vendre, ils sont allés le chercher.
00:04:29Oui, c'est ça. Ils l'ont acheté. Ils l'ont plutôt conquis, là.
00:04:32Oui, et après, ils l'ont payé, mais à prix d'arrivée.
00:04:34Ils l'ont payé assez modestement.
00:04:38Et donc, le Groenland est peuplé de 54 000 autochtones,
00:04:44qui, à mon avis, ne seraient pas mécontents de recevoir une pluie d'argent de la part de Washington,
00:04:51pour devenir américains.
00:04:54Pardon, mais ça ne se fait pas.
00:04:56Non, ça ne se fait pas.
00:04:58On peut l'acheter.
00:05:00Tu crois qu'ils vont recevoir une pluie d'argent ?
00:05:02Oui, j'en suis sûr.
00:05:05C'est pas cher.
00:05:06Vous me semblez bien docile, mais si quelqu'un proposait l'achat de la Corse, ça vous semblerait...
00:05:11C'est différent.
00:05:12Je crois qu'on entre dans une période où, d'abord, le droit international public n'existe quasiment plus.
00:05:19Il a été pulvérisé, le droit international public, notamment par le bombardement de la Serbie par l'OTAN en 1999.
00:05:26C'est une insulte absolue au droit international public basé sur les traités de Vespali de 1648,
00:05:33le respect des frontières, chacun est maître chez soi, etc.
00:05:36Pour autant, est-ce que le chef de l'État, ou le futur chef de l'État,
00:05:41de la plus grande puissance mondiale, de celui qui donne le ton en matière économique,
00:05:46doit-il, lui, être le chef des corsaires ou des pirates ?
00:05:50Je voudrais dire un mot sur cette histoire de Groenland.
00:05:52D'abord, il faut voir comment le gouvernement danois a réagi.
00:05:55Le premier ministre danois a dit qu'on pouvait discuter de l'Arctique.
00:05:59Il n'a pas dit non. Il a dit qu'on pouvait discuter de l'Arctique.
00:06:02Première chose.
00:06:03Deuxième chose.
00:06:04Le Groenland, il faut savoir quand même que c'est effectivement un territoire danois,
00:06:07mais c'est un territoire qui, depuis un peu plus de 40 ans maintenant,
00:06:10s'éloigne chaque jour un peu plus du Danemark.
00:06:12Il y a eu un référendum en 1982 par lequel les habitants sont sortis de ce qu'était la communauté européenne.
00:06:19Donc, contrairement à ce qu'a dit un ministre étranger aux affaires français,
00:06:22il a dit qu'il fallait qu'on s'en occupe parce que c'était un territoire de l'Union européenne.
00:06:25C'est faux. C'est un territoire associé à l'Union européenne.
00:06:27Donc, de toute façon, le Groenland s'éloigne du Danemark régulièrement.
00:06:31Et c'est quoi l'alternative ?
00:06:34Je fais une comparaison avec la Nouvelle-Calédonie.
00:06:36Si d'aventure la Nouvelle-Calédonie quitte la France, qu'est-ce qu'il va se passer ?
00:06:39Vous allez avoir les Chinois et les Australiens qui vont se rouler dessus.
00:06:41C'est déjà le cas pour le Chinois.
00:06:43Le Groenland va quitter le Danemark.
00:06:45Il va devenir indépendant puisqu'aujourd'hui, c'est ce qu'il demande.
00:06:48D'ailleurs, vous avez remarqué, ils avaient changé tous les noms.
00:06:51C'est devenu un territoire purement groenlandais.
00:06:53Donc, vous, ça ne vous pose pas de problème ?
00:06:55Ce n'est pas que ça me pose un problème.
00:06:56C'est que Donald Trump make America great again.
00:06:58Qu'est-ce qu'il y a ?
00:06:59Il y a des Chinois partout dans l'Arctique.
00:07:00Il y a des Russes partout dans l'Arctique.
00:07:02Donc, si je laisse le Groenland devenir indépendant,
00:07:04les Chinois et les Russes vont faire main basse dessus.
00:07:06Donc, autant que je l'achète avant.
00:07:08En fait, c'est ça l'objectif.
00:07:09Bien entendu.
00:07:10Et qu'est-ce que vous pensez de la position pour le Canada ?
00:07:13On dit que ça pourrait devenir le 51e état.
00:07:16Alors, le Canada, je vais répondre sur les trois sujets.
00:07:18Le Canada, c'est uniquement pour, je pense,
00:07:20que Elon Musk et Donald Trump veulent se venger de Justin Trudeau,
00:07:25le roi des wokistes, qui les a insultés, qui les a maltraités.
00:07:29Et l'autre, il a dit voilà.
00:07:30Bon, le Canada, à mon avis, il faut laisser tomber.
00:07:32Ce sont des gesticulations.
00:07:34En revanche, pour Panama, c'est différent.
00:07:36Des gesticulations ?
00:07:37Mais bien entendu, le Canada, je n'y crois pas du tout.
00:07:39En revanche, pour Panama, c'est plus sérieux.
00:07:42Philippe Pascot ?
00:07:44À un certain niveau, chaque gesticulation a son importance,
00:07:47surtout quand on est au sommet de l'État.
00:07:49Oui, c'est vrai.
00:07:50Moi, je pose quand même la question de savoir qu'aujourd'hui,
00:07:52donc, avec du pognon, tu peux acheter des états et des hommes.
00:07:55C'est ce qu'a dit Laurent tout à l'heure.
00:08:00Il a dit qu'ils avaient acheté la Lasca.
00:08:02Je ne me pose pas le problème de ça.
00:08:03C'est nous.
00:08:04Le fait que je puisse mettre des chaussettes, c'est pas nouveau.
00:08:06Ça a été fait il y a longtemps.
00:08:07C'est pas pour ça que...
00:08:09Mais lorsque la France a acheté la Porsche au janvier...
00:08:13Je pose la question.
00:08:15Est-ce que c'est normal qu'on puisse acheter des pays avec du pognon,
00:08:19et surtout pas des pays, des êtres humains ?
00:08:22Des êtres humains.
00:08:23Qu'on dise, oui, moi, je prends ce pays-là,
00:08:25parce que la Chine va arriver, etc.
00:08:27Ok, tu défends le pays, mais tu l'abroges pas.
00:08:31Il vaut mieux l'acheter que de le conquérir par les armes.
00:08:34Il vaut mieux les aider à rester indépendants,
00:08:37plutôt que de les étouffer en les prenant.
00:08:40Je pèse mes mots.
00:08:41Les aider à rester indépendants.
00:08:43Mais si le Groenland devient indépendant,
00:08:44il y aura les Russes et les Chinois qui vont faire main basse.
00:08:47Si ma grand-mère en avait, je m'appellerais autrement.
00:08:50Donc, les Russes, ils ont qu'à faire leur boulot
00:08:52pour aider les pays à rester indépendants,
00:08:55et non les abroger.
00:08:57Moi, je trouve ça fou qu'avec du pognon, on puisse faire n'importe quoi.
00:09:00On va laisser Guyla s'exprimer.
00:09:03Je pense qu'il faut voir ça dans une bascule générale.
00:09:07La bascule générale, elle est parfaitement claire,
00:09:09et en réalité, elle coïncide avec ce que voulait déjà faire Trump
00:09:12entre 2016 et 2020.
00:09:14Il avait déjà une politique, et il n'est pas le seul,
00:09:16les démocrates en partie seulement,
00:09:18mais son grand objectif, c'est de contrer la Chine.
00:09:21Que ce soit le Groenland, où on sait désormais largement
00:09:24que la Chine veut également tisser une sorte de route de la soie maritime,
00:09:28et que se jouent des espèces d'influences globales,
00:09:30c'est une évidence.
00:09:32Mais moi, là, je n'ai pas de boule de cristal,
00:09:34et franchement, avec Donald Trump, les boules de cristal,
00:09:36il vaut mieux les laisser tomber, ça marche rarement.
00:09:38Parce qu'il est fascinant, et en même temps,
00:09:40il a quelque chose de terriblement vindicatif et rapide,
00:09:43et bref, des fois dans ses analyses.
00:09:45Mais quand même, plus profondément,
00:09:47je m'aperçois que,
00:09:49et c'est là où je trouve très intéressant
00:09:51le duo Musk-Trump dans cette recomposition,
00:09:53ils sont un appel d'air pour une sorte d'international souverainiste,
00:09:58contrairement à l'international réactionnaire
00:10:00dont rêve Emmanuel Macron.
00:10:02Il y a une sorte de refonte d'un projet souverainiste
00:10:04un peu classique, isolationniste américain,
00:10:07en même temps, je pose mes billes dans différents états...
00:10:10Au contraire de l'isolationnisme.
00:10:12Non, au contraire.
00:10:13C'est-à-dire qu'il dit, je ne fais pas de guerre à l'étranger,
00:10:15mais j'essaie de déstabiliser des états qui sont
00:10:17notamment limitrophes ou pas loin,
00:10:19en tentant de reconstituer une sorte d'America Great Again
00:10:21au sens large.
00:10:22Par contre,
00:10:24il y a aussi, et je pense que c'est le fond du problème
00:10:26pour nous Européens, ou nous Français surtout,
00:10:28c'est que la dimension isolationniste
00:10:31particulière, spécifique,
00:10:33de cette espèce de retour à une forme
00:10:35d'Amérique à l'ancienne,
00:10:37c'est le grand rêve américain à l'ancienne,
00:10:39ce qu'est en train de faire Trump,
00:10:41ça met aussi en péril notre propre rapport aux Etats-Unis.
00:10:43Parce que chez nous, beaucoup se disent
00:10:45Trump c'est merveilleux, et Moscou aussi,
00:10:47c'est un appel d'air pour nous,
00:10:49notamment sur la libération, la parole souverainiste
00:10:51ou nationaliste sur les réseaux,
00:10:53mais en même temps, c'est leur agenda
00:10:55à eux, qu'ils feront bouger
00:10:57en fonction de leur ligne à eux,
00:10:59et dont les grands-pères danseront, les Européens,
00:11:01dans leur ensemble,
00:11:03parce que l'Amérique en gros dit
00:11:05je dicte désormais l'agenda,
00:11:07j'arrête l'internationalisme à la mode Soros,
00:11:09je reste chez moi, je fixe mes frontières,
00:11:11j'essaie de les agrandir pour avoir
00:11:13un empire économique contre les empires
00:11:15naissants qui sont notamment la Russie et la Chine.
00:11:17Vous avez prononcé le nom
00:11:19de George Soros,
00:11:21dont il y a quelques années, tout le monde disait
00:11:23pique-pendre, parce qu'il était
00:11:25derrière l'influence
00:11:27de ce qui se passait en Ukraine
00:11:29et dans un certain nombre de pays de l'Est.
