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00:00Et pour l'heure à presque 7h15, c'est l'heure d'accueillir le premier invité d'Europe 1 Matin Week-end.
00:09Les Naïk Monier, à l'approche de la fin du Vendée Globe, vous recevez le fondateur de l'Observatoire du Sport Business, Vincent Chaudel.
00:15Oui, parce qu'on attend, alors si tout se déroule normalement, forcément les tout premiers retours au sable d'Olonne.
00:20Charlie Dalin devrait franchir en tête la ligne d'arrivée et cette fois gagner le Tour du Monde à la voile, sans escale, sans assistance, en solitaire.
00:29Est-ce qu'il y aura autant de monde pour le voir arriver que partir ? Bonjour Vincent Chaudel, fondateur de l'Observatoire du Sport Business.
00:36La voile, c'est très visuel, c'est très spectaculaire. Est-ce que vous diriez que c'est un sport moteur pour les audiences télé, par exemple ?
00:43C'est la difficulté de ce sport, en tout cas de la course au large, parce qu'en fait, il y a une vraie animation et intérêt sur le départ et sur l'arrivée.
00:54Mais au large, c'était plus compliqué jusqu'ici, puisqu'en fait, on ne voyait plus les skippers.
01:01Heureusement, désormais, la technologie leur permet de faire des vidéos, des Skype, des FaceTime et donc de partager avec le public.
01:10Ça, c'est important, mais sinon, c'était plus difficile pour les médias télévisuels de traiter l'information.
01:18C'est vrai que là, sur les réseaux sociaux, on peut suivre quasiment quotidiennement les aventures de ces marins.
01:23Qu'est-ce qui plaît justement ? Qu'est-ce qui attire les sponsors sur la voile ? C'est l'aventure, les valeurs ?
01:29Il y a plusieurs choses qui intéressent les annonceurs dans ce sport.
01:34Déjà, d'un point de vue purement mercantile, je dirais que la plupart du temps, les bateaux portent le nom du sponsor.
01:41Et ça, c'est un sujet qui est historiquement très important pour eux.
01:46Et sur ce genre d'aventure, la plupart du temps, vous avez la présentation d'une situation de la course au journal de 20h ou de 13h.
01:56Et donc, il y a des fenêtres d'exposition médiatique importantes, au moins en termes de citation.
02:02Alors, les sponsors vous écoutent.
02:04L'autre sujet, c'est qu'aujourd'hui, on est quand même sur un temps où le respect de l'environnement est très important au niveau de la société et des citoyens.
02:14Et pour le coup, c'est un sport qui est clairement en respect de l'environnement.
02:19Donc, au niveau des annonceurs, ça matche en termes d'exposition et ça matche aussi en termes de partage de valeurs.
02:26Et puis, c'est vrai qu'un spi, c'était mieux presque aussi bien qu'un 4x3 ou qu'un spot télévisé, évidemment.
02:31Parce que là, on se rappelle du nom de la marque chaque jour, puisque même nous, quand on cite un marin, souvent, on cite le bateau qui va avec.
02:38Exactement, c'est la force de ce sport-là.
02:41On peut imaginer aussi la même chose avec le cyclisme, par exemple.
02:44Mais dans beaucoup d'autres sports, l'annonceur se contente, entre guillemets, d'une exposition visuelle et non sonore.
02:55Est-ce que le choix du marin, Vincent Chaudel, pèse également dans la balance ?
02:59Parce qu'on voit, il y a deux générations de marins.
03:01Il reste encore quelques vieux loups de mer qui sont sur des bateaux sans foils, par exemple.
03:06Et puis, une nouvelle génération avec des bateaux qui coûtent très cher, qui sont très équipés.
03:10Là aussi, pour une marque, c'est important de pouvoir choisir son marin ?
03:13Oui, évidemment, mais ce n'est pas nécessairement par rapport à l'équipement du bateau avec foils ou sans foils.
03:18C'est plutôt avec la capacité du marin de jouer notamment avec les réseaux sociaux et d'interagir avec le public pour augmenter l'efficacité pour le sponsor.
03:30Évidemment qu'il y a une génération qui est plus digital-native, on va dire, et qui va plus facilement partager les choses.
03:40Il y a une jeune skippeuse qui fait un tabac sur les réseaux grâce à son parcours dans le Vendée Globe.
