• il y a 3 jours
Avec Chawki Benzehra, opposant algérien réfugié en France

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-01-13##

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Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Chokhi Ben Zerra, bonjour. — Bonjour, M. Bourdin.
00:08— Merci d'être avec nous. Je rappelle que vous êtes traducteur de métier, que vous êtes opposant algérien,
00:14que vous êtes réfugié en France, Chokhi Ben Zerra. Depuis début janvier, des procédures judiciaires
00:19sont engagées contre 5 influenceurs algériens et une franco-algérienne pour des propos haineux
00:26visant souvent des opposants au gouvernement algérien, vous, en l'occurrence, entre autres.
00:31Doualem, l'un d'eux, a été expulsé en Algérie avant d'être renvoyé en France. On a suivi.
00:38Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé samedi dans un communiqué l'expulsion arbitraire et abusive
00:44de Doualem vers l'Algérie. Doualem, qui a été de nouveau placé en centre de rétention administrative en Seine-et-Marne,
00:51il doit être jugé le 24 février pour provocation à commettre un meurtre, un crime.
00:57Je voulais simplement, avant de commencer et de parler de la relation entre la France et l'Algérie,
01:02je voudrais qu'on parle de Doualem Sansalle. Vous affichez maintenant le portrait de Doualem Sansalle
01:10sur votre profil X alors que vous avez été longtemps heurté par les propos de l'écrivain détenu à Alger.
01:17À propos de Doualem Sansalle, est-ce que vous avez des informations à la fois sur sa détention et sur son état de santé ?
01:23Parce que des rumeurs courent ici ou là.
01:27Il y a beaucoup de rumeurs, mais effectivement, il n'est pas actuellement en cellule, mais dans une unité un petit peu hospitalière,
01:37disons, dans une prison. C'est-à-dire que sa situation, que son état de santé s'est beaucoup détérioré depuis qu'il a été emprisonné.
01:46Et de toute façon, il faisait les allers-retours à chaque fois qu'on l'emmenait dans une cellule.
01:51Après, il était ramené dans l'unité un petit peu hospitalière parce que son état par rapport à son âge
01:57et des conditions de détention qui sont vraiment catastrophiques en Algérie.
02:03Oui, choqué Benzéra, vous étiez opposé aux propos tenus par Doualem Sansalle pendant longtemps et puis vous avez changé d'avis. Pourquoi ?
02:13Je n'étais pas seulement opposé, j'étais choqué. J'avais des critiques vraiment virulentes contre Doualem Sansalle.
02:22Il faut savoir que moi, comme tous les Algériens, j'ai grandi avec... Déjà, j'étais dans le système éducatif algérien.
02:30C'est-à-dire, c'est comme si on nous répétait certains leitmotivs, par exemple, de dire qu'en nous parlant du nombre des martyrs qui était 1,5 million.
02:40Et puis maintenant, on parle d'un chiffre qui est de 5 630 000 auxquels la personne ne croit et beaucoup de réalités historiques
02:48que Doualem Sansalle remettait en question. Mais après, on se rend compte que lui, c'était un lanceur d'alerte avant l'heure.
02:57— Vous avez grandi dans la haine de la France. On vous a enseigné la haine de la France.
03:04— Ah oui, il y avait beaucoup de ça. C'est-à-dire c'est pour ça qu'on avait un petit peu une relation, mais vraiment très complexe, avec la France.
03:14Parce que moi, j'étais souvent critique, bien sûr, du gouvernement français ou surtout d'Emmanuel Macron, qui avait, par exemple, ces dernières années,
03:24une politique très très conciliante avec le régime algérien. On avait l'impression que le régime algérien tenait grâce à M. Emmanuel Macron
03:33et son soutien au régime. Mais c'est vrai que la relation complexe avec la France, elle a toujours été là. Et Doualem Sansalle,
03:40le travail qu'il a fait, c'était un petit peu de dire des réalités qui peuvent choquer, d'un petit peu être sur la provocation parfois.
03:50Mais c'était justement pour enlever au régime un outil. L'outil du régime algérien, c'est de dire « Voilà, c'est la France expuissance coloniale
03:59qui nous a fait ceci, qui a tenté de faire un génocide, qui a tué, qui a... ». Et donc c'est pour détourner toujours de la catastrophe
04:07sur le plan social, sur le plan politique de l'État vraiment catastrophique du pays.
04:13— Alors vous dites aussi, en regardant la situation actuelle, mais ne rêvez pas, et là vous vous adressez aux Français, il y a en France