00:11:31Maintenant, il semble naturel
00:11:33à beaucoup d'entre vous, qui
00:11:35critiquiez Soros,
00:11:37de dire que Musk finalement,
00:11:39lui c'est un bon gars. Ce sont deux choses totalement
00:11:41distinctes, je suis désolé, justement
00:11:43d'abord parce que Soros... C'est un milliardaire
00:11:45et il veut avoir une influence
00:11:47et il veut influer sur le cours du monde.
00:11:49Ce qui est extraordinaire quand même, c'est que
00:11:51on tape à bras raccourcis sur Musk
00:11:53parce qu'il dit ce qu'il a envie de dire,
00:11:55pour l'instant ce sont des paroles
00:11:57verbales, il n'a rien fait.
00:11:59Il n'a pas longtemps, le ministre chargé
00:12:01de faire des économies
00:12:03dans l'Etat américain.
00:12:05Mais là aujourd'hui, qu'est-ce qu'il a dit ?
00:12:07Il a dit, je préfère la FD en Allemagne, il fait une interview.
00:12:09Et alors, c'est quoi le problème ? En revanche,
00:12:11à l'époque de Soros, moi j'ai
00:12:13quelques chiffres, Soros, l'Open Society
00:12:15de Soros allongeait 200 millions de dollars
00:12:17chaque année à des associations,
00:12:19des trucs, des comités théodules
00:12:21d'extrême gauche pour la propagande.
00:12:23Sur le climat,
00:12:25les revendications folles des LGBT,
00:12:27W, X, Y, Z, ces trucs comme ça,
00:12:29personne ne s'en offusquait. Personne ne s'offusque
00:12:31non plus que l'OMS...
00:12:33Pardon ? Vous dites 200 millions ?
00:12:35200 millions. C'était 2 milliards par an,
00:12:37si on prend globalement à l'échelle planétaire.
00:12:39C'est 200 millions, 400 en Europe,
00:12:41mais avec tous, on a mis 1 milliard.
00:12:43C'est ça, voilà.
00:12:45Personne ne s'offusque non plus.
00:12:47Je me rappelle, non mais attendez, je me rappelle,
00:12:49il y a 5 ans, on a vécu sous une
00:12:51dictature ultra féroce, on nous a enfermés
00:12:53et tout ça, pourquoi ? Parce qu'on avait dit qu'il y avait un virus
00:12:55parce que c'était l'OMS. Et l'OMS, qui c'est qui le tient ?
00:12:57C'est 50%
00:12:59Bill Gates,
00:13:0125% la Chine. C'est eux qui ont décidé,
00:13:03c'est l'OMS qui a décidé de nous enfermer, etc.
00:13:05Et ça, c'est pas de l'influence,
00:13:07c'est pas de l'ingérence. Et Musk
00:13:09dit, voilà, on va laisser parler tout le monde
00:13:11et là, on s'offusque.
00:13:13Musk, il n'a pas allongé.
00:13:15Je ne me souviens pas que Musk ait allongé de l'argent, etc.
00:13:17Mais voilà, donc si vous voulez,
00:13:19je m'étonne.
00:13:21Enfin, je ne m'étonne pas.
00:13:23Faites attention sur un point.
00:13:25Ce qu'on peut prévoir
00:13:27à peu près à coup sûr, c'est que Trump va monter
00:13:29des barrières douanières
00:13:31qui vont gêner à peu près
00:13:33tout le reste du monde
00:13:35qui n'est pas américain.
00:13:37Au passage, en augmentant le coût d'acquisition
00:13:39des biens dont les droits d'importation
00:13:41auront augmenté, et en relançant
00:13:43l'inflation aux Etats-Unis.
00:13:45Et pas qu'aux Etats-Unis. Parce que
00:13:47à partir du moment où on aura
00:13:49des droits de doigts d'impayer beaucoup plus importants,
00:13:51ça va avoir un effet inflationniste
00:13:53par exemple chez nous.
00:13:55Et c'est ça qui est très inquiétant pour nous.
00:13:57C'est que, en fait,
00:13:59Trump donne
00:14:01un coup d'épaule
00:14:03dans une économie mondiale
00:14:05qui est déjà fragilisée.
00:14:07L'économie mondiale ne va pas bien.
00:14:09La Chine, sa croissance
00:14:11ralentit.
00:14:13C'est quand même le locomotive
00:14:15du monde, la Chine.
00:14:17Les Etats-Unis, ça ne va pas
00:14:19si bien que ça. C'est simplement
00:14:21par aspiration
00:14:23de la substance industrielle,
00:14:25notamment européenne, et pas seulement,
00:14:27que les Etats-Unis se font
00:14:29des...
00:14:31Je fais une petite incise. D'un point de vue
00:14:33industriel, les Etats-Unis favorisent
00:14:35l'installation des usines qui auraient pu
00:14:37s'installer en Europe, mais qui font un arbitrage
00:14:39parce qu'elles se rendent compte que les conditions
00:14:41d'accueil,
00:14:43moins de
00:14:45bureaucratie et moins de coûts
00:14:47les favorisent. Et une énergie
00:14:49trois fois moins chère qu'en Europe.
00:14:51Et
00:14:53l'inflation acte
00:14:55qui fait qu'il y a des subventions
00:14:57énormes de l'Etat américain
00:14:59pour les industriels qui arrivent
00:15:01sur le sol américain. Donc, ce qui est inquiétant,
00:15:03ce qui est inquiétant, c'est qu'on va
00:15:05avoir une poussée inflationniste en Europe,
00:15:07notamment, et puis on va avoir
00:15:09une désindustrialisation
00:15:11accélérée
00:15:13des pays d'Europe. Et
00:15:15là où c'est inquiétant
00:15:17aussi, c'est qu'il y a un danger systémique.
00:15:19C'est-à-dire que toute l'économie
00:15:21mondiale, d'une certaine manière,
00:15:23va avoir
00:15:25un certain
00:15:27impact négatif.
00:15:29Parce que
00:15:31Trump va
00:15:33aussi augmenter énormément les
00:15:35tarifs douaniers vis-à-vis de la Chine.
00:15:37Il va encore plus
00:15:39affaiblir la croissance
00:15:41chinoise.
00:15:43Il va
00:15:45du même coup accélérer
00:15:47le mouvement
00:15:49mondial vers une crise économique
00:15:51et financière mondiale à terme.
00:15:53Pas demain matin, mais à terme.
00:15:55Moi, je trouve que c'est ça, quand même,
00:15:57le plus embêtant. Je comprends
00:15:59qu'il le fasse, parce que c'est America First.
00:16:01Mais simplement, ce que je dis,
00:16:03c'est que cette économie mondialisée
00:16:05est tellement engagée
00:16:07dans une espèce
00:16:09d'imbrication systémique
00:16:11globale
00:16:13qu'on peut critiquer,
00:16:15mais qui est un fait,
00:16:17que le fait d'y aller à coup de hache
00:16:19dans cette imbrication
00:16:21risque, à terme, de la faire
00:16:23exploser.
00:16:25Philippe, parce que je vous vois
00:16:27affligé, Philippe.
00:16:29Oui, je me vois affligé, parce que, encore une fois, ça tourne uniquement
00:16:31autour du pognon et de l'argent.
00:16:33Et l'Amérique...
00:16:35Laisse-moi finir.
00:16:37L'Amérique me gonfle de plus en plus, parce que
00:16:39elle dit l'inverse de ce qu'elle fait.
00:16:41Donc, elle est pour la liberté,
00:16:43elle est pour plein de choses, et puis, en fin de compte,
00:16:45je suis pour l'isla...
00:16:47Moi, je suis uniquement pour moi,
00:16:49et vous, vous pouvez rien faire. Donc, c'est ce que j'appelle
00:16:51de la tolérance, mais à sens unique.
00:16:53Donc, l'Amérique, c'est, pour moi, le pays
00:16:55qui est pour la
00:16:57liberté, entre guillemets,
00:16:59pour tout le monde, mais surtout
00:17:01pour eux. Et les autres, fermez votre
00:17:03bouche. Mais rien de nouveau, Philippe.
00:17:05Non, non, si, si. Rien de nouveau.
00:17:07Qu'est-ce qui empêche...
00:17:09C'est que ça se banalise et qu'il y a une acceptation sociale de ça.
00:17:11Il y a de moins en moins de gens qui se rebellent.
00:17:13Mon cher Philippe...
00:17:15Juste un mot.
00:17:17Repartons à la base quand même,
00:17:19lorsqu'on aborde le duo
00:17:21Musk-Trump, et au risque
00:17:23d'avoir la plus grande naïveté du monde, et je rejoins
00:17:25totalement ce qui vient d'être dit sur
00:17:27l'hégémonie américaine et la déstabilisation typique
00:17:29au nom de la liberté, mais tout de même,
00:17:31mais tout de même,
00:17:33lorsque Elon Musk
00:17:35sur Twitter, et par le biais
00:17:37d'un tweet de quelques signes, déstabilise
00:17:39certains pays sur des sujets fondamentaux,
00:17:41je pense notamment à la question des viols de masse
00:17:43en Grande-Bretagne, je veux dire, sans lui,
00:17:45personne n'en aurait vraiment parlé.
00:17:47Je vais être clair. Ça veut dire qu'on redécouvre
00:17:49une fonction essentielle de la démocratie,
00:17:51qui est ce qu'on appelait à l'époque la société ouverte.
00:17:53La vraie. Pas la société
00:17:55ouverte à la mode Soros, c'est-à-dire la société
00:17:57ouverte qui est téléguidée par un milliardaire
00:17:59voulant uniquement faire de l'inclusivité, du
00:18:01bauquisme. On redécouvre une société ouverte
00:18:03dans laquelle les gens parlent,
00:18:05les opinions s'affrontent.
00:18:07C'est un peu le problème
00:18:09des réseaux sociaux.
00:18:11Je n'accepte pas ça.
00:18:13On ne peut pas faire un marché des idées dans lequel
00:18:15le marché est en réalité téléguidé,
00:18:17morcelé, modéré par ceux qui veulent
00:18:19penser bien ou mal. Au fond,
00:18:21les gens peuvent être responsables
00:18:23de ce qu'ils ont envie ou non de relayer,
00:18:25d'épouser, d'adopter, etc. C'est quand même pas
00:18:27grave. Je vous rappelle qu'il y a quelques années,
00:18:29on a précisément modéré... Sauf quand on est victime.
00:18:31Sauf quand on est victime de campagnes
00:18:33de dénigrement mensongères
00:18:35sur le net. Or, on risque
00:18:37tous autour de cette table,
00:18:39vu notre visibilité, d'en être victime.
00:18:41Non, mais attendez.
00:18:43Il y a peut-être un vrai game changer là,
00:18:45un vrai changement de mentalité,
00:18:47un refond de l'espace démocratique et du forum,
00:18:49de l'espace de débat. Moi, ça me paraît
00:18:51quand même sain d'avoir le droit
00:18:53de discuter et d'avoir un marché des idées
00:18:55plutôt que d'avoir des gens qui sélectionnent, choisissent, orientent
00:18:57constamment, uniquement dans
00:18:59un sens on sait lequel. Ça a donné
00:19:01les questions de vaccins qui ont été poussées à outrance,
00:19:03ça a donné la question du woking sous l'élite
00:19:05duquel nous vivons depuis des années. Ce serait peut-être
00:19:07bien moins d'accepter la liberté d'opinion.
