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00:00Et alors j'ai la chance de recevoir un compositeur et musicien ce matin au plus de 50 ans de carrière,
00:06déjà décoré de 5 Grammy Awards, un artiste que vous avez forcément entendu lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris.
00:19Ça aurait été tellement moins bien sans Sérone cette cérémonie, c'est vrai.
00:22Bonjour Sérone.
00:23Bonjour, merci de nous revoir.
00:24Merci d'être avec nous.
00:25C'est un honneur de vous recevoir ce matin, d'autant que vous ne venez pas les mains vides.
00:30Vous allez dévoiler en exclusivité ce matin sur En Pain le premier extrait de votre prochain album, Disco Symphonie.
00:37Il sortira le 21 février, jour de votre concert à la Philharmonie de Paris qui est déjà complet.
00:43Au moins vous venez pas faire la pub de votre concert.
00:45Non, on est complet depuis le mois de septembre, donc non, non, non.
00:48Voilà, ça a été très vite.
00:49J'ai eu cette chance de remplir le sal encore.
00:51C'est phénoménal.
00:52Avant de parler de tout ça, on va dresser votre portrait sonore, des petits sons pour mieux vous connaître.
00:56Et voici le premier.
01:02Ah, il est bon, le bop est chaud.
01:05C'est Sérone à la batterie.
01:06Sweet Dreams, c'est l'un des morceaux du premier album de votre premier groupe.
01:10Kongas.
01:11On va en reparler.
01:12Votre première batterie d'abord, c'est votre mère qui vous l'offre à l'âge de 12 ans, c'est ça ?
01:18Tout à fait.
01:19C'était un petit peu la récompense des efforts qu'il fallait que je fasse pour éviter de me faire virer de l'école.
01:24Parce que j'arrêtais pas de taper, j'étais fractureux.
01:28Insupportable.
01:29Et comment elle a supporté votre mère justement ?
01:30Parce que moi, j'ai eu une batterie à peu près au même âge.
01:32Ma mère l'a tenue six mois.
01:33Après, elle n'en pouvait plus.
01:35Peut-être que Sérone jouait bien.
01:36Ça a peut-être joué.
01:39Alors, j'avais des parents divorcés, donc c'était un petit peu la garde alternance.
01:44Donc mon père avait un pavillon avec un garage où j'avais mis la batterie.
01:48Ma mère ne me suivait pas là-dessus.
01:50Mon père m'engueulait toujours, je jouais sur tes casseroles, il m'appelait ça.
01:55Et en fait, ma mère me poussait, me motivait beaucoup.
02:00Et en fin de compte, j'ai découvert cet instrument.
02:03Alors elle aurait pu prendre l'accordéon, l'harmonica ou autre chose.
02:06Pourquoi la batterie ?
02:08Parce que ça correspondait au fait de taper partout.
02:11Et quel beau cadeau, elle m'a présenté mon meilleur copain de ma vie, puisque j'en joue toujours.
02:16Et c'est assez fantastique cet instrument qui part harmonique,
02:22parce que ce n'est pas un piano, ce n'est pas une guitare.
02:24Mais le fait de...
02:27Vraiment le corps doit rentrer dedans, vous êtes batteur, vous m'avez dit aussi.
02:31Je ne sais pas si on peut dire que je suis batteur.
02:32Il a eu une batterie six mois à l'âge de huit ans.
02:35Est-ce qu'on peut dire qu'il est batteur de une grotte ?
02:38En tout cas, moi, ça m'a envahi physiquement et ça le fait toujours.
02:43Je suis d'accord, collègue.
02:45Fantastique, ça date de...
02:47Et le solo de batterie qu'on a entendu, ça date de 1972, j'avais 18 ans.
02:51Et après, vous êtes parti dans une autre direction.
03:00Parce qu'avant même les Blosés, C'est Ron,
03:03vous devenez directeur artistique du Club Med.
03:06C'est une histoire assez folle, ça s'est fait en sept minutes.
03:09Est-ce que vous pouvez nous raconter cette histoire ?
03:11Encore la plus courte version.
03:13A 16 ans, je commençais à avoir une réputation à Paris
03:17en tant que plutôt bon musicien.
