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Rugby EcoXpert, la chronique de Philippe Spanghero.

Le thème de la chronique ce soir : quels grands enjeux économiques pour le rugby en 2025 ?

Plusieurs questions posées ensuite :
- Quel bilan économique pour le rugby en 2024 ?
- Sur quels points la Coupe du monde de rugby féminin promet d'être historique ?
- Quelle grande tendance à accompagner ?

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##RUGBY_ECOXPERT-2025-01-03##

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00C'est un an avant, c'est un an avant pour écouter.
00:02Sud Radio, la radio du rugby.
00:06T'es un million, t'es charmant t'es.
00:08Vous voyez ce que ça fait déjà, un million, Larmina ?
00:10Où est l'argent ? Où est l'argent ?
00:12C'est un peu noir, c'est un peu noir ici.
00:14En fait, j'ai retiré de l'argent.
00:25On va parler de 2025, on est déjà dans le futur sur Sud Radio
00:30puisqu'on attaque aussi cette année 2025,
00:32cette année rugby avec la première émission de l'année tout simplement.
00:36Avec Philippe, on va essayer de dresser quels sont les grands enjeux,
00:40qu'est-ce qu'il va falloir surveiller,
00:42quels objectifs il va falloir atteindre.
00:44Mais avant toute chose, Philippe,
00:46qu'est-ce qu'on peut faire comme bilan économique pour le rugby en 2024
00:50sur la scène internationale et en France ?
00:54En démarrant par la France, le bilan est quand même plutôt très positif
00:58dans le rugby professionnel d'abord
01:00parce qu'on a vu une affluence moyenne des stades
01:03augmenter de façon assez considérable.
01:05Encore plus de 12, près de 15% d'augmentation
01:09depuis le début de la saison en termes d'affluence.
01:12Avec en plus des stades à guichet fermé très régulièrement
01:15comme La Rochelle, Toulouse,
01:17qui offrent des perspectives encore plus intéressantes
01:20en termes de potentiel de spectateurs à venir.
01:22La Rochelle qui va d'ailleurs faire son centième guichet fermé demain.
01:27C'est incroyable ce que réalise La Rochelle,
01:29ce que réalise l'UBB aussi en termes d'affluence moyenne.
01:32Et puis bien sûr Toulouse derrière qui fait partie de ce wagon,
01:36qui tire cette affluence vers le haut de façon assez incroyable.
01:40Donc ça c'est le premier bilan.
01:41Ensuite le deuxième bilan c'est la consolidation
01:43de la valeur de la Ligue nationale de rugby
01:45avec cette négociation réussie,
01:47cette renégociation des droits
01:49avec le partenaire historique Canal+.
01:51Avec une hausse de plus de 15%
01:53dans cette renégociation
01:55qui va permettre d'asseoir un peu la stabilité économique,
01:58d'envoyer plus d'argent au club de Top 14 et de Pro D2
02:01pour sécuriser leur modèle économique.
02:03Donc on peut dire que malgré le niveau de perte cumulé...
02:07Philippe, moi je vois du très positif pour le Top 14.
02:10Tu vas nous donner le chiffre dans un instant,
02:12mais par contre on a une fédération qui est en cure d'austérité.
02:16Oui, c'est un peu le paradoxe.
02:18C'est un peu l'inverse de ce qui se passe en Angleterre
02:21et on reviendra tout à l'heure sur la vision mondiale
02:24de ce qui s'est passé en 2024.
02:26Mais pour ce qui concerne la France, en effet,
02:28on a ce rugby professionnel qui va plutôt bien,
02:30qui en plus adopte des mesures
02:32qui vont dans le sens de la raison,
02:34de l'équilibre entre les équipes,
02:37de la compétitivité.
02:39Donc c'est plutôt de bon augure.
02:41Les voyants sont au vert.
02:42Du côté de la fédération, c'est beaucoup plus critique.
02:45Les mauvaises nouvelles se sont accumulées.
02:47On est réellement en cure d'austérité.
02:49Il va falloir un plan massif de réduction des coûts
02:53avec cet enjeu majeur dont on a parlé ces dernières semaines
02:56qui concerne les lieux qui vont accueillir
02:59les matchs de l'équipe de France.
03:00Alors, stade de France ou pas, c'est la grande question
03:03parce que la façon dont la négociation va se dérouler
03:07et ce qui va répondre aux attentes ou pas
03:10de la fédération en termes d'économie
03:13et de gains assurés en fonction des matchs
03:16qui vont être joués dans ce stade de France potentiellement,
03:19va décider de l'issue.