00:19:09C'est à chacun
00:19:11de se faire une opinion.
00:19:13Je vois quand même cette dérive totalitaire
00:19:15qui me glace le sang. C'est-à-dire, voilà,
00:19:17on diffuse des fausses nouvelles. Mais qui
00:19:19est apte à dire que
00:19:21telle nouvelle est fausse ou vraie ? Je suis désolé.
00:19:23Mais non, ça, vous êtes en train de dire
00:19:25qu'en gros, toutes les
00:19:27vérités du net sont vraies.
00:19:29Je n'ai pas dit que toutes les vérités du net étaient vraies.
00:19:31Mais lorsque vous lisez
00:19:33sur le net que la Terre est plate,
00:19:35je suis navré. Mais c'est à chacun de se dire
00:19:37et de réfléchir un petit peu. Il ne faut pas prendre les jambes
00:19:39pour des enfants. Ce n'est pas à nous
00:19:41ni à Tartampion
00:19:43de dire que ça, c'est interdit.
00:19:45Je l'ai écrit dans mon dernier livre. 7 millions de
00:19:47personnes croient, dure comme fer,
00:19:49que la Terre est plate. Qu'est-ce que tu veux qu'ils fassent ?
00:19:51Très bien, c'est parfait.
00:19:53Il y a des évidences. C'est leur droit.
00:19:55C'est trop facile.
00:19:5717 millions sur plusieurs milliards d'habitants.
00:19:59Finalement, c'est assez peu.
00:20:01C'est très relatif. Ça va pas loin.
00:20:03Oui, c'est énorme.
00:20:05Parce que c'est la population de la région présidienne.
00:20:07Je ne suis pas sûr que ça soit sur le monde entier.
00:20:09Je reprendrai mon bouquin. Je pense que c'est sur la France.
00:20:11Ça fait 10% des Français.
00:20:13Je n'y crois pas.
00:20:15Franchement, je m'en fous.
00:20:17Je m'en fous, mais je pense que c'est sur la France.
00:20:19Mais c'est leur droit de croire ça.
00:20:21Je pense que c'est plutôt américain.
00:20:23La liberté à outrance, c'est comme le libéralisme.
00:20:25C'est pas la liberté à outrance.
00:20:27La liberté, c'est la liberté.
00:20:29La liberté à outrance.
00:20:31Parce que sinon, je n'arrive pas à le faire taire.
00:20:33La liberté à outrance, comme le libéralisme à outrance.
00:20:35Il faut faire très attention aux dérives
00:20:37et aux effets pervers induits.
00:20:39Ok, moi, liberté, je veux bien.
00:20:41Liberté d'opinion, je suis d'accord.
00:20:43Mais il y a quand même des limites
00:20:45et des lignes rouges à ne pas dépasser
00:20:47que la société doit mettre en place.
00:20:49Parce que sinon, c'est la porte ouverte
00:20:51à n'importe quoi.
00:20:53Sous prétexte que tout le monde
00:20:55peut dire, peut faire.
00:20:57Quelques exemples.
00:20:59Laissons renaître
00:21:01par liberté d'expression,
00:21:03et je pèse mes mots, attention.
00:21:05Laissons renaître le nazisme.
00:21:07C'est la liberté d'expression.
00:21:09Après tout, pourquoi ils n'auraient pas le droit de s'exprimer ?
00:21:11Aux Etats-Unis, avec le droit
00:21:13d'expression et d'amendement,
00:21:15c'est le first, je crois.
00:21:17Le premier amendement.
00:21:19Il y a des groupes néo-nazis qui s'expriment
00:21:21dans les espaces publics.
00:21:23Qu'est-ce que ça donne comme effet ?
00:21:25T'as 50 000 églises aux Etats-Unis.
00:21:27T'as 50 000 églises
00:21:29de Scientologie, etc.
00:21:31C'est ça, la liberté totale.
00:21:33Attention, la Scientologie est une église.
00:21:35Dans un pays qui, du coup,
00:21:37il faut quand même le remarquer,
00:21:39je ne dis pas que c'est grâce au free speech
00:21:41mais il faut quand même le remarquer,
00:21:43aux Etats-Unis, le pays qui pratique ce que vous condamnez
00:21:45n'a jamais connu ni le totalitarisme,
00:21:47faut jamais oublier que, en fait,
00:21:49nous on a une pensée préventive parce que nous vivons
00:21:51constamment sous l'égide de la Shoah,
00:21:53les heures les plus sombres, etc.
00:21:55Faudrait qu'on arrête un minimum ce genre de réflexe parce que c'est ce qui,
00:21:57attendez, c'est ce qui fait quand même qu'aujourd'hui
00:21:59on a tellement intériorisé ça que nous en sommes
00:22:01à diviniser
00:22:03les fact-checkers, c'est-à-dire
00:22:05les fameux gardiens de la liberté.
00:22:07J'aimerais juste, et là j'ai une vraie interrogation,
00:22:09peut-être que c'est mon tropisme de juriste, mais
00:22:11qui garde le gardien ?
00:22:13Qui contrôle le contrôleur ?
00:22:15Vu qu'on n'en a pas, on tombe dans
00:22:17la démocratie d'apparat ou d'apparence
00:22:19qu'on a depuis quelques années où au fond
00:22:21vous avez le droit de dire une seule chose,
00:22:23celle qui est tolérée. Dès que ça déborde un peu,
00:22:25franchement, rapidement
00:22:27on a le rappel aux ordres et on a les nouveaux chiens de garde
00:22:29qui se saisissent de la question.
00:22:31Je trouve ça, moi, rassurant
00:22:33qu'on ait à nouveau un peu cette liberté.
00:22:35Tu oublies quand même que les Etats-Unis
00:22:37n'ont que 200 ans,
00:22:39donc c'est vrai qu'ils n'ont pas l'antériorité qu'on a
00:22:41par rapport au cultuel, etc.
00:22:43Donc c'est aussi pour ça qu'il n'y a pas les effets
00:22:45négatifs, entre guillemets, qu'il y a dans nos
00:22:47pays, entre guillemets, qui ont 1000 ans, 2000 ans.
00:22:49200 ans, ils n'ont pas eu le temps de
00:22:51poser les pierres.
00:22:53Ce sera le mot de la fin.
00:22:55Internet remplace le bistrot aujourd'hui.
00:22:57Il y a presque plus de bistrots en France.
00:22:59Mais il y a Internet.
00:23:01Il y a moins d'alcooliques aussi.
00:23:03Du temps où il y avait des bistrots,
00:23:05on n'aurait pas supporté que des commissaires
00:23:07politiques contrôlent les conversations
00:23:09aux zincs.
00:23:11Et même aujourd'hui, il n'y a pas à supporter
00:23:13que des censeurs contrôlent les conversations
00:23:15sur Internet. C'est exactement le bistrot
00:23:17d'aujourd'hui Internet.
00:23:19L'argument qu'il a utilisé tout à l'heure, ça me
00:23:21rappelle une vieille émission
00:23:23que j'ai vue quand j'étais gamin.
00:23:25Il y avait eu un reportage en République
00:23:27démocratique allemande, et on avait
00:23:29interrogé les gens.
00:23:31Et il y avait un type, un apparatchik,
00:23:33qui dit...
00:23:35Il n'y a pas d'élection,
00:23:37il n'y a que des partis communistes. Et le mec, il a répondu.
00:23:39Il a dit, oui, mais justement,
00:23:41c'est parce que c'est des élections
00:23:43qui ont amené Hitler au pouvoir,
00:23:45qu'on ne veut plus d'élections comme ça.
00:23:47C'est à peu près ce que tu viens de dire,
00:23:49mon cher Philippe.
00:23:51Moi, il y a
00:23:53un débat que j'aimerais qu'on ait une fois,
00:23:55je ne sais pas quand l'organiser,
00:23:57mais c'est sur l'anonymat sur Internet.
00:23:59Parce que le bistrot
00:24:01dont vous parlez, dans le patelin
00:24:03où il y avait ce bistrot,
00:24:05tout le monde connaissait le type qui parlait
00:24:07au comptoir. Et d'une certaine manière,
00:24:09il y avait une certaine limite.
00:24:11Soit on le virait parce qu'il était ivre
00:24:13et il se retrouvait face à lui-même
00:24:15sur le trottoir, soit
00:24:17il y avait le curé, le maire
00:24:19qui lui disait, tu ne peux pas raconter ça
00:24:21parce que c'est faux.
00:24:23Il y a un souci sur Internet.
00:24:25C'est plus intelligent de combattre l'anonymat sur Internet
00:24:27que de dire, il faut interdire. C'est beaucoup plus intelligent.
00:24:29Voilà, voilà. Bien sûr, c'est beaucoup plus intelligent.
00:24:31Écoutez, voilà, on le fera ce débat.
00:24:33D'une manière ou d'une autre, je le construirai.
00:24:35Je trouverai bien un moment pour m'en occuper.
00:24:37Et on donnera ton nom.
00:24:41Ok, j'adore conclure ce premier sujet
00:24:43sur un éclat de rire.
00:24:45On se retrouve dans quelques secondes pour la France, l'Algérie.
00:24:47Le match retour, si je puis dire.
00:24:49A tout de suite.
00:25:05Bonjour. Deuxième sujet.
00:25:07La France et l'Algérie.
00:25:09Depuis quelques années,
00:25:11après la lune de miel,
00:25:13avec beaucoup de guillemets,
00:25:15qu'avait essayé de monter le président Macron,
00:25:17on voit une longue dégradation
00:25:19des relations franco-algériennes.
00:25:21Et là, il y a eu une sorte de crise
00:25:23qui en dit beaucoup,
00:25:25à mon sens. C'est celle
00:25:27où un influenceur,
00:25:29je crois qu'il s'appelle Doualem,
00:25:31a été expulsé vers l'Algérie,
00:25:33refusé en Algérie,
00:25:35retourné en France, où il est maintenant en centre de rétention.
00:25:37Et on se rend compte
00:25:39qu'en fait, la crise, elle est très inflammée.
00:25:41Et je voulais savoir
00:25:43ce que l'on pouvait
00:25:45dire comme explication sur cette crise actuelle.
00:25:47Et puis surtout, voir comme porte de sortie,
00:25:49parce qu'il y a quand même beaucoup de citoyens
00:25:51algériens en France,
00:25:53qui a un historique entre la France
00:25:55et l'Algérie, et qu'en réalité,
00:25:57cette dégradation de la relation,
00:25:59elle ne peut pas durer.
00:26:01Il me semble.
00:26:03Même ça se discute.
00:26:05Tariq ?
