Le président azerbaïdjanais a accusé, ce dimanche 29 décembre, la Russie d'avoir voulu cacher que l'avion de la compagnie nationale qui s'est écrasé mercredi 25 décembre au Kazakhstan avait essuyé des tirs provenant du territoire russe, et réclamé des excuses publiques de la part de Moscou.
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00:00Oui, oui, c'est très rare de voir Vladimir Poutine contraint en plus par un de ses voisins qu'on appelait étranger proche avant de devoir s'excuser.
00:07Alors il s'excuse, mais il ne prend pas la responsabilité pour le moment du crash.
00:13De toute façon, on savait que ça allait être plus compliqué que d'habitude.
00:15En quelque sorte, d'habitude, on essaie de mentir.
00:17D'ailleurs, le Kremlin a tenté de mentir, de créer du brouillard, d'envoyer de fausses informations dans sa presse.
00:23Là, il y a des gens qui ont survécu.
00:24On voit les images.
00:25On a vu la carlingue de l'avion cribler d'éclats de missiles.
00:29Donc, c'était de toute façon très vite compliqué pour le Kremlin de mentir.
00:33Et puis, là, on ne parle pas à l'Occident.
00:36Là, on parle vraiment à un voisin allié, pas ami, mais allié.
00:39Et donc, on ne peut pas se fâcher avec ce voisin-là.
00:42Et donc, on est un peu poussé à faire preuve d'une certaine honnêteté, si on peut utiliser ce mot-là,
00:47parce que pour l'instant, ça ne reste pas l'honnêteté qui règne dans tout ça.
00:50Mais clairement, le président Aliev tente de pousser Vladimir Poutine à toujours plus d'honnêteté sur cette question,
00:56ce qui n'est pas impossible, une perspective impossible du point de vue du Kremlin.
01:00Le Kremlin, sa priorité à chaque fois, c'est de s'assurer qu'à l'intérieur en Russie,
01:04il n'y ait pas de risque social à dire la vérité.
01:06Justement, vous évoquez les propos du président Aliev.
01:09Est-ce que ça, ça vous a surpris, vous qui suivez cette région depuis très longtemps,
01:12de voir un pays allié hausser le ton de manière assez virulente contre Vladimir Poutine, contre la Russie ?
01:17Ce sont des petits moments surprenants auxquels on assiste de plus en plus, je trouve, depuis 2022.
01:22En fait, on comprend que ces pays-là,
01:27par ces pays-là, je parle des voisins de la Russie et j'intègre même la Biélorussie,
01:31qu'on dit très alliée à Vladimir Poutine dans cette liste,
01:35utilisent chaque opportunité depuis 2022, donc le début de l'offensive en Ukraine,
01:39pour montrer, prouver leur indépendance vis-à-vis de Vladimir Poutine et du Kremlin.
01:43Et là, typiquement, c'est un sujet sur lequel l'Azerbaïdjan a la possibilité de dire
01:48« Regardez, on est capables de parler aux Russes de cette façon-là,
01:50on est capables de leur dire ce qu'on pense et nous, on n'est pas liés à tout ça. »
01:54Parce qu'en plus, le crash, il y a un lien avec la guerre en Ukraine,
01:56donc il y a une symbolique derrière.
01:59Et l'idée, depuis 2022, c'est d'un côté, affirmer l'indépendance de son pays,
02:05tout en prévenant, en expliquant au Kremlin au quotidien que c'est sa guerre,
02:10la guerre qui a lieu en Ukraine, et que eux, Azerbaïdjan, comme les autres pays,
02:13veulent être mêlés à cette guerre le moins possible.
02:16Et à quel point l'Azerbaïdjan est un allié important pour la Russie ?
02:20C'est un allié important parce que c'est un allié de pétrole,
02:24c'est un allié d'armes, c'est un allié économique, évidemment, très important.
02:28Ce n'est pas un pays, évidemment, qui va se fâcher avec le Kremlin,
02:32et personne n'a cet objectif, ni à Moscou, ni à Bakou.
02:36Mais ça reste un pays qui a été capable, notamment dans le conflit du Haut-Karabakh,
02:41d'agir sans le feu vert de la Russie,
02:44d'aller prendre le contrôle de ses territoires sans le feu vert de la Russie,
02:48qui était en plus présente militairement sur le terrain.
02:50Donc il y a quand même des intérêts économiques
02:53qui existent en dehors de son lien avec la Russie.