03:21La fédération en a cruellement besoin
03:23parce qu'on le répète souvent,
03:25mais quand les revenus exceptionnels
03:28liés à la vente des droits du Six Nations à CVC
03:32vont s'arrêter, c'est-à-dire dans deux saisons,
03:34on va arriver dans une situation
03:36qui va devenir assez problématique.
03:38Il va falloir surfer sur cet engouement autour du rugby,
03:41retrouver avec cette tournée de novembre,
03:43avec des nouveaux sponsors qu'on a réussi à attirer,
03:46avec une affluence moyenne dans les stades très importante
03:49pour réussir à équilibrer tout ça.
03:51Justement, tu parlais sur l'échelle nationale,
03:54et sur l'échelle internationale,
03:56il y a eu quand même des remous en 2024.
03:58Il y a beaucoup de remous.
03:59On a vu un rugby mondial chahuté
04:01avec un équilibre économique très difficile à trouver.
04:04Ça a commencé en début d'année 2024
04:07avec les Rebels, cette franchise historique australienne
04:10qui a déposé le bilan
04:12avec une dette de plus de 14 millions de dollars.
04:15La fédération est venue à son secours quelques mois
04:18pour tenter de colmater les brèches.
04:20Si vous ne connaissez pas les Rebels,
04:22c'est l'équipe de Melbourne
04:24qui est le deuxième pôle économique de l'Australie.
04:27C'est énorme.
04:28Le rugby A15, on le répète,
04:30parce qu'il y a une grosse concurrence
04:32du rugby A13 en Australie
04:34et de cette autre discipline, l'Australian Rules.
04:36Le rugby A15 a du mal à émerger
04:38malgré le fait qu'on ait une fédération
04:41qui soit multiple championne du monde.
04:43Ça a commencé avec cette difficulté financière en Australie.
04:46Ça s'est poursuivi tout au fil de l'année 2024
04:49avec l'Angleterre et les dépôts de bilans successifs
04:51de clubs historiques du rugby anglais
04:53qui ont foncé complètement leur championnat.
04:55Avec la dernière annonce de la fédération anglaise
04:58qui vient au secours un peu de ces clubs
05:00en prenant des joueurs sous contrat
05:02avec des montants très importants
05:04pour injecter indirectement de l'argent dans les clubs.
05:07Donc on voit qu'au niveau mondial,
05:09on a ce gros axe néo-zélandais
05:15qui tient la route avec la puissance de sa marque
05:18avec le renforcement de ses capitaux propres
05:20avec l'ouverture de capital
05:22quelques années avant à un fonds d'investissement
05:24pour vendre sa marque commerciale,
05:26une partie des droits de sa marque commerciale.
05:28Le rapprochement de cette fédération néo-zélandaise
05:31avec le Japon qui est en train de créer
05:33un bloc solide économiquement
05:35et qui a vocation demain
05:37à drainer cet axe pacifique.
05:40Donc ça c'est le premier enseignement
05:42qu'on peut tirer de 2024.
05:44Ensuite on a une réorganisation dans l'hémisphère nord
05:46qui est en train de se dérouler.
05:48Il a été évoqué éventuellement
05:50que la Première Chip anglaise intègre l'URC
05:52pour un grand championnat commun.
05:54On n'en entend plus trop parler
05:56mais les discussions sont encore en cours
05:58parce qu'il ne faut pas oublier
06:00qu'ils ont tous un actionnaire commun qui est CVC
06:02et qui a quand même besoin de retomber un peu sur ses pattes
06:04parce qu'ils ont acheté les droits excessivement chers
06:06que ce soit pour la Première Chip anglaise
06:08ou pour l'URC.
06:10Et donc ils ont besoin de faire
06:12quelques économies d'échelle en mutualisant.
06:14Donc il faut suivre ça de près
06:16parce que ça chamboulerait quand même pas mal
06:18l'organisation de nos championnats domestiques.
06:20Voilà un peu le bilan qu'on peut tirer
06:22au niveau mondial de ce qui s'est passé en 2024.
06:24Alors en 2025, quels sont les temps forts à prévoir ?
06:26La Coupe du monde de rugby féminin ?
06:28Il y aura aussi la tournée des Lions ?
06:30Le Six Nations ?
06:32Quel est le grand temps fort ?
06:34Et comment faire une sorte de petit classement
06:36sur ces grands temps forts
06:38en termes de regard économique ?