00:26:07Dire qu'elle ne peut pas durer, ça fait 60 ans qu'elle dure.
00:26:09Donc on peut très bien en reprendre
00:26:11pour 60 autres années.
00:26:13D'abord, il y a un truc absolument extraordinaire.
00:26:15Notre ami Laurent, tout à l'heure,
00:26:17a parlé du droit international.
00:26:19Où a-t-on vu
00:26:21qu'un pays refuse de recevoir
00:26:23son propre ressortissant ?
00:26:25Ça n'existe pas. Ça n'existe nulle part.
00:26:27C'est-à-dire qu'on vous envoie
00:26:29un mec de chez vous,
00:26:31et les types diront qu'on n'en veut pas.
00:26:33C'est un type dangereux, etc. Donc ça veut dire,
00:26:35la France, vous êtes le dépotoir de nos indésirables.
00:26:37Mais vous ne pouvez pas à la fois dire
00:26:39que le droit international doit être respecté,
00:26:41et sur le sujet précédent,
00:26:43dire que Trump pouvait dire volontiers
00:26:45qu'il voulait annexer le Groenland.
00:26:47Non, mais Laurent a dit
00:26:49que le droit international n'était pas respecté.
00:26:51Effectivement, tout le monde s'en fout.
00:26:53Dans ce cas d'espèce aussi.
00:26:55Où a-t-on vu ?
00:26:57Ça veut dire, aux Français,
00:26:59on a des individus indésirables
00:27:01qui sont très bien chez vous.
00:27:03C'est extraordinaire, ça n'existe nulle part ailleurs.
00:27:05Ça, c'est quand même fou.
00:27:07Ça veut dire que l'Algérie
00:27:09fabrique un apatride.
00:27:11En l'espèce,
00:27:13les apatrides existent.
00:27:15Il en existe dans à peu près tous les aéroports internationaux.
00:27:17Et il erre dans certaines zones.
00:27:19Mais là, ce n'est pas le cas.
00:27:21C'est un Algérien. On n'en a pas voulu.
00:27:23Vous avez raison, mais il y a une précision
00:27:25tout de suite avant qu'on généralise sur l'affaire d'Oualem.
00:27:27Lui-même se définit comme
00:27:29un soldat de l'extérieur.
00:27:31C'est ainsi qu'il parle de lui-même, un soldat de l'extérieur.
00:27:33Ce qui veut dire que l'Algérie, qu'on le veuille ou non,
00:27:35a dit, je ne veux pas de mon soldat de l'extérieur.
00:27:37Vous savez pourquoi ? Parce qu'en fait, il est très bien là où il est.
00:27:39C'est-à-dire en France, pour faire sa guérilla.
00:27:41Et sa guérilla, elle est via 140 000 followers sur Internet.
00:27:44Ce qui fait qu'en fait, il mène son combat
00:27:46en tant que soldat de l'extérieur
00:27:48à la solde du pouvoir algérien.
00:27:50Certains ont dit que cette offensive
00:27:52d'influenceurs était coordonnée
00:27:54par le pouvoir algérien.
00:27:56Je ne suis pas certain qu'il y ait des preuves là-dessus.
00:27:58C'est difficile d'avoir...
00:28:00Il y a de fortes soupçons.
00:28:02C'est parce que ces soldats
00:28:04de l'extérieur, en gros,
00:28:06ils disent qu'il faut combattre
00:28:08soit véritablement
00:28:10sur le territoire français, et dans tous les cas
00:28:12par l'influence, les valeurs défendues
00:28:14par la France. C'est ça dont il s'agit.
00:28:16Des dirigeants algériens depuis 1962
00:28:18qui ont toujours pris la France
00:28:20comme bouc émissaire de leurs échecs impéricies
00:28:22et corruptions, etc.
00:28:24Et quand on voit
00:28:26les agissements sombres
00:28:28parfois des services de
00:28:30secrets algériens, pas toujours,
00:28:32mais de temps en temps, qui consistent
00:28:34justement à mettre un peu d'huile sur le feu,
00:28:36tout ça pour entretenir cette ambiance
00:28:38conflictuelle
00:28:40qui fait que la jeunesse algérienne
00:28:42a grandi avec
00:28:44un environnement haineux
00:28:46contre la France.
00:28:48Soit sur place
00:28:50pendant leur séjour en Algérie,
00:28:52soit depuis la diaspora
00:28:54qui peut même être là depuis plusieurs générations.
00:28:56Mais il faut évaluer
00:28:58ce que ça représente
00:29:00de violences
00:29:02potentielles, de dangers
00:29:04de violences, d'explosions
00:29:06de violences, que
00:29:08la distillation de cette
00:29:10haine anti-française...
00:29:12Qu'est-ce que vous proposez,
00:29:14Philippe Ascon ?
00:29:16Et là, je veux vous rejoindre
00:29:18en partie sur vos poses d'opinion.
00:29:20Moi je constate aujourd'hui qu'aujourd'hui le gouvernement algérien
00:29:22est plus une dictature
00:29:24entre guillemets qu'autre chose. Je rappelle quand même,
00:29:26et on ne le sait pas assez, qu'il y a plus de
00:29:282200 opposants
00:29:30algériens mis en prison aujourd'hui.
00:29:322200 !
00:29:34Donc qu'ils se permettent de prendre
00:29:36un mieux ceux qui a du diabète et un cancer
00:29:38qui est un écrivain chez nous...
00:29:40Et de le mettre en prison
00:29:42pour des raisons
00:29:44fallacieuses. Je dis
00:29:46attention, ce gouvernement algérien,
00:29:48il va falloir qu'on se pose des questions, est plus une dictature
00:29:50qui devient
00:29:52dictature culturelle en plus,
00:29:54je mets des guillemets, qu'autre chose.
00:29:56Donc il faudrait que nos gouvernements... Mais malheureusement
00:29:58avec le gouvernement qu'on a en place
00:30:00aujourd'hui en France, ça risque
00:30:02pas de s'améliorer. Quand je vois...
00:30:04Autant Rotaïo et Darmanin, on dit que là
00:30:06il fallait...
00:30:08Moi le problème que j'ai par rapport à ça, c'est que
00:30:10depuis quelques temps il y a beaucoup de communication mais il n'y a pas forcément
00:30:12de l'action derrière. Donc il faut qu'ils arrêtent.
00:30:14Je constate simplement que depuis 2017,
00:30:16l'influence de la France, entre guillemets,
00:30:18à l'étranger, est en train de péricliter partout.
00:30:20Au Mali on a été mis dehors,
00:30:22au Gabon,
00:30:24j'en parle même pas, au Congo,
00:30:26au Sénégal on se tape dessus. Donc c'est
00:30:28catastrophique. Donc j'ai
00:30:30peur malheureusement que ça ne va pas s'arranger
00:30:32avec le gouvernement actuel. Sachant que la dégradation
00:30:34est assez précisément
00:30:36datée, c'est le fait
00:30:38que la France s'est rapprochée du Maroc.
00:30:40Et non,
00:30:42elle a reconnu la souveraineté du Maroc
00:30:44sur le Sahara.
00:30:46Ça fait quand même
00:30:48des années que le gouvernement algérien
00:30:50déverse des
00:30:52tombeaux d'accusations,
00:30:54de critiques
00:30:56et de haine sur la France.
00:30:58Qu'est-ce que vous pensez de la proposition...
00:31:00Attendez, qu'est-ce que vous
00:31:02pensez de la proposition, on va arriver
00:31:04aux solutions, justement.
00:31:06Qu'est-ce que vous pensez de la proposition de Narmanin
00:31:08qui consiste à
00:31:10abroger, je ne sais pas si c'est un décret,
00:31:12la règle de 2007
00:31:14qui permet à tout détenteur
00:31:16d'un passeport diplomatique algérien
00:31:18de rentrer librement en France
00:31:20particulièrement pour pouvoir se soigner.
00:31:22C'est une dépiste !
00:31:24C'est une dépiste !
00:31:26Les élites algériennes qui viennent se faire soigner en France,
00:31:28qui viennent se distraire en France
00:31:30et qui en même temps participent complètement
00:31:32en tant qu'élite gouvernementale
00:31:34et administrative à cette politique
00:31:36de haine antifrançaise.
00:31:38Ça, ça vous paraît être une bonne piste. Il y en a un qui n'a pas parlé encore.
00:31:40Pour moi, il y a l'élément
00:31:42d'actualité. Il faut comprendre que Bruno
00:31:44Retaillou s'est pris les pieds dans le tapis,
00:31:46mais il s'est pris les pieds dans le tapis comme Gérald Darmanin il y a
00:31:48quelques temps. C'est-à-dire qu'en fait, on a l'habitude maintenant
00:31:50d'un ministre de l'Intérieur qui bande les muscles en matière
00:31:52d'expulsion en général. Darmanin
00:31:54s'était planté avec l'affaire IQCEN
00:31:56où il avait expliqué durant tout l'été,
00:31:58je fiche l'islamiste à la porte
00:32:00qui était un prêcheur radical et il n'y arrivait pas
00:32:02etc.
00:32:04Non mais c'était un cirque,
00:32:06c'était un feuilleton d'été d'ailleurs.
00:32:08Je le disais parce que premièrement,
00:32:10que la parole ne soit
00:32:12jamais performative et purement d'apparence,
00:32:14ça fait un bout de temps qu'on le connaît, Darmanin faisait la même chose.
00:32:16Retaillou s'est pris les pieds dans le tapis parce que je pense
00:32:18qu'il a voulu vraiment agir au plus vite possible
00:32:20pour foutre Doualem dehors et que l'Algérie
00:32:22a contre-attaqué immédiatement en disant moi je le reprends
00:32:24pas. Donc je pense que le mur de la réalité
00:32:26c'est une nouvelle fois...
00:32:28Est-ce qu'il pourrait s'imaginer ?
00:32:30Deuxièmement,
00:32:32dans l'affaire, spécifiquement l'affaire Doualem,
00:32:34il faut bien comprendre là-dessus que, et je disais
00:32:36Retaillou s'est planté mais en fait nous sommes ridicules
00:32:38depuis si longtemps qu'on a pris l'habitude de courber
00:32:40les Chines. Donc ce bras de fer là qu'on doit
00:32:42mener avec l'Algérie, que Darmanin
00:32:44eut veuille aujourd'hui le mener sur la question des passeports diplomatiques,
00:32:46c'est une goutte d'eau
00:32:48à l'intérieur d'un problème extrêmement vaste
00:32:50qui est ce bras de fer, il faut le mener partout et par tous les moyens.
00:32:52Et alors troisième chose,
00:32:54j'ai fait mon devoir
00:32:56de vacances avant de venir, Franck,
00:32:58j'ai repris un bouquin
00:33:00que tout le monde connaît mais tout de même,
00:33:02de temps en temps ça fait du bien, j'ai repris
00:33:04le vieux C.T. de Gaulle de Peyrefitte,
00:33:06puisqu'il y a cette fameuse phrase sur
00:33:08Colombey et les deux mosquées, mais quelques pages plus loin
00:33:10ce qui m'a frappé c'est qu'en 61, de Gaulle dit la chose suivante,
00:33:12il dit, il faut absolument
00:33:14faire l'indépendance de l'Algérie le plus vite possible
00:33:16parce que sinon nous serons demain
00:33:184, 6, 10 millions d'Algériens
00:33:20en France. 4, 6,
00:33:2210. Nous y sommes.