04:20des milliers d'influenceurs qui poussent à la haine de la France. C'est une réalité sociale. Et vous écrivez, vous dites
04:31« Avez-vous réalisé la jubilation chez une grande partie des Algériens après le 7 octobre sur le massacre, tout spécialement le viol des femmes ?
04:40C'est ce qui réjouissait le plus. Je n'en ai vu aucune trace dans vos médias, comme si vous n'aviez rien vu, rien perçu ».
04:49— Oui, parce que j'ai l'impression vraiment qu'on se voile beaucoup la face en France par rapport à certaines questions. On a peur d'une stigmatisation.
04:57Vous savez, moi, ça me fait pas plaisir parfois de parler comme ça, de relever un petit peu des maladies au sein de la société algérienne,
05:07qui est ma société. Mais ces maladies-là, elles sont aussi en France, parce qu'il y a une diaspora et qu'il y a les mêmes problématiques.
05:14Donc si on décortique pas ces sujets, si on s'attaque pas à la question de la guerre d'Algérie, de la colonisation, d'essayer d'avoir un contre-discours
05:24par rapport à tout ce que dit le régime algérien sur la question israélo-palestinienne, même chose, il faut un contre-discours, parce qu'il y a quelque chose,
05:32M. Bourdin, qui a été... Et vos auditeurs aussi devront un petit peu en prendre conscience. C'est qu'il y a quelque chose qui a été actionné
05:43au sein de la société française à travers une France de la société qui a des liens avec l'Algérie, que ce soit franco-algérien, que ce soit algérien en France,
05:52mais qui sont sensibles aussi par rapport à ces questions-là. Et le régime algérien, on a profité pour développer ce discours-là.
06:01Théboune qui parlait d'une tentative de génocide, que la France a essayé de commettre un génocide en Algérie, le nombre des martyrs,
06:10les questions historiques... On joue beaucoup avec l'histoire, avec beaucoup de controvérité. Qu'est-ce que font les médias français ?
06:17Qu'est-ce que fait la France ? Qu'est-ce que fait la société civile française pour répandre, pour un petit peu être là, à sauver vraiment cette diaspora algérienne ?
06:29— Chocky Benzéra, je rappelle que vous êtes opposant algérien. C'est un régime... Théboune, le président Théboune, a été élu avec 94% des voix.
06:39Mais l'abstention a été massive lors de la dernière présidentielle, 76%. Il a quoi ? Quel est son intérêt aujourd'hui ?
06:49De jouer sur un nationalisme algérien lui permettant d'asseoir son pouvoir ?
06:56— Oui. Enfin à travers lui, bien sûr, là, on parle de Théboune. Mais il faut dire qu'il y a quand même une gente militaire qui est derrière
07:03et qui tient un petit peu les choses. Théboune, oui, tout ce qu'il dit, bien sûr, tout ce qu'il dit, c'est pour parler au nom du régime.
07:14Et c'est pour un petit peu ces derniers temps, ça a été beaucoup de jouer sur cette partie-là, de parler à la diaspora algérienne.
07:23Le premier message qui a été envoyé, c'est pas le régime algérien qui est visé par tout ce qui se passe, c'est vraiment la nation algérienne.
07:34Il a dit « On vous déteste », dans le dernier discours devant le Parlement algérien, à l'adresse de la diaspora algérienne en France. « On vous déteste en France ».
07:44Donc tout ça, tout ce discours-là qui a été développé, c'était justement pour mobiliser. Et là, on a commencé, bien sûr, on commence à parler de soldats dormants,
07:53et c'est cette impression qu'on a, c'est-à-dire qu'on a l'impression qu'il y a des milliers de personnes sur le sol français qui soutiennent le régime algérien
08:03et qui sont en mode, ils n'ont rien à perdre. Certains ont parlé de « Mujahideen 2.0 », c'est-à-dire de combattants un petit peu qui sont sur le sol français,
08:13qui sont prêts à défendre la nation algérienne. Donc il y a un danger et il y a un travail à faire, il ne faut pas s'arrêter.
08:20Oui, il y a des gens qui ont été arrêtés, mais ce qui est le plus dangereux, c'est ce qu'il y a derrière. Et vraiment, c'est tout le système-là qui s'est développé en France
08:28à travers des agents d'influence, à travers des influenceurs liés au régime algérien, qui pose vraiment problème sur le sol français.
08:37– Merci beaucoup, Shauky Benzéra. Merci d'avoir témoigné, encore une fois ce matin, sur l'antenne de SUDRA.

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