06:40En termes de regard économique,
06:42je crois que ce qui va se placer au-dessus de tout
06:44pas en revenus générés forcément
06:46parce que le Six Nations est une machine à cash
06:48mais c'est récurrent.
06:50C'est cette Coupe du monde féminine
06:52parce que le nouveau président de World Rugby,
06:54Robertson, a affiché des ambitions
06:56très élevées. Il a dit qu'il y aura un avant
06:58et un après cette Coupe du monde.
07:00Il y a une ambition énorme pour lancer un plan
07:02de développement du rugby féminin.
07:04On voit que le rugby féminin est un levier de croissance
07:06au rugby aujourd'hui. En termes de licenciés,
07:08en moyenne de licenciés,
07:10c'est le féminin qui tire
07:12quand même les licences annuelles
07:14vers le haut. Même si en termes
07:16de nombres absolus,
07:18c'est encore loin de ce que ça représente
07:20chez les hommes. Mais le potentiel de développement
07:22est très important. Donc cette Coupe du monde
07:24doit servir vraiment
07:26à être un accélérateur de croissance.
07:28Et si on peut donner un chiffre ?
07:30L'affluence record ?
07:32L'affluence, elle sera largement battue.
07:34Elle sera explosée.
07:36On parle notamment de matchs
07:38à 80 000 personnes.
07:40On sera guichet fermé
07:42pour la petite finale
07:44et le match d'ouverture.
07:46A l'ouverture de la billetterie
07:48début octobre,
07:5055 000 places avaient déjà
07:52été vendues pour le match d'ouverture,
07:54la finale et la petite finale.
07:56C'est extraordinaire. Et bravo au travail
07:58des Anglais.
08:00Attention, petit bémol,
08:02c'est un vrai succès populaire.
08:04Ce ne sera pas un grand succès
08:06économique, mais ce n'est pas très grave.
08:08On en a besoin comme d'une rame de lancement.
08:10C'est quelque part aussi un investissement
08:12de la part de World Rugby.
08:14Il faut savoir le faire et honnêtement, il faut saluer ça
08:16parce qu'on a des prix de billets
08:18qui sont très attractifs pour un événement
08:20comme celui-ci, qui sont en dessous
08:22de ce qui se pratique habituellement,
08:24bien en dessous. On a des
08:26opportunités aussi d'offres d'hospitalité
08:28qui sont bien en dessous de ce qui se pratique
08:30habituellement pour essayer de générer
08:32un maximum d'affluence et en faire un succès
08:34populaire. Et c'est en train d'être le cas.
08:36Donc ça, ça va être
08:38l'événement majeur rugby en 2025
08:40parce qu'il va décider de
08:42beaucoup de choses sur l'avenir du rugby
08:44féminin. Et ensuite, bien sûr,
08:46le tournoi des Nations et la tournée des Lions.
08:48Alors, la tournée des Lions, c'est un événement
08:50pour les amoureux du rugby, mais c'est une économie
08:52en vase clos, en fait. Elle ne sert
08:54pas le monde du rugby, cette tournée des Lions.
08:56Elle sert, bien sûr, ses nations
08:58britanniques et elle sert...
09:00Normalement, ça génère quand même beaucoup d'argent autour de ça, non ?
09:02Ça génère de l'argent
09:04pour la marque des Lions
09:06et pour le pays qui les accueille.
09:08Mais ça reste en vase clos.
09:10Quand on parle d'une Coupe du Monde
09:12féminine ou du tournoi des Six Nations,
09:14ça rejaillit sur beaucoup plus
09:16de nations et ça sert beaucoup plus
09:18le développement du rugby dans son ensemble.
09:20Clément avait une question justement sur les Lions,
09:22Philippe. Philippe, est-ce que ça rapporte quelque chose
09:24aux fédérations elles-mêmes ?
09:26Même pas à la marque Lions, mais aux fédérations
09:28irlandaises, anglaises, écossaises,
09:30cette tournée des Lions ?
09:32Oui, bien sûr. Elles sont actionnaires
09:34symboliquement, enfin pas symboliquement
09:36d'ailleurs, mais elles sont actionnaires de la marque
09:38commerciale. Elles ont des revenus
09:40forcément, puisqu'elles fournissent les joueurs,
09:42parce qu'elles participent
09:44à, on va dire, au rayonnement
09:46de cette marque des Lions. Honnêtement,
09:48le modèle économique des Lions,
09:50il est colossal, parce que
09:52les Lions, ça vit lors de ces tournées,
09:54mais ça vit tout le temps.