00:33:24On a fait l'indépendance à l'époque
00:33:26et nous avons aujourd'hui en réalité des millions
00:33:28d'Algériens dans lesquels il y a
00:33:30en fait, qui tiennent
00:33:32implicitement une partie de la
00:33:34politique française, puisqu'on sait que nous faisons
00:33:36nous menons une politique intérieure
00:33:38qui dépend largement de la minorité
00:33:40agissante que nous avons, qui s'est
00:33:42manifestée lors de manifestations dans les stades de
00:33:44foot, etc. Oui, sauf que ça s'est pas
00:33:46concrétisé, Guylain. Je dis seulement qu'aujourd'hui
00:33:48si on décide pas de couper
00:33:50cette pompe aspirante et de travailler par tous les bouts
00:33:52ça n'aura aucun sens, si ce n'est d'être ridicule
00:33:54un peu plus. Attendez, il y en a un qui s'est
00:33:56un peu exprimé. Philippe Ascot.
00:33:58Le problème il est plus vaste que ça, moi je suis
00:34:00entièrement d'accord avec Darmanin, mais j'ai même dans mes dossiers
00:34:02en plus, le fait que des
00:34:04diplomates algériens qui se sont
00:34:06soignés en France, sont partis
00:34:08sans payer. Donc il y a déjà longtemps
00:34:10qu'on aurait dû taper sur la table, parce que toi
00:34:12si tu payes pas ta deute d'hôpital, tu te
00:34:14retrouves vite avec les AGU
00:34:16et les huissiers chez toi. Et j'ai un dossier
00:34:18comme ça sur des diplomates
00:34:20et des dirigeants, et des femmes de dirigeants
00:34:22pas que des diplomates, toute la diaspora
00:34:24algérienne qui vient se faire soigner en France,
00:34:26bénéficier et qui partent sans payer.
00:34:28Ça c'est le premier point. Le deuxième point,
00:34:30Pompassirante oui, mais n'oubliez pas
00:34:32qu'à un moment donné les Algériens ils ont servi de main d'oeuvre
00:34:34en France, et qu'il y avait des patrons qui étaient bien contents
00:34:36de les employer parce qu'ils les payent pas.
00:34:38Les années 60-70.
00:34:40Les années 60-70 ils se sont installés, ils ont fait
00:34:42des enfants, il y a eu le regroupement familial, etc.
00:34:44Dernier point, je veux dire, renvoyer
00:34:46les gens chez eux, moi je me rappelle qu'il y a même un type Hollande
00:34:48qui s'est planté là-dessus.
00:34:50Parce que rappelez-vous, les 200 balles
00:34:52que tu filais aux Roumains,
00:34:54pour rentrer chez eux, il n'y a pas longtemps,
00:34:56qu'ils prenaient les 200 balles et deux jours
00:34:58après ils revenaient.
00:35:00Comme il n'y a pas de contrôle réel aux frontières,
00:35:02il n'y a pas d'illusion, parce qu'aujourd'hui des gens qui reviennent
00:35:04en France alors qu'ils sont remis en Algérie,
00:35:06il n'y a pas que le mec qu'on a cité là.
00:35:08Il y en a un paquet qui revient, bien entendu.
00:35:10Donc on fait rien. Donc il y a des problèmes de
00:35:12sécurité à mettre en place, et c'est vrai
00:35:14que l'Algérie a demandé, il fallait qu'on tape sur la taille,
00:35:16qu'on arrête de culpabiliser
00:35:18par rapport au fait qu'on leur a soi-disant
00:35:20donné une indépendance.
00:35:22Qu'on était des méchants colonisateurs,
00:35:24il faut qu'on arrête.
00:35:26Ce seraient quoi les moyens de pression ?
00:35:28Moi je voudrais qu'on ait un peu de concrètes.
00:35:30Quand on coupe la tête
00:35:32aux poissons,
00:35:34quand on coupe la tête aux poissons,
00:35:36en général le poisson il pourrit très très vite.
00:35:38Donc c'est vrai que déjà agir sur
00:35:40les dirigeants qui viennent se faire soigner
00:35:42en France, qui peuvent acheter des immeubles
00:35:44comme ils veulent, avec des taxes en plus,
00:35:46c'est-à-dire qu'ils paient moins d'impôts quand ils achètent.
00:35:48Là il y a du boulot, parce que si ces gens-là ne peuvent plus,
00:35:50je peux t'assurer que derrière, en dessous,
00:35:52ça va changer.
00:35:54Il y en a un qui a bossé. Quelques exemples.
00:35:56Par rapport à faire un tunnel,
00:35:58il reste 5 minutes.
00:36:00Il faut arrêter de chanter les louanges de Darmanin,
00:36:02évidemment qu'il a dit un truc qu'il ne fera pas,
00:36:04parce que c'est quoi le bilan de Darmanin ?
00:36:06Ça fait quand même 8 ans qu'il est là.
00:36:08Ce mec-là,
00:36:10il avait filé
00:36:12130 000 visas aux Algériens en 2022
00:36:14et en a filé 210 000 en 2023.
00:36:16Voilà le bilan de ce type.
00:36:18Donc il ne fera rien. Il a ouvert 3 consulats supplémentaires.
00:36:20Il a ouvert 3 consulats supplémentaires
00:36:22algériens en France.
00:36:24Mais les pistes, il y en a plein. Vous avez parlé
00:36:26de rétablir les visas pour la nomenclatura algérienne
00:36:28puisque les passeports diplomatiques...
00:36:30Il faut bloquer...
00:36:32On l'a fait avec la Russie.
00:36:34On peut bloquer les biens
00:36:36de ces gens-là, de toute cette nomenclatura
00:36:38qui a des immeubles...
00:36:40On l'a fait pour la Russie.
00:36:42Qu'est-ce qu'on peut faire ? On peut boycotter
00:36:44les énergies algériennes.
00:36:46On peut confisquer...
00:36:48Boycotter les énergies algériennes, c'est-à-dire arrêter
00:36:50de leur acheter du gaz.
00:36:52C'est 8% de nos besoins. On va essayer d'en chercher ailleurs.
00:36:54Les visas...
00:36:56Ça voudra dire qu'on va s'approvisionner
00:36:58en gaz de schiste américain.
00:37:00Ou chez Poutine.
00:37:02Au lieu de passer de 131 000
00:37:04à 210 000 visas, on peut peut-être descendre à 0.
00:37:06Ou à 2 000 visas, comme par exemple
00:37:08les Algériens ont donné aux Français.
00:37:102 000 visas l'année dernière.
00:37:12Ah oui, vous pensez...
00:37:14On pourrait faire 1 pour 1. Ça serait marrant.
00:37:16On peut dénoncer... Il faut dénoncer
00:37:18l'accord de 68. Alors tout le monde débat.
00:37:20En gros, pour faire simple,
00:37:22pour faire court, je pense qu'il faut
00:37:24arrêter de considérer l'Algérie
00:37:26comme un pays à part. C'est-à-dire que
00:37:28depuis 60 ans, la France souffre
00:37:30de ne pas considérer ce pays
00:37:32comme un pays étranger. C'est-à-dire que ce n'est pas un pays indépendant.
00:37:34Je rebondis sur ce qu'a dit
00:37:36Guillain tout à l'heure. De Gaulle a dit
00:37:38qu'il faut donner l'indépendance aux Algériens. Le problème, c'est qu'on ne l'a pas donné.
00:37:40On considère que c'est un pays
00:37:42proche. On considère que c'est un pays intérieur.
00:37:44Il y a la culpabilité dont parlait Guillain aussi.
00:37:46Il y a une culpabilité de la gauche sous prétexte de colonialisme
00:37:48et de la droite parce que j'imagine
00:37:50que parce que la droite était gaulliste
00:37:52et que le gaullisme, etc. Mais il faut
00:37:54arrêter avec ça. Le jour où on considère
00:37:56l'Algérie comme un pays étranger,
00:37:58comme n'importe lequel, comme le Maroc,
00:38:00comme la Tunisie, je pense qu'il ira beaucoup mieux.
00:38:02Je voudrais faire le tour à la fois
00:38:04de Guillain et de Laurent
00:38:06pour avoir des solutions éventuellement.
00:38:08Justement, Tariq les a bien définis
00:38:10et il y a une chose. Il faut que
00:38:12les intellectuels français
00:38:14arrêtent de distiller
00:38:16cette culpabilisation parce que
00:38:18le monde des universités,
00:38:20de l'édition,
00:38:22joue un rôle très important là-dedans.
00:38:24Moi qui suis né en Algérie en 1952,
00:38:26j'ai vu sur le
00:38:28domaine un dispensaire médical
00:38:30gratuit pour les
00:38:32populations algériennes.
00:38:34J'ai connu
00:38:36la coexistence
00:38:38dans l'école communale
00:38:40où 75% de mes condéciples
00:38:42ou 80% de mes condéciples
00:38:44étaient arabes. 80%.
00:38:46Je ne vous savais pas, un pied noir d'origine.
00:38:48Et alors
00:38:50la remigration, nous l'avons connue.
00:38:52Un million de pieds noirs ont passé à la Méditerranée.
00:38:5462. Un million.
00:38:56À fond de cales de bateaux.
00:38:58En ayant tout laissé.
00:39:00Et en s'étant parqué pendant quelques années
00:39:02dans des camps de concentration français.
00:39:04Absolument.
00:39:06Et puis alors, il ne faut pas...
00:39:08Nous sommes... Bon, Bugeaud, certes,
00:39:10a manié la terreur, mais le FLN aussi.
00:39:12Vous savez, la presse française
00:39:14ne parlait pas des égorgements,
00:39:16des éventrations de femmes
00:39:18enceintes, des viols collectifs.
00:39:20Non, non, non.
00:39:22La presse, je ne sais pas.
00:39:24Les combattants, mon papa,
00:39:26qui a fait la guerre d'Algérie,
00:39:28comme beaucoup de sa génération,
00:39:30me parlait de ça quand même.
00:39:32Mais, frères et moi,
00:39:34nous nous souvenons bien que
00:39:36quand nous sommes arrivés en métropole,
00:39:38comme nous disions en Algérie,
00:39:40et que nous racontions nos histoires
00:39:42d'égorgements et de terreurs,
00:39:44on ne croyait pas du tout.
00:39:46On ne nous croyait absolument pas.
00:39:48On a eu du mal à croire les camps de concentration en Allemagne.
00:39:50Parce que ce genre de truc,
00:39:52quand tu en parles, ce n'est pas croyable.
00:39:54Sauf qu'il faut que tu saches que dans une guerre,
00:39:56il y a des égorgeurs à gauche et des égorgeurs à droite.
00:39:58C'est pas seulement les uns, c'est tous.
00:40:00Mais donc, c'est pour dire
00:40:02qu'il n'y avait pas les bons et les méchants.
00:40:04Et puis,
00:40:06la majeure partie de la population
00:40:08n'était pas partie prenante.
00:40:10Le FLN, c'était
00:40:12ultra minoritaire.
00:40:14Merci.
00:40:16Vous allez conclure, Guylain.
00:40:18À ma vie, il y a deux pistes
00:40:20qui sont, et je suis désolé de le dire,
00:40:22d'une simplicité déconcertante.
00:40:24La première des pistes, et ça vient d'être dit, et je rejoins tout à fait ça,
00:40:26il faut impérativement qu'on recommence
00:40:28à faire de la politique. C'est très simple.
00:40:30Mais tant qu'on aura des présidents, à l'image d'Emmanuel Macron,
00:40:32il n'est pas le seul, qui comptent faire
00:40:34de la politique et expier ses fautes
00:40:36sur l'autel de la question mémoriale,
00:40:38on n'y arrivera jamais, parce que c'est
00:40:40le poisson pourri par la tête. Donc si on ne commence pas
00:40:42par s'attaquer à ça, ça ne donnera rien.
00:40:44Et ensuite, tout le reste, en fait, là encore,
00:40:46je suis désolé, mais en réalité,
00:40:48la seule chose qu'on demande à un État,
00:40:50la seule chose que les Français attendent de leur pays,
00:40:52largement en tout cas, c'est le régalien.
00:40:54C'est le régalien.
00:40:56Ça veut dire, première des missions,
00:40:58définir le périmètre et l'enclos national.
00:41:00C'est-à-dire, fixer des frontières
00:41:02ou rappeler qu'on a des frontières et donc gérer
00:41:04la question de l'immigration
00:41:06et la question des visas. Si demain,
00:41:08vous récupérez cette politique, alors évidemment, il y a un bras de fer
00:41:10avec l'Europe qui va être monumental,
00:41:12mais si ça, vous ne le faites pas, de toute façon,
00:41:14tout le reste n'offre aucun intérêt.
00:41:16Alors on fera des jolis débats ensemble,
00:41:18je serai ravi de venir vous en parler, mais ça n'aura
00:41:20littéralement aucun intérêt.
00:41:22Je ne suis pas d'accord avec vous.
00:41:24Avec la mondialisation de tout,
00:41:26ce n'est plus possible.
00:41:28Je vous rappelle, et ça nous fait le lien avec le thème de tout à l'heure,
00:41:30il y a un type qui est en train de nous rappeler
00:41:32aux Etats-Unis que les contrôles douaniers,
00:41:34ça existe. Que les barrières douanières, ça existe.
00:41:36Que les taxes, ça existe aux frontières.
00:41:38Qu'il veut acquérir des territoires. Et en gros,
00:41:40il nous dit, allez vous faire foutre,
00:41:42je suis un Etat. Peut-être,
00:41:44mais il serait peut-être pas mal.
00:41:46Dans un simple appareil ménager,
00:41:48t'as 50 produits étrangers.
00:41:50Je suis désolé,
00:41:52mais la nation ne tient qu'à partir du moment
00:41:54où l'Etat tient. L'Etat tient à partir du moment où, en réalité,
00:41:56il y a des frontières et il y a un appareil qui tient.
00:41:58Tout le reste, c'est des discussions de salon.
00:42:00Sachant que la chaîne de production
00:42:02dont vous parlez, en fait, Philippe,
00:42:04et ce dont vous parlez, Guylain,
00:42:06qui est le fait de contrôler
00:42:08ces frontières, ou qu'on les établisse,
00:42:10au niveau de la France, ou au niveau de l'extérieur de l'Europe,
00:42:12ce n'est pas forcément deux choses
00:42:14contradictoires.
00:42:16Ça met des règles qui ne sont pas en place.
00:42:18Vous avez bien une sonnette
00:42:20à l'entrée de votre domicile.
00:42:22C'est tout ce que je demande.
00:42:24On est d'accord.
00:42:26Sauf qu'il y a un point qu'on oublie à chaque fois
00:42:28par rapport à ça. Maintenant, c'est l'économique.
00:42:30En Algérie, on ne fait pas ce qu'on veut non plus
00:42:32parce qu'il y a des intérêts économiques français là-bas.
00:42:34Et que, quelque part, ça joue dans la balle.
00:42:36Non, ce n'est pas le jeu. Il y a Total,
00:42:38il y a un tas de choses qui sont en Algérie quand même.
00:42:40Et que, quelque part, les politiques, qui sont aussi
00:42:42aux ordres de l'économique, ne font pas
00:42:44ce qu'ils veulent et ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent
00:42:46quand l'économique tape derrière.
00:42:48On a des exemples aujourd'hui.
00:42:50Mais si vous voulez, on peut faire ce qu'on fait depuis des années, ne rien faire.
00:42:52C'est toujours très agréable.
00:42:54J'ai dit que, étant donné qu'on a des politiques
00:42:56qui n'ont pas de couilles,
00:42:58que les économiques derrière font ce qu'ils veulent,
00:43:00c'est très difficile de mettre des lois
00:43:02qui ne sont pas basées sur le profit,
00:43:04qui sont basées sur la sécurité,
00:43:06qui sont basées sur les frontières.
00:43:08Parce que ça n'intéresse pas les économiques et les frontières.
00:43:10J'arrive pas à finir le débat.
00:43:12Évitez d'en rajouter, je suis désolé.
00:43:14Le 1er novembre dernier,
00:43:16l'ambassadeur de France à Alger
00:43:18est allé s'incliner sur la tombe
00:43:20de je ne sais trop quel terroriste algérien
00:43:22le 1er novembre pour célébrer
00:43:24les 70 ans de déclaration de la guerre.
00:43:26Qu'est-ce qu'on fait ?
00:43:28Mais justement, c'est Macron qui lui a donné cette...
00:43:30Faut arrêter ça, c'est tout.
00:43:32Déjà, si on commence comme ça,
00:43:34ça serait déjà pas mal.
00:43:36Allez messieurs, merci beaucoup.
00:43:38Je m'attendais à ce que ce débat soit mouvementé.
00:43:40C'est bien comme ça d'ailleurs.
00:43:42Moi, mon opinion,
00:43:44je vous la donne un petit peu, je pense que là,
00:43:46on est arrivé au bout du bout d'un certain nombre
00:43:48de faiblesses et de lâchetés.
00:43:52Je crois que ça se cristallise.
00:43:54Faiblesses et lâchetés, c'est exactement
00:43:56la façon dont ces gens nous gouvernent aujourd'hui.
00:43:58Je pense que là, il y a un truc qui est en train de se passer.
00:44:00Nous avons un point commun !
00:44:02Allez, messieurs, on se retrouve.
00:44:04Je parle à vous qui nous écoutez.
00:44:06On se retrouve dans quelques secondes
00:44:08pour les coups de gueule et les coups de coeur.
00:44:10Et c'est Guylain qui va commencer,
00:44:12s'il le veut bien.
00:44:14Retrouvez et achetez les livres des invités
00:44:16de TVL
00:44:18dans la boutique de votre chaîne
00:44:20sur TVL.fr
00:44:30Allez, rebonjour.
00:44:32Vous savez que la troisième partie
00:44:34de l'émission maintenant, c'est les coups de gueule
00:44:36et les coups de coeur.
00:44:38Guylain a un coup de gueule et un coup de coeur.
00:44:40C'est quoi le coup de coeur, Guylain ?
00:44:42Je change radicalement de sujet
00:44:44et je vais mettre votre baume au coeur
00:44:46en cette période de janvier.
00:44:48J'ai été pas seulement impressionné
00:44:50par la relecture cinématographique
00:44:52de Nosferatu,
00:44:54le remake du film de Murnau,
00:44:56le vieux film muet, classique parmi les classiques,
00:44:58en noir et blanc.
00:45:00Effectivement, le nouveau Nosferatu de Robert Eggers,
00:45:02qui est un cinéaste qui œuvre
00:45:04dans le danger, comme on dit,
00:45:06pas que dans l'horreur, mais dans le genre
00:45:08c'est un cinéaste large du terme.
00:45:10C'est un Nosferatu qui respecte
00:45:12tous les passages obligés
00:45:14du Nosferatu initial.
00:45:16On est sur l'histoire de Dracula, ni plus ni moins.
00:45:18Pour ceux qui ont aimé le Murnau, pour les rares
00:45:20qui ont vu le classique allemand, ça reste
00:45:22un peu du même tonneau.
00:45:24Il y a un vrai hommage à l'expressionnisme allemand.
00:45:26C'est rare. Et surtout, je dis ça parce que
00:45:28ça fait longtemps que je n'ai pas eu
00:45:30l'impression de regarder un film
00:45:32qui me donne
00:45:34un sentiment pictural.
00:45:36J'ai l'impression de voir quelque chose de très beau.
00:45:38Enfin, on a des plans extrêmement bien composés.
00:45:40C'est un plaisir pour les yeux.
00:45:42Il y a à la fois ce geste
00:45:44de retour à un vieux cinéma,
00:45:46et en même temps, un point de vue pictural
00:45:48avec des tableaux à tomber à la renverse
00:45:50à 2-3 moments.
00:45:52C'est une belle découverte.
00:45:54J'étais extrêmement sceptique
00:45:56à un tel remake, à l'emporte-pièce
00:45:58qu'on a tout le temps.
00:46:00Pour une fois, c'est de la belle ouvrage.
00:46:02Ça fait plaisir. Je crois que c'est toujours en salle.
00:46:04C'est toujours en salle.
00:46:06Et d'ailleurs,
00:46:08mon petit point là-dessus, je ne l'ai pas vu.
00:46:10Les critiques n'ont pas été très bonnes.
00:46:12C'est pour ça que je n'y suis pas allé.
00:46:14Et ça marche extrêmement bien auprès des 20-30 ans.
00:46:16Ce qui prouve votre jeunesse.
00:46:18Malheureusement, Franck,
00:46:20je ne suis plus tellement dans cet âge.
00:46:22Je vous remercie.
00:46:24Le temps est écoulé.
00:46:26Ça, c'était votre coup de cœur.
00:46:28Et votre coup de gueule, c'est quoi ?
00:46:30C'est un coup de cœur
00:46:32qui me permet un coup de gueule.
00:46:34J'ai bouclé la lecture d'un ouvrage
00:46:36des années 90, ressorti aux éditions Lartiere,
00:46:38qui est « Voyage au cœur du malaise français »
00:46:40de Paul Lyonnais,
00:46:42qui a écrit ça dans les années 90,
00:46:44qui était un brûlot sur l'antiracisme.
00:46:46Et qui, à l'époque, était passé un peu sous le...