03:20Donc, je monte des groupes avec les bons guitaristes,
03:23les bons musiciens de Paris, on est très parisianisme.
03:26Et évidemment, mon père, à la sortie de l'école, il me dit
03:31« Maintenant, si tu veux faire ce métier, il faut que tu aies un métier derrière toi, en sécurité. »
03:38Et je lui ai proposé d'étudier la coiffure,
03:42la haute coiffure pour le cinéma, parce que les écoles étaient très chères.
03:46Je me disais, il n'a pas les moyens, il ne va jamais pouvoir.
03:49Il s'est saigné, il l'a fait.
03:51Donc, j'ai fait un an et demi, deux ans, je ne sais plus quoi, pour avoir un brevet de coiffeur.
03:56Et évidemment, à la sortie du brevet, il m'a dit « Tu vois, c'est très bien.
03:59Donc maintenant, tu vas aller en salon. »
04:00Et puis, vers 25 ans, je t'ai montré un salon.
04:03Je lui ai dit « Mais ce n'est pas la promesse que tu m'as dit.
04:04Maman m'avait promis une promesse.
04:06Je l'ai tenue, elle l'a tenue, tu dois la tenir. »
04:09Il n'a pas voulu, donc j'ai fugué, je suis parti.
04:11Un matin, j'ai cassé la fenêtre parce qu'on m'avait enfermé dans la chambre.
04:14Et j'ai fugué, et là, c'était un peu difficile.
04:17Comme je vous dis, les parents ont divorcé.
04:19Je jouais, je suis l'un, je suis l'autre, mais c'était faux.
04:22À chaque fois que j'entendais les flics dans la rue, je me planquais,
04:24parce que je me disais certainement qu'ils allaient me faire rechercher.
04:28Et en fin de compte, je trouvais des copines qui avaient des chambres de bonnes,
04:33des chambres d'étudiants, on ne parle pas de chambres de bonnes.
04:34Toujours des copines, vous aurez noté.
04:36Et un jour, j'en avais une qui était un peu plus attitrée,
04:39qui était un peu plus âgée que moi.
04:40J'avais 17 ans, 17 ans et demi à cette époque-là.
04:44Elle devait avoir 20 ans, et puis elle se fait engager au club.
04:47Gilbert Trigano, 48 heures avant que les GM,
04:51on les appelait, on les appelle toujours les « gentils moniteurs »,
04:54il organisait une soirée pour que les rencontres avec la famille essaient ça.
05:00Et là, lors de la soirée, je l'accompagne et il vient vers moi,
05:04il était très facile d'accès.
05:06Il vient vers moi, il me dit « Oh, il n'est pas content lui ».
05:08Je lui dis « Ben non, pourquoi tu n'es pas content ? »
05:10Je lui dis « Vous m'enlevez ma copine, je ne sais même plus où je vais dormir,
05:14on était bien ensemble. »
05:15Et il me dit « Pourquoi tu ne viens pas au club ? »
05:17Et je lui dis « Je ne viens pas au club, moi je suis musicien, je fais de la musique.
05:20Pourquoi vous, vous n'avez pas des musiciens ? »
05:22Il me dit « Qu'est-ce que tu veux que je fasse avec des musiciens ? »
05:25Je lui dis « On peut monter des groupes, dans les villages, pour le pot le soir, ça vous manque ? »
05:31Le cocktail d'accueil.
05:32Il me dit « Mais comment tu fais ça ? »
05:33Je lui dis « C'est facile, on fait un répertoire, on prend 10 bassistes, 10 batteurs, des claviers,
05:37on les fait répéter, quand ils sont prêts, on les envoie. »
05:39Il appelle un mec dans la salle qui me rejoint, il nous contacte, il nous met en contact.
05:45Bref, pour faire la version courte, je suis devenu pendant un an et demi chef d'orchestre,
05:50directeur artistique, le maître en montant une vingt, vingt-cinq groupes
05:53que j'ai envoyé un peu partout dans les villages.
05:54Et c'est là où j'ai sélectionné les meilleurs musiciens et où j'ai formé mon Kongas.
05:58Et c'est là que vous avez formé Kongas qui va vous emmener loin
06:02parce que vous êtes musicien avant tout et vous allez retourner en studio quelques années plus tard
06:07pour faire notamment cette pépite.

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