09:56Moi, j'ai assisté à un dîner de charité
09:58des Lions au profit
10:00d'un ancien joueur
10:02écossais, dont j'ai
10:04oublié le nom, qui est décédé depuis, en ancienne
10:06deuxième ligne, qui avait la maladie de Charcot.
10:08Donc une partie des fonds étaient
10:10reversés pour sa fondation,
10:12mais il s'est levé
10:14450 000 dollars sur le dîner,
10:16et ils en font 10 par an,
10:18des comme ça. Donc la marque des Lions,
10:20elle a une puissance colossale.
10:22Dodiwer, c'est ça, pardon.
10:24C'était juste avant qu'il décède,
10:26malheureusement, et donc il y avait
10:28énormément de grandes stars des Lions
10:30qui étaient présents, qui sont sous contrat
10:32avec les Lions pour faire ces dîners
10:34de charité, qui sont rémunérés encore
10:36même en ayant arrêté de jouer.
10:38Donc c'est un modèle économique
10:40qui est assez puissant et assez
10:42exceptionnel, mais je le mets entre
10:44parenthèses, je le répète, parce que
10:46ça ne rejaille pas directement
10:48sur l'ensemble du rugby et son développement.
10:50Quels sont
10:52les grands
10:54sujets économiques qu'il va falloir
10:56suivre avec attention en 2025, et qui
10:58peuvent être à la fois soit inquiétants,
11:00soit porteurs d'espoir pour le
11:02développement du rugby ?
11:04Il y a plusieurs sujets. Il y a le sujet
11:06d'abord, c'est toujours la façon
11:08dont les fonds d'investissement s'intéressent
11:10au rugby et prennent des positions.
11:12On a vu récemment que
11:14ça a failli être le cas en Afrique du Sud,
11:16et que finalement les franchises sud-africaines
11:18qui se sont mobilisées entre elles
11:20ont réussi à contrer l'arrivée d'un fonds
11:22d'investissement, parce que le
11:24besoin financier n'était pas là, du côté
11:26sud-africain. C'est séduisant d'avoir
11:28un fonds d'investissement qui amène du cash,
11:30et on sait toujours quoi faire avec le
11:32cash qu'on reçoit. Mais quand
11:34il n'y en a pas besoin, ce n'est pas forcément une bonne
11:36stratégie, et les franchises sud-africaines
11:38étaient de cet avis-là. Donc on a
11:40vu aussi que les Australiens
11:42s'étaient tournés vers des fonds d'investissement.
11:44Les Néo-Zélandais ont déjà
11:46réussi le pas. Le rugby
11:48professionnel anglais aussi. Donc ça, c'est le
11:50premier enjeu, c'est voir comment
11:52les fonds d'investissement vont préempter le monde
11:54du rugby en 2025
11:56et dans les années qui arrivent. Et puis
11:58ensuite, la façon dont le rugby anglais
12:00va se remettre sur pied le plus rapidement
12:02possible, parce que c'est quand même
12:04un des socles très forts du rugby
12:06de l'hémisphère nord, et qui crée de la
12:08concurrence dans cette compétition
12:10qu'est la Champions Cup aujourd'hui,
12:12et qui doit retrouver plus d'attractivité
12:14si on se focalise sur le rugby
12:16du nord, en termes
12:18de concurrence notamment, comme ça
12:20a pu être le cas à la fin des années 90
12:22et début des années 2000.
12:24C'est un sujet qu'il faut suivre de près aussi, et
12:26surtout pour moi, l'éveil
12:28de ce territoire américain,
12:30la façon dont le rugby prend ses positions
12:32aux Etats-Unis notamment,
12:34en prévision de cette Coupe du Monde 2031,
12:36on sent que des choses bougent aux Etats-Unis,
12:38et moi je le répète souvent, on passe sur un rugby
12:40de fuseau horaire, de bloc,
12:42et le dernier bloc
12:44qui a une force de frappe colossale
12:46d'un point de vue financier,
12:48et qui est un peu en retard, c'est ce bloc américain,
12:50donc il faut voir comment ça se structure
12:52dès 2025.
12:54Voilà, c'était donc la chronique Rugby Economy
12:56de Phyllis Panguirau. Dans un instant, Thomas Lombard,
12:58le directeur général du Stade Français Paris,
13:00est notre invité, à tout de suite.

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