00:46:48Enfin, pas sous silence. C'est qu'il avait été extrêmement attaqué
00:46:50par Laurent Geoffrin et les bien-pensants
00:46:52en 1994.
00:46:54De relire... Moi, je ne l'avais jamais lu.
00:46:56Le bouquin est ressorti, donc, à Lartiere
00:46:58l'année dernière, je crois, il y a deux ans.
00:47:00Le bouquin permet de se rendre compte,
00:47:02trente ans plus tard... Oui, c'est le même éditeur
00:47:04que moi. C'est ce que je voulais vérifier.
00:47:06Le bouquin de Paul Lyonnais permet de se rendre compte
00:47:08que l'antiracisme des années 80 a fait un mal
00:47:10absolument invraisemblable
00:47:12sur le long terme, en fait, sur une pensée française.
00:47:14Permet de se rendre compte que
00:47:16les historiques de SOS Racisme, dont
00:47:18Julien Dray, ont effectué quand même
00:47:20un virage à 180 degrés.
00:47:22C'est totalement invraisemblable
00:47:24de le voir aujourd'hui tenir les propos
00:47:26qu'il peut avoir. Quand on voit
00:47:28l'impact qu'il a eu sur SOS Racisme,
00:47:30touche pas mon pote, etc. à l'époque. Et surtout,
00:47:32j'avoue, je n'avais pas réalisé
00:47:34moi-même combien sur la question du bouquisme,
00:47:36on a certes l'influence
00:47:38américaine qui est largement documentée,
00:47:40donc la French Theory, la déconstruction,
00:47:42etc. Mais combien dans les années
00:47:4480, il y a eu une organisation
00:47:46de la
00:47:48déconstruction de la France,
00:47:50et j'allais dire même de la
00:47:52destruction du récit national
00:47:54qui est organisé, voulu,
00:47:56et dont au bout nous vivons aujourd'hui
00:47:58toutes les conséquences, c'est-à-dire nous vivons dans ce
00:48:00mélange entre atomisation, antiracisme,
00:48:02wokisme, et
00:48:04destruction généralisée. Ce bouquin est une petite
00:48:06mine sur les années 80-90.
00:48:08Rappelez-en le titre et l'auteur.
00:48:10C'est Voyages au coeur du malaise français,
00:48:12de Paul Yoné, aux éditions de l'Artier.
00:48:14Yoné, ça s'écrit ? Y-O-2-N-E-T
00:48:16Ok, très bien.
00:48:18Tu viens de lui faire de la pub ?
00:48:20Pardon ? Si c'est un coup de gueule,
00:48:22tu viens de lui faire de la pub. Oui, mais parce que
00:48:24le coup de gueule, c'est sûr.
00:48:26Le coup de gueule, c'est ce qu'il y avait derrière.
00:48:28Sur l'épouvantable antiracisme d'époque.
00:48:30J'ai bien compris.
00:48:32Mais je pense qu'on m'aura compris, je crois.
00:48:34Oui, je crois aussi. Il y a que
00:48:36Philippe qui fait de faux naïfs.
00:48:38Le ravi de la crèche, c'est passé,
00:48:40Philippe, à l'année prochaine.
00:48:42Allez, Laurent-Arthur
00:48:44du Plessis, vous commencez par un coup de gueule ou un coup de coeur ?
00:48:46Un coup de gueule et après un coup de coeur.
00:48:48En ces temps de surcoût d'électricité,
00:48:50j'adresse
00:48:52un coup de coeur à De Gaulle
00:48:54et aux dirigeants de la Vème République
00:48:56qui, à marche forcée,
00:48:58ont équipé la France en nucléaire civil
00:49:00et militaire et ont
00:49:02doté ainsi la France, à l'époque,
00:49:04d'une souveraineté énergétique et puis
00:49:06d'une souveraineté politico-militaire.
00:49:08Et j'adresse
00:49:10un coup de gueule
00:49:12symétriquement aux différents
00:49:14gouvernements et notamment
00:49:16à Macron,
00:49:18qui a fait beaucoup dans ce sens,
00:49:20qui ont essayé
00:49:22de brader le nucléaire français
00:49:24sous notamment
00:49:26la pression des écologistes
00:49:28et puis qui nous ont
00:49:30mis dans ce marché d'électricité
00:49:32européen où on index
00:49:34le prix d'électricité sur celui du
00:49:36gaz pour faire plaisir aux
00:49:38Allemands, si bien qu'on
00:49:40fait payer aux consommateurs français,
00:49:42aux entreprises françaises, l'électricité
00:49:44trois ou quatre fois plus chère que ce qu'elle coûte
00:49:46à produire, ce qui fait
00:49:48des faillites en série d'entreprises
00:49:50actuellement, une montée du chômage
00:49:52et
00:49:54donc une diminution des rentrées
00:49:56fiscales et ça nous ramène
00:49:58à la question du déficit.
00:50:00On parle beaucoup des retraites, etc.
00:50:02La meilleure façon de combler le déficit
00:50:04c'est d'abord de faire de la croissance économique
00:50:06qui augmente les impôts, etc.
00:50:08Et pour avoir de la croissance
00:50:10économique, il faut une énergie pas chère,
00:50:12ce que de Gaulle et les dirigeants de la cinquième avaient
00:50:14parfaitement compris et je trouve
00:50:16que les dirigeants
00:50:18qui ont bradé ça
00:50:20sont coupables de haute trahison.
00:50:22Très bien, merci beaucoup.
00:50:24Ça c'était votre coup de gueule et votre coup
00:50:26de cœur alors. Eh bien justement le coup de cœur
00:50:28c'était les dirigeants de la cinquième république
00:50:30qui nous avaient... Ah pardon, c'était votre coup de cœur
00:50:32alors quel est votre coup de gueule ?
00:50:34Oui c'est un coup de cœur.
00:50:36Le coup de gueule
00:50:38c'est contre notamment Macron et pas seulement
00:50:40ses prédécesseurs qui
00:50:42commençaient à
00:50:44brader l'EPR par exemple
00:50:46nous avons une énergie nucléaire
00:50:48de pointe.
00:50:50Avec des chercheurs de pointe, des ingénieurs
00:50:52atomistes de pointe.
00:50:54Et on commençait à
00:50:56basher les programmes EPR
00:50:58on commençait à...
00:51:00L'EPR ça a été quand même très difficile à démouler
00:51:02au minimum. Oui, oui mais...
00:51:04Beaucoup de retard et beaucoup de...
00:51:06Oui mais une fois... Fois trois ou quatre.
00:51:08Oui mais une fois que c'est au point, après c'est fabuleux.
00:51:10Oui. C'est ça. Espérons.
00:51:12C'est toujours... Ce qui est innovateur
00:51:14est toujours difficile à démouler au départ.
00:51:16Et puis après, on s'en réjouit.
00:51:18Et puis, on a failli
00:51:20perdre notre nucléaire, heureusement
00:51:22d'une certaine manière que la crise ukraino-russe
00:51:24nous a obligés à remettre sur pied
00:51:26nos centrales et
00:51:28nos ingénieurs etc.
00:51:30qui ont fait un boulot extraordinaire
00:51:32qui a épaté le monde entier parce qu'ils ont
00:51:34remis à niveau nos centrales nucléaires
00:51:36à une vitesse qui a émerveillé tout le monde.
00:51:38Et vous savez ce qui se passe maintenant ?
00:51:40On donne l'énergie nucléaire aux Allemands, aux Anglais,
00:51:42aux Italiens, aux Belges,
00:51:44tout autour de nous.
00:51:46Et...
00:51:48On est en situation de surplus énergétique.
00:51:50Mais en même temps, on fait payer cette énergie nucléaire
00:51:52tellement chère aux petits artisans,
00:51:54aux boulangers etc.
00:51:56qu'on les met sur la paille.
00:51:58C'est absurde.
00:52:00Merci. En fait, j'avais pas bien suivi.
00:52:02Vous avez raison de vous moquer de moi.
00:52:04Il a eu droit à deux coups de coeur.
00:52:06Il a eu droit à un coup de gueule et un coup de coeur.
00:52:08All inclusive.
00:52:10Merci beaucoup Laurent. C'était brillant.
00:52:12Tariq.
00:52:14C'est à moi de parler maintenant ?
00:52:16Si vous voulez. Si vous voulez qu'on vous chatte.
00:52:18Je vais être politiquement incorrect.
00:52:20Je vais saluer la mémoire de Jean-Marie Le Pen.
00:52:22On a fait pire ici.
00:52:24Pour une raison simple.
00:52:26Vous allez comprendre.
00:52:28Mon coup de gueule va rebondir dessus.
00:52:30C'est que sa carrière fut marquée d'abord par le verbe.
00:52:32Un verbe qu'il avait haut.
00:52:34Mais aussi quand même élégant et recherché.
00:52:36Il était au service quand même la plupart du temps
00:52:38pour des vérités.
00:52:40Est-ce que la France serait dans l'état où elle est aujourd'hui
00:52:42si au lieu de l'ostraciser,
00:52:44on avait pris en compte ses mises en garde
00:52:46sur la submersion migratoire ?
00:52:48Si on avait pris en compte ses avertissements
00:52:50sur l'islamisation de notre pays ?
00:52:52Si on avait pris en compte, on le sait moins,
00:52:54sur ce qu'il disait de ce qu'il appelait le fiscalisme,
00:52:56la persécution fiscale,
00:52:58les dépenses publiques, etc.
00:53:00Peut-être qu'on n'en serait pas là.
00:53:02Mais ça dérangeait.
00:53:04Il n'avait pas peur du candidaton ni du politiquement correct.
00:53:06Donc tout ça,
00:53:08les personnages comme lui sont devenus rares.
00:53:10Aujourd'hui, au lieu d'avoir des gens
00:53:12comme Le Pen qui voyaient quand même loin,
00:53:14on a des Minus qui ne sont obsédés
00:53:16que par leur façon de garder
00:53:18leur portefeuille ou leur mandat.
00:53:20Alors forcément, les deux ne parlent pas la même langue.
00:53:22Et le plus simple fut donc
00:53:24d'essayer de le faire taire par tous les moyens.
00:53:26Merci beaucoup.
00:53:28Alors le coup de gueule ?
00:53:30Le coup de gueule va découler de ça.
00:53:32Essayer de faire taire,
00:53:34c'est quand même devenu de plus en plus
00:53:36la marque de fabrique de notre temps.
00:53:38Et il y a trois individus
00:53:40qui se sont particulièrement illustrés cette semaine.
00:53:42Le premier, c'est Thierry Breton.
00:53:44Lui, très clairement...
00:53:46Qu'est-ce qu'il a fait cette fois-ci, Thierry Breton ?
00:53:48Il a annoncé carrément que, comme en Roumanie,
00:53:50où on a annulé le résultat du premier tour
00:53:52d'élection présidentielle, qui ne plaisait pas,
00:53:54il va falloir faire la même chose
00:53:56le 23 février en Allemagne,
00:53:58si le résultat ne convient pas.