03:48Il peut y avoir aussi le sujet du genre, parce qu'il y a quand même beaucoup de...
03:54Il y a 40 skippers, la très grande majorité est masculine, ce sont des hommes.
03:59Mais on voit à chaque édition le nombre de skippers femmes progresser.
04:07Et ça peut être un sujet également important dans le choix du skipper pour l'annonceur.
04:12Et puis il y a également peut-être l'application Virtual Regatta qui peut avoir un impact également.
04:16Il y avait eu énormément de monde lorsqu'elle a été créée, il y avait plus d'un million de marins à faire le Vendée Globe.
04:21Les chiffres sont à peu près similaires aujourd'hui.
04:23Ça a eu un vrai effet booster, ce jeu-là, cette application ?
04:28C'est un atout majeur pour ce type de compétition.
04:33Parce que tenir en haleine le public pendant des semaines et des semaines, alors qu'on ne voit pas le bateau,
04:41comme on pourrait voir les voitures, là actuellement on a le Dakar, c'est loin certes,
04:47mais tous les jours on peut voir des images et on voit les voitures réellement.
04:51Là, au niveau de la voile, c'était plus compliqué.
04:53Et justement, ça permet de bien se positionner, de bien se rendre compte.
04:58Surtout, ça rentre dans une approche co-construction, j'aurais tendance à dire, participative.
05:04Et ça, c'est un vrai atout qui vient compenser le fait qu'il y a moins d'événements
05:15qui amènent ce sport à être dans l'actualité en dehors du départ et de l'arrivée.
05:19Le paradoxe, c'est que pour un sport où on a les images du départ et de l'arrivée et entre,
05:27on n'avait pas trop l'habitude d'avoir des images.
05:29On en parlait souvent quand il y avait malheureusement des avaries ou des problèmes techniques.
05:35Et là, finalement, le fait qu'il y ait une plus grande robustesse, une plus grande fiabilité
05:41et une plus grande sécurité fait que, du coup, l'exposition médiatique du Vendée Globe
05:47est peut-être moins importante cette année que dans les éditions précédentes.
05:51Et que la dimension digitale, que ce soit l'interaction des skippers ou le virtua regatta,
05:57vient compenser et renforcer finalement l'investissement du sponsor.
06:02Alors, il y a de très belles retombées médiatiques, on l'évoquait Vincent Chaudel,
06:05il y a évidemment aussi de très belles retombées économiques et pécuniaires,
06:09notamment pour la Vendée.
06:11C'est vrai que c'est une période où on peut remplir les hôtels, remplir les restaurants,
06:15à une période de l'année où on ne va pas forcément près de la mer.
06:17Oui, on est sur un budget de l'ordre de 21 millions d'euros
06:21et les collectivités territoriales investissent un tiers de ce budget.
06:26Mais les retombées sont importantes.
06:28La seule chose qui est un facteur limitant dans cet événement, c'est l'internationalisation.
06:33Donc, oui, il y a un intérêt économique pour les territoires par rapport au départ,
06:39avec un village départ et l'arrivée qui va s'échelonner,
06:42parce qu'il y a le premier, mais il y a aussi tous les autres qui arrivent derrière.
06:46Et donc, ça crée l'animation et on voit très bien que les territoires ont un intérêt par rapport à ça.
06:52Maintenant, le sujet pour un aussi bel événement,
06:56j'aurais tendance à dire qu'il n'y a que 21 millions d'euros de budget.
06:59Pourquoi ?
07:00Et bien parce que sur 40 skippers, on en a 26 qui sont français
07:04et on en a donc 14 qui représentent 12 nationalités.
07:09Et donc, l'impact en dehors de la France est moins important
07:13parce que finalement, les courses au large, c'est une spécificité de type française.
07:18On est référent, c'est très bien,
07:21mais il faudrait réussir à embarquer d'autres territoires
07:24et ce qui intéressera donc d'autres sponsors à l'avenir.
07:27Et merci pour la métaphore de l'embarquement, Vincent Chaudel,
07:29et d'être intervenu sur Europe 1 ce matin pour nous parler de voile et de business.
07:34Vous qui êtes fondateur de l'Observateur du Sport Business.
07:36Bonne journée à vous, merci.
07:37Merci, à bientôt.

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