00:54:00Nous avons les outils.
00:54:02Nous avons les moyens d'aller faire taire.
00:54:04Alors cet individu ne parle plus
00:54:06que d'interdire les réseaux sociaux,
00:54:08à l'exemple de la Chine communiste, de la Corée du Nord.
00:54:10Je vous rappelle quand même que c'est la Chine communiste, l'Iran, la Corée du Nord
00:54:12qui ont interdit les réseaux sociaux.
00:54:14C'est son cheval de bataille.
00:54:16Mais aussi, il y a deux éminences de l'actuel gouvernement
00:54:18qui ont enfourché le même cheval.
00:54:20Il y a une certaine Clara Chapaz.
00:54:22Je suis désolé de la sortir de l'anonymat,
00:54:24parce que personne ne s'est guisé.
00:54:26Elle doit être sous-ministre de l'intelligence artificielle.
00:54:28Je crois plutôt que chez elle,
00:54:30c'est la connerie qui est naturelle.
00:54:32Elle a dit, je cite la phrase,
00:54:34« Nous voulons des outils pour nous assurer
00:54:36que les opinions qui seraient
00:54:38de fausses opinions peuvent être sorties
00:54:40de la plateforme. »
00:54:42Passons sur la méconnaissance de la grammaire.
00:54:44Mais si quelqu'un peut me dire
00:54:46ce qu'est une fausse opinion, moi je suis preneur.
00:54:48Elle a un gros souci avec la langue française,
00:54:50mais surtout avec la démocratie.
00:54:52Et puis il y a une autre, une certaine Catherine Vautrin.
00:54:54Peu près la même chose.
00:54:56Oui, c'est ça.
00:54:58Catherine Vautrin, on l'a interrogée l'autre matin
00:55:00pour lui demander,
00:55:02c'était le lendemain du renvoi
00:55:04de l'Algérien par les Algériens.
00:55:06On lui a demandé ce qu'il fallait faire.
00:55:08Elle a dit,
00:55:10« Il faut mieux surveiller les réseaux sociaux. »
00:55:12Ben voilà, la chape totalitaire est là.
00:55:14Solzhenitsyn nous avait prévenu.
00:55:16Je pense qu'il est temps de réagir.
00:55:18Ok.
00:55:20Merci beaucoup.
00:55:22Philippe,
00:55:24vous avez un coup de gueule et un coup de cœur ?
00:55:26Mon coup de gueule, il est plus basé sur le quotidien
00:55:28des Français.
00:55:30C'est sur la mise en place des zones ZFE.
00:55:32Qui est une véritable
00:55:34honte.
00:55:36Zones à faible émission.
00:55:38Ou à forte exploitation.
00:55:40Qui est une véritable honte qui va foutre
00:55:42plein de gens dans le caca
00:55:44parce que c'est innommable,
00:55:46ça sert à rien, et je me demande même si je vais pas porter plainte.
00:55:48C'est la limitation, rappelez ce que c'est.
00:55:50C'est ça, c'est-à-dire que si vous êtes en critère 3,
00:55:52vous ne pouvez plus accéder à certains endroits,
00:55:54sauf le week-end, en Paris, Lyon,
00:55:56les grandes villes, sauf le week-end.
00:55:58Ou, sur autorisation préalable,
00:56:0024 fois par an, à partir du moment où vous signez
00:56:02un petit papier, comme durant la pandémie.
00:56:04Donc c'est un truc de fou parce que, d'une part,
00:56:06les gens qui ont des voitures en critère 3,
00:56:08et je vais faire un truc très très simple,
00:56:10les gens qui ont une critère 3 ne pourront plus circuler comme ils le veulent,
00:56:12donc il faut qu'ils achètent une voiture critère 2,
00:56:14sauf que tu peux plus revendre
00:56:16ta critère 3.
00:56:18C'est une mesure anti-pauvre.
00:56:20C'est-à-dire que tu ne peux plus revendre ta critère 3
00:56:22puisque personne ne va vouloir acheter ça.
00:56:24Tu ne pourras plus circuler
00:56:26sauf le week-end, sauf avec
00:56:28autorisation préalable envoyée, etc.
00:56:30Donc je suis complètement fou.
00:56:32Un coup de gueule, il y en a un deuxième dedans aussi,
00:56:34contre la ZF, qui est un truc complètement
00:56:36innommable et anti-pauvre.
00:56:38Parce qu'en plus, les grosses bagnoles sont
00:56:40exonérées. Les voitures de collection,
00:56:42moi j'en ai une, qui polluent 3 fois plus
00:56:44ou 4 fois plus, je peux aller où je veux.
00:56:46J'ai une Citroën 1929.
00:56:48Ça c'est un côté patrimonial.
00:56:50J'ai une Citroën 1929
00:56:52qui pollue
00:56:5410 fois plus qu'une voiture normale, qui bouffe
00:56:5610 fois plus d'essence et j'ai le droit d'aller partout.
00:56:58Donc c'est un non-sens complet. C'est une mesure
00:57:00anti-pauvre. Le deuxième,
00:57:02c'est toujours sur les routes,
00:57:04c'est cette putain d'autoroutes en Normandie
00:57:06qu'ils ont mis en place, où c'est toi-même
00:57:08qui dois...
00:57:10C'est le passage libre, c'est quelque chose.
00:57:12C'est une honte. J'ai vécu ça aux
00:57:14Etats-Unis, où en fait on se retrouve
00:57:16à passer d'un...
00:57:18J'aime bien quand mon coup de gueule de Franck...
00:57:20Non mais vas-y, vas-y.
00:57:22Effectivement, le passage libre, on ne sait pas quand on
00:57:24rentre sur l'autoroute, on ne sait pas quand on en sort
00:57:26et le coup de gueule...
00:57:28Et si jamais tu ne vas pas toi, payer toi-même.
00:57:30Payer toi-même.
00:57:32C'est-à-dire qu'il faut que tu penses le soir, aller sur Internet.
00:57:34Déjà, il faut avoir Internet. Déjà, il faut avoir un téléphone.
00:57:36Déjà, il faut avoir l'application.
00:57:38Si tu n'y vas pas toi-même, tu reçois une facture
00:57:40avec une amende de 10 euros pour les
00:57:42premiers 4 ou 5 jours.
00:57:44Si tu ne payes pas dans les 10 jours,
00:57:46tu reçois une amende de 135 euros.
00:57:48C'est un truc de fou.
00:57:50C'est la dérive totalitaire, mon cher Philippe.
00:57:52Non, c'est le libéralisme
00:57:54en outrance.
00:57:56C'est toi-même qui prends le couteau
00:57:58pour te poignarder.
00:58:00C'est un débat, parce que c'est quand même assez pratique.
00:58:02C'est quand même assez pratique de ne pas avoir à s'arrêter.
00:58:04Mais c'est la même chose
00:58:06que les vidéosurveillants, Franck.
00:58:08C'est soi-disant pour la sécurité
00:58:10des biens des personnes et c'est uniquement pour
00:58:12ne pas plus se mettre d'amende. C'est toi-même
00:58:14qui es ton propre prisonnier.
00:58:16Tu ne sais même pas quand tu sors de l'autoroute,
00:58:18il n'y a aucun panneau qui te l'affiche.
00:58:20Toi-même, tu ne t'infliges pas
00:58:22le paiement. On te file
00:58:24des amendes. C'est un truc de fou.
00:58:26C'est comme du temps de la Chine ancienne où
00:58:28le justiciable ne connaissait pas
00:58:30les règles et donc ne savait pas
00:58:32s'il serait puni ou pas.
00:58:34C'est un truc de fou.
00:58:36Ça, c'est le coup de gueule.
00:58:38Pardon, moi,
00:58:40si je regarde le temps que vous êtes imparti,
00:58:42Philippe, vous avez fait deux coups de gueule.
00:58:44En chacun, deux fois une minute,
00:58:4633 minutes, votre temps a été coulé.
00:58:48C'est pas sympa. Je ne suis pas sympa du tout.
00:58:50Vous pouvez témoigner, je ne suis pas sympa du tout.
00:58:52Un petit coup de gueule sympa.
00:58:54Un petit coup de coeur sympa.
00:58:56Allez, vas-y.
00:58:58Ça va être très vite. Ça s'appelle
00:59:00la Fondation Frédéric Gailland. C'est une fondation
00:59:02qui est à l'île de la Sorgue dans le 84
00:59:04qui s'occupe de dresser
00:59:06des chiens pour des enfants aveugles
00:59:08entre 12 et 18 ans.
00:59:10Pendant deux ans...
00:59:12Je précise bien
00:59:14que quand ils donnent un chien à un enfant
00:59:16entre 12 et 18 ans, ça n'existait pas.
00:59:18C'est le premier centre en Europe qui existe
00:59:20de donations de chiens d'aveugles pour les enfants.
00:59:22C'est la Fondation Gailland.
00:59:24Moi, je conseille à tous les gens d'aider ces gens-là
00:59:26parce qu'ils remettent les chiens bénévolement.
00:59:28G-A-I-L-L-A-N-N.
00:59:30Le téléphone.
00:59:32Non, ce n'est pas le téléphone. En fait, chacun va pouvoir
00:59:34aller donner parce que j'imagine qu'il colle avec de l'argent.
00:59:36Ah bah oui, parce qu'ils n'ont pas de grosse subvention.
00:59:38Fondation Frédéric Gailland.
00:59:40Gailland.
00:59:42G-A-I-L-L-A-N-N-E.
00:59:44C'est à l'île sur la Sorgue.
00:59:46Très bien. Donc sur Google, on doit trouver.
00:59:48Et si vous voulez avoir plus d'informations, il y a un film
00:59:50qui a été fait qui s'appelle La vie de Lise.
00:59:52Moi, c'est la première fois depuis 10 ans que je pleure dans un film
00:59:54où justement on suit le parcours
00:59:56d'une gamine qui va devenir aveugle
00:59:58qui va prendre en charge un chien par cette association.
01:00:00Et on montre tout le parcours
01:00:02de ces... C'est Studio One qui a fait ça.
01:00:04Vous pouvez le voir sur YouTube. Cette association
01:00:06mérite qu'on l'aide parce que
01:00:08c'est la première association
01:00:10d'aide pour des enfants
01:00:12entre 12 et 18 ans qui vont devenir aveugles
01:00:14à avoir un chien qu'on leur donne gratuitement.
01:00:16Fantastique. Écoutez, je suis
01:00:18très ému. Merci beaucoup
01:00:20Philippe, vous avez eu le temps.
01:00:22Largement. Largement. Allez, je pense
01:00:24que vous êtes d'accord avec moi en plus. J'espère que vous allez
01:00:26donner à cette association pour qu'ils aient de nombreux chiens.
01:00:28À très vite, dans 15 jours
01:00:30pour une nouvelle émission
01:00:32avec une nouvelle équipe.
01:00:34Merci.

